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I.

BÂTIMENTS A MURS PORTEURS ET BÂTIMENTS A OSSATURES :

Le mode de construction qui a été longtemps classique en bâtiment comporte la


réalisation d’une enveloppe d’épaisseur généralement constante en maçonnerie (moellons,
pierre de taille, briques, bétons, etc…). C’est le bâtiment à « murs porteurs ».

Il en est un autre, plus moderne, et qui découle d’une synthèse logique d’éléments
résistants diversifiés, il s’agit des « constructions à ossatures » dans lesquelles les fonctions des
organes sont les suivantes :

 fonction de résistance pour l’ossature : poteaux, poutres, chainages,


contreventements, etc…
 fonction de clôture, d’étanchéité et d’isolement pour le remplissage

En réalité, il est permis de penser que pour les bâtiments de hauteur réduite, la
construction à murs porteurs sera plus simple donc probablement moins coûteuse. Certains
auteurs ont établis une courbe optimale du prix de revient de la construction en fonction du

L IVRET
OSSATURES DES
III
BÂTIMENTS
nombre d’étages, pour un immeuble de superficie donnée. La valeur limite du nombre d’étages
varie selon l’importance de la structure étudiée : pour <
murs porteurs, et dans le cas contraire, l’ossature sera le mieux.
, il vaut mieux construire en

II. OSSATURES - GENERALITES :

La fonction de l’ossature est une fonction de résistance. Elle doit assurer la tenue de
l’ensemble sollicité par deux natures d’efforts :

 Les efforts verticaux : poids morts de la construction et surcharge d’exploitation,


empruntant le cheminement : plancher, nervures, poutres, poteaux sont
finalement transmis au sol par l’intermédiaire de la fondation.
 Les efforts horizontaux : dus au vent et au séisme.

L’ossature comporte de ce fait des éléments résistants dans les trois dimensions de
l’espace : verticalement (poteaux), horizontalement (poutres longitudinales et transversales).

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III. DIFFERENTS TYPES D’OSSATURES : sens voulu. Les formes circulaires, hexagonales ou octogonales sont très couteuses en coffrage.
Ses formes sont souvent imposées pour des raisons architecturales. Les sections en T, en I et en
On peut distinguer deux grandes classes d’ossatures : les ossatures d’habitation et les
caisson représentent des inerties importantes pour des sections relativement faibles, mais elles
ossatures industrielles.
sont coûteuses en coffrage et en armatures transversales (cadres et épingles).
1. Les ossatures d’habitation :
b. Extrémité :
Il peut s’agir :
Les conditions d’extrémité des poteaux d’ossature peuvent être variées. Ils sont la
 d’ossature complète quand les éléments résistants (poutres et poteaux) existent plupart du temps encastrés sur les poutres horizontales. Mais dans certaines structures, on peut
pour l’ensemble du bâtiment. être amené à réaliser des poteaux articulés à une ou à deux extrémités, l’articulation pouvant
 d’ossatures réduites quand il coexiste, avec l’ossature partielle, des éléments intéresser un seul sens (avec parfois un encastrement dans l’autre sens) ou deux sens
porteurs (murs de façades, de pignons, ou de refends) perpendiculaires. Dans ce dernier cas, il suffit de réaliser une véritable rotule par pastille
 d’ossatures spéciales dans lesquelles l’utilisation de poutre-échelle de la hauteur plastique.
de l’étage permet la réalisation de grandes salles nues par suppression de certains
(Voir figure)
poteaux
Le type le plus fréquemment utilisé en raison notamment de son exécution facile est
(Voir figure)
l’articulation Freyssinet.
2. Les ossatures industrielles :
c. Aspect en élévation :
Elles peuvent être réalisées selon l’un des types précédents, mais elles se présentent
La plupart des poteaux s’exécutent à parements verticaux, mais on peut aussi réaliser
souvent aussi selon des aspects différents.
des parements à fruit, dans un seul sens ou dans les deux sens et à évasement vers le haut ou
(Voir figure) vers le bas.

Ces dispositions sont nécessitées par des raisons architecturales ou utilitaires s’il s’agit
d’absorber des moments de flexion ou au contraire d’assouplir un pied de poteau pour faciliter
IV. DETAILS SUR LES ELEMETS DE L’OSSATURE :
les déplacements des poutres associées.
1. Poteaux :
a. Forme en plan : (Voir figure)

Les poteaux peuvent être en principe de forme quelconque : carrée, rectangulaire, Les dimensions des poteaux doivent être en rapport avec les charges à supporter.
circulaire, hexagonale, octogonale, polygonale quelconque, en T, en I, en caisson, ou tout L’intérêt du constructeur est de dimensionner largement : il coûte moins cher de transporter les
simplement adaptée à l’espace disponible. charges par le béton que par l’acier. Dans beaucoup de cas des impératifs esthétiques ou
d’encombrement impose le gabarit maximal à ne pas dépasser. Il faut alors obligatoirement
(Voir figure)
construire des poteaux à fort pourcentage d’acier (acier longitudinal ou frette), ce qui coûte
La forme carrée, la plus usuelle, est la plus économique, car elle nécessite, à section
cher.
transversale donnée le moindre coffrage. La forme rectangulaire est très courante, elle permet
Normalement, il y a lieu de recourir aux dimensions habituelles des coffrages : 16, 22,
d’adapter une section requise à un encombrement donné et aussi d’augmenter l’inertie dans le
28, 30, 35cm. Du point de vue simplification, il y a intérêt à standardiser et réduire les types de
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poteaux à un même étage. Généralement, pour simplifier le coffrage, il est intéressant d’adopter Les poutres extérieures (de façades ou de pignons) sont généralement dimensionnées à
pour l’épaisseur d’un poteau, l’épaisseur même de la poutre qu’il supporte : cette disposition des sujétions architecturales (bandeaux, saillies, etc…) ou de passage (épaisseur des linteaux,
complique quand même le ferraillage, en raison des pénétrations d’aciers verticaux et profils de corniches, etc…).
horizontaux qu’elle introduit. Pour cette raison, certains constructeurs préfèrent faciliter le
passage des aciers quitte à compliquer le coffrage aux appuis : il suffit de construire le poteau
plus large ou moins large que les poutres qu’ils supportent. V. OSSATURES APPARENTES OU CACHEES :

Dans la plupart des bâtiments industriels, les ossatures restent apparentes, soit en béton
brut de décoffrage, soit en béton enduit après coup, soit en béton traité en surface (grésé,
2. Poutres :
bouchardé, etc…). Ce peut être aussi le cas des bâtiments d’habitation.
Les poutres intérieures sont très généralement rectangulaire ou en Té, plus haute que
Mais pour la plupart de ceux-ci, on masque l’ossature pour différentes raisons :
large. Cependant, on peut être amené à réaliser des poutres carrées ou même des poutres plates
considérations esthétiques, meilleure conservation de la structure résistante (danger
quand aucune sailli au plafond n’est tolérée sous le plancher.
d’éclatement du béton par rouille des aciers atteints au droit d’une fissure, etc…), nécessité
Dans le même esprit, on construit des poutres minces très étroites ne faisant aucune d’éviter des condensations intérieures au droit des parties de béton (poutres et poteaux), mettant
saillie sur les murs et cloisons. En ce qui concerne la hauteur, il sera plus économique de prévoir en relation directe l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment. Dans ce cas, la construction est
une poutre plutôt haute, les poutres plates étant très couteuses en acier et difficile à ferrailler et évidemment plus complexe et il faut en tenir compte dans le détail lors du dimensionnement de
à bétonner : elles sont les plus souvent exagérément flexibles, la tenue du plâtre en service est la structure.
moins bonne, il y a risque de fissuration. Un rapport de 1/12 et 1/15 entre la hauteur de la poutre
(dalle et hourdis compris) et la portée est correcte pour les planchers courant d’habitation : 1/10
est plus économique pour le cas des planchers surchargés à 500daN/m2 au moins. Mais en fait, VI. JOINTS DE DILATATION ET JOINT DE RUPTURE :

le constructeur est souvent très limité dans son choix pour des nécessités d’épaisseurs La solidarité de différents éléments d’une construction en béton armé engendre des
maximales de planchers, fixées le plus souvent arbitrairement par l’architecte. efforts parasites de liaison sous l’action de divers phénomènes dont les principaux sont :

Il y a intérêt, pour les facilités du ferraillage à donner à des poutres qui se croisent de  les variations de température
hauteurs différentes de façon que les deux nappes inférieures orthogonales d’acier ne se gênent  le retrait dû au durcissement, le fluage et le gonflement initial des bétons
pas ; un décalage de 3cm suffit pour les petites poutres alors qu’il faut de 5 à 8cm pour les (ciments expansifs) ;
grandes poutres à plusieurs nappes d’aciers.  l’inégalité des tassements des différentes parties de la construction et les
(Voir figure) déformations des ossatures ;
 les efforts dynamiques
Dans certains cas de planchers industriels, on doit réserver des trous pour les passages
de canalisations, gaines, etc… à travers les poutres. Si ces trous sont de grandes dimensions et Lorsque ces efforts de liaisons sont bien déterminés et compatibles avec les qualités de
se répètent systématiquement, il peut y avoir intérêt à réaliser une poutre-échelle ou triangulée. résistance et de souplesse des matériaux, le monolithisme des ouvrages peut être adoptés.

(Voir figure)

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Par contre, si les efforts de liaison sont trop élevés ou s’ils sont mal connus, ou encore  les joints doivent assurer l’étanchéité et l’isolation thermique et acoustique au
s’ils conduisent à des solutions trop coûteuses, il devient alors nécessaire de prévoir dans les même degré que les parties courantes des ouvrages.
ouvrages des solutions de continuité sous forme de joints.
1. Emplacement des joints :
Les « joints de dilatation » sont des coupures destinées à parer l’action normale des
variations thermiques, du retrait de durcissement ou de l’expansion du béton. Le règlement Il suffit de couper l’ensemble du bâtiment en blocs ayant les dimensions maximales
CCBA indique que dans les calculs relatifs aux bâtiments courants en béton armé (habitation précédentes.
ou à usage bureaux), on peut en tenir compte des effets de retrait et des variations de la
(Voir figure)
température extérieure pour les éléments de construction compris entre joints distant au
maximum de : 2. Joints dans les murs et cloisons :

 25m dans les régions sèches ou à forte opposition de température ; Les joints à chicane ou élargissement sont de meilleures qualités. Le remplissage utilise

 50m dans les régions humides et tempérés une matière plastique : mastic d’asphalte, carton ondulé, laine de verre, étanchéité
caoutchouteuse, etc…
Les « joints de rupture » sont des coupures disposées en vue des mouvements ou
déformations provenant des causes accidentelles, par exemple d’un inégal tassement des (Voir figure)

fondations soit de causes normales (bâtiments accolés de hauteurs très différentes ou soumis à Toutefois, différentes matériaux de remplissage perdent assez rapidement leurs
des charges ou sollicitations très variables, etc…). propriétés de souplesse, et les fissures peuvent alors apparaître après un temps plus ou moins

Les « joints de chantier » sont des coupures ménagées provisoirement au cours des long, entre les bords et le remplissage du joint. Si cette crainte est justifiée, il faut prévoir à

travaux, pour assurer le libre jeu des phénomènes envisagés pendant une durée limitée. Leur l’intérieur du joint, l’utilisation d’une feuille métallique (en zinc ou en plomb), de 2 à 5/10mm

solution de continuité est supprimée lors de l’achèvement des ouvrages. d’épaisseur. Les garnitures métalliques peuvent être également placées à l’extérieur du joint ;
on peut aussi prévoir une plaque d’amiante-ciment.
Les règles pratiques à observer peuvent être précisées comme suit :
(Voir figure)
 les joints doivent en principe intéresser tous les éléments d’un bâtiment, y
3. Joints dans les planchers et ossatures:
compris les murs mitoyens de façade ;
 si pour une raison quelconque, les joints doivent n’être que partiels, toutes Ce sont des joints aménagés au niveau des planchers ou des ossatures de l’immeuble.
précautions doivent être prise pour qu’ils ne tendent pas à se prolonger dans ces Ils peuvent être des joints complets ou partiels.
éléments, sous forme de cassures ou de fissures
Les « joints complets » comportent une coupure complète entre deux éléments contigus
 les joints doivent intéresser, non seulement les éléments résistants, mais encoure
qui ne relient que par des dispositifs de camouflage et d’étanchéité, tout effort de liaison étant
les chapes, les enduits qui les couvrent (revêtement)
exclu.
 dans les bâtiments courants, on espace les joints de 25 à 50m dans les conditions
normales, cette distance pouvant être réduite de 10 à 20m dans les cas de Dans les « joints partiels », par contre, certains organes de l’un prennent appui sur

variations climatiques exceptionnellement intenses et dans le cas de chauffage l’autre, par l’intermédiaire de dispositifs supprimant ou limitant les efforts de liaison engendrés

par le sol par les variations linéaires de température et e retrait.

(Voir figure)

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Pour des éléments de grande portée, il faut prévoir des appuis mobiles : galets
métalliques, ou appuis en néoprène fretté : comme dans les ponts.

(Voir figure)

4. Joints nécessités par des actions dynamiques:

Lorsque dans un bâtiment, certains éléments supportent des organes qui provoquent des
chocs ou vibrations susceptibles d’être gênants, ces éléments doivent être isolés du reste de la
construction : monte-charges, moteurs, etc…

5. Joints nécessités par des effets thermiques locaux:

Ce sont des joints prévus pour éviter les transmissions de variations linéaires des organes
générateurs de chaleur ou de froid. En effet, les éléments surchauffés ou réfrigérés faisant partie
d’un bâtiment, créent des désordres plus ou moins importants.

Des coupe-feux peuvent aussi être aménagés dans les usines.

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