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ACCÉLÉRÉE
DE rECG
18' tirage
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MALOINE
www.maloine.fr
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Chez le même éditeur
Vital Durand D., Le Jeunne C. (sous la direction de), Dorosz- Guide pratique
des médicaments 2022, 41' édition.
Vital Durand D., Ordonnances 2021 -200 prescriptions courantes en médecine, 7' édition.
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L 122-5 2· et 3, alinéas, que les
copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation
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z . Pour l'édition originale parue sous le titre : Rapid Interpretation ofEKG's C>l~ <CC Cf
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Publications internationales
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Internet suivants :
J'adresse mes plus sincères remerciements à tous ceux qui, dans le monde entier, continuent à m'envoyer
des tracés ECGi. J'en suis réellement reconnaissant. Toutefois, le nombre de personnes qui m'adressent des
tracés a crû exponentiellement, rendant la publication de leur nom (comme nous le faisions auparavant)
pratiquement impossible.
Vous rencontrerez tous des tracés classiques et inhabituels que vous souhaiterez conserver (les copier, car
les tracés ECG pâlissent avec le temps) dans un but de formation. Échanger ces données très particulières
avec d'autres est une tradition médicale consacrée par l'usage.
Léchange du savoir dans un esprit désintéressé contribue à améliorer le niveau de soins dans cette disci-
pline médicale essentielle.
D.D.
1. Je collectionne et étudie avec enthousiasme des tracés ECG à 12 dérivations, qu'ils soient classiques ou inhabituels, et même les rou-
leaux de tracés habituellement écartés. Ils peuvent m'être adressés via l'éditeur, COYER Inc., P.O. Box 1092, Tampa, FL 33601. Je
suis au regret de ne pouvoir remercier tous ceux qui m'adressent ces tracés. Cette sauvegarde des« déchets» constitue un trésor inesti-
mable; sachez que ces derniers sont vivement appréciés!
Remerciements
4. Fréquence cardiaque................................................................................................................ 65
7. Axe.......................................................................................................................................... 203
8. Hypertrophie.......................................................................................................................... 243
Annexes....................................................................................................................................... 329
Affichage des moniteurs cardiaques.......................................................................................... 331
Feuillets de référence rapide..................................................................................................... 333
Tracés ECG ............................................................................................................................. 347
Index........................................................................................................................................... 365
Félicitations !
'{ous intégrez un cercle de professionnels de soins compétents. Lecture accélérée de l'ECG, le best-seller aux
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Respecter ces détails vous récompensera en vous apportant la compréhension qui garantit une connais-
sance pratique à vie.
Hans Selye, MD
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tration, l'image visuelle s'imprime de façon plus indélébile dans votre mémoire.
. . . et elle est agréable, car elle entretient la participation du lecteur. Vous êtes le lecteur et je suis ici avec
vous, soulignant vos progrès par des «Notes» utiles.
Réjouissons nous!
Joyeux apprentissage,
Dale Dubin, MD
Chapitre 1
Principes de base
1790, Galvani
Galvani savait que la fermeture d'un circuit connectant des métaux différents aux
membres inférieurs d'une grenouille récemment tuée créerait un courant
______ de stimulation. électrique
'I u • l d • C l I e L , z - nt ur. nt
Note: à cette époque, « ramener à la vie» une grenouille morte était une prouesse choquante et digne d'un
«film d'horreur».
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(Et Galvani apprécia!)*
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• Faites-vous un café, détendez-vous et profitez ... le reste est tout aussi simple et distrayant.
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2 Principes de base
Ils ont donc pensé logiquement que le battement cardiaque était dû à une décharge
rythmique d'un stimulus _ _ _ __ électrique
Note : ainsi, une association entre Le pompage rythmique du cœur et un phénomène électrique fut scien-
tifiquement établie. Notion de base très importante.
Principes de base 3
Cet appareil consistait en des électrodes réceptrices placées sur la ___ d'un
homme et reliées à un électromètre capillaire de Lippman qui était constitué d'un
tube capillaire placé dans un champ électrique pour détecter une activité électrique
mm1me. peau
Cet appareil était un peu trop complexe pour être utilisé en clinique, voire même
pour une exploitation économique, mais il était ____ intéressant. très
Note: ce résultat capital a ouvert la porte à l'enregistrement de l'activité cardiaque à partir de la surface
cutanée.
4 Principes de base
Patient
Volumineux aimant
et fil mince
Deux capteurs cutanés (électrodes) placés sur un homme furent ensuite connectés
aux extrémités du fil recouvert d'argent, qui passait entre les deux pôles de
l'aimant
Volumineux aimant
et fil mince
Enregistrement
ECG
Source lumineuse
Pour ce faire, Einthoven a projeté un fin faisceau de lumière à travers des trous passant
dans les pôles de l'aimant et coupant le fil argenté en mouvement. Les déplacements
rythmiques du fil étaient enregistrés sous forme d'ondes (qu'il a appelées P, QRS et T)
sur un rouleau de papier photographique en mouvement.
cela s'enregistrait sous forme d'une série ____ d'ondes distinctes, survenant en
cycles répétés. rythmique
Il a appelé les ondes de chaque cycle (par ordre alphabétique) P, QRS et_. T
Note: «Maintenant», pensa le rusé Einthoven, «nous pouvons enregistrer une activité cardiaque anor-
male et la c~mparer au normal. » C'est ainsi qu'est né un gra;1d outil diagnostique, son «électrokardio-
gramme» (ElectroKardioGramme), aux alentours de 1901. Etudions son fonctionnement ...
6 Principes de base
Note : dans les pays anglo-saxons, l'abréviation d'«electrocardiogram» n'est souvent pas ECG, comme elle
devrait lëtre, mais EKG, en mémoire d'Einthoven. De plus, en anglais, la prononciation d'ECG se dif
férencie peu d'EEG (enregistrement des ondes du cerveau) et une conjùsion est possible.
L'ECG s'inscrit sur une bande de rouleau de papier qui nous procure un
_____ permanent de l'activité cardiaque et de l'état du cœur. Les moniteurs
cardiaques et la télémétrie cardiaque fournissent les mêmes données en temps réel. enregistrement
Principes de base 7
Note : l'ECG fournit également des informations utiles sur la .fréquence et le rythme cardiaques.
Note : cette illustration est destinée à vous familiariser avec une coupe longitudinale simplifiée du cœur.
Les cavités cardiaques sont illustrées et il faut les connaître, car on fait souvent référence à ce schéma.
8 Principes de base
Repos Contraction !
=====
-
----
---
----
--
- --
---
----
-
----
--- ---- -
----
---
Dépolarisation
Au repos, les myocytes sont polarisés, l'intérieur de chaque cellule étant chargé
négativement
Note : au sens strict du terme, une cellule polarisée au repos a une surface interne chargée négativement
et une surface externe chargée positivement mais, par simplicité, nous considérerons que seul l'intérieur
est négatif
La partie interne des myocytes au repos est négative, mais quand ces cellules se
dépolarisent, cette partie interne devient _____ et les cellules se contractent. positive
• Tout comme le muscle cardiaque est appelé myocarde, ses cellules sont appelées «myocytes».
Principes de base 9
Quand une onde de dépolarisation traverse le cœur, elle engendre une contraction du
myocarde.
Note : l'onde de dépolarisation initie la contraction des myocytes au repos quand les charges au sein de
chaque cellule deviennent positives.
Note : la conduction de cellule à cellule de la dépolarisation à travers le myocarde est assurée par des ions
sodium (Na·) à déplacement rapide, les + de la figure ci-dessus.
10 Principes de base
Dépolarisation
0 Repolarisation
Londe de dépolarisation (l'intérieur des cellules devient positif) et une phase de repo-
larisation qui lui fait suite sont enregistrées sur l'ECG, comme illustré ci-dessus.
Note : la repolarisation est un phénomène électrique qui, en fait, débute immédiatement après la
dépolarisation. La large bosse que l'on observe sur l'ECG correspond à la phase la plus active de la repo-
larisation.
Des détecteurs appelés «électrodes» sont placés sur la peau pour détecter l'activité
électrique du cœur. [appareil à ECG enregistre cette activité sur du papier qui défile:
c'est l'électrocardiogramme.
== == == ==='T-=_=-==-r-===-
==== ====
== == ~== -
(±)
Électrode
cutanée
sur l'ECG
Quand l'onde de dépolarisation positive au sein des myocytes se dirige vers une élec-
trode positive, on enregistre une déflexion positive (dirigée vers le haut) à l'ECG.
Note : «électrode positive» se réfere bien sûr à une électrode positive qui enregistre l'ECG du patient.
Une onde de dépolarisation qui traverse le myocarde est une onde de charges
_ _ _ _ en déplacement.
Quand cette onde de charges positives (ions Na') se dirige vers une électrode posi-
tive, on note une déflexion simultanée dirigée vers le haut sur _ _ __ l'ECG
En général, quand on observe une onde dirigée vers le haut à l'ECG, on sait qu'elle
correspond à une onde de dépolarisation se dirigeant vers une électrode
positive
Principes de base 13
Rythme sinusal
NœudSA
Le principal pacemaker («faiseur de rythme») du cœur, le nœud SA, initie une onde
de aépolarisation qui s'étend vers l'extérieur, engendrant la contraction atriale (auri-
culaire) quand l'oncle circulaire progresse.
Note: le nœud SA(« nœud sinusal») est le principal pacemaker du cœur, et son activité rythmique est dite
« rythme sinusal». L'automaticité est La genèse des stimulus du pacemaker. D'autres foyers du cœur, capables
1 d'automaticité, sont appelés « foyers d' automaticité ».
Note: l'onde de dépolarisation s'éloigne du nœud SA dans toutes les directions. Représentez-vous l'oreillette
comme une flaque d'eau. Un caillou qui tombe sur le nœud SA fait apparaître une onde circulaire qui
va en s'agrandissant (dépolarisation) et se dirige vers l'extérieur. La dépolarisation (et La contraction)
atriale est une onde de charges positives qui se dissémine au sein des cellules myocardiques atriales. Relisons
cette page.
14 Principes de base
..--~-- .. ..... . .
.;:-..,:
. OndeP
0
,..r'\_
Chaque onde de dépolarisation émise par le nœud SA se dissémine dans les deux
oreillettes, d'où apparition d'une onde P sur l'ECG.
Note: ce schéma montre l'onde positive de La dépolarisation atriale se dirigeant vers une électrode cuta-
née positive, faisant apparaître une onde P dirigée vers le haut (positive) à l'ECG.
Londe de dépolarisation qui traverse les oreillettes peut être détectée par des élec-
trodes _ _ _ sensibles. cutanées
Ainsi, quand on observe une onde P à l'ECG, on sait que, sur le plan électrique,
elle correspond à une _ _ _ _ _ atriale. dépo/,arisation
Note : Les oreillettes comportent un système de conduction spécialisé, que nous décrirons plus loin (voir
page 101, si vous êtes curieux).
Principes de base 15
Contraction auriculaire
OndeP 1
0
f\_
Quand l'onde de dépolarisation progresse dans les deux oreillettes, il y a une onde
de _ _ _ _ atriale simultanée. contraction
Note: en fait, la contraction des oreillettes est plus prolongée que la durée de l'onde P. Toutefois, nous consi-
dérerons que onde P = contraction atriale. Cette contraction simultanée des oreillettes fait passer le sang
qu'elles contiennent à travers les valves Atrio- Ventriculaires (AV) qui séparent les oreillettes des ventricules.
16 Principes de base
Les valves atrio-ventriculaires (AV) empêchent un passage rétro$rade de sang des ven-
tricules vers les oreillettes et elles isolent électriquement les ventncules des oreillettes ...
à l'exception du nœud AV, la seule voie de conduction entre les oreillettes et les ven-
tricules.
Quand les ventricules se contractent, le sang qu'ils contiennent ne peut pas retour-
ner en arrière vers les oreillettes, du fait de la présence des valves _ _ très efficaces. AV
Les valves mitrale et tricuspide (AV) se situent entre les oreillettes et les ventricules,
_ _ _ électriquement les ventricules des oreillettes ... isolant
Note : le nœud AVse situe juste au-dessus, mais en continuité avec un système de conduction spécialisé qui
distribue très efficacement la dépolarisation dans les ventricules. Nous allons maintenant revoir les mou-
vements du sang à travers les cavités cardiaques.
Principes de base 17
Valve pulmonaire
(ouverte)
1
Vue séparée
Valve tricuspide
Le côté droit du cœur (oreillette et ventricule droits) reçoit du sang veineux peu oxy-
géné de la totalité du corps, et l'évacue dans les _ _ __ poumons
J
Note: souvenez-vous, les deux oreillettes se contractent simultanément, ce qui est également le cas des ven-
tricules. Toutefois, les côtés droit et gauche du cœur ont des rôles totalement differents.
18 Principes de base
Valve mitrale
(ouverte)
Vue séparée
Valve aortique
(ouverte)
Valve mitrale
Le sang oxygéné provenant des poumons pénètre dans l'oreillette gauche qui se
contracte et le fait passer à travers la valve mitrale dans le ventricule gauche. Le ven-
tricule gauche, puissant, expulse à son tour le sang dans l'aorte, vers toutes les parties
de l'organisme.
Contraction atriale
.... -- ......
Onde P + Pause +
• Valves
1
arno-
ventriculai res
NœudAV
Dépolarisation ralentie
Note: vous vous rappelez bien évidemment que le nœud AV est la seule voie de conduction électrique entre
les oreillettes et les ventricules.
Cette brève pause permet au sang des oreillettes de traverser les valves AV, vers les
ventricules
Note : à ce stade, nous décrivons la corrélation entre activité électrique et physiologie mécanique. L'oreillette
se contracte, faisant passer le sang à travers les valves A V, mais il faut un peu de temps pour que le sang
traverse les valves vers les ventricules (d'où la nécessité de la pause qui se manifeste sur l'ECG par une par-
tie plate de la ligne de base après chaque onde P). Merci de revoir ce schéma.
20 Principes de base
Branche droite
La dépolarisation est transmise lentement à travers le nœud AV mais, quand elle atteint
le système de conduction ventriculaire, elle diffuse rapidement à travers le faisceau de
His, ses branches gauche et droite et leurs subdivisions.
La dépolarisation est transmise lentement à travers le nœud AV, car elle assurée par
des ions Ca 2• à déplacement lent, mais elle traverse rapidement le système de
conduction ventriculaire qui commence dans le faisceau de _ _ . His
La dépolarisation est transmise lentement dans le nœud AV, puis rapidement dans
le faisceau de His vers les branches droite et gauche du _ _ __ faisceau
1Note: le système de conduction ventriculaire naît dans le faisceau de His qui traverse les valves AV e; -l
biforque immédiatement (dans le septum interventriculaire) dans les branches droite et gauche du fais-
ceau. Le «faisceau» de His et les branches du «faisceau» sont des «faisceaux» de fibres de Purkinje à
conduction rapide*. Comme le myocarde, les fibres de Purkinje utilisent des ions Na· à déplacement
rapide pour la conduction de la dépolarisation.
• Jusqu'ici, les textes (celui-ci y compris) ont à tort laissé entendre que seuls les filaments terminaux étaient des fibres de Purkinje. lnexact !
Étudier la «Note» et l'apprendre correctement.
Principes de base 21
Complexe QRS
1
Fibres de
Purkinje
Note : le système de conduction ventriculaire est constitué de faisceaux de fibres de Purkinje à conduction
rapide qui transmettent la dépolarisation hors du nœud AV à grande vitesse. Les fibres de Purkinje se ter-
l
minent en petits filaments qui dépolarisent directement les myocytes ventriculaires. Le passage (rapide) de
la dépolarisation le long du système de conduction ventriculaire est trop faible pour être enregistré sur
l'ECG, mais la dépolarisation du myocarde ventriculaire fait apparaître un complexe QRS.
Note: les filaments terminaux des fibres de Purkinje se ramifient juste sous l'endocarde qui tapisse les deux
cavités ventriculaires, ce qui explique que la dépolarisation ventriculaire débute au bord intérieur, puis
diffuse vers la surface extérieure (épicarde) des ventricules. Les fibres de Purkinje se ramifient et se sub-
divisent juste sous le revêtement endocardique, mais elles ne pénètrent pas réellement dans le myocarde.
Cette disposition étant pratiquement impossible à illustrer sur un schéma en deux dimensions, veuillez tenir
compte des limites de ce schéma et vous en souvenir correctement.
22 Principes de base
Artère
''
''
'
de Purkinje
Note: rappelez-vous, la totalité du système de conduction ventriculaire, c'est-à-dire du faisceau de His jus-
qu'aux filaments terminaux, est constitué de fibres de Purkinje dont la conduction utilise des ions Na• à
déplacement rapide.
Note: le complexe QRS correspond en fait au début de la contraction ventriculaire. Le support physique
de la contraction ventriculaire est plus prolongé que le complexe QRS, mais nous continuerons à considé-
rer que le complexe QRS représente globalement la survenue de la contraction ventriculaire. Ainsi, le
compu:xe QRS est un enregistrement électrocardiographique de la dépolarisation ventriculaire, qui engendre
une contraction ventriculaire. Encore là?
Principes de base 23
1
Q ~ OndeQ
s
Londe Q est la première onde descendante du complexe QRS et elle est suivie d'une
onde R dirigée vers le haut; toutefois, on ne retrouve souvent pas d'onde Q à l'ECG.
Londe Q*, quand elle existe, apparaît toujours au ___ du complexe QRS et
constitue la première déflexion vers le bas du complexe. début
Note: si une déflexion vers le haut apparaît avant une onde« Q» dans un complexe QRS, il ne s'agit en
fait pas d'une onde Qcar, par convention, quand elle existe, l'onde Qest toujours la première onde du
complexe.
* Il est maintenant fréquent d'utiliser des lettres minuscules pour désigner des petites ondes du complexe QRS; l'onde « q », par
exemple, est une petite onde.
24 Principes de base
.' ......
Q OndeR
..'
.
..
<:J OndeS
..
·-·
Londe R dirigée vers le haut est suivie d'une onde S diri~ée vers le bas. La totalité du
complexe QRS correspond à la dépolarisation ventriculaire.
Toute onde descendante PRÉCÉDÉE d'une onde ascendante est une - - - - ondes
Note : une onde dirigée vers le haut est toujours appelée R. Pour distinguer une onde descendante Q d'une
onde descendante S, il faut déterminer si cette onde descendante survient avant ou après l'onde R. Qpré-
cède R et S suit R. C'est l'ordre alphabétique.
Principes de base 25
1. - - - - - onde Q
2. _ _~ - - ondeR
3. - - - - - ondes
4. - - - - - onde QS
Note: le numéro 4 est déloyal. Comme il n'existe pas d'onde dirigée vers le haut, il est impossible de dire
si 4 est une onde Q ou S. On l'appelle alors onde QS que l'on considère comme étant une onde Q quand
on recherche ces dernières.
26 Principes de base
Après le complexe QRS, il existe un segment de ligne de base appelé segment ST,
suivi par une large onde T.
Le segment horizontal de ligne de base qui suit le complexe QRS est appelé segment
ST
Après le complexe QRS, il existe un segment de ligne de base horizontale, suivi par
une large bosse appelée onde _. T
Note : le segment ST est horizontal, plat et, point de prime importance, il se situe au même niveau que
les autres zones de ligne de base. Si le segment se situe au-dessus ou au-dessous du niveau de la ligne de
base normale, il témoigne en général d'une ce livvre a été -gratos ici innitialement bit.ly/3 6NA5b 1, tte
revente est hontteuse affection grave pouvant se grever de problèmes imminents.
Même si l'onde Test habituellement une bosse large et de faible hauteur, elle cor-
respond à la phase ___ de la repolarisation ventriculaire. rapide
Note: la repolarisation (ses deux phases) est assurée par des ions potassium (K·) quittant les myocytes.
Note: la systole (contraction) ventriculaire commence avec le QRS et persiste jusqu'à la fin de l'onde I
Ainsi, la contraction ventriculaire (systole) s'étend sur les phases de dépolarisation et repolarisation des ven-
tricules. C'est un repère physiologique utile.
28 Principes de base
Intervalle QT
Note : l'intervalle QT est un bon indicateur de la repolarisation, car celle-ci englobe la plus grande par-
tie de !'intervalle QT Les patients souffrant de syndromes du QT long sont prédisposés à des rythmes ven-
triculaires rapides dangereux (voire mortels). Si vous examinez systématiquement l'intervalle QT sur tous
les ECG, vous finirez par détecter cette anomalie et sauverez vraisemblablement la vie d'un patient au cours
de votre carrière.
Note : quand la fréquence cardiaque est rapide, la dépolarisation et la repolarisation sont également plus
rapides pour optimiser l'efficacité, ce qui explique que l'intervalle QT varie avec la fréquence cardiaque.
Des mesures précises de l'intervalle QT doivent être corrélées à la fréquence cardiaque, et on les appelle
valeurs de QTc. Comme principe de base simple, on estime que l'intervalle QT est normal quand il est
de moins de la moitié de l'intervalle RR, à des fréquences cardiaques normales.
Principes de base 29
+;
···· .... ~.---\ --/
1
p T
.•----------·
1
• 1
: Dépolarisacion : Repolarisacion
: ventriculaire : ventriculaire
'
Note : physiologiquement, un cycle cardiaque correspond à la systole atriale (contraction atriale), suivie
de la systole ventriculaire (contraction ventriculaire), puis du stade de repos qui suit, jusqu'à ce que débute
l
un autre cycle.
Note : en fait, la contraction atriale est plus prolongée que l'onde P, et la contraction ventriculaire plus
prolongée que le complexe QRS, mais nous en avons déjà parlé.
30 Principes de base
..
a a a
! ! ! 11 i l _,Il
,1,
11
,1,
•
t at at
a
à l'exception du nœud AV
qui dépend du mouvement (lem)
des ions Ca2 •.
Les mouvements de trois ions déterminent toutes les étapes de la conduction, contrac-
tion et repolarisation cardiaques.
Note: cette information peut paraître incongrue dans un livre sur l'ECG mais, au cours de ce millénaire,
cette page sera la plus importante de toutes. Les mouvements de ces ions constituent le fondement de la phy-
siologie cardiaque; ce savoir vous sera très utile dans le futur.
Chapitre 2
Enregistrement de l'ECG
t
1mm
rECG est enregistré sur du papier millimétré. Les plus petites divisions sont des carrés
de 1 mm de côté.
rECG est enregistré sur une longue bandelette de papier _ _ _ _ , mais cer-
tains appareils enregistrent simultanément plusieurs dérivations différentes sur une
grande feuille. millimétré
Entre chaque ligne épaisse, on compte _ petits carrés. Chaque grand carré est
bordé de lignes épaisses sur chaque côté, et chaque côté mesure 5 mm. 5
Note: comme dans tous les graphiques, l'axe du temps est horizontal et se déplace de la gauche vers la droite.
On peut ainsi mesurer la durée des événements sur l'ECG de la gauche vers la droite et, de façon simi-
laire, les moniteurs cardiaques affichent un axe du temps qui se lit de gauche à droite.
32 Enregistrement de l'ECG
hauteur
3mm
V l(
profondeur
2mm
Note: la déflexion d'une onde est la direction dans Laquelle elle est enregistrée à l'ECG; par exemple, on
parle de «déflexion vers le haut» ou de «déflexion vers Le bas» d'une onde. Toutefois, /amplitude d'une
onde est la magnitude (en miLlimètres) de sa déflexion vers Le haut ou le bas. La hauteur ou la profon-
deur d'une onde (c'est-à-dire son amplitude) est une mesure du voltage.
* Verticalement, 10 mm correspondent à un millivolt ( 1 mV); toutefois, en pratique, on parle habituellement de« millimètres» de hau-
teur ou de profondeur (des ondes, ainsi que des sus- ou sous-décalages de segments de la ligne de base).
Enregistrement de l'ECG 33
Positive
+ +
+
+
+ +
1
Négative
Les déflexions vers le haut sont dites déflexions« positives». Celles vers le bas sont dites
déflexions «négatives»
Note: quand une onde de stimulation (dépolarisation) se dirige vers une électrode cutanée positive, il appa-
raît une déflexion positive (vers le haut) à l'ECG. Il faut se rappeler que la dépolarisation est une onde de
charges positives qui s'avancent au sein des myocytes cardiaques. Ainsi, au cours de la dépolarisation,
l'onde de charges intracellulaires positives qui avance fait apparaître une déflexion positive sur l'ECG
quand cette onde se dirige vers une électrode positive. Soyez positifs!
34 Enregistrement de l'ECG
0,2 s
,,,,,....
Temps 111i+
___..
0,04s
1
__________ ......__..,.
0,16 s 0,08 s
Une mesure le long de l'axe horizontal permet de déterminer la durée de toute séquence
du cycle cardiaque.
On peut déterminer la durée de toute onde par une mesure le long de _ _ hori-
~~- ,~
Quatre petits carrés représentent _ _ s. 0,16 (16 centièmes)
DI
DII
DIII
AVR
AVL
AVF
Un ECG standard comporte six ____ des membres, enregistrées par des élec-
trodes posées sur les avant-bras et les jambes. dérivations
Note: on peut utiliser des dérivations considérées comme non « standard» en plaçant les électrodes en dif
férentes parties du corps, pour des diagnostics particuliers.
Enregistrement de l'ECG 37
Électrode Électrode
de l'avant-bras droit de l'avant-bras gauche
1
Électrode
de la jambe gauche
Pour obtenir les dérivations des membres, on place les électrodes sur l'avant-bras droit,
l'avant-bras gauche et la jambe gauche. I.:enregistrement d'une dérivation utilise deux
électrodes.
En plaçant les électrodes sur les avant-bras droit et gauche et sur la jambe gauche,
on obtient et on peut enregistrer les dérivations des _ __ membres
Note : Einthoven utilisait ces trois emplacements pour les électrodes des membres. Ils restent le standard
conventionnel pour l'enregistrement de l'ECG.
l
La position de ces _ _ _ _ est la même que celle utilisée originellement par
Willem Einthoven. électrodes
Note : il faut deux électrodes pour enregistrer une dérivation. On utilise une paire différente pour chaque
dérivation.
38 Enregistrement de l'ECG
Dérivations bipolaires
des membres
Dérivation DI
jJ
Cha9.ue dérivation bipolaire des membres est enregistrée à l'aide de deux électrodes.
Ainsi, en sélectionnant une paire différente d'électrodes pour chaque dérivation, on
peut enregistrer trois dérivations bipolaires différentes des membres (dérivation DI,
âérivation DII, dérivation DIII).
Chaque dérivation des membres utilise deux électrodes, l'une positive, l'autre
- - ~ d'où le terme de dérivation «bipolaire» des membres. négative
Pour ce qui concerne la dérivation DIII, l'électrode de l'avant-bras gauche est main-
tenant _ _ _~ et l'électrode de la jambe gauche est positive. négative
Note: la merveille technologique de l'appareil à ECG nous permet de rendre n'importe quelle électrode
cutanée positive ou négative selon la paire d'électrode (c'est-à-dire quelle dérivation) où l'enregistrement
est effectué.
Note: la configuration des dérivations bipolaires des membres est parfois appelée« triangle d'Einthoven ».
~gistrement de l'ECG 39
Dérivations bipolaires
des membres
1
1
déplacées pour se croiser au centre du triangle
Le triangle a un centre, et chaque _ _ _ peut être déplacée sur ce point central. dérivation
En déplaçant les trois dérivations DI, DII et DIII au centre du triangle, on obtient
trois lignes de _ _ _ qui s'entrecroisent. référence
Pied gauche
Une autre dérivation standard est la dérivation AVE Cette dérivation utilise l'élec-
trode de la jambe gauche comme pôle positif et les deux électrodes des avant-bras
comme terre (négative).
En AVF, les deux électrodes des avant-bras droit et gauche sont regroupées en une
terre commune dont la charge est _ _ __ négative
Note : le Dr Emanuel Goldberger, qui a mis au point et introduit les dérivations des membres «aug-
mentées», a découvert que, afin d'obtenir un enregistrement de cette manière, il devait amplifier (aug-
menter) le voltage de l'appareil ECG pour obtenir des ondes d'amplitude similaire à celle des
dérivations DI, DI! et DIII. Il a appelé cette dérivation A (A ugmentée), V (Voltage), F (left Foot [pied
gauche}) et a poursuivi sa démarche pour obtenir deux autres dérivations selon la même technique.
Aparté: votre esprit déductif vous dit que la dérivation AVF est une combinaison des dérivations DII et
DIII... soit exactement ce que le Dr Goldberger cherchait à obtenir! Ainsi, la dérivation AVF est un croi-
sement (et elle est située entre) de ces deux dérivations bipolaires des membres. Créons maintenant deux
autres dérivations augmentées.
Enregistrement de l'ECG 41
1
AVL AVR
Les deux autres dérivations augmentées AYR et AVL sont obtenues de manière ana-
logue.
Pour la dérivation AVR, l'électrode de l'avant-bras droit (Right) est positive, et les
deux autres électrodes sont _ _ __ négatives
(Ces dérivations augmentées des membres sont parfois appelées dérivations «unipolaires» des membres,
signalant l'importance de l'électrode positive.)
42 Enregistrement de l'ECG
Les dérivations augmentées des membres, AYR, AYL et AVF se croisent à des angles
différents de ceux des dérivations bipolaires des membres, et elles déterminent trois
autres lignes croisées de référence.
AYR, AVL et AVF sont les dérivations augmentées (ou unipolaires) des
membres
Les dérivations AYR, AVL et AVF se croisent à des angles ______ des déri-
vations DI, DII et DIII. En fait, les dérivations AVR, AVL et AVF sont les bissec-
trices des angles formés par les dérivations DI, DII et DIII. différents
Enregistrement de l'ECG 43
I
+
1
Six dérivations
Dérivations Dérivations
des membres
bipolaires augmentées
se croisant
des membres des membres
sur l'ECG
standard
Combinées
Les six dérivations des membres (Dl, DII et DIII, et AVR, AVL et AVF) se réunissent
pour former six dérivations qui se croisent dans un plan «frontal » plat, sur le thorax
au patient.
Les six dérivations des membres sont constituées des trois dérivations
bipolaires DI, DII et DIII, et des trois dérivations augmentées
AVR, AVL et AVF
Si on superpose les dérivations bipolaires des membres DI, DII et DIII sur les déri-
vations augmentées des membres AYR, AVL et AVF, on obtient six dérivations qui
se croisent dans un plan plat sur le ____ du patient. thorax
Le plan plat des dérivations des membres est appelé plan _ _ __ frontal
Note : ne soyez pas épouvantés par le kaléidoscope des dérivations des membres. Supportez-moi encore
quelques pages et vous comprendrez bientôt leur utilité, ainsi qu'une manière plus simple de visualiser ce
concept.
44 Enregistrement de l'ECG
Chaque appareil photo* représente l'électrode positive d'une dérivation standard des
membres. Chaque dérivation des membres (Dl, DII, DIII, AYR, AVL et AVF) est
enre~istrée à un angle différent (point de vision), pour fournir une vue différente de
la meme activité cardiaque.
Note: l'activité électrique du cœur reste constante, mais la position de l'électrode positive change d'une déri-
vation à l'autre. Ainsi, le tracé apparaît légèrement différent dans chaque dérivation, puisque l'angle
selon lequel on enregistre l'activité change à chaque dérivation. Se rappeler qu'une onde de dépolarisation
est une onde mouvante de charges POSITIVES qui traverse les cellules myocardiques. Ainsi, quand une
onde de dépolarisation se dirige vers une électrode POSITIVE, il apparaît une déflexion POSITIVE
(vers le haut) sur l'ECG (ou le moniteur) pour cette dérivation donnée. (Certes, on se répète, mais ce point
est essentiel!,)
Les ondes ont une morphologie différente dans les diverses dérivations car l'activité
électrique du cœur est enregistrée selon un _ _ _ _ _ _ différent pour cha-
cune d'entre elle. angle (point de vue)
* S'il s'agissait d'une caméra vidéo, on obtiendrait l'information recueillie sur un moniteur cardiaque.
Enregistrement de l'ECG 45
Sur le plan conceptuel, il faut que vous visualisiez les six dérivations des membres qui
se croisent. Pourquoi? Pouvez-vous identifier cette voiture?
En observant le même objet selon six angles différents, on peut obtenir de nombreuses
informations et, ici, on pourra peut-être même identifier la voiture.
Note: on ne peut pas voir le pare-chocs arrière sur le dessin en haut à gauche. Mais, avec les changements
progressifs des angles de vue, on peut en connaître plus. De même, il peut être difficile de visualiser une
onde spécifique dans une dérivation donnée mais, avec les positions differentes des six dérivations, on peut
être certain de mieux la voir sur les autres incidences.
Note: il est préférable d'observer sur six angles que sur un seul. Ainsi, l'enregistrement de l'activité élec-
trique cardiaque selon six angles differents nous offre une perspective bien plus vaste et plus précise. À ce
stade, vous pouvez vous faire un café et vous reposer.
Enregistrement de l'ECG 47
Dérivations
«latérales »
DI etAVL
1
Dérivations « inférieures » 011, DIII et AVF
Les dérivations Dl et AVL sont appelées dérivations latérales (latéral gauche sous-
entendu) car chacune a une électrode _____ positionnée latéralement sur
l'avant-bras gauche. positive
Les dérivations DII, DIII et AVF sont appelées dérivations inférieures car chacune
a une électrode positive positionnée en bas, sur le ___ gauche. pied
Note : on peut maintenant déterminer si la dépolarisation se fait vers (ou à distance du) le côté gauche
du patient, et il en est de même de la dépolarisation dirigée inférieurement vers (ou à distance du) le pied
gauche. Les dérivations «inférieures» et «latérales» incluent 5 des 6 dérivations des membres. Leur
désignation n'est pas arbitraire. Ces termes sont répandus dans le langage cardiologique et ont une signi-
fication clinique/diagnostique majeure. Il faut les connaître et les comprendre.
48 Enregistrement de l'ECG
Pour obtenir les six dérivations précordiales standard, on place une électrode positive
sur six sites différents du thorax (un pour chaque dérivation).
Les six dérivations précordiales sont enregistrées à partir de six positions progres-
sives différentes autour du _ _ _ _ . (Voir schéma). thorax
Pour chacune des dérivations précordiales, l'électrode placée sur le thorax est consi-
dérée comme - - - - positive
Note : autrefois, on utilisait essentiellement une électrode avec poire de succion pour enregistrer les déri-
vations précordiales, mais on préfère maintenant souvent des électrodes adhésives. Les électrodes des déri-
vations précordiales étant toujours positives, une onde de dépolarisation qui se dirige vers une électrode
donnée fait apparaître une déflexion positive (vers le haut) pour cette dérivation précordiale sur le
tracé ECG.
Enregistrement de l'ECG 49
0 0 .-
è ·----..._
··- .... .
Note: le plan des dérivations précordiales (appelé plan« horizontal») sépare le corps en parties supérieure
et inférieure.
* Les dérivations précordiales (en avant du cœur), également appelées dérivations thoraciques, ont été introduites par le Dr Frank
Wilson.
50 Enregistrement de l'ECG
Quand on examine un ECG, on note que les ondes sur les six dérivations précordiales
changent progressivement de forme.
Note : quand on étudie les dérivations précordiales de V, à \'6, on note une modification progressive de
toutes les ondes (car la position de lëlectrode positive varie pour chaque dérivation successive).
Ventricule
gauche
l 1
Ventricule
droit
Les dérivations V et V2 sont placées en regard du bord droit du cœur, alors que V5 et
v6 le sont au bord1 gauche.
Les deux dérivations précordiales placées en regard du bord gauche du cœur sont
__ et __ (et appelées les dérivations précordiales «gauches»).
Note: le septum interventriculaire est une paroi commune partagée par les ventricules droit et gauche, et
il sépare donc la cavité ventriculaire droite de la cavité ventriculaire gauche. Les branches droite et gauche
du faisceau de His cheminent le long du septum interventriculaire.
Enregistrement de l'ECG 53
1 F 7
DI
Dérivations V1 r-y-1 Dérivations
des membres précordiales
µ:AL:
Vz 1 t:
~
DIII
AVR ~
-----,,-
1
~
AVL ,.. J~
AVF
Sur l'ECG standard, il y a six dérivations précordiales et six dérivations des membres.
C'est l'électrocardiogramme à 12 dérivations.
Les six dérivations des membres se situent toutes dans un plan _ _ _ que l'on
peut visualiser sur le thorax du patient frontal
Les six dérivations précordiales sont dans un plan horizontal et sont placées en
ordre croissant de V1 à_. V6
Les six dérivations précordiales sont enregistrées par une électrode positive que l'on
place en six localisations anatomiques distinctes à la surface du thorax, encerclant
le cœur dans un plan _ _ _ __ horizontal
54 Enregistrement de l'ECG
Localisations modifiées
pour les électrodes des membres
V1 J V2
~ -~
de l'avant-bras droit de l'avant-bras gauche
modifiée
••• V4 V5
modifiée
Électrode Électrode
de la jambe droite v de la jambe gauche
modifiée @ modifiée
Les six dérivations des membres peuvent être également enregistrées en plaçant
soigneusement les électrodes sur le tronc du patient. Cette localisation particulière
(ci-dessus), utilisée pour les tests d'effort (de stress), peut permettre d enregistrer
chacune des 12 dérivations ECG.
Note: un ECG enregistré via des électrodes soigneusement placées sur le tronc* peut fournir la même infor-
mation (même précision et même amplitude) qu'une électrode du poignet ou de la cheville pour une déri-
vation d'un membre donnée. On peut donc, à l'aide d'électrodes disposées sur le tronc, obtenir un ECG
standard à 12 dérivations.
Le monitorage cardiaque dans les unités d'hospitalisation, dans les services d'ur-
gence, en chirurgie, en salle de réveil, en salle de soins coronaires et en unité de soins
intensifs utilise une position modifiée des électrodes sur le ___ du patient, pour
monitorer les dérivations classiques des membres (entre autres). tronc
* Ce sont des électrodes du« tronc» mais pas réellement des électrodes« thoraciques», car on place souvent des électrodes sur les épaules
et l'abdomen. On utilise souvent plusieurs types de modifications pour la surveillance des patients en des circonstances et en des lieux
divers (voir page 346).
Chapitre 3
Système nerveux
autonome
Système nerveux autonome
1
Ganglions
Cœur Artères
Le système nerveux autonome (SNA) régule les fonctions vitales de tous les organes
par un contrôle à la fois réflexe et passant par le système nerveux central, mais non par
un contrôle conscient.
Le SNA contrôle tous les organes et systèmes d'organe, mais notre principal inté-
rêt ici concerne la régulation du ___ et des artères systémiques qui intervien-
nent dans la détermination de la pression artérielle. cœur
Note : le SNA comporte deux divisions qui semblent parfois difficiles à comprendre, car une division peut
stimuler un organe et en inhiber un autre. Toutefois, ces deux divisions ont des rôles bien déterminés dans
le cœur et les artères systémiques; une division stimule, l'autre inhibe. C'est si simple! Une division sti-
mule fa fonction ceffufaire, et l'autre s'oppose à cette stimulation. Chaque division se comporte comme un
système électrique qui contrôle ses propres interrupteurs terminaux appelés «récepteurs», ceux-ci modulant
fa fonction des ceffufes.
Note : un stimufus prenant naissance dans le SNA est transmis à un ganglion de ceffufes nerveuses secon-
daires pour y être traité. Les nerfs du ganglion relaient le stimulus vers les extrémités nerveuses, chacune
d'entre elfes se terminant en un disque appelé bouton qui recouvre les récepteurs d'une cellule cardiaque
(ou une ceffufe du muscle artériel). Voir page suivante.
56 Système nerveux autonome
Parasympathique Sympathique
Récepteur
cholinergique
Note : dans Le cœur, Les systèmes nerveux sympathique et parasympathique ont des fonctions opposées.
Point intéressant, le système parasympathique exerce un certain contrôle direct sur le sympathique.
• La noradrénaline est souvent abrégée en NOR, mais nous garderons ici N-adré.
Système nerveux autonome 57
Système sympathique
active les récepteurs R 1 adrénergiques cardiaques
/ Vitesse de conduction
/
/
Force de contraction
Excitabilité de certains foyers 1
Le cœur est stimulé par le système sympathique par l'intermédiaire de ses boutons ter-
minaux. Ceux-ci délivrent de la N-adré aux recepteurs ~1 (adrénergiques)*, ce qui
active ces récepteurs, faisant apparaître une réponse excitatrice au niveau cellulaire.
Note : la petite sœur de la N-adré, l'adrénaline, est sécrétée dans le sang par les glandes surrénaliennes.
L'adrénaline est un stimulateur encore plus puissant des récepteurs~ 1 cardiaques.
* « récepteurs ~1 adrénergiques» est souvent raccourci en « récepteurs ~1», adrénergiques étant sous-entendu.
58 Système nerveux autonome
Système parasympathique
active les récepteurs cholinergiques
Note: les nerfs vagues sont la principale voie parasympathique de l'organisme; ainsi, stimulation « vagale »
est synonyme de stimulation parasympathique, et ilfaut bien comprendre que la «stimulation» vagale du
cœur est inhibitrice.
Note: malgré l'effet inhibiteur du système parasympathique sur le cœur, l'activation parasympathique des
récepteurs cholinergiques stimule le tractus gastro-intestinal. Se souvenir de désagréables vomissements
sévères ou d'épisodes de diarrhée avec spasmes douloureux vous rappellera les effets d'une stimulation para-
sympathique excessive de l'estomac et de l'intestin.
_Système nerveux autonome 59
1
Constriction des artères Dilatation des artères
Outre qu'il contrôle la fréquence de décharge du nœud SA, le système nerveux auto-
nome contrôle le débit sanguin et la pression artérielle en modulant la constriction et
la dilatation des artères dans tout l'organisme.
! Note: en tirant sur les deux extrémités de la lettre grecque alpha, la boucle centrale du «a» constricte
l'artère (voir les flèches de l'a sur le schéma). Vous vous souviendrez maintenant toujours des effets
sympathiques a-adrénergiques sur les artères systémiques.
Note : le débit sanguin dépend également étroitement de la fréquence cardiaque : la stimulation sympa-
thique augmente la fréquence de décharge du nœud SA, et la stimulation parasympathique l'atténue. Le
contrôle autonome de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle systémique fait intervenir une régu-
lation minutieuse de l'équilibre parasympathique-sympathique, dans le but de maintenir une homéostasie
circulatoire (le statu quo idéal).
60 _Système nerveux autonome
Syncope vagale
§~ l
Douleur sévère
Perte de conscience
(ou vue du sang)
«syncope»
Une douleur sévère et/ou la vue du sang peut faire apparaître une réponse para-
sympathique se manifestant par une syncope* (avec perte de conscience).
Une douleur sévère et/ou la vue du sang fait souvent apparaître une activité para-
sympathique réflexe qui ralentit le nœud SA, ralentissement appelé _ _ _ __ bradycardie
Note : un traumatisme majeur, responsable d'une douleur intense/d'un saignement, peut induire une
réponse parasympathique qui fait chuter notablement la pression artérielle et ralentit le cœur. Ce réflexe
vasovagal diminue l'apport sanguin au cerveau, au point de provoquer une syncope.
Note: vous avez peut-être rencontré des patients (hypersensibles) qui perdent connaissance lorsqu'on leur
prélève du sang pour des examens de laboratoire ou à la moindre douleur. Soyez indulgents : leur orga-
nisme ne fait que réagir à un réflexe parasympathique normal.
* Cette syncope, ainsi que d'autres faisant intervenir le nerf vague, sont parfois appelées« malaise vasovagal ».
Système nerveux autonome 61
Manœuvres vagales
Inhibe les foyers
Réflexe d 'h yperréactivi té
parasympathique (atriaux ou
de la jonction AV)
Tachycardie
supraven triculaire
nauséeux induit se convertit
- ou - en rythme sinusal
1
massage des sinus
carotidiens Aide diagnostique
• en cas de bloc
AV2:J;
... • en cas de flutter
acrial.
inhibe le nœud AV
(augmentation de la période réfractaire)
Des capteurs cardiovasculaires apportent les influx («afférents») pour des réflexes para-
sympathiques qui contrebalancent les effets sympathiques. On peut employer des
manœuvres vagales pour faire apparaître une réponse rél-lexe parasympathique, dans
un but qui peut être diagnostique ou thérapeutique.
Le massage carotidien peut être utilisé chez certains patients bien sélectionnés*
pour induire une réponse ________ parasympathique
Note : en thérapeutique, on peut induire une réponse parasympathique pour inhiber un foyer d'hyper-
réactivité atrial ou de La jonction A V. 11 est possible d'employer une réponse parasympathique induite dans
un but diagnostique, pour diminuer transitoirement fa conduction du nœud AV ou pour rendre le nœud
AVplus réfractaire à La dépo!arisation (voir pages 160 et 183).
* Le recours malencontreux à un massage des sinus carotidiens chez certains patients peut déplacer un morceau de plaque d'athérome,
avec émission d'embols de plaque vers le cerveau (attention!). Rester prudent lors de l'emploi de gestes diagnostiques susceptibles de
provoquer des embols iatrogènes, car le patient peut devenir invalide et une armée d'avocats peut se lever.
62 Système nerveux autonome
Réponse sympathique
au passage en position debout
-+ ~ 't... ) ...
-+ ...
Accélération
du rythme
sinusal
On peut penser que le fait de se mettre debout devrait faire chuter le sang dans les
membres inférieurs. Toutefois, quand une personne se lève, il apparaît une réponse
sympathique compensatrice d'une part à type de constriction des artères périphériques
pour empêcher une accumulation du sang dans les parties distales, d'autre part d'ac-
célération du rythme sinusal.
Note : le corps est doté de récepteurs à la «pression»* qui détectent une faible pression artérielle, notam-
ment lors du passage en position debout. Ces récepteurs à la pression initient un réflexe sympathique res-
ponsable d'une constriction des artères périphériques et d'une légère augmentation de la fréquence
cardiaque, permettant de maintenir le débit sanguin dans le cerveau.
*Attention! Ces «récepteurs» sont des capteurs cardiovasculaires, appelés barorécepteurs, qu'utilise l'organisme pour détecter des modi-
fications de la pression artérielle. Ne pas les confondre avec les récepteurs des membranes cellulaires qui sont activés par la N-adré ou
l'ACh.
Système nerveux autonome 63
Syncope neurocardiogénique
Réponse sympathique
Chez certains sujers âgés, Une tachycardie rransirnire
la station debout prolongée
accélère le rythme sinusal,
mais il n'apparaît pas
+ avec faible volume cardiaque
stimule les récepteurs
à l'étirement
Récepteurs
à l'étirement
de vasoconsrricrion. du ventricule gauche.
ralentit
le nœud SA
1
Bradycardie + Syncope + Hypotension artérielle
Note : l'accumulation de sang dans les membres inférieurs lors de la station debout prolongée est norma-
lement compensée par une augmentation sympathique réflexe de la pression artérielle et de la fréquence
cardiaque. Chez certains sujets, le rythme sinusal s'accélère mais la vasoconstriction périphérique est
inadaptée. Ainsi, les ventricules partiellement remplis se contractent intensément, stimulant les mécano-
récepteurs parasympathiques du ventricule gauche. Il apparaît alors un réflexe parasympathique indési-
rable qui ralentit la fréquence du nœud SA et abaisse la pression artérielle; il y a en conséquence baisse
du débit sanguin au cerveau et syncope. C'est la syncope neurocardiogénique.
1 Fréquence
2 Rythme
3 Axe
4 Hypertrophie
5 Infarctus
Note: prenez un instant et reportez-vous à la page 334 pour observer la méthodologie simple qui va deve-
nir la routine.
Avant de commencer chaque chapitre, consulter son résumé (pages 335 à 346).
Ensuite, au fur et à mesure que vous avancerez dans le chapitre, de petits« Eurêka!»
de reconnaissance feront tilt dans votre tête, et vous appréhenderez comment
chaque concept s'intègre dans cette méthodologie simplifiée. Votre compréhen-
sion progresse rapidement; elle est à la base de votre savoir permanent.
Prêt? Allons-y!
Chapitre 4
fréquence cardiaque
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre en pages 334 et 335.
Note: la pancarte de cette illustration n'informe pas le pilote* sur la vitesse de sa voiture. L'homme qui
tient cette pancarte est un médecin qui surveillait l'ECG transmis du pilote. Le signe informe le pilote sur
sa fréquence cardiaque actuelle (il est un peu «sur les dents»).
• Avec une sincère dédicace à Billy Occam, décédé de longue date, qui a fait de la simplicité une vertu de la science.
66 Fréquence cardiaque
Normale
60-100/ min.
1..
Note: le nœud sinusal (nœud SA) est le principal centre de l'automaticité cardiaque et le rythme normal,
régu= qu'il engendre.::_~ an:.: ry~ :n::.,·..,. __. ~ c.....::u ..e ... .i
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Fréquence cardiaque 67
Bradycardie sinusale
Rythme inférieur
à 60/min.
(rythme sinusal)
1
Si le nœud sinusal (nœud SA) entraîne le cœur à une fréquence de moins de 60/min,
il y a bradycardie sinusale.
Un rythme qui naît dans le pacemaker normal du cœur, le nœud SA, à une fré-
quence de moins de 60 par minute est appelé _ _ _ _ _ _ sinusale. bradycardie
Note: une bradycardie sinusale est le plus souvent due à une hypertonie parasympathique, comme on peut
l'observer chez des athlètes entraînés au repos. Parfois, une fréquence cardiaque extrêmement basse peut
diminuer le débit sanguin au cerveau, provoquant une perte de conscience (syncope). Voir pages 60 et 63.
Tachycardie sinusale
Rythme supérieur
à 100/min.
(rythme sinusal)
Si le nœud sinusal (nœud SA) entraîne le cœur à une fréquence de plus de 100/min,
il y a tachycardie sinusale.
Un rythme qui naît dans le nœud SA (nœud sinusal) est appelé tachycardie sinu-
sale si la fréquence est de plus de _ _ par minute. 100
l'.effort induit une stimulation sympathique du nœud SA; c'est la principale cause
de _ _ _ _ _ sinusale. tachycardie
Note : il existe dans le cœur des zones focales d'automaticité appelées foyers d'automaticité*. Elles consti-
tuent des pacemakers potentiels susceptibles de déterminer la fréquence cardiaque dans certaines situations
d'urgence. Dans les circonstances normales, ces foyers sont électriquement silencieux (c'est pourquoi on parle
de pacemakers «potentiels»).
* « Foyers d'automaticité» se réfère à plus d'un foyer d'automaticité; en fait, quand on ne mentionne que« foyers», on sous-entend «foyers
d'automaticité».
Fréquence cardiaque 69
Foyers
d' automaticité
(pacemakers potentiels)
parfois appelés
foyers« ectopiques »
1
Si l'entraînement normal par le nœud SA est défaillant, d'autres foyers de pacemakers
potentiels appelés foyers d'automaticité prennent en charge la détermination de la fré-
quence cardiaque {à leur fréquence intrinsèque). Ils se localisent dans les oreillettes, les
ventricules et la jonction AV.
Note : l'extrémité proximale du nœud AV est dépourvue de foyer d'automaticité, alors que ses régions
moyenne et distale, constituant une zone appelée jonction AV, en sont munies : ce sont les foyers d'au-
tomaticité jonctionnels.
Les fibres de Purkinje comportent des foyers d' automaticité, et on trouve donc des
foyers de ces _ _ _ _ _ _ potentiels dans le faisceau de His, ses branches et
ses subdivisions; ces foyers sont appelés foyers d'automaticité ventriculaire. pacemakers
70 Fréquence cardiaque
Centre ectopique
Oreillettes 60-80/min.
Jonction AV 40-60/min.
Ventricules 20-40/min.
Fréquence de commande
des centres ectopiques
1,'-I i,,'-1 b'-1 'b'-1
1 Ventricule I Jonctionnelle I Auriculaire 1
Les foyers d'automaticité de chaque« niveau» (les oreillettes, la jonction AV et les ven-
tricules constituent tous un «niveau») ont une gamme générale de détermination de
la fréquence. Tous les foyers d'un niveau donné déchar_gent à l'intérieur d'une gamme
générale, mais chaque foyer individuel a sa propre fréquence intrinsèque précise à
laquelle il décharge.
, Nœud SA
1
L'automaticité rapide (activité pacemaker) supprime l'automaticité plus lente (activité
pacemaker) - c'est la suppression par entraînement rapide , une caractéristique fonda-
mentale majeure de tous les centres d'automatisme.
l
Note: la suppression par entraînement rapide est une caractéristique de tous les centres d'automaticité (dont
le nœud SA et tout foyer d'automaticité). Pour simplifier : tout centre d'automaticité va chapeauter ceux
qui ont une fréquence de décharge intrinsèque moindre.
ÜNœudSA
0
Siéchec .. .
C Le foyer atrial prend la responsabilité de l'entraînement.
0
Siéchec . ..
C Le foyer jonctionnel prend la responsabilité de l'entraînement.
0
Siéchec .. .
C Le foyer ventriculaire prend la responsabilité de l'entraînement.
Note: un foyer d'automaticité déchargeant activement à sa fréquence intrinsèque chapeaute tous les foyers
plus lents, même les foyers plus lents situés à son propre niveau.
... un foyer d'un niveau inférieur, qui n'est plus supprimé par entraînement rapide
des stimulus provenant du dessus, peut fonctionner à son rythme. Très bien conçu!
Fréquence propre
60-80/min.
Les oreillettes portent des foyers d' automaticité constituant des pacemakers potentiels,
chacun d'entre eux pouvant prendre en charge la fonction pacemaker à une fréquence
intrinsèque de 60 à 80 par minute environ, en cas de dysfonctionnement de l'entraî-
nement normal.
Ainsi, en l'absence d'entraînement par le nœud SA, un foyer d' automaticité atrial
peut émerger comme pacemaker de secours actif, et devenir le pacemaker dominant
en supprimant tous les foyers plus bas situés, puisqu'ils ont une fréquence
- - - - - - moindre. intrinsèque
74 Fréquence cardiaque
Extrémité proximale )
du nœudAV
(pas de foyer) __
" ,-:,-- .····
-----.;. ' • ' 1 .. +
Fréquence intrinsèque
40-60/min
~: : :-f,- +
\1 ♦ + + +
NœudAV
Note: la jonction AV est la partie du nœud AV qui porte le foyer d'automaticité. L'extrémité proximale
du nœud AV est dépourvue de foyer. La jonction AVporte des foyers d'automaticité appelés « foyers jonc-
tionnels )).
Note: un foyer jonctionnel (c'est-à-dire un foyer d'automaticité de la jonction AV) devient le pacemaker
actifs'il n'est plus inhibé par des stimulus réguliers provenant de foyers plus haut situés. Cela peut s'obser-
ver en cas de dysfonctionnement du nœud SA et de tous les foyers atriaux. Mais attention - un autre fac-
teur peut empêcher la dépolarisation d'un foyer jonctionnel par un stimulus d'entraînement régulier
provenant de niveaux supérieurs. Page suivante!
__ ,
Bloc
de conduction
complet
Fréquence intrinsèque
' 40-60/min
1
S'il existe un bloc de conduction complet dans le nœud AV au-dessus de la jonc-
tion AV, aucun stimulus de dépolarisation régulier provenant du dessus n'atteint les
foyers automatiques de la jonction AV.
Note : se rappeler que le nœud AV est le seul lien de conduction entre l'oreillette et le système de conduc-
tion ventriculaire sous-jacent.
. . . et, n'étant plus supprimé par un entraînement rapide, il «échappe» pour deve-
nir le pacemaker actif des ventricules. Ce foyer jonctionnel fait battre les ventricules
à sa fréquence intrinsèque de _ _ par minute, tout en supprimant les foyers
ventriculaires plus bas situés (plus lents). 40-60
Note: il est possible que la jonction AV (avec tous ses foyers d'automaticité) soit le siège d'un bloc complet.
Dans ce cas, seul un foyer automatique des fibres de Purkinje ventriculaires peut venir à la rescousse pour
entraîner les ventricules. Voyons voir comment...
_j
76 Fréquence cardiaque
Rythme propre
20-40/min.
Note: les foyers d'automaticité ventriculaire sont constitués de fibres de Purkinje spécialisées. Ces foyers
pacemakers se situent dans le faisceau de His, ses branches et leurs subdivisions, car tous sont constitués de
fibres de Purkinje.
Note: un foyer ventriculaire ne se comporte comme le pacemaker ventriculaire actifque s'il n'y a pas de
suppression par entraînement rapide par un stimulus supérieur régulier. Cela survient :
• en cas de dysfonctionnement de tous les centres pacemakers sus-jacents ;
- ou -
• s'il existe un bloc de conduction complet sous le nœud AV (incluant la jonction Av? qui empêche tout
stimulus d'entraînement plus haut situé (c'est-à-dire provenant du nœud SA, d'un foyer atrial ou d'un foyer
jonctionnel) d'atteindre les ventricules.
Fréquence cardiaque 77
0
Siéchec. ..
C Le foyer atrial prend la responsabilité de l'entraînement.
0
Siéchec ...
C Le foyer jonctionnel prend la responsabilité de l'entraînement.
0
Siéchec ...
C Le foyer ventriculaire prend la responsabilité de l'entraînement.
Atrial
1.,
1 Jonctionnel Ventriculaire 1
Si l'entraînement normal par le nœud SA est altéré, un foyer automatique des
oreillettes, de la jonction AV, voire des ventricules (dans cet ordre) prend le relais pour
assurer la responsabilité de l'entraînement, à sa fréquence inhérente. On dispose ainsi
de trois niveaux d'entraînement de secours.
Quand le nœud SA cesse de décharger, un foyer d' automaticité atrial peut prendre
le relais à son rythme intrinsèque de 60 à 80 par minute; en cas de défaillance de
ce mécanisme, un foyer jonctionnel assurera ______ actif, à sa fréquence
intrinsèque (légèrement plus faible) de 40-60 par minute. l'entraînement
Note : en cas d'urgence physiologique ou pathologique, un foyer d'automaticité ectopique peut soudaine-
ment décharger à une fréquence rapide. Cette fréquence d'urgence (150 à 250 par minute) est approxi-
mativement la même, quelle que soit la localisation du foyer.
Fréquence : ?
Note : dans des circonstances d'urgence, vous aurez vraisemblablement du mal à trouver et plus encore à
utiliser une calculette; et vous pourrez ne pas avoir la présence d'esprit (ni le temps) d'effectuer des calculs
mathématiques.
Commencez par repérer une onde R qui pointe sur une ligne épaisse (notre ligne de
«départ»).
En localiser une qui pointe sur une ligne épaisse, que nous appellerons ligne de
«_ _ _ ». départ
80 Fréquence cardiaque
Ensuite : comptez «300, 150, 100 » pour les trois lignes épaisses qui suivent la ligne
de départ, en les nommant comme dans le schéma. Mémorisez ces nombres.
«____ »et« ____ » pour les deux lignes épaisses suivantes. 150, 100
Note: la ligne sur laque!fe pointe l'onde Rest la ligne de départ; nous ne citons que les lignes épaisses qui
suivent la ligne de départ.
Les trois lignes suivant la ligne de départ (sur laquelle se localise l'onde R) sont appe-
lées successivement« ________ et _ _ _ ».
Encore!
Fréquence cardiaque 81
1
Ensuite : comptez «75, 60, 50 » pour les trois lignes épaisses qui suivent «300, 150,
100».
Les trois lignes qui suivent «300, 150, 100» sont appelées« _ _ , 60, 50». 75
Maintenant : mémorisez ces triplets jusqu'à ce qu'ils deviennent une deuxième nature.
Assurez-vous de pouvoir dire correctement ces triplets sans vous référer à la figure.
Ces triplets «300, 150, 100» et «75, 60, 50» doivent être _ _ _ __ ' .'
memorrses
Soyez capables de nommer les lignes qui suivent la ligne de départ sur laquelle
_ _ _ _ une onde R; on s'en souvient facilement sous forme de triplets, et il
est donc simple de les utiliser immédiatement. (Il est difficile de patienter!) pointe (tombe)
Ne comptez pas les lignes qui suivent la ligne de départ - nommez-les avec les
____ lorsque vous progressez. triplets
Fréquence cardiaque 83
Dép~i 1~
....... 75 à 100 ""
1 ' 1
_ _ _ --1"-J
1
Lendroit où tombe l'onde R suivante détermine la fréquence. C'est très simple.
Trouvez une onde R qui pointe sur une ligne épaisse (de départ), puis rechercher
l'ondeR _ __ suivante
Note : vous avez peut-être remarqué que le schéma représente une fréquence cardiaque normale, de 75 à
100.
84 Fréquence cardiaque
~---·•->
Fréquence
100/min.
r
-v--v
Fréquence
60/min.
Quand on connaît les triplets «300, 150, 100» et «75, 60, 50», on peut simplement
regarder un ECG et immédiatement déterminer approximativement la fréquence car-
diaque.
En nommant simplement les lignes qui suivent la ligne de départ, on peut déter-
miner immédiatement la fréquence cardiaque en utilisant les ____ le L triplets
C , m zr
nt r l , ucl n < '1 I l ' L ') < 1 I[ m + L+ p
,t L
. cmm• r n .........
c "n l V) r r l' )ri. L '">l , ) r pc, T(JI
'
E u • f n n. f "1 "1 LV vc .. a.C>w. m ++ C . be t or. r L( •
IOU ,,
r.n C">V r .~ n z u o.l' 'o.l ~ 'm m· 1, ... L c, I>' ... I ,. ... C ,I"
Tracé d'exercice
1
Tracé ECG obtenu chez un patient au repos et dont la fréquençe cardiaque est moindre
que celle qu'on note habituellement dans le rythme sinusal. Etudions la fréquence.
Si on vous affirme que ce rythme est vraisemblablement issu d'un foyer automa-
tique, son ongme (pacemaker), au vu de la seule fréquence est à votre avis
la jonction AV
Note : cette fréquence est effectivement originaire de la jonction A V, ce qui explique pourquoi on ne not~
pas d'onde P. Cette femme âgée souffrait d'une maladie cardiaque grave. Son nœud SA était défaillant,
ainsi que tous les foyers d'automaticité atriaux. Par chance, un foyer jonctionnel est venu prendre la relève.
Ce système automatique de secours de la fréquence est extrêmement efficace.
86 Fréquence cardiaque
•
...J,.. v, ~r--,,.-,-
...., -.--r- ..- ..,
__.,_.,._.,..
'
Note : votre cerveau sera toujours avec vous (du moins jusqu'à ce que des transplantations ne vous per-
mettent d'utiliser celui d'un autre). Rappelez-vous simplement de nommer les lignes qui suivent la ligne
de départ en se référant aux triplets, et dites «300, 150, 100», puis «75, 60, 50».
Bon, ça va.. . Essayons!
Fréquence cardiaque 87
A. B.
t.·::J.Jl, t
l
+ . . ft
~ etltl' ~
< -;I ;; 1 :
J...,
t
C. D.
A. 100
B. 150 environ
C. 60
D. 75
Note : comme vous avez pu vous en douter, toute onde proéminente (comme l'onde S dans l'exemple B)
peut servir à déterminer la fréquence.
88 Fréquence cardiaque
Note: l'unité de temps (durée) entre deux lignes épaisses est 0,2 s, soit J/300 min.
Ce qui correspond à 4/300 min, soit une fréquence de_ par minute. 75
Ainsi, quand le cœur se contracte 75 fois par minute, il se passe un délai équiva-
lent à cinq lignes épaisses consécutives entre les complexes _ _ . QRS
Note : des enseignants raisonnables ne devraient pas demander aux étudiants de maîtriser cette page. En
tant qu'auteur, je n'ai personnellement pas mémorisé le texte figurant sur cette page ennuyeuse. Restons
simples et pratiques.
Fréquence cardiaque 89
1
Les divisions entre les li$nes fines peuvent permettre de déterminer plus précisément
la fréquence. Les mémonser est illusoire et, quand on détermine des fréquences, la plu-
part d'entre nous utilisent des références comme celle figurant dans la feuille person-
nelle de référence rapide (page 335).
Note : on admet que c'est un rude labeur que de mémoriser les subdivisions en lignes fines et on peut se
référer à la page 335 si nécessaire. Dans la plupart des cas, déterminer la gamme de fréquence en utili-
sant Les triplets est plus que suffisant.
Note : pour des fréquences infirieures à 60 par minute, voir les quelques pages suivantes qui présentent
une façon simple de déterminer la fréquence en cas de bradycardie. _J
90 Fréquence cardiaque
Bradycardie
fréquences lentes
Pour les rythmes très lents, il existe une méthode simple pour déterminer la fréquence.
Note: les triplets nous fournissent une très large gamme de fréquences. En utilisant les triplets« 300, 150,
100 »,puis« 75, 60, 50 », on peut déterminer des fréquences allant de 300 à 50. Une bradycardie est une
fréquence inférieure à 60/min.
En cas de bradycardie, on peut utiliser une autre méthode très simple pour déter-
miner la ____ . Nous allons l'expliquer dans les pages suivantes. fréquence
Fréquence cardiaque 91
01 0 1
0 1
Au bord supérieur de chaque bandelette ECG, on trouve de petits repères qui identi-
fient les intervalles «trois secondes».
Note : certains papiers ECG comportent des «intervalles 3 secondes» signalés par des points, des cercles,
des triangles ou une Ligne verticale.
Quand un appareil à ECG est en fonctionnement, le papier qui se situe entre deux
repères «d'intervalles 3 secondes» passe sous l'aiguille du stylet en _ _ _ _ __ 3 secondes
92 Fréquence cardiaque
~--------_.....,
________
Bande de 6 secondes
Intervalle de Intervalle de
3 secondes 3 secondes
Note : un intervalle 3 secondes est bien évidemment la distance entre deux repères 3 secondes consécutifs.
1er Cycle
....--.,_ ....--.,_
ze Cycle
------
3e Cycle
1'
:
'
---..1--'-~----~"----~---
Tracé 6 secondes
1
Comptez le nombre de cycles complets (d'onde R à onde R) dans ce tracé 6 secondes.
En cas de bradycardie marquée, il y aura moins de cycles par tracé 6 secondes.
On peut mesurer la longueur d'un ___ cardiaque à partir d'une onde spécifique
jusqu'à ce que cette onde se répète. cycle
6 secondes
X 10
bO secondes (1 min.)
Ainsi
(Nombre de Cycles/bande de 6 secondes) X 10
Ainsi, le nombre de cycles par tracé 6 sondes multiplié par __ donne la fré-
quence. Simple! JO
Fréquence cardiaque 95
1 2 3 4
.~Al
4 Cycles
0
l ! i 1 1
~~d,6,
;.r----,.~~~t--
1
(4 X 10 = 40)
Il suffit de placer un zéro à droite du nombre de cycles par tracé 6 secondes pour obte-
nir la fréquence.
Pour les fréquences cardiaques très lentes (bradycardie), il faut d'abord trouver un
__ 6 secondes, tracé
r Note: pour multiplier par 10, il suffit d'ajouter un zéro à droite du nombre de cycles par tracé 6 secondes. ·1
Par exemple, pour 5 cycles (par tracé 6 secondes) on obtient une fréquence de 50. _J
96 Fréquence cardiaque
n° 3. _ _ par minute 50
Note : les fréquences moyennes générales des rythmes irréguliers sont habituellement déterminées par cette
méthode.
Pourquoi ne pas vous procurer quelques tracés ECG et vous étonner (ainsi que vos
amis) de la facilité à laquelle vous déterminez la fréquence?
Note: prendre une minute pour revoir les illustrations de ce chapitre, puis passer aux feuillets de réflrence
rapide figurant à la fin de l'ouvrage, pour y trouver un résumé simplifié de détermination de la fréquence
(page 335).
Chapitre 5
Rythme, partie I
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre en pages 334 et 336-338.
Rythme
rECG est l'examen le plus utile pour identifier une arythmie cardiaq_ue (rythme anor-
mal), que l'on peut diagnostiquer facilement quand on comprend l'électrophysiologie
du cœur.
rECG enregistre les phénomènes électriques du cœur qui ne peuvent être visuali-
sés, perçus ni entendus à l'examen clinique, expliquant que cet examen soit un
moyen très utile d'enregistrer des troubles du _ _ _ __ rythme
Note: pour comprendre les arythmies, il faut d'abord bien connaître lëlectrophysiologie normale du cœur,
incluant les voies de conduction normale.
98 Rythme, partie 1
Normal
60-100/min.
C'est l'automaticité du nœud sinusal (nœud SA) qui détermine la cadence régu-
lière* des stimulus de dépolarisation pour assurer l'activité pace_ _ __ maker
Note : on sait que le nœud SA (« sino-atrial ») est en fait le nœud sinusal et les termes «sinus» et «sino »
se réfèrent à une origine dans le nœud SA.
* Le terme «régulier» témoigne d'un rythme ayant une fréquence constante. Voir page suivante ...
Rythme, partie 1 99
À l'ECG, la distance (durée) entre des ondes similaires est constante quand le rythme
cardiaque est normal, régulier, car I'automaticité du nœud SA maintient très précisé-
ment une durée constante du cycle entre les influx dépolarisants qu'il engendre.
Note: tous les foyers d'automaticité déchargent à un rythme régulier. C'est une caractéristique de tous les
centres d'automaticité.
Et, la séquence de dépolarisation étant la même dans tous les cycles qui se suivent,
on comprend que toutes les ondes similaires (de même nom) soient régulières.
Ainsi, des irrégularités du _ _ _ _ sont facilement détectables à l'ECG. rythme
Note : on peut observer visuellement un ECG et apprécier La continuité répétitive d'un rythme régulier.
Mais des altérations de cette continuité, comme une pause, l'existence de battements trop précoces (extra-
systoles) ou des modifications brutales et majeures de La fréquence attirent immédiatement l'attention, nous
prévenant de l'existence d'un trouble du rythme.
« Arythmie » sinusale
Note: l'arythmie sinusale est une augmentation normale, mais extrêmement minime, de la fréquence car-
diaque à l'inspiration, et une baisse extrêmement minime de la fréquence cardiaque à l'expiration.
C ,, Note : la faible augmentation de la fréquence cardiaque est due à une stimulation sympathique du "" 1,
nt nœud SA induite par l'inspiration. La baisse modérée de la fréquence de décharge est due à une inhibi-
tion parasympathique du nœud SA apparaissant à l'expiration. Cette notion ne vous était peut-être pas
inconnue, car l'entraînement sinusal est régulé par les deux divisions du système nerveux autonome. >C> ..,z
C I t _j
ut
Note: cette variabilité du rythme sinusal est normale. En fait, une atténuation de la variabilité de la fré-
quence cardiaque est pathologique et elle constitue un indicateur d'une augmentation de la mortalité,
' I t notamment après un infarctus du myocarde. Les paramètres de « variabilité de la fréquence cardiaque»
n t
sont en cours de détermination pour apprécier le pronostic dans de nombreuses affections cardiaques. _J I
r
" E,I I u 'L u ..i "c> l
..,1
c c>U r l ..i l . )..,. Ol'IIIIl' C "m.., L , l (
.
ul[ .Jc)c)I[
. C L Cf
()
gauche
Faisceau
incernodal
moyen
Faisceau incernodal
Faisceau antérieur
incernodal
postérieur
Sinus coronaire
Note : tout comme les foyers d'automaticité ventriculaire se localisent dans les fibres ventriculaires de
Purkinje, il existe des füJers d'automaticité atriale au sein du système spécialisé de conduction atriale. Du
fait de la présence de nombreux faisceaux de conduction émergeant dans la région immédiate du nœud
AV, à proximité du sinus coronaire*, il existe une considérable activité automatique dans cette zone.
* Système de drainage veineux du cœur (c'est-à-dire du myocarde) se vidant dans l'oreillette droite via le sinus coronaire.
102 Rythme, partie 1
~
' '
'
'
../~
NœudAV -
Dépolarisacion ralentie
Cette pause (pendant laquelle le sang passe des oreillettes dans les ventricules) est
représentée par la ligne de base horizontale entre l'onde P et le complexe ___ . QRS
Note: le nœudAV tire son nom de sa position entre les oreillettes (Atriums) et les Ventricules (d'où «AV»).
L'extrémité proximale du nœud AV est dépourvue de foyer d'automaticité, alors que le reste du nœud A V,
zone appelée jonction AV, en est muni. Ces foyers sont essentiels à l'entraînement de réserve dans les cas où
il existe une disparition complète de toute activitépacemaker plus haut située (nœud SA ou foyers atriaux)
ou (ce point est important) en présence d'un bloc de conduction complet de l'extrémité proximale du
nœudAV empêchant tous les stimulus (du nœud SA ou des foyers atriaux) d'être transmis aux ventricules.
Rythme, partie 1 103
Complexe QRS
Fibres de
Purkinje
... à travers les branches gauche et droite du faisceau et leurs subdivisions pour
transmettre rapidement la dépolarisation via les filaments terminaux des fibres de
Purkinje à la surface endocardique du myocarde _ _ __ ventriculaire
Note: les fibres de Purkinje du système de conduction ventriculaire contiennent des foyers d'automaticité
(mais vous le savez déjà).
104 Rythme, partie 1
Note : la dépolarisation ventriculaire débute à mi-chemin dans la descente le long du septum interven-
triculaire, là où la branche gauche du faisceau donne les fins filaments terminaux. La branche droite du
faisceau ne donne pas de filaments terminaux dans le septum. Ainsi, la dépolarisation du septum de la
gauche vers la droite a lieu immédiatement avant que le reste du myocarde ventriculaire ne se dépolarise.
(Examiner le schéma.)
Note: la repolarisation des fibres de Purkinje prend plus de temps que la repolarisation ventriculaire. Ainsi,
la fin de l'onde T marque la fin de la repolarisation ventriculaire, mais celle des fibres de Purkinje s'achève
un peu plus tardivement, après la fin de l'onde T. La phase finale de la repolarisation des fibres de Purkinje
peut faire apparaître une petite bosse, l'onde U (qui suit l'onde T) à l'ECG.
Rythme, partie 1 105
, Nœud SA
OJ
'""' :-2
"'
o.. r:o.. Foyers atriaux (fréquence intrinsèque 60-80 par min)
C: ~
-~ ~
o'.l
....
E
OJ
o.. C:
o..,_ Foyers jonctionnels (fréquence intrinsèque 40-60 par min)
::,
Vl
"'
!::
C:
OJ
Note: le nœud SA et tous les foyers d'automaticité sont des centres d'automaticité («centres automa-
tiques»), ce qui signifie qu'ils peuvent générer des stimulus d'entraînement réguliers.
Arythmies
• Rythmes irréguliers
• "Échappement" et extrasystoles
• Blocs
Note: arythmie signifie littéralement «sans rythme», mais ce terme décrit en fait tout trouble du rythm~J'
c'est-à-dire toute variance par rapport au rythme sinusal normal. On préfère parfois le terme de « dys-
L rythmie » ou, mieux, « troubles du rythme». _ _ __ _ _ _ _
Note: dans lïllustration est figurée une classification simplifiée des arythmies qui sont classées en fonction
de leur mécanisme d'apparition, de telle sorte qu'il vous sera facile de comprendre les arythmies.
Note: les mécanismes sous-jacents, qui sont à la base du fonctionnement cardiaque, sont d'un apprentis-
sage très gratifiant. Mais, point important, la compréhension des concepts des mécanismes de base facilite
et perpétue votre savoir. Ne mémorisez pas des modèles; votre savoir sera vital pour d'autres! Une connais-
sance durabk ne peut provenir que de la compréhension.
Rythme, partie 1 107
Rythmes irréguliers
• Arythmie sinusale
• Wandering Pacemaker
• Fibrillation auriculaire
Les rythmes irréguliers présentés dans cette partie sont habituellement engendrés par
de multiples sites d' automaticité.
Les rythmes dans lesquels la durée entre chaque cycle n'est pas constante sont dits
irréguliers
Note : le terme « irrégulièrement irrégulier» est une appellation ancienne qui décrit un rythme irrégulier
et chaotique dans lequel on ne retrouve pas d'aspect répétitif.
Note : dans certains cœurs présentant des anomalies structurelles ou en cas d'hypoxie, les foyers automa-
tiques pathologiques peuvent être le siège d'un bloc d'entrée, dans lequel toute dépolarisation entrante est
bloquée, les «protégeant» d'une dépolarisation passive provenant d'une autre source. Une telle «protection»
n'est pas salutaire. En devenant imensibles à une dépolarisation passive, ils ne peuvent plus être suppri-
més par entraînement rapide, alors que leur propre automaticité est encore conduite par les tissus envi-
ronnants. Quand un foyer automatique est le siège d'un bloc d'entrée, il est dit parasystolique (le foyer
décharge, mais il ne peut pas être supprimé par entraînement rapide).
108 Rythme, partie 1
Pacemaker variable
Rythme irrégulier :
• variation de la morphologie
de l'onde P';
• fréquence atriale inférieure à 100 ;
• rythme ventriculaire irrégulier.
r '" f m:itW
tt~ r
P'.it ~ P' ' "'
;::;::;-
+++±ttl:'-. f tf@
Le pacemaker variable est un rythme irrégulier engendré par une activité pacemaker
qui se déplace du nœud SA au foyer d'automaticité atrial proche. Il apparaît alors une
variation de la durée du cycle, ainsi que de la morphologie des ondes P'. Toutefois, la
fréquence globale reste dans les limites de la normale.
Note : l'onde P' correspond à une dépolarisation atriale par un foyer automatique, différente des ondes P
normales engendrées par le sinus.
Note : chaque foyer automatique a un rythme intrinsèque spécifique auquel il décharge. Dans une déri-
vation donnée, chaque foyer d'automaticité atriale a sa propre signature morphologique, c'est-à-dire qu'il
engendre une onde P' de forme caractéristique en fonction de sa localisation anatomique dans l'oreillette.
... de sorte que la longueur des cycles varie et que la morphologie des ondes _
change avec le déplacement du centre pacemaker. P'
Note: si le rythme s'accélère avec apparition d'une tachycardie (fréquence de plus de 100 par minute), il
devient une tachycardie atriale multifocale. Page suivante .. .
Rythme, partie 1 109
Rythme irrégulier :
• variation de la morphologie
de l'onde P' ;
• fréquence atriale supérieure à 100 ;
• rythme ventriculaire irrégulier.
f. ~
La tachycardie atriale multifocale (TAM) est un rythme retrouvé chez les patients
souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). La fréquence car-
diaque dépasse 100 par minute, avec des ondes P' de différentes formes, car y partici-
pent trois foyers atriaux ou plus.
1
Dans la TAM, on peut reconnaître chaque onde P' provenant d'un foyer _ __
donné par sa signature morphologique, c'est-à-dire que les ondes P' provenant d'un
même foyer ont le même aspect dans une dérivation donnée. atrial
Note: la TAM est une arythmie constatée dans les BPCO sévères*. Les foyers automatiques atriaux sont
également atteints, avec des signes précoces de parasystolie (blocs d'entrée) par apparition d'une résistance
à la suppression par entraînement rapide. C'est la raison pour laquelle aucun foyer ne devient pacemaker
dominant, et ils déchargent tous ensemble.
Du fait del' origine multifocale de la TAM, chaque foyer atrial individuel décharge
à sa _ _ _ intrinsèque propre, mais l'entraînement total, déterminé par de mul-
tiples foyers non supprimés fait apparaître un rythme irrégulier rapide ... fréquence
... et dans une dérivation donnée, chaque foyer engendre des ondes P' ayant une
signature morphologique propre, c'est-à-dire des ondes _ _ de morphologie dis-
tincte (noter que certaines ondes P' sont similaires, car elles proviennent du même
foyer. Et, souvenez-vous, il s'agit d'une tachycardie. P'
* Une TAM est également possible au cours de la toxicité digitalique chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque.
110 Rythme, partie 1
Fibrillation atriale
Rythme irrégulier
• pics atriaux chaotiques continus
• rythme ventriculaire irrégulier
La fibrillation atriale est due à une décharge rapide continue par de multiples foyers
atriaux. Aucun influx unique ne dépolarise la totalité de l'oreillette, et seule une depo-
larisation atriale occasionnelle, aléatoire, atteint le nœud AV pour être conduit vers les
ventricules; il apparaît alors un rythme ventriculaire (QRS) irrégulier.
Note: la fibrillation atriale n'est PAS une arythmie du sujet jeune et en bonne santé. Elle est due à de mul-
tiples foyers atriaux «irritables» sièges d'un bloc d'entrée et déchargeant rapidement. Ces multiples foyers
atriaux sont parasyscoliques, et donc insensibles à une suppression par entraînement rapide; en consé-
quence, ils déchargent tous à la fois. Quel chaos!
Note : il faut déterminer et décrire la fréquence ventriculaire générale au cours de la fibrillation atriale
(QRS par tracé 6 secondes multiplié par JO).
Rythme, partie 1 111
Tracé d'exercice
Les ondes «P» ne sont pas identiques et la fréquence cardiaque n'augmente pas ni
ne diminue progressivement, ce qui permet d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'une
arythmie _ __ sinusale
La fréquence cardiaque est de moins de 100 (ce qui exclut une TAM), le rythme
est irrégulier et les ondes P' sont de formes différentes. Il s'agit très vraisemblable-
ment d'un pacemaker _ __ variable
Facile, non?
Note: pour approfondir votre connaissance de ces rythmes irréguliers, étudier la revue simplifiée et les tra-
cés des Rythmes irréguliers de la page 336
112 Rythme, partie 1
Échappement
« Échappement» se réfère à la réponse d'un foyer automatique à une pause dans l' ac-
tivité pacemaker.
Si la pause dans l'entraînement est brève (un seul cycle est omis), un foyer auto-
matique peut ____ pour émettre un battement d'échappement unique avant
que le rythme ne redevienne sinusal. Il nous faut donc identifier ce foyer (atrial,
jonctionnel ou ventriculaire). échapper
Rythme, partie 1 113
Note: un foyer automatique est chapeauté-supprimé s'il est régulièrement dépolarisé par une fréquence
d'entraînement plus rapide que sa propre fréquence intrinsèque. Mais, si un foyer automatique n'est pas
chapeauté-supprimé - quell.e qu'en soit la cause, il échappe pour entreprendre sa propre activité pacemaker.
Note: chaque foyer spécifique a sa propre fréquence d'entraînement intrinsèque. Toutefois, les fré-
quences d'entraînement intrinsèques de tous les foyers à un niveau donné (fréquences intrinsèques de tous
les foyers jonctionnels par exemple) se situent à l'intérieur d'une gamme de fréquence.
Note: en cas d'arrêt sinusal, le nœud SA cesse de décharger et, en l'absence de suppression par un entraî-
nement rapide provenant de plus haut, un foyer automatique échappe pour engendrer un rythme dëchap-
pement. Toutefois, en cas de bloc sinusal le nœud SA ne «rate» qu'un cycle d'entraînement, ne faisant
apparaître qu'une pause transitoire. Un foyer automatique échappe alors pour produire un battement
d'échappement, qui représente en fait le premier battement de l'entraînement par ce foyer, mais la réap-
parition de l'entraînement par le nœud SA I.e chapeaute-supprime de nouveau.
114 Rythme, partie 1
Arrêt
r:>
Sinusal
•
En cas d'arrêt sinusal, un foyer atrial échappe rapidement à la suppression par entraî-
nement rapide, pour devenir le pacemaker dominant à sa fréquence intrinsèque. C'est
le rythme d'échappement atrial.
En cas d'arrêt sinusal, un foyer automatique du niveau le plus élevé des foyers, les
_ _ _ _ , échappe à la suppression par entraînement rapide pour devenir un
pacemaker actif, dans sa gamme de fréquence intrinsèque de 60 à 80 par minute. oreillettes
Un rythme d'échappement atrial naît dans un foyer d' automaticité atrial, de telle
sorte que les ondes P' n'ont pas la même morphologie que les ondes P précédentes,
auparavant produites par le _ _ _ _ . (Voir figure). nœudSA
Note: le foyer d'automaticité atrial actifchapeaute-supprime tous les foyers sous-jacents, plus lents, pour
devenir le pacemaker dominant. De plus, il bat à sa fréquence intrinsèque, différente (c'est-à-dire plus
faible) que /,a fréquence sinusale antérieure. (Voir figure).
Note: un foyer jonctionnel échappe à l'influence de la suppression par entraînement rapide en cas d'arrêt
sinusal et si les foyers atriaux ne remplissent pas correctement leur rôle ...
. . . ou s'il existe un bloc de conduction complet dans l'extrémité proximale du nœud AV. Dans les deux cas,
le foyer jonctionnel n'est pas régulièrement stimulé par des dépolarisations provenant du dessus.
Quand un foyer jonctionnel n'est pas supprimé par entraînement rapide, il décharge
activement, produisant un rythme d'échappement jonctionnel, et il devient le pace-
maker dominant des ventricules, à une fréquence allant de 40 à __ par minute
(il est également appelé «rythme idiojonctionnel»).* 60
• Parfois, la fréquence d'entraînement jonctionnelle intrinsèque peut s'accélérer au-delà de ses valeurs habituelles et engendrer un
rythme idiojonctionnel accéléré.
116 Rythme, partie 1
P' P'
P' P'
Chaque foyer d'automaticité jonctionnelle se situant dans le nœud AV, tout stimulus
d'entraînement naissant à ce niveau sera conduit vers les ventricules comme habituel-
lement, mais le stimulus engendré peut également (de façon inattendue) dépolariser
les oreillettes à partir du bas (« rétro_grade »), faisant apparaître des ondes P' inversées
dans les dérivations ECG ayant un l.l_RS dirigé vers le haut.
1Note: Le schéma montre que Les dépolarisations atriaLe et ventriculaire se font dans des sens opposés. àpar-
tir d'un foyer d'entraînement jonctionnel. De plus, le QRS est dirigé vers le haut dans la plupart des déri-
L~ ~ J
Dans le rythme d'échappement jonctionnel, chaque stimulus déclenché dépolarise
les ventricules, mais l'entraînement peut également dépolariser les oreillettes par le
dessous, de façon rétrograde, faisant apparaître des ondes P' _ _ _ _ dans les
dérivations ECG ayant un QRS dirigé vers le haut. . '
mversees
Not;::-la conduction dans Le nœud AV est très Lente, de telle sorte que la dépolarisation provenant d'u-;7
foyer jonctionnel peut retarder soit la dépolarisation ventriculaire, soit la dépolarisation atriale rétrograde
(si elle existe) ...
20-40/min
Note: le rythme d'échappement ventriculaire est habituellement dû à l'un des deux mécanismes suivants:
• au cours d'un bloc de conduction complet haut situé dans le système de conduction ventriculaire (mais
inférieur au nœud A V), les foyers ventriculaires ne sont pas stimulés par des dépolarisations atriales pro-
venant du dessus (voir les ondes P de la figure), de telle sorte qu'un foyer ventriculaire échappe pour faire
battre les ventricules à sa fréquence intrinsèque;
• la défaillance complète du nœud SA et de tous les foyers d'automaticité situés au-dessus des ventricules
est une affection rare mais grave appelée «déplacement vers le bas du pacemaker». In extremis, un foyer
ventriculaire échappe pour devenir le pacemaker ventriculaire actif, dans une tentative finale et futile de
sauvegarder la vie.
Note: l'entraînement par un foyer ventriculaire est souvent si lent que le débit sanguin au cerveau est signi-
ficativement diminué, au point de donner des pertes de conscience (syncopes). C'est le syndrome d'Adams-
Stokes. Les voies aériennes de ce patient doivent être en permanence surveillées et protégées. Voies aériennes!
Au cours du rythme sinusal, un bloc sinusal transitoire fait que le nœud SA «saute»
un stimulus d'entraînement (un cycle manquant), engendrant une pause dans l'en-
traînement. Ainsi, un foyer atrial automatique échappe à la suppression par entraîne-
ment rapide et fait apparaître un battement d'échappement.
Si cette pause est suffisamment prolongée (voir Note ci-dessous), un foyer auto-
matique va «échapper» à la suppression par_________ entraînement rapide
Note : si la pause est «suffisante» - plus longue que la longueur du cycle intrinsèque d'un foyer automa-
tique - celui-ci va «échapper» à la suppression par entraînement rapide, pour engendrer un stimulus.*
• Si vous ne comprenez pas cette Note, ne vous inquiétez pas. Retenez simplement qu'il existe un mécanisme d'échappement.
Rythme, partie 1 119
Bloc sinusal
Un bloc sinusal transitoire peut empêcher l'envoi par le _____ d'un stimu-
lus déclenchant, avec apparition d'une pause de silence électrique pendant un cycle
d'entraînement. nœudSA
Cette pause, due à l'absence d'un cycle d'entraînement par le nœud SA, est suffi-
sante pour lever la suppression par entraînement rapide d'un ____ d'auto-
maticité atriale et ... foyer
Bloc sinusal
En cas de bloc sin usai transitoire du nœud SA, un cycle d'entraînement n'est pas
émis, et il en résulte une _ _ __ suffisante, avec ... pause
Note: un battement d'échappement jonctionnel unique peut engendrer une dépolarisation atriale rétro-
grade qui se manifeste par une onde P' située immédiatement avant le QRS ou par une onde P' inversée
après le QRS.
Rythme, partie 1 121
0
Bloc sinusal
Il semble peu vraisemblable qu'il y ait une défaillance simultanée du nœud SA, des
foyers atriaux et des ____ jonctionnels. Comment se fait-il alors que les bat-
tements d'échappement ventriculaire ne soient pas si rares? À cause de ce qui suit ... foyers
Note : l'innervation parasympathique cardiaque inhibe Le nœud SA, ainsi que les foyers atriaux et fonc-
tionnels (voir figure p. 58), mais non les foyers ventriculaires. Ainsi, une hyperactivité parasympathique
déprime le nœud SA (avec apparition d'une pause) et les foyers atriaux et fonctionnels, le seul foyer sus-
ceptible de répondre à une pause étant un foyer ventriculaire. Le foyer automatique ventriculaire échappe
donc à la suppression par entraînement rapide et décharge, dépolarisant les ventricules et faisant apparaître
un énorme complexe QRS. Une telle poussée d'hyperactivité parasympathique est habituellement transi-
toire, le nœud SA reprenant ensuite son activité pacemaker.
Note: veuillez étudier la présentation sur /Échappement de la page 33 7, en vous efforçant de comprendre.
122 Rythme, partie_!__
Extrasystoles
Extrasystole - un foyer irritable émet spontanément un stimulus unique :
• Extrasystole atriale.
• Extrasystole jonctionnelle.
• Extrasystole ventriculaire.
~~ Foyer irritable
,. - -~ --
.. m: [ f'-~
j.,...,-
TT 1--r-
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ff
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'ë
;';.J+tt' H·.
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J;.,: r jffi"r. ,j -· ~
. r.itl ~
l'
ff ~
·= :ll
Une extrasystole (stimulus prématuré) naît dans un forer d'automaticité irritable qui
décharge spontanément, engendrant un battement (i apparaît une dépolarisation à
l'ECG) plus précocement dans le rythme.
r
Note : les événements qui vous rendent irritables peuvent en faire de même dans un foyer d'automaticité
atrial ou jonctionnel. jetez un coup d'œil à la page suivante et vous verrez.
Note: les foyers d'automaticité ventriculaire sont les récepteurs les plus sensibles à !'02 qui puissent exister.
~ uand ils ne perçoivent qu'une faible quantité d'O2 , ils deviennent irritables... et réagissent!
Note: les extrasystoles peuvent faire apparaître des aspects particuliers du rythme pouvant simuler des affec-
tions plus sévères comme des blocs de conduction pathologiques. Certaines extrasystoles sont anodines, mais
d'autres sont un signal d'alarme extrême - nous allons toutes les décrire. Il faut ici être minutieux et
connaître leur différence- une vie en dépend. Comprendre les bases fournit des réponses etfacilite un juge-
ment rapide.
Rythme, partie 1 123
Mais un foyer d' automaticité atrial ou jonctionnel très ____ peut émettre une
série de stimulus d'entraînement rapides et devenir le pacemaker dominant, sup-
primant tous les centres automatiques. irritable
Note: affections/substances pouvant rendre irritable un foyer atrial (habituellement) ou jonctionnel (plus
rarement):
• excès d'adrénaline ou de noradrénaline, les substances naturelles qui stimulent les récepteurs adrénergiques
(des foyers);
• substances chimiques adrénergiques qui simulent cet effet;
• substances ou affections qui majorent la libération d'adrénaline ou de noradrénaline.
* En vous remémorant une personne irritable qui s'est soudainement mise à hurler (trop d'adrénaline ou peur-être trop de café), vous
vous rappellerez que les foyers supérieurs peuvent également devenir « irritables» (mêmes causes) et déclencher spontanément un
stimulus.
124 Rythme, p a r ~
Extrasystole atriale
Une extrasystole atriale (ESA) naît dans un foyer d'automaticité atriale irritable
qui émet spontanément un stimulus de dépolarisation avant l'onde __ normale
à l'ECG. p
Mais cette dépolarisation atriale prématurée provenant d'un foyer atrial (et non du
nœud SA), le stimulus fait apparaître une onde P' précoce et de morphologie inha-
bituelle*, qui ne ressemble pas à une _ _ _ p normale (provenant du sinus). ch f: f: onde
l l
t
Note: à l'ECG, l'ESA est enregistrée sous forme d'une onde P'. Celle-ci peut être difficile à détecter quand
La , elle est masquée par la pointe d'une onde T; l'aspect est alors une onde T trop haute..., plus haute que les , ...
r t ... autres ondes T dans la même dérivation.
Tc, • t c, ~ c.. :i • t.n • - u u t I , I n un n , l' o,) ' l
l
Note: chaque ESA dépolarise le nœud SA; en conséquence... (page suivante).
'c I t r
)1) • ' (J n u
t
/j~
Unsrimulus
*+ préma'.ur~
remet a zero
A le rythme
~·~----■D_u_ré_
e d_u_n~cy_
cle~·-----'"~~0-+-Ju dunœudSA
Entraînement par le nœud SA Q V
1
Du rée d 'un cycl e
. . . son activité pacemaker reprend par rapport au stimulus prématuré, de telle sorte
que le stimulus d'entraînement suivant qu'il engendre survient à une longueur d'un
cycle par rapport à _ _ _ _ _ _ _ _ l'extrasystole (stimulus)
Si le nœud SA est dépolarisé par une extrasystole, son entraînement est remis à zéro
et il reprend son activité régulière à un cycle après le stimulus _ _ __ prématuré
Note : pour pouvoir être remis à zéro, le centre d'automaticité dominant (actif) doit être dépolarisé par
l'extrasystole. Quand un stimulus prématuré n'atteint pas de centre d'entraînement dominant, son acti-
vité n'est pas remise à zéro.
126 Rythme, partie 1
1 Le nœud SA
ESA se cale par rapport
à l'extrasystole atriale
Une extrasystole atriale provenant d'un foyer automatique atrial irritable fait apparaître
une dépolarisation trop précoce dans l'oreillette et dépolarise également le nœud SA,
dont le rythme se cale par rapport à l'extrasystole atriale (P').
Note : P'. sur l'ECG, est l'onde de dépolarisation atriale d'aspect bizarre engendrée par un foyer auto-
matique. Son aspect est différent de toutes les ondes P engendrées par le nœud SA dans la même dériva-
tion ECG, mais le QRS qui suit est normal.
Quand un rythme sin usai régulier déterminé par le _ _ _ SA est interrompu par
une extrasystole atriale (provenant d'un foyer d'auto mati cité atrial), le nœud SA, qui
se localise dans les oreillettes, est également dépolarisé, de telle sorte ... nœud
... que le nœud SA se remet à zéro, l'onde P' devenant alors le premier battement
de son _ _ _ (recale} Le «? » dans la figure signale l'endroit où aurait dû surve-
nir l'onde P, si le nœud SA n'avait pas été remis à zéro. rythme
Note: le rythme recalé du nœud SA reprend la même fréquence (même Longueur de cycle) que ce qu'elle
était avant L'extrasystole, mais elle se poursuit à une durée d'un cycle par rapport à P' (c'est-à-dire en phase
avec P'). La fréquence de battement du nœud SA reste La même avant et après L'extrasystole.
Note : en fait, le premier cycle après une ESA est Légèrement allongé, du fait de L'effet parasympathique
transitoire (barorécepteur) exercé pendant La systole sur Le nœud SA qui reprend son battement.
(Comprendre ce mécanisme n'a guère d'importance).
Rythme, partie 1 127
Extrasystole atrlale
avec conduction ventriculaire aberrante
QRS large
Note: quand une extrasystole atriale (P') est conduite vers les ventricules, ceux-ci se dépo/,arisent également
plus tôt que normalement
. _j
Parfois, une extrasystole atriale peut faire apparaître une conduction ventriculaire
aberrante, quand une des branches du faisceau n'est pas complètement
_ _ _ _ _ _ et qu'elle est temporairement réfractaire à la dépolarisation. repolarisée
La dépolarisation d'un ventricule est alors immédiate, alors que celle de l'autre ven-
tricule est légèrement _ _ __ retardée
Une extrasystole atriale peut ne pas dépolariser le nœud AV si celui-ci n'est pas
complètement repolarisé et encore _____ à un extra-stimulus. réfractaire
À l'ECG, il apparaît une onde __ inhabituelle, trop précoce et qui n'est pas sui-
vie d'une réponse QRS-T. P'
Note: Attention! Une ESA « non conduite» (apparaissant à l'ECG sous forme d'une onde P'prématurée
sans réponse QRS) ne dépolarise pas les ventricules, mais elle dépolarise le nœud SA qui recale son rythme
d'entraînement à une longueur d'un cycle supplémentaire après le stimulus prématuré. L'association de cette
remise à zéro et de l'absence de QRS-Tfait apparaître un intervalle de ligne de base vide, paraissant dan-
gereux mais en fait anodin. On note l'aspect sinistre d'une «espèce de bloc». Un jour, vous aurez le plai-
sir de corriger les dires de quelqu'un qui aura porté un faux diagnostic.
Rythme, partie 1 129
L- Coupler __J
Trigéminisme atrial
l1j
'
Parfois, un foyer automatique irritable engendre une ESA (P') qui se couple avec la fin
d'un cycle normal, ce processus se répétant par couplage d'une ESA à la fin de chaque
cycle normal successif. C'est le bigéminisme atrial.
Note : on appelle «couplet» le cycle contenant le battement prématuré accompagné du ou des cycles auxl
quels il se couple.
- -
Quand un foyer atrial automatique irritable couple de façon répétée une ESA à la
fin de chaque cycle (par ailleurs normal), c'est une salve de bigéminisme
* atrial
Parfois, un foyer atrial irritable peut décharger prématurément après deux cycles
normaux; quand ce couplet se répète ____ , c'est une salve de trigéminisme
atrial. en continu
Note : que ce soit au cours du bi- ou du trigéminisme atrial, chaque stimulus prématuré (provenant du
foyer atrial irritable) dépolarise le nœud SA et le remet à zéro, faisant apparaître un intervalle de ligne
de base plat entre les couplets. Ainsi, on note souvent au cours du bigéminisme atrial, du trigéminisme, etc.,
une série {salve) de couplets groupés appelée« battement de groupe». Contentez-vous de rechercher le bat-
tement prématuré (P') dans chaque couplet. C'est si simple! Nous mentionnons ce fait parce qu'il peut
exister un battement de groupe dans un type de bloc de conduction AV que nous présentons plus loin
(page 180).
* Comme vous l'avez peut-être noté, il existe un QRS légèrement élargi (aberrant) après chaque onde P' dans le tracé du haut. Une
conduction ventriculaire aberrante peut survenir après chaque battement prématuré atrial (ou jonctionnel).
130 Rythme, partie 1
Analyse de tracé
Pouvez-vous déterminer ce qui survient sur chacun de ces tracés ECG de pratique?
Tracé A:
Ce tracé a été obtenu chez un étudiant en médecine qui avait consommé quelques
tasses de café pour pouvoir travailler tard. Il s'est rendu aux urgences car son pouls
semblait irrégulier.
Linterne de garde a estimé que le tracé révélait un« bloc AV complet intermittent»
et se préparait à appeler le médecin de garde (à 4 h 00 du matin) pour organiser une
pose en urgence d'un pacemaker artificiel. Expliquez à l'interne l'aspect de ce tracé,
en n'utilisant que ce que vous avez appris jusqu'ici (avant qu'il ne réveille le méde-
cin de garde et ne découvre le véritable sens «d'irritable»).
Tracé B:
Ce tracé transmis par télémétrie a été obtenu chez un toxicomane qui avait absorbé
de grandes quantités d'amphétamines avant d'être transporté en urgence à l'hôpi-
tal.
Quelqu'un dans l'ambulance a suggéré que le son au moment de la transmission de
la télémétrie faisait évoquer un bloc de Wenckebach. En ne vous référant qu'à ce
que vous avez appris et compris jusqu'ici dans ce livre, vous reconnaîtrez des don-
nées que vous venez juste d'apprendre. Notez que, dans chaque salve, seules deux
des ondes P sont identiques. Analysez minutieusement ce que vous observez, afin
de pouvoir l'expliquer aux autres.
f Note: examiner minutieusement chaque tracé et bien étudier toute l'information, même minime, qu'ils
~ ntiennent. Les réponses vous apparaîtront quelque part... quand vous poursuivrez votre lecture.
R~hme, partie 1 131
Extrasystole jonctionnelle
Il apparaît une extrasystole jonctionnelle (ESJ) quand un foyer d' automaticité irritable
de la jonction AV émet soudainement un stimulus prématuré qui est conduit vers les
ventricules et les dépolarise (ainsi que parfois les oreillettes, par voie rétrograde).
1
Quand un foyer irritable (voir page 123) de la jonction AV émet spontanément un
stimulus, il apparaît une extrasystole ______ sur l'ECG. jonctionnelle
Note : après que le tissu cardiaque se soit dépolarisé, il se repolarise immédiatement et, au cours de la repo-
larisation, ce tissu est réfractaire à un autre stimulus (stimulus prématuré). Au cours de la repolarisation
ventriculaire, une branche du faisceau peut se repolariser plus lentement que l'autre. Ainsi, la dépolari-
sation trop précoce provenant d'une ES] peut être conduite le long d'une branche du faisceau, mais l'in-
flux est temporairement retardé dans l'autre (habituellement la droite), encore en période réfractaire.
Ainsi, au lieu de se dépolariser simultanément, un ventricule se dépolarise ponctuellement et l'autre plus
tardivement, faisant apparaître un complexe QRS légèrement élargi, caractéristique de !'ES] avec conduc-
tion ventriculaire aberrante.
Réponses de la page précédente: A. ESA non conduite. B. Trigéminisme atrial avec ESA non conduite.
132 Rythme, partie 1
~ P' "
"
P'
Une extrasystole jonctionnelle naît dans un foyer jonctionnel irritable au sein du nœud
AV. On peut s'attendre à ce qu'un tel stimulus prématuré soit conduit aux ventricules,
mais il peut également dépolariser les oreillettes de façon «rétrograde», du bas vers le
haut, ce qui est enregistré à l'ECG par une onde P' inversée dans les dérivations ECG
à QRS dirigé vers le haut.
Comme la dépolarisation atriale et ventriculaire se déplace en directions opposées
à partir du foyer jonctionnel, l'onde P prématurée est _ _ _ _ , c'est-à-dire
• I
opposée au QRS dirigé vers le haut. mversee
Si une ESJ engendre une dépolarisation atriale rétrograde, on peut enregistrer une
onde P' inversée immédiatement avant le complexe ____ prématuré. QRS
Parfois, une onde_ inversée accompagnant une ESJ suit le Q RS. Parfois, P' dis-
paraît au sein du QRS, quand la dépolarisation atriale et ventriculaire est simulta-
née (aspect non représenté dans la figure). P'
Note: une dépolarisation atriale rétrograde provenant d'une ES] dépolarise en général également le nœud
SA. Ainsi, l'entraînement du nœud SA est remis à zéro, en phase avec la dépolarisation atriale rétrograde.
Rythme, partie 1 133
L Coupler _J
L__ Coupler _J
Un foyer irritable de la jonction AV peut déclencher une ESJ après chaque cycle nor-
mal (engendré par le nœud SA). C'est le bigéminisme jonctionnel. Quand une ESJ est
couplée à deux cycles normaux consécutifs, déterminant une série répétée de ces cou-
plets, il s'agit d'un trigéminisme jonctionnel.
1
Un foyer d'automaticité jonctionnel irritable peut émettre un stimulus prématuré
couplé à la fin de chaque cycle normal (engendré par le nœud SA), pour faire appa-
raître un _____ jonctionnel. bigéminisme
Note : ne pas oublier que sur l'ECG, on peut observer une onde P' inversée (rétrograde) {flèches dans le
tracé du haut), avec chaque ES] en bigéminisme ou trigéminisme jonctionnel. De plus, le nœud SA va
remettre à zéro son entraînement, à chaque dépolarisation atriale rétrograde; cela peut engendrer des
vides semblant inquiétants (mais en fait anodins) de la ligne de base entre les couplets.
134 Rythme, partie 1
• Une pathologie
Prolapsus de la valve mitrale, étirement, myocardite, etc .
... , devenant ainsi le pacemaker prédominant du cœur. , l Ir L , Lin' C> L LC> pc, •I
C I t
Note : si vous vous penchez un moment sur la figure, vous vous apercevrez rapidement que sont cités plu-
ou
' sieurs mécanismes pouvant diminuer l'apport en oxygène à ces foyers d'automaticité ventriculaire très sen-
sibles. En clinique, la plupart (mais non la totalité) des tachycardies ventriculaires «mortelles» sont dues
I t à une insuffisance coronarienne ou à un infarctus. Connaître les autres causes d'irritabilité des foyers ven-
triculaires (voir figure). I
n t
;•:n;II gereux.
E u.
Note: on sait que la cocaïne rend les foyers atriaux et jonctionnels irritables, mais elle a des effets plus dan-
Elle peut être responsable de spasme coronaire, rendant les foyers ventriculaires hypoxiques et très
IOU ' irritables; il peut s'ensuivre des arythmies ventriculaires dangereuses.
Foyer irritable
1' Note : les ESV surviennent tôt dans le cycle. Facilement reconnues par leur grande largeur et leur ampli-
L tude énorme (hauteur et profondeur), elles ont une polarité habituellement inverse du QRS normal (si le
QRS est majoritairement vers le haut, les ESV se dirigent essentiellement vers le bas).
1
Note : les ESV témoignent d'une «contraction» ventriculaire. Quand on observe une ESV, se rappeler
qu'elle correspond à une contraction ventriculaire (prématurée) et qu'elle s'accompagne d'une onde de
pouls précoce, mais plus faible que normalement (les ventricules stimulés prématurément ne sont pas com-
plètement remplis).
136 Rythme, partie 1
rESV naît dans un foyer automatique contenu dans le système de conduction ventri-
culaire, habituellement dans la paroi ventriculaire. Ainsi, une zone de la paroi ventri-
culaire commence à se dépolariser avant le reste du ventricule, longtemps avant que
l'autre ventricule ne se dépolarise.
Note: après traversée du nœudAVpar un stimulus de dépolarisation normal, engendré au niveau sinuJ
sal, ce stimulus est rapidement transmis, en un seul bloc, à la totalité du revêtement endocardique des deux
ventricules. Cette dépolarisation simultanée des deux ventricules fait apparaître un complexe QRS fin.
- -- -
Note : quand un foyer ventriculaire automatique irritable décharge soudainement un influx, cette région
ventriculaire se dépolarise avant le reste du ventricule, puis l'onde de dépolarisation rampe vers l'autre ven-
tricule, qui se dépolarise ... , faisant apparaître un complexe ventriculaire extrêmement large.
Note: normalement, la dépolarisation ventriculaire traverse immédiatement toute l'épaisseur des deux ven-
tricules. La dépolarisation ventriculaire gauche, dirigée vers la gauche, tend à être contrebalancée par la
dépolarisation ventriculaire droite simultanée, dirigée dans le sens opposé. Cela minimise l'amplitude du
QRS. Mais quand la dépolarisation naît dans un foyer ventriculaire éloigné (comme dans les ESV) et
sëtend graduellement sans opposition simultanée de l'autre côté, elle fait apparaître au cours de son trajet
lent des déjlections (non opposées) de très grande amplitude.
Rythme, partie 1 137
« Pause compensatrice »
L'ESV est un complexe ventriculaire énorme, beaucoup plus large, plus haut et plus
profond qu'un QRS normal. Il existe une pause après une ESV mais qui n'est~ due
a la remise à zéro du nœud SA; en fait, parfois, on _peut observer au sein de l'ESV une
onde P ponctuelle mais inefficace (voir P dans la figure).
L'ESV est un complexe ventriculaire gigantesque qui surgit devant vous à l'ECG,
vous avisant qu'il existe un foyer ventriculaire irritable, habituellement du fait d'une
hypoxie
Mais cette onde P survenant au temps normal a lieu alors que les ventricules sont
encore réfractaires (du fait de l'ESV) et ne sont pas encore complètement
_ _ _ _ _ . Quand ce stimulus normal arrive, il ne peut engendrer de dépo-
larisation ... repolarisés
! Note: les ESV interpolées, rares, sont comme prises en sandwich entre les battements d'un rythme norl
mal, sans qu'il n'existe de pause ni de trouble du rythme.
Plusieurs ESV peuvent provenir d'un même foyer ventriculaire, indiquant que celui-
ci est très irritable, habituellement du fait d'une mauvaise oxygénation. On considère
que six ESV ou plus par minute sont pathologiques.
Quand vous surveillez une dérivation donnée, vous pouvez noter que des ESV
identiques apparaissent relativement fréquemment; comme chaque ESV indivi-
duelle est identique, on sait que toutes proviennent du même foyer
______ irritable. Ce sont des ESV « unifocales». ventriculaire
Note : il est des cas où le débit sanguin coronaire est correct mais où le sang est faiblement oxygéné (par
exemple noyade, pneumothorax, embolie pulmonaire, obstruction trachéale, etc.). Quand un foyer ven-
triculaire très irritable vous alerte par de multiples ESV .. il faut réagir! Une faible concentration plas-
matique de potassium, ainsi que certains médicaments, peut également irriter un foyer ventriculaire. De
plus, des stimulants adrénergiques comme l'adrénaline peuvent aggraver la situation.
Rythme, partie 1 139
Bigéminisme
Trigéminisme
li t.;; - ~ ~ilillfflf~~"!f.-r
,"l-tr;~.u--
Quadrigéminisme
J
"
t "' . ➔i!U! ~ ,
·~-- .:, ,Jl,ffiai!ii'lilil!i al ~ 1
,n ,
- - ':Il
Note : par convention, on considère que six ESV par minute sont pathologiques. Une salve continue de
l'un de ces aspects en couplets excède rapidement cette limite et indique généralement qu'un foyer très irri-
table est hypoxique et appelle à l'aide.
Quand une ESV se couple à un cycle normal, et que cet aspect se répète successi-
vement à chaque cycle, il y a _ _ _ _ ventriculaire. bigéminisme
Si on note un aspect répétitif d'ESV se couplant à deux cycles normaux, c'est une
salve de ______ ventriculaire. trigéminisme
!Note: les foyers d'automaticité ventriculaires sont le signal d'alarme précoce d'une hypoxie cardiaque. Fai~
quelque chose! 1
140 Rythme, partie 1
Parasystolie
La parasystolie ventriculaire est due à un foyer d' automaticité ventriculaire qui est le
siège d'un bloc d'entrée (mais il n'est pas irritable). Le foyer parasystolique n'est pas
sensible à la suppression par entraînement rapide, et il bat donc à son rythme intrin-
sèque; les complexes ventriculaires qu'il engendre pointent à travers le rythme sinusal
dominant.
Note: un foyer ventriculaire solitaire présentant un bloc d'entrée est «parasystolique », c'est-à-dire qu'il ne
peut pas être supprimé par entraînement rapide alors qu'il délivre des stimulus d'entraînement à son
rythme intrinsèque.
Note : un foyer ventriculaire parasystolique est le siège d'un bloc d'entrée, ce qui l'isole de la dépolarisa-
tion provenant de sources externes. Sans suppressions par entraînement rapide, il décharge à son propre
rythme. Il en résulte un rythme double, avec un entraînement provenant de deux sources, le nœud SA et
le foyer ventriculaire.
Quand on observe des ESV qui semblent couplées à de longues séries de cycles nor-
maux, il faut suspecter une _______ ventriculaire. parasystolie
Note: cette anomalie correspondant à deux rythmes indépendants, non reliés (provenant de deux sites dif
fèrents d'entraînement), l'intervalle entre le cycle normal et le large complexe ventriculaire n'est pas tou-
jours constant. Parfois, on ne note pas de large complexe ventriculaire car le foyer ventriculaire décharge
quand les ventricules sont en période réfractaire (entraînés par le sinus).
_Rythme, parti el 141
UneESV
Accès de 6 ESV
Un foyer d'automaticité ventriculaire irritable peut décharger à une seule reprise ou,
s'il est très irritable (sous-oxygéné), déclencher une série d'influx rapides, faisant appa-
raître une salve d'ESV.
1
Un foyer ventriculaire irritable unique peut émettre un influx spontané, mais si l' ap-
port en oxygène diminue, il peut engendrer une série de décharges en succession
rapide
Note : une salve de 3 ESV ou plus survenant en succession rapide est en fait une salve de tachycardie ven-
tricuMire (TV). Deux des exemples de la figure ci-dessus sont des TV Quand une salve de TV dure plus
de 30 secondes, on parle de TV« soutenue"·
142 Rythme, partie 1
-,,,,.
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QRS .
li p ~ -.rV itt!:ll:E!ttlH-IH!f+<1-+tt'hFffi,,,,!ftt .
~ v.!t!Hf,-t
Une hypoxie cardiaque sévère peut provoquer des ESV multifocales - un signal de
détresse émis par des foyers ventriculaires multiples, exceptionnellement irritables
(hypoxiques). Chaque foyer engendre son ESV unique, identifiable, à chaque fois qu'il
décharge.
Dans une dérivation donnée, les ESV provenant d'un foyer ventriculaire spécifique
,
ont toutes le ____ aspect. meme
Note : une hypoxie cardiaque sévère peut provoquer de nombreuses ESV multifocales. Cet aspect est dan-
gereux et demande une intervention immédiate. Un foyer ventriculaire irritable unique pouvant sou-
dainement décharger une série de décharges rapides pour engendrer une tachyarythmie dangereuse
(tachycardie ventriculaire par exemple), l'existence de plusieurs ESV multifocales signifie que plusieurs
>z7a
foyers très irritables sont en train de décharger et qu'un accident est imminent. Dans ces circonstances, le
rt risque d'arythmie dangereuse, voire mortelle (fibrillation ventriculairepar exemple) est à l'évidence majoré.
En cas d'infarctus du myocarde, cette alarme doit prendre des proportions de crise!
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Rythme, partie 1 143
Muscles
papillaires
Diastole Systole
Note: initialement décrite par le Dr ].-B. Barlow en 1968 (le PVM est parfois appelé «syndrome de
Barlow»), cette affection est relativement fréquente, concernant 6 à 17 % des femmes et 1,5 % des hommes.
Les femmes souffrant de PVM ont souvent une morphologie caractéristique, avec corps mince et petite défor-
mation thoracique, présentent fréquemment des «vertiges» et sont volontiers anxieuses. Les symptômes
débutent après l'âge de 20 ans.
Au cours de la systole ventriculaire, les valves bombantes tirent sur les cordages qui
les ancrent sur les muscles papillaires du ventricule gauche. Dans l'opinion del' au-
teur, cette traction sur les muscles papillaires engendre un étirement localisé et une
ischémie, irritant les _ _ _ _ d'automaticité ventriculaires adjacents. foyers
Note: on note habituellement au cours du PVM un click mésosystolique, avec un souffle allant decrescendo
à l'auscultation.
144 Rythme, partie 1
Quand une ESV tombe sur une onde T (« phénomène R sur T »), notamment en cas
dbypoxie ou d'hypokaliémie, elle survient au cours d'une période «vulnérable» et il
peut apparaître une arythmie dangereuse. Notons comment une ESV tombe sur la
deuxième onde T directement dans sa période vulnérable (aïe!) ... et regardons ce qui
se passe!
Les ESV sont, bien sûr, prématurées et surviennent habituellement juste après
l'onde _ _ d'un cycle normal. T
Quand une ESV tombe sur la pointe de l'onde ou sur la partie initiale de sa pente
descendante, elle atteint les ventricules au cours d'une période vulnérable, notam-
ment en présence d'une _____ (souvent induite par une ischémie cardiaque
par sténose d'une artère coronaire) ou en présence d'une hypokaliémie. hypoxie
Note: la repolarisation des fibres de Purkinje (avec donc leur période vulnérable) va au-delà de l'onde T,
ce qui explique qu'une ESV tombant juste après l'onde T peut, en fait, survenir au cours de la période vul-
nérable du foyer ventriculaire. L'ischémie peut prolonger la repolarisation des fibres de Purkinje même au-
delà.
Note: ce signe d'alarme bien connu, «R sur T», est souvent constaté après l'accident, à la revue de l'ECG
d'un patient ayant présenté une arythmie dangereuse ou létale. En restant prudent et vigilant, on peut
réagir rapidement.
Rythme, partie 1 145
Tracé d'exercice
L'œil acéré d'une infirmière d'unité de soins coronaires a détecté un battement qui
paraissait un peu trop précoce sur un ECG affiché sur un moniteur. Déterminons où
se localise le foyer irritable qui a engendré cette extrasystole.
Le dernier complexe QRS de ce tracé attire l'attention parce qu'il est prématuré et
qu'il n'est pas précédé par une onde _ _ . p
Le dernier complexe QRS ressemble aux autres et on sait donc que, même s'il est
prématuré, il provient d'une dépolarisation qui a suivi (comme normalement), les
voies du système de conduction ventriculaire. Ainsi, il ne provient~ d'un foyer
ventriculaire
Note : vous avez sans doute tout compris, mais ce serait peut-être une bonne idée de prendre une minute
pour revoir cette partie et étudier la revue simplifiée des Extrasystoles de la page 337. Ensuite, une petite
pause, je serai là à votre retour.
146 Rythme, partie 1
Fréquences :
Tachycardie
Flutter Fibrillation
paroxystique
décharge de plusieurs foyers
Une «tachyarythmie» («arythmie rapide») naît dans un foyer très irritable qui décharge
rapidement. Parfois, plusieurs foyers actifs engendrent des stimulus d'entraînement de
façon simultanée.
1-~ote : on détecte facilement une tachyarythmie sur la seule fréquence, mais le diagnostic spécifique néces-
site d'en connaître l'origine, c'est-à-dire qu'il faut déterminer la localisation du foyer automatique irri-
table (atrial, jonctionnel ou ventriculaire). Vous connaissez déjà bien la conduction normale dans le cœur,
et il nous faut simplement apprendre rapidement le comportement des foyers très irritables et les aspects qu'ils
donnent à l'ECG.
_J
147
Brutalement,
un foyer irritable décharge rapidement
Note : la tachycardie paroxystique naît brutalement d'un foyer automatique très irritable. En général, des
stimulants comme l'adrénaline rendent irritables des foyers haut situés, alors que des atteintes physiologiques
plus menaçantes, comme une hypoxie (ou une hypokaliémie) rendent irritables des foyers ventriculaires.
Il existe toutefois un certain chevauchement. De plus, un stimulus prématuré unique provenant d'un
autre foyer peut faire apparaître un foyer irritable au cours d'une salve de tachycardie paroxystique.
Tachycardie paroxystique
.,, .,,
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~
~
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~
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1
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1 -·
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--+ ~
~- +--
1 1 t
1
Léventail de fréquence des tachycardies paroxystiques est de 150* à 250 par minute,
et elles sont donc faciles à reconnaître. Localiser le foyer irritable (atrial, jonctionnel
ou ventriculaire) en cause nous donne le diagnostic.
Pour déterminer la fréquence, il faut trouver une onde R qui fait un pic sur une
ligne «de départ» épaisse. Les trois lignes épaisses suivantes sont appelées« 300, 150,
_ _ _ ». 100
La ligne fine située immédiatement à droite de la ligne épaisse «300 » est la ligne
fine «250». Ainsi, si une onde R tombe sur la ligne «de départ» (voir figure),
l'onde R suivante surviendra dans la zone ombrée, en cas de _____ paroxys-
nque. tachycardie
* Certains auteurs fixent la limite inférieure de la tachycardie paroxystique à 125 par minute.
Rythme, partie 1 149
150-250/min
Brutalement,
un foyer irritable décharge rapidement
La tachycardie atriale paroxystique (TAP) est due à une décharge soudaine, rapide, d'un
foyer automatique atrial très irritable*. On n'observe que rarement le début de cette
arythmie, et il faut donc se familiariser avec son aspect général.
1
La tachycardie atriale paroxystique se caractérise par une fréquence cardiaque rapide
prenant brutalement naissance dans un foyer très irritable de l'une des
_ _ _ _ _ . La gamme de fréquence est habituellement de 150 à 250 par
minute, et elle supprime donc par entraînement rapide le nœud SA et tous les
autres foyers automatiques. oreillettes
Cette tachyarythmie prenant naissance dans un foyer atrial très irritable, les dépo-
larisations atriales des TAP sont des ondes _ _ qui ne ressemblent pas aux
ondes P engendrées par le sinus. P'
Note: un stimulus prématuré provenant d'un autre foyer peut« éteindre» la TAP.
La tachycardie atriale paroxystique avec bloc AV comporte plus d'un pic de l'onde P'
pour chaque réponse QRS. Evoquer un surdosage ou une toxicité aux digitaliques; les
foyers atriaux sont très sensibles aux effets irritants des préparations de digitaline.
Note : un surdosage en digitaliques peut exciter un foyer atrial qui entre dans un état irritable et se met
brutalement à décharger rapidement. Parallèlement, les digitaliques inhibent notablement le nœud A V,
ce qui fait qu'un stimulus seulement est transmis aux ventricules (un stimulus atrial sur deux est bloqué
dans le nœud AV inhibé par les digitaliques).
La TAP avec bloc* est une tachyarythmie qui comporte deux ondes P' pour chaque
réponse QRS à l'ECG, car le _ _ _ _ _ _ bloque la conduction d'un stimu-
lus sur deux. nœudAV
150-250/min
Brutalement,
un foyer jonctionnel irritable
décharge rapidement
Note: un foyer jonctionnel déchargeant rapidement (irritable) peut également dépolariser les oreillettes à
partir du bas, de façon rétrograde, et on enregistre :
• une onde P' inversée immédiatement avant chaque complexe QRS dirigé vers le haut, ou;
• une onde P' inversée après chaque complexe QRS dirigé vers le haut, ou;
• une onde P' inversée enfouie dans chaque complexe QRS (difficile à détecter).
(voir figure page 132)
Note: chaque stimulus provenant d'un foyer jonctionnel déchargeant rapidement (irritable) peut surve-
nir au moment du cycle où la branche gauche du faisceau s'est totalement repolarisée (c'est-à-dire qu'elle
a récupéré de sa période réfractaire), mais où la branche droite est encore réfractaire (chez certains patients,
on note le phénomène inverse). En conséquence, cette conduction ventriculaire aberrante dépolarise le
ventricule gauche avant le droit, ce qui fait apparaître un QRS relativement élargi au cours de l'épisode
de tachycardie.
Tachycardie Réentrée
«
Un autre type de tachycardie jonctionnelle est la tachycardie par réentrée dans le nœud
AV (TRNAV). En théorie, il se développe un circuit continu de réentrée (qui englobe
le nœud AV et la partie basse des oreillettes), avec entraînement rapide des oreillettes
et des ventricules.
Note : un « circuit de réentrée » théorique peut faire apparaître une circulation continue (comme un mou-
vement perpétuel) dans la région de la jonction A V, engendrant un stimulus de dépolarisation dans les
oreillettes et les ventricules lors de chaque passage dans le circuit. C'est le « circuit de réentrée », tachycar-
die bien nommée pouvant prendre l'apparence d'une TJP.
Note: dans la TRNA V, chaque stimulus d'entraînement est d'abord enregistré à une origine proche du sinus
coronaire - wne contenant de nombreux foyers automatiques. Le circuit de réentrée généralement admis
englobe une wne étendue autour du nœud AV, mais une ablation par cathéter de la seule région riche en
foyers peut faire disparaître efficacement cette tachycardie (très évocatrice d'une origine automatique
focale). Il persiste une loyauté dogmatique à ce modèle de réentrée théorique. Le jury est encore réuni.
Rythme, partie 1 153
Tachycardie supraventrlculalre
Le foyer d' automaticité très irritable* qui engendre à la fois une tachycardie atriale
paroxystique et une tachycardie jonctionnelle paroxystisue est situé au-dessus des ven-
tricules, ce qui a fait appeler ces arythmies tachycardie supraventriculaire paroxys-
tique.
1
La tachycardie supra ventriculaire (le terme« paroxystique» est souvent omis) est un
terme général qui englobe la TAP et la _ _ . TJP
Le terme de «supraventriculaire» suppose que l'on a compris que tous les foyers
atriaux et jonctionnels se situent au-dessus des _____ ventricules
Note : la tachycardie atriale paroxystique peut être si rapide que les ondes P' s'enclavent dans les ondes T
précédentes et ne peuvent plus être distinguées. Il est alors très difficile de distinguer TAP et TJP. Mais, le
traitement de ces deux tachycardies étant le même, le terme général de tachycardie supraventriculaire
(TSV) suffit, et toute distinction supplémentaire entre les deux formes est inutile. Certaines affections
peuvent élargir le QRS au cours des TSV, et il peut alors ressembler à une tachycardie ventriculaire (page
suivante).
• Habituellement, un foyer acrial ou jonctionnel devient irritable en présence de stimulants adrénergiques, mais un foyer peut ensuite
engendrer une tachycardie sous l'effet d'un stimulus prématuré provenant d'un autre foyer irritable.
154 Rythme, partie 1
150-250/min
Brutalement,
un foyer ventriculaire très irritable
décharge rapidement
Note : au cours d'une tachycardie ventriculaire, le nœud SA continue à entraîner les oreillettes, mais les
complexes ventriculaires extrêmement larges dissimulent les ondes P individuelles, qui ne sont alors aper-
çues qu'occasionnellement. Il existe ainsi un entraînement indépendant des oreillettes et des ventricules...
un type de dissociation AV.
• Le terme «paroxystique» est souvent abandonné et on parle souvent de «tachycardie ventriculaire » ou de «TV ».
_ _ _ _ Rythme, partie 1 155
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Note: parfois, au cours d'une Tv, un stimulus de dépolarisation (provenant du sinus) issu des oreillettes
parvient au système de conduction ventriculaire en un état réceptifà la dépolarisation et engendre un QRS
d'aspect normal (impulsion conduite) au beau milieu de la tachycardie ventriculaire. Plus souvent au
cours de la rv, une dépolarisation rencontre un nœud AV réceptif, mais la dépolarisation ventriculaire
n'a pas lieu car il existe une onde de dépolarisation provenant des foyers ventriculaires. Il y a alors un com-
plexe de fusion, avec un mélange sur l'ECG d'un QRS normal avec un complexe à type d'ESV (voir
figure). L'existence «d'impulsions conduites » ou de «jùsion» confirme le diagnostic de tachycardie ven-
triculaire, car ils ne peuvent pas survenir au cours des TSV.
156 Rythme, partie 1
Note: la fréquence ventriculaire rapide provient d'un foyer ventriculaire irritable (hypoxique). Cette fré-
quence est trop rapide pour que le cœur fonctionne correctement, notamment chez le sujet âgé souffrant
d'une atteinte coronarienne. Elle doit être traitée rapidement (mais précautionneusement) en cas d'infarctus
du myocarde.
Note : quand on peut mesurer précisément le complexe QRS, celui constaté au cours de la TSV, même s'il l
est é/,argi par une conduction ventriculaire aberrante, a habituellement une durée de 0, 14 sou moins. Dans
/,a 1Y, les complexes ventricu/,aires sont très larges, de 0, 14 s ou plus. Il existe de nombreux critères de dif
férenciation entre TV et TSV avec conduction aberrante, mais le plus fiable à l'heure actuelle est vrai-
semb/,ablement :
Brugada et al : The diffirential diagnosis of a regu/,ar tachycardia with a wide QRS complex on the
12 lead ECG. PACE 1994; Vol. 17: 1515-1524.
158 Rythme, partie 1
Torsades de pointes
Les torsades de pointes sont une forme particulière de rythme ventriculaire (très)
rapide due à une hypokaliémie, à des médicaments qui bloquent les canaux K· ou à des
malformations congénitales (syndrome du QT long par exemple), toutes ces anoma-
lies prolongeant le se ment QT. La fréquence est variable, de 250 à 350 par minute,
9
et les épisocles sont genéralement brefs.
Note : torsades de pointes signifie « enroulement des pointes», en référence à une série de complexes ven-
triculaires pointant vers le haut, puis vers le bas, en un continuum répété. En 1966, le Dr F. Dessertennej
a le premier décrit scientifiquement cette arythmie. Selon lui, elle était due à deux foyers irritables com-
pétitifs situés dans des zones ventriculaires distinctes - explication qui semble relativement plausible.
La fréquence de cette arythmie est de 250 à _ _ par minute mais, par chance,
elle ne survient qu'en courtes salves se résolvant spontanément, car à cette fré-
quence, il ne peut y avoir de pompage ventriculaire efficace. 350
Note: à l'ECG, l'amplitude de chaque complexe successifaugmente graduellement puis diminue, là encore
graduellement, ce qui explique que l'aspect d'ensemble du tracé ressemble à une série de fuseaux mis bout
à bout. Certains comparent le tracé à une banderole enroulée. Sans traitement, les torsades de pointes peu-
vent évoluer vers une arythmie létale.
Rythme, partie I_ 159
Flutter atrial
250-350/min
Le flutter atrial naît dans un foyer automatique atrial. Pour certains, la succession
rapide d'ondes de dépolarisation atriales identiques adossées et les ondes « flutter »
font évoquer un phénomène de réentrée (voir le dernier paragraphe de la page
suivante).
1
Dans le flutter atrial, un foyer automatique atrial extrêmement irritable décharge
à une fréquence de 250-350/min, faisant apparaître des séries rapides de dépolari-
sations _ _ __ atriales
Note: à lECG, le flutter atrial se caractérise par des ondes «flutter » consécutives identiques adossées. La
ligne de base semble disparaître entre les ondes flutter adossées et, les ondes ayant une même morphologie,
elles sont décrites comme des «dents de scie» ou une« ligne de base en dents de scie». Retournez à la TAP
avec bloc (AV) pour vous assurer de bien différencier ces aspects.
Note: le nœud AV a une longue période réfractaire, et une seule des ondes du flutter est transmise aux ven-
tricules. Ainsi, cette série très rapide de dépolarisations atriales ne peut entraîner les ventricules à cette même
vitesse excessive; peut-être une seule dépolarisation atriale sur deux (ou souvent une sur trois, comme ci-
dessus) atteint les ventricules dans le flutter atrial.
160 Rythme, partie 1
'~
fil.__W: :'.l±!:t±l±_ Jl
... ou de recourir à une manœuvre vagale
Manœuvre vagale
Quand on suspecte un flutter atrial, inverser le tracé peut aider à son identification.
Les manœuvres vagales peuvent également être une aide diagnostique efficace (voir
page 61).
Quand on doute sur l'existence d'un f!utter atrial, inverser le tracé _ _ peut être
utile. ECG
Note: en cas de flutter atria!, if peut y avoir une fréquence rapide de réponse du QRS, notamment en cas
de rapport 2: 1 (ondes flutter: réponse QRS) masquant Les ondes flutter. Les manœuvres vaga!es majorent
Le degré de réfractivité du nœud AV, diminuant Le nombre d'ondes flutter atteignant Les ventricules. On
obtient ainsi de plus Longues séries d'ondes flutter qui sont plus faciles à identifier.
Note: dans L'intervention chirurgicale «Maze», on sectionne (et resuture) Les orei!!ettes pour former un
dédale de canaux qui assurent une voie continue du nœud SA au nœud A V. Cette intervention élimine
toute possibilité de circuits de réentrée. Toutefois, une étude effectuée chez des patients après une inter-
vention de Maze a montré qu 'if apparaissait un flutter atria! (ou une fibrillation atria!e) chez 47%
d'entre eux en postopératoire. If devient alors extrêmement douteux que Le flutter atria! soit attribuable à
une réentrée.
Rythme, partie 1 161
Flutter ventriculaire
250-350/min
Le flutter ventriculaire est engendré par un seul foyer d' automaticité ventriculaire qui
décharre à une fréquence exceptionnellement rapide de 250 à 350 par minute. Il fait
apparaitre des séries rapides d'ondes sinusoïdes lisses de même amplitude.
1
Le flutter ventriculaire est dû à un foyer d' automaticité ventriculaire extrêmement
irritable qui décharge désespérément à une fréquence de _ _ à _ _ par
minute. 250
350
Laspect _____ lisse des ondes de flutter ventriculaire est caractéristique. sinusoïdal
Note : le flutter ventriculaire produit des séries rapides d'ondes sinusoïdes lisses de même amplitude, alors
que les ondes des torsades de pointes sont progressivement plus larges, puis plus étroites, donnant un aspect
général en fuseaux connectés (page 158). Le flutter ventriculaire ne disparaît spontanément que dans de
rares cas et il est pratiquement toujours le prélude à une arythmie mortelle ... voir page suivante.
162 Rythme, partie 1
Flutter ventriculaire
Note: au cours du jlutter ventriculaire, les ventricules se contractent à une fréquence alarmante. Lestra-
cés ci-dessus (séparés mais continus) montrent un jlutter ventriculaire à une fréquence de près de 300 par
minute, soit cinq contractions par seconde. Le sang est un liquide visqueux, et les ventricules ne peuvent
se remplir correctement (ni se vider) à cette fréquence de 5 par seconde; en fait, ils se remplissent à peine,
ce qui explique quïl n'y a pas de débit cardiaque efficace. Ainsi, les artères coronaires ne reçoivent pas de
sang et le cœur lui-même n'est plus vascularisé. Il en résulte une fibrillation ventriculaire car de nombreux
foyers automatiques ventriculaires profondément hypoxiques essaient désespérément de compenser. . . en
vain.
Rythme, partie 1 163
Tracé d'exercice
+ :-+- 1- .
t ~ +
+ ... +-
~ f+ ' .-
~ L
,-.,.---,- +-
,- ,- t
.....
t +
+ ..
. .
t .... +
Un patient sous monitorage s'est brutalement inquiété d'un battement soudain dans
la poitrine. 1
Par les antécédents et la fréquence (que vous déterminez par observation), on iden-
tifie ce rythme comme une _____ paroxystique. Déterminons maintenant
le foyer automatique irritable en cause. tachycardie
Cette tachycardie ayant des complexes QRS étroits, d'aspect normal, elle ne peut
~ naître d'un foyer _ _ _ _ irritable; il s'agit donc d'un type quelconque de
tachycardie supraventriculaire. ventriculaire
Note: il s'agit d'une tachycardie atriale paroxystique (TAP) et, du fait que chaque onde P' est suivie d'une
réponse QRS, il ne peut s'agir d'une TAP avec bloc. Reprenez rapidement les illustrations sur les tachycardies
paroxystiques et le flutter avant de continuer. Prenez votre temps.
164 Rythme, partie 1
fibrillation
De nombreux foyers déchargent rapidement
350-450/min.
ou
Note : la fibrillation est due à des décharges rapides provenant de plusieurs foyers automatiques profon-
dément irritables de l'oreillette (fibril/,ation atriale) ou du ventricule déchargeant rapidement (fibril/,a-
tion ventricu/,aire). Les deux types sont pathologiques: ces foyers irritables présentent tous un bloc d'entrée
et sont donc J2arasystoliÇJ.ues. Ne pouvant être supprimés par entraînement rapide, ils déchargent tous
immédiatement rapidement. Le rythme qui en résulte est si erratique et non coordonné qu'il n'est plus pos-
sible de visualiser des ondes complètes distinctes, et les fréquences sont donc impossibles à déterminer. Les
cavités concernées tremblotent à peine, mais rapidement.
Note: la «fréquence» de 350 à 450 par minute n'est pas une fréquence vraie car beaucoup des foyers l
déchargent simultanément. Le nombre et la rapidité de décharge de chaque foyer individuel sont conjec-
turels. La gamme de «fréquence» est plus relative et hypothétique que réelle, car les cavités en fibrillation
n'ont aucune action de pompe.
Rythme, partie 1 165
Fibrillation atriale
...,
-
t1
La fibrillation atriale (FA) est induite par de nombreux foyers atriaux irritables para-
systoliques (avec bloc d'entrée) qui déchargent rapidement, engendrant un rythme
atrial excessivement rapide et erratique. La «fréquence» atriale est de 350 à 450 par
minute. Noter la réponse ventriculaire irrégulière.
1
Une fibrillation atriale survient quand de nombreux foyers atriaux irritables*
déchargent rapidement mais, comme ils sont parasystoliques, aucun d'eux ne peut
être _ _ _ _ par entraînement rapide; ils déchargent tous d'emblée rapide-
ment, pour engendrer des séries excessivement rapides de petits pics erratiques à
l'ECG. supprimé
Note: de nombreux foyers atriaux déchargeant rapidement, aucune dépolarisation ne sëtend très loin. Seule
une petite partie de l'oreillette est dépolarisée par chaque stimulus provenant d'un foyer atrial. Les dépo-
larisations provenant d'un foyer proche du nœud AVsont conduites aux ventricules, faisant apparaître un
rythme ventriculaire très irrégulier. Voir tracé du rythme page 351.
Note: au cours d'un rythme sinusal normal, chaque influx d'entraînement engendré par le nœud SA dif
fuse à travers les oreillettes sous forme d'une onde circulaire augmentant de taille, un peu comme lorsqu'on
lance un caillou dans une flaque d'eau. Dans la fibrillation atriale, les multiples dépolarisations erratiques
ressemblent plus à de la pluie atteignant la même flaque.
* La fibrillation atriale est habituellement engendrée par des foyers parasystoliques des ostiums des veines pulmonaires de l'oreillette
gauche.
166 Rythme, partie 1
Fibrillation atriale
r T"1""
t
+
+
+
r
T
+-
t
+ .r·
+-- --~-+-
-+
-t
+-+
+-,-
t + ~+
+ + -+
t
+
~
i t-
+-
t
+ +
+
+
,.
+ rr:
t
+-+
::-rr ,-
+ +-
~ t-
t L: f ♦-
~ H--,-+-,-t-,- +t
t-
t- T
: : t1
La fibrillation atriale apparaît souvent comme une ligne de base ondulée sans onde P
ou P' identifiables. La réponse QRS est irrégulière et peut être lente ou rapide.
La fibrillation atriale peut faire apparaître des pics si petits qu'ils apparaissent
comme une ligne de base ondulée sans onde_ visible (ni onde P'). p
Note: seuls des foyers déchargeant près du nœud AVpeuvent (parfois) le stimuler, mais le nœud AVdéter-
mine un rythme ventriculaire normal.
Flbrlllatlon
ventriculaire
La fibrillation ventriculaire (FV) est due à des décharges rapides provenant de nom-
breux foyers d' automaticité ventriculaires irritables parasystoliques, faisant apparaître
des fasciculations rapides des ventricules (la« fréquence» ventriculaire est de 350 à 450
par minute).
1
La fibrillation ventriculaire est induite par de nombreux foyers ventriculaires para-
systoliques déchargeant rapidement (chacun d'entre eux présentant un bloc d'en-
trée, de telle sorte qu'ils ne peuvent être _ _ _ _ _ par entraînement rapide);
il apparaît alors une fasciculation erratique des ventricules. supprimés
Ces fasciculations erratiques de FV ont été appelées «sacs de vers», nom tiré del' as-
pect que prennent les ventricules. À l'ECG, le tracé est totalement erratique, sans
____ identifiables et les ventricules n'ont plus aucun effet de pompe méca-
nique. Urgence! ondes
168 Rythme, partie 1
On reconnaît facilement une fibrillation ventriculaire sur son aspect totalement erra-
tique et l'absence de toute onde identifiable à l'ECG.
Note : ces trois tracés proviennent d'un même enregistrement continu obtenu chez un patient en train de
décéder d'une atteinte cardiaque. Noter La diminution de l'amplitude des déflections au fur et à mesure
de La mort du tissu cardiaque.
Si on observe une répétition d'un aspect ou une régularité des déflections, il ne s'agit
vraisemblablement pas d'une _ __ FV
Rythme, partie 1 169
La fibrillation ventriculaire est un des types d'arrêt cardiaque, car il n'y a pas d'effet
de pompe du cœur; c'est une urgence absolue! La FV requiert une réanimation car-
diopulmonaire et une défibrillation immédiates, avec un défibrillateur électrique.
1
La fibrillation ventriculaire est un type ____ cardiaque. Il n'existe pas de débit
cardiaque efficace, car les ventricules présentent une fasciculation erratique. Il n'y
a pas de pompage ventriculaire, et donc pas de circulation. d'arrêt
Note : la FV nécessite une défibrillation immédiate. L'arrêt cardiaque est une urgence demandant une
intervention immédiate. On entreprend une réanimation cardiop ulmonaire (RCP) (massage cardiaque
et respiration assistée) pour faire circuler le sang oxygéné par des moyens externes. Cette technique de RCP
na été initialement enseignée qu'en milieu hospitalier et chez le personnel des ambulances, mais toute per-
sonne devrait maîtriser cette technique. Ce n'est qu'en diffusant partout cette connaissance que toutes
les victimes des arrêts cardiaques pourront bénéficier des gestes de sauvetage, quel que soit leur lieu de
survenue.
Note : il existe deux autres types d'arrêt cardiaque. L'arrêt des contractions cardiaques (asystolie) se
caractérise par une absence d'activité cardiaque à l'ECG. C'est un événement rare dans lequel le nœud
SA et les mécanismes d'échappement de tous les foyers ne peuvent prendre en charge la responsabilité de
l'entraînement. Il y a dissociation électromécanique (DEM) quand on note de faibles signes dactivité
électrique à l'ECG, mais qu'elle ne déclenche aucune réaction mécanique dans ce cœur moribond (pas de
pouls détectable).
170 Rythme, partie 1
DEA DAI
_)
Gaine Pointe
de l'électrode de l'électrode
Il existe maintenant des défibrillateurs informatisés qui peuvent détecter une fibrilla-
tion ventriculaire et délivrer immédiatement un choc de défibrillation. I..:un d'entre
eux, le DEA, consiste en une unité portable qui peut être utilisée par le public. Un autre
type, le DAI, est une petite unité q_ui est implantée sous la peau du thorax pour déli-
vrer automatiquement une défibrillation selon les besoins du patient.
Note : le défibrillateur externe automatique (DEA) est une petite unité portable. Quand on place ses élec-
trodes sur le thorax d'une personne inconsciente, il est programmé pour détecter une FV et délivrer un choc
de défibrillation.
Note : le défibrillateur automatique implantable (DAI) est implanté sous la peau du thorax de patients
à risque de fibrillation ventriculaire. Des électrodes à fil provenant du DAI sont ancrées au cœur pour
détecter une FV et délivrer un choc de défibrillation. Ce mini-ordinateur peut également détecter d'autres
arythmies, les traiter par des stimulus électriques synchronisés et assurer un entraînement s'il s'ensuit une
bradycardie. Une merveille technologique!
Syndrome de Wolff-Parkinson-White
Élargie
R
Faisceau de Kent
àl'ECG ~
(
r La dépolarisation
ventriculaire initiale débute ici,
faisant apparaître
une onde delta à l'ECG
Londe delta peut faire penser que l'intervalle PR est« raccourci» et que le QRS est
«allongé». Londe delta correspond en fait à la dépolarisation d'une zone de pré-
excitation _____ ventriculaire
Note : le syndrome de WPW est une affection sérieuse car la présence d'une telle voie accessoire peut faire
apparaître une tachycardie paroxystique, par trois mécanismes possibles :
• Conduction rapide- une tachycardie supraventriculaire (dont flutter atrial ou fibrillation atriale) peut
être rapidement conduite 1:1 par cette voie accessoire, faisant apparaître des fréquences ventriculaires
dangereuses.
• Certains faisceaux de Kent contiennent des foyers d'automaticité susceptibles de déclencher une tachy-
cardie paroxystique.
• Réentrée - la dépolarisation ventriculaire peut immédiatement restimuler les oreillettes de façon rétro-
grade par la voie accessoire, engendrant une anse théorique de circuit de réentrée.
172 Rythme, partie 1
Syndrome du PR court
. . ;n..l. . . ....
~ ~
--.
Hm
Ondes flutter
En l'absence de l'effet filtre du nœud AV, s'il existe un syndrome du PR court, les
fréquences atriales rapides peuvent être transmises directement 1: 1 au faisceau de
His, entraînant les ventricules à des fréquences très _ _ __ rapides
Note : on peut maintenant revoir la partie Rythme, Partie I sur les feuilles personnelles de référence
rapide des pages 336-338, et la mettre en relation avec la méthodologie simplifiée résumée à la page 334.
Chapitre 6
Rythme, partie II
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre aux pages 334 et 339.
Blocs cardiaques
• Bloc sinusal
• Bloc atrio-ventriculaire
• Bloc de branche 1
• Hémibloc (début page 295)
Les blocs peuvent apparaître en l'un quelconque des sites suivants: le _ _ _ SA,
le nœud AV, le faisceau de His, les branches du faisceau ou dans l'une des deux
subdivisions de la branche gauche du faisceau (hémibloc). nœud
Ce sont des blocs de la conduction électrique qui empêchent (ou retardent) le pas-
sage des stimulus de _ _ _ _ __ dépolarisation
Note : quand on examine le rythme sur un tracé, toujours rechercher tous les types de blocs, car il peut en
coexister plusieurs chez un même patient.
174 Rythme, partie Il
Bloc sinusal
Note : les ondes P sont identiques avant et après la pause car elles proviennent du nœud SA. Ce dernier
continue à engendrer des dépolarisations atriales au même rythme qu'avant le bloc. Toutefois, une longue
pause peut faire apparaître un battement d'échappement provenant d'un foyer automatique avant que le
nœud SA ne reprenne l'entraînement (voir pages 119-121).
• Pour certains, le nœud engendre en fait un stimulus, mais celui-ci est bloqué quand il sort du nœud SA. On parle alors de bloc sinu-
sal de «sortie•.
Rythme, partie Il 175
Syndrome bradycardie-tachycardie
Note : le syndrome de dysfonctionnement sinusal survient le plus souvent chez la personne âgée souffrant
de cardiopathie. Il se caractérise habituellement par une bradycardie nette, sans qu'interviennent les méca-
nismes normaux d'échappement par les foyers atriaux et jonctionnels. Le SDS peut également se manifes-
ter par des épisodes récidivants de bloc sinusal ou d'arrêt sinusal, avec anomalie (ou absence) des
mécanismes d'échappement de tous les foyers supraventriculaires.
Note : du fait de l'innervation exclusivement parasympathique du nœud SA et de tous les foyers supra-
ventriculaires (atriaux et jonctionnels), une hyperactivité parasympathique diminue la fréquence de
décharge du nœud SA, ainsi que les foyers atriaux et jonctionnels. Ainsi, des sujets jeunes et sains (comme
des athlètes entraînés pour le marathon par exemple) qui présentent une hyperactivité parasympathique
au repos, présentent des signes pouvant faire évoquer un SDS (« pseudosyndrome de dysfonctionnement
sinusal»).
Note: en cas de SDS, on peut parfois noter des épisodes de TSV (parfois même de jlutter atrial ou de fibril-
lation atriale) entremêlés avec la bradycardie sinusale. C'est le syndrome bradycardie-tachycardie.
176 Rythme, partie Il
Blocs AV
La plupart des blocs AV empêchent complètement certains (ou tous) les influx
supraventriculaires d'atteindre les _ _ __ ventricules
Note: le terme de «premier degré» est abrégé en 1, avec la même signification. Dans ce livre, nous utili-
serons ces deux appellations pour tous les types de blocs, car on les retrouve souvent dans la littérature. On
omet souvent le «AV», mais il est toujours sous-entendu.
Rythme, partie Il 177
Bloc AV 1
(prolonge la conduction du nœud AV)
- - - - - - - 0,2 s - - - - - - -
--------- PR---------
Un intervalle PR de plus de 0,2 s témoigne d'un bloc AV 1
Le bloc AV de premier degré (1) retarde la conduction dans le nœud AV, prolongeant
l'intervalle PR de plus d'un grand carré (0,2 s) à l'ECG.
Note : techniquement, un «segment» est une partie de la ligne de base, alors qu'un «intervalle» contient
au moins une onde. Ainsi, l'intervalle PR inclut l'onde Pet la ligne de base qui lui fait suite, jusqu'au
niveau où débute le complexe QRS. On mesure donc l'intervalle PR du début de l'onde Pau début du
complexe QRS.
Note : il faut observer (et noter) l'intervalle PR pour chaque ECG. Il existe un certain degré de bloc AV
si l'intervalle PR dépasse un grand carré en un site quelconque de tout ECG.
178 Rythme, partie Il
Bloc AV 1
Il
·/'
T
1 1 1"'
....,;_ _:___...
« Mesurer» PR par observation (un grand carré)
Un bloc AV de fremier degré (1) se caractérise par un intervalle PR de plus de 0,2 s (un
grand carré). [allongement de PR est constant d'un cycle à l'autre.
Une fois que l'on a détecté un allongement d'un _____ PR, il faut déter-
miner le type de bloc AV en cause. intervalle
* Quand on parle de «bloc 1», souvenez-vous qu'il s'agit d'un «bloc AV 1».
Rythme, partie Il 179
Blocs AV 2
Wenckebach
NœudAV
Faisceau de His
Branche droite
du faisceau
Branche gauche
du faisceau
Dans les blocs AV de deuxième degré (2), certaines dépolarisations atriales (ondes P)
sont conduites aux ventricules (engendrant une réponse QRS), alors que d'autres sont
bloquées, laissant des ondes P isolées, sans QRS associé. Il existe deux types généraux
de blocs AV 2 : ceux qui surviennent dans le nœud AV et ceux qui lui sont inférieurs.
Note: ne soyez pas intimidés par ces descriptions; quand vous observerez les tracés des quelques pages sui-
vantes, vous comprendrez immédiatement.
180 Rythme, partie Il
Blocs AV 2 de « Wenckebach »
Les séries
se répètent
PR PR PR QRS manquant
Chaque onde Pet son QRS associé s'éloignent progressivement au cours des cycles
successifs: le stimulus de la dernière onde P (totalement bloqué dans le nœud AV)
reste isolé à la fin des séries. Cet aspect de Wenckebach caractéristique comporte de
deux à huit ___ (voire plus). cycles
Note : le bloc de Wenckebach se localise habituellement dans le nœud AV Il est parfois dû à une hyper-
tonie parasympathique (qui inhibe le nœudAV) ou à des médicaments qui simulent ou ont des effets para-
sympathiques. Examiner soigneusement lECG à la recherche de cette anomalie (allongement progressifdu
PR au cours des cycles successifs s'achevant par une onde P isolée, voir page 329). De courtes séries répé-
tées de tracés de type Wenckebach peuvent engendrer des « battements de groupe» qui ressemblent un peu
à des couplets d'extrasystoles. Ne tombez pas dans le piège.
Rythme, partie Il 181
Bloc AV du ze degré
Q
Bloc Mobitz II 2/1
Note: le bloc de Mobitz interrompt parfois trois dépolarisations atriales (ondes P) n'engendrant qu'une
seule réponse ventriculaire (QRS); on l'écrit «bloc AV 3:1 » ou simplement «bloc 3:1 », ce qui décrit le
mécanisme de conduction. De plus faibles rapports de conduction (4: 1, 5: 1, etc. par exemple) témoignent
d'une sévérité plus marquée du bloc et on parle alors parfois de bloc de Mobitz «avancé».
Attention! Dans le bloc de Mobitz, chaque cycle ne comportant pas de QRS contient une onde P régulière,
ponctuelle, mais jamais une onde P' prématurée (voir Note, page 128). Cette distinction est essentielle!
Blocs AV 2:1
Wenckebach versus Mobltz
Dans les deux blocs de Wenckebach et de Mobitz, il manque des complexes QRS; com-
ment différencier bloc 2: 1 de Wenckebach et bloc 2: 1 de Mobitz? Le bloc de
Wenckebach est considéré comme anodin, et celui de Mobitz comme pathologique, et
il faut donc les différencier.
Note: à l'ECG, un bloc AV 2:1 peut être un bloc de Wenckebach court, à deux cycles. Si, par exemple, le
premier cycle est quasi normal mais que le PR s'allonge dans le deuxième, juste suffisamment pour que la
conduction soit empêchée dans le nœud A V, il s'agit d'un Wenckebach 2: 1. Mais, si on se réfère à son seul
aspect, la plupart d'entre nous l'interpréterions (correctement?) comme un bloc de Mobitz 2: 1. Ce qui suit
va peut être aider...
Mais comme le bloc de Mobitz naît au-dessous du nœud AV, dans le faisceau de His
ou ses branches, on note qu'il a souvent un PR normal avec un ____ élargi
(bloc de branche).* QRS
Note : comme il est essentiel en clinique de différencier ces deux types de blocs 2: 1, on peut être amené à
employer d'autres techniques diagnostiques pour faire la distinction (voir page suivante).
* L'aspect de QRS large, caractéristique du bloc de branche, va être bientôt expliqué (pages 191-202).
Rythme, partie Il 183
Blocs AV 2:1
Wenckebach versus Mobltz
Manœuvre
vagale Wenckebach 3:2
• Si Wenckebacr! ,,
"F..
~ e.Jt];~I"
Bloc AV 2: 1 ; plus de cycles/série
L-~~
~ L.~
= -Hi+
1 :· - ;t1r .
~r
"1; ~ , .
n
~
i, "t
,~ vl
j +; .f :
Conduction AV 1: 1
' - S1 Mob,cz,
la conduction
devient 1:1
Note: parfois, l'ECG d'un bloc 2: 1 a des critères (pour la longueur de PR et la largeur de QRS) qui répon-
1
dent aux blocs à la fois de Wenckebach et de Mobitz. On peut alors utiliser judicieusement une manœuvre
1 vagale pour différencier les deux.
1. L'intervalle PR
• augmentation constante dans le bloc AV 1 ;
• augmentation progressive dans chaque série de cycles en cas
de Wenckebach ;
• totalement variable dans le bloc AV 3 ;
• diminution dans les syndromes de WPW et du PR court.
Un intervalle PR prolongé peut alerter sur l'existence d'un bloc AV 1, d'un bloc AV2
et d'un AV 3. bloc
Un ECG présentant des ondes P sans réponse QRS peut révéler des blocs AV 2 et un
bloc 3. AV
Note :faisons une pause pour voir comment ces deux paramètres diagnostiques se relient à chaque type de
bloc AV. Prenez un moment et essayez ceci. Ce n'est pas qu'un exercice inutile. Vous avez dévoré une
grande quantité de savoir pratique à propos des blocs AV. Vous pouvez maintenant facilement détecter ces
blocs en vérifiant ces deux paramètres sur chaque tracé que vous examinerez. Dans chaque cas, on ne se
contentera pas de se pencher sur l'origine anatomique de l'anomalie, mais on évaluera la signification
pronostique pour le patient en cause. Bravo pour vos progrès; vous pouvez être fier de votre savoir.
Rythme, partie Il 185
Tracé d'exercice
En recherchant des ondes P non accompagnées de réponse QRS, on note une onde P
isolée non suivie de complexe ___ après le dernier cycle complet. QRS
Un examen minutieux nous montre que l'intervalle PR est normal au début mais
s'allonge progressivement au cours de chaque cycle successif. On reconnaît
maintenant un bloc de _____ Wenckebach
186 Rythme, partie Il
Le bloc AV complet (3) est un bloc total de la conduction vers les ventricules, les dépo-
larisations atriales n'étant pas transmises aux ventricules. Il y a alors échappement
d'un foyer automatique situé sous le bloc et qui entraîne les ventricules à sa fréquence
intrinsèque.
Le bloc 3 est un bloc complet qui empêche les dépolarisations atriales engendrées
par le sinus d'atteindre les ______ ventricules
Un bloc unique du nœud AV ou du faisceau de His peut être« complet» mais situé
plus distalement dans le système de conduction ventriculaire, et il doit exister des
blocs complets de toutes les subdivisions (branches) pour faire disparaître la
_____ vers les ventricules. conduction
Note : la localisation du foyer d'échappement dépend de celle du bloc complet (3). Nous allons mainte-
nant voir toutes les possibilités.
Rythme, partie Il 187
Foyer jonctionnel
épargné
Le bloc AV complet (3) survient soit dans la partie supérieure du nœud AV, permet-
tant l'échappement d'un foyer jonctionnel (sous le niveau du bloc dans le nœud AV)
qui entraîne alors les ventricules, soit sous le nœud AV, ne permettant que l'échappe-
ment d'un foyer ventriculaire pour entraîner les ventricules. Pour qu'il s'agisse aun
«bloc complet», toutes les voies de la conduction doivent être bloquées.
Si un bloc complet est haut situé dans le nœud AV, un foyer jonctionnel (celui ayant
1
la fréquence d'entraînement la plus rapide sous le bloc) échappe pour entraîner les
____ à sa fréquence intrinsèque. ventricules
Note : quelle que soit la localisation du foyer qui échappe pour entraîner les ventricules, les oreillettes res- l
tent entraînées de façon indépendante par le nœud SA. Ainsi, sur l'ECG, on note une fréquence atriale
déterminée par le nœud sinusal (onde P) et une fréquence ventriculaire lente (QRS), totalement indé-
pendante et déterminée par le foyer. Le bloc AV complet fait apparaître cette «dissociation AV» qui se
manifeste sur l'ECG par une fréquence des ondes P (habituellement) normale, superposée à une fréquence
des QRS indépendante, plus lente. La dissociation AV (à l'ECG ou sur les moniteurs cardiaques) laisse pen-
ser qu'il existe vraisemblablement un bloc AV complet.
- j
188 Rythme, partie_l_l _
·- fréquence des QRS indépendante, plus lente, habituellement avec des complexes QRS
normaux.
! Note: si le bloc AV complet se localise dans le nœud AV, au-dessus de la jonction AV, un foyer jonction-
nel, non supprimé par entraînement rapide, échappe pour entraîner les ventricules. On parle de « rythme
idiojonctionnel». *
Note : parfois, des dépolarisations provenant d'un foyer jonctionnel doivent traverser des régions patho-
logiques du système de conduction ventriculaire, retardant la dépolarisation dans certaines zones des
ventricules et faisant apparaître des complexes QRS larges.
• L'entraînement par un foyer jonctionnel peut s'accélérer et devenir un rythme idiojonctionnel accéléré.
Rythme, partie Il 189
Foyer ventriculaire :
Note : on peut comprendre qu'un foyer ventriculaire ne s'échappe pour assurer l'entraînement qu'en
l'absence de foyer jonctionnel sus-jacent disponible. Ainsi, le bloc AV complet soit inhibe la totalité du nœud
AV, soit se localise au-dessous de la jonction AV (c'est-à-dire sous le nœud AV).
Note: dans le bloc AV 3 (complet), la fréquence ventriculaire peut être si basse que le débit sanguin céré-
bral est altéré, le patient pouvant perdre connaissance (syncope). C'est le syndrome de Adams-Stokes. Les
patients souffrant de bloc AV complet nécessitent une surveillance continue et le maintien de la liberté
des voies aériennes ... beaucoup décèdent en l'absence de ces mesures. Réagir.' Les patients souffrant de
bloc AV 3 nécessitent finalement un pacemaker artificiel.
190 Rythme, partie II
*1=
"š 4
J
1112
iH*+1..
Rythme, parti ell 191
Bloc de branche
ou bloc ici
Bloc ici
Le bloc de branche du faisceau (BBF) est dû à un blocage (de la conduction) dans les
branches droite ou gauche du faisceau. La branche bloquée retarde la dépolarisation
du ventricule qu'elle dessert.
Note : normalement, les deux ventricules se dépolarisent simultanément. Toutefois, en cas de bloc de
branche, la conduction est normale dans la branche non bloquée, alors que la dépolarisation dans la
branche bloquée doit« ramper» lentement à travers le muscle environnant (où la conduction est plus lente
que dans la branche spécialisée) pour stimuler la branche du faisceau située sous le bloc. Après ce retard,
la dépolarisation rapide reprend sous le bloc. Toutefois, le retard dans la branche bloquée explique que le
ventricule non bloqué commence à se dépolariser avant le ventricule bloqué (voir page suivante).
192 Rythme, partie Il
Bloc de branche
Ventricule 1 Ventricule
droit ~ ,,'i ,-.._ gauche
11
:: \ 1 '' 1
\ 1 1
1
'' Sur l'électro- Q
1
1
''
1
1\
1\' 1
1
1 cardiogramme
:
1
1 \ 1
1 1 \ 1
1
1 1 \ 1
____ J' 1 \ 1
1 .__ ' ---
Note : les dépolarisations isolées du ventricule droit et du ventricule gauche restent de durée normale. La
dépolarisation des deux ventricules n'étant pas simultanée, il apparaît le « QRS élargi» que l'on note à
l'ECG. Les deux QRS non synchronisés se superposent l'un sur l'autre, et l'appareil enregistre cette activité
électrique mixte sous forme d'un QRS élargi, avec deux pics.
[ Note : le « QRS élargi» représentant la dépolarisation non simultanée des deux ventricules (l'un était
dépolarisé à temps et l'autre avec un léger retard), on observe habituellement deux ondes Rappelées séquen-
tiellement R et R'. R' correspond à la dépolarisation retardée du ventricule bloqué.
Rythme, partie Il 193
R'
Bloc de branche
Dans le bloc de branche, la durée du «QRS élargi» est plus importante, atteignant trois
petits carrés (0,12 s) ou plus, et deux ondes R (R et R') apparaissent. R' désigne la
dépolarisation retardée du ventricule bloqué.
1
Note : la dépolarisation simultanée des ventricules dure normalement moins de 12 centièmes de seconde,
le QRS ayant alors une durée de moins de trois petits carrés.
Pour porter le diagnostic de bloc de branche, le complexe QRS doit durer au moins
___ petits carrés (O, 12 s). Déterminer la largeur du QRS pour tous les ECG que
vous interprétez! trois
Note : l'aiguille qui imprime le tracé ECG est suffisamment rapide pour enregistrer avec précision la
plupart de l'activité électrique du cœur. Toutefois, quand les déflexions sont importantes, l'aiguille traîne
légèrement sur le plan mécanique, faisant parfois surestimer la durée du tracé. Il est donc préférable de se
référer aux dérivations des membres pour la durée du QRS (l'amplitude du QRS y est minimale) et non
aux dérivations des membres où les déflexions des QRS sont souvent de grande taille.
Note: si une tachycardie supraventriculaire survient chez un patient ayant un bloc de branche, la succession
rapide des QRS peut simuler une tachycardie ventriculaire. Attention!
194 Rythme, partie Il
Ventricule
droit Ventricule
gauche
Ventricule 0
droit R'
BB droit BB gauche
Dans le Moc de branche gauche (BBG), la dépolarisation du ventricule gauche est retar-
dée. Dans le bloc de branche droit (BBD), la dépolarisation du ventricule droit est
retardée.
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Rythme, partie Il 195
Dérivations précordiales
droites
Dérivations précordiales
gauches
Quand le complexe QRS est large (0,12 set plus), faisant évoquer un bloc de
1
branche, on examine immédiatement les dérivations précordiales droites et gauches,
à la recherche de R,R'
Note: au cours de la repolarisation ventriculaire et immédiatement après ijusqu'au pic de l'onde T), tout
stimulus additionnel ne peut dépolariser les ventricules, c'est-à-dire qu'ils sont réfractaires à un stimulus
prématuré. Les branches du faisceau ont également une période réfractaire, mais qui n'est pas identique
dans les branches gauche et droite, ce qui explique qu'en cas de tachycardie supraventriculaire, une branche
du faisceau devienne réceptive avant l'autre. À une certaine fréquence rapide critique, une branche du
faisceau conduit le stimulus avant l'autre, engendrant une dépolarisation non simultanée des ventricules.
Ainsi, ce bloc de branche fréquence-dépendant fait apparaître une tachycardie avec QRS larges, simu-
lant une tachycardie ventriculaire.
88 droit
Le bloc de branche droit fait apparaître un R,R' dans les dérivations précordiales
droites VI ou v2.
Dans le bloc de branche droit, le ventricule droit se dépolarise légèrement plus tar-
divement que le gauche, et R' dans l'illustration ci-dessus représente la dépolarisa-
tion retardée du ventricule ___ (bloqué). droit
Rythme, partie Il 197
BB gauche
R'
En cas de bloc de branche, l'existence d'un R,R' dans les dérivations précordiales Ys
ou V6 témoigne d'un bloc de branche gauche. R' représente la dépolarisation retardée
du ventricule gauche.
Parfois, R,R' en Vs ou V6 n'apparaît que sous forme d'un pic aplati, avec deux
petites pointes dans le bloc de branche _ _ _ . (Examinez le QRS en Vs dans
cette figure). gauche
Note: retenir mentalement l'aspect caractéristique du QRS (c'est-à-dire sa forme) dans les blocs de branche
droit et gauche. On pose souvent le diagnostic sur le seul aspect. Ces points sont importants parce que dans
certains cas, on dit qu'une ESV ou des complexes ventriculaires de la TV ont un aspect de « BBD » ou de
« BBG »; il faut comprendre ce que l'on entend par Là. Il en est de même des complexes ventriculaires (à
l'ECG) engendrés par des électrodes de pacemaker artificiel.
Note: la branche gauche du faisceau comporte deux subdivisions («faisceaux»); les blocs de ces faisceaux
sont appelés hémiblocs (pages 295-305).
198 Rythme, partie Il
QRS
L·
1 o;,;o,rica Q d, b,w<h, -1
L Rechercher un aspect
R, R'
Rappelez-vous, un QRS large (trois petits carrés) reflète un bloc de branche, et il faut
identifier quelle branche du faisceau est bloquée en examinant les dérivations précor-
diales droites et gauches.
Pour porter le diagnostic de bloc de branche, la durée du complexe QRS doit être
au moins de 0, 12 s. Maintenant, juste pour le plaisir, identifions le type de bloc de
branche dans la figure de la page 19 3.
Note: chez certains sujets, La récupération de fa période réfractaire {au cours du dernier stade de fa repo-
larisation) a une durée légèrement différente selon fa branche du faisceau. Ainsi, ce n'est qu'à une fréquence
particulière de tachycardie qu'un ventricule se dépolarise après l'autre, engendrant un bloc de branche
fréquence-dépendant (voir Note, page 195).
Laspect R,R' peut n'être observé que dans une seule _ _ _ précordiale. Il est
souvent difficile de visualiser R' mais, habituellement, on l'observe dans les déri-
vations précordiales droites V, ou V2, ou gauches V5 ou V6• dérivation
Note : parfois, on observe une R,R' dans un QRS de durée normale. On parle alors de bloc de branche
«incomplet».
Rythme, partie Il 199
Disparition intermittente
du complexe QRS
Un bloc de branche simultané droit et gauche fait que la dépolarisation n'atteint pas
les ventricules; c'est un bloc AV 3 (complet). Ainsi, le bloc d'une branche du faisceau
avec bloc intermittent de l'autre est responsable d'un bloc AV complet intermittent,
le Mobitz intermittent.
Note : le tracé ECG ou l'affichage d'un moniteur cardiaque montrent un aspect de bloc de branche
continu du QRS, avec des QRS manquant de façon intermittente, témoignant d'un bloc AV complet inter-
mittent. Le bloc intermittent peut s'afî,raver et évoluer vers un bloc AV complet permanent. Ce Mobitz
intermittent (exactement ce qu'il est) constitue un signe d'alarme important. Le Mobitz intermittent est
le signe que le cœur finira par nécessiter un pacemaker artificiel pour entraîner les ventricules à une fré-
quence normale. Ne passez pas à côté de cette anomalie ... par égard pour le patient!
200 . Rythme, partie Il
~JLJ0LJ~ti1 ~
Extrasystole atriale non conduite
Une série de Wenckebach (anodine) fait apparaître une ligne de base plate après
_ _ P ponctuelle terminale, non conduite (voir page 180). l'onde
Une extrasystole atriale non conduite (anodine) atteint le nœud AV alors qu'il en
est encore au stade réfractaire, aucun stimulus n'étant conduit aux _ _ _ __
(page 128); noter l'onde P' prématurée particulière avant la ligne de base vide. ventricules
Un bloc sinusal transitoire (habituellement anodin, mais le patient doit être suivi)
peut faire apparaître une pause avant quel' entraînement ne reprenne, ou un foyer
automatique peut répondre à la pause par un _____ d'échappement; dans
chaque cas, on ne retrouve jamais d'onde P isolée précédant la pause (voir
page 174). battement
pour un bloc AV
(rechercher également
un QRS manquant)
P-R
Sur tous les ECG, il faut toujours mesurer* les intervalles PR car si l'un d'entre eux
1
dure plus d'un grand carré, il existe un bloc _ _ quelconque (et, bien sûr, recher-
cher des QRS manquants qui témoignent de la présence d'un bloc AV 2 ou 3). AV
Sur tous les ECG, il faut mesurer* la durée des QRS; une valeur de 0, 12 sou __
témoigne d'un bloc de branche. plus
Note: toujours vérifier les durées des intervalles PR et des QRS quand on étudie le rythme sur un ECG.
Cela doit faire partie de toute interprétation d'un ECG. L'aspect spontané du bloc AV de Mobitz ou d'un
bloc de branche peut être un signe d'alarme précoce d'infarctus menaçant.
Note : les hémiblocs sont fréquents au cours des infarctus et nous les avons donc décrits dans le chapitre
Infarctus. l'hémibloc est un bloc d'une des deux subdivisions («faisceaux») de la branche gauche du
faisceau.
• Une fois que l'on a visuellement vérifié ces critères sur l'ECG, il faut noter la durée précise de PR et de QRS.
202 Rythme, partie Il
Bloc de branche
Vecteur=?
Hypertrophie ventriculaire ?
Le vecteur moyen du QRS, «axe» (nous le décrirons dans le chapitre suivant), et une
hypertrophie ventriculaire ne peuvent être étudiés précisément en présence d'un bloc
de branche.
Note: le vecteur moyen de QRS représentant la direction générale de la dépolarisation des ventricules, il
est très difficile de se représenter un tel vecteur en cas de bloc de branche. En effet, en cas de bloc de
branche, les ventricules ne se dépolarisent pas simultanément et il existe en fait deux vecteurs ventriculaires
distincts (droit et gauche).
Note : les critères d'hypertrophie ventriculaire (augmentation de taille) sont fondés sur un QRS normal.
Le bloc de branche fait apparaître de larges déflexions du QRS car il n'existe plus, au niveau de chaque
ventricule, l'opposition électrique simultanée habituelle induite par la dépolarisation de l'autre ventricule.
Ainsi, le diagnostic d'hypertrophie ventriculaire doit-il être très circonspect en cas de bloc de branche. On
peut toutefois diagnostiquer une hypertrophie atriale en cas de bloc de branche.
Note: revoyons les illustrations de ce chapitre, puis les «blocs dans les feuilles personnelles de référence rapide
de la page 339, et relions-les à la méthode simplifiée résumée en page 334.
Chapitre 7
Axe
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre aux pages 334 et 340.
Axe
Note: l'axe autour duquel la terre tourne n'a rien à voir avec l'électrocardiographie mais on peut conserver
l'idée de la grosse flèche («axe») de cette illustration.
Direction du
QRS
Note: une fois que la dépolarisation a dépassé le nœud AV, le système de conduction ventriculaire trans-
met à grande vitesse ce stimulus aux ventricules. La dépolarisation ventriculaire débute dans le revêtement
endocardique des ventricules, puis traverse l'épaisseur de la paroi ventriculaire dans tous les sites, à peu près
au même moment. (Nous n'aborderons pas pour le moment la dépolarisation du septum interventriculaire).
Note : remarquons que la paroi ventriculaire gauche, plus épaisse, a des vecteurs plus amples.
Axe 207
Le vecteur QRS moyen est la somme de tous les vecteurs plus petits de la dépola-
nsation _ _ __
Par convention, on considère que l'origine du vecteur Q RS moyen est le nœud AV,
ventriculaire
1
la «queue» de ce vecteur étant donc toujours le _ _ _ __ nœudAV
Les petits vecteurs de dépolarisation du ventricule gauche, plus épais, étant plus
amples (page précédente), le vecteur QRS moyen pointe plus vers la _ __ gauche
Note: se rappeler qu'un vecteur schématise à la fois la direction et l'amplitude de la dépolarisation ... Des
vecteurs plus grands illustrent une plus grande amplitude.
208 Axe
D G
Vecteur:
vers le bas
et la gauche
du malade
Le vecteur QRS moyen pointe habituellement vers le bas et la gauche du patient, car
telle est la direction générale de la dépolarisation ventriculaire.
Les ventricules sont situés du côté gauche du thorax et sont orientés vers le bas et
la _ __ gauche
-90°
-150° ,
.' -30°
.' -·
-- .......':
-------------
--- ,,
+60°
+90°
La position du vecteur QRS moyen est annotée en degrés au sein d'un cercle tracé sur
le thorax du patient. Ce cercle est le plan frontal. Les dérivations des membres
permettent de déterminer la position («axe») du vecteur QRS moyen dans le plan
frontal.
Note: «l'axe» du cœur est simplement le vecteur QRS moyen quand on le repère en degrés dans le plan
frontal. Par exemple, l'axe du cœur dans lïllustration ci-dessus est de + 40 degrés environ. Revoir l'illus-
O
tration et noter que 0 est à la gauche du patient et que la moitié inférieure du cercle est annotée en degrés
«positifs». La moitié supérieure est en degrés «négatifs». L'axe est souvent symbolisé, dans la littérature
médicale, par un «A», comme «A+ 30 °» ou «A=+ 30 °», et il est pa,fois appelé «axe électrique».
210 Axe
Quand le cœur se déplace, le vecteur QRS moyen est également déplacé dans la même
direction. Le nœud AV est toujours la queue du Vecteur.
Si le cœur est tourné du côté droit du patient, le vecteur QRS moyen se déplace
également vers la _ _ _ . Cette disposition est fréquente chez les sujets grands et
minces (voir illustration). droite
Chez les sujets très obèses, le diaphragme (et donc le cœur) est refoulé vers le haut,
de telle sorte que le vecteur QRS moyen peut pointer directement à la ____
du patient. (Voir illustration). gauche
Note: chez l'obèse, l'augmentation de la pression abdominale refoule le diaphragme vers le haut, et la posi-
tion du cœur déplacé est parfois appelée «cœur horizontal». De la même façon, un sujet grand et mince
peut avoir un cœur «vertical».
Axe 211
Ainsi, le vecteur QRS moyen est dévié vers le _ _ _ _ _ qui est hypertrophié.
hypertrophié
ventricule
1
Note: un ventricule hypertrophié comporte de plus nombreux vecteurs (par ailleurs plus amples), ce qui
attire le vecteur QRS moyen dans cette direction.
212 Axe
Zone
d'infarctus
Le vecteur
pointe ...
à distance de l'infarctus
Dans l'infarctus du myocarde, il existe une zone nécrotique (morte) du cœur qui a
perdu sa vascularisation et ne se dépolarise plus. Les vecteurs non opposés de l'autre
côté attirent le vecteur QRS moyen à distance de l'infarctus.
Note: il apparaît un infarctus du myocarde quand une branche d'une des artères coronaires (/,a source de
l'apport sanguin vers le cœur lui-même) s'obstrue. Le territoire myocardique vascularisé par cette artère
coronaire obstruée n'est plus vascu'-arisé et devient électriquement mort (il ne se dépo'-arise plus).
Dans l'infarctus du myocarde (occlusion coronaire), il existe une zone des ventri-
cules qui ne reçoit plus de ___ . Cette zone infarcie ne peut plus se dépolariser
et ne comporte donc pas de vecteur. sang
Comme il n'y a pas de dépolarisation (et pas de vecteur) dans la zone infarcie, les
vecteurs du côté opposé ne sont plus contrecarrés, le vecteur QRS moyen tendant
alors à se diriger à distance de _ _ __ l'infarctus
Axe 213
-90°
+90°
Tout cela permet de comprendre la grande valeur diagnostique du vecteur QRS moyen.
«L'axe» est le vecteur QRS moyen quand il est exprimé en degrés, et sa valeur normale
est de Oà + 90 ° dans le plan frontal.
Le vecteur QRS moyen doit pointer vers le bas et la ____ du patient, c'est-
à-dire se localiser entre Oet+ 90 °. C'est la gamme d'axe normal. gauche
Le vecteur QRS moyen nous fournit des informations utiles sur la position du
_ _ _ et ... cœur
Note: le vecteur QRS moyen tend à pointer vers une hypertrophie ventriculaire et à distance d'un infarc-
tus du myocarde. Ces principes de base de l'axe sont si logiques et faciles à comprendre que vous devriez
utiliser cet outil diagnostique* pour l'interprétation de tout ECG à 12 dérivations.
* Le diagnostic des hémiblocs (pages 295-305) se fonde sur les modifications de l'axe de QRS.
214 Axe
G
NœudAV
1 Note : la queue du vecteur QRS moyen se Localise au nœud AV, et la pointe de la flèche se dirige en un
1 point quelconque de la surface de cette sphère hypothétique.
Axe 215
- - - - - - - - - - - ,1 - - - -
DI
------------- ---- ~ --- -- ------- -
+
Côté droit Côté gauche
Dérivation Dl
- '
'
Droit
+ Gauche
+
Toujours avec la dérivation DI, la partie de la sphère située à gauche du patient est posi-
tive et la moitié droite est négative. Le centre de la sphère est le nœud AV.
-- -==
-- == -
== -- - -
= =-'-,-==~====-
::::,-1--=-=...;;;-=-=......,;:;:-=--=-=-=-=--
- -- -- ®
Électrode
cutanée
sur l'ECG
Quand l'onde de dépolarisation au sein des cellules myocardiques se déplace vers une
électrode (cutanée) positive, il apparaît une déflexion simultanée vers le haut (positive)
à l'ECG.
Une onde de dépolarisation peut être considérée comme une onde de charges
_ _ _ _ en déplacement. positive
Quand cette onde de charges positives se déplace vers une électrode cutanée
_ _ _ _ , elle détermine sur l'ECG une déflexion simultanée vers le haut
(positive). positive
Quand on observe une onde _ _ _ _ (vers le haut) à l'ECG, cela signifie qu'à
cet instant un stimulus de dépolarisation se déplace vers une électrode cutanée
positive que l'on utilise pour enregistrer l'ECG. positive
218 Axe
Dérivations
«latérales »
DI et AVL
l.:électrode positive utilisée pour enresistrer les dérivations inférieures des membres
DII, DIII et AVF est placée sur le «pied» gauche. l.:électrode positive utilisée pour
enregistrer les dérivations uitérales des membres DI et AVL est sur le bras gauche.
Ensuite, nous nous pencherons sur la seule dérivation verticale, AVF, qui utilise une
électrode _ _ _ placée sur la jambe gauche («pied»). positive
Dérivation Dl
/ Gauche
Droit +
~
QRS dans
la dérivation DI
Si le complexe QRS est positif (essentiellement vers le haut) dans la dérivation DI, le
vecteur QRS moyen se dirige quelque part vers la moitié gauche du patient (c'est-à-dire
la moitié positive de la sphère).
Note : nous examinons le complexe QRS car il correspond à la dépolarisation ventriculaire sur le tracé
ECG.
QRS
1
Si le QRS en DI est essentiellement dirigé vers le haut, il est _ _ _ _ (positif
ou négatif). positif
... et si le QRS est positif en DI, le vecteur QRS moyen pointe du côté positif, c'est-
à-dire vers la moitié ___ de la sphère (vers l'électrode cutanée positive du bras
gauche du patient). gauche
Note: ces données seront plus claires si vous revenez en arrière et relisez les pages précédentes pour continuer
directement avec celle-ci. On comprend mieux lors d'une deuxième relecture.
220 Axe
Dérivation Dl
+
I Gauche
Droit +
--!\r
-V- ~
QRS dans
la dérivation DI
En DI, si le complexe QRS se situe en grande partie sous la ligne de base, il est
_ _ _ _ (positif ou négatif). négatif
QRS dans
la dérivation DI
Si le QRS est négatif en Dl (vecteur dirigé vers la droite), il y a une déviation axiale
droite.
Dérivation Dl
QRS Positif
QRS Négatif
/
Déviation axiale droite
Par simple observation, on peut apprécier si le vecteur QRS moyen pointe vers le côté
gauche ou droit du patient.
La dérivation DI est la meilleure pour détecter une déviation ____ droite. axiale
Si le complexe QRS est positif en DI (ce qui est habituellement le cas), il n'y a pas
de DAD car le vecteur pointe vers le côté _ _ __ du patient. gauche
Dans la dérivation AVF, le pied gauche porte une électrode positive. Imaginons une
sphère qui entoure le patient pour la dérivation AVF.
Laissons de côté la dérivation dont nous avons discuté dans les pages précédentes.
Nous nous limiterons maintenant à la dérivation __ AVF
Note : nous nous penchons maintenant sur une sphère complètement différente, celle qui entoure le corps
quand on enregistre la dérivation AVF sur l'ECG. Nous devons nous réorienter selon les moitiés positive
et négative de la sphère en AVF.
Dérivation A VF
La moitié inférieure de la sphère AVF est l'endroit où est posée l'électrode positive
du pied, et on sait donc que la moitié inférieure de cette sphère est _ _ _ __ positive
QRS dans
la dérivation AVF
Quand on étudie la dérivation AVF sur un ECG, si le QRS est essentiellement positif
sur le tracé, c'est que le vecteur Q RS moyen pointe vers le bas, dans la moitié positive
de la sphère, vers l'électrode positive (en AVF).
Si le vecteur QRS moyen pointe vers le bas, le complexe QRS dans la dérivation
AVF est__________ dirigé vers le haut (ou positif)
1
Note : ne soyez pas trompé par le fait que le QRS positifest dirigé vers le haut, alors que le vecteur pointe
vers le bas. Il faut se rappeler que le vecteur pointe dans la moitiépositive de la sphère (vers lëfectrode posi-
tive du pied gauche) quand le QRS est positif. Tout simplement, en AVF, la moitié inférieure de la sphère
y
QRS dans
la dérivation AVF
En AVF, si le QRS est négatif, le vecteur pointe dans la moitié négative de la sphère.
Un complexe QRS négatif en AVF indique que le vecteur QRS moyen pointe
______ dans la moitié négative de la sphère (c'est-à-dire qu'il s'éloigne de
l'électrode positive du pied gauche). vers le haut
Axe 227
Jl
QRS en DI
+ Jl
QRS enAVF
=
)~
~
Q
Axe normal
« signe des deux pouces
vers le haut »
Orientation normale
... un QRS essentiellement positif en AVF, que le vecteur pointe _ _ _ __ vers le bas
Chez le même patient, si le vecteur pointe vers la gauche et vers le bas il se localise
dans le seul quadrant de la _ _ qui satisfasse les deux critères; il s' agie de I' orien-
tation normale. sphère
Note : comme les ventricules sont orientés vers le bas et la gauche, et que la dépolarisation se dirige dans
le même sens, il n'est rien de surprenant à ce que telle soit l'orientation normale du vecteur. Souvenez-vous
que la position du vecteur est définie en termes de droite ou gauche du patient. Si le QRS est dirigé vers
le haut à la fois en DI et AVF (signe des «deux pouces vers le haut»), le vecteur («axe») se situe dans les
valeurs normales.
228 Axe
Dans le plan frontal, il existe quatre quadrants possibles d'axes où peut pointer le vec-
teur QRS moyen. Se représenter ce grand cercle sur le thorax du patient, dans le plan
frontal.
Note: dans le plan frontal, on détermine s'il existe une déviation quelconque de l'axe au-delà de sa valeur
normale.
Si le vecteur pointe vers le haut (à partir du nœud AV) et vers la gauche du patient,
il y a déviation _ _ _ gauche (DAG). axiale
l C l
'I",+ , ,l
Si le vecteur pointe vers la droite du patient, il y a déviation axiale _ __ (DAO). droite
Note: souvenez-vous, l'axe est grossièrement la position (c'est-à-dire la direction) du vecteur QRS moye~
., [
qui indique la direction générale de la dépolarisation ventriculaire. ,., •~
>l) ' n ""' l rr
r' t
l
C)
C>mrn [ JC ql" ne u• , U[ [ ) ) rr
f Il ) ,+ ) r
(
\
' /
Pour un patient donné, quand on détermine dans quel quadrant (du plan frontal) le
vecteur pointe, on sait dans quelle direction se fait la dépolarisation ventriculaire. Les
petits caractères dans l'illustration précisent les côtés droit ou gauche du patient.
Note : c'est la manière dont il faut se figurer les quatre quadrants d'axes dans un grand cercle (le nœud
AV est au centre) tracé sur le thorax du patient dans le plan frontal. Certains graphiques d'ECG font figu-
rer le vecteur QRS moyen dans un cercle similaire (qui représente le plan frontal).
1
Le quadrant supérieur gauche représente une déviation axiale _ _ _ (DAG) . gauche
230 Axe
y
Déviation
axiale gauche
Vecteur
+ ICI
+
+
DI y i \t\C
t,i-\,( ()
A. DI
À chaque fois que le complexe QRS est négatif en DI, il y a déviation axiale
_ _ _ (DAD); quand le vecteur pointe également vers le haut (et à droite du
patient), on parle habituellement de DAD «extrême». droite 1
Mais si le QRS est positif en DI et négatif en AVF, il y a ____ axiale gauche. déviation
Ainsi, si le vecteur QRS moyen pointe vers le bas et la gauche du patient, on peut
s'attendre à ce que les complexes QRS en DI et AVF soient essentiellement
_____ (dirigés vers le haut). Et, bien sûr, ils le sont habituellement, puisque
c'est la norme. positifs
Note : on peut également calculer le vecteur pour une portion de QRS (les 0,04 s initiales ou terminales
par exemple), exactement de la même manière que pour le vecteur QRS moyen.
232 Axe
Dérivation I
Sur l'ECG
+
+
QRS isoélectrique
Les déflexions positives et négatives d'un complexe QRS isoélectrique ont une
amplitude égale, mais elles restent généralement petites dans les _____ des
membres. dérivations
!Note: d'abord, localiser le vecteur QRS moyen dans un quadrant d'axe (c'est-à-dire normal, DAG, DAD
et DAD extrême). Ensuite, repérer la dérivation des membres dans laquelle le QRS est le plus isoélectrique,
ce qui permet de localiser plus précisément le vecteur en degrés (axe). L'axe est environ à 90 ° de l'orien-
--
tation de la dérivation la plus isoélectrique. C'est vraiment très facile .. . Page suivante.
1
Axe 233
-90°
Déviation axiale gauche :
Si AVF est le plus isoélectrique, l'axe est à 0°
Si DII est le plus isoélectrique, l'axe est à -30°
Si AYR est le plus isoélectrique, l'axe est à -60°
Si DI est le plus isoélectrique, l'axe est à -90°
., - ..... -- ~----~~--
·-~·······--·--·--·---- .. . .....•....•...
··----·-··············· ---···········
.....•...••..........
Pour les vecteurs à axe normal:
Si AVF est le plus isoélectrique, l'axe est à 0°
Si DIII est le plus isoélectrique, l'axe est à +30°
Si AVL est le plus isoélectrique, l'axe est à +60°
~ +600
Si DI est le plus isoélectrique, l'axe est à +90°
,90'
Pour déterminer la fosition d'un vecteur (axe) plus précisément (c'est-à-dire en degrés),
dans le plan fronta : d'abord, localiser le quadrant d'axe, puis noter la dérivation des
membres dans laquelle le QRS est le plus isoélectrique.
Note : se référer à l'i!Lustration de cette page (et de la page suivante) pour déterminer la position exacte
du vecteur QRS moyen (axe) en degrés. Pour les examens et en « situation réelle», il fout disposer d'une
référence. La précision est bien plus importante que la mémoire. Vous pouvez recopier la page 340; elle
sera la vôtre pour la mise en situation réelle.
Note : révisons. D'abord, localiser le quadrant d'axe approprié. Ensuite, pour déterminer la position
exacte du vecteur (axe), trouver la dérivation où le QRS est le plus isoélectrique. Se référer à l'illustration
quand vous réfléchirez sur les exemples hypothétiques ci-dessous.
Un patient présentant une déviation axiale gauche a un vecteur QRS moyen entre
0 et _ _ degrés (QRS positif en DI et négatif en AVF). Étudier l'illustration. - 90 (ne pas
oublier le signe négatif)
Une jeune femme a un vecteur QRS moyen normal. Si le QRS dans la dérivation
DIII est isoélectrique, son axe électrique est de ___ . Ne pas passer à la page sui-
vante tant que vous ne maîtriserez pas correctement cet exercice. +30 °
234 Axe
-90°
Déviation axiale droite extrême :
Si DI est le plus isoélectrique, l'axe est à -90°
Si AVL est le plus isoélectrique, l'axe est à -120°
Si DIII est le plus isoélectrique, l'axe est à -150°
Si AVF est le plus isoélectrique, l'axe est à -180°
Note: après avoir déterminé le quadrant de l'axe, on note la dérivation des membres ayant le QRS le plus
isoélectrique. *
Prenons le cas d'un patient avec DAD. Vous trouvez que le QRS est isoélectrique
en DII, et l'axe est donc de _ _ __ + 150 °
... le QRS large est également isoélectrique en AVL, et son axe est donc de ___ .
Pour que la dépolarisation ventriculaire se fasse dans cette direction, elle doit avoir
pris naissance dans un foyer (ou une électrode de pacemaker) de l'apex ventriculaire,
et non d'un foyer jonctionnel. Réfléchissez sur ce cas. -120 °
Note: un axe de 180 ° est soit +, soit - selon que le vecteur se localise dans le quadrant DAD ou DAD
extrême respectivement.
* Cela est résumé pour vous dans les feuilles personnelles de référence rapide de la page 340.
Axe 235
Note : le vecteur de l'onde P pointe généralement vers le bas, vers lëlectrode positive du pied gauche du
patient (pour les dérivations inférieures DII, DIII et AVF), et cette onde est généralement positive dans
ces dérivations. Le vecteur de l'onde pointe également vers la gauche, vers lëlectrode positive du bras
gauche du patient (pour les dérivations DI et AVL), faisant apparaître généralement une onde Ppositive
dans ces dérivations. Ainsi, si on note une onde P inversée dans l'une de ces dérivations, il s'agit vraisem-
blablement d'une onde P' dépolarisant vers le haut à partir d'un foyer atrial bas ou d'une dépolarisation
rétrograde se dirigeant vers le haut à partir du nœud AV.
Note : la plupart des ESVproviennent d'un foyer périphérique de la paroi ventriculaire qui dépolarise les
ventricules dans une direction générale allant du bas vers le haut, et elles sont donc essentiellement néga-
tives dans les dérivations inférieures et latérales des membres où QRS est habituellement dirigé vers le haut.
Une exception, les ESV, qui sont essentiellement positives, comme le QRS, dans ces dérivations, provenant
vraisemblablement d'un foyer septal ventriculaire et suivant une voie quasi normale.
236 Axe
Dérivations précordiales
de V1 à V6
0 ;
La sphère est à trois dimensions, et il est donc im_portant de noter la position générale
du vecteur QRS moyen également dans le plan horizontal.
Note : pour déterminer les changements {«rotation ») du vecteur QRS moyen dans le plan horizontal, on
examine les dérivations précordiales.
Note : l'axe peut «dévier» dans le plan frontal, mais on dit que le vecteur «tourne» dans le plan hori-
zontal. C'est une terminologie conventionnelle {universellement acceptée) utilisée dans la communication
et la littérature médicale.
Axe 237
®
--o
f1 -- ----
Électrode
pour dérivation V2
Note : l'électrode pour les dérivations précordiales peut être une poire de succion (ou des électrodes adhé-
sives) que l'on place en différentes positions sur le thorax, pour chacune des dérivations précordiales (ce qui
forme le plan horizontal). Dans chaque cas, l'électrode de succion est positive.
Note : l'enregistrement des dérivations précordiales peut aussi utiliser des électrodes posées sur du gel
conducteur, mais on peut transposer ces données avec cet autre matériel.
238 Axe
/
'
+
/
/+
I
1 + +
1
+ +-
Quand on étudie la sphère de la dérivation V2' on note que la moitié frontale est posi-
tive et la moitié postérieure négative.
Électrode
pour dérivation V 2
Normalement, le QRS est négatif en V2• Ainsi, le vecteur QRS moyen pointe vers
l'arrière, du fait de la position (habituellement) antérieure du ventricule gauche épais.
Mur
Sternum
Note : comme vous Le verrez bientôt, il faut étudier à la fois la dépolarisation et La repofarisation ventri-
culaires dans les dérivations précordiales droites, car elles révèlent de petites modifications du vecteur
induites par des infarctus antérieurs et postérieurs (du ventricule gauche).
Axe 241
V2
Dans les dérivations précordiales, on observe une transition graduelle entre un QRS
globalement négatif en V1 et un QRS globalement positif (dirigé vers le haut) en V6•
Note: rappelez-vous qu'un QRS isoélectrique est à 90 ° du vecteur QRS moyen. Ainsi, un déplacement
(«rotation») du vecteur dans le plan horizontal se manifeste par une modification similaire de la position
du QRS « transitionnel» (isoélectrique) dans les dérivations précordiales. Vous comprendrez et appréhen-
derez mieux cette notion à la lecture de la page suivante.
La rotation du vecteur dans le plan horizontal est décrite comme «vers la droite» ou
« versla ~auche » du patient. Examiner les dérivations précordiales à la recherche du
QRS isoelectrique.
Note: le vecteur peut tourner dans le plan horizontal, sa queue étant ancrée au nœud AV Quand le QRS
isoélectrique (« transitionnel») s'est tourné vers la droite du patient (vers les dérivations V, ou V) on parle
de rotation vers la droite. Mais si on retrouve le QRS transitionnel dans les dérivations précordiales
gauches du patient, V5 ou V,, il y a rotation vers la gauche. Sur le plan anatomique, le cœur ne peut pas
se tourner de façon importante dans le plan horizontal. Mais on sait que le vecteur se déplace vers une
hypertrophie ventriculaire et en s'éloignant d'un infarctus.
Note : dans la littérature ancienne, on peut encore trouver les termes de rotation du vecteur « dans le sens
des aiguilles d'une montre» (signifiant vers la gauche) et« dans le sens inverse des aiguilles d'une montre»
(signifiant vers la droite), dans le plan hori:wntal. Ces termes sont maintenant obsolètes car leur relation
avec une montre est ténue et il en résultait beaucoup d'erreurs.
j Note: veuillez observer la technique simplifiée de détermination de l'axe, à la page 340. Une revue
rapide de la méthode est fournie dans les feuilles personnelles de référence rapide de la page 334.
Chapitre 8
Hypertrophie
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre aux pages 334 et 341.
Hypertrophie
rhypertrophie d'une cavité cardiaque signifie que la paroi musculaire de cette cavité
s'est dilatée et épaissie, dépassant l'épaisseur _ _ _ __ normale
Contraction atrlale
OndeP
La dépolarisation des deux oreillettes est enregistrée à l'ECG sous forme d'une
onde_ p
Les signes de dilatation atriale peuvent être observés au niveau de l'onde P sur
à 12 dérivations. l'ECG
Note: comme l'oreillette se dilate plus qu'elle ne s'hypertrophie, les médecins utilisent le terme de «dilata-
tion atriale ». Pour les ventricules, le terme le plus répandu est« hypertrophie ventriculaire».
246 Hypertrophie
Pour enregistrer la dérivation V1, on place l'électrode juste à droite du sternum, dans
le 4' espace intercostal; l'électrode est alors positionnée juste au-dessus de
l'oreillette
Onde P diphaslque
Une onde comportant une partie positive et une partie négative est dite _ _ __
(deux phases d'onde). diphasique
Londe P diphasique est caractéristique d'une dilatation atriale, mais il nous faut
savoir laquelle des deux _ _ _ _ _ _ est dilatée oreillettes
248 Hypertrophie
composant initial
Si la composante initiale d'une onde P diphasique (en V,) est la plus étendue, il s'agit
d'une dilatation atriale droite.
Si l'onde Pen V, est _ _ __, on sait que l'une des oreillettes est dilatée. diphasique
Une onde P diphasique en V" avec une composante initiale large, souvent en pic,
indique que l'oreillette _ _ _ de ce patient est vraisemblablement plus épaisse
et plus dilatée que la gauche. droite
Note: si la hauteur de l'onde P dans l'une des dérivations des membres excède 2,5 mm (même si elle n'est
composant terminal
* La sténose mitrale (rétrécissement de l'ouverture de la valve mitrale) peut provoquer une dilatation atriale gauche mais l'hyperten-
sion artérielle systémique est la plus souvent en cause.
250 Hypertrophie
QRS en V1
....
s
Étudions maintenant le complexe QRS en V1• Normalement, l'onde S est beaucoup
plus étendue que l'onde R dans cette dérivation.
rt
négatif. Se souvenir qu'une onde de dépolarisation positive se dirigeant vers une électrode positive fait appa-
To• t
raître une déflexion positive à l'ECG. Dans le même ordre d'idée, une dépolarisation sëloignant d'une élec-
1, (
trode positive fait apparaître une déflexion négative.
t, C y I'I' t V n • V'"U V r n z 1)
Hypertrophie 251
Note : en cas d'hypertrophie ventriculaire droite, la paroi du ventricule droit est très épaisse et il y a donc
beaucoup plus de dépolarisations (positives) (et plus de vecteurs) dirigés vers l'électrode positive Vr Il faut
donc s'attendre à ce que QRS en V1 soit plus positif (plus haut) qu'habituellement.
1
L'onde S en V1 est plus petite que l'onde_ au cours de l'hypertrophie ventri-
culaire droite. (Voir figure.) R
252 Hypertrophie
- < ~
i VI V2
d1 V3
~ -
V4
déviation axiale droite (dans le plan frontal) et, dans le plan horizontal, on note une rotation vers la droite
du vecteur (QRS moyen). Visualiser les raisons pour lesquelles ce vecteur (QRS moyen) se déplace, et les
critères deviendront très logiques.
Hypertrophie 253
Hypertrophie
ventriculaire gauche
__a:
l
VI Y2 V3 v4 Y5 VG
La cavité cardiaque dont les parois musculaires sont les plus épaisses est le ventri-
cule _ __ gauche
Profondeur de S
en V1 (mm)
)
VI
Hauteur de R
en v5 (mm)
Vs } Total
Note: la somme de Sen V1 et de R en V5 doit être vérifiée en routine (une observation simple est habi-
tuellement suffisante) pour chaque ECG à 12 dérivations. Mais, pour consigner par écrit l'interprétation
de l'ECG, il faut mesurer et préciser l'amplitude de ces ondes en millimètres.
256 Hypertrophie
r
T
-1- 1
i
+
+
-:-
Onde T inversée
En cas d'HVG, l'onde T inversée descend graduellement puis retourne très rapide-
ment à la _____ , rendant cette onde asymétrique. ligne de base
Hypertrophie 257
Surcharge Surcharge
ventriculaire droite ventriculaire gauche
Note : la surcharge accompagne habituellement une hypertrophie ventriculaire, ce qui est logique,
puisqu'un ventricule qui doit affronter une résistance quelconque (par rétrécissement valvulaire ou hyper-
tension artérielle par exemple) s'hypertrophie pour tenter de compenser cette surcharge.
VI
VI
(onde P)
VI
(onde S+R en V5)
VI
Notez que la dérivation V1 fournit la plus grande part des informations concernant
l'hypertrophie des cavités cardiaques.
Examiner d'abord la dérivation V1, pour voir si les ondes P sont _ _ _ __ diphasiques
Note : on peut maintenant revoir Hypertrophie en se référant aux feuilles personnelles de référence rapide
de la page 341 et en reliant ces données à la méthode simple résumée à la page 334.
Chapitre 9
rinfarctus du myocarde (IM) est dû à une occlusion complète d'une artère coronaire.
La zone infarcie du myocarde devient nécrosée (morte) et ne peut donc plus se dépo-
lariser ni se contracter.
Note : les cavités cardiaques sont remplies de sang, mais la vascularisation propre du myocarde n'est assu-
rée que par les artères coronaires. Une artère coronaire peut se rétrécir progressivement par des dépôts lipi-
diques qui deviennent une plaque d'athérome, située sous /intima tapissant le vaisseau. L'intima peut
finalement se rompre, exposant la plaque au sang contenu dans l'artère. Il y a alors formation immédiate
d'un caillot (thrombus). Le vaisseau, déjà rétréci par la plaque, devient totalement obstrué par le throm-
bus. Instantanément, la wne infarcie du ventricule (non vascularisée) évolue vers la nécrose. Les foyers ven-
triculaires de la wne hypoxique entourant l'infarctus deviennent très irritables et peuvent faire apparaître
des arythmies ventriculaires létales.
Note : l'infarctus du myocarde implique l'occlusion complète d'une artère coronaire, et on peut le dia-
gnostiquer sur l'ECG. Ce dernier précise également quelle est l'artère coronaire (ou une de ses branches)
concernée et peut révéler des blocs de la conduction dus à l'infarctus. Une interprétation minutieuse de
l'ECG permet également de déterminer si un vaisseau coronaire est rétréci, avec baisse de l'apport sanguin
au cœur. Un savoir pratique d'importance vitale. Voyons voir.. .
260 Infarctus
Thrombus obstruant
l'artère coronaire
Zone d'infarctus
Note : bien entendu, les artères coronaires irriguent également le ventricule droit, et on retrouve souvent
une certaine atteinte ventriculaire droite. Mais comme la plupart des conséquences graves sont dues à des
infarctus ventriculaires gauches, l'infarctus du myocarde est habituellement considéré comme portant sur
le ventricule gauche.
Infarctus 261
,,
, ,----- ... . ..
#,
,----- . ... - ,
: ~
,,
1
1
1
••.
••
•
1
Ventricule
•• gauche
••
••
••.
. . . . ... _____ _
1
Le sang est pompé dans toutes les parties de l'organisme par le puissant et épais
ventricule _ _ __ gauche
Note: quand on décrit un infarctus par sa localisation, on parle d'une zone au sein du ventricule gauch~l
Les artères coronaires destinées au ventricule gauche émettent normalement de plus petites branches vers ·
d'autres régions du cœur, ce qui explique qu'un infarctus du ventricule gauche peut englober une petite
portion d'une autre cavité. _j
262 Infarctus
Zone de l'infarctus
(aucune activité électrique)
La zone d'infarctus nécrosée du ventricule gauche (qui n'est plus vascularisée) est élec-
triquement morte et ne peut pas se dépolariser.
Une zone infarcie ne peut pas se dépolariser car ses cellules sont dépourvues d'ap-
port _ _ _ et elles sont nécrosées (fonctionnellement mortes). sanguin
Note: cette zone infarcie nécrosée fait apparaître un silence électrique, alors que le reste du cœur (nor-
malement vascularisé) fonctionne comme habituellement. La région infarcie ne se dépolarise plus et ne se
contracte donc plus, perturbant la fonction musculaire du ventricule gauche. De plus, les foyers ventricu-
laires hypoxiques de voisinage sont souvent à l'origine d'arythmies ventriculaires sévères.
Infarctus 263
Infarctus
• Ischémie
• Lésion
• Nécrose
Note: la nécrose (mort) d'une région ventriculaire fait apparaître des cellules myocardiques mortes qui ne
peuvent pas se dépolariser.
Le terme hypoxie signifie baisse d'oxygène; dans le cœur, elle est habituellement due
à une ischémie qui littéralement signifie baisse de l'apport _ _ _ (diminution du
débit sanguin). sanguin
Note : ischémie, lésion et nécrose doivent tous trois être présents pour porter Le diagnostic d'infarctus du
myocarde. L'interprétation de routine de l'ECG comporte une recherche de ces critères d'infarctus.
264 Infarctus
Ischémie
L'ischémie (baisse de l'apport sanguin) se caractérise par une inversion des ondes T.
Ischémie signifie baisse de l'apport ___ (par les artères coronaires); la zone
ischémique est à la périphérie de l'infarctus. sanguin
Le signe caractéristique de l'ischémie est l'onde T ____ . Elle peut varier d'une
inversion modérée à une onde T profondément inversée. inversée
Note : l'ischémie cardiaque seule peut foire apparaître une douleur thoracique appelée angor qui s'ac-
compagne habitueffement d'une inversion transitoire de l'onde T
Infarctus 265
Ischémie
I 1
+ r- 'T , t-
+ L
j.
,- 1-
,- i
.. + +
l
Note: dans tout ECG que l'on examine, il faut rechercher une inversion des ondes I Comme les dériva-
tions précordiales sont les plus proches des ventricules, Les modifications de l'onde T sont plus marquées dans
ces dérivations. Toujours aller de ~ à V6 (et examiner les dérivations des membres) pour rechercher une
inversion des ondes Tet déterminer ainsi s'il existe une baisse du débit sanguin coronaire.
L'onde T ischémique est à la fois inversée et _ _ __, c'est-à-dire que les côtés
droit et gauche de l'onde T inversée sont des images en miroir. symétrique
Note: chez l'adulte, des ondes T plates (inexistantes) ou une inversion minime des ondes Test une variante
possible dans une dérivation des membres (plan frontal). Toutefois, toute inversion de l'onde T dans Les
dérivations de V2 à V6 est considérée comme pathologique. Une inversion marquée de l'onde T dans les déri-
vations V2 et Vy caractéristique du syndrome de Wellens, doit faire rechercher une sténose de l'artère
interventriculaire antérieure.
266 Infarctus
ST sus-décalé
Sus-décalage de ST
Note: une fois le diagnostic dïnfarctus porté, il est important de déterminer s'il vient juste de survenir et l
nécessite un traitement immédiat ou s'il est ancien, existant parfois depuis plusieurs années.
_J
Le ___ ST s'élève au-dessus de la ligne de base en cas d'infarctus aigu, ce qui
constitue en fait le signe ECG le plus précoce d'un infarctus. Avec le temps,
1
le segment ST retourne vers la ligne de base. segment
Note : en cas de sus-décalage de ST sans onde Q associée, il peut s'agit d'un infarctus sans onde Q, qui
est habituellement un petit infarctus pouvant laisser présager un infarctus plus étendu imminent. Des alté-
rations significatives de ST nécessitent des études des enzymes et un suivi étroit.
Note : un anévrisme ventriculaire (bombement vers l'extérieur de la paroi d'un ventricule) peut f;ire
apparaître un sus-décalage persistant du segment ST dans la plupart des dérivations précordiales; toute-
l
fois, dans ce cas, le segment ST ne retourne pas à la ligne de base au cours du temps. La péricardite (deux
pages suivantes) fait apparaître un sus-décalage du segment ST particulier qui peut également soulever
l'onde Thors de la ligne de base.
268 Infarctus
Syndrome de Brugada
• Aspect de BBD du QRS, avec sus-décalage de ST de V1 à V2.
• Arrêt cardiaque brutal (en l'absence d'obstruction coronaire).
Le syndrome de Brugada est une affection héréditaire pouvant provoquer une mort
subite chez des sujets ne souffrant pas de maladie cardiaque. Il se caractérise par un bloc
de branche droit avec sus-décalage de ST dans les dérivations de V1 à V3' Il faut le
rechercher; cette affection n'est pas rare.
Note: le syndrome de Brugada est une affection familiale due à un dysfonctionnement des canaux sodiques
(Na·) cardiaques. La prophy'4xie des arythmies létales est la pose d'un défibrillateur implantable, afin de
traiter immédiatement tout arrêt cardiaque (habituellement fibrillation ventriculaire).
Note: ce syndrome est responsable de près de la moitié des morts subites chez des sujets jeunes et sains, sans
atteinte structurelle du cœur.
Infarctus 269
Péricardite
ST sus-décalé ST et T au-dessus
de la ligne de base
Note: la péricardite est une inflammation de la membrane (péricarde) qui entoure le cœur. Elle peut être
due à un virus, une bactérie, un cancer ou d'autres affections inflammatoires, dont l'infarctus du
myocarde.
Note : les aspects montrés dans l'illustration de gauche sont habituellement constatés dans les dérivations
où le QRS est habituellement essentiellement négatif(comme les dérivations précordiales droites). L'aspect
montré à droite s'observe surtout quand le QRS est essentiellement positif(comme les dérivations latérales
et inférieures des membres). On note parfois des ESV
270 Infarctus
+
+ • Infarctus
i + + sous-endocardique
1 1
f- + + t j.
+ t l- +
• Épreuve d'effort
positive
•-
l-
+ + +
t +
1
+ +
• Digitaliques
r t ~
-I. ; ~
i ~
-
Note : au cours d'une crise d'angor*, le segment ST peut être temporairement sous-décalé. l
Un infarctus sous-endocardique, lésion qui ne s'étend pas sur toute l'épaisseur de
la paroi ventriculaire ____ , déprime le segment ST. gauche
lnfarctus sous-endocardique
ST (plat)
sous-décalé
Note: l'infarctus sous-endocardique, un type «d'infarctus sans onde Q», ne porte que sur une petite wne
du myocarde, juste sous le revêtement endocardique. L'infarctus du myocarde classique est dit transmural,
c'est-à-dire que toute l'épaisseur de la paroi ventriculaire gauche est concernée par l'infarctus. Même si
l'infarctus sous-endocardique ne porte que sur une petite zone du myocarde, il doit être considéré comme
un IM vrai nécessitant des soins appropriés. Un IM sous-endocardique peut s'agrandir ou s'étendre et
devenir menaçant.
Note: tout patient présentant un sous-décalage de ST (ou sus-décalage), notamment persistant, doit faire
l'objet d'un bilan immédiat et complet, comportant le dosage des enzymes cardiaques.
272 Infarctus
j. +
t J
t
t
OndeQ
Infarctus!
1 Note : l'onde Q est la première déflexion vers le bas du complexe QRS, et elle n'est jamais précédée d'une
autre déflexion dans le complexe. Dans le QRS, s'il existe une onde positive, même une petite pointe,
avant l'onde descendante, cette dernière est une onde S (et l'onde vers le haut qui la précède est une
onde R).
- - _ _J
Pour faire apparaître une petite onde_ non significative dans ces dérivations. q
Note : cette dépofarisation médio-septa!e est brève car Le système de conduction ventriculaire, efficace,
transmet rapidement La dépofarisation vers la surface endocardique des deux ventricules. Cette dépolari-
sation est si brève qu'e!Le ne donne qu'une petite onde q de moins de 0,04 s. Les ondes q non significatives
mesurent, par définition, moins de 1 mm (elfes durent moins de 0,04 s).
274 Infarctus
Ondes Q pathologiques
largeur 1 mm
ou
1 de la hauteur
3 de QRS
Une onde Q significative mesure au moins un petit carré (0,04 s) ou un tiers de I' am-
plitude totale du QRS. Les ondes Q significatives témoignent de la nécrose d'un infarc-
tus du myocarde.
Une onde Q significative mesure un petit carré (1 mm) ou plus et dure donc _ _ s
ou plus. 0,04
Un critère ancien mais encore retenu d'une onde Q significative est que celle-ci ait
une amplitude (en hauteur et profondeur) _ _ _ _ de la totalité du complexe
QRS. d'un tiers
Infarctus 275
II
Quand on interprète un tracé ECG, il faut repérer les dérivations où il existe des
ondes Q significatives. Ne pas tenir compte de la dérivation AYR. Ne retenir que les
dérivations qui correspondent aux parties latérale, inférieure et précordiale.
Note : ne pas tenir compte de la dérivation AVR qui est positionnée de telle sorte que les données que l'on
en tire pour les ondes Q ne sont pas fiables. AVR est comme la dérivation DII vue de haut en bas, et les
larges ondes Q observées en AVR sont en fait les ondes R inversées de DII. Même si vous ne comprenez pas
la logique qu'il y a derrière l'aspect trompeur des ondes Q en AVR, ne perdez pas de temps avec cette déri-
vation pour rechercher des signes d'infarctus.
Quand vous examinez un tracé, soit une bandelette longue soit un montage,
annotez les _ _ _ _ dans lesquelles vous trouvez des ondes Q* significatives, un
sus-décalage du segment ST (ou sous-décalage) et des ondes T inversées. dérivations
• Pour un compte rendu complet, il faut noter également les ondes q non significatives.
276 Infarctus
La conduction dans les fibres de Purkinje est si rapide que la dépolarisation débute pra-
tiquement simultanément dans toutes les surfaces tapissant le ventricule gauche. Ainsi,
elle passe de l'endocarde à l' épicarde dans tous les territoires ventriculaires à la fois.
Note: la dépolarisation s'éloignant d'une électrode positive fait apparaître une onde négative (dans ce cas
une onde Q) à l'ECG.
l
Note :prenez votre temps et visualisez le contenu de chaque phrase à la lecture.
Infarctus antérieur
Des ondes Q en VI' V2, V3 et V4 témoignent d'un infarctus antérieur. I.:infarctus figuré
dans l'illustration est aigu, car on retrouve un sus-décalage de ST dans ces quatre déri-
vations.
Note : les électrodes précordiales sont placées essentiellement vers l'avant, ce qui constitue un bon moyen
mnémotechnique pour se rappeler les dérivations des infarctus antérieurs.
Note : la portion antérieure du ventricule gauche englobe une partie du septum interventriculaire. Selon
certains cardiologues, quand il apparaît des ondes Q isolées en V, et V2, l'infarctus concerne aussi le
septum, et on parle alors d'infarctus antéroseptal. De même, des ondes Q isolées en V3 et V4 (dérivations
précordiales plus latérales) représentent un infarctus antérolatéral. Se souvenir que l'on peut normalement
observer des ondes q (non significatives) en V5 et V6.
Note: statistiquement, les infarctus antérieurs sont de mauvais pronostic mais, par chance, un traitement
immédiat par thrombolytiques ou par angioplastie avec pose de stent a notablement augmenté la survie.
Infarctus 279
Dérivations
«latérales »
DI erAVL
L'électrode positive utilisée pour enregistrer les dérivations latérales des membres, DI
et AVL, est placée sur le bras gauche. L'électrode positive utilisée pour enregistrer les
dérivations inférieures des membres, DII, DIII et AVF, se situe sur le pied gauche.
Les dérivations latérales des membres sont DI et AVL; elles sont enregistrées par une
____ positive du bras gauche. électrode
Les dérivations inférieures sont DII, DIII et AVF; elles sont enregistrées par une
électrode positive placée sur le ___ gauche. pied
Note : oui, il était nécessaire de faire figurer cette page ici. vous comprendrez pourquoi dans quelques
secondes.
280 Infarctus
Infarctus latéral
DI AVL
S'il existe des ondes Q dans les dérivations latérales DI et AVL, il y a infarctus latéral.
Note: une dépolarisation qui sëfoigne d'une électrode positive enregistre une onde négative (dans ce cas
une onde Q) à l'ECG.
Au cours d'un infarctus latéral, l'électrode positive du bras gauche ne capte que les
vecteurs initiaux «s'éloignant» provenant de la paroi opposée (septale) et elle enre-
gistre donc une onde Q dans les _____ latérales DI et AVL. dérivations
En cas d'infarctus latéral, les ondes Q apparaissent dans les dérivations latérales, soit
DI et _ _ ; les ondes Q sont engendrées par les vecteurs initiaux «s'éloignant»
enregistrés par l'électrode positive du bras gauche, à travers le vide de l'infarctus
nécrotique latéral. AVL
~ te: on pourrait abréger infarctus lat~~/ en IL que l'on diagnostique sur Les dérivations DI et AVL. J
Infarctus 281
Infarctus inférieur
t r r
i •
f-t:..+.-+-.+,
Note: la dépolarisation qui s'éloigne d'une électrode positive enregistre une onde négative (dans ce cas une
l onde Q) à l'ECG.
La paroi inférieure du ventricule gauche s'appuie sur le diaphragme, d'où l'autre
appellation «d'infarctus diaphragmatique» parfois utilisée à la place «d'_ _ __
inférieur». infarctus
Dans l'infarctus inférieur, les vecteurs «dirigés vers» étant absents, l'électrode
positive du pied gauche ne détecte que les vecteurs initiaux «s'éloignant» issus
de la paroi opposée, et elle enregistre donc une onde Q dans les _ _ _ __
inférieures DII, DIII et AVE dérivations
Un infarctus inférieur se manifeste par des ondes Q significatives dans les dériva-
tions inférieures DII, DIII et __ . Les ondes Q sont engendrées par les vecteurs
initiaux «s'éloignant» enregistrés par l'électrode positive du pied gauche, à travers
le vide de l'infarctus nécrotique inférieur. AVF
1- ;ote: des données autopsiques montrent que près d'un tiers des infarctus inférieurs incluent également des l
portions du ventricule droit.
282 Infarctus
Ventricule gauche
Note: on peut décrire la dépolarisation ventriculaire comme allant de /endocarde (revêtement interne)
vers /ëpicarde (surface externe).
Note : un infarctus postérieur aigu du ventricule gauche aurait un aspect exactement opposé à celui de
l'infarctus antérieur aigu, car les parois antérieure et postérieure du ventricule gauche se dépolarisent dans
des directions opposées. Ce point est expliqué en page suivante.
284 Infarctus
Dérivation V1 ou Vz
r
'+- +- l
Dans l'infarctus postérieur aigu, on note une grande onde R (l'opposé d'une onde Q)
en VI et v2'
Note : en VP une onde Q retournée de haut en bas ressemblerait à une onde R (et, comme vous vous en
souvenez, les ondes R en V1 sont normalement très petites).
Linfarctus postérieur aigu fait apparaître des ondes Q dans les dérivations précor-
diales et les segments ST sont _ _ _ __ sous-décalés
Note: comme la paroi postérieure du ventricule gauche se dépolarise en direction opposée de la paroi anté-
rieure, un infarctus aigu de la paroi postérieure fait apparaître un sous-décalage de ST en V1 ou V.?
286 Infarctus
Pour résumer, l'infarctus postérieur aigu se caractérise par une grande onde R et un
sous-décalage de ST en V, ou V2 (parfois même V3).
Note : toujours être circonspect devant un sous-décalage de ST dans les dérivations préc01diales droites, car
il peut témoigner d'un infarctus postérieur aigu. Si vous ne vous souvenez pas des causes des sous-décalages
de ST, revenir à la page 270. Par exemple, le diagnostic «d'infarctus sous-endocardique antérieur» (pos-
sible devant un sous-décalage de ST dans les dérivations précordiales, voir page 271) ne doit être évoqué
qu'avec grande prudence, car ce décalage de ST peut en fait être dû à un infarctus postérieur aigu vrai.
Infarctus 287
Transillumination inverse
Test du miroir
Note :pour chaque test, ne pas omettre de retourner le tracé. Ensuite, le présenter devant un miroir pour
le test du miroir; pour la transi!lumination inverse, le placer devant une Lumière intense, afin de visua-
liser l'ECG par le dos.
288 Infarctus
Chercher toujours
en V1 ou en V2
Sus-décalage de ST et ondes Q
(infarctus antérieur)
Les infarctus postérieurs sont sévères, mais on peut facilement ne pas les détecter.
Lors d'une interprétation de routine d'un ECG, examiner tout particulièrement les
dérivations V1 et_ pour détecter des signes d'infarctus.
Note : les altérations de ST en V1 et V2, sont toujours significatives et importantes.. . tant les sus- que les
sous-décalages.
Note : et souvenez-vous de l'importance de l'inversion des ondes T dans toutes les dérivations.
Infarctus 289
BDB gauche
+-++
d'un infarctus
en cas
de BDB gauche?
R,R' en V6
Le diagnostic ECG d'un infarctus n'est généralement pas valable en cas de bloc de
branche gauche.
Dans le bloc de branche gauche, le ventricule gauche (en général la principale cavité
cardiaque siège d'infarctus) se dépolarise après le ventricule ___ . droit
1
endroit quelconque du complexe QRS. Dans ces circonstances, il est difficile de
détecter des ondes Q significatives. complexe
Note : il existe toutefois une exception. Les ventricules droit et gauche partagent le septum interventricu-
laire. Un infarctus de la région du septum concerne alors aussi le ventricule droit, qui se dépolarise en pre-
mier en cas de BDB gauche. Il apparaît alors des ondes Q au début du QRS large. Ainsi, même en
présence d'un BDB gauche, les ondes Q dans les dérivations précordiales peuvent faire évoquer (mais non
confirmer) un infarctus septal (antérieur).
290 Infarctus
Postérieur
grande onde R en Vi',Vz·,
peut être Q en V6 Latéral
test du miroir Qen DI etAVL
Antérieur
Q en VI', V2•,V3
Inférieur ou V4
Qen DII, DIII
etAVF
Il est important de localiser un infarctus, car de cette localisation peuvent dépendre les
modalités thérapeutiques et le pronostic.
Note : un infarctus peut concerner plus d'une zone du ventricule gauche. Un infarctus peut être très
ancien, alors qu'un autre est très récent (aigu). Il faut donc corréler le sus-décalage avec les dérivations
adéquates à la fois pour localiser et déterminer l'ancienneté d'un infarctus donné. Si on retrouve un sus-
décalage de ST sans onde Q il faut éliminer un «infarctus sans onde Q».
Note: des zones isolées d'ischémie (inversion de l'onde T) ou un sus-décalage de ST sans onde Q (dans les
infarctus sans onde Q) peuvent également être «localisés» en se référant aux mêmes critères de localisation.
Infarctus 291
Artère coronaire
gauche
Artère coronaire
droite Circonflexe
lnterventriculaire
antérieure
• L'artère pulmonaire a été «chirurgicalement» excisée dans cette illustration pour montrer l'origine des artères coronaires à la base
de l'aorte.
292 Infarctus
Infarctus latéral
Infarctus antérieur
Infarctus
ilj
postérieur
v, ~gu
Les infarctus postérieurs vrais sont généralement dus à une occlusion de l'artère coro-
naire droite ou de l'une de ses branches.
Note: on a longtemps pensé que l'artère coronaire droite ne jouait qu'un rôle mineur dans la vasculari-
sation du cœur. Des techniques sophistiquées de cathétérisme cardiaque et d'angiographie coronaire ont
montré que l'artère coronaire droite vascularise habituellement le nœud SA, le nœud AV et le faisceau de
His. Il n'y a rien d'étonnant à ce que les infarctus postérieurs s'accompagnent souvent d'arythmies sévères.
Les soignants avisés traitent les infarctus postérieurs avec préoccupation et respect.
294 Infarctus
Infarctus inférieur
ou
Note: la «dominance» coronaire droite ou gauche détermine quelle artère coronaire est la principale source
de vascularisation de la base du ventricule gauche. La dominance coronaire droite est de loin la plus
fréquente chez l'Homme.
Infarctus 295
/~'~:;~;: t
Les hémiblocs sont décrits dans ce chapitre (Infarctus) car ils sont fréquents au cours
des infarctus et de la baisse concomitante de la vascularisation de l'une des deux divi-
sions de la branche gauche du faisceau.
Les hémiblocs sont des blocs des divisions antérieure ou postérieure de la branche
____ du faisceau. gauche
Cartère coronaire gauche émet également une quantité variable de ramifications vers
la division postérieure de la _ _ _ gauche du faisceau. branche
Note: le facteur clépour connaître les hémiblocs est de comprendre qu'un infarctus peut être dû à l'occlusion
d'un vaisseau sur l'une quelconque des nombreuses localisations possibles, et donc engendrer plusieurs
variétés de blocs du système de ramification du faisceau. Il peut s'agir de blocs uniques du faisceau ou de
ses divisions, ou d'une association de ces blocs épargnant une ou plusieurs branches. Une obstruction
coronaire incomplète peut être responsable de blocs intermittents.
* N'oublions pas que le nœud SA est habituellement sous la dépendance de l'artère coronaire droite.
Infarctus 297
Hémibloc antérieur
En cas d'hémibloc antérieur pur, le QRS n'est élargi que de 0, 10 à 0, 12 s, mais l'as-
sociation à d'autres blocs du système de ____ du faisceau majore cet élargis-
sement de QRS. branches
Hémibloc antérieur
:_i'],~,,,,
; : : :t j~::
'•' " - 1r
.
~:. .: !
. .:.
Vz
Si, en cas d'infarctus antérieur aigu, il existe une déviation axiale de la normale
vers - 60 °, il faut suspecter un ____ antérieur (et rechercher un Q1S3). hémibloc
Mais si une déviation axiale gauche survient au cours d'un infarctus inférieur, ne pas
en tirer de conclusions rapides! Un infarctus inférieur peut provoquer une dévia-
tion axiale gauche, et un hémibloc ____ peut ne pas être en cause. antérieur
Infarctus 299
Hémibloc antérieur
+ Bloc de branche droite
Note: ne pas oublier que l'artère interventriculaire antérieure vascularise également la branche droite du
faisceau, un infarctus antérieur pouvant alors s'accompagner d'un bloc de branche droit, en fonction de
la localisation de l'occlusion.
Dans le bloc de branche droit, le vecteur QRS moyen reste dans l'éventail des
1
valeurs normales ou présente une ____ axiale droite minime. déviation
Hémibloc postérieur
L'hémibloc postérieur pur isolé est rare car la division postérieure est courte, épaisse
et comporte souvent une vascularisation double. Voir la figure de la page 296.
Les hémiblocs postérieurs font apparaître une _____ axiale droite due aux
forces de dépolarisation tardives, non opposées, dirigées vers la droite. déviation
Hémlbloc postérieur
ll '
.
Il ne faut pas négliger un hémibloc postérieur, et tous les infarctus inférieurs doivent
être étudies afin âe l'éliminer.
Un infarctus latéral, qu'il soit récent ou ancien, peut déterminer une déviation
axiale droite que l'on peut confondre avec un hémibloc postérieur. Devant un IM
____ , le diagnostic ECG d'hémibloc postérieur est équivoque. latéral
S'assurer, par l'anamnèse et sur des ECG antérieurs, qu'il n'y a pas de déviation
1
axiale droite due à une corpulence mince («cœur vertical»), d'hypertrophie ventri-
culaire ____ ni d'affection pulmonaire. droite
Note: l'hémibloc postérieur n'est pas anodin et son association à un bloc de branche droit peut s'avérer très
dangereuse, de par sa tendance à évoluer vers des blocs AV.
Important! Les blocs AV se réfèrent aux« blocs atrioventriculaires», c'est-à-dire à un bloc entre la dépo-
larisation atriale et la dépolarisation ventriculaire, ce qui nous fait souvent évoquer un bloc dans le nœud
AV ou dans le faisceau de His. Toutefois, des blocs simultanés des deux branches du faisceau peuvent inter-
rompre la conduction AV. De même, un bloc de branche droit accompagné de blocs simultanés des deux
1ivisions de la br~nche gauche du faisceau peut faire apparaître un bloc de la conduction AV. Réfléchir un
mstant sur ce pomt.
302 Infarctus
RAD
Post -
Oui, vous pouvez voir une fourmi dans le quadrant de la déviation axiale gauche,
moyen mnémotechnique pour déviation axiale ~auche faisant évoquer un hémibloc
antérieur (ant = fourmi en anglais). Et il y a un signe «rad» (abréviation pour «radia-
tion») sur un poteau («post» en an~lais) qui représente une déviation axiale droite
(Bjght Axis Qeviation) évocatrice d un hémibloc postérieur. Je ne sais pour quelle
raison, mais cette illustration stupide vous restera à l'esprit
Le déplacement d'un axe normal vers une déviation axiale droite (souvenez-vous du
«poteau rad») est caractéristique d'un ____ postérieur. hémibloc
Le déplacement d'un axe normal vers une déviation axiale gauche (enlevez ce@#&!
insecte de la figure!) est caractéristique d'un ____ antérieur. hémibloc
Infarctus 303
Blocs blfasclculalres
Note : autrefois, faisceau ne se référait qu'aux branches droite et gauche. Dorénavant, pour éviter toute
confusion en cas d'association de blocs (hémibloc + bloc de branche par exemple), on utilise un terme plus
englobant, bloc «fasciculaire » pour décrire un bloc de branche avec un hémibloc.
Note: « bloc « bifasciculaire » signifie que deux faisceaux sont bloqués. Un hémibloc antérieur associé à un
hémibloc postérieur a la même présentation clinique qu'un bloc de branche gauche. Ainsi, un bloc
bifasciculaire se réfère généralement à un bloc de branche droit associé à un bloc soit de la division anté-
rieure, soit de la division postérieure (de la branche gauche).
Note: un bloc des branches à la fois droite et gauche est un bloc AV complet, tout comme l'est un BDB
droit avec un bloc des divisions antérieure et postérieure (de la branche gauche). Le bloc AV complet est
une affection grave car il ne reste qu'un foyer ventriculaire pour I ente ment entraîner les ventricules...
si lentement qu'il apparaît souvent des syncopes (liberté des voies aériennes Oengageant le pronostic vital.
Note : quand les blocs de branche ou les blocs fasciculaires sont intermittents, ils n'apparaissent pas en
permanence sur le moniteur ou le tracé ECG, mais occasionnellement.
304 Infarctus
Bloc intermittent
Par chance, les associations des blocs (fasciculaires) sont souvent intermittentes, ren-
dant leur diagnostic relativement facile. Des modifications intermittentes de l'axe de
QRS (comme un QRS dirigé vers le haut passant transitoirement vers le bas) témoi-
gnent habituellement d'un hémibloc intermittent, et un rythme régulier avec élargis-
sement transitoire du QRS d'un BOB intermittent.
Il peut exister un bloc intermittent dans plus d'un faisceau chez un même patient,
faisant apparaître diverses modifications transitoires de l'axe de ___ (hémibloc
intermittent [antérieur ou postérieur]) ou ... QRS
Note: tout comme une ampoule défaillante qui scintille occasionnellement, les faisceaux pathologiques peu-
vent être le siège de blocs intermittents. Comme pour l'ampoule défaillante qui finit par «griller», les blocs
fasciculaires intermittents laissent souvent présager d'un bloc permanent imminent du faisceau. S'il existe
un bloc préexistant permanent d'un autre faisceau, le bloc fasciculaire intermittent peut constituer une
alarme (le seul avertissement!) de la survenue d'un bloc complet imminent (c'est pourquoi cette page
débute par les mots« Par chance»). Dans la plupart des cas, l'existence d'un bloc permanent plus d'un bloc
intermittent est une indication à la pose d'un pacemaker artificiel.
* Il est important et difficile de différencier un hémibloc antérieur et postérieur, ainsi que les blocs de branche intermittents droit ou
gauche. Vous savez déjà comment le faire, mais une petite révision ne sera pas de trop.
Infarctus 305
Blocs Intermittents
... Intéressant les trois branches
Note : si tous les faisceaux sont en permanence bloqués, à l'exception d'un seul qui présente un bloc inter-
mittent, on obtient un aspect de Mobitz intermittent (non-conduction occasionnelle dans les ventricules).
Si cet aspect de Mobitz devient plus fréquent dans le tracé ou si s'installe un Mobitz continu 2: 1 ou, pire
encore, s'il existe un rapport en permanence élevé d'un bloc de Mobitz, il est très vraisemblable qu'un bloc
AV complet soit imminent et il faut alors poser un pacemaker implantable. Le savoir et la prudence sau-
vent des vies.
Attention! En présence d'un Mobitz, chaque cycle dépourvu de son QRS comporte une onde P régulière
et ponctuelle, mais jamais une onde P' prématurée (voir note page 128). Cette distinction est capitale!
-----
-----
- ----
.
--- -----~- ..
- --
-----
- --
-----
------
Note : le traitement médical des arythmies change avec le temps, et il en est de même des indications des
pacemakers artificiels, de !'angioplastie avec stent, des pontages coronaires et du traitement thrombolytique.
Suivre l'évolution des standards dans votre entourage médical, lisez les publications et toujours connaître
les bases.
Note : la valeur d'un ECG est multipliée plusieurs fois quand on dispose de tracés antérieurs - essayez de
les obtenir le plus rapidement possible!
Note: revoir Infarctus en se référant aux feuilles personnelles de référence rapide des pages 342 et 343 et,
une fois de plus, réviser votre méthode simplifiée (page 334).
308 Infarctus
1 Fréquence
2 Rythme
3 Axe
4 Hypertrophie
5 Infarctus
Note : dans le stress d'une urgence, vous pouvez être tentés de rechercher d'emblée des ondes Q En ne
-
suivant pas la routine, vous manquerez inévitablement des informations diagnostiques importantes
informations nécessaires à une bonne prise en charge du patient. Gardez la tête froide et interprétez
Note :jetez un œilfinal à la page 334 et revoyez chaque étape de toute la méthode. Ensuite (s'il vous plaît),
revoyez lentement toutes les pages concernant les PQRS, de 334 à 343. Mais, avant de refermer ce livre,
r vous trouverez des informations très utiles dans le chapitre Divers. C'est le suivant. Non, vous n'avez pas
encore fini.
Chapitre 10
Divers
Avant de commencer, voir le résumé de ce chapitre aux pages 344 à 346.
Pathologies diverses
• Pulmonaires
• Électrolytes
• Médicaments
• Pacemakers artificiels
• Transplantations cardiaques
Les effets ci-dessus sont fréquents mais pas nécessairement diagnostiques de certaines
affections ou situations pouvant faire apparaître des modifications reconnaissables
à l'ECG.
Note: certains effets peuvent être reconnus d'après leur aspect caractéristique sur l'électrocardiogramme ou
sur les moniteurs cardiaques. Pour La plupart des affections décrites dans ce chapitre, les signes électro-
cardiographiques nous préviennent simplement d'avoir conscience des affections existantes, d'une patho-
logie donnée et d'effets de médicaments ou d'électrolytes. Mais pour confirmer votre suspicion, vous devez
revoir les antécédents médicaux, effectuer un examen clinique complet et obtenir les examens complé-
mentaires appropriés. Le diagnostic ne se fonde que rarement sur les seules données électrocardiographiques,
mais leur valeur est toutefois exceptionnelle.
310 Divers
Syndrome de Brugada
• BOB droit avec sus-décalage
de ST en V1, V2 et V3 (voir page 268).
• Risque d'arythmies fatales.
Syndrome de Wellens
Inversion nette des ondes T en V 2 et V 3.
• Sténose de l'artère coronaire
interventriculaire antérieure.
Syndrome du QT long
Intervalle QT de plus de la moitié d'un cycle cardiaque.
• Prédispose aux arythmies ventriculaires.
Chacun de ces syndromes graves est facilement détecté chez des patients relativement
asymptomatiques. l.:examen de routine de tous les ECG à la recherche de ces signes
apfaremment anodins permet d'éviter un décès inévitable. Le traitement convention-
ne offre au patient une longévité raisonnable. La satisfaction de sauver une vie
humaine sera la récompense de votre vigilance.
Il existe six formes (héréditaires) de syndrome du QT long; ces patients sont expo-
sés à des arythmies ventriculaires dangereuses. Un long intervalle QT excède la
moitié du cycle _ _ __ cardiaque
Note : si un lecteur de ce livre se familiarise et recherche en routine des signes diagnostiques importants,
il servira immensément l'humanité. Un coup d'œil sur les dérivations précordiales droites et l'observation
de l'intervalle QT suffisent.
Divers 311
DI
DII
DIII
* On note aussi un faible voltage dans toutes les dérivations en cas d'hypothyroïdie et de péricardite constrictive chronique.
312 Divers
Embolie pulmonaire
Embol
• Grande onde Sen DI
• Sous-décalage
deSTenDII
Dans l'embolie pulmonaire, on note habituellement une onde S large en DI, et une
onde Q et une onde T inversée en DIII (S 1~1 3)*.
Note: remarquer la tendance caractéristique vers une déviation axiale droite (DI).
* Ne soyez pas surpris par l'onde T inversée dans le texte imprimé. C'est un très bon outil mnémotechnique, même si l'éditeur ne
l'apprécie guère.
Divers 313
Embolie pulmonaire
On reconnaît l'existence d'un bloc de branche droit par le R,R' dans les dérivations
_ _ _ _ droites.
1
précordiales
Note: parfois, le bloc de branche droit est« incomplet» (QRS de largeur normale mais présence de R,R').
314 Divers
Potassium
hyper K+
pasâe~
QRS élargi
Modérée Extrême
Note : l'ion potassium (K·) joue un rôle extrêmement important en électrophysiologie cardiaque. La
gamme de concentration plasmatique de K' est très étroite. Dans le vocabulaire médical, on ajoute le suf
fixe -émie après le nom d'un ion pour désigner sa présence dans le sang... mais cela sonne mal avec «potas-
sium». On prononce donc verbalement son symbole chimique, K, et on ajoute les préfixes «hyper » pour
augmentation et « hypo » pour diminution par rapport à la valeur normale. On comprend donc mainte-
nant hyper- et hypo-kaliémie (au fait, c'est vrai, on écrit «kaliémie»). Cela pourra vous aider, ainsi que
certains de vos amis qui peuvent être perplexes ...
Potassium
hypo K+
Modérée Extrême
Note :je me représente toujours l'onde T comme une tente qui abrite les ions potassium. Quand le potas-
sium augmente, la tente fait un pic vers le haut, alors que sa hauteur diminue quand le potassium s'abaisse.
En cas d'hypokaliémie, une onde_ apparaît. Cette onde devient plus prononcée
quand la perte de potassium s'aggrave. U
Note : le potassium n'est pas que « un des électrolytes plasmatiques». Il joue un rôle majeur dans la repo-
larisation et pour maintenir un potentiel de repos précis. Une baisse du potassium rend les foyers ventri-
culaires extrêmement irritables. En fait, une hypokaliémie peut déclencher des torsades de pointes et des
1
tachyarythmies ventriculaires dangereuses. Enfin, l'hypokaliémie majore les effets toxiques des surdoses de
digitaliques.
316 Divers
Calcium
Note: l'intervalle QT est mesuré du début du complexe QRS à la fin de l'onde I Normalement, l'inter-
valle QT doit être moins de la moitié de la longueur du cycle.
\
\
+-+- .
.
-
' -~-""
Imprégnation
digitalique
Les digitali~ues font apparaître une courbe graduelle, vers le bas du segment ST, pour
lui donner I aspect de la moustache de Salvador Dali. Noter que la partie la plus infé-
rieure du segment ST se situe sous la ligne de base.
Les digitaliques font apparaître une courbe unique, graduelle, vers le bas du segment
__ ; c'est la classique «imprégnation digitalique». ST
Note: pour identifier l'aspect classique de l'imprégnation digitalique, il faut examiner une dérivation ne
présentant pas d'onde S. La portion inférieure de l'onde R sëpaissit graduellement quand elle s'incurve vers
le bas dans le segment ST, qui est habituellement sous-décalé. La partie descendante de l'onde Ra une pente
courbe, douce qui se mêle graduellement avec le segment ST sous-décalé. Recherchez-le la prochaine fois
que vous verrez un patient traité par digitaliques.
Note : la digitaline à dose thérapeutique a un effet parasympathique. En rythme sinusal, elle ralentit la
fréquence de décharge du nœud SA, la conduction à travers le nœudAV et inhibe également la récepti-
vité du nœud AV à des stimulus multiples. Un moins grand nombre de stimulus atteignant les ventricules
1
(effet nécessaire en cas de flutter atrial et de fibrillation atriale), on obtient une fréquence de réponse ven-
triculaire plus efficace et plus physiologique. La digitaline a une marge d'efficacité très étroite et, si on
dépasse son seuil thérapeutique, il peut en résulter de nombreux effets indésirables. Voir les deux pages
suivantes.
318 Divers
Surcharge digitalique
• Blocs SA
• Blocs AV
Un surdosage en digitaline tend à induire une grande variété de blocs AV, voire même
un bloc sinusal (SA).
Note: les foyers supraventriculaires (notamment atriaux) sont particulièrement sensibles aux digitaliques,
et les extrasystoles atriales (ESA) sont souvent le signe d'alarme le plus précoce témoignant d'une élévation
des concentrations de digitaline. Les foyers automatiques atriaux sont des senseurs très efficaces de la
digitaline.
Note: l'hypokaliémie peut potentialiser la toxicité des digitaliques, ces agents pouvant alors, même à des
concentrations thérapeutiques, être responsables d'effets indésirables toxiques.
_J
Divers 319
Intoxication digitalique
•ESV
• Bigéminisme, trigéminisme ventriculaire, etc.
• Tachycardie ventriculaire
• Fibrillation ventriculaire
Une intoxication majeure à la digitaline peut rendre des foyers ventriculaires très
irritables, au point qu'ils peuvent soudainement émettre de multiples décharges,
initiant des tachyarythmies _ _ _ _ dangereuses. ventriculaires
Note : les digitaliques ont été utilisés en médecine dans les peuples civilisés dès le XIII' siècle. Mais, co--;;;;;;;-1
la plupart des autres médicaments cardiaques, dans certaines circonstances ou à fortes doses, ils peuvent
provoquer des arythmies létales.
1
320 Divers
Effets de la quinidine
QRS élargi
~.i
~ P él~rgi Sous
décalage
crocheté
de ST
-1 + + i
-+ + + +
,. ,.
+ ,. ,.
,. ......
T C T
La quinidine fait apparaître une onde_ large et crochetée sur l'ECG, et le com-
plexe QRS est également élargi. p
Note : des épisodes de torsades de pointes, un rythme ventriculaire rapide et dangereux, peuvent être
induits par une intoxication à la quinidine (voir page 158).
Divers 321
Pacemakers artificiels
Électrode
-
~ hµ
' i
l !fi- - -
Stimulus d'entraînement
Les pacemakers artificiels ont un générateur de pouls et sont munis d'une batterie au
lithium de longue durée de vie. Les stimulus de pacemakers sont conçus pour des
modalités d'entraînement atrial ou ventriculaire (ou les deux), et peuvent comporter
de nombreux dispositifs senseurs.
Note : les pacemakers artificiels sont implantés chirurgicalement et servent de source d'entraînement per-
manent. Initialement, ils étaient conçus pour contrôler la bradycardie qui accompagne le bloc AV com-
plet et le syndrome de dysfonctionnement sinusal. De nos jours, les indications et la variété des types de
pacemakers dépassent largement le cadre de ce livre, et nous ne ferons donc que décrire les principes de base
de l'entraînement cardiaque artificiel. Le plus souvent, le câble de lëlectrode est acheminé par voie vei-
neuse jusqu'au côté droit du cœur mais, dans certains cas, lëlectrode de stimulation est ancrée chirur-
Pacemaker à la demande
0
Une contraction prématurée
annule la stimulation
QRS normaux non entraînés par le pacemaker
par le pacemaker
Note: l'illustration présente l'ECG d'un pacemaker à la demande, avec une électrode de détection et une
électrode d'entraînement ventriculaire.
Le pacemaker à la demande est conçu de telle sorte qu'il se remet à zéro, tout
comme un foyer automatique. Quand il perçoit une ESV, il remet à zéro son entraî-
nement (à la longueur du cycle de sa fréquence intrinsèque), en phase avec
_ _ _ . Ainsi est assurée une fonction cardiaque ininterrompue (les ingénieurs
intelligents conçoivent pour imiter la nature). l'ESV
Divers 323
Stimulation atriale
(entraînement acrial)
Stimulation déclenchée
par l'onde P
(entraînement ventriculaire)
Stimulation atrio-ventriculaire
séquentielle
(entraînement acrial
et ventriculaire)
Note : les pacemakers modernes sont des merveilles informatiques qui peuvent détecter des circonstances
physiologiques et y répondre, comme une baisse de la fréquence au cours du sommeil et son augmentation
à l'effort.
Apex du VD
(idéal)
DI
(déviation axiale gauche)
DI AVF
Note: la localisation idéale de la pointe de lëlectrode d'un pacemaker ventriculaire droit est l'apex du ven-
tricule droit. Le complexe QRS qui en résulte a un aspect de bloc de branche gauche, avec déviation
axiale gauche.
Quand un QRS déclenché présente un aspect de BDB gauche avec un axe normal,
l'extrémité de l'électrode se situe dans la partie médiane de la chambre d'entrée du
____ droit. ventricule
Note: certains patients souffrant de cardiopathie peuvent porter un «pacemaker» implanté chirurgicale-
ment, appelé défibrillateur automatique implantable (DAI, voir page suivante), qui peut entraîner, détec-
ter et interpréter des troubles du rythme et traiter les tachyarythmies par entraînement rapide ou
cardioversion voire effectuer une défibrillation en cas de fibrillation ventriculaire. Le beau monde
moderne!
Divers 325
DAI
Défibrillation
Spilœ de stimalation
•
Il existe un dispositif de stimulation externe non invasif qui délivre efficacement des
stimulus d'entraînement au cœur à travers la peau intacte au cours de certaines
urgences.
Il existe des pacemakers sophistiqués qui peuvent entraîner le cœur de façon indo-
lore à travers la _ _ intacte. Ces pacemakers externes non invasifs sont l'idéal
pour les entraînements temporaires. peau
Note : un autre dispositif d'urgence appliqué de l'extérieur est le défibrillateur externe automatique
(DEA) qui enregistre et analyse l'ECG du patient, puis assure automatiquement une défibrillation s'il
détecte une arythmie de pronostic vital. Le DEA est très précis pour reconnaître une fibrillation ventri-
culaire et une tachycardie ventriculaire à haute fréquence; il peut être utilisé facilement par du person-
nel modérément entraîné. Plusieurs essais et études ont montré que le DEA était une méthode très efficace
de défibrillation en extrahospitalier. Voir page 170.
Divers 327
Transplantation
cardiaque
P, : Onde P du receveur
Pd : Onde P du donneur
Une intervention de transp/,antation cardiaque laisse en place des parties des oreillettes
«natives» du receveur. Ces portions d'oreillettes contiennent le nœud SA du patient,
et le patient transplanté a finalement son nœud SA natif, plus celui du donneur.
Note: pour faciliter ces interventions, les portions des oreillettes natives contenant les orifices des gros vais-
seaux sont laissées en place pour être suturées avec les oreillettes du cœur transplanté. Ainsi, le receveur a
son nœud SA natif, et le cœur du donneur que le patient reçoit contient également un nœud SA fonctionnel.
Les patients transplantés ont donc deux nœuds SA, chacun engendrant des ondes
p
)I fan L c I I U I t n • • n 1 l n CJ' • l • l, cl1 ~ 10 , C
ol
1
1
'll I Le nœud SA natif engendre des dépolarisations (P") qui ne franchissent pas la ligne
de suture et qui ne dépolarisent donc pas les ____ du donneur.
La '"akun
C I
[' 'l
Le cœur transplanté (du donneur) porte son propre nœud SA fonctionnel qui reste
le pacemaker dominant, de telle sorte que toutes ses ondes P (P) sont suivies de
complexes __ . QRS
CI .u. n n nn V u f n y J vo 11
, ,
,..,L • r.,1.., t. t I E- n, n n I n .L., u l rr , l
1' t
Transplantation
cardiaque
hétérotopique
,. lJ
Natif :.. '
~,1
r:ltl !:I::
•.!J:!t1! 1• t1 ~ ~· l:1
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n ♦
µ:
.t j .,; t..
.
;:-
·H··• •: F Donneur ~ )
◄
~- -
.. .t
;
- •+
Une transplantation cardiaque hétérotopique est une intervention qui laisse en place le
cœur natif et insère temporairement ch1rurgicalement un cœur de donneur, pour assis-
ter l'effort de pompage.
Faites-moi savoir si votre compréhension a été une espèce d'extase (elle l'a été pour
moi). D.D.
Annexes
1
Annexes 331
Les moniteurs cardiaques affichent la même information que celle des ECG à 12 dérivations. Une certaine
appréhension est possible quand on n'est pas habitué à ce mode d'affichage. Le tracé ECG est en vert
brillant sur un fond noir, et l'amplitude des ondes (hauteur et profondeur) est majorée. Les «dérivations»
du moniteur cardiaque étant des modifications des dérivations standard avec des amplitudes majorées pour
faciliter la visualisation à distance, on ne peut pas utiliser les critères de voltage (hauteur et profondeur).
Mais ne vous inquiétez pas, c'est là juste une autre méthode d'affichage de l'activité électrique du cœur ...
et le caractère familier procure finalement du contentement.
ESV multifocales
1
. .. =·~=·===""""='"""'"'"
Salve de trois ESV (tachycardie ventriculaire)
'' r,i-:
Tachycardie ventriculaire
Fibrillation ventriculaire
.
Annexes 333
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
)'École de Médecine, 75006 Paris
Le détenteur de ce livre peut en copier les pages 333 à 346 pour les utiliser comme référence
rapide, mais les copies pour ou par d'autres sont strictement interdites. Tout le texte de Lecture accé-
lérée de lECG est protégé par les lois sur les droits d'auteur ainsi que la convention universelle
Copyright.
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Médecins et étudiants en médecine: www.theMDsite.com
Infirmières et étudiantes infirmières : www.CardiacMonitors.com
Emergency medical personnel: www.EmergencyEKG.com
334 Annexes
ID>près : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
~ 'Ecole de Médecine, 75006 Paris
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
1 1
15
Peut être calculée : oo = FRÉQUENCE
mm entre ondes similaires
D'après: Lecture accélérée de l'ECG de Dak Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
... si la fréquence dépasse 100/min, on parle de tachycardie atriale multifocale (page 109)
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD . Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
(page 119)
---.... î ,,,..,.,...) '- .......
~ .
__..,,,.,..,J \.- Échappement
arrial
(page 120) j
.../- ,,-V- ~·~ /1.,---J / - Échappement
jonctionnel Le nœud SA
reprend
.;
;::l 1
i ou
habituellement
CT' la commande
·c (pagel21) - , - - - " r ~
Échappement
CU
\ ventriculaire
E
8
;::l
CU
•
c:: <;;;' u CU' c::'
(lJ
0 .... >CU E 0
c:: ....
C ....0 o..
;::l "'
< =Î
V)
(lJ
~ ..,_
CU
....
(lJ
CU
--;;; 8~ ~~ C:
....
"'c::;::l "' · g c..8 ~
(lJ (lJ /
- C ..C:: E
·;;; u
(lJ
"' "' ::l u
c::
(lJ
• ("Rythme idiovcntriculaire 11 )
Utras)'Jtoleatrialc
(pages 124-130)
1
Extrasystole jonctionncllc
_,.,,,;'._,) , ~ (pages 131-133)
F.nrasystolc ventriculaire
(pages 135-141)
Une ESV peur être : multiple, polymorphe,
en salves, ou couplée au cycle normal
338 Annexes
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
Fibrillation ... décharges rapides erratiques (multifocales) de 350 à 450/min. (pages 167-170)
Fibrillation atriale (pages 110, 164-166)
Multiples foyers atriaux déchargeant rapidement, faisant apparaître une 't 1 1
ligne de base parsemée de petites pointes. La réponse ventriculaire (QRS) --'....,--,~W -..r-~\..
est irrégulière.
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
Bloc de branche ... trouvez un R,R' dans les dérivations précordiales droite ou gauche. (pages 191-202)
• Toujours vérifier :
• Le QRS est-il contenu dans trois petits carrés?
BDBclroi1
(N,o,194,1\161
QRSenVI ouV2
En cas de bloc de branche,
les critères d'hypertrophie
ventriculaire ne sont pas
fiables.
BDBgauchc
(papl94,l\16)
QRSwV5ooV6
Attention : en cas de BD B
gauche, il est difficile de détec-
ter un infarctus à l'ECG.
1
Hémibloc ... bloc des faisceaux antérieur ou postérieur de la branche gauche. (pages 295-305)
BDB droit (pages 194-196) BDB gauche (pages 194-197)
• Toujours vérifier :
• L'axe s'est-il déplacé de ses valeurs normales?
Hémibloc antérieur Hémibloc postérieur
L'axe se déplace vers la gauche ➔ Déviation axiale gauche L'axe se déplace vers la droite ➔ Déviation axiale droite
Recherchez un Q,S 3. (pages 297-299) · Rechercher un S,~- (pages 300-302)
340 Annexes
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
1
Détermination générale de l'axe électrique (pages 203 à 242)
QRS est-il positif (A) ou négatif (--Y-) en DI et AVF?
Laxe est-il normal? (page 227) Déterminez d'abord le quadrant
QRS en DI (pages 215-222) de l'axe (pages 214-231)
... si le QRS est positif (prédomine
au-dessus de la ligne de base), le vec-
+
teur pointe vers le côté positif (la
Dl y J... rn
DI gauche du patient). AVF y VAvF
Normal : QRS vers le haut en DI et
AVF («deux pouces vers le haut»).
QRS en AVF (pages 223-226)
o,v Dl .A
... si le QRS est essentiellement posi- AVF.A AVF.A
+ tif, le vecteur pointe vers le bas, vers la
AVF moitié positive de la sphère.
Dérivation Axe
-12ir
... _,..
--. - ..,. Dérivation Axe
DI -90° DI -90°
AVL -120° () AVR -60°
'1ç, ,,..
DIII -150° ''°'" ç~,.; DII -30°
AVF -180° f AVF oo
-180°
Normale
Dérivation Axe .,,,. 'Ô
'1()
V,
..,,.01 .,.. Dérivation Axe
oo
AVF +180° AVF
DII .120• ,W' DIII +30°
+90"
AVR +120°
. ')(l"
AVL +60°
DI +90° DI +90°
Droite Gauche
du patient du patient
Normale
Annexes 341
D>près: Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
l'Ecole de Médecine, 75006 Paris
Partie terminale
D'après: Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
où il existe une inversion del' onde T, puis identifier le vaisseau coronaire qui est
sténosé (page suivante).
Annexes 343
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
Artére coronaire
droite
lncervencriculaire
antérieure
Antérieur
Inférieur
/ Q en V 1, V2, V3 et V4
(artère inrervenrriculaire antérieure)
pages 278, 292.
(diaphragmatique)
Q en DII, DIII et AVF
(artère coronaire droite ou gauche)
pages 281, 294.
344 Annexes
ID'.après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
~ Ecole de Médecine, 75006 Paris
i~ ,
• «Inhibés» (cessent de stimuler) quand le rythme !j I ' l
~ du patient reprend une fréquence raisonnable. --- . '----1 ~.""'\r-1\-
ic: ryr:hmc du pacicm
,,:i inhibe le srimula1cur
Paccm2ker doublc•ch.11mbrc (séqucmicl A.V) (page: 323). Pacemaker exrerne non invasif (page 326).
Annexes 345
Divers suite
D'après: Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
!'École de Médecine, 75006 Paris
'
Électrolytes
Potassium (pages 314,315)
Augmentation du K· (page 314) (hyperkaliémie). 1
QRSélarp -
Modérée Extrême
~em
Calcium (page 316). hyper Ca++ hypo Ca++
Conseils pratiques
D'après : Lecture accélérée de l'ECG de Dale Dubin, MD. Éditions Maloine, 27, rue de
l'École de Médecine, 75006 Paris
Identification
Électrode réceptrice Lettre Couleur (inconstante)
+ D (ou OD) rouge
G (ou OG) blanc
N* N variable
* Neutre, terre ou référence
© ©
Dérivation MCI,
conventionnelle
J Pour obtenir une
è MCL6, déplacer
l'électrode + à la même
© e
position (en miroir)
' ,
,. -
1
sur le thorax du
©
patient.
Annexes 347
Tracés E.CG
Ce chapitre reproduit des tracés ECG (et leur interprétation) de divers patients. Tant les tracés que
les interprétations sont décrites, pour que vous puissiez apprécier comment fonctionne cette
méthode de lecture des ECG. Essayez ces quelques exemples pour commencer à vous habituer à
cette approche systématique. Une fois acquise une méthode systématique d'interprétation d'un
ECG, on devient très rapidement très habile à l'interprétation de routine des ECG.
1
348 Annexes
Le patient D.D. est un homme blanc de 29 ans connu pour être hypochondriaque et se plaignant
fréquemment.
DI
V2
DIII V3
1, _,, ,. ,, \ .. _~,
AVR V4
~ ! î:!f"
---
' t .
AVL l Vs
~ ci if-t
i!k~~~~
~!Ltr!~ I ~- 'Î'Ï
Annexes 349
Interprétation de l'ECG
Patient: D.D.
Commentaire : ce tracé est essentiellement normal. C'est le propre ECG de l'auteur, mais qui n'a
plus 29 ans.
1
* La repolarisation précoce se caractérise par un sus-décalage (minime) de ST dans les dérivations précordiales gauches,
souvent avec rotation droite (plan horizontal). C'est un aspect normal chez les jeunes hommes sportifs.
350 Annexes
Il s'agit là d'un ECG de suivi du patient D.D., 30 ans après son dernier ECG (voir page précé-
dente); il présentait une hypertension artérielle labile depuis 25 ans. Cet ECG illustre bien l'inté-
rêt d'obtenir des ECG antérieurs pour comparaison.
Annexes 351
Interprétation de l'ECG
Patient: D.D.
Axe : Déviation axiale gauche de près de - 25 ° (en DI, zone entourée par
l'onde R plus petite que la zone entourée par l'onde S) et un aspect QS,
témoignent vraisemblablement d'un hémibloc antérieur
Rotation dans le plan horizontal difficile à évaluer du fait du BDB
droit
Commentaire: par rapport à son ECG antérieur normal (voir page 348), on noce des modifica-
tions significatives. Il existe une bradycardie sinusale. Un nouveau bloc de branche droit (aupara-
vant incomplet) et un hémibloc sont apparus en l'absence d'infarctus. Après 25 ans d'hypertension
artérielle mal contrôlée est apparue une hypertrophie ventriculaire gauche. La dilatation acriale
gauche associée peut étirer des foyers acriaux irritables dans l'oscium des veines pulmonaires et
déclencher une fibrillation acriale. Quelques jours plus tard, le rythme en DI (tracé ci-dessous) ne
montrait que cet aspect. Tous ces ECG sont, malheureusement, authentiques .
•' 1
.ttili:'I: '
, lîL
...TÜ '. ,
352 Annexes
Le patient RC est un homme noir de 45 ans ayant des antécédents de pathologie coronaire. La
pression artérielle était de 210/ 100 à l'admission.
"lf I@ ' P- t !±
DI V1
ftf fj 't-, t
~-ttrt" t, l"!tt- ~ ri ~ tt,: _..._
DII
DIII
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AVR V4
AVF
Annexes 353
Interprétation de l'ECG
Patient: RC
Infarctus (statut des Ondes Q: Q en DI (noter également la grande onde Sen DIII)
vaisseaux coronaires) Les segments ST sont généralement iso-électriques
Les ondes T sont inversées en Dl et AVL (regarder de près) et les
dérivations précordiales moyennes à gauches
Commentaire : le problème le plus évident est le flutter atrial, avec une fréquence atriale de
300/ min et une fréquence ventriculaire irrégulière variable (moyenne d'environ 60), due à un rap-
port de conduction variable entre 3: 1 et 7: 1. Une occlusion ancienne del' artère circonflexe gauche
est attestée par l'infarctus latéral ancien. On évoque une atteinte nouvelle de l'artère interventri-
culaire antérieure devant l'ischémie antérieure (inversion del' onde T en V4, V5 et V6), ainsi que le
probable hémibloc antérieur (déviation axiale gauche avec configuration QS,; auparavant, dévia-
tion axiale droite avec son ancien IM latéral). Notez que quand on étudie les régions des ondes T
(quelque peu masquées par les ondes flutter) dans les dérivations des membres, les ondes flutter
sont plus négatives (faisant évoquer une inversion des ondes T) et non plus hautes (s'il y avait super-
position à des ondes T positives) dans toutes les dérivations sauf AVR, témoignant d'une ischémie
cardiaque généralisée, ainsi que d'une atteinte évidente des deux branches de l'artère coronaire
gauche.
354 Annexes
Le patient K.T. est un homme noir obèse de 61 ans qui a été emmené aux urgences par sa famille.
Il a présenté un épisode brutal de douleur thoracique gauche sévère. La pression artérielle était
à 95/65.
DI
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DII
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DIII l,·
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AVF
ta at.Jlc.L
Annexes 355
Interprétation de l'ECG
Patient: K.T.
Commentaire: ce patient souffre d'un infarctus du myocarde aigu caractéristique dû à une occlu-
sion de l'artère circonflexe gauche. Il coexiste vraisemblablement avec une occlusion de l'artère
coronaire droite, se manifestant par des ondes R proéminentes et un sous-décalage de ST dans les
dérivations précordiales V1 à V4• De plus, l'inversion des ondes T en DII, DIII et AVF fait évoquer
une atteinte coronaire droite. L'inversion de l'onde T dans toutes les dérivations précordiales fait
évoquer une ischémie dans le territoire de l'artère inteIYentriculaire antérieure. Noter également
les ondes T hautes et pointues en DI et AVL, appelées «ondes T hyperaiguës» qui sont rares, mais
témoignent d'un IM très aigu. La déviation axiale gauche était retrouvée sur un ECG antérieur du
patient, et elle est plus vraisemblablement liée à son hypertrophie ventriculaire gauche qu'à un
hémibloc antérieur (de même, la conduction semble normale dans le système de branches du fais-
ceau). Des ESV occasionnelles dues à l'ischémie peuvent inaugurer des arythmies plus sévères, en
D
fonction de leur fréquence et de la multiplicité de leur origine.
356 Annexes
Le patient G.G. est un homme de 45 ans d'origine asiatique qui effectuait des travaux de force
quand il a présenté une douleur thoracique antérieure constrictive sévère. Sa pression artérielle était
à 110/40 à l'admission à l'hôpital.
DI
DII
DIII V3
.ah
AVR V4
AVL Vs
1 1
AVF
Annexes 357
Interprétation de l'ECG
Patient: G.G.
Commentaire : ce patient souffre d'un infarctus antéroseptal aigu, vraisemblablement par occlu-
sion de la branche descendante de l'artère coronaire gauche. Lischémie généralisée du myocarde
est évidente, de par la présence des ondes T plates à inversées dans pratiquement toutes les déri-
vations. Linfarctus inférieur ancien mis en évidence sur cet ECG était signalé dans le dossier d'hos-
pitalisation antérieur, et il est à l'origine de la déviation axiale gauche (pas d'hémibloc). Noter que
le QRS devient iso-électrique entre V, et V,, mais cet aspect n'est pas dans la norme (V1 , V,); cela
correspond à une rotation minime vers la gauche de l'infarctus septal. Cancien ECG ne montrait
pas d'atteinte antérieure au cours de son hospitalisation antérieure.
1
358 Annexes
La patiente E.M. est une femme de 65 ans d'origine hispanique. Elle a été admise à l'hôpital pour
une douleur thoracique gauche permanente pendant 12 heures. La pression artérielle à l'admission
était de 110/75.
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V1
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AVR
V5
ill
Annexes 359
Interprétation de l'ECG
Patient: E.M.
Axe: Aspect de déviation axiale gauche, mais non fiable du fait de la présence
du bloc de branche
Rotation vers la gauche dans le plan horizontal
Infarctus (statut des Ondes Q : critère non fiable d'infarctus en présence d'un bloc de
vaisseaux coronaires) branche gauche
Segments ST non fiables en présence d'un bloc de branche gauche
Ondes T plates en V,, V, et V,, mais non fiables en présence d'un bloc
de branche gauche
Commentaire : une étude des enzymes cardiaques a confirmé le diagnostic présomptif d'infarctus
du myocarde. La douleur thoracique nous a rendus suspicieux.
360 Annexes
La patiente M.A. est une femme noire de 75 ans ayant des antécédents prolongés d'hypertension
artérielle.
DI
DII
V2
DIII
AVL
Vs
AVF
Annexes 361
Interprétation de l'ECG
Patient: M.A.
Axe: Déviation axiale gauche (une faible amplitude des QRS dans les
dérivations des membres rend difficile sa détermination exacte)
Pas de rotation dans le plan horizontal
Commentaire : cette patiente présentait une hypertrophie à la fois del' oreillette gauche et du ven-
tricule gauche, avec aspect de surcharge ventriculaire. On notait également un infarctus inférieur
ancien. La déviation axiale gauche est due au fait que le vecteur QRS moyen pointe à distance de
l'infarctus du myocarde inférieur (ancien) et vers le ventricule gauche épaissi. Elle n'est pas due à
un hémibloc. Il existait, au moment de la réalisation de cet ECG, une ischémie {latérale) dans le
territoire de l'artère circonflexe gauche.
1
362 Annexes
R.M., un patient blanc anxieux, obèse, âgé de 57 ans et ayant des démêlés de justice, se plaignait
de «douleur constrictive, oppressante» de la partie antérieure du thorax. Un électrocardiogramme
a rapidement été effectué par le personnel des urgences.
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AVL l:f
AVF
Annexes 363
Interprétation de l'ECG
Patient: R.M.
Fréquence: 75/min
Commentaire: il est intéressant de noter que dans cet ECG d'apparence anodin, on retrouve un
petit infarctus sans onde Qdans le ventricule gauche latéral qui a très rapidement évolué vers un
infarctus latéral sévère. Il faut toujours explorer et surveiller une symptomatologie faisant évoquer
un infarctus du myocarde.
1
Index
1
-plan frontal 215-235
---avec conduction ventriculaire aberrante 131 -plan horizontal 236-242
---bigéminisme, trigéminisme 133 --rotation 241,242,340
--ventriculaires (ESV) 135-144 --zone de transition 241
---couplées (bigéminisme, trigéminisme) 139
---interpolées 137
---mulrifocales 142 B
---multiples (unifocales) 138, 141, 143
---parasystolie 140 bande 6 secondes 92-96
---«RsurT» 144 barorécepteurs 62
---salves 141, 143 battements de groupe 129, 130, 133, 180, 181-183
366 Index
E G
ECG à 12 dérivations 36, 53 Galvani, L. 1
Einthoven, W 4, 5, 37, 39 ganglion 55, 56, 60, 61, 63
électrocardiogramme (ECG) 5, 6 Goldberger, E. 40
électrode 4, 11, 12, 14, 37
électromètre capillaire 3
embolie pulmonaire 61, 134,312,313,344
H
endocarde 21,104,276,282 hémibloc, voir bloc
épicarde 21, 264 His, faisceau 20, 187, 293
ESV 133-144 homéostasie 59
-couplées 139 hypercalcémie 316, 345
-interpolées 137 hyperkaliémie 314
-multifocales 142 hyperthyroïdie 123
-multiples (unifocales) 138, 141, 143 hypertrophie 211, 243-258, 341
-parasyscolie 140 -atriale 245-249, 258
-et PYM 143 --droite 248
-«Rsurî» 144 --gauche 249, 361
-salves 141 -ventriculaire
étirement 123, 134 --droite 253-256, 284, 311
--gauche 251,252,258,297,361
hypocalcémie 316
F hypokaliémie 134, 144, 150, 158, 315
hypotension
faisceau -artérielle 60, 249
-branche du faisceau
-orthostatique 62
--droit 20, 21, 52, 97, 295, 299
hypothyroïdie 311
--gauche 20, 21, 52, 97-98, 295,296
hypoxie 123, 134-169
---division antérieure 295, 297, 298
---division postérieure 295, 296, 300, 301
-de Bachmann 101
I
-de His 20, 21, 187,293, 296
-de James 172 idiojonctionnel, rythme 74, 75, 77
-de Kent 171 idioventriculaire, rythme 76, 77
faisceaux internodaux, acriaux 101 infarctus du myocarde 259-308, 342, 343
fibrillation, voir arythmies -aigu 266
fluccer, voir arythmies -antérieur 278, 282-284, 290, 292, 293, 298, 299, 357
--antérolatéral 280
foyers
--antéroseptal 280, 357
-d'automaticité 13, 57, 58, 61, 68-77, 105
-avec BOB gauche 289
--atriaux 57, 58, 61, 69-73, 101, 105, 108-110, 112-
-diaphragmatique 281, 294, 297
114, 119, 123-130, 149,150,153,159,160
-extension 271
--jonctionnels 57, 58, 61, 69-72, 74, 75,115,116,
-inférieur 281, 294, 297
120,123,131,132,145, 151-153
-latéral 280, 292, 355
--ventriculaires 69-72, 76,105,117,121, 135-144,
154-158, 161,162,167,168
-irritables 77, 105, 109, 110, 122-172, 259
--atriaux, jonction AV 101, 105, 108-111, 114-116,
119, 120, 123-133, 145, 149-153, 159, 160, 164-166
-localisation 275-294
-onde Q 272-284
-postérieur 240, 282-286, 293
-sans onde Q 267,271,290,363
-septal 278
1
--ventriculaires 135-144, 154-158, 161,162,167,168 -silencieux 306
-parasystoliques 107, 109, 110, 140, 164, 165, 167, 168 -sous-endocardique 270, 271
fréquence 65-96 -transmural 271
-intrinsèque 70-77, 112-121, 186-190, 322,337 -ventriculaire droit 260, 281
fusion 155 interprétation (méthode simplifiée) 334
368 Index
M
manœuvres vagales 61 p
marques 3 secondes 91
pacemaker
massage des sinus carotidiens 61
-artificiel 321-326, 344
mesure de la durée 34, 35 --à la demande 322
Mobitz 179, 181-184, 305 --atrial 323
myocarde 7, 21 --déclenché par les ondes P 323
myocardite 134 --épicardiques 321
myocyte 8-10, 13, 20-22 --externe non invasif 326
--placement des électrodes 324
--remise à zéro 125, 126, 128, 129, 322
N --séquentiel AV 323
--suppression par entraînement rapide 322
nécrose 272, 274, 276, 277 -dominant 73-77, 105, 114-116
nerf vague 58, 61 -potentiel (foyer automatique)
neurotransmetteur 56 --atrial 68-72
nœud AV 16-21, 30, 37, 61, 74, 75,116, 120, --jonctionnel 67-71, 74, 75, 77
131-133, 169 --ventriculaire 69-73, 72
nœud SA 13, 15, 57-59, 63, 98, 100,101,327,328 -variable 108, 111
nœud sino-atrial, voir nœud SA papier ECG 31
nœud sinusal, voir nœud SA parasympathique 56, 58-61, 63, 101, 126, 175
noradrénaline 56, 57, 123 parasyscole ventriculaire 140
pause compensatrice 133
péricardite 268, 269
0 -constrictive 311
Occam, W. 65 période vulnérable 144
occlusion coronaire 259-263, 272-308 phase de plateau (de repolarisation) 26
ondes phase rapide de la repolarisation 27
-delta 171 -intrinsèque 70
-flutter 159, 160 -sinusale 66, 98, 99
-P 14, 15, 19, 29 -tachyarythmies 146-172
--crochetée 320 plans (axes)
--diphasique 247 -frontal 42, 53, 242
--plate 314 -horizontal 49, 53, 242
Index 369
'. test
-d'effort 54, 270
-d'inclinaison de la tête 63
I s n l v lu•
T'J. r
C) 1
1T\
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