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BCEAO Recueil R Glementation LCBT 2022 1665589894
BCEAO Recueil R Glementation LCBT 2022 1665589894
Chapitre VIII
ET REGLEMENTAIRES
REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE ET FINANCIERE
DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION
MONETAIRE
Chapitre VIII OUEST AFRICAINE
Sommaire
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
(*) : Texte en cours d’insertion dans l’ordre juridique interne des Etats
membres de l’UMOA.
du terrorisme
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
4. activité criminelle : tout acte criminel ou une construction juridique telle que définie au
délictuel constituant une infraction sous- point 21 ci-dessous ;
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
–– lorsque le client d’une des personnes mention- 3 ) elles sont titulaires de droits portant sur
nées à l’article 5 de la présente loi, est une vingt cinq pour cent au moins des biens
société, on entend par bénéficiaire effectif de de la personne morale, de la fiducie ou de
l’opération la ou les personnes physiques qui tout autre dispositif juridique comparable
soit détiennent, directement ou indirectement, relevant d’un droit étranger ;
plus de vingt-cinq pour cent du capital ou des
4 ) elles ont la qualité de constituant, de fidu-
droits de vote de la société, soit exercent, par ciaire ou de bénéficiaire, conformément
tout autre moyen, un pouvoir de contrôle sur aux textes législatifs et réglementaires en
les organes de gestion, d’administration ou vigueur ;
de direction de la société ou sur l’assemblée
générale de ses associés ; 13. BCEAO ou Banque Centrale : la Banque
Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ;
–– lorsque le client d’une des personnes mention-
nées à l’article 5 de la présente loi, est un 14. biens : les avoirs de toute nature, corporels ou
organisme de placements collectifs, on entend incorporels, meubles ou immeubles, tangibles
par bénéficiaire effectif de l’opération la ou les ou intangibles, fongibles ou non fongibles ainsi
personnes physiques qui soit détiennent, direc- que les documents ou instruments juridiques
tement ou indirectement, plus de vingt cinq pour sous quelque forme que ce soit, y compris élec-
cent des parts ou actions de l’organisme, soit tronique ou numérique, attestant la propriété de
exercent un pouvoir de contrôle sur les organes ces avoirs ou de droits y afférents ainsi que les
d’administration ou de direction de l’organisme intérêts sur lesdits avoirs, à savoir notamment
de placements collectifs ou, le cas échéant, de les crédits, les chèques de voyage, les chèques,
la société de gestion ou de la société de gestion les mandats, les actions, les valeurs mobilières,
de portefeuille le représentant ; les obligations, les traites ou lettres de crédit
ainsi que les éventuels intérêts, dividendes ou
–– lorsque le client d’une des personnes mention- autres revenus ou valeur tirés de tels avoirs, ou
nées à l’article 5 de la présente loi, est une générés par de tels avoirs ;
personne morale qui n’est ni une société ni
un organisme de placements collectifs, ou 15. blanchiment de capitaux : l’infraction définie
lorsque le client intervient dans le cadre d’une à l’article 7 de la présente loi ;
fiducie ou de tout autre dispositif juridique 16. catégories désignées d’infractions :
comparable relevant d’un droit étranger, on
entend par bénéficiaire effectif de l’opération –– la participation à un groupe criminel organisé
la ou les personnes physiques qui satisfont à et la participation à un racket ;
l’une des conditions suivantes : –– le terrorisme, y compris son financement ;
1 ) elles ont vocation, par l’effet d’un acte –– la traite des êtres humains et le trafic illicite de
juridique les ayant désignées à cette fin, migrants ;
à devenir titulaires de droits portant sur
–– l’exploitation sexuelle, y compris le détourne-
vingt-cinq pour cent au moins des biens
ment et l’exploitation des mineurs ;
de la personne morale ou des biens trans-
férés à un patrimoine fiduciaire ou à tout –– le trafic illicite de stupéfiants et de substances
autre dispositif juridique comparable psychotropes ;
relevant d’un droit étranger ; –– le trafic illicite d’armes ;
2 ) elles appartiennent à un groupe dans l’in- –– le trafic illicite de biens volés et autres biens ;
térêt principal duquel la personne morale,
–– la corruption et la concussion ;
de capitaux et le financement
comparable relevant d’un droit étranger –– le détournement de fonds par des personnes
a été constitué ou a produit ses effets, exerçant une fonction publique ;
lorsque les personnes physiques qui en
–– la fraude ;
du terrorisme
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–– la contrefaçon de biens (y compris de monnaie sement de crédit installé dans un autre État. »
ou de billets de banque) et le piratage de
23. CRF : les Cellules de Renseignement Financier ;
produits ;
24. Entreprises et Professions Non Financières
–– le trafic d’organes ; Désignées ou EPNFD :
–– les infractions contre l’environnement ; a) les casinos, y compris les casinos sur
–– les meurtres et les blessures corporelles Internet ;
graves ; b) les agents immobiliers et les courtiers en
–– l’enlèvement, la séquestration et la prise biens immeubles ;
d’otages ; c) les personnes se livrant habituellement au
–– le vol ; commerce ou organisant la vente de pierres
précieuses, de métaux précieux, d’antiquités et
–– la contrebande (y compris relativement aux
d’œuvres d’art ;
taxes et droits de douane et d’accise) ;
d) les avocats, notaires et autres membres
–– les infractions fiscales (liées aux impôts directs
de professions juridiques indépendantes lors-
et indirects) ;
qu’ils préparent ou effectuent des transactions
–– l’extorsion ; pour un client, dans le cadre des activités
–– le faux et l’usage de faux ; suivantes :
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même commise sur le territoire d’un autre Etat j) conservation et administration de valeurs
membre ou sur celui d’un Etat tiers, qui génère mobilières, en espèces ou liquides, pour le
un produit d’une activité criminelle ; compte d’autrui ;
34. installation gouvernementale ou publique : k) autres opérations d’investissement, d’admi-
toute installation ou tout moyen de transport, nistration ou de gestion de fonds ou d’argent
de caractère permanent ou temporaire, qui pour le compte d’autrui ;
est utilisé ou occupé par des représentants l) souscription et placement de produits d’as-
d’un Etat, des membres du Gouvernement, surances vie et non vie et d’autres produits
du Parlement ou de la magistrature, ou des d’investissement en lien avec une assurance ;
agents ou personnel d’un Etat ou de toute
autre autorité ou entité publique, ou par des m) change manuel ;
agents ou personnel d’une organisation inter- n) toutes autres activités ou opérations déter-
gouvernementale, dans le cadre de leurs fonc- minées par l’autorité compétente.
tions officielles ; Sont désignés sous le nom d’institutions finan-
35. institution financière : toute personne ou cières :
entité qui exerce, à titre commercial, une ou –– les établissements de crédit ;
plusieurs des activités ou opérations suivantes
au nom et pour le compte d’un client : –– les services financiers des postes, ainsi
que les caisses de dépôts et consignations
a) acceptation de dépôts et d’autres fonds ou les organismes qui en tiennent lieu, des
remboursables du public ; Etats membres ;
b) prêts, y compris le crédit à la consommation, –– les sociétés d’assurance et de réassu-
le crédit hypothécaire, l’affacturage avec ou rance, les courtiers en assurance et de
sans recours, le financement de transactions réassurance et les agents généraux d’as-
commerciales ; surance ;
c) crédit-bail, à l’exception du crédit-bail se –– les systèmes financiers décentralisés;
rapportant à des produits de consommation ;
–– les structures centrales du Marché
d) transfert d’argent ou de valeurs ; Financier Régional (BRVM, Dépositaire
e) émission et gestion de moyens de paiement ; Central/Banque de Règlement) ainsi que
les Sociétés de Gestion et d’Intermédia-
f) octroi de garanties et souscription d’enga- tion, les Sociétés de Gestion de Patrimoine
gements ; et tous autres intervenants commerciaux
g) négociation sur : ayant le statut d’institution financière,
au sens des textes régissant le Marché
–– les instruments du marché monétaire ; Financier Régional ;
–– le marché des changes ; –– les Organismes de Placement Collectif en
–– les instruments sur devises, taux d’intérêt Valeurs Mobilières ;
et indices ; –– les Entreprises d’Investissement à Capital
–– les valeurs mobilières ; Fixe ;
i) gestion individuelle et collective de patri- 36. institutions financières étrangères : les insti-
moine ; tutions financières établies dans un Etat tiers ;
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37. instrument : tout bien utilisé ou devant être c) organise des actes terroristes ou incite
utilisé totalement ou en partie et de quelque d’autres à en commettre ;
manière que ce soit pour commettre une
d) contribue à la commission d’actes terro-
infraction pénale ;
ristes par un groupe de personnes agissant
38. instruments négociables au porteur : tous les dans un but commun, lorsque cette contri-
instruments monétaires au porteur tels que : bution est délibérée et vise à favoriser l’acte
–– les chèques de voyage ; terroriste ou qu’elle est apportée en sachant
l’intention du groupe de commettre un acte
–– les instruments négociables (notamment terroriste ;
les chèques, billets à ordre et mandats)
qui sont soit au porteur, soit endossables 43. passeurs de fonds : les personnes qui
sans restriction, soit établis à l’ordre d’un exécutent des transports physiques transfron-
bénéficiaire fictif, ou qui se présentent taliers d’espèces ou d’instruments négociables
sous toute autre forme permettant le trans- au porteur ou qui apportent sciemment leur
fert sur simple remise ; concours à la réalisation de ces opérations ;
–– les instruments incomplets (notamment 44. PPE : les Personnes Politiquement Exposées :
chèques, billets à ordre et mandats) –– PPE étrangères : les personnes physiques qui
signés, mais sur lesquels le nom du béné- exercent ou qui ont exercé d’importantes fonc-
ficiaire a été omis . tions publiques dans un autre Etat membre ou
39. opération de change manuel : l’échange un Etat tiers, à savoir :
immédiat de billets de banque ou monnaies a) les Chefs d’Etat ou de Gouvernement,
libellés en devises différentes, réalisé par les Ministres, les Ministres délégués et les
cession ou livraison d’espèces, contre le Secrétaires d’Etat ;
règlement par un autre moyen de paiement
libellé dans une autre devise ; b) les membres de familles royales ;
40. organisation criminelle : toute entente c) les Directeurs généraux des ministères ;
ou association structurée dans le but de d) les parlementaires ;
commettre, notamment des infractions de
e) les membres des cours suprêmes, des cours
blanchiment de capitaux, de financement du
constitutionnelles ou d’autres hautes juridic-
terrorisme ou de prolifération des armes de
tions dont les décisions ne sont pas suscep-
destruction massive ;
tibles de recours, sauf circonstances excep-
41. organisation ou organisme à but non lucratif : tionnelles ;
toute association, fondation, organisation non
gouvernementale constituée conformément f) les membres des cours des comptes ou des
aux textes législatifs et réglementaires en conseils ou directoires des banques centrales ;
vigueur, ayant pour objet principal la collecte g) les ambassadeurs, les chargés d’affaires et
ou la distribution de fonds à des fins caritatives, les officiers supérieurs des forces armées ;
religieuses, culturelles, éducatives, sociales
h) les membres des organes d’administration,
ou confraternelles, ou pour d’autres types de
de direction ou de surveillance des entreprises
bonnes œuvres ;
publiques ;
42. organisation terroriste, tout groupe de terro-
i) les hauts responsables des partis politiques ;
ristes qui :
de capitaux et le financement
currence :
terroristes par tout moyen, direct ou indirect,
illégalement et délibérément ; –– le conjoint ;
du terrorisme
b) participe, en tant que complice, à des actes –– tout partenaire considéré comme l’équiva-
terroristes ; lent d’un conjoint ;
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–– les enfants et leurs conjoints ou parte- autre zone géographique au moyen d’une
naires ; communication, d’un message, d’un transfert
ou d’un système de compensation auquel le
–– les autres parents ;
service de transmission de fonds ou de valeurs
k) les personnes connues pour être étroitement appartient. Ce service peut être fourni par des
associées à une PPE ; personnes physiques ou morales en ayant
l) toute autre personne désignée par l’autorité recours au système financier réglementé ou
compétente. de manière informelle ;
–– PPE nationales : les personnes physiques qui 48. relation d’affaires : une situation dans laquelle
exercent ou qui ont exercé d’importantes fonc- une personne visée à l’article 5 de la présente
tions publiques au... (citer le nom de l’Etat loi, engage une relation professionnelle ou
membre concerné), notamment les personnes commerciale qui est censée, au moment où le
physiques visées au a) à i) ci-dessus ; contact est établi, s’inscrire dans une certaine
durée. La relation d’affaires peut être prévue
–– PPE des organisations internationales : les par un contrat selon lequel plusieurs opérations
personnes qui exercent ou qui ont exercé successives seront réalisées entre les cocontrac-
d’importantes fonctions au sein de ou pour tants ou qui crée à ceux-ci des obligations
le compte d’une organisation internationale, continues. Une relation d’affaires est également
notamment les membres de la haute direc- nouée lorsqu’en l’absence d’un tel contrat, un
tion, en particulier, les directeurs, les directeurs client bénéficie de manière régulière de l’inter-
adjoints et les membres du Conseil d’Adminis- vention d’une personne susmentionnée pour
tration et toutes les personnes exerçant des la réalisation de plusieurs opérations ou d’une
fonctions équivalentes. opération présentant un caractère continu ou,
La notion de PPE ne couvre pas les personnes de s’agissant des personnes mentionnées au point
rang moyen ou inférieur relevant des catégories 4 de l’article 5 ci-dessous, pour l’exécution
ci-dessus. d’une mission légale ;
45. produits d’une activité criminelle : tous 49. terroriste : toute personne physique qui :
fonds tirés, directement ou indirectement, a) commet ou tente de commettre des actes
de la commission d’une infraction telle que terroristes par tout moyen, directement ou indi-
prévue aux articles 7 et 8 de la présente loi rectement, illégalement et délibérément ;
ou obtenus, directement ou indirectement, en
commettant ladite infraction ; b) participe, en tant que complice, à des actes
terroristes ou au financement du terrorisme ;
46. saisie : toute mesure conservatoire effectuée
dans le cadre d’une enquête ou d’une fouille. c) organise des actes terroristes ou incite
La saisie peut être ordonnée par une juri- d’autres à en commettre ;
diction compétente ou exécutée sans décision d) contribue à la commission d’actes terroristes
judiciaire par toute autorité compétente dans par un groupe de personnes agissant dans un
l’exercice de ses fonctions. Elle a pour but but commun, lorsque cette contribution est
de placer entre les mains de la Justice ou intentionnelle et vise à réaliser l’acte terroriste,
toute autorité compétente, tous les biens du ou qu’elle est apportée en ayant connaissance
suspect pour une durée déterminée. Les biens de l’intention du groupe de commettre un acte
demeurent la propriété du suspect ; terroriste;
47. service de transfert de fonds ou de valeurs :
de capitaux et le financement
somme équivalente en espèces ou sous toute Ouest Africaine ou l’Union Monétaire Ouest
autre forme à un bénéficiaire situé dans une Africaine ;
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53. virement électronique : toute transaction Article 5 : Personnes assujetties aux obligations
par voie électronique effectuée au nom d’un de lutte contre le blanchiment de
donneur d’ordre, personne physique ou morale, capitaux et le financement du terro-
par l’entremise d’une institution financière en risme et de la prolifération
vue de mettre à la disposition d’un bénéficiaire Les dispositions de la présente loi, en particulier
une certaine somme d’argent dans une autre celles de ses titres II et III, sont applicables aux
institution financière, le donneur d’ordre et le personnes physiques ou morales mentionnées
bénéficiaire pouvant être une seule et même ci-après :
personne.
1. le Trésor Public ;
TITRE PREMIER : DISPOSITIONS 2. la BCEAO ;
GENERALES 3. les institutions financières ;
4. les prestataires de services aux sociétés et
Chapitre premier : Objet et champ d’application fiducies ;
de la loi 5. les sociétés immobilières et les agents immo-
biliers, y compris les agents de location ;
Section I : Objet de la loi et illicéité de l’origine 6. les autres personnes physiques ou morales
des capitaux ou des biens négociant des biens, seulement dans la mesure
Article 2 : Objet où les paiements sont effectués ou reçus en
espèces pour un montant de cinq millions de
La présente loi a pour objet de prévenir et de francs CFA au moins, que la transaction soit
réprimer le blanchiment de capitaux et le finan- exécutée en une fois ou sous la forme d’opéra-
cement du terrorisme et de la prolifération des tions fractionnées apparemment liées ;
armes de destruction massive au (nom de l’Etat
7. les opérateurs de ventes volontaires de
membre concerné).
meubles aux enchères publiques ;
Elle détermine les mesures visant à détecter et à
8. les agents sportifs et les promoteurs d’événe-
décourager le blanchiment de capitaux, le finan-
ments sportifs ;
cement du terrorisme et de la prolifération ainsi qu’à
faciliter les enquêtes et les poursuites y relatives. 9. les prestataires de jeux d’argent et de hasard,
notamment les propriétaires, les directeurs
Article 3 : Illicéité de l’origine des capitaux ou et gérants de casinos et d’établissements de
des biens jeux, y compris les loteries nationales ;
Pour l’application de la présente loi, l’origine de 10. les apporteurs d’affaires aux institutions finan-
capitaux ou de biens est illicite lorsque ceux-ci cières ;
proviennent de la commission de l’une des infrac- 11. les personnes se livrant habituellement au
tions mentionnées au point 16 de l’article premier commerce ou organisant la vente de pierres
ci-dessus ou de tous crimes ou délits. précieuses, de métaux précieux, d’antiquités et
d’œuvres d’art ;
Section II : Champ d’application de la loi 12. les transporteurs de fonds ;
Article 4 : Application de la loi dans l’espace 13. les sociétés de gardiennage ;
Les infractions définies aux articles 7 et 8 de la 14. les agences de voyage ;
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
membre concerné), sans tenir compte du lieu où 17. toute autre personne physique ou morale
l’acte a été commis. désignée par l’autorité compétente.
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–– la gestion de fonds, de titres ou d’autres –– l’activité financière est limitée au niveau des
actifs appartenant au client ; transactions ;
informations dont ils disposent soient reçues ou comme blanchiment de capitaux, les agissements
obtenues avant, pendant ou après cette procédure, énumérés, ci-après, commis intentionnellement :
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Il y a blanchiment de capitaux, même si cet acte est Nulle considération de nature politique, philoso-
commis par l’auteur de l’infraction ayant procuré phique, idéologique, raciale, ethnique, religieuse ni
les biens à blanchir. aucun autre motif ne peut être pris en compte pour
justifier la commission de l’une des infractions
Il y a également blanchiment de capitaux, même visées aux articles 7 et 8 de la présente loi.
si les activités qui sont à l’origine des biens à
blanchir sont exercées sur le territoire d’un autre
Etat membre ou celui d’un Etat tiers. Chapitre III : Evaluation des risques
moyen que ce soit, directement ou indirectement, de coordonner la réponse nationale aux risques
a délibérément fourni ou réuni des biens, fonds et visés à l’alinéa premier ci-dessus. L’identité
autres ressources financières dans l’intention de de cette autorité est notifiée à chaque autorité
communautaire de contrôle ainsi qu’aux autres
du terrorisme
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Article 11 : Evaluation des risques par les per- TITRE II : PREVENTION DU BLANCHI-
sonnes assujetties MENT DE CAPITAUX
ET DU FINANCEMENT
Les personnes assujetties prennent des mesures
DU TERRORISME
appropriées pour identifier et évaluer les risques
de blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme auxquels elles sont exposées, en tenant Chapitre premier : Dispositions générales de
compte des facteurs de risques tels que les clients, prévention concernant les
les pays ou les zones géographiques, les produits, espèces et les instruments
les services, les transactions ou les canaux de négociables au porteur
distribution. Ces mesures sont proportionnées à la
nature et à la taille des personnes assujetties ainsi Article 12 : Obligation de déclaration ou de
qu’au volume de leurs activités. communication des transports phy-
siques transfrontaliers d’espèces et
Les évaluations visées à l’alinéa premier ci-dessus instruments négociables au porteur
sont documentées, tenues à jour et mises à la
disposition des autorités compétentes et des orga- Toute personne en provenance d’un Etat tiers,
nismes d’autorégulation. qui entre sur le territoire de la République de...
(indiquer la dénomination de l’Etat membre qui
Les personnes assujetties doivent disposer de poli- adopte la loi) ou qui quitte celui-ci, à destination
tiques, de procédures et de contrôles pour atténuer d’un Etat tiers, est tenue de remplir, au moment
et gérer efficacement les risques de blanchiment de l’entrée ou de la sortie, une déclaration d’es-
de capitaux et de financement du terrorisme iden- pèces et instruments négociables au porteur d’un
tifiés au niveau de l’Union, au niveau des Etats montant ou d’une valeur égal (e) ou supérieur (e)
membres et à leur propre niveau. Ces politiques, à un seuil fixé par une instruction de la BCEAO,
procédures et contrôles doivent être proportionnés qu’elle remettra à l’autorité compétente du pays
à la nature et à la taille de celles-ci ainsi qu’au au point d’entrée ou de sortie du territoire.
volume de leurs activités.
L’autorité compétente de... (indiquer la dénomi-
Les politiques, procédures et contrôles visés à nation de l’Etat membre qui adopte la loi) procède
l’alinéa 3 ci-dessus, portent notamment sur : à l’identification du transporteur d’espèces et
–– la vigilance à l’égard de la clientèle, la décla- instruments au porteur au moins égal au montant
ration, la conservation des documents et visé à l’alinéa premier du présent article et exige
de lui, si nécessaire, des informations complémen-
des pièces, le contrôle interne, la gestion du
taires sur l’origine et la destination de ces espèces
respect des obligations (y compris, si la taille
ou instruments au porteur.
et la nature de l’activité le justifient, la nomina-
tion, au niveau de l’encadrement, d’un respon- L’obligation de déclaration n’est pas réputée
sable du contrôle du respect des obligations) exécutée si les informations fournies sont incor-
et les vérifications sur le personnel ; rectes ou incomplètes.
–– lorsque cela est approprié, eu égard à la taille Les personnes qui ont procédé à de fausses décla-
et à la nature des activités, une fonction d’audit rations ou communications sont passibles des
indépendante chargée de tester les politiques, sanctions prévues par la présente loi.
procédures et contrôles visés au premier tiret Les autorités compétentes peuvent, le cas échéant,
ci-dessus. bloquer ou retenir, pour une période n’excédant pas
Les personnes assujetties doivent obtenir l’autori- soixante-douze heures, les espèces ou instruments
de capitaux et le financement
en tant que de besoin. Elles devront être communi- des espèces non déclarées, en cas de non décla-
quées aux autorités de contrôle. ration ou de fausse déclaration.
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relation d’affaires
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Les institutions financières et les Entreprises d’une transaction, les personnes mentionnées aux
et Professions Non Financières Désignées sont articles 5 et 6 de la présente loi identifient le client
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et, le cas échéant, le bénéficiaire effectif de la A tout moment, ces personnes doivent être en
relation d’affaires par des moyens adaptés et véri- mesure de justifier auprès des autorités de contrôle,
fient ces éléments d’identification sur présentation l’adéquation des mesures de vigilance qu’elles ont
de tout document écrit fiable. mises en œuvre par rapport aux risques de blan-
chiment de capitaux et de financement du terro-
Elles identifient, dans les mêmes conditions, leurs
risme présentés par la relation d’affaires.
clients occasionnels et, le cas échéant, le bénéfi-
ciaire effectif de la relation d’affaires, lorsqu’elles
soupçonnent que l’opération pourrait participer Article 20 : Obligation de vigilance constante
au blanchiment de capitaux et au financement du sur toutes les opérations
de la clientèle
terrorisme ou, (dans les conditions prévues par la
réglementation en la matière), lorsque les opéra- Les personnes visées aux articles 5 et 6 de
tions sont d’une certaine nature ou dépassent un la présente loi doivent exercer une vigilance
certain montant. constante concernant toute relation d’affaires et
examiner attentivement les opérations effectuées
Par dérogation à l’alinéa premier du présent article,
en vue de s’assurer qu’elles sont conformes à ce
lorsque le risque de blanchiment de capitaux et de
qu’elles savent de leurs clients, de leurs activités
financement du terrorisme paraît faible (et dans
commerciales, de leur profil de risque et, le cas
les conditions prévues par la réglementation en la
échéant, de la source de leurs fonds.
matière), il peut être procédé, uniquement pendant
l’établissement de la relation d’affaires, à la vérifi- Il leur est interdit d’ouvrir des comptes anonymes
cation de l’identité du client et, le cas échéant, du ou des comptes sous des noms fictifs.
bénéficiaire effectif.
Article 21 : Obligation relative aux mesures
Les représentants légaux et directeurs respon-
de prévention en cas de relation
sables des établissements de jeux satisfont à ces
à distance
obligations, en appliquant les mesures prévues à
l’article 29 de la présente loi. Les personnes visées aux articles 5 et 6 de la
présente loi doivent prendre des dispositions parti-
Article 19 : Obligation de vigilance constante culières et suffisantes pour prévenir le blanchiment
sur la relation d’affaires de capitaux et le financement du terrorisme lors-
qu’elles entretiennent des relations d’affaires ou
Avant d’entrer en relation d’affaires avec un client,
exécutent des opérations avec un client qui n’est
les personnes visées aux articles 5 et 6 de la
pas physiquement présent aux fins d’identification.
présente loi recueillent et analysent les éléments
d’information, parmi ceux figurant sur la liste
Article 22 : Obligation relative aux relations
dressée, à cet effet, par l’autorité de contrôle,
avec les PPE
nécessaire à la connaissance de leur client ainsi
que l’objet et la nature de la relation d’affaires, Les personnes visées aux articles 5 et 6 de la
pour évaluer le risque de blanchiment de capitaux présente loi sont tenues de disposer de systèmes
et de financement du terrorisme. de gestion de risques adéquats afin de déterminer
si le client est une personne politiquement exposée
Pendant toute la durée de la relation d’affaires, ces
et, le cas échéant, mettent en œuvre les mesures
personnes recueillent, mettent à jour et analysent
spécifiques visées à l’article 54 ci-dessous.
les éléments d’information, parmi ceux figurant sur
une liste dressée, à cet effet, par l’autorité compé-
tente, qui permettent de favoriser une connais- Section II : Obligations des institutions
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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et 24 ci-dessus, les institutions financières : à l’identification de leurs clients et, le cas échéant,
1. élaborent une classification des risques de l’identité et les pouvoirs des personnes agissant
blanchiment des capitaux et de financement pour le compte de ceux-ci, au moyen de docu-
du terrorisme
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S’il s’agit d’une personne physique commerçante, opérations liées excède un million de francs
cette dernière est tenue de fournir, en outre, toute CFA pour les représentants légaux et directeurs
pièce attestant de son immatriculation au Registre responsables des opérateurs de jeux ;
du terrorisme
VIII - 20
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
indiqué aux deuxième et troisième tirets du –– tout paiement en espèces ou par titre au
présent article ou lorsque la provenance licite porteur d’une somme d’argent, effectué dans
des capitaux n’est pas certaine. des conditions normales, dont le montant
unitaire ou total est égal ou supérieur à
Par dérogation aux premier et deuxième tirets
cinquante millions de francs CFA ;
ci-dessus, les personnes visées aux articles 5 et 6
de la présente loi procèdent à l’identification de leur –– toute opération portant sur une somme égale
client occasionnel et, le cas échéant, du bénéficiaire ou supérieure à dix millions de francs CFA,
effectif de l’opération, dans les conditions fixées à effectuée dans des conditions inhabituelles de
l’alinéa premier du présent article, quel que soit le complexité ou injustifiées ou paraissant ne pas
montant de l’opération, lorsqu’elles réalisent une avoir de justification économique ou d’objet
opération de transmission de fonds ou une opération licite.
de change manuel alors que le client occasionnel
Dans les cas visés à l’alinéa précédent, les insti-
ou son représentant légal n’est pas physiquement
tutions financières sont tenues de se renseigner
présent aux fins de l’identification, ou lorsqu’elles
auprès du client, et/ou par tous autres moyens,
offrent des services de garde des avoirs.
sur l’origine et la destination des fonds ainsi que
sur l’objet de l’opération et l’identité des acteurs
Article 30 : Identification de l’ayant droit économiques de l’opération, conformément aux
économique dispositions des articles 26 à 31 de la présente loi.
Au cas où il n’est pas certain que le client agit L’institution financière établit un rapport confi-
pour son propre compte, l’institution financière se
dentiel écrit comportant tous les renseignements
renseigne par tout moyen sur l’identité du véritable
utiles sur les modalités de l’opération ainsi que
donneur d’ordre.
sur l’identité du donneur d’ordre et, le cas échéant,
Après vérification, si le doute persiste sur l’identité des acteurs économiques impliqués. Ce rapport est
de l’ayant droit économique, il doit être mis fin conservé dans les conditions prévues à l’article 35
à l’opération, sans préjudice de l’obligation de de la présente loi.
déclarer les soupçons, visée à l’article 79, auprès de
Une vigilance particulière doit être également
la Cellule Nationale de Traitement des Informations
exercée à l’égard des opérations provenant d’insti-
Financières instituée à l’article 59, dans les condi-
tutions financières qui ne sont pas soumises à des
tions fixées à l’article 81 de la présente loi.
obligations suffisantes en matière d’identification
Si le client est un avocat, un notaire, un profes- des clients ou de contrôle des transactions.
sionnel de l’expertise comptable ou du commis-
L’institution financière doit s’assurer que ses obli-
sariat aux comptes, un courtier en valeurs mobi-
gations sont appliquées par ses bureaux de repré-
lières, intervenant en tant qu’intermédiaire
sentation, ses succursales, ou ses sociétés filiales
financier, il ne pourra invoquer le secret profes-
dont le siège est à l’étranger, à moins que la légis-
sionnel pour refuser de communiquer l’identité de
lation locale n’y fasse obstacle, auquel cas, elle en
l’ayant droit économique.
informe la CENTIF.
Article 31 : Nouvelle identification du client
Article 33 : Vérification des virements
Lorsque les institutions financières ont de bonnes électroniques
raisons de penser que l’identité de leur client et les
Les institutions financières qui effectuent des vire-
éléments d’identification précédemment obtenus
ments électroniques sont tenues d’obtenir et de
ne sont plus exacts ou pertinents, elles procèdent
vérifier, concernant le donneur d’ordre, son nom
à nouveau à l’identification du client.
de capitaux et le financement
Doivent faire l’objet d’un examen particulier de la date de sa naissance ainsi que, si nécessaire, le
part des institutions financières : nom de son institution financière.
VIII - 21
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Sans préjudice des dispositions prescrivant des Les institutions financières sont tenues, en ce qui
obligations plus contraignantes, les institutions concerne les relations de correspondant bancaire
financières conservent pendant une durée de dix transfrontalier et les autres relations similaires, en
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
ans, à compter de la clôture de leurs comptes plus des mesures de vigilance normales relatives
ou de la cessation de leurs relations avec leurs à la clientèle :
clients habituels ou occasionnels, les pièces et 1. d’identifier et de vérifier l’identification des
documents relatifs à leur identité. Elles conservent institutions clientes avec lesquelles elles
du terrorisme
également les pièces et documents relatifs aux entretiennent des relations de correspondant
opérations qu’ils ont effectuées, y compris les livres bancaire ;
VIII - 22
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
2. de recueillir des informations sur la nature des 3. le produit ou l’opération favorise l’anonymat
activités de l’institution cliente ; de celle-ci ;
3. d’évaluer la réputation de l’institution cliente 4. l’opération est effectuée pour compte propre
et le degré de surveillance à laquelle elle est ou pour compte de tiers avec des personnes
soumise, sur la base d’informations publi- physiques ou morales, y compris leurs filiales
quement disponibles ; ou établissements, domiciliées, enregistrées ou
4. d’évaluer les contrôles mis en place par l’insti- établies dans un Etat ou un territoire dont les
tution cliente pour lutter contre le blanchiment insuffisances de la législation ou les pratiques
de capitaux et le financement du terrorisme. font obstacle à la lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme.
Les responsables habilités des institutions finan-
cières doivent avoir préalablement autorisé la Les autorités de contrôle, chacune en ce qui la
conclusion d’une relation avec le correspondant concerne, précisent la liste des produits et des
bancaire. opérations visées au point 3 de l’alinéa premier
ci-dessus ainsi que les mesures de vigilance
Article 39 : Obligations des compagnies complémentaires.
d’assurances
Les compagnies d’assurances, les agents et cour- Section III : Obligations des organismes à but
tiers en assurance exerçant des activités d’assu- non lucratif
rance vie et non vie sont tenus d’identifier leurs
Article 41 : Surveillance exercée par les orga-
clients et de vérifier leur identité conformément
nismes de contrôle compétents
aux dispositions de l’article 27 de la présente loi,
lorsque les montants des primes atteignent un Tout organisme à but non lucratif qui recueille,
montant seuil ou les paiements des primes s’effec- reçoit, donne ou transfère des fonds dans le cadre
tuent selon certaines modalités. de son activité philanthropique est soumise à une
surveillance appropriée par son organisme de
Le montant seuil et les modalités de paiement des
contrôle compétent.
primes visés à l’alinéa premier ci-dessus, sont fixés
par un Règlement de la CIMA. L’autorité compétente arrête les règles destinées à
garantir que les fonds de ses organismes à but non
Article 40 : Mesures de vigilance lucratif ne soient pas utilisés à des fins de blanchiment
complémentaires de capitaux ou de financement du terrorisme.
Les personnes visées à l’article 5 de la présente loi
Article 42 : Mesures de surveillance
appliquent des mesures de vigilance complémen-
et de contrôle des organismes
taires à l’égard de leur client, en sus des mesures
à but non lucratif
prévues aux articles 18 et 19 de la présente loi,
lorsque : Les organismes à but non lucratif sont tenus de :
1. le client ou son représentant légal n’est pas 1. produire à tout moment des informations sur :
physiquement présent aux fins de l’identifi-
–– l’objet et la finalité de leurs activités ;
cation ;
–– l’identité de la personne ou des personnes
2. le client est une personne résidant dans un
qui possèdent, contrôlent ou gèrent leurs
autre Etat membre ou un Etat tiers et qui est
activités, y compris les dirigeants, les
exposée à des risques particuliers en raison
membres du conseil d’administration et
de capitaux et le financement
directs de sa famille ou des personnes connues états financiers avec une ventilation de leurs
pour lui être étroitement associées ; recettes et de leurs dépenses ;
VIII - 23
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
3. se doter de mécanismes à même de les aider Toute donation en espèces au profit d’un organisme
à lutter contre le blanchiment de capitaux et le à but non lucratif, d’un montant égal ou supérieur
financement du terrorisme ; à un million de francs CFA fait l’objet d’une décla-
4. se doter de mécanismes de contrôle propres ration auprès de la CENTIF, par l’autorité chargée
visant à garantir que tous les fonds sont de la tenue du registre visée au paragraphe 2 de
dûment comptabilisés et utilisés confor- l’alinéa premier ci-dessus. Toute donation au profit
mément à l’objet et à la finalité de leurs acti- d’un organisme à but non lucratif, quel qu’en soit
vités déclarées ; le montant, fait également l’objet d’une déclaration
auprès de la CENTIF, par l’autorité compétente en
5. conserver pendant dix ans et tenir à la dispo- la matière, lorsque les fonds sont susceptibles de
sition des autorités des relevés de leurs opéra- se rapporter à une entreprise terroriste ou de finan-
tions. cement du terrorisme.
Article 43 : Obligations de vigilance particu- Les organismes à but non lucratif doivent, d’une
lière à l’égard des organismes part, se conformer à l’obligation relative à la tenue
à but non lucratif d’une comptabilité conforme aux normes en vigueur
et, d’autre part, transmettre à l’autorité de contrôle,
Tout organisme à but non lucratif, qui souhaite leurs états financiers annuels de l’année précédente,
collecter des fonds, recevoir ou ordonner des trans- dans les six mois qui suivent la date de clôture de
ferts de fonds, doit : leur exercice social. Ils déposent sur un compte
1. s’inscrire sur un registre mis en place, à cet bancaire ouvert dans les livres d’un établissement
effet, par l’autorité compétente. La demande de crédit ou d’un système financier décentralisé
d’inscription initiale sur ce registre comporte agréé, l’ensemble des sommes d’argent qui leur
les nom, prénoms, adresses et numéros de télé- sont remises à titre de donation ou dans le cadre
phone de toute personne chargée d’assumer la des transactions qu’ils sont amenés à effectuer.
responsabilité du fonctionnement de l’organisme
Sans préjudice des poursuites qui peuvent être
concerné, et notamment des président, vice-pré-
engagées contre eux, l’autorité compétente peut
sident, secrétaire général, membres du Conseil
ordonner la suspension temporaire ou la disso-
d’administration et trésorier, selon le cas ;
lution des organismes à but non lucratif qui, en
2. communiquer à l’autorité chargée de la tenue du connaissance de cause, encouragent, fomentent,
registre, tout changement dans la composition organisent ou commettent l’une des infractions
des personnes responsables préalablement visées aux articles 7 et 8 de la présente loi.
désignées, visées au paragraphe précédent.
Toute donation faite à un organisme à but non Section IV : Obligations additionnelles
lucratif d’un montant égal ou supérieur à cinq des Entreprises et Professions
cent mille francs CFA, doit être consignée dans Non Financières Désignées
le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe
1 du présent article, comprenant les coordonnées Article 44 : Obligations des casinos et établis-
complètes du donateur, la date, la nature et le sements de jeux
montant de la donation.
Les casinos et établissements de jeux sont tenus
Le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe 1 du de :
présent article est conservé par l’autorité compé-
1. tenir une comptabilité régulière ainsi que les
tente pendant une durée de dix ans, sans préjudice
documents y relatifs pendant dix ans, selon les
de capitaux et le financement
officier de police judiciaire chargé d’une enquête et comportant une photographie, dont il est
pénale. pris copie, des joueurs qui achètent, apportent
VIII - 24
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ou échangent des jetons ou des plaques pour –– pour les clients et les produits qui présentent
une somme supérieure au montant fixé à l’ar- un faible risque de blanchiment de capitaux ou
ticle 29 alinéa premier, troisième tiret ; de financement du terrorisme, dont la liste est
3. consigner, dans l’ordre chronologique, toutes établie et conservée par l’assujetti ;
les opérations visées au paragraphe 2 –– pour le client ou, le cas échéant, le bénéficiaire
ci-dessus, leur nature et leur montant avec indi- effectif de la relation d’affaires, lorsqu’il est
cation des nom et prénoms des joueurs ainsi soit :
que du numéro du document présenté, sur un
•• une institution financière, établie ou ayant
registre et de conserver celui-ci pendant dix
son siège au.......(préciser le nom de l’Etat
ans après la dernière opération enregistrée ;
concerné), dans un autre Etat membre ou
4. consigner, dans l’ordre chronologique, tout dans un Etat tiers imposant des obliga-
transfert de fonds effectué entre des casinos et tions équivalentes de lutte contre le blan-
cercles de jeux sur un registre et de conserver chiment de capitaux et le financement du
ledit registre pendant dix ans après la dernière terrorisme. La liste de ces pays est arrêtée
opération enregistrée. par le Ministre chargé des Finances ;
Dans le cas où l’établissement de jeux est tenu par •• une société cotée dont les titres sont admis
une personne morale possédant plusieurs filiales, à la négociation sur au moins un marché
les jetons doivent identifier la filiale pour laquelle réglementé au...... (préciser le nom de
ils sont émis. En aucun cas, des jetons émis par l’Etat membre concerné) ou dans un Etat
une filiale ne peuvent être remboursés dans une membre ou dans un Etat tiers imposant
autre filiale, y compris à l’étranger. des exigences de publicité compatibles
avec la législation en vigueur ;
Article 45 : Obligations spécifiques liées aux
•• une autorité publique ou un organisme
opérations immobilières
public, désigné comme tel en vertu des
Les personnes qui réalisent, contrôlent ou Traités de l’UMOA et de l’UEMOA, du droit
conseillent des opérations immobilières sont communautaire dérivé, du droit public d’un
tenues d’identifier les parties conformément aux Etat membre ou de tout autre engagement
dispositions des articles 27 et 28 de la présente international contracté par...... (préciser le
loi, lorsqu’elles interviennent dans des opérations nom de l’Etat concerné), et qu’il satisfait
d’achat ou de vente de biens immobiliers. aux trois critères suivants :
i) son identité est accessible au public,
Section V : Obligations simplifiées de vigilance transparente et certaine ;
à l’égard de la clientèle
ii) ses activités, ainsi que ses pratiques
Article 46 : Atténuation de l’obligation comptables sont transparentes ;
de vigilance iii) il est soit responsable devant une insti-
Lorsque le risque de blanchiment de capitaux et de tution communautaire ou devant les auto-
financement du terrorisme est faible, les personnes rités d’un Etat membre, soit soumis à des
visées à l’article 5 de la présente loi peuvent procédures appropriées de contrôle de
réduire l’intensité des mesures prévues à l’article son activité ;
19 ci-dessus. Dans ce cas, elles justifient auprès •• le bénéficiaire effectif des sommes dépo-
de l’autorité de contrôle dont elles relèvent que sées sur les comptes détenus pour le
l’étendue des mesures est appropriée à ces risques. compte de tiers par les notaires, les huis-
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Elles ne sont pas soumises aux obligations de vigi- siers de justice ou les membres d’une
lance prévues aux articles 19 et 20 de la présente autre profession juridique indépendante
loi, pour autant qu’il n’existe pas de soupçons de établis au...... (préciser le nom de l’Etat
du terrorisme
VIII - 25
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
de remboursement porte sur un montant unitaire 2. les fonds sont à destination d’un compte ouvert
ou sur un montant global d’au moins six cent au nom d’un bénéficiaire auprès d’une autre
mille francs CFA au cours de la même année institution financière établie ou ayant son siège
civile, les personnes mentionnées à l’article 5 au....(préciser le nom de l’Etat concerné), dans
du terrorisme
de la présente loi sont tenues de respecter les un Etat membre ou dans un Etat tiers imposant
obligations prévues aux articles 18 et 19 ; des obligations équivalentes en matière de
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
lutte contre le blanchiment de capitaux ou de tensité des mesures prévues aux articles 19 et 20
financement des activités terroristes ; de la présente loi.
3. l’opération ne dépasse pas le montant unitaire Elles effectuent un examen renforcé de toute
de cent cinquante mille francs CFA ; opération particulièrement complexe ou d’un
montant inhabituellement élevé ou ne paraissant
4. le total des opérations exécutées pour le client
pas avoir de justification économique ou d’objet
au cours des douze mois précédant l’opération
licite. Dans ce cas, ces personnes se renseignent
ne dépasse pas le montant de un million six
auprès du client sur l’origine des fonds et la desti-
cent mille francs CFA.
nation de ces sommes ainsi que sur l’objet de l’opé-
ration et l’identité de la personne qui en bénéficie.
Article 49 : Conditions de mise en œuvre
des dérogations
Article 52 : Interdiction de relation de corres-
Pour la mise en œuvre des dérogations prévues aux pondant bancaire avec une banque
articles 18 et 46 de la présente loi, les personnes fictive
visées à l’article 5 recueillent, dans chaque cas,
Il est interdit aux institutions financières de nouer
des informations suffisantes pour établir si le client
ou de maintenir une relation de correspondant
ou le produit remplit les conditions requises pour
bancaire avec un établissement de crédit ou
bénéficier desdites dérogations.
une société exerçant des activités équivalentes
constitué dans un Etat où cet établissement n’a
Section VI : Obligations renforcées de vigilance aucune présence physique effective permettant
à l’égard de la clientèle que s’exercent des activités de direction et de
gestion, s’il n’est pas rattaché à un établissement
Article 50 : Vigilance renforcée dans le cadre ou à un groupe réglementé.
d’une relation transfrontalière
de correspondant bancaire Les institutions financières prennent des mesures
appropriées pour s’assurer qu’elles ne nouent
Lorsqu’une institution financière ou une entre- ni ne maintiennent une relation de corres-
prise d’investissement autre qu’une société de pondant bancaire avec une personne entretenant
gestion de portefeuille entretient avec une insti- elle-même des relations de banque correspon-
tution financière située dans un Etat tiers ou qui ne dante permettant à un établissement constitué
figure pas sur la liste prévue au deuxième tiret de dans les conditions indiquées à l’alinéa précédent
l’alinéa 2 de l’article 46 ci-dessus, des Etats tiers d’utiliser ses comptes.
imposant des obligations équivalentes en matière
de blanchiment de capitaux et de financement du Article 53 : Mesures de vigilance renforcée
terrorisme, une relation transfrontalière de corres-
pondant bancaire ou une relation en vue de la Lorsqu’elles concluent une convention pour offrir un
distribution d’instruments financiers, l’institution service de correspondant bancaire, d’encaissement
financière établie au (indiquer l’Etat concerné), ou d’escompte de chèques ou nouer une relation d’af-
exerce sur l’institution financière étrangère avec faires en vue de la distribution d’instruments finan-
laquelle elle est en relation, en plus des mesures ciers avec des institutions financières mentionnées
prévues aux articles 19 et 20, les mesures de vigi- à l’article 38 de la présente loi, les personnes assu-
lance renforcée définies à l’article 53 ci-dessous. jetties mentionnées à ce dernier article :
1. recueillent sur l’établissement cocontractant
Article 51 : Renforcement de l’intensité des des informations suffisantes pour connaître la
mesures de vigilance à l’égard nature de ses activités et pour apprécier, sur la
de capitaux et le financement
un produit ou une transaction leur paraît élevé, les 2. évaluent le dispositif de lutte contre le blan-
personnes visées aux articles 5 et 6 renforcent l’in- chiment de capitaux et le financement du
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
terrorisme mis en place par l’établissement tions financières prennent les mesures spécifiques
cocontractant ; ci-après, lorsqu’elles nouent des relations d’af-
3. s’assurent que la décision de nouer une relation faires ou lorsqu’elles effectuent des transactions
d’affaires avec l’établissement cocontractant avec ou pour le compte de PPE nationales ou de
est prise par un membre de l’organe exécutif PPE des organisations internationales, au sens de
ou toute personne habilitée, à cet effet, par l’article premier, point 44 de la présente loi :
l’organe exécutif ; 1. mettre en œuvre des procédures adéquates et
4. prévoient dans la convention de correspondant adaptées, en fonction du risque, de manière à
bancaire ou de distribution des instruments finan- pouvoir déterminer si le client ou un bénéfi-
ciers les modalités de transmission des informa- ciaire effectif du client est une PPE ;
tions à la demande de l’établissement assujetti ; 2. appliquer, en cas de relations d’affaires à risque
5. s’assurent, lorsqu’elles accueillent, dans le plus élevé avec de telles personnes, les mesures
cadre des services de correspondance bancaire, visées à l’alinéa premier, point 2, 3 et 4.
des comptes de correspondant qui sont utilisés Sous réserve de l’application de mesures de vigi-
directement par des tiers indépendants pour lance renforcées, en fonction d’une appréciation
l’exécution d’opérations pour leur propre compte, du risque lié à la clientèle, les institutions finan-
que l’établissement de crédit cocontractant cières ne sont pas tenues de considérer comme
a vérifié l’identité des clients ayant un accès
politiquement exposée, une personne qui n’a pas
direct à ces comptes de correspondant et a mis
occupé de fonction publique importante, au sens
en œuvre à l’égard de ces clients des mesures
des alinéas premier et 2 ci-dessus, pendant une
de vigilance conformes à celles prévues aux
période d’au moins un an.
articles 18 et 19 de la présente loi.
Article 55 : Consignation et conservation
Article 54 : Mesures spécifiques à l’égard des
des résultats de la mise en œuvre
Personnes Politiquement Exposées
des mesures de vigilance renforcée
Sans préjudice des obligations prévues aux articles
18 à 20, 26 et 27 de la présente loi, les institu- Les résultats de l’examen de la mise en œuvre des
tions financières prennent les mesures spécifiques mesures de vigilance renforcée prescrit à l’article
ci-après, lorsqu’elles nouent des relations d’af- 53, ci-dessus, sont consignés par écrit et conservés
faires ou lorsqu’elles effectuent des transactions selon les modalités prévues à l’article 35.
avec ou pour le compte de PPE étrangères au sens
de l’article premier, point 44 de la présente loi : Section VII : Exécution des obligations
1. mettre en œuvre des procédures adéquates et de vigilance par des tiers
adaptées, en fonction du risque, de manière à
Article 56 : Recours à des tiers pour mettre en
pouvoir déterminer si le client ou un bénéfi-
œuvre des obligations de vigilance
ciaire effectif du client est une PPE ;
Les institutions financières peuvent recourir à
2. obtenir l’autorisation d’un niveau adéquat de
des tiers pour l’exécution des obligations de vigi-
la hiérarchie avant de nouer une relation d’af-
lance prévues aux articles 18 à 20 de la présente
faires avec de tels clients ;
loi, sans préjudice de la responsabilité finale du
3. prendre toute mesure appropriée, en fonction respect desdites obligations qui leur incombe.
du risque, pour établir l’origine du patrimoine
de capitaux et le financement
et l’origine des fonds impliqués dans la relation Article 57 : Conditions de mise en œuvre des
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Sans préjudice des obligations prévues aux articles de la présente loi peuvent être mises en œuvre par
18 à 20, 26 et 27 de la présente loi, les institu- un tiers dans les conditions suivantes :
VIII - 28
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
1. le tiers est une institution financière ou une des échéant, du bénéficiaire effectif ainsi que tout
personnes visées à l’article 6, située ou ayant document pertinent pour assurer ces diligences.
son siège social .........(préciser le nom de
Une convention peut être signée entre le tiers et les
l’Etat concerné) ou une personne appartenant
institutions financières pour préciser les modalités
à une catégorie équivalente sur le fondement
de transmission des informations ainsi recueillies
d’un droit étranger et située dans un autre
et de contrôle des diligences mises en œuvre.
Etat membre ou dans un Etat tiers imposant
des obligations équivalentes en matière de
lutte contre le blanchiment de capitaux et le TITRE III : DETECTION DU BLANCHIMENT
financement du terrorisme sur la liste prévue DE CAPITAUX ET DU FINANCE-
à l’alinéa 2 de l’article 46 de la présente loi ; MENT DU TERRORISME
2. la personne assujettie a accès aux informa-
tions recueillies par le tiers, dans les condi- Chapitre premier : Cellule Nationale de
tions prévues par l’autorité de contrôle. Traitement des Informations
Les institutions financières peuvent communiquer Financières (CENTIF)
des informations recueillies pour la mise en œuvre
de l’alinéa premier des articles 18 et 19 de la Section I : Création et attributions de la CENTIF
présente loi, à une autre institution financière
située ou ayant son siège social........(préciser le Article 59 : Création de la CENTIF
nom de l’Etat concerné). Elles peuvent également Il est institué, sous la dénomination de “Cellule
communiquer ces informations à un établissement Nationale de Traitement des Informations
proposant des activités financières équivalentes Financières ou CENTIF “ une autorité adminis-
à celles exercées par les institutions financières, trative, placée sous la tutelle du Ministre chargé
dans les conditions suivantes : des Finances. La CENTIF est dotée de l’autonomie
1. le tiers destinataire est situé dans un Etat financière et d’un pouvoir de décision autonome
tiers imposant des obligations équivalentes sur les matières relevant de sa compétence.
en matière de lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme sur Article 60 : Attributions de la CENTIF
la liste prévue à l’alinéa 2 de l’article 46 de la
La CENTIF a pour mission le traitement et la trans-
présente loi ;
mission d’informations, en vue de la lutte contre
2. le traitement par le tiers destinataire des le blanchiment de capitaux et le financement du
données à caractère personnel garantit un terrorisme.
niveau de protection suffisant de la vie privée
et des libertés et droits fondamentaux des A ce titre, elle :
personnes, conformément à la réglementation 1. est chargée, notamment de recueillir, d’ana-
en vigueur en la matière. lyser, d’enrichir et d’exploiter tout rensei-
gnement propre à établir l’origine ou la desti-
Article 58 : Obligation relative à la transmis- nation des sommes ou la nature des opérations
sion d’informations ayant fait l’objet d’une déclaration ou d’une
Pour l’application de l’article 56 ci-dessus, le tiers, information reçue, au titre des dispositions des
qui applique les obligations de vigilance prévues articles 15, 36, 43, 70, 79, 80, 86 et 111 de la
aux articles 18 et 19 de la présente loi, met sans présente loi ;
délai à la disposition des institutions financières, 2. reçoit également toutes autres informations
les informations relatives à l’identité du client et,
de capitaux et le financement
le cas échéant, du bénéficiaire effectif ainsi que mission, notamment celles communiquées
celles afférentes à l’objet et à la nature de la par les autorités de contrôle ainsi que les offi-
relation d’affaires. ciers de police judiciaire, qu’elle traite, le cas
du terrorisme
Le tiers leur transmet, à première demande, copie échéant, comme en matière de déclaration
des documents d’identification du client et, le cas d’opération suspecte ;
VIII - 29
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
3. peut demander la communication, par les recueillies. Ces rapports sont soumis au Ministre
assujettis ainsi que par toute personne chargé des Finances.
physique ou morale, d’informations détenues
par eux et susceptibles de permettre d’enrichir Section II : Organisation et fonctionnement
les déclarations de soupçons ; de la CENTIF
4. effectue ou fait réaliser des études périodiques Article 61 : Composition de la CENTIF
sur l’évolution des techniques utilisées aux fins
du blanchiment de capitaux et du financement La CENTIF est composée de six membres, à savoir :
du terrorisme au niveau du territoire national ; 1. un haut fonctionnaire issu, soit de la Direction
5. peut animer et coordonner, en tant que de des Douanes, soit de la Direction du Trésor,
besoin, aux niveaux national et international, soit de la Direction des Impôts, ayant rang de
les moyens d’investigation dont disposent Directeur d’Administration centrale, détaché
les administrations ou services relevant du par le Ministère chargé des Finances. Il assure
Ministère chargé des Finances, du Ministère la présidence de la CENTIF ;
chargé de la Justice et du Ministère chargé de 2. un magistrat spécialisé dans les questions
la Sécurité ainsi que les organismes qui y sont financières, détaché par le Ministère chargé de
rattachés, pour la recherche des infractions la Justice ;
induisant des obligations de déclaration ;
3. un haut fonctionnaire, Officier de la Police
6. participe à l’étude des mesures à mettre en Judiciaire, détaché par le Ministère chargé de
œuvre pour faire échec aux circuits financiers la Sécurité (ou par le Ministère de tutelle en ce
clandestins, au blanchiment de capitaux et au qui concerne la Guinée-Bissau);
financement du terrorisme ;
4. un représentant de la BCEAO, assurant le
7. développe, en relation avec les directions secrétariat de la CENTIF ;
concernées relevant du Ministère chargé des
5. un chargé d’enquêtes, Inspecteur des Services
Finances, du Ministère chargé de la Justice et
des Douanes, détaché par le Ministère chargé
du Ministère chargé de la Sécurité, l’action inter-
des Finances ;
nationale de lutte contre les circuits financiers
clandestins, le blanchiment de capitaux et le 6. un chargé d’enquêtes, Officier de Police
financement du terrorisme. Judiciaire, détaché par le Ministère chargé de
la Sécurité (ou par le Ministère de tutelle en ce
La CENTIF est également chargée d’assurer, dans le
qui concerne la Guinée-Bissau).
respect des compétences propres à chacune d’elles,
une coopération efficace et la concertation des Les membres de la CENTIF exercent leurs fonc-
autorités nationales, directement ou indirectement tions à titre permanent. Le mandat du Président
concernées par la lutte contre le blanchiment de de la CENTIF est de cinq ans, non renouvelable. Le
capitaux et le financement du terrorisme. mandat des autres membres de la CENTIF est de
trois ans, renouvelable une fois.
Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la
politique de l’Etat en matière de lutte contre le
Article 62 : Personnel de la CENTIF
blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme. A ce titre, elle propose toutes réformes Outre les membres désignés à l’article 61
nécessaires au renforcement de l’efficacité de la ci-dessus, la CENTIF dispose pour son fonction-
lutte contre le blanchiment de capitaux et le finan- nement, d’un personnel administratif et technique
cement du terrorisme. composé d’agents recrutés conformément aux lois
de capitaux et le financement
et règlements en vigueur.
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
cement du terrorisme au plan national et interna- recourir à des correspondants au sein des Services
tional, et procède à l’évaluation des déclarations de la Police, de la Gendarmerie, des Douanes,
VIII - 30
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
du Trésor, des Impôts ainsi que des Services répondre, dans les délais impartis, aux demandes
Judiciaires de l’Etat et de tout autre Service dont le de la CENTIF.
concours est jugé nécessaire dans le cadre de la
lutte contre le blanchiment de capitaux et le finan- Article 65 : Confidentialité
cement du terrorisme.
Les membres de la CENTIF et leurs correspondants
Les correspondants identifiés sont désignés ès visés à l’article 63, ci-dessus, prêtent serment
qualité par arrêté de leur Ministre de tutelle. Ils devant la juridiction compétente avant d’entrer en
collaborent avec la CENTIF dans le cadre de fonction.
l’exercice de ses attributions.
Les membres de la CENTIF, leurs correspondants
ainsi que le personnel de la Cellule sont tenus au
Article 64 : Désignation d’un déclarant, corres-
respect du secret des informations recueillies, qui
pondant de la CENTIF au niveau des ne pourront être utilisées à d’autres fins que celles
assujettis prévues par les dispositions de la présente loi.
Les institutions financières communiquent à la Le personnel de la CENTIF est soumis aux obli-
CENTIF et à leur autorité de contrôle, l’identité de gations de confidentialité et de respect du secret
leurs dirigeants ou préposés habilités à procéder professionnel.
aux déclarations prescrites à l’article 79 de la
présente loi.
Article 66 : Divulgation des informations trans-
Les autres personnes assujetties communiquent mises à la CENTIF
également à la CENTIF l’identité et la qualité de la
La divulgation des informations détenues par la
personne habilitée à procéder à cette déclaration,
CENTIF est interdite. Elles ne peuvent être utilisées
en application de l’article 79 de la présente loi.
à d’autres fins que celles prévues au présent
Tout changement concernant les personnes habi- chapitre.
litées, en application des alinéas premier et deux
Nonobstant les dispositions de l’alinéa premier
ci-dessus, qui répondent à l’appellation de déclarant,
ci-dessus, et sous réserve qu’elles soient en
doit être porté, sans délai, à la connaissance de la
relation avec les faits susceptibles de faire l’objet
CENTIF et de leur autorité de contrôle, le cas échéant.
d’une déclaration de soupçon, la CENTIF est auto-
Tout dirigeant d’une personne morale mentionnée risée à communiquer des informations qu’elle
aux articles 5 et 6 de la présente loi ou préposé de détient à l’Administration des Douanes, des Impôts,
cette personne morale, peut prendre l’initiative de du Trésor et aux services de Police Judiciaire.
déclarer lui-même à la CENTIF, dans des cas excep-
Elle peut également transmettre aux services de
tionnels, en raison notamment de l’urgence, une
renseignement spécialisés des informations rela-
opération lui paraissant devoir l’être, en application
tives à des faits qui sont susceptibles de révéler
de l’article 79. Cette déclaration est confirmée,
une menace contre les intérêts fondamentaux de
dans les meilleurs délais, par la personne habilitée.
la nation en matière de sécurité publique et de
Les personnes visées à l’article 6 de la présente sûreté de l’Etat.
loi s’acquittent personnellement de l’obligation de
Elle peut aussi transmettre à l’Administration
déclaration mentionnée à l’article 79, quelles que
Fiscale, qui peut les utiliser pour l’exercice de ses
soient les modalités de leur exercice professionnel.
missions, des informations sur des faits suscep-
La personne désignée répond aux demandes de la tibles de relever de la fraude ou de la tentative de
CENTIF et de l’autorité de contrôle, le cas échéant, fraude fiscale.
et assure la diffusion aux membres concernés du
de capitaux et le financement
fonctions de correspondant soient assurées avec et des ressources économiques, des informations
la continuité nécessaire pour être en mesure de en relation avec l’exercice de leur mission.
VIII - 31
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
de la date de l’ordonnance de séquestre provisoire, La CENTIF partage avec ses correspondants les
celle ci devient caduque. résultats de ses études, si nécessaire.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
qui, le cas échéant, les traite comme en matière de paraissent avoir pour objet le blanchiment du
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
demande, tenir informées les autorités visées à 1. les CRF étrangères sont soumises à des obli-
l’alinéa 2 ci-dessus, des suites qui ont été réservées gations de confidentialité au moins équiva-
à ces informations. lentes ;
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
2. le traitement des informations communiquées la CENTIF, toute opération pour laquelle l’identité
garantit un niveau de protection suffisant de du donneur d’ordre ou du bénéficiaire effectif ou
la vie privée ainsi que des libertés et droits du constituant d’un fonds fiduciaire ou de tout
fondamentaux des personnes, conformément autre instrument de gestion d’un patrimoine d’af-
à la réglementation en vigueur. fectation reste douteuse en dépit des diligences
effectuées conformément aux dispositions du
La communication des informations visées à
chapitre III du titre II de la présente loi.
l’alinéa premier du présent article ne peut avoir
lieu dans les cas suivants : Toute information de nature à infirmer, conforter ou
modifier les éléments contenus dans la déclaration
1. une procédure pénale a été engagée au......
de soupçon est portée, sans délai, à la connais-
(citer le nom de l’Etat concerné) ;
sance de la CENTIF.
2. la communication porte atteinte à la souve-
Une instruction de la BCEAO peut étendre l’obli-
raineté de l’Etat ou aux intérêts nationaux ainsi
gation de déclaration visée à l’alinéa premier du
qu’à la sécurité et à l’ordre public.
présent article, aux opérations pour compte propre
La conclusion d’accords entre la CENTIF et les CRF ou pour compte de tiers effectuées par les institu-
homologues étrangères nécessite l’information tions financières avec des personnes physiques ou
préalable du Ministre chargé des Finances. morales, y compris leurs filiales ou établissements,
domiciliées, enregistrées ou établies dans l’en-
Chapitre III : Déclarations de soupçons semble des Etats ou territoires dont les insuffisances
de la législation ou les pratiques font obstacle à
la lutte contre le blanchiment de capitaux et le
Section I : Dispositions générales financement du terrorisme. Cette instruction de la
BCEAO fixe les modalités et le montant minimum
Article 79 : Obligation de déclaration
des opérations soumises à déclaration.
des opérations suspectes
Les institutions financières déclarent à la CENTIF
Les personnes visées aux articles 5 et 6 sont tenues
les éléments d’information relatifs aux opérations
de déclarer à la CENTIF, dans les conditions fixées
de transmission de fonds effectuées à partir du
par la présente loi et selon un modèle de déclaration
versement d’espèces ou au moyen de monnaie
fixé par arrêté du Ministre chargé des Finances, les
électronique. Une instruction de la BCEAO précise
sommes inscrites dans leurs livres ou les opérations
le seuil à partir duquel est requise une déclaration
portant sur des sommes dont elles soupçonnent
auprès de la CENTIF ainsi que les conditions et
ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles
modalités de ladite déclaration.
proviennent d’une infraction de blanchiment de
capitaux ou de financement du terrorisme. Les personnes visées aux articles 5 et 6 de
la présente loi s’abstiennent d’effectuer toute
Par dérogation à l’alinéa premier ci-dessus, les
opération sur des fonds en leur possession dont
personnes visées aux articles 5 et 6 de la présente
elles soupçonnent qu’ils sont liés au blanchiment
loi déclarent à la CENTIF, les sommes ou opérations
de capitaux ou au financement du terrorisme
dont elles soupçonnent ou ont de bonnes raisons
jusqu’à ce qu’elles fassent la déclaration de
de soupçonner qu’elles proviennent d’une fraude
soupçon. Elles ne peuvent alors procéder à la réali-
fiscale, lorsqu’il y a présence d’au moins un critère
sation de l’opération que si les conditions prévues
défini par la réglementation en vigueur.
à l’alinéa 3 de l’article 68 sont réunies.
A l’issue de l’examen renforcé prescrit à l’alinéa 2 de
Lorsqu’une opération devant faire l’objet de la décla-
l’article 51, les personnes visées aux articles 5 et 6
ration de soupçon a déjà été réalisée, soit parce qu’il
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
laire de déclaration de transport physique trans- peuvent être impliqués dans le mécanisme de
frontalier d’espèces et d’instruments au porteur blanchiment de capitaux ou de financement du
prévu à cet effet à l’article 12 ci-dessus. terrorisme qu’ils ont révélé.
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ou employés sont dégagés de toute responsabilité les critères appropriés pour la possession, le
et aucune poursuite pénale du chef de blanchiment contrôle ou la participation directe ou indirecte
de capitaux ou de financement du terrorisme ne à la direction, à la gestion ou au fonctionnement
peut être engagée à leur encontre, si la déclaration d’une institution financière ou d’une EPNFD ;
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
2. réglemente et surveille l’observance, par les L’autorité compétente fixe les conditions minimales
EPNFD, des obligations énoncées aux titres d’exploitation, notamment quant à l’inspection
II et III de la présente loi, y compris par les régulière des services de transfert de fonds ou de
inspections sur place ; valeurs ainsi que les sanctions qui découlent du
non respect des dispositions en vigueur.
3. édicte des instructions, des lignes directrices
ou des recommandations visant à aider
Article 88 : Dispositions particulières relatives
les institutions financières et les EPNFD à
aux Entreprises et Professions Non
respecter les obligations énoncées aux titres II
Financières Désignées
et III de la présente loi ;
Nul ne peut exercer une activité en tant qu’Entre-
4. coopère et échange des informations avec prise et Profession Non Financière Désignée sans
d’autres autorités compétentes et apporte son enregistrement préalable par l’autorité de régulation
aide aux enquêtes, poursuites ou procédures ou de contrôle compétente, conformément aux
relatives au blanchiment de capitaux, aux conditions fixées par la réglementation en vigueur.
infractions sous-jacentes et au financement
du terrorisme ;
Section II : Lignes directrices et retour d’infor-
5. définit, en concertation avec les CENTIF, des mations
normes ou des critères applicables aux décla-
rations de soupçons qui tiennent compte des Article 89 : Protection de données et partage
autres normes nationales et internationales d’informations
existantes ou futures ;
Les institutions financières qui font partie d’un
6. veille à ce que les institutions financières et groupe, mettent en œuvre des politiques et procé-
leurs succursales à l’étranger ainsi que leurs dures à l’échelle du groupe, notamment des poli-
filiales à l’étranger dans lesquelles elles tiques de protection des données et des politiques
détiennent une participation majoritaire, et procédures relatives au partage des informa-
adoptent et fassent appliquer des mesures tions au sein du groupe aux fins de la lutte contre
conformes aux dispositions de la présente le blanchiment de capitaux et le financement du
loi, dans la mesure où les lois et règlements terrorisme. Ces politiques et procédures sont mises
locaux le permettent ; en œuvre efficacement au niveau des succursales
et des filiales, établies dans les États membres et
7. communique, sans retard, à la CENTIF, toute
dans des Etats tiers.
information relative aux opérations suspectes
ou à des faits suspects qui pourraient être Lorsqu’une institution financière a des bureaux de
liés au blanchiment de capitaux ou au finan- représentation, des succursales ou des filiales dans
cement du terrorisme ; des Etats tiers dans lesquels les obligations mini-
males en matière de lutte contre le blanchiment
8. apporte une coopération rapide et efficace aux de capitaux et le financement du terrorisme sont
organismes qui exercent des fonctions similaires moins strictes que sur le territoire dans lequel elle
dans d’autres Etats membres ou d’autres Etats est installée, lesdits bureaux de représentation,
tiers, y compris par l’échange d’informations ; succursales et filiales appliquent les obligations
9. tient des statistiques concernant les mesures en vigueur sur son territoire, y compris en matière
adoptées et les sanctions infligées dans le de protection des données, dans la mesure où les
contexte de l’application du présent chapitre. dispositions législatives et réglementaires des
Etats tiers en question le permettent.
Article 87 : Dispositions particulières concer- Les autorités de contrôle concernées s’informent
de capitaux et le financement
nant les services de transfert de mutuellement des cas dans lesquels la légis-
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
l’alinéa premier du présent article, les institutions Les institutions financières communiquent les
financières prennent des mesures supplémentaires mesures minimales appropriées en matière de
pour traiter efficacement le risque de blanchiment lutte contre le blanchiment de capitaux et le finan-
de capitaux ou de financement du terrorisme et cement du terrorisme à leurs succursales et filiales
en informent les autorités de surveillance de leur situées à l’étranger.
Etat d’origine. Si ces mesures supplémentaires
sont insuffisantes, les autorités compétentes de Article 92 : Retour d’informations
l’Etat d’origine envisagent des mesures de surveil-
Les personnes visées aux articles 5 et 6 et les auto-
lance supplémentaires, notamment, s’il y a lieu, de
rités de surveillance et de contrôle visées à l’article
demander au groupe financier de cesser ses acti-
86 de la présente loi reçoivent de la CENTIF les
vités dans l’Etat d’accueil.
informations dont elle dispose sur les mécanismes
de blanchiment de capitaux et de financement du
Article 90 : Mise en place des systèmes d’éva-
terrorisme.
luation et de gestion des risques
Les institutions financières mettent en place des TITRE IV : ENQUETES ET SECRET
systèmes d’évaluation et de gestion des risques PROFESSIONNEL
de blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme. Chapitre premier : Enquêtes
Elles prennent des mesures proportionnées à
leurs risques, leur nature et leur taille, afin que les Article 93 : Techniques d’enquête
salariés concernés aient connaissance des dispo- Aux fins d’obtenir les preuves de blanchiment de
sitions adoptées en application de la présente loi, capitaux et de financement du terrorisme, et de la
y compris des exigences applicables en matière de localisation des produits du crime, le juge d’ins-
protection des données. truction peut ordonner, conformément à la loi, pour
Les mesures visées à l’alinéa 2 ci-dessus une durée déterminée, sans que le secret profes-
comprennent la participation des salariés concernés sionnel ne puisse lui être opposé, diverses actions,
à des programmes spéciaux de formation continue notamment :
visant à les aider à reconnaître les opérations 1. la surveillance des comptes bancaires et des
susceptibles d’être liées au blanchiment de capitaux comptes assimilés aux comptes bancaires,
ou au financement du terrorisme et à les instruire de lorsque des indices sérieux permettent de
la manière de procéder en pareil cas. suspecter qu’ils sont utilisés ou susceptibles
d’être utilisés pour des opérations en rapport
Article 91 : Application de mesures avec l’infraction d’origine ou des infractions
de vigilance dans les succursales prévues par la présente loi ;
et filiales
2. l’accès à des systèmes, réseaux et serveurs
Les institutions financières appliquent des mesures informatiques utilisés ou susceptibles d’être
au moins équivalentes à celles prévues au chapitre utilisés par des personnes contre lesquelles
III du Titre II de la présente loi, en matière de vigi- existent des indices sérieux de participation à
lance à l’égard du client et de conservation des l’infraction d’origine ou aux infractions prévues
informations dans leurs succursales situées à par la présente loi ;
l’étranger. Elles veillent à ce que des mesures
3. la communication ou la saisie d’actes authen-
équivalentes soient appliquées dans leurs filiales
tiques ou sous seing privé, de documents
situées à l’étranger.
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
tenue secrète que si l’enquête relative à l’in- être appelés à témoigner, lors d’une audience
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
VIII - 39
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Il est également strictement interdit aux personnes familial ou, pour une personne morale, des frais lui
visées aux articles 5 et 6 de la présente loi, de permettant de poursuivre une activité compatible
fournir ou de continuer de fournir des services avec les exigences de l’ordre public. Ladite somme
aux personnes physiques ou morales, entités ou peut aussi couvrir des frais d’assistance juridique ou
organismes désignés par les décisions visées aux des frais exceptionnels. En tout état de cause, les
alinéas premier, 3 et 4 ci-dessus, ou de les utiliser frais doivent être préalablement justifiés.
à leur bénéfice. L’autorité compétente peut également, dans les
Il est interdit de réaliser ou de participer, sciemment conditions qu’elle juge appropriées, autoriser la
et intentionnellement, à des opérations ayant pour personne, l’organisme ou l’entité qui a fait l’objet
but ou pour effet de contourner, directement ou d’une mesure de gel, sur sa demande, à vendre ou
indirectement, les dispositions du présent article. céder des biens, sous réserve que le produit tiré
de cette vente ou de cette cession soit lui-même
Article 101 : Publication des décisions de gel gelé.L’autorité compétente notifie sa décision à la
et des procédures de déblocage personne, l’organisme ou l’entité qui a fait l’objet
de fonds d’une mesure de gel, dans un délai de quinze
Toute décision de gel ou de déblocage de fonds jours, à compter de la réception des demandes
ou autres ressources financières doit être portée mentionnées à l’alinéa premier ci-dessus. Elle
à la connaissance du public, notamment par sa informe la personne assujettie concernée de sa
publication au Journal Officiel ou dans un Journal décision.
d’annonces légales. L’absence de notification au demandeur d’une
L’autorité compétente s’assure également de la décision dans le délai visé à l’alinéa 3 ci-dessus,
publication des procédures à suivre par toute à compter de la réception de la demande vaut
personne physique ou morale inscrite sur la liste décision de rejet.
des personnes, entités ou organismes visés, pour
obtenir le retrait de cette inscription et, le cas Article 104 : Obligation de suspension
échéant, le déblocage des fonds lui appartenant. d’un ordre de virement
Les institutions financières qui reçoivent l’ordre
Article 102 : Gel des fonds au titre de l’exécu- d’un client, autre qu’une institution financière,
tion de contrats d’exécuter pour son compte un virement hors....
Les fonds ou autres ressources financières dus en (préciser le nom de l’Etat membre concerné) de
vertu de contrats, accords ou obligations conclus fonds ou d’instruments financiers au profit d’une
ou nés antérieurement à l’entrée en vigueur de personne, d’un organisme ou d’une entité faisant
la décision de gel de fonds sont prélevés sur les l’objet d’une mesure de gel, suspendent l’exé-
comptes gelés. Les fruits produits par les fonds, cution de cet ordre et informent, sans délai, l’au-
instruments et ressources précités ainsi que les torité compétente.
intérêts échus sont versés sur lesdits comptes.
Les fonds ou instruments financiers dont le virement
a été suspendu sont gelés, sauf si l’autorité compé-
Article 103 : Mesures d’assouplissement
tente en autorise la restitution au client.
en matière de gel de fonds
Les institutions financières qui reçoivent de
Lorsqu’une mesure de gel des fonds et autres
l’étranger, un ordre de virement de fonds ou d’ins-
ressources financières a été prise sur le fondement
des dispositions de l’article 100 de la présente loi, truments financiers d’une personne, d’un orga-
l’autorité compétente peut autoriser, dans les condi- nisme ou d’une entité faisant l’objet d’une mesure
tions qu’elle juge appropriées, la personne, l’orga- de gel au profit d’un client, autre qu’une institution
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
nisme ou l’entité qui en fait l’objet, sur sa demande, financière, suspendent l’exécution de cet ordre et
à disposer mensuellement d’une somme d’argent, informent, sans délai, l’autorité compétente.
fixée par ladite autorité. Cette somme est destinée Les fonds ou instruments dont l’ordre de virement
du terrorisme
à couvrir, dans la limite des disponibilités, pour a été suspendu sont gelés, sauf si l’autorité compé-
une personne physique, des frais courants du foyer tente autorise le virement.
VIII - 41
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 105 : Autorisation de paiement Section III : Saisie des espèces par l’Adminis-
ou de restitution de fonds tration des Douanes
L’autorité compétente peut autoriser le paiement ou Article 108 : Méthodes et moyens de recherche
la restitution des fonds, instruments financiers ou et de constatation de l’infraction
autres ressources économiques faisant l’objet d’une de blanchiment de capitaux ou de
mesure de gel, à une personne non visée par une telle financement du terrorisme
mesure qui lui en fait la demande, si cette personne
est titulaire sur ces fonds, instruments financiers ou Pour la recherche et la constatation de l’infraction
autres ressources économiques d’un droit acquis de blanchiment de capitaux et de financement du
avant la mesure de gel ou si une décision juridiction- terrorisme et conformément aux missions qui leur
nelle devenue définitive lui accorde un tel droit, à la sont assignées dans leur zone d’action en vue de
suite d’une procédure juridictionnelle engagée avant prévenir et de lutter contre les trafics illicites, les
que cette mesure ait été prononcée. agents des douanes peuvent procéder à l’immobili-
sation et à la perquisition des moyens de transport,
Article 106 : Conditions requises pour les auto- à la visite et à la retenue des personnes, confor-
risations mément aux dispositions réglementaires en vigueur.
Les autorisations visées aux articles 103 et 105
Article 109 : Visite des personnes
ci-dessus sont, le cas échéant, subordonnées aux
conditions ou accords que les autorités de..... La visite des personnes visées à l’article 108
(mentionner l’Etat membre concerné) sont tenues ci-dessus, comprend :
de respecter ou d’obtenir en vertu des résolutions 1. l’interrogatoire ;
adoptées, dans le cadre du chapitre VII de la Charte
des Nations Unies ou des actes pris, en application 2. la fouille intégrale de tous les bagages ;
de la réglementation en vigueur. 3. la demande de présentation du contenu des
Si l’autorisation est subordonnée à l’accord d’une poches et le contrôle des vêtements portés sur
instance internationale, les délais mentionnés aux le corps ;
mêmes articles sont prolongés des délais néces- 4. la visite corporelle.
saires pour l’obtenir.
Article 110 : Visite corporelle
Article 107 : Procédure de contestation de me-
sures administratives de gel des La visite corporelle doit être exécutée par deux
fonds agents des douanes du même sexe que la
personne visitée, dans un espace clos réunissant
Toute personne physique ou morale dont les fonds les conditions d’hygiène et de décence.
et autres ressources financières ont été gelés, en
application des dispositions de l’article 100 alinéa Article 111 : Conditions de saisie des espèces
premier ci-dessus, qui estime que la décision de
gel résulte d’une erreur, peut former un recours En cas de non-déclaration, de fausse déclaration
contre cette décision dans un délai d’un mois, ou déclaration incomplète, au sens de l’article
à compter de la date de publication au Journal 12 de la présente loi, ou s’il y a suspicion de
officiel ou dans un journal d’annonces légales. Le blanchiment de capitaux ou de financement du
recours est introduit auprès de l’autorité compé- terrorisme, au sens des articles 7 et 8 ci-dessus,
tente qui a ordonné le gel, en indiquant tous les l’Administration des Douanes saisit la totalité des
de capitaux et le financement
Toute contestation de décision de gel de fonds Les espèces saisies et une copie du procès-verbal
et autres ressources financières prise, en appli- de saisie sont envoyées directement au Trésor, à la
cation d’une Résolution du Conseil de Sécurité des Caisse des Dépôts et Consignation ou à l’organisme
du terrorisme
Nations Unies, doit se conformer à la procédure en tenant lieu. Le dossier de l’opération est transmis
adéquate prévue dans le cadre des Résolutions du à la CENTIF dans un délai de huit jours calendaires,
Conseil de Sécurité. par les soins de l’Administration des Douanes.
VIII - 42
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 113 : Sanctions pénales applicables aux Article 116 : Sanctions pénales de certains
personnes physiques agissements liés au blanchiment
Les personnes physiques coupables d’une Sont punis d’un emprisonnement de six mois
infraction de blanchiment de capitaux, sont punies à deux ans et d’une amende de cent mille à un
d’un emprisonnement de trois à sept ans et d’une million cinq cent mille francs CFA ou de l’une de
amende égale au triple de la valeur des biens ou
ces deux peines seulement, les personnes et diri-
des fonds sur lesquels ont porté les opérations de
geants ou préposés des personnes physiques ou
blanchiment.
morales visées aux articles 5 et 6 de la présente
La tentative de blanchiment est punie des mêmes loi, lorsque ces derniers auront intentionnellement :
peines.
1. fait au propriétaire des sommes ou à l’auteur
des opérations visées à l’article 7, des révé-
Article 114 : Sanctions pénales applicables à
lations sur la déclaration qu’ils sont tenus de
l’entente, l’association, la com-
faire ou sur les suites qui lui ont été réservées ;
plicité en vue du blanchiment de
capitaux 2. détruit ou soustrait des pièces ou documents
relatifs aux obligations d’identification visées
L’entente ou la participation à une association en
aux articles 26 à 31 dont la conservation est
vue de la commission d’un fait constitutif de blan-
prévue par l’article 35 de la présente loi ;
chiment de capitaux, l’association pour commettre
ledit fait, l’aide, l’incitation ou le conseil à une 3. réalisé ou tenté de réaliser sous une fausse
personne physique ou morale, en vue de l’exécuter identité l’une des opérations visées aux articles
de capitaux et le financement
ou d’en faciliter l’exécution sont punies des mêmes 32, 33 et 39 à 45 et 53 de la présente loi ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Les peines prévues à l’article 113 ci-dessus, sont connaissance, en raison de leur profession ou
portées au double : de leurs fonctions ;
VIII - 43
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
5. communiqué aux autorités judiciaires ou aux 6. l’interdiction définitive ou pour une durée
fonctionnaires compétents pour constater de trois à six ans d’exercer la profession ou
les infractions d’origine et subséquentes des l’activité à l’occasion de laquelle l’infraction
actes et documents visés à l’article 89 de la a été commise et l’interdiction d’exercer une
présente loi, qu’ils savent falsifiés ou erronés ; fonction publique ;
6. communiqué des renseignements ou docu- 7. l’interdiction d’émettre des chèques autres
ments à des personnes autres que celles que ceux qui permettent le retrait de fonds
visées à l’article 36 de la présente loi ; par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont
7. omis de procéder à la déclaration de soupçon, certifiés et l’interdiction d’utiliser des cartes de
prévue à l’article 79 de la présente loi, alors paiement pendant trois à six ans ;
que les circonstances amenaient à déduire 8. l’interdiction de détenir ou de porter une arme
que les sommes d’argent pouvaient provenir soumise à autorisation pendant trois à six ans ;
d’une infraction de blanchiment de capitaux
telle que définie à l’article 7 de la présente loi. 9. la confiscation de tout ou partie des biens
d’origine licite du condamné.
Sont punis d’une amende de cinquante mille à sept
cent cinquante mille francs CFA, les personnes et Article 118 : Exclusion du bénéfice du sursis
dirigeants ou préposés des personnes physiques
ou morales visées aux articles 5 et 6, lorsque ces Aucune sanction pénale prononcée pour infraction
derniers auront non intentionnellement : de blanchiment de capitaux ne peut être assortie
du sursis.
1. omis de faire la déclaration de soupçon, prévue
à l’article 79 de la présente loi ;
Section II : Peines applicables en matière
2. contrevenu aux dispositions des articles 16, 18
de financement du terrorisme
à 40 et 79 de la présente loi.
Article 119 : Sanctions pénales encourues par
Article 117 : Sanctions pénales complémen- les personnes physiques
taires facultatives applicables
Les personnes physiques coupables d’une
aux personnes physiques
infraction de financement du terrorisme, sont
Les personnes physiques coupables des infractions punies d’une peine d’emprisonnement de dix ans
définies aux articles 113 à 116 de la présente loi, au moins et d’une amende égale au moins au
peuvent également encourir les peines complé- quintuple de la valeur des biens ou des fonds sur
mentaires suivantes : lesquels ont porté les opérations de financement
1. l’interdiction définitive de séjour sur le territoire du terrorisme.
national ou pour une durée de un à cinq ans, La tentative de financement du terrorisme est punie
prononcée contre tout étranger condamné ; des mêmes peines.
2. l’interdiction de séjour pour une durée de un
à cinq ans dans une ou des circonscriptions Article 120 : Circonstances aggravantes
administratives ; Les peines prévues à l’article 119 de la présente
3. l’interdiction de quitter le territoire national et loi sont portées au double :
le retrait du passeport pour une durée de six 1. lorsque l’infraction de financement du terro-
mois à trois ans ; risme est commise de façon habituelle ou en
de capitaux et le financement
4. l’interdiction de l’exercice des droits civils et poli- utilisant les facilités que procure l’exercice
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
tiques pour une durée de six mois à trois ans ; d’une activité professionnelle ;
5. l’interdiction de conduire des engins à moteur 2. lorsque l’auteur de l’infraction est en état
terrestres, marins et aériens et le retrait des de récidive. Dans ce cas, les condamnations
du terrorisme
permis ou licences de conduire pour une prononcées à l’étranger sont prises en compte
durée de trois à six ans ; pour établir la récidive ;
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
opérations visées par les dispositions des 5. l’interdiction de conduire des engins à moteur
articles 24 à 39 de la présente loi ; terrestres, marins et aériens et le retrait des
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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permis ou licences, pour une durée de cinq à 1. l’exclusion des marchés publics, à titre définitif
dix ans ; ou pour une durée de cinq ans au plus ;
6. l’interdiction définitive ou pour une durée 2. la confiscation du bien qui a servi ou était
de cinq à dix ans d’exercer la profession ou destiné à commettre l’infraction ou du bien qui
l’activité à l’occasion de laquelle l’infraction en est le produit ;
a été commise et l’interdiction d’exercer une
3. le placement sous surveillance judiciaire pour
fonction publique ;
une durée de cinq ans au plus ;
7. l’interdiction d’émettre des chèques autres
4. l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée
que ceux qui permettent le retrait de fonds
de cinq ans, d’exercer directement ou indirec-
par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont
tement une ou plusieurs activités profession-
certifiés et l’interdiction d’utiliser des cartes de
nelles ou sociales à l’occasion de laquelle
paiement pendant cinq à dix ans ;
l’infraction a été commise ;
8. l’interdiction de détenir ou de porter une arme
5. la fermeture définitive ou pour une durée de
soumise à autorisation, pendant cinq à dix ans ;
cinq ans, des établissements ou de l’un des
9. la confiscation de tout ou partie des biens établissements de l’entreprise ayant servi à
d’origine licite du condamné ; commettre les faits incriminés ;
10. la confiscation du bien ou de la chose qui a 6. la dissolution, lorsqu’elles ont été créées pour
servi ou était destinée à commettre l’infraction commettre les faits incriminés ;
ou de la chose qui en est le produit, à l’ex-
7. l’affichage de la décision prononcée ou la
ception des objets susceptibles de restitution.
diffusion de celle-ci par la presse écrite ou par
tout moyen de communication audiovisuelle,
Article 123 : Exclusion du bénéfice du sursis
aux frais de la personne morale condamnée.
Aucune sanction pénale prononcée pour infraction
Les sanctions prévues aux points 3, 4, 5, 6 et 7
de financement du terrorisme ne peut être assortie
du second alinéa du présent article, ne sont pas
du sursis.
applicables aux institutions financières relevant
d’une autorité de contrôle disposant d’un pouvoir
Chapitre IV : Responsabilité pénale disciplinaire.
des personnes morales L’autorité de contrôle compétente, saisie par le
Procureur de la République de toute poursuite
Section I : Responsabilité pénale engagée contre une institution financière, peut
des personnes morales en matière prendre les sanctions appropriées, conformément
de blanchiment de capitaux aux textes législatifs et réglementaires spécifiques
en vigueur.
Article 124 : Sanctions pénales applicables aux
personnes morales
Section II : Responsabilité pénale des per-
Les personnes morales autres que l’Etat, pour le sonnes morales en matière
compte ou au bénéfice desquelles une infraction de financement du terrorisme
de blanchiment de capitaux ou l’une des infrac-
tions prévues par la présente loi a été commise Article 125 : Sanctions pénales encourues par
par l’un des organes ou représentants, sont punies les personnes morales
d’une amende d’un taux égal au quintuple de
de capitaux et le financement
en outre, être condamnées à l’une ou plusieurs des punies d’une amende d’un taux égal au quintuple
peines suivantes : de celles encourues par les personnes physiques,
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
sans préjudice de la condamnation de ces dernières commettre l’une des infractions prévues aux articles
comme auteurs ou complices des mêmes faits. 7, 8, 113, 115, 116, 121 et 122 de la présente loi
Les personnes morales autres que l’Etat, peuvent, et, d’autre part, d’aide, d’incitation ou de conseil à
en outre, être condamnées à l’une ou plusieurs des une personne physique ou morale en vue de les
peines suivantes : exécuter ou d’en faciliter l’exécution, est exemptée
de sanctions pénales si, ayant révélé l’existence de
1. l’exclusion des marchés publics, à titre définitif cette entente, association, aide ou conseil à l’au-
ou pour une durée de dix ans au plus ; torité judiciaire, elle permet ainsi, d’une part, d’iden-
2. la confiscation du bien qui a servi ou était tifier les autres personnes en cause et, d’autre part,
destiné à commettre l’infraction ou du bien qui d’éviter la réalisation des infractions de blanchiment
en est le produit ; de capitaux et de financement du terrorisme.
3. le placement sous surveillance judiciaire, pour
Article 127 : Causes d’atténuation
une durée de cinq ans au plus ;
de sanctions pénales
4. l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée
Les peines encourues par toute personne, auteur
de dix ans au plus, d’exercer directement
ou complice de l’une des infractions énumérées
ou indirectement une ou plusieurs activités
aux articles 7, 8, 117, 119 et 122 de la présente loi
professionnelles ou sociales à l’occasion de
qui, avant toute poursuite, permet ou facilite l’iden-
laquelle l’infraction a été commise ;
tification des autres coupables ou après l’enga-
5. la fermeture définitive ou pour une durée de gement des poursuites, permet ou facilite l’arres-
dix ans au plus des établissements ou de l’un tation de ces derniers, sont réduites de moitié. En
des établissements de l’entreprise ayant servi outre, ladite personne est exemptée de l’amende
à commettre les faits incriminés ; et, le cas échéant, des mesures accessoires et
6. la dissolution, lorsqu’elles ont été créées pour peines complémentaires facultatives.
commettre les faits incriminés ; En matière de financement du terrorisme, lorsque
7. l’affichage de la décision prononcée ou la la peine encourue est la réclusion criminelle à
diffusion de celle-ci, par la presse écrite ou par perpétuité, celle-ci est ramenée à vingt ans.
tout moyen de communication audiovisuelle,
aux frais de la personne morale condamnée. Chapitre VI : Peines complémentaires obliga-
Les sanctions prévues aux points 3, 4, 5, 6 et 7 toires
du second alinéa du présent article, ne sont pas
applicables aux institutions financières relevant Article 128 : Confiscation obligatoire
d’une Autorité de contrôle disposant d’un pouvoir des produits tirés du blanchiment
disciplinaire. de capitaux
L’autorité de contrôle compétente, saisie par le Dans tous les cas de condamnation pour infraction
Procureur de la République de toute poursuite de blanchiment de capitaux ou de tentative, les
engagée contre une institution financière, peut tribunaux ordonnent la confiscation au profit de
prendre les sanctions appropriées, conformément l’Etat, des biens qui ont servi ou qui étaient destinés
aux textes législatifs et réglementaires spécifiques à commettre l’infraction, des produits tirés de l’in-
en vigueur. fraction, des biens mobiliers ou immobiliers dans
lesquels ces produits sont transformés ou convertis
et, à concurrence de leur valeur, des biens acquis
Chapitre V : Causes d’exemption et d’atté-
légitimement auxquels lesdits produits sont mêlés
nuation des sanctions pénales
de capitaux et le financement
Toute personne coupable, d’une part, de partici- biens appartiennent, à moins que leur propriétaire
pation à une association ou à une entente, en vue de n’établisse qu’il ignore leur origine frauduleuse.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 129 : Confiscation obligatoire des fonds Chapitre II : Transfert des poursuites
et autres ressources financières
liés au financement du terrorisme Article 131 : Demande de transfert
Dans tous les cas de condamnation pour infraction de poursuite
de financement du terrorisme ou de tentative, les Lorsque l’autorité de poursuite d’un autre Etat membre
tribunaux ordonnent la confiscation au profit du estime, pour quelque cause que ce soit, que l’exercice
Trésor Public, des fonds et autres ressources finan- des poursuites ou la continuation des poursuites
cières liés à l’infraction ainsi que de tout bien qu’elle a déjà entamées se heurte à des obstacles
mobilier ou immobilier destiné ou ayant servi à la majeurs et qu’une procédure pénale adéquate est
commission de ladite infraction. possible sur le territoire national, elle peut demander
L’Etat peut affecter les fonds et autres ressources à l’autorité judiciaire compétente d’accomplir les
financières ainsi que les biens visés à l’alinéa actes nécessaires contre l’auteur présumé.
premier ci-dessus, à un fonds de lutte contre le Les dispositions de l’alinéa premier ci-dessus, s’ap-
crime organisé ou à l’indemnisation des victimes pliquent également, lorsque la demande émane
des infractions prévues à l’article 8 de la présente d’une autorité d’un Etat tiers, et que les règles en
loi ou de leurs ayants droit. vigueur dans cet Etat autorisent l’autorité de pour-
La décision ordonnant une confiscation identifie et suite nationale à introduire une demande tendant
localise les fonds, biens et autres ressources finan- aux mêmes fins.
cières concernés. La demande de transfert de poursuite est accom-
Lorsque les fonds, biens et autres ressources finan- pagnée des documents, pièces, dossiers, objets et
cières à confisquer ne peuvent être représentés, informations en possession de l’autorité de pour-
leur confiscation peut être ordonnée en valeur. suite de l’Etat requérant.
Toute personne qui prétend avoir un droit sur un
Article 132 : Transmission de demandes
bien ou des fonds ayant fait l’objet d’une confis-
cation peut, pour être rétablie dans ses droits, saisir Les demandes adressées par les autorités compé-
la juridiction qui a rendu la décision de confis- tentes étrangères, aux fins d’établir les faits de
cation dans un délai de six mois, à compter de la blanchiment de capitaux et de financement du
notification de la décision. terrorisme, d’exécuter ou de prononcer des mesures
conservatoires ou une confiscation, ou aux fins
TITRE VI : COOPERATION d’extradition sont transmises par voie diplomatique.
INTERNATIONALE En cas d’urgence, elles peuvent faire l’objet d’une
communication par l’intermédiaire de l’Organi-
sation Internationale de Police Criminelle (OIPC/
Chapitre premier : Compétence internationale Interpol) ou de communication directe par les auto-
rités étrangères aux autorités judiciaires nationales,
Article 130 : Infractions commises en dehors du par tout moyen de transmission rapide, laissant une
territoire national trace écrite ou matériellement équivalente.
Les juridictions nationales sont compétentes pour Les demandes et leurs annexes doivent être
connaître des infractions prévues par la présente accompagnées d’une traduction dans la langue
loi, commises par toute personne physique ou officielle de ......... (indiquer la dénomination de
morale, quelle que soit sa nationalité ou la locali- l’Etat membre qui adopte la loi).
sation de son siège, même en dehors du territoire
de capitaux et le financement
national, dès lors que le lieu de commission est Article 133 : Refus d’exercice des poursuites
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
situé dans l’un des Etats membres. L’autorité judiciaire compétente ne peut donner
Elles peuvent également connaître des mêmes suite à la demande de transfert des poursuites
infractions commises dans un Etat tiers, dès lors émanant de l’autorité compétente de l’Etat
du terrorisme
qu’une convention internationale leur donne requérant si, à la date de l’envoi de la demande, la
compétence. prescription de l’action publique est acquise selon
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
la loi de cet Etat ou si une action dirigée contre la L’entraide peut, notamment inclure :
personne concernée a déjà abouti à une décision
1. le recueil de témoignages ou de dépositions ;
définitive.
2. la fourniture d’une aide pour la mise à la
Article 134 : Sort des actes accomplis dans disposition des autorités judiciaires de l’Etat
l’Etat requérant avant le transfert requérant de personnes détenues ou d’autres
des poursuites personnes, aux fins de témoignage ou d’aide
dans la conduite de l’enquête ;
Pour autant qu’il soit compatible avec la législation
en vigueur, tout acte régulièrement accompli sur le 3. la remise de documents judiciaires ;
territoire de l’Etat requérant, aux fins de poursuites ou 4. les perquisitions et les saisies ;
pour les besoins de la procédure, aura la même valeur
que s’il avait été accompli sur le territoire national. 5. l’examen d’objets et de lieux ;
6. la fourniture de renseignements et de pièces
Article 135 : Information de l’Etat requérant à conviction ;
L’autorité judiciaire compétente informe l’autorité 7. la fourniture des originaux ou de copies certi-
de poursuite de l’Etat requérant de la décision fiées conformes de dossiers et documents
prise ou rendue à l’issue de la procédure. A cette pertinents, y compris de relevés bancaires,
fin, elle lui transmet copie de toute décision passée pièces comptables et registres montrant le
en force de chose jugée. fonctionnement d’une entreprise ou ses acti-
vités commerciales.
Article 136 : Avis donné à la personne
poursuivie Article 139 : Contenu de la demande d’entraide
judiciaire
L’autorité judiciaire compétente avise la personne
concernée qu’une demande a été présentée à son Toute demande d’entraide judiciaire adressée
égard et recueille les arguments qu’elle estime à l’autorité compétente est faite par écrit. Elle
opportuns de faire valoir avant qu’une décision ne comporte :
soit prise. 1. le nom de l’autorité qui sollicite la mesure ;
A la requête d’un Etat membre, les demandes d’en- 5. tous éléments connus permettant l’identifi-
traide se rapportant aux infractions prévues aux cation de la ou des personnes concernées et,
articles 7 et 8 de la présente loi sont exécutées notamment l’état civil, la nationalité, l’adresse
conformément aux principes définis par les articles et la profession ;
139 à 155. 6. tous renseignements nécessaires pour loca-
de capitaux et le financement
celui-ci de donner suite aux demandes de même demande particulière que l’Etat requérant
nature émanant de l’autorité compétente. souhaite voir suivre ou exécuter ;
VIII - 49
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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8. l’indication du délai dans lequel l’Etat diction dans les (préciser le nombre de jours : dix,
requérant souhaite voir exécuter la demande ; quinze jours, etc.) jours qui suivent cette décision.
9. toute autre information nécessaire pour la Le gouvernement de (indiquer la dénomination de
bonne exécution de la demande. l’Etat membre qui adopte la loi) communique sans
délai à l’Etat requérant les motifs du refus d’exé-
Article 140 : Refus d’exécution de la demande cution de sa demande.
d’entraide judiciaire
Article 141 : Secret sur la demande d’entraide
La demande d’entraide judiciaire ne peut être
judiciaire
refusée que si :
L’autorité compétente maintient le secret sur la
1. elle n’émane pas d’une autorité compétente demande d’entraide judiciaire, sur sa teneur et les
selon la législation de l’Etat requérant ou elle pièces produites ainsi que le fait même de l’entraide.
n’a pas été transmise régulièrement ;
S’il n’est pas possible d’exécuter ladite demande
2. son exécution risque de porter atteinte à l’ordre sans divulguer le secret, l’autorité compétente en
public, à la souveraineté, à la sécurité ou aux informe l’Etat requérant, qui décidera, dans ce cas,
principes fondamentaux du droit ; s’il maintient la demande.
3. les faits sur lesquels elle porte font l’objet
de poursuites pénales ou ont déjà fait l’objet Article 142 : Demande de mesures d’enquête et
d’une décision de justice définitive sur le terri- d’instruction
toire national ; Les mesures d’enquête et d’instruction sont
4. des mesures sollicitées ou toutes autres exécutées conformément à la législation en
mesures ayant des effets analogues, ne sont vigueur, à moins que l’autorité compétente de
pas autorisées ou ne sont pas applicables à l’Etat requérant n’ait demandé qu’il y soit procédé
l’infraction visée dans la demande, en vertu de selon une forme particulière compatible avec cette
la législation en vigueur ; législation.
5. les mesures demandées ne peuvent être Un magistrat ou un fonctionnaire délégué par l’au-
prononcées ou exécutées pour cause de pres- torité compétente de l’Etat requérant peut assister
cription de l’infraction de blanchiment de à l’exécution des mesures selon qu’elles sont effec-
capitaux ou de financement du terrorisme, en tuées par un magistrat ou par un fonctionnaire.
vertu de la législation en vigueur ou de la loi S’il y a lieu, les autorités judiciaires ou policières
de l’Etat requérant ; de ... (indiquer la dénomination de l’Etat membre
6. la décision dont l’exécution est demandée qui adopte la loi) peuvent accomplir, en collabo-
n’est pas exécutoire selon la législation en ration avec les autorités d’autres Etats membres,
vigueur ; des actes d’enquête ou d’instruction.
7. la décision étrangère a été prononcée dans Article 143 : Remise d’actes de procédure
des conditions n’offrant pas de garanties suffi- et de décisions judiciaires
santes au regard des droits de la défense ;
Lorsque la demande d’entraide a pour objet la
8. de sérieuses raisons permettent de penser que remise d’actes de procédure et/ou de décisions
les mesures demandées ou la décision solli- judiciaires, elle devra comprendre, outre les indica-
citée ne visent la personne concernée qu’en tions prévues à l’article 139 ci-dessus, le descriptif
raison de sa race, de sa religion, de sa natio-
de capitaux et le financement
VIII - 50
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
expressément la demande, la remise est effectuée sur le territoire national est jugée nécessaire, l’au-
dans une des formes prévues par la législation en torité compétente, saisie d’une demande adressée
vigueur pour les significations analogues ou dans directement au parquet compétent, procédera au
une forme spéciale compatible avec cette législation. transfert de l’intéressé.
La preuve de la remise se fait au moyen d’un Néanmoins, il ne sera donné suite à la demande
récépissé daté et signé par le destinataire ou d’une que si l’autorité compétente de l’Etat requérant
déclaration de l’autorité compétente constatant le s’engage à maintenir en détention la personne
fait, la forme et la date de la remise. Le document transférée aussi longtemps que la peine qui lui a été
établi pour constituer la preuve de la remise est infligée par les juridictions nationales compétentes
immédiatement transmis à l’Etat requérant. ne sera pas entièrement purgée et à la renvoyer en
état de détention à l’issue de la procédure ou plus
Si la remise n’a pu se faire, l’autorité compétente
tôt, si sa présence cesse d’être nécessaire.
en fait immédiatement connaître le motif à l’Etat
requérant.
Article 146 : Casier judiciaire
La demande de remise d’un document requérant la
Lorsque des poursuites sont exercées par une
comparution d’une personne doit être effectuée au
juridiction d’un Etat membre du chef de l’une des
plus tard soixante jours avant la date de comparution.
infractions visées par la présente loi, le parquet
de ladite juridiction peut obtenir directement des
Article 144 : Comparution de témoins
autorités compétentes nationales, un extrait du
non détenus
casier judiciaire et tous renseignements relatifs à
Lorsque dans une poursuite exercée du chef des la personne poursuivie.
infractions visées dans la présente loi, la compa-
Les dispositions de l’alinéa premier ci-dessus, sont
rution personnelle d’un témoin résidant sur le
applicables lorsque les poursuites sont exercées
territoire national est jugée nécessaire par les
par une juridiction d’un Etat tiers et que cet Etat
autorités judiciaires d’un Etat étranger, l’autorité
réserve le même traitement aux demandes de
compétente, saisie d’une demande transmise par
même nature émanant des juridictions nationales
la voie diplomatique, engage le témoin à se rendre
compétentes.
à l’invitation qui lui est adressée.
La demande tendant à obtenir la comparution du Article 147 : Demande de perquisition
témoin comporte, outre les indications prévues par et de saisie
l’article 139 ci-dessus, les éléments de son iden-
Lorsque la demande d’entraide a pour objet l’exé-
tification.
cution de mesures de perquisitions et de saisies
Néanmoins, la demande n’est reçue et transmise pour recueillir des pièces à conviction, l’autorité
qu’à la double condition que le témoin ne sera ni compétente y donne droit, dans une mesure
poursuivi ni détenu pour des faits ou des condam- compatible avec la législation en vigueur et à
nations antérieurs à sa comparution et qu’il ne sera condition que les mesures sollicitées ne portent
pas obligé, sans son consentement, de témoigner pas atteinte aux droits des tiers de bonne foi.
dans une procédure ou de prêter son concours à une
enquête sans rapport avec la demande d’entraide. Article 148 : Demande de confiscation
Aucune sanction, ni mesure de contrainte ne Lorsque la demande d’entraide judiciaire a pour
peuvent être appliquées au témoin qui refuse objet une décision ordonnant une confiscation, la
de déférer à une demande tendant à obtenir sa juridiction compétente statue, sur saisine de l’au-
comparution. torité compétente de l’Etat requérant.
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
l’une des infractions visées dans la présente loi, de payer une somme d’argent correspondant à la
la comparution personnelle d’un témoin détenu valeur de ce bien.
VIII - 51
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Il ne peut être donné suite à une demande tendant Nonobstant les dispositions des deux alinéas
à obtenir une décision de confiscation, si une telle précédents, l’exécution des décisions émanant de
décision a pour effet de porter atteinte aux droits l’étranger ne peut avoir pour effet de porter atteinte
légalement constitués au profit des tiers sur les aux droits légalement constitués sur les biens
biens visés, en application de la loi. visés au profit des tiers, en application de la loi.
Cette règle ne fait pas obstacle à l’application des
Article 149 : Demande de mesures conserva- dispositions des décisions étrangères relatives aux
toires aux fins de préparer une droits des tiers, sauf si ceux-ci n’ont pas été mis à
confiscation même de faire valoir leurs droits devant la juridiction
Lorsque la demande d’entraide a pour objet de compétente de l’Etat étranger dans des conditions
rechercher le produit des infractions visées dans la analogues à celles prévues par la loi en vigueur.
présente loi qui se trouve sur le territoire national,
l’autorité compétente peut effectuer des investi- Article 151 : Sort des biens confisqués
gations dont les résultats seront communiqués à L’Etat bénéfice des biens confisqués sur son terri-
l’autorité compétente de l’Etat requérant. toire à la demande d’autorités étrangères, à moins
A cet effet, l’autorité compétente prend toutes les qu’un accord conclu avec l’Etat requérant n’en
dispositions nécessaires pour remonter à la source décide autrement.
des avoirs, enquêter sur les opérations financières
appropriées et recueillir tous autres renseignements Article 152 : Demande d’exécution des déci-
ou témoignages de nature à faciliter le placement sions rendues à l’étranger
sous main de justice, du produit de l’infraction. Les condamnations à des peines privatives de
Lorsque les investigations prévues à l’alinéa liberté, à des amendes et confiscations ainsi qu’à
premier du présent article aboutissent à des des déchéances prononcées pour les infractions
résultats positifs, l’autorité compétente prend, visées par la présente loi, par une décision défi-
sur demande de l’autorité compétente de l’Etat nitive émanant d’une juridiction d’un Etat membre,
requérant, toute mesure propre à prévenir la négo- peuvent être exécutées sur le territoire national, à
ciation, la cession ou l’aliénation du produit visé, la demande des autorités compétentes de cet Etat.
en attendant une décision définitive de la juri-
Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent
diction compétente de l’Etat requérant.
aux condamnations prononcées par les juridictions
Toute demande tendant à obtenir les mesures visées d’un Etat tiers, lorsque cet Etat réserve le même
dans le présent article doit énoncer, outre les indica- traitement aux condamnations prononcées par les
tions prévues à l’article 139 ci-dessus, les raisons juridictions nationales.
qui portent l’autorité compétente de l’Etat requérant
à croire que le produit ou les instruments des infrac- Article 153 : Modalités d’exécution
tions se trouvent sur son territoire ainsi que les
renseignements permettant de les localiser. Les décisions de condamnation prononcées à
l’étranger sont exécutées conformément à la légis-
Article 150 : Effet de la décision de confiscation lation en vigueur.
prononcée à l’étranger
Article 154 : Arrêt de l’exécution
Dans la mesure compatible avec la législation en
vigueur, l’autorité compétente donne effet à toute Il est mis fin à l’exécution de la décision rendue
décision de justice définitive de saisie ou de confis- à l’étranger lorsqu’en raison d’une décision ou
de capitaux et le financement
cation des produits des infractions visées dans la d’un acte de procédure émanant de l’Etat qui a
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
présente loi émanant d’une juridiction d’un Etat prononcé la sanction, celle-ci perd son caractère
membre. exécutoire.
Les dispositions de l’alinéa premier ci-dessus s’ap-
du terrorisme
VIII - 52
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
VIII - 53
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
trouvés en la possession de l’individu réclamé, au l’intitulé exacts de la loi uniforme relative à la lutte
moment de son arrestation ou découverts ultérieu- contre le blanchiment de capitaux adoptée dans
rement, sont saisis et remis à l’autorité compétente l’Etat membre concerné) et de la loi N° ............
de l’Etat requérant, à sa demande. (indiquer les références et l’intitulé exacts de la loi
uniforme relative à la lutte contre le financement
Cette remise peut être effectuée même si l’extra-
du terrorisme dans l’Etat membre concerné)
dition ne peut s’accomplir par suite de l’évasion ou
de la mort de l’individu réclamé.
Article 165 : Exécution
Toutefois, sont réservés les droits que les tiers
auraient acquis sur lesdits objets qui devront, si de La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.
tels droits existent, être rendus le plus tôt possible
et sans frais à l’Etat requis, à l’issue des procédures ANNEXE :
exercées dans l’Etat requérant.
1. Convention internationale pour la répression
Si elle l’estime nécessaire pour une procédure
du financement du terrorisme, adoptée par
pénale, l’autorité compétente peut retenir tempo-
l’Assemblée Générale des Nations Unies le 9
rairement les objets saisis.
décembre 1999.
Elle peut, en les transmettant, se réserver la faculté
2. Annexes à la Convention internationale pour la
d’en demander le retour pour le même motif, en
répression du financement du terrorisme :
s’obligeant à les renvoyer dès que faire se peut.
2.1. Convention pour la répression de la cap-
Article 161 : Obligation d’extrader ture illicite d’aéronefs (La Haye, 16 dé-
ou de poursuivre cembre 1970).
En cas de refus de l’extradition, l’affaire est déférée 2.2. Convention pour la répression d’actes
devant les juridictions nationales compétentes illicites dirigés contre la sécurité de
afin que des poursuites puissent être engagées l’aviation civile (Montréal, 23 septembre
contre l’intéressé pour l’infraction ayant motivé la 1971).
demande. 2.3. Convention sur la prévention et la répres-
sion des infractions contre les personnes
TITRE VII : DISPOSITIONS FINALES jouissant d’une protection internationale,
y compris les agents diplomatiques,
Article 162 : Information de l’Autorité adoptée par l’Assemblée Générale des
de contrôle des poursuites Nations Unies le 14 décembre 1973.
engagées contre les assujettis 2.4. Convention internationale contre la prise
sous sa tutelle d’otages, adoptée par l’Assemblée géné-
Le Procureur de la République avise toute Autorité rale des Nations Unies le 17 décembre
de contrôle compétente des poursuites engagées 1979.
contre les personnes assujetties sous sa tutelle, en 2.5. Convention internationale sur la protec-
application des dispositions de la présente loi. tion physique des matières nucléaires
(Vienne, 3 mars 1980).
Article 163 : Modalités d’application
2.6. Protocole pour la répression d’actes il-
Après concertation, des textes des autorités de licites de violence dans les aéroports
contrôle, chacune dans les limites de ses attri- servant à l’aviation civile internationale,
de capitaux et le financement
Sont abrogées toutes dispositions antérieures 2.7. Convention pour la répression d’actes il-
contraires à la présente loi, notamment les disposi- licites contre la sécurité de la navigation
tions de la loi N° ............ (indiquer les références et maritime (Rome, 10 mars 1988).
VIII - 54
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
2.8. Protocole pour la répression d’actes illi- dans l’ensemble du système fi-
cites contre la sécurité des plates-formes nancier, pourraient être sérieuse-
fixes situées sur le plateau continental ment compromises par les entre-
(Rome, 10 mars 1988). prises conduites par les criminels
et leurs complices pour masquer
2.9. Convention internationale pour la répres-
l’origine de leurs profits ou ali-
sion des attentats terroristes à l’explosif,
menter le terrorisme par des flux
adoptée par l’Assemblée Générale des
d’argent licite ou illicite ;
Nations Unies le 15 décembre 1997.
Considérant la nécessité d’arrêter certaines
mesures de coordination au ni-
DIRECTIVE N° 02 /2015/CM/ veau de l’Union, faute de quoi les
UEMOA DU 2 JUILLET 2015 criminels qui blanchissent des
RELATIVE A LA LUTTE CONTRE capitaux ou qui financent le ter-
LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX rorisme peuvent essayer de tirer
ET LE FINANCEMENT avantage, pour favoriser leurs acti-
DU TERRORISME DANS LES vités, de la libre circulation des ca-
ETATS MEMBRES DE L’UNION pitaux et de la libre prestation des
ECONOMIQUE ET MONETAIRE services financiers qu’implique un
OUEST AFRICAINE (UEMOA) marché financier intégré ;
Considérant que le blanchiment de capitaux et
Le Conseil des Ministres de L’Union Economique le financement du terrorisme s’ins-
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ; crivent souvent dans un contexte
international et que l’impact des
Vu le Traité de l’Union Economique et mesures adoptées au seul niveau
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), national, voire de l’Union, sans coor-
notamment en ses articles 6, 7, 16, dination ni coopération internatio-
21, 42, 43, 97, 98 et 113 ; nales, ne pourrait être que limité ;
Vu le Traité de l’Union Monétaire Ouest Considérant, dès lors, qu’il est indispensable
Africaine (UMOA), notamment en d’assurer l’adéquation des me-
son article 34 ; sures arrêtées par l’Union en la
matière avec toute autre action
Vu le Règlement N°14/2002/CM/ engagée dans d’autres enceintes
UEMOA du 19 septembre 2002, internationales ;
relatif au gel des fonds et autres
ressources financières dans le Considérant, en outre, que l’utilisation du sys-
cadre de la lutte contre le finance- tème financier pour acheminer des
ment du terrorisme dans les Etats fonds d’origine criminelle ou même
membres de l’Union Economique licite destinés à des fins terroristes
et Monétaire Ouest Africaine ; menace son intégrité, son bon
fonctionnement, sa réputation et
Considérant que le blanchiment de capitaux sa stabilité et, qu’en conséquence,
ainsi que le financement du ter- les mesures préventives prévues
rorisme et de la prolifération des dans la présente Directive devraient
armes de destruction massive font couvrir non seulement la manipu-
peser des menaces graves sur la lation de fonds d’origine criminelle,
de capitaux et le financement
VIII - 55
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
l’Afrique de l’Ouest ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
VIII - 56
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ses associés ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
étranger ;
–– lorsque le client d’une des personnes 4. elles ont la qualité de constituant, de
mentionnées à l’article 5 de la présente fiduciaire ou de bénéficiaire, confor-
du terrorisme
VIII - 57
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ternet ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
–– le trafic d’organes ;
b. les agents immobiliers et les courtiers en
–– les infractions contre l’environnement ; biens immeubles ;
–– les meurtres et les blessures corporelles c. les personnes se livrant habituellement
du terrorisme
VIII - 58
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
d. les avocats, notaires et autres membres naire agissant pour le compte d’une autre
de professions juridiques indépendantes personne.
lorsqu’ils préparent ou effectuent des
g. les autres entreprises ou professions qui
transactions pour un client, dans le cadre
pourront être désignées par l’autorité
des activités suivantes :
compétente ;
–– achat et vente de biens immobiliers ;
25. Etat membre : l’Etat-partie au Traité de l’Union
–– gestion de capitaux, des titres ou autres Monétaire Ouest Africaine et au Traité de l’Union
actifs du client ; Economique et Monétaire Ouest Africaine ;
–– gestion de comptes, y compris les 26. Etat tiers : tout Etat autre qu’un Etat membre ;
comptes-titres ;
27. Fiducie : l’opération par laquelle un ou plu-
–– organisation des apports pour la création, sieurs constituants transfèrent des biens, des
l’exploitation ou la gestion des sociétés, droits ou des sûretés, ou un ensemble de biens,
ou création, exploitation ou gestion de de droits ou de sûretés, présents ou futurs, à un
personnes morales ou de constructions ou plusieurs fiduciaires qui, les tenant sépa-
juridiques, et achat et vente d’entités rés de leur patrimoine propre, agissent dans
commerciales. un but déterminé au profit d’un ou plusieurs
e. les comptables indépendants ; bénéficiaires ;
f. les prestataires de services aux sociétés 28. financement de la prolifération : le finance-
et fiducies, non visés ailleurs dans la pré- ment de la prolifération des armes de des-
sente Directive, qui fournissent les services truction massive, à savoir notamment des
suivants, à titre commercial, à des tiers : armes nucléaires, chimiques, bactériologues
ou biologiques, par des actes proscrits par la
–– en intervenant, en qualité d’agent, pour la
Résolution 1540 (2004) et les résolutions suc-
constitution, l’enregistrement et la gestion
cessives du Conseil de Sécurité des Nations
de personnes morales, à savoir notam-
Unies relatives à la prévention, la répression et
ment les fiducies ;
l’interruption de la prolifération des armes de
–– en intervenant ou en procédant aux arran- destruction massive et de son financement ;
gements nécessaires afin qu’une autre
personne intervienne, en qualité d’admi- 29. financement du terrorisme : l’infraction défi-
nistrateur ou de secrétaire général d’une nie à l’article 8 de la présente Directive ;
société de capitaux, d’associé d’une société 30. fonds et autres ressources financières : tous
de personnes ou de titulaire d’une fonction les actifs financiers et avantages économiques
similaire pour d’autres personnes morales ; de quelque nature qu’ils soient, y compris, mais
–– en fournissant un siège, une adresse pas exclusivement, le numéraire, les chèques,
commerciale ou des locaux, une adresse les créances en numéraire, les traites, les
administrative ou postale à une société ordres de paiement et autres instruments de
de capitaux, d’associé d’une société de paiement, les dépôts auprès des institutions
personnes ou toute autre personne morale financières, les soldes en comptes, les créances
ou structure juridique ; et les titres de créances, les titres négociés et
les instruments de la dette, notamment les
–– en intervenant ou en procédant aux arran- actions et autres titres de participation, les
gements nécessaires afin qu’une autre certificats de titres, les obligations, les billets
personne intervienne, en qualité d’admi- à ordre, les warrants, les titres non gagés,
de capitaux et le financement
gements nécessaires afin qu’une autre les garanties de bonne exécution ou autres
personne intervienne, en qualité d’action- engagements financiers, les lettres de crédit,
VIII - 59
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
les connaissements, les contrats de vente, tout a. acceptation de dépôts et d’autres fonds
document attestant la détention de parts d’un remboursables du public ;
fonds ou de ressources financières et tout autre b. prêts, y compris le crédit à la consomma-
instrument de financement à l’exportation ; tion, le crédit hypothécaire, l’affacturage
31. gel : avec ou sans recours, le financement de
transactions commerciales ;
a. en matière de confiscation et de mesures
provisoires, l’interdiction du transfert, de la c. crédit-bail, à l’exception du crédit-bail se
conversion, de la disposition ou du mou- rapportant à des produits de consommation ;
vement de tout bien, équipement ou ins- d. transfert d’argent ou de valeurs ;
trument suite à une mesure prise par une
autorité compétente ou un tribunal dans le e. émission et gestion de moyens de paiement ;
cadre d’un mécanisme de gel et ce, pour f. octroi de garanties et souscription d’en-
la durée de validité de ladite mesure, ou gagements ;
jusqu’à ce qu’une décision de confiscation
g. négociation sur :
soit prise par une autorité compétente ;
b. aux fins des recommandations de la –– les instruments du marché monétaire ;
mise en œuvre des sanctions financières –– le marché des changes ;
ciblées, l’interdiction du transfert, de la
–– les instruments sur devises, taux d’intérêt
conversion, de la disposition ou du mou-
et indices ;
vement de tous les fonds et autres biens
détenus ou contrôlés par des personnes –– les valeurs mobilières ;
ou entités désignées suite à une mesure –– les marchés à terme de marchandises.
prise par le Conseil de sécurité des Na-
tions Unies ou une autorité compétente ou h. participation à des émissions de valeurs
un tribunal, conformément aux résolutions mobilières et prestation de services finan-
du Conseil de sécurité applicables et ce, ciers connexes ;
pour la durée de validité de ladite mesure. i. gestion individuelle et collective de patri-
32. infraction grave : un acte constituant une in- moine ;
fraction passible d’une peine privative de liber- j. conservation et administration de valeurs
té dont le minimum ne doit pas être inférieur mobilières, en espèces ou liquides, pour
à trois ans ; le compte d’autrui ;
33. infraction sous-jacente : toute infraction, k. autres opérations d’investissement, d’ad-
même commise sur le territoire d’un autre Etat ministration ou de gestion de fonds ou
membre ou sur celui d’un Etat tiers, qui génère d’argent pour le compte d’autrui ;
un produit d’une activité criminelle ;
l. souscription et placement de produits
34. installation gouvernementale ou publique : d’assurances vie et non vie et d’autres
toute installation ou tout moyen de transport, de produits d’investissement en lien avec
caractère permanent ou temporaire, qui est uti- une assurance ;
lisé ou occupé par des représentants d’un Etat,
des membres du Gouvernement, du Parlement m. change manuel ;
ou de la Magistrature, ou des agents ou per- n. toutes autres activités ou opérations
sonnel d’un Etat ou de toute autre autorité ou déterminées par l’autorité compétente.
de capitaux et le financement
tité qui exerce, à titre commercial, une ou plu- que les caisses de dépôts et consigna-
sieurs des activités ou opérations suivantes au tions ou les organismes qui en tiennent
nom et pour le compte d’un client : lieu, des Etats membres ;
VIII - 60
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
–– les sociétés d’assurance et de réassurance, un autre moyen de paiement libellé dans une
les courtiers en assurance et de réassu- autre devise ;
rance et les agents généraux d’assurance ;
40. organisation criminelle : toute entente ou as-
–– les systèmes financiers décentralisés ; sociation structurée dans le but de commettre,
notamment des infractions de blanchiment de
–– les structures centrales du Marché
capitaux, de financement du terrorisme ou de
Financier Régional (BRVM, Dépositaire
prolifération des armes de destruction massive ;
Central/Banque de Règlement) ainsi que
les Sociétés de Gestion et d’Intermédia- 41. organisation ou organisme à but non lucratif :
tion, les Sociétés de Gestion de Patrimoine toute association, fondation, organisation non
et tous autres intervenants commerciaux gouvernementale constituée conformément
ayant le statut d’institution financière, aux textes législatifs et réglementaires en vi-
au sens des textes régissant le Marché gueur, ayant pour objet principal la collecte ou
Financier Régional ; la distribution de fonds à des fins caritatives,
religieuses, culturelles, éducatives, sociales
–– les Organismes de Placement Collectif en
ou confraternelles, ou pour d’autres types de
Valeurs Mobilières ;
bonnes œuvres ;
–– les Entreprises d’Investissement à Capital 42. organisation terroriste : tout groupe de terro-
Fixe ; ristes qui :
–– les Agréés de change manuel ; a. commet ou tente de commettre des actes
–– les Etablissements de Monnaie Electronique ; terroristes par tout moyen, direct ou indi-
rect, illégalement et délibérément ;
–– toute autre structure déterminée par l’au-
torité compétente. b. participe, en tant que complice, à des
actes terroristes ;
36. institutions financières étrangères : les insti-
tutions financières établies dans un Etat tiers ; c. organise des actes terroristes ou incite
d’autres à en commettre ;
37. instrument : tout bien utilisé ou devant être
d. contribue à la commission d’actes terro-
utilisé totalement ou en partie et de quelque
ristes par un groupe de personnes agis-
manière que ce soit pour commettre une in-
sant dans un but commun, lorsque cette
fraction pénale ;
contribution est délibérée et vise à favo-
38. instruments négociables au porteur : tous les riser l’acte terroriste ou qu’elle est appor-
instruments monétaires au porteur tels que : tée en sachant l’intention du groupe de
–– les chèques de voyage ; commettre un acte terroriste ;
–– les instruments négociables (notamment 43. passeurs de fonds : les personnes qui exé-
les chèques, billets à ordre et mandats) cutent des transports physiques transfronta-
qui sont soit au porteur, soit endossables liers d’espèces ou d’instruments négociables
sans restriction, soit établis à l’ordre d’un au porteur ou qui apportent sciemment leur
concours à la réalisation de ces opérations ;
bénéficiaire fictif, ou qui se présentent
sous toute autre forme permettant le 44. PPE : les Personnes Politiquement Exposées :
transfert sur simple remise ; –– PPE étrangères : les personnes physiques
–– les instruments incomplets (notamment qui exercent ou qui ont exercé d’impor-
chèques, billets à ordre et mandats) tantes fonctions publiques dans un autre
de capitaux et le financement
signés, mais sur lesquels le nom du béné- Etat membre ou un Etat tiers, à savoir
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
VIII - 61
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
c. les Directeurs généraux des ministères ; 45. produits d’une activité criminelle : tous fonds
d. les parlementaires ; tirés, directement ou indirectement, de la com-
mission d’une infraction telle que prévue aux
e. les membres des cours suprêmes, des articles 7 et 8 de la présente Directive ou ob-
cours constitutionnelles ou d’autres tenus, directement ou indirectement, en com-
hautes juridictions dont les décisions ne mettant ladite infraction ;
sont pas susceptibles de recours, sauf cir-
constances exceptionnelles ; 46. saisie : toute mesure conservatoire effectuée
dans le cadre d’une enquête ou d’une fouille.
f. les membres des cours des comptes ou La saisie peut être ordonnée par une juridic-
des conseils ou directoires des banques tion compétente ou exécutée sans décision
centrales ; judiciaire par toute autorité compétente dans
g. les ambassadeurs, les chargés d’affaires et l’exercice de ses fonctions. Elle a pour but de
les officiers supérieurs des forces armées ; placer entre les mains de la Justice ou toute
autorité compétente, tous les biens du suspect
h. les membres des organes d’administra-
pour une durée déterminée. Les biens de-
tions, de direction ou de surveillance des
meurent la propriété du suspect ;
entreprises publiques ;
47. service de transfert de fonds ou de valeurs :
i. les hauts responsables des partis poli-
un service financier dont l’activité consiste
tiques ;
à accepter les espèces, les chèques ou tout
j. les membres de la famille d’une PPE, en autre instrument de paiement ou dépôt de va-
l’occurrence : leur dans un lieu donné et à payer une somme
–– le conjoint ; équivalente en espèces ou sous toute autre
forme à un bénéficiaire situé dans une autre
–– tout partenaire considéré comme l’équiva-
zone géographique au moyen d’une commu-
lent d’un conjoint ;
nication, d’un message, d’un transfert ou d’un
–– les enfants et leurs conjoints ou parte- système de compensation auquel le service
naires ; de transmission de fonds ou de valeurs ap-
–– les autres parents ; partient. Ce service peut être fourni par des
personnes physiques ou morales en ayant re-
–– les personnes connues pour être étroite-
cours au système financier réglementé ou de
ment associées à une PPE ;
manière informelle ;
–– PPE nationales : les personnes physiques
48. relation d’affaires : une situation dans laquelle
qui exercent ou qui ont exercé d’impor-
une personne visée à l’article 5 de la présente
tantes fonctions publiques dans l’Etat
Directive, engage une relation professionnelle
membre concerné, notamment les
ou commerciale qui est censée, au moment
personnes physiques visées au a) à i)
où le contact est établi, s’inscrire dans une
ci-dessus ;
certaine durée. La relation d’affaires peut être
–– PPE des organisations internationales : prévue par un contrat selon lequel plusieurs
les personnes qui exercent ou qui ont opérations successives seront réalisées entre
exercé d’importantes fonctions au sein les cocontractants ou qui crée à ceux-ci des
de ou pour le compte d’une organisation obligations continues. Une relation d’affaires est
internationale, notamment les membres également nouée lorsqu’en l’absence d’un tel
de la haute direction, en particulier, les contrat, un client bénéficie de manière régulière
de capitaux et le financement
La notion de PPE ne couvre pas les personnes de nées au point 4 de l’article 5 ci-dessous, pour
rang moyen ou inférieur relevant des catégories l’exécution d’une mission légale ;
ci-dessus. 49. terroriste : toute personne physique qui :
VIII - 62
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
a. commet ou tente de commettre des actes cement du terrorisme et de la prolifération ainsi qu’à
terroristes par tout moyen, directement ou faciliter les enquêtes et les poursuites y relatives.
indirectement, illégalement et délibéré-
ment ; Article 3 : Illicéité de l’origine des capitaux
b. participe, en tant que complice, à des ou des biens
actes terroristes ou au financement du Pour l’application de la présente Directive, l’origine
terrorisme ; de capitaux ou de biens est illicite lorsque ceux-ci
c. organise des actes terroristes ou incite proviennent de la commission de l’une des infrac-
d’autres à en commettre ; tions mentionnées au point 16 de l’article premier
d. contribue à la commission d’actes terro- ci-dessus, ou de tous crimes ou délits.
ristes par un groupe de personnes agissant
dans un but commun, lorsque cette contri- Section II : Champ d’application de la Directive
bution est intentionnelle et vise à réaliser
l’acte terroriste, ou qu’elle est apportée Article 4 : Application de la Directive dans
en ayant connaissance de l’intention du l’espace
groupe de commettre un acte terroriste ;
Les Etats membres s’engagent à prendre les
50. UEMOA : l’Union Economique et Monétaire dispositions nécessaires pour que les infractions
Ouest Africaine ; définies aux articles 7 et 8 de la présente Directive
51. UMOA : l’Union Monétaire Ouest Africaine ; soient applicables à toute personne physique ou
52. Union : l’Union Economique et Monétaire morale, et à toute organisation justiciable, sans
Ouest Africaine ou l’Union Monétaire Ouest tenir compte du lieu où l’acte a été commis.
Africaine ;
Article 5 : Personnes assujetties aux obligations
53. virement électronique : toute transaction par
voie électronique effectuée au nom d’un don- de lutte contre le blanchiment de
neur d’ordre, personne physique ou morale, par capitaux et le financement du terro-
l’entremise d’une institution financière en vue de risme et de la prolifération
mettre à la disposition d’un bénéficiaire une cer- Les dispositions de la présente Directive, en parti-
taine somme d’argent dans une autre institution culier celles de ses titres II et III, sont applicables
financière, le donneur d’ordre et le bénéficiaire aux personnes physiques ou morales mentionnées
pouvant être une seule et même personne. ci-après :
Elle détermine les mesures visant à détecter et à tée en une fois ou sous la forme d’opé-
décourager le blanchiment de capitaux, le finan- rations fractionnées apparemment liées ;
VIII - 63
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
le cadre de leur activité professionnelle : Les personnes morales et physiques, qui exercent
une activité financière, à titre occasionnel ou à
a. elles participent, au nom de leur client ou
une échelle limitée comportant peu de risques de
pour le compte de celui-ci, à toute
du terrorisme
VIII - 64
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
VIII - 65
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
tifiés au niveau de l’Union, au niveau des Etats supérieur(e) à un seuil fixé par une instruction de
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
membres et à leur propre niveau. Ces politiques, la BCEAO, qu’elle remettra à l’autorité compétente
procédures et contrôles doivent être proportionnés du pays au point d’entrée ou de sortie du territoire.
à la nature et à la taille de celles-ci ainsi qu’au
L’autorité compétente exige l’identification du trans-
du terrorisme
VIII - 66
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
sont incapables de s’obliger par chèque ou par capitaux et les règlements de toute nature avec
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
un autre moyen de paiement ainsi que par celles un Etat tiers doivent s’effectuer conformément aux
qui ne disposent pas de compte de dépôt ; dispositions de la réglementation relative aux rela-
2. aux paiements effectués entre personnes tions financières extérieures des Etats membres de
du terrorisme
physiques n’agissant pas pour des besoins l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
professionnels. en vigueur.
VIII - 67
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Chapitre III : Obligations de vigilance à l’égard Pendant toute la durée de la relation d’affaires, ces
de la clientèle personnes recueillent, mettent à jour et analysent
les éléments d’information, parmi ceux figurant sur
une liste dressée, à cet effet, par l’autorité compé-
Section I : Dispositions générales
tente, qui permettent de favoriser une connais-
Article 18 : Conditions préalables à l’entrée en sance appropriée de leur client. La collecte et la
relation d’affaires conservation de ces informations doivent être
réalisées en adéquation avec les objectifs d’éva-
Avant d’entrer en relation d’affaires avec un client
luation du risque de blanchiment de capitaux et
ou de l’assister dans la préparation ou la réalisation
de financement du terrorisme et de surveillance
d’une transaction, les personnes mentionnées aux
adaptée à ce risque.
articles 5 et 6 de la présente Directive identifient
le client et, le cas échéant, le bénéficiaire effectif A tout moment, ces personnes doivent être en
de la relation d’affaires par des moyens adaptés et mesure de justifier auprès des autorités de contrôle
vérifient ces éléments d’identification sur présen- l’adéquation des mesures de vigilance qu’elles ont
tation de tout document écrit fiable. mises en œuvre par rapport aux risques de blan-
chiment de capitaux et de financement du terro-
Elles identifient, dans les mêmes conditions, leurs
risme présentés par la relation d’affaires.
clients occasionnels et, le cas échéant, le bénéfi-
ciaire effectif de la relation d’affaires, lorsqu’elles
soupçonnent que l’opération pourrait participer Article 20 : Obligation de vigilance constante
au blanchiment de capitaux et au financement du sur toutes les opérations
terrorisme ou, (dans les conditions prévues par la de la clientèle
réglementation en la matière), lorsque les opéra- Les personnes visées aux articles 5 et 6 de la
tions sont d’une certaine nature ou dépassent un présente Directive doivent exercer une vigilance
certain montant. constante concernant toute relation d’affaires et
Par dérogation à l’alinéa premier du présent article, examiner attentivement les opérations effectuées
lorsque le risque de blanchiment de capitaux et de en vue de s’assurer qu’elles sont conformes à ce
financement du terrorisme paraît faible (et dans qu’elles savent de leurs clients, de leurs activités
les conditions prévues par la réglementation en la commerciales, de leur profil de risque et, le cas
matière), il peut être procédé, uniquement pendant échéant, de la source de leurs fonds.
l’établissement de la relation d’affaires, à la vérifi- Il leur est interdit d’ouvrir des comptes anonymes
cation de l’identité du client et, le cas échéant, du ou des comptes sous des noms fictifs.
bénéficiaire effectif.
Les représentants légaux et directeurs respon- Article 21 : Obligation relative aux mesures
sables des établissements de jeux satisfont à ces de prévention en cas de relation
obligations, en appliquant les mesures prévues à à distance
de capitaux et le financement
Avant d’entrer en relation d’affaires avec un client, qu’elles entretiennent des relations d’affaires ou
les personnes visées aux articles 5 et 6 de la exécutent des opérations avec un client qui n’est
présente Directive recueillent et analysent les pas physiquement présent aux fins d’identification.
VIII - 68
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 22 : Obligation relative aux relations préciser le contenu et les modalités d’application
avec les PPE des programmes de prévention du blanchiment
de capitaux et du financement du terrorisme. Elles
Les personnes visées aux articles 5 et 6 de la présente
effectueront, le cas échéant, des investigations sur
Directive sont tenues de disposer de systèmes de
place afin de vérifier la bonne application desdits
gestion de risques adéquats afin de déterminer si le
programmes.
client est une personne politiquement exposée et, le
cas échéant, mettent en œuvre les mesures spéci-
fiques visées à l’article 54 ci-dessous. Article 25 : Procédures et contrôle interne
Pour l’application des dispositions des articles 22
Section II : Obligations des institutions et 24, ci-dessus, les institutions financières :
financières 1. élaborent une classification des risques de
Article 23 : Formation et information du personnel blanchiment des capitaux et de financement
du terrorisme présentés par leurs activités,
Les personnes visées aux articles 5 et 6 de la selon le degré d’exposition à ces risques
présente Directive assurent la formation et l’infor- apprécié en fonction notamment de la nature
mation régulière de leurs personnels en vue du des produits ou des services offerts, des condi-
respect des obligations prévues aux chapitres II et tions des transactions proposées, des canaux
III du Titre II de la présente Directive. de distribution utilisés ainsi que des caracté-
ristiques des clients ;
Article 24 : Mise en place de programmes
2. déterminent, si besoin est, un profil de la
de prévention du blanchiment
relation d’affaires avec le client, permettant de
de capitaux et du financement
détecter des anomalies dans cette relation, au
du terrorisme
regard des risques de blanchiment de capitaux
Les institutions financières doivent élaborer et ou de financement du terrorisme ;
mettre en œuvre des programmes harmonisés 3. définissent les procédures à appliquer pour
de prévention du blanchiment de capitaux et du le contrôle des risques, la mise en œuvre des
financement du terrorisme. Ces programmes mesures de vigilance relatives à la clientèle,
comprennent notamment : la conservation des pièces, la détection des
–– la centralisation des informations sur l’identité transactions inhabituelles ou suspectes et
des clients, des donneurs d’ordre, des bénéfi- le respect de l’obligation de déclaration de
ciaires effectifs, des bénéficiaires et titulaires soupçon à la CENTIF ;
de procuration, des mandataires et sur les 4. mettent en œuvre des procédures de contrôle,
transactions suspectes ; périodique et permanent, des risques de blan-
–– la désignation de responsable de conformité, chiment de capitaux et de financement du
au niveau de la Direction, chargé de l’applica- terrorisme ;
tion du dispositif de lutte contre le blanchiment 5. prennent en compte, pour le recrutement de
de capitaux et le financement du terrorisme ; leur personnel, selon le niveau des responsa-
–– la formation continue du personnel destinée à bilités à exercer, les risques au regard de la
les aider à détecter les opérations et les agisse- lutte contre le blanchiment de capitaux et le
ments susceptibles d’être liés au blanchiment financement du terrorisme.
de capitaux et au financement du terrorisme ; Les modalités de mise en œuvre des procédures et
des mesures de contrôle interne visées aux points
–– un dispositif de contrôle interne pour vérifier
3 et 4 ci-dessus, seront précisées par les autorités
la conformité, l’observance et l’efficacité des
de capitaux et le financement
En cas de besoin, les autorités de contrôle peuvent, articles 5 et 6 de la présente Directive ne mettent
dans leurs domaines de compétences respectifs, en œuvre les procédures et mesures prévues à
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l’alinéa premier du présent article que si elles sont Les mentions à relever et conserver comprennent
compatibles avec leur statut, leurs missions et leur les nom, prénoms, la date et le lieu de naissance
niveau d’activité. de la personne ainsi que la nature, les date et lieu
de délivrance du document. L’institution financière
Article 26 : Identification des clients vérifie l’authenticité du document présenté.
Les institutions financières sont tenues de procéder S’il s’agit d’une personne physique commerçante,
à l’identification de leurs clients et, le cas échéant, cette dernière est tenue de fournir, en outre, toute
l’identité et les pouvoirs des personnes agissant pièce attestant de son immatriculation au Registre
pour le compte de ceux-ci, au moyen de docu- du Commerce et du Crédit Mobilier.
ments, de sources, de données ou de renseigne-
Lorsque la vérification de l’identité ne peut avoir
ments indépendants et fiables lors de :
lieu en présence de la personne concernée, l’insti-
–– l’ouverture de comptes, de la prise en garde, tution financière met en œuvre, en application des
notamment des titres, valeurs ou bons ; dispositions de l’article 40 de la présente Directive,
–– l’attribution d’un coffre ; des mesures de vigilance complémentaires.
copie. La vérification de son adresse est effectuée responsables des opérateurs de jeux ;
par la présentation d’un document de nature à en –– lorsque le montant de l’opération ou des
rapporter la preuve ou par tout autre moyen. opérations liées excède cinq millions de francs
VIII - 70
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
CFA, pour les agréés de change manuel ; ne sont plus exacts ou pertinents, elles procèdent
–– lorsque le montant de l’opération ou des à nouveau à l’identification du client.
opérations liées excède un million de francs
CFA pour les représentants légaux et directeurs Article 32 : Surveillance particulière
responsables des opérateurs de jeux ; de certaines opérations
–– en cas de répétition d’opérations distinctes Doivent faire l’objet d’un examen particulier de la
pour un montant individuel inférieur à celui part des institutions financières :
indiqué aux deuxième et troisième tirets du –– tout paiement en espèces ou par titre au
présent article ou lorsque la provenance licite porteur d’une somme d’argent, effectué dans
des capitaux n’est pas certaine. des conditions normales, dont le montant
Par dérogation aux premier et deuxième tirets unitaire ou total est égal ou supérieur à
ci-dessus, les personnes visées aux articles 5 et 6 cinquante millions de francs CFA ;
de la présente Directive procèdent à l’identification –– toute opération portant sur une somme égale ou
de leur client occasionnel et, le cas échéant, du supérieure à dix millions de francs CFA, effectuée
bénéficiaire effectif de l’opération, dans les condi- dans des conditions inhabituelles de complexité
tions fixées à l’alinéa premier du présent article, ou injustifiées ou paraissant ne pas avoir de justi-
quel que soit le montant de l’opération, lors- fication économique ou d’objet licite.
qu’elles réalisent une opération de transmission
de fonds ou une opération de change manuel alors Dans les cas visés à l’alinéa précédent, les insti-
que le client occasionnel ou son représentant légal tutions financières sont tenues de se renseigner
n’est pas physiquement présent aux fins de l’iden- auprès du client, et/ou par tous autres moyens, sur
tification, ou lorsqu’elles offrent des services de l’origine et la destination des fonds ainsi que sur
garde des avoirs. l’objet de l’opération et l’identité des acteurs écono-
miques de l’opération, conformément aux disposi-
Article 30 : Identification de l’ayant droit tions des articles 26 à 31 de la présente Directive.
économique L’institution financière établit un rapport confi-
Au cas où il n’est pas certain que le client agit dentiel écrit comportant tous les renseignements
pour son propre compte, l’institution financière se utiles sur les modalités de l’opération ainsi que
renseigne par tout moyen sur l’identité du véritable sur l’identité du donneur d’ordre et, le cas échéant,
donneur d’ordre. des acteurs économiques impliqués. Ce rapport est
conservé dans les conditions prévues à l’article 35
Après vérification, si le doute persiste sur l’identité
de la présente Directive.
de l’ayant droit économique, il doit être mis fin
à l’opération, sans préjudice de l’obligation de Une vigilance particulière doit être également
déclarer les soupçons, visée à l’article 79, auprès de exercée à l’égard des opérations provenant d’insti-
la Cellule Nationale de Traitement des Informations tutions financières qui ne sont pas soumises à des
Financières instituée à l’article 59, dans les condi- obligations suffisantes en matière d’identification
tions fixées à l’article 81 de la présente Directive. des clients ou de contrôle des transactions.
Si le client est un avocat, un notaire, un profes- L’institution financière doit s’assurer que ses obli-
sionnel de l’expertise comptable ou du commis- gations sont appliquées par ses bureaux de repré-
sariat aux comptes, un courtier en valeurs mobi- sentation, ses succursales, ou ses sociétés filiales
lières, intervenant en tant qu’intermédiaire dont le siège est à l’étranger, à moins que la légis-
financier, il ne pourra invoquer le secret profes- lation locale n’y fasse obstacle, auquel cas, elle en
sionnel pour refuser de communiquer l’identité de informe la CENTIF.
de capitaux et le financement
raisons de penser que l’identité de leur client et les ments électroniques sont tenues d’obtenir et de
éléments d’identification précédemment obtenus vérifier, concernant le donneur d’ordre, son nom
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
complet, son numéro de compte, lorsqu’un tel ou de la cessation de leurs relations avec leurs
compte est utilisé pour effectuer le virement de clients habituels ou occasionnels, les pièces et
fonds, son adresse ou, en l’absence d’adresse, son documents relatifs à leur identité. Elles conservent
numéro d’identification nationale ou le lieu et la également les pièces et documents relatifs aux
date de sa naissance, ainsi que, si nécessaire, le opérations qu’ils ont effectuées, y compris les livres
nom de son institution financière. de comptes et les correspondances commerciales,
pendant dix ans, après l’exécution de l’opération.
L’institution financière du donneur d’ordre requiert
également le nom du bénéficiaire et le numéro
de compte de ce dernier, lorsqu’un tel compte est Article 36 : Communication des pièces
utilisé pour effectuer le virement de fonds. et documents
Les informations visées aux alinéas premier et Les pièces et documents relatifs aux obligations
2 ci-dessus, doivent figurer dans le message ou d’identification prévues aux articles 19, 26 à
le formulaire de paiement qui accompagne le 31 et 32, ci-dessus, et dont la conservation est
virement. S’il n’existe pas de numéro de compte, mentionnée à l’article 35, sont communiqués, sur
un numéro de référence unique doit accompagner leur demande, par les personnes visées aux articles
le virement. 5 et 6 de la présente Directive, aux autorités judi-
ciaires, aux agents de l’Etat chargés de la détection
Les dispositions des alinéas précédents ne s’ap- des infractions de blanchiment de capitaux et de
pliquent pas aux virements de fonds effectués au financement de terrorisme, agissant dans le cadre
moyen d’une carte de crédit ou de débit ou d’un d’un mandat judiciaire, aux autorités de contrôle
téléphone portable, si la carte ou le téléphone sert ainsi qu’à la CENTIF.
à payer des biens ou des services et si le numéro
de la carte ou du téléphone accompagne, tous les Article 37 : Gestion des risques liés
virements découlant de la transaction. Elles ne aux nouvelles technologies
s’appliquent pas également aux transferts pour
Les institutions financières identifient et évaluent
lesquels le donneur d’ordre et le bénéficiaire sont
les risques de blanchiment de capitaux ou de
tous deux des institutions financières agissant pour
financement du terrorisme pouvant résulter :
leur compte, ni aux virements effectués au profit
d’autorités publiques, pour le paiement d’impôts, (a) du développement de nouveaux produits
d’amendes ou d’autres prélèvements. et de nouvelles pratiques commerciales, y
compris de nouveaux mécanismes de distri-
Article 34 : Dispositions à prendre en cas bution ;
d’informations incomplètes (b) de l’utilisation de technologies nouvelles
sur le donneur d’ordre ou en développement en lien avec de nouveaux
Si les institutions financières reçoivent des vire- produits ou des produits préexistants.
ments électroniques qui ne contiennent pas d’in- L’évaluation des risques visée à l’alinéa premier
formations complètes sur le donneur d’ordre, ci-dessus, doit avoir lieu avant le lancement des
elles prennent des dispositions pour obtenir de nouveaux produits ou des nouvelles pratiques
l’institution émettrice ou du bénéficiaire les infor- commerciales ou avant l’utilisation de techno-
mations manquantes en vue de les compléter et logies nouvelles ou en développement. Les insti-
de les vérifier. Au cas où elles n’obtiendraient pas tutions financières doivent prendre les mesures
ces informations, elles s’abstiennent d’exécuter le appropriées pour gérer et atténuer ces risques.
transfert et en informent la CENTIF.
Article 38 : Relations de correspondant
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Sans préjudice des dispositions prescrivant des transfrontalier et les autres relations similaires, en
obligations plus contraignantes, les institutions plus des mesures de vigilance normales relative à
financières conservent pendant une durée de dix la clientèle :
ans, à compter de la clôture de leurs comptes 1. d’identifier et de vérifier l’identification des institu-
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
tions clientes avec lesquelles elles entretiennent 3. le produit ou l’opération favorise l’anonymat
des relations de correspondant bancaire ; de celle-ci ;
2. de recueillir des informations sur la nature des 4. l’opération effectuée pour compte propre
activités de l’institution cliente ; ou pour compte de tiers avec des personnes
3. d’évaluer la réputation de l’institution cliente physiques ou morales, y compris leurs filiales
et le degré de surveillance à laquelle elle est ou établissements, domiciliées, enregistrées ou
soumise, sur la base d’informations publi- établies dans un Etat ou un territoire dont les
quement disponibles ; insuffisances de la législation ou les pratiques
font obstacle à la lutte contre le blanchiment
4. d’évaluer les contrôles mis en place par l’insti- de capitaux et le financement du terrorisme.
tution cliente pour lutter contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme.
Section III : Obligations des organismes
Les responsables habilités des institutions finan- à but non lucratif
cières doivent avoir préalablement autorisé la
conclusion d’une relation avec le correspondant Article 41 : Surveillance exercée par les orga-
bancaire. nismes de contrôle compétents
Article 39 : Obligations des compagnies Tout organisme à but non lucratif qui recueille,
reçoit, donne ou transfère des fonds dans le cadre
d’assurances
de son activité philanthropique est soumis à une
Les compagnies d’assurances, les agents et cour- surveillance appropriée par son organisme de
tiers en assurance exerçant des activités d’assu- contrôle compétent.
rance vie et non vie sont tenus d’identifier leurs
L’autorité compétente arrête les règles destinées à
clients et de vérifier leur identité conformément aux
garantir que les fonds de ses organismes à but non
dispositions de l’article 27 de la présente Directive,
lucratif ne soient pas utilisés à des fins de blanchiment
lorsque les montants des primes atteignent un
de capitaux ou de financement du terrorisme.
montant seuil ou les paiements des primes s’effec-
tuent selon certaines modalités.
Article 42 : Mesures de surveillance
Le montant seuil et les modalités de paiement des et de contrôle des organismes
primes visés à l’alinéa premier ci-dessus, sont fixés à but non lucratif
par un Règlement de la CIMA. Les organismes à but non lucratif sont tenus de :
qu’exercent ou ont exercé des membres directs dûment comptabilisés et utilisés, confor-
de sa famille ou des personnes connues pour mément à l’objet et à la finalité de leurs acti-
lui être étroitement associées ; vités déclarées ;
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
5. conserver pendant dix ans et tenir à la disposition d’un organisme à but non lucratif, quel qu’en soit
des autorités des relevés de leurs opérations. le montant, fait également l’objet d’une déclaration
auprès de la CENTIF, par l’autorité compétente en
Article 43 : Obligations de vigilance particulière la matière, lorsque les fonds sont susceptibles de
à l’égard des organismes à but non se rapporter à une entreprise terroriste ou de finan-
lucratif cement du terrorisme.
Les Etats membres mettent en œuvre, confor- Les organismes à but non lucratif doivent, d’une
mément aux règles de leur droit interne, des part, se conformer à l’obligation relative à la tenue
mesures de vigilance particulière vis-à-vis des d’une comptabilité conforme aux normes en vigueur
organismes à but non lucratif, notamment aux fins et, d’autre part, transmettre à l’autorité de contrôle,
d’empêcher leur implication dans des actions liées leurs états financiers annuels de l’année précédente,
au blanchiment de capitaux ou au financement du dans les six mois qui suivent la date de clôture de
terrorisme. Ils doivent, à cet égard, exiger de tout leur exercice social. Ils déposent sur un compte
organisme à but non lucratif qui souhaite collecter, bancaire ouvert dans les livres d’un établissement
recevoir ou ordonner des transferts de fonds de : de crédit ou d’un système financier décentralisé
1. s’inscrire sur un registre mis en place, à cet agréé, l’ensemble des sommes d’argent qui leur
effet, par l’autorité compétente. La demande sont remises à titre de donation ou dans le cadre
d’inscription initiale sur ce registre comporte des transactions qu’ils sont amenés à effectuer.
les nom, prénoms, adresses et numéros de télé- Sans préjudice des poursuites qui peuvent être
phone de toute personne chargée d’assumer la engagées contre eux, l’autorité compétente peut
responsabilité du fonctionnement de l’organisme ordonner la suspension temporaire ou la disso-
concerné, et notamment des président, vice-pré- lution des organismes à but non lucratif qui, en
sident, secrétaire général, membres du Conseil connaissance de cause, encouragent, fomentent,
d’administration et trésorier, selon le cas ; organisent ou commettent l’une des infractions
2. communiquer à l’autorité chargée de la tenue du visées aux articles 7 et 8 de la présente Directive.
registre, tout changement dans la composition
des personnes responsables préalablement Section IV : Obligations additionnelles
désignées, visées au paragraphe précédent. des Entreprises et Professions
Toute donation faite à un organisme à but non Non Financières Désignées
lucratif d’un montant égal ou supérieur à cinq
cent mille francs CFA, doit être consignée dans Article 44 : Obligations des casinos et établis-
le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe 1 sements de jeux
du présent article, comprenant les coordonnées Les casinos et établissements de jeux sont tenus de :
complètes du donateur, la date, la nature et le
montant de la donation. 1. tenir une comptabilité régulière ainsi que les
documents y relatifs pendant dix ans, selon les
Le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe 1 du principes comptables définis par la législation
présent article est conservé par l’autorité compé- en vigueur ;
tente pendant une durée de dix ans, sans préjudice
des délais de conservation plus longs prescrits par 2. s’assurer de l’identité, par la présentation d’un
d’autres textes législatifs ou réglementaires en document officiel original en cours de validité
vigueur. Il peut être consulté par la CENTIF, par toute et comportant une photographie, dont il est pris
autorité chargée du contrôle des organismes à but copie, des joueurs qui achètent, apportent ou
de capitaux et le financement
non lucratif ainsi que, sur réquisition, par tout officier échangent des jetons ou des plaques pour une
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
de police judiciaire chargé d’une enquête pénale. somme supérieure au montant fixé à l’article 29
alinéa premier, troisième tiret, ci-dessus ;
Toute donation en espèce au profit d’un organisme
à but non lucratif, d’un montant égal ou supérieur 3. consigner, dans l’ordre chronologique, toutes
du terrorisme
à un million de francs CFA fait l’objet d’une décla- les opérations visées au paragraphe 2
ration auprès de la CENTIF, par l’autorité chargée ci-dessus, leur nature et leur montant avec indi-
de la tenue du registre visée au paragraphe 2 de cation des nom et prénoms des joueurs ainsi
l’alinéa premier ci-dessus. Toute donation au profit que du numéro du document présenté, sur un
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
•• une institution financière, établie ou ayant sur leur client à l’effet de vérifier qu’il est satisfait
son siège dans un Etat membre ou dans aux conditions prévues aux premier et troisième
un Etat tiers imposant des obligations équi- tirets de l’alinéa 2 du présent article.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Par dérogation à l’alinéa premier de l’article 18 auprès d’une institution financière mentionnée,
de la présente Directive, lorsque le risque de blan- établie dans un Etat membre ;
chiment de capitaux et de financement du terro-
4. les contrats d’assurances dont les spécificités
risme est faible, les institutions financières peuvent,
sont précisées par un Règlement de la CIMA.
lorsqu’elles effectuent des prestations de services
de paiement en ligne, dans les conditions et pour
Article 48 : Dérogations pour les paiements
les catégories d’entre elles fixées par la réglemen-
en ligne
tation en vigueur, pour autant qu’il n’existe pas de
soupçons de blanchiment de capitaux ou de finan- En application de l’alinéa 4 de l’article 46 de la
cement du terrorisme, ne pas vérifier l’identité de présente Directive, les institutions financières
leur client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif peuvent, pour autant qu’il n’existe pas de soupçon
de la relation d’affaires. de blanchiment de capitaux ou de financement du
terrorisme, ne pas vérifier l’identité de leur client et,
Article 47 : Allègement de l’obligation de vigi- le cas échéant, du bénéficiaire effectif de la relation
lance à l’égard de certains produits d’affaires, lorsqu’elles effectuent des prestations
de services de paiement en ligne qui satisfont à
En application de l’alinéa 2 de l’article 46 ci-dessus,
chacune des conditions suivantes :
les personnes visées à l’article 5 de la présente
Directive ne sont pas soumises aux obligations de 1. les fonds reçus du client proviennent d’un compte
vigilance prévues aux articles 18 et 19, pour autant ouvert à son nom auprès d’une autre institution
qu’il n’existe pas de soupçons de blanchiment de financière établie ou ayant son siège dans un Etat
capitaux ou de financement du terrorisme, lorsque membre ou dans un Etat tiers imposant des obli-
l’opération porte sur les produits suivants : gations équivalentes en matière de lutte contre le
blanchiment de capitaux ou de financement des
1. la monnaie électronique ayant vocation à être
activités terroristes ;
utilisée uniquement pour l’acquisition de biens
ou de services. Toutefois, dès qu’une demande 2. les fonds sont à destination d’un compte ouvert
de remboursement porte sur un montant au nom d’un bénéficiaire auprès d’une autre insti-
unitaire ou sur un montant global d’au moins tution financière établie ou ayant son siège dans
six cent mille francs CFA au cours de la même un Etat membre ou dans un Etat tiers imposant
année civile, les personnes mentionnées à l’ar- des obligations équivalentes en matière de lutte
ticle 5 de la présente Directive sont tenues de contre le blanchiment de capitaux ou de finan-
respecter les obligations prévues aux articles cement des activités terroristes ;
18 et 19 ; 3. l’opération ne dépasse pas le montant unitaire
2. les financements d’actifs physiques dont la de cent cinquante mille francs CFA ;
propriété n’est pas transférée au client ou 4. le total des opérations exécutées pour le client
ne peut l’être qu’à la cessation de la relation au cours des douze mois précédant l’opération
contractuelle et dont le loyer financier ne ne dépasse pas le montant de un million six
dépasse pas cent millions de francs CFA hors cent mille francs CFA.
taxes par an, que la transaction soit effectuée
en une seule opération ou en plusieurs opéra-
Article 49 : Conditions de mise en œuvre
tions apparaissant comme liées et sous
des dérogations
réserve que le remboursement soit effectué
exclusivement par un compte ouvert au nom Pour la mise en œuvre des dérogations prévues
du client auprès d’une institution financière aux articles 18 et 46 de la présente Directive, les
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ou de maintenir une relation de correspondant comptes de correspondant qui sont utilisés direc-
bancaire avec un établissement de crédit ou tement par des tiers indépendants pour l’exé-
une société exerçant des activités équivalentes cution d’opérations pour leur propre compte, que
constitué dans un Etat où cet établissement n’a
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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comptes de correspondant et a mis en œuvre à politiquement exposée, une personne qui n’a pas
l’égard de ces clients des mesures de vigilance occupé de fonction publique importante, au sens
conformes à celles prévues aux articles 18 et 19 des alinéas premier et 2 ci-dessus, pendant une
de la présente Directive. période d’au moins un an.
plus élevé avec de telles personnes, les mesures 2. la personne assujettie a accès aux informa-
visées à l’alinéa premier, point 2, 3 et 4. tions recueillies par le tiers, dans les condi-
Sous réserve de l’application de mesures de vigi- tions prévues par l’autorité de contrôle.
du terrorisme
lance renforcées en fonction d’une appréciation Les institutions financières peuvent communiquer
du risque lié à la clientèle, les institutions finan- des informations recueillies pour la mise en
cières ne sont pas tenues de considérer comme œuvre de l’alinéa premier des articles 18 et 19
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
5. peut animer et coordonner, en tant que de soit de la Direction des Impôts, ayant rang de
besoin, au niveau national et international, Directeur d’Administration Centrale, détaché
les moyens d’investigation dont disposent par le Ministère chargé des Finances. Il assure
les administrations ou services relevant du la présidence de la CENTIF ;
Ministère chargé des Finances, du Ministère
2. un magistrat spécialisé dans les questions
chargé de la Justice et du Ministère chargé de
financières, détaché par le Ministère chargé de
la Sécurité ainsi que les organismes qui y sont
la Justice ;
rattachés, pour la recherche des infractions
induisant des obligations de déclaration ; 3. un haut fonctionnaire, Officier de Police
Judiciaire, détaché par le Ministère chargé de
6. participe à l’étude des mesures à mettre en
la Sécurité (ou par le Ministère de tutelle en ce
œuvre pour faire échec aux circuits financiers
qui concerne la Guinée-Bissau);
clandestins, au blanchiment de capitaux et au
financement du terrorisme ; 4. un représentant de la BCEAO, assurant le
secrétariat de la CENTIF ;
7. développe, en relation avec les directions
concernées relevant du Ministère chargé des 5. un chargé d’enquêtes, Inspecteur des Services
Finances, du Ministère chargé de la Justice des Douanes, détaché par le Ministère chargé
et du Ministère chargé de la Sécurité, l’action des Finances ;
internationale de lutte contre les circuits finan-
6. un chargé d’enquêtes, Officier de Police
ciers clandestins, le blanchiment de capitaux
Judiciaire, détaché par le Ministère chargé de
et le financement du terrorisme.
la Sécurité (ou par le Ministère de tutelle en ce
La CENTIF est également chargée d’assurer, dans le qui concerne la Guinée-Bissau).
respect des compétences propres à chacune d’elles,
une coopération efficace et la concertation des Les membres de la CENTIF exercent leurs fonc-
autorités nationales, directement ou indirectement tions à titre permanent. Le mandat du Président
concernées par la lutte contre le blanchiment de de la CENTIF est de cinq ans, non renouvelable. Le
capitaux et le financement du terrorisme. mandat des autres membres de la CENTIF est de
trois ans, renouvelable une fois.
Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la poli-
tique de l’Etat en matière de lutte contre le blan-
Article 62 : Personnel de la CENTIF
chiment de capitaux et le financement du terrorisme.
A ce titre, elle propose toutes réformes nécessaires au Outre les membres désignés à l’article 61
renforcement de l’efficacité de la lutte contre le blan- ci-dessus, la CENTIF dispose pour son fonction-
chiment de capitaux et le financement du terrorisme. nement, d’un personnel administratif et technique
La CENTIF élabore des rapports périodiques, au composé d’agents recrutés conformément aux lois
moins une fois par trimestre, et un rapport annuel, et règlements en vigueur.
qui analysent l’évolution des activités de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le finan- Article 63 : Correspondants de la CENTIF
cement du terrorisme au plan national et interna- Dans l’exercice de ses attributions, la CENTIF peut
tional, et procède à l’évaluation des déclarations recourir à des correspondants au sein des Services
recueillies. Ces rapports sont soumis au Ministre de la Police, de la Gendarmerie, des Douanes,
chargé des Finances. du Trésor, des Impôts ainsi que des Services
Judiciaires de l’Etat et de tout autre Service dont le
Section II : Organisation et fonctionnement concours est jugé nécessaire dans le cadre de la
de capitaux et le financement
cement du terrorisme.
Article 61 : Composition de la CENTIF
Les correspondants identifiés sont désignés ès
La CENTIF est composée de six membres, à savoir : qualité par arrêté de leur Ministre de tutelle. Ils
du terrorisme
1. un haut fonctionnaire issu, soit de la Direction collaborent avec la CENTIF dans le cadre de
des Douanes, soit de la Direction du Trésor, l’exercice de ses attributions.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
visés à l’article 63, ci-dessus, prêtent serment devant le cas échéant, à des demandes de renseigne-
la juridiction compétente avant d’entrer en fonction. ments complémentaires auprès du déclarant, des
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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autres assujettis, des Cellules de Renseignements du préposé à la déclaration ne doit pas figurer dans
Financiers étrangères ainsi que de toute autorité ledit rapport qui fait foi jusqu’à preuve du contraire.
publique et/ou de contrôle.
La CENTIF avisera, en temps opportun, l’assujetti
Lorsque ses investigations mettent en évidence déclarant des conclusions de ses investigations.
des faits susceptibles de relever du blanchiment
du produit d’une activité criminelle ou du finan- Article 70 : Droit de communication de la CENTIF
cement du terrorisme, la CENTIF saisit le Procureur
La CENTIF peut demander que les pièces
de la République.
conservées, en application des dispositions de l’ar-
ticle 35 de la présente Directive, lui soient commu-
Article 68 : Opposition à l’exécution
niquées, quel que soit le support utilisé pour leur
d’une opération ayant fait l’objet
conservation et dans les délais qu’elle fixe.
d’une déclaration de soupçon
La CENTIF reçoit, à l’initiative des Administrations
Lorsque les circonstances l’exigent, la CENTIF peut,
de l’Etat, des Collectivités Territoriales, des
sur la base d’informations graves, concordantes et
Etablissements Publics et de toute autre personne
fiables en sa possession, faire opposition à l’exé-
investie d’une mission de service public, toutes les
cution de l’opération ayant fait l’objet d’une décla-
informations nécessaires à l’accomplissement de
ration de soupçon avant l’expiration du délai d’exé-
sa mission ou les obtient de ceux-ci à sa demande.
cution mentionné par le déclarant. Cette opposition
est notifiée à ce dernier par écrit et fait obstacle à L’autorité judiciaire, les juridictions financières et
l’exécution de l’opération pendant une durée qui les Officiers de Police Judiciaire peuvent rendre
ne peut excéder quarante-huit heures. la CENTIF destinataire de toute information aux
Le juge d’instruction peut, sur requête de la CENTIF, mêmes fins.
proroger le délai d’opposition sans que ce délai
ne dépasse vingt-quatre heures ou ordonner le Article 71 : Obligation d’information de la CENTIF
séquestre provisoire des fonds, comptes ou titres Lorsque, sur le fondement d’une déclaration
concernés par la déclaration de soupçon. Il peut de soupçon, la CENTIF saisit le Procureur de la
présenter une requête ayant le même objet. République, elle en informe immédiatement le
A défaut d’opposition ou si, au terme du délai de déclarant.
quarante-huit heures visé à l’alinéa premier du La CENTIF peut, si les circonstances le justifient,
présent article, aucune décision du juge d’ins- informer les personnes qui lui ont transmis les
truction n’est parvenue à l’auteur de la déclaration, informations, en application de l’alinéa premier de
l’opération qui a fait l’objet de déclaration de l’article 67 ci-dessus, qu’elle a saisi le Procureur
soupçon peut être exécutée. de la République, sur la base de ces informations.
A défaut de poursuite judiciaire contre le donneur La CENTIF partage avec ses correspondants les
d’ordre dans un délai de quinze jours à compter résultats de ses études, si nécessaire.
de la date de l’ordonnance de séquestre provisoire,
celle-ci devient caduque. Article 72 : Responsabilité de la CENTIF
ou de ses membres
Article 69 : Suites données aux déclarations de La responsabilité civile de la CENTIF et de ses
soupçons membres ne peut être engagée, à l’occasion de
Lorsque les opérations mettent en évidence des l’exercice de leurs missions légales, qu’en cas de
faits susceptibles de constituer l’infraction de dol ou de faute lourde.
de capitaux et le financement
Ce rapport est accompagné de toutes pièces utiles, Institutions de l’UEMOA et les partenaires au
à l’exception de la déclaration de soupçon. L’identité développement.
VIII - 82
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
membres de l’UEMOA
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
d’une CENTIF d’un Etat membre de l’UEMOA, fondamentaux des personnes, conformément
dans le cadre d’une enquête, toutes informa- à la réglementation en vigueur.
VIII - 83
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
VIII - 84
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siers de justice, les administrateurs judiciaires, déclaration de soupçon ou à des tiers, autres que
les mandataires judiciaires, les avocats, lors- les autorités de contrôle, ordres professionnels et
qu’ils agissent en qualité de fiduciaires ainsi que instances représentatives nationales, l’existence
les commissaires-priseurs sont chargés, à titre et le contenu d’une déclaration faite auprès de la
individuel, quelles que soient les modalités de CENTIF et de donner des informations sur les suites
leur exercice professionnel, de répondre à toute qui ont été réservées à ladite déclaration.
demande émanant de la CENTIF et de recevoir Le fait pour les personnes visées à l’article 6 de
ses accusés de réception des déclarations de la présente Directive, de s’efforcer de dissuader
soupçons faites en application des dispositions de leur client de prendre part à une activité illégale ne
l’article 79 de la présente Directive. constitue pas une divulgation au sens de l’alinéa 2
du présent article.
Section II : Dispositions relatives à la transmis-
sion et à la confidentialité Les dirigeants et préposés des institutions finan-
de la déclaration de soupçon cières peuvent révéler à l’autorité judiciaire ou
aux officiers de police judiciaire agissant sur délé-
Article 81 : Forme et mode de transmission gation que des informations ont été transmises à
de la déclaration à la CENTIF la CENTIF, en application des dispositions de l’ar-
ticle 79 de la présente Directive. Dans ce cas, l’au-
Les déclarations de soupçons sont établies par écrit.
torité judiciaire ou les officiers de police judiciaire
Elles sont transmises à la CENTIF, par les personnes
peuvent demander confirmation à la CENTIF de
physiques et morales visées aux articles 5 et 6 de
l’existence de ladite déclaration.
la présente Directive, par tout moyen laissant trace
écrite. Les déclarations faites téléphoniquement ou La déclaration de soupçon n’est accessible à l’au-
par moyen électronique doivent être confirmées par torité judiciaire que sur réquisition auprès de la
écrit dans un délai de quarante-huit heures. CENTIF et dans les seuls cas où cette déclaration
Les déclarations précisent, notamment suivant le cas : est nécessaire à la mise en œuvre de la respon-
sabilité des personnes mentionnées aux articles 5
1. les raisons pour lesquelles l’opération a déjà et 6 de la présente Directive, de leurs dirigeants et
été exécutée ou est en cours d’exécution ; préposés et lorsque l’enquête judiciaire fait appa-
2. le délai dans lequel l’opération suspecte doit raître qu’ils peuvent être impliqués dans le méca-
être exécutée. nisme de blanchiment de capitaux ou de finan-
Lorsque la déclaration de soupçon émane de l’Ad- cement du terrorisme qu’ils ont révélé.
ministration des Douanes, elle est faite par écrit,
signée et datée par la personne déclarante habi- Chapitre IV : Exemption de responsabilité et
litée, à cet effet. Elle est accompagnée du formulaire mise en jeu de la responsabilité de
de déclaration de transport physique transfrontalier l’Etat
d’espèces et d’instruments au porteur prévu, à cet
effet, à l’article 12 de la présente Directive. Section I : Exemption de responsabilité
La CENTIF accuse réception de la déclaration
de soupçon, sauf si l’entité déclarante a indiqué Article 83 : Exemption de responsabilité
expressément ne pas vouloir en être destinataire. du fait des déclarations de soupçons
faites de bonne foi
Article 82 : Confidentialité de la déclaration
Les personnes ou les dirigeants et préposés des
de soupçon
personnes mentionnées aux articles 5 et 6 qui, de
La déclaration de soupçon mentionnée à l’article bonne foi, ont transmis des informations ou effectué
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
personnes visées aux articles 5 et 6, de porter à Aucune action en responsabilité civile ou pénale
la connaissance du propriétaire des sommes ou ne peut être intentée, ni aucune sanction profes-
de l’auteur de l’une des opérations induisant une sionnelle prononcée contre les personnes ou les
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dirigeants, préposés et employés des personnes ration de soupçon faite de bonne foi, qui s’est
visées aux articles 5 et 6 de la présente Directive, néanmoins avérée inexacte, incombe à l’Etat.
ayant agi dans les mêmes conditions que celles
La responsabilité de l’Etat est également mise en
prévues à l’alinéa premier ci-dessus, même si des
jeu lorsqu’une personne visée aux articles 5 et 6
décisions de justice rendues sur la base des décla-
de la présente Directive a effectué une opération
rations visées dans ledit alinéa n’ont donné lieu à à la demande des autorités judiciaires, des agents
aucune condamnation. de l’Etat chargés de la détection et de la répression
En outre, aucune action en responsabilité civile ou des infractions liées au blanchiment de capitaux
pénale ne peut être intentée contre les personnes et au financement du terrorisme, agissant dans le
visées à l’alinéa précédent en raison des cadre d’un mandat judiciaire ou de la CENTIF.
dommages matériels ou moraux qui pourraient
résulter du blocage d’une opération en vertu des
Chapitre V : Obligations des autorités
dispositions de l’article 68 de la présente Directive.
de contrôle, lignes directrices
Les dispositions du présent article s’appliquent de et retour d’information
plein droit, même si la preuve du caractère délic-
tueux des faits à l’origine de la déclaration de
Section I : Obligations des autorités de régula-
soupçon n’est pas rapportée ou si ces faits ont été
tion et de contrôle
amnistiés ou ont entraîné une décision de non-lieu,
de relaxe ou d’acquittement.
Article 86 : Dispositions générales relatives
aux autorités de surveillance et de
Article 84 : Exemption de responsabilité
contrôle des institutions financières
du fait de l’exécution de certaines
et des Entreprises et Professions
opérations
Non Financières Désignées
Lorsqu’une opération suspecte a été exécutée, et
Les autorités de contrôle s’assurent du respect,
sauf cas de collusion frauduleuse avec le ou les
par les institutions financières et les EPNFD, des
auteurs du blanchiment de capitaux ou du finan-
prescriptions énoncées au titre II de la présente
cement du terrorisme, les personnes visées aux
Directive.
articles 5 et 6 ainsi que leurs dirigeants, préposés
ou employés sont dégagés de toute responsabilité Conformément à la réglementation en vigueur,
et aucune poursuite pénale du chef de blanchiment chaque autorité de contrôle :
de capitaux ou de financement du terrorisme ne 1. prend les dispositions requises pour définir
peut être engagée à leur encontre, si la déclaration les critères appropriés pour la possession, le
de soupçon a été faite conformément aux disposi- contrôle ou la participation directe ou indirecte
tions de la présente Directive. à la direction, à la gestion ou au fonctionnement
Il en est de même lorsque l’une des personnes d’une institution financière ou d’une EPNFD ;
visées aux articles 5 et 6, a effectué une opération, 2. réglemente et surveille l’observance, par les
à la demande des services d’enquêtes agissant EPNFD, des obligations énoncées aux titres II
dans les conditions prévues par les dispositions de et III de la présente Directive, y compris par les
la présente Directive. inspections sur place ;
Section II : Mise en jeu de la responsabilité 3. édicte des instructions, des lignes directrices
de l’Etat ou des recommandations visant à aider
les institutions financières et les EPNFD à
de capitaux et le financement
Article 85 : Responsabilité de l’Etat du fait des respecter les obligations énoncées aux titres II
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
La responsabilité de tout dommage causé aux aide aux enquêtes, poursuites ou procédures
personnes et découlant directement d’une décla- relatives au blanchiment de capitaux, aux
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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8. apporte une coopération rapide et efficace aux Lorsqu’une institution financière a des bureaux de
organismes qui exercent des fonctions similaires représentation, des succursales ou des filiales dans
dans d’autres Etats membres ou d’autres Etats des Etats tiers dans lesquels les obligations mini-
tiers, y compris par l’échange d’informations ; males en matière de lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme sont
9. tient des statistiques concernant les mesures moins strictes que sur le territoire dans lequel elle
adoptées et les sanctions infligées dans le est installée, lesdits bureaux de représentation,
contexte de l’application du présent chapitre. succursales et filiales appliquent les obligations
en vigueur sur son territoire, y compris en matière
Article 87 : Dispositions particulières concer- de protection des données, dans la mesure où les
nant les services de transfert de dispositions législatives et réglementaires des
fonds ou de valeurs Etats tiers en question le permettent.
Conformément à la réglementation spécifique en Les autorités de contrôle concernées s’informent
vigueur, nul ne peut se livrer à l’activité profes- mutuellement des cas dans lesquels la légis-
sionnelle de transfert de fonds ou de valeurs et de lation d’un Etat tiers ne permet pas d’appliquer
change manuel s’il n’a pas obtenu l’agrément de les mesures requises en application de l’alinéa
l’autorité compétente. 2 ci-dessus, de façon à engager une action coor-
L’autorité compétente fixe les conditions minimales donnée en vue de la recherche d’une solution.
d’exploitation, notamment quant à l’inspection Lorsque la législation de l’Etat tiers ne permet pas
régulière des services de transfert de fonds ou de d’appliquer les mesures requises en application de
valeurs ainsi que les sanctions qui découlent du l’alinéa premier du présent article, les institutions
non respect des dispositions en vigueur. financières prennent des mesures supplémentaires
pour traiter efficacement le risque de blanchiment
de capitaux et le financement
aux Entreprises et Professions Non informent les autorités de surveillance de leur Etat
Financières Désignées d’origine.
du terrorisme
Nul ne peut exercer une activité en tant qu’Entre- Si ces mesures supplémentaires sont insuffisantes,
prise et Profession Non Financière Désignée sans les autorités compétentes de l’Etat d’origine envi-
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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sagent des mesures de surveillance supplémentaires, rités de contrôle visées à l’article 86 de la présente
notamment, s’il y a lieu, de demander au groupe Directive reçoivent de la CENTIF les informations dont
financier de cesser ses activités dans l’Etat d’accueil. elle dispose sur les mécanismes de blanchiment de
capitaux et de financement du terrorisme.
Article 90 : Mise en place des systèmes d’éva-
luation et de gestion des risques TITRE IV : ENQUETES ET SECRET
Les institutions financières mettent en place des PROFESSIONNEL
systèmes d’évaluation et de gestion des risques
de blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme. Chapitre premier : Enquêtes
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blanchiment de capitaux ou au financement du être invoqué par les personnes visées aux articles
terrorisme. La décision du juge d’instruction est 5 et 6 pour refuser de fournir les informations aux
motivée au regard de ces critères. autorités de contrôle ainsi qu’à la CENTIF ou de
procéder aux déclarations prévues par la présente
Article 94 : Infiltration et livraison surveillée Directive. Il en est de même en ce qui concerne les
informations requises dans le cadre d’une enquête
Aucune sanction ne peut être appliquée aux fonc-
portant sur des faits de blanchiment de capitaux et
tionnaires compétents pour enquêter sur le blan-
de financement du terrorisme, ordonnée par le juge
chiment de capitaux et le financement du terro-
d’instruction ou effectuée sous son contrôle, par
risme qui, aux fins de l’obtention de preuves liées à
les agents de l’Etat chargés de la détection et de la
ces infractions ou de la localisation des produits du
répression desdites infractions.
crime, posent, dans le cadre d’une opération d’infil-
tration ou d’une livraison surveillée, des actes qui
Article 97 : Exemption de responsabilité en cas
pourraient être interprétés comme des éléments
de violation du secret professionnel
de blanchiment de capitaux ou de financement du
terrorisme. Le fonctionnaire désigné ne doit pas Aucune poursuite pour violation du secret profes-
inciter le suspect à commettre des infractions. sionnel ne peut être engagée à l’encontre des
personnes visées aux articles 5 et 6 ou de leurs
L’autorisation du juge d’instruction saisi de l’affaire
dirigeants, préposés ou employés qui, de bonne foi,
est requise préalablement à toute opération décrite
ont transmis des informations ou effectué des décla-
à l’alinéa premier ci-dessus. rations de soupçons prévues par l’article 79 de la
présente Directive, dans les conditions prescrites par
Article 95 : Témoignage anonyme et protection
les dispositions législatives et réglementaires appli-
des témoins
cables ou lorsqu’ils ont communiqué des informa-
Le juge d’instruction peut, d’office ou sur demande tions à la CENTIF, en application de l’article 60.
d’un témoin ou d’une partie privée lésée, décider que :
1. certaines données d’identité ne seront pas Article 98 : Impossibilité pour les membres
mentionnées dans le procès-verbal d’audition et personnel de la CENTIF
s’il existe une présomption raisonnable que le de témoigner publiquement
témoin pourrait subir un préjudice grave suite dans une procédure judiciaire
à la divulgation de certaines informations ; Les membres et personnel de la CENTIF ne peuvent
2. l’identité d’un témoin restera secrète si l’au- être appelés à témoigner, lors d’une audience
torité compétente conclut que le témoin, un publique dans une procédure judiciaire, sur des
membre de sa famille ou un de ses associés faits de blanchiment de capitaux ou du finan-
pourrait vraisemblablement être mis en danger cement du terrorisme dont ils ont eu à connaître
par le témoignage. L’identité du témoin ne sera dans l’exercice de leur fonction.
tenue secrète que si l’enquête relative à l’in-
fraction l’exige et si d’autres techniques d’en- TITRE V : REPRESSION DU BLANCHI-
quête paraissent insuffisantes pour découvrir MENT DE CAPITAUX ET DU FI-
la vérité. Le témoin dont l’identité est tenue NANCEMENT DU TERRORISME
secrète ne sera pas cité à comparaître à une
audition sans son accord. Le témoignage Chapitre premier : Mesures conservatoires
anonyme ne peut servir d’unique fondement
ni de facteur déterminant de toute inculpation.
Section I : Prescription et exécution de mesures
conservatoires
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Nonobstant toutes dispositions législatives ou régle- Les Etats membres adoptent, conformément aux
mentaires contraires, le secret professionnel ne peut règles de leur droit interne, des mesures conser-
VIII - 89
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
vatoires qui ordonnent notamment, aux frais de autres ressources financières des personnes ou
l’Etat, la saisie ou la confiscation des fonds et des entités désignées par le Conseil de Sécurité des
biens en relation avec l’infraction de blanchiment Nations Unies, au titre des Résolutions relatives à
de capitaux ou de financement du terrorisme, objet la lutte contre le financement de la prolifération
de l’enquête et de tous les éléments de nature des armes de destruction massive.
à permettre de les identifier, ainsi que le gel des
sommes d’argent et opérations financières portant Les institutions financières et toute autre personne
sur lesdits biens. ou entité qui détiennent les biens, fonds ou autres
ressources financières visés aux alinéas premier,
Dans le cas où elle s’oppose à l’exécution de mesures
3 et 4 ci-dessus, procèdent immédiatement, sans
non prévues par la législation nationale, l’autorité
notification préalable aux titulaires, à leur gel, dès
judiciaire saisie d’une demande relative à l’exécution
notification de ladite décision jusqu’à ce qu’il en
de mesures conservatoires prononcées à l’étranger,
peut substituer à celles-ci les mesures prévues par le soit autrement décidé par le Conseil de Sécurité
droit interne, dont les effets correspondent le mieux des Nations Unies ou par une autre décision prise
aux mesures dont l’exécution est sollicitée. selon la même procédure.
La mainlevée de ces mesures peut être ordonnée Les institutions financières et autres personnes
par le juge d’instruction dans les conditions assujetties avertissent, sans tarder, la CENTIF de
prévues par la Directive. l’existence de fonds appartenant à des personnes
ou entités auteurs de financement du terrorisme
ou de la prolifération ainsi qu’à des organisations
Section II : Gel
terroristes ou personnes ou organisations qui leur
Article 100 : Gel de biens, fonds et autres sont associées, conformément aux décisions du
ressources financières Conseil des Ministres de l’UEMOA relatives à la
Les Etats membres prennent les mesures néces- liste des personnes, entités ou organismes visés
saires pour ordonner, par décision administrative, par le gel des fonds et autres ressources finan-
le gel de biens, fonds et autres ressources finan- cières en particulier, celle établie par le Conseil
cières des personnes ou entités auteurs de finan- de Sécurité des Nations Unies et ses mises à jour.
cement du terrorisme. Une liste nationale de ces Elles déclarent également à l’autorité compétente
personnes, entités ou organismes peut, le cas tous les biens gelés.
échéant, être dressée conformément à la réso-
Il est strictement interdit aux personnes visées aux
lution 1373 et les résolutions subséquentes.
articles 5 et 6 de la présente Directive, de mettre
La décision visée à l’alinéa premier ci-dessus, directement ou indirectement, les fonds objet de
définit les conditions ainsi que la durée appli- la procédure de gel des fonds à la disposition
cables au gel desdits fonds. des personnes physiques ou morales, entités ou
L’autorité compétente s’assure également de organismes désignés par les décisions visées aux
l’application de la réglementation en vigueur en alinéas premier, 3 et 4 du présent article, ou de les
la matière, notamment le Règlement communau- utiliser à leur bénéfice.
taire relatif au gel des fonds et autres ressources
Il est également strictement interdit aux personnes
financières dans le cadre de la lutte contre le
visées aux articles 5 et 6 de la présente Directive,
financement du terrorisme dans les Etats membres
de fournir ou de continuer de fournir des services
de l’UEMOA ainsi que des décisions du Conseil
des Ministres de l’UEMOA relatives à la liste des aux personnes physiques ou morales, entités ou
organismes désignés par les décisions visées aux
de capitaux et le financement
des fonds et autres ressources financières en parti- alinéas premier, 3 et 4 ci-dessus, ou de les utiliser
culier, celle établie par le Conseil de Sécurité des à leur bénéfice.
Nations Unies, au titre du chapitre VII de la Charte Il est interdit de réaliser ou de participer, sciemment
du terrorisme
des Nations Unies et ses mises à jour. et intentionnellement, à des opérations ayant pour
En outre, l’autorité compétente ordonne, par but ou pour effet de contourner, directement ou
décision, le gel, sans délai, des biens, fonds et indirectement, les dispositions du présent article.
VIII - 90
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Article 101: Publication des décisions de gel Article 104 : Obligation de suspension
et des procédures de déblocage d’un ordre de virement
de fonds Les institutions financières qui reçoivent l’ordre
Toute décision de gel ou de déblocage de fonds d’un client, autre qu’une institution financière,
ou autres ressources financières doit être portée d’exécuter pour son compte un virement, hors de
à la connaissance du public, notamment par sa leur territoire, de fonds ou d’instruments finan-
publication au Journal Officiel ou dans un Journal ciers au profit d’une personne, d’un organisme ou
d’annonces légales. d’une entité faisant l’objet d’une mesure de gel,
suspendent l’exécution de cet ordre et informent,
L’autorité compétente s’assure également de la
sans délai, l’autorité compétente.
publication des procédures à suivre par toute
personne physique ou morale inscrite sur la liste Les fonds ou instruments financiers dont le virement
des personnes, entités ou organismes visés, pour a été suspendu sont gelés, sauf si l’autorité compé-
obtenir le retrait de cette inscription et, le cas tente en autorise la restitution au client.
échéant, le déblocage des fonds lui appartenant. Les institutions financières qui reçoivent de
l’étranger, un ordre de virement de fonds ou d’ins-
Article 102 : Gel des fonds au titre truments financiers d’une personne, d’un orga-
de l’exécution de contrats nisme ou d’une entité faisant l’objet d’une mesure
Les fonds ou autres ressources financières dus en de gel au profit d’un client, autre qu’une institution
vertu de contrats, accords ou obligations conclus financière, suspendent l’exécution de cet ordre et
ou nés antérieurement à l’entrée en vigueur de informent sans délai l’autorité compétente.
la décision de gel de fonds, sont prélevés sur les Les fonds ou instruments dont l’ordre de virement
comptes gelés. Les fruits produits par les fonds, a été suspendu sont gelés, sauf si l’autorité compé-
instruments et ressources précités ainsi que les tente autorise le virement.
intérêts échus sont versés sur lesdits comptes.
Article 105 : Autorisation de paiement
Article 103 : Mesures d’assouplissement ou de restitution de fonds
en matière de gel de fonds
L’autorité compétente peut autoriser le paiement
Lorsqu’une mesure de gel des fonds et autres ou la restitution des fonds, instruments financiers
ressources financières a été prise sur le fondement ou autres ressources économiques faisant l’objet
des dispositions de l’article 100 de la présente d’une mesure de gel, à une personne non visée
Directive, l’autorité compétente peut autoriser, dans par une telle mesure qui lui en fait la demande, si
les conditions qu’elle juge appropriées, la personne, cette personne est titulaire sur ces fonds, instru-
l’organisme ou l’entité qui en fait l’objet, sur sa ments financiers ou autres ressources écono-
demande, à disposer mensuellement d’une somme miques d’un droit acquis avant la mesure de gel ou
d’argent, fixée par ladite autorité. Cette somme est si une décision juridictionnelle devenue définitive
destinée à couvrir, dans la limite des disponibilités, lui accorde un tel droit, à la suite d’une procédure
pour une personne physique, des frais courants du juridictionnelle engagée avant que cette mesure
foyer familial ou, pour une personne morale, des frais ait été prononcée.
lui permettant de poursuivre une activité compatible
avec les exigences de l’ordre public. Ladite somme Article 106 : Conditions requises
peut aussi couvrir des frais d’assistance juridique ou pour les autorisations
des frais exceptionnels. En tout état de cause, les
Les autorisations visées aux articles 103 et 105
frais doivent être préalablement justifiés.
ci-dessus, sont, le cas échéant, subordonnées aux
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
L’autorité compétente peut également, dans les conditions ou accords que les autorités des Etats
conditions qu’elle juge appropriées, autoriser la membres sont tenues de respecter ou d’obtenir
personne, l’organisme ou l’entité qui a fait l’objet en vertu des résolutions adoptées, dans le cadre
d’une mesure de gel, sur sa demande, à vendre ou du chapitre VII de la Charte des Nations Unies ou
du terrorisme
céder des biens, sous réserve que le produit tiré de des actes pris en application de la réglementation
cette vente ou de cette cession soit lui-même gelé. en vigueur.
VIII - 91
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Si l’autorisation est subordonnée à l’accord d’une poches et le contrôle des vêtements portés sur
instance internationale, les délais mentionnés aux le corps ;
mêmes articles sont prolongés des délais néces-
4. la visite corporelle.
saires pour l’obtenir.
Article 110 : Visite corporelle
Article 107 : Procédure de contestation
de mesures administratives La visite corporelle doit être exécutée par deux
de gel des fonds agents des douanes du même sexe que la
personne visitée, dans un espace clos réunissant
Toute personne physique ou morale dont les fonds
les conditions d’hygiène et de décence.
et autres ressources financières ont été gelés en
application des dispositions de l’article 100 alinéa
Article 111 : Conditions de saisie des espèces
premier ci-dessus, qui estime que la décision de
gel résulte d’une erreur, peut former un recours En cas de non-déclaration, de fausse déclaration
contre cette décision dans un délai d’un mois, ou déclaration incomplète, au sens de l’article 12
à compter de la date de publication au Journal de la présente Directive, ou s’il y a suspicion de
officiel ou dans un journal d’annonces légales. Le blanchiment de capitaux ou de financement du
recours est introduit auprès de l’autorité compé- terrorisme, au sens des articles 7 et 8 ci-dessus,
tente qui a ordonné le gel, en indiquant tous les l’Administration des Douanes saisit la totalité des
éléments qui peuvent démontrer l’erreur. espèces retrouvées et en dresse procès-verbal.
Toute contestation de décision de gel de fonds Les espèces saisies et une copie du procès-verbal
et autres ressources financières prise en appli- de saisie sont envoyées directement au Trésor, à la
cation d’une Résolution du Conseil de Sécurité des Caisse des Dépôts et Consignation ou à l’organisme
Nations Unies doit se conformer à la procédure en tenant lieu. Le dossier de l’opération est transmis
adéquate prévue dans le cadre des Résolutions du à la CENTIF dans un délai de huit jours calendaires,
Conseil de Sécurité. par les soins de l’Administration des Douanes.
Section III : Saisie des espèces par l’Adminis- Chapitre II : Sanctions administratives
tration des Douanes et disciplinaires
Article 108 : Méthodes et moyens de recherche Article 112 : Sanctions pour non respect
et de constatation de l’infraction des dispositions des titres II et III
de blanchiment de capitaux
ou de financement du terrorisme Lorsque, par suite, soit d’un grave défaut de vigi-
lance, soit d’une carence dans l’organisation de
Pour la recherche et la constatation de l’infraction ses procédures internes de contrôle, une personne
de blanchiment de capitaux et de financement du visée aux articles 5 et 6 ci-dessus, a méconnu les
terrorisme et conformément aux missions qui leur obligations que lui imposent les titres II et III de
sont assignées dans leur zone d’action en vue de la présente Directive, l’autorité de contrôle ayant
prévenir et de lutter contre les trafics illicites, les pouvoir disciplinaire peut agir d’office dans les
agents des douanes peuvent procéder à l’immobili- conditions prévues par les textes législatifs et
sation et à la perquisition des moyens de transport, réglementaires spécifiques en vigueur.
à la visite et à la retenue des personnes, confor-
mément aux dispositions réglementaires en vigueur. Elle en avise en outre la CENTIF ainsi que le
Procureur de la République.
de capitaux et le financement
La visite des personnes visées à l’article 108 Chapitre III : Mesures coercitives
ci-dessus, comprend :
Article 113 : Peines applicables
du terrorisme
1. l’interrogatoire ;
Les Etats membres prennent, dans le délai prévu
2. la fouille intégrale de tous les bagages ;
à l’article 119 de la présente Directive, les dispo-
3. la demande de présentation du contenu des sitions législatives ou réglementaires relatives,
VIII - 92
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d’une part, aux sanctions pénales applicables à 7. omis de procéder à la déclaration de soupçon,
toute personne physique ou morale ayant commis prévue à l’article 79 de la présente Directive,
ou tenté de commettre une infraction de blan- alors que les circonstances amenaient à
chiment de capitaux ou de financement du terro- déduire que les sommes d’argent pouvaient
risme et, d’autre part, aux mesures de confiscation provenir d’une infraction de blanchiment de
des sommes d’argent et tous autres biens, objet capitaux telle que définie à l’article 7 de la
desdites infractions. présente Directive,
–– d’autre part, non intentionnellement :
Article 114 : Incrimination de certains actes
liés au blanchiment de capitaux 8. omis de faire la déclaration de soupçon, prévue
imputables aux personnes à l’article 79 de la présente Directive ;
physiques et morales 9. contrevenu aux dispositions des articles 16, 18
Dans les mêmes conditions que celles visées à à 40 et 79 de la présente Directive.
l’article 113 ci-dessus, chaque Etat membre est
tenu de prendre les dispositions législatives affé-
rentes aux sanctions pénales applicables, d’une Article 115 : Incrimination de certains actes
part, aux personnes morales autres que l’Etat, pour liés au financement du terrorisme
le compte ou au bénéfice desquelles une infraction imputables aux personnes
subséquente a été commise par l’un de ses organes physiques et morales
ou représentants et, d’autre part, aux personnes et Dans les mêmes conditions que celles visées à
dirigeants ou préposés des personnes physiques l’article 113 ci-dessus, chaque Etat membre est
ou morales visées aux articles 5 et 6 de la présente tenu de prendre les dispositions législatives affé-
Directive, lorsque ces derniers auront, rentes aux sanctions pénales applicables d’une
–– d’une part, intentionnellement : part, aux personnes morales autres que l’Etat, pour
le compte ou au bénéfice desquelles une infraction
1. fait au propriétaire des sommes ou à l’auteur subséquente a été commise par l’un de ses organes
des opérations visées à l’article 7 de la ou représentants et, d’autre part, aux personnes et
présente Directive des révélations sur la décla- dirigeants ou préposés des personnes physiques
ration qu’ils sont tenus de faire ou sur les ou morales visées aux articles 5 et 6 de la présente
suites qui lui ont été réservées ; Directive, lorsque ces derniers auront,
2. détruit ou soustrait des pièces ou documents –– d’une part, intentionnellement :
relatifs aux obligations d’identification visées
aux articles 26 à 31 dont la conservation est 1. fait au propriétaire des sommes ou à l’auteur
prévue par l’article 35 de la présente Directive ; des actes visés à l’article 8 de la présente
Directive, des révélations sur la déclaration
3. réalisé ou tenté de réaliser sous une fausse qu’ils sont tenus de faire ou sur les suites qui
identité l’une des opérations visées aux articles lui ont été réservées ;
32, 33 et 39 à 45 et 53 de la présente Directive ;
2. détruit ou soustrait des pièces ou documents
4. informé par tous moyens la ou (les) personnes
relatifs aux opérations et transactions visées
visée(s) par l’enquête menée pour les faits de
aux articles 32 à 40 de la présente Directive ;
blanchiment de capitaux dont ils auront eu
connaissance, en raison de leur profession ou 3. réalisé ou tenté de réaliser sous une fausse
de leurs fonctions ; identité l’une des opérations visées par les
dispositions des articles 18 et 19, 26 à 40 et
5. communiqué aux autorités judiciaires ou aux
50 à 58 de la présente Directive ;
fonctionnaires compétents pour constater les
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
infractions d’origine et subséquentes des actes 4. informé par tous moyens la ou les personnes
et documents visés à l’article 93 de la présente visé(e)s par l’enquête menée pour les faits de
Directive, qu’ils savent falsifiés ou erronés ; financement du terrorisme dont ils auront eu
connaissance, en raison de leur profession ou
du terrorisme
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nications lors de la réalisation de l’une des actes terroristes, et des organisations terroristes et,
opérations visées par les dispositions des d’autre part, à mettre en œuvre, dans la mesure du
articles 24 à 39 de la présente Directive ; possible, des procédures permettant l’extradition
de telles personnes.
6. communiqué des renseignements ou docu-
ments à des personnes autres que celles
visées à l’article 36 de la présente Directive ; Article 117 : Renforcement de la coopération
internationale
7. omis de procéder à la déclaration de soupçon,
Les Etats membres s’obligent à prendre les dispo-
prévue à l’article 79 de la présente Directive,
sitions nécessaires, en vue de coopérer dans
alors que les circonstances amenaient à déduire
la mesure la plus large possible avec les autres
que les fonds pouvaient être liés, associés ou
Etats, à l’échelle internationale, aux fins d’échange
destinés à être utilisés à des fins de financement
d’informations, d’investigations et de procédures
du terrorisme tel que défini par les dispositions
visant les mesures conservatoires, ainsi que la
de l’article 8 de la présente Directive ;
confiscation des instruments et produits liés au
–– d’autre part, non intentionnellement : blanchiment de capitaux et au financement du
8. omis de faire la déclaration de soupçon, prévue terrorisme. La coopération internationale s’ap-
à l’article 79 de la présente Directive ; plique également en matière d’assistance tech-
nique mutuelle et d’extradition.
9. contrevenu aux obligations de vigilance et de
déclaration de soupçon que leur imposent les Article 118 : Conditions et modalités
dispositions de la présente Directive. de la coopération internationale
Les conditions et modalités de mise en œuvre de
TITRE VI : COOPERATION la coopération internationale seront précisées par
INTERNATIONALE la loi uniforme à titre de mesure de transposition
de la présente Directive ainsi que par toute norme
Article 116 : Entraide judiciaire adéquate de droit interne.
Les Etats membres veillent à promouvoir, mettre en
œuvre et renforcer une dynamique de coopération TITRE VII : DISPOSITIONS FINALES
internationale et d’entraide judiciaire entre eux, afin
de garantir l’efficacité de la lutte contre le blan- Article 119 : Obligation de transposition
chiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les Etats membres de l’Union prennent les dispo-
L’entraide judiciaire consiste notamment en la sitions législatives et réglementaires nécessaires à
recherche de preuves et en l’exécution de mesures la mise en œuvre de la présente Directive, au plus
de contraintes, en particulier lorsque les infractions tard six mois, à compter de la date de sa signature.
résultant d’opérations susceptibles d’être qualifiées
de blanchiment de capitaux ou de financement de Article 120 : Suivi de l’exécution de la Directive
terrorisme présentent un caractère international. La Commission de l’UEMOA et la BCEAO sont
Les Etats membres s’engagent à apporter aux autres chargées du suivi de l’application de la présente
Etats, sur le fondement d’un traité, d’un accord ou de Directive.
tout autre mécanisme relatif à l’entraide judiciaire
ou à l’échange de renseignements, l’assistance Article 121 : Modification de la Directive
la plus large possible dans le cadre des enquêtes, La présente Directive peut être modifiée par le
de capitaux et le financement
Les Etats membres s’engagent, d’une part, à prendre Article 122 : Entrée en vigueur de la Directive
toutes les mesures nécessaires en vue de s’assurer La présente Directive abroge et remplace toutes
qu’ils ne servent pas de refuge aux personnes dispositions antérieures contraires, notamment
poursuivies pour le financement du terrorisme, des les dispositions de la Directive n° 07/2002/CM/
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Sociétés de Gestion de Patrimoine, les Conseils en membre ou sur celui d’un Etat tiers, ayant permis à
investissements boursiers, les Apporteurs d’affaires son auteur de se procurer des biens ou des revenus.
et les Démarcheurs.
OPCVM : Organismes de Placement Collectif en
Auteur : Toute personne qui participe à la Valeurs Mobilières.
commission d’un crime ou d’un délit, en quelque
qualité que ce soit. Organismes financiers : Sont désignés sous le
nom d’organismes financiers :
Autorités de contrôle : Les autorités nationales ou
communautaires de l’UEMOA habilitées, en vertu –– les banques et établissements financiers ;
d’une loi ou d’une réglementation, à contrôler les –– les Services financiers des Postes, ainsi que
personnes physiques et morales. les Caisses de Dépôts et Consignations ou
Autorités publiques : Les administrations natio- les organismes qui en tiennent lieu, des Etats
nales et celles des collectivités locales de l’Union, membres ;
ainsi que leurs établissements publics. –– les Sociétés d’assurance et de réassurance,
Autorité compétente : organe qui, en vertu d’une loi les courtiers d’assurance et de réassurance ;
ou d’une réglementation, est habilité à accomplir –– les institutions mutualistes ou coopératives
ou à ordonner les actes ou les mesures prévus par d’épargne et de crédit, ainsi que les structures
la présente loi. ou organisations non constituées sous forme
Autorité judiciaire : organe habilité, en vertu d’une mutualiste ou coopérative et ayant pour objet
loi ou d’une réglementation, à accomplir des actes la collecte de l’épargne et/ou l’octroi de crédit ;
de poursuite ou d’instruction ou à rendre des déci- –– la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, le
sions de justice. Dépositaire Central/Banque de Règlement, les
Autorité de poursuite : organe qui, en vertu d’une Sociétés de Gestion et d’Intermédiation, les
loi ou d’une réglementation, est investi, même si Sociétés de Gestion de Patrimoine ;
c’est à titre occasionnel, de la mission d’exercer –– les OPCVM (Organismes de Placement
l’action pour l’application d’une peine. Collectif en Valeurs Mobilières) ;
Ayant droit économique : Le mandant, c’est-à-dire –– les Entreprises d’Investissement à Capital Fixe ;
la personne pour le compte de laquelle le manda-
taire agit ou pour le compte de laquelle l’opération –– les Agréés de change manuel.
est réalisée. UEMOA : L’Union Economique et Monétaire Ouest
BCEAO ou Banque Centrale : La Banque Centrale Africaine.
des Etats de l’Afrique de l’Ouest. UMOA : L’Union Monétaire Ouest Africaine.
Biens : Tous les types d’avoirs, corporels ou incor- Union : L’Union Economique et Monétaire Ouest
porels, meubles ou immeubles, tangibles ou Africaine.
intangibles, fongibles ou non fongibles, ainsi que
les actes juridiques ou documents attestant la Article 2 : Définition du blanchiment
propriété de ces avoirs ou des droits y relatifs. de capitaux
CENTIF : La Cellule Nationale de Traitement des Au sens de la présente loi, le blanchiment de
Informations Financières. capitaux est défini comme l’infraction constituée
Confiscation : Dépossession définitive de biens, par un ou plusieurs des agissements énumérés
sur décision d’une juridiction compétente, d’une ci-après, commis intentionnellement, à savoir :
autorité de contrôle ou de toute autorité compétente.
de capitaux et le financement
Etat membre : L’Etat-partie au Traité de l’Union de biens, dont l’auteur sait qu’ils proviennent
Economique et Monétaire Ouest Africaine. d’un crime ou d’un délit ou d’une participation
à ce crime ou délit, dans le but de dissimuler
Etat tiers : Tout Etat autre qu’un Etat membre. ou de déguiser l’origine illicite desdits biens
du terrorisme
Infraction d’origine : Tout crime ou délit au sens de ou d’aider toute personne impliquée dans la
la loi, même commis sur le territoire d’un autre Etat commission de ce crime ou délit à échapper
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Les organismes financiers ne sont pas soumis Article 12 : Communication des pièces
aux obligations d’identification prévues aux trois et documents
alinéas précédents, lorsque le client est un orga-
Les pièces et documents relatifs aux obligations
nisme financier, soumis à la présente loi.
d’identification prévues aux articles 7, 8, 9, 10 et 15
Article 10 : Surveillance particulière et dont la conservation est mentionnée à l’article
de certaines opérations 11, sont communiqués, sur leur demande, par les
personnes visées à l’article 5, aux autorités judi-
Doivent faire l’objet d’un examen particulier de la
ciaires, aux agents de l’Etat chargés de la détection
part des personnes visées à l’article 5 :
et de la répression des infractions liées au blan-
–– tout paiement en espèces ou par titre au porteur chiment de capitaux, agissant dans le cadre d’un
d’une somme d’argent, effectué dans des mandat judiciaire, aux autorités de contrôle, ainsi
conditions normales, dont le montant unitaire qu’à la CENTIF.
ou total est égal ou supérieur à cinquante
millions (50.000.000) de francs CFA ; Cette obligation a pour but de permettre la recons-
titution de l’ensemble des transactions réalisées
–– toute opération portant sur une somme égale
par une personne physique ou morale et qui sont
ou supérieure à dix millions (10.000.000)
liées à une opération ayant fait l’objet d’une décla-
de francs CFA, effectuée dans des conditions
ration de soupçon visée à l’article 26 ou dont les
inhabituelles de complexité et/ou ne parais-
sant pas avoir de justification économique ou caractéristiques ont été consignées sur le registre
d’objet licite. confidentiel prévu à l’article 10 alinéa 2.
Dans les cas visés à l’alinéa précédent, ces Article 13 : Programmes internes de lutte contre
personnes sont tenues de se renseigner auprès du
le blanchiment de capitaux au sein
client, et/ou par tous autres moyens, sur l’origine et
des organismes financiers
la destination des sommes d’argent en cause, ainsi
que sur l’objet de la transaction et l’identité des Les organismes financiers sont tenus d’élaborer
personnes impliquées, conformément aux disposi- des programmes harmonisés de prévention
tions des alinéas 2, 3 et 5 de l’article 7. Les carac- du blanchiment de capitaux. Ces programmes
téristiques principales de l’opération, l’identité du comprennent notamment :
donneur d’ordre et du bénéficiaire, le cas échéant,
–– la centralisation des informations sur l’iden-
celle des acteurs de l’opération sont consignées
dans un registre confidentiel, en vue de procéder à tité des clients, donneurs d’ordre, mandataires,
des rapprochements, en cas de besoin. ayants droit économiques ;
–– le traitement des transactions suspectes ;
CHAPITRE III : Conservation et communication
–– la désignation de responsables internes
des documents
chargés de l’application des programmes de
Article 11 : Conservation des pièces et docu- lutte contre le blanchiment de capitaux ;
ments par les organismes financiers –– la formation continue du personnel ;
Sans préjudice des dispositions édictant des obli- –– la mise en place d’un dispositif de contrôle interne
gations plus contraignantes, les organismes finan- de l’application et de l’efficacité des mesures
ciers conservent pendant une durée de dix (10) adoptées dans le cadre de la présente loi ;
ans, à compter de la clôture de leurs comptes ou
de la cessation de leurs relations avec leurs clients –– les Autorités de contrôle pourront, dans leurs
habituels ou occasionnels, les pièces et docu- domaines de compétences respectifs, en cas
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
ments relatifs à leur identité. Ils doivent également de besoin, préciser le contenu et les modalités
conserver les pièces et documents relatifs aux d’application des programmes de prévention du
opérations qu’ils ont effectuées pendant dix (10) blanchiment de capitaux. Elles effectueront, le
cas échéant, des investigations sur place afin de
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
CHAPITRE IV : Dispositions applicables peuvent être remboursés par une autre filiale, que
à certaines opérations celle-ci soit située sur le territoire national, dans un
particulières autre Etat membre de l’Union ou dans un Etat tiers.
tifier la filiale par laquelle ils sont émis. En aucun fins du blanchiment de capitaux au niveau du
cas, des jetons de jeux émis par une filiale ne territoire national.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la poli- que des Services Judiciaires de l’Etat et de tout autre
tique de l’Etat en matière de lutte contre le blan- Service dont le concours est jugé nécessaire dans le
chiment de capitaux. A ce titre, elle propose toutes cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux.
réformes nécessaires au renforcement de l’effi-
Les correspondants identifiés sont désignés
cacité de la lutte contre le blanchiment de capitaux.
ès qualité par arrêté de leur Ministre de tutelle.
La CENTIF élabore des rapports périodiques (au Ils collaborent avec la CENTIF dans le cadre de
moins une fois par trimestre) et un rapport annuel, l’exercice de ses attributions.
qui analysent l’évolution des activités de lutte
contre le blanchiment de capitaux au plan national Article 20 : Confidentialité
et international, et procède à l’évaluation des
déclarations recueillies. Ces rapports sont soumis Les membres et les correspondants de la CENTIF
au Ministre chargé des Finances. prêtent serment avant d’entrer en fonction.
Ils sont tenus au respect du secret des informations
Article 18 : Composition de la CENTIF recueillies, qui ne pourront être utilisées à d’autres
fins que celles prévues par la présente loi.
La CENTIF est composée de six (6) membres, à
savoir : Article 21 : Organisation et fonctionnement
–– un (01) haut fonctionnaire issu, soit de la de la CENTIF
Direction des Douanes, soit de la Direction du
Le décret (ou l’acte de portée équivalente en ce qui
Trésor, soit de la Direction des Impôts, ayant
concerne la Guinée-Bissau) instituant la CENTIF
rang de Directeur d’Administration centrale,
précise le statut, l’organisation et les modalités de
détaché par le Ministère chargé des Finances.
Il assure la présidence de la CENTIF ; financement de la CENTIF.
–– un (01) magistrat spécialisé dans les ques- Un Règlement Intérieur, approuvé par le Ministre
tions financières, détaché par le Ministère chargé des Finances, fixe les règles de fonction-
chargé de la Justice ; nement interne de la CENTIF.
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Article 24 : Relations entre la CENTIF et les ser- lorsque celles-ci pourraient s’inscrire dans un
vices de renseignements financiers processus de blanchiment de capitaux ;
des Etats tiers
–– les sommes d’argent et tous autres biens
La CENTIF peut, sous réserve de réciprocité, qui sont en leur possession, lorsque ceux-ci,
échanger des informations avec les services de suspectés d’être destinés au financement du
renseignements financiers des Etats tiers, chargés terrorisme, paraissent provenir de la réalisa-
de recevoir et de traiter les déclarations de tion d’opérations se rapportant au blanchiment
soupçons, lorsque ces derniers sont soumis à des de capitaux.
obligations analogues de secret professionnel.
Les préposés des personnes susvisées sont tenus
La conclusion d’accords entre la CENTIF et un Service d’informer immédiatement leurs dirigeants de ces
de renseignement d’un Etat tiers nécessite l’autori- mêmes opérations, dès qu’ils en ont connaissance.
sation préalable du Ministre chargé des Finances.
Les personnes physiques et morales précitées ont
l’obligation de déclarer à la CENTIF les opérations
Article 25 : Rôle assigné à la BCEAO
ainsi réalisées, même s’il a été impossible de
La BCEAO a pour rôle de favoriser la coopération surseoir à leur exécution ou s’il est apparu, posté-
entre les CENTIF. A ce titre, elle est chargée de rieurement à la réalisation de l’opération, que
coordonner les actions des CENTIF dans le cadre celle-ci portait sur des sommes d’argent et tous
de la lutte contre le blanchiment de capitaux autres biens, d’origine suspecte.
et d’établir une synthèse des informations
provenant des rapports élaborés par ces dernières. Ces déclarations sont confidentielles et ne peuvent
La BCEAO participe, avec les CENTIF, aux réunions être communiquées au propriétaire des sommes
des instances internationales traitant des questions ou à l’auteur des opérations.
relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
Toute information de nature à modifier l’appré-
La synthèse établie par le Siège de la BCEAO est ciation portée par la personne physique ou morale
communiquée aux CENTIF des Etats membres de lors de la déclaration et tendant à renforcer le
l’Union, en vue d’alimenter leurs bases de données. soupçon ou à l’infirmer, doit être, sans délai, portée
Elle servira de support à un rapport périodique à la connaissance de la CENTIF.
destiné à l’information du Conseil des Ministres de
Aucune déclaration effectuée auprès d’une autorité
l’Union sur l’évolution de la lutte contre le blan-
en application d’un texte autre que la présente loi,
chiment de capitaux.
ne peut avoir pour effet, de dispenser les personnes
Une version de ces rapports périodiques sera visées à l’article 5 de l’exécution de l’obligation de
élaborée pour l’information du public et des assu- déclaration prévue par le présent article.
jettis aux déclarations de soupçons.
Article 27 : Transmission de la déclaration
CHAPITRE II : Des déclarations portant à la CENTIF
sur les opérations suspectes Les déclarations de soupçons sont transmises
par les personnes physiques et morales visées à
Article 26 : Obligation de déclaration des opéra- l’article 5 à la CENTIF par tout moyen laissant trace
tions suspectes écrite. Les déclarations faites téléphoniquement
Les personnes visées à l’article 5 sont tenues de ou par tout moyen électronique doivent être
déclarer à la CENTIF, dans les conditions fixées par confirmées par écrit dans un délai de quarante-huit
de capitaux et le financement
la présente loi et selon un modèle de déclaration (48) heures. Ces déclarations indiquent notamment
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 28 : Traitement des déclarations trans- dirigeants et préposés des personnes visées à l’ar-
mises à la CENTIF et opposition ticle 5 ayant agi dans les mêmes conditions que
à l’exécution des opérations celles prévues à l’alinéa précédent, même si des
La CENTIF accuse réception de toute déclaration décisions de justice rendues sur la base des décla-
de soupçon écrite. Elle traite et analyse immédia- rations visées dans ce même alinéa n’ont donné
tement les informations recueillies et procède, le lieu à aucune condamnation.
cas échéant, à des demandes de renseignements En outre, aucune action en responsabilité civile ou
complémentaires auprès du déclarant, ainsi que pénale ne peut être intentée contre les personnes
de toute autorité publique et/ou de contrôle. visées à l’alinéa précédent du fait des dommages
A titre exceptionnel, la CENTIF peut, sur la base matériels et/ou moraux qui pourraient résulter du
d’informations graves, concordantes et fiables en blocage d’une opération en vertu des dispositions
sa possession, faire opposition à l’exécution de de l’article 28.
ladite opération avant l’expiration du délai d’exé-
Les dispositions du présent article s’appliquent de
cution mentionné par le déclarant. Cette opposition
plein droit, même si la preuve du caractère délic-
est notifiée à ce dernier par écrit et fait obstacle à
tueux des faits à l’origine de la déclaration n’est
l’exécution de l’opération pendant une durée qui
ne peut excéder quarante-huit (48) heures. pas rapportée ou si ces faits ont été amnistiés ou
ont entraîné une décision de non-lieu, de relaxe ou
A défaut d’opposition ou si, au terme du délai de d’acquittement.
quarante-huit (48) heures, aucune décision du
juge d’instruction n’est parvenue au déclarant, Article 31 : Responsabilité de l’Etat du fait
celui-ci peut exécuter l’opération. des déclarations de soupçons faites
Article 29 : Suites données aux déclarations de bonne foi
de soupçons La responsabilité de tout dommage causé aux
Lorsque les opérations mettent en évidence des personnes et découlant directement d’une décla-
faits susceptibles de constituer l’infraction de ration de soupçon faite de bonne foi, mais qui s’est,
blanchiment de capitaux, la CENTIF transmet un néanmoins, avérée inexacte, incombe à l’Etat.
rapport sur ces faits au Procureur de la République,
qui saisit immédiatement le juge d’instruction. Ce Article 32 : Exemption de responsabilité
rapport est accompagné de toutes pièces utiles, à du fait de l’exécution de certaines
l’exception de la déclaration de soupçon. L’identité opérations
du préposé à la déclaration ne doit pas figurer dans
ledit rapport qui fait foi jusqu’à preuve du contraire. Lorsqu’une opération suspecte a été exécutée, et
sauf collusion frauduleuse avec le ou les auteurs
La CENTIF avisera, en temps opportun, les assujettis
du blanchiment, aucune poursuite pénale du
aux déclarations de soupçons des conclusions de
chef de blanchiment ne peut être engagée à l’en-
ses investigations.
contre de l’une des personnes visées à l’article 5,
Article 30 : Exemption de responsabilité du fait leurs dirigeants ou préposés, si la déclaration de
des déclarations de soupçons faites soupçon a été faite conformément aux dispositions
de bonne foi de la présente loi.
Les personnes ou les dirigeants et préposés des Il en est de même lorsqu’une personne visée à l’ar-
personnes visées à l’article 5 qui, de bonne foi, ticle 5 a effectué une opération à la demande des
ont transmis des informations ou effectué toute
autorités judiciaires, des agents de l’Etat chargés
déclaration, conformément aux dispositions de la
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Article 38 : Sanctions pénales applicables 1. fait au propriétaire des sommes ou à l’auteur
à l’entente, l’association, des opérations visées à l’article 5, des révé-
la complicité en vue du blanchiment lations sur la déclaration qu’ils sont tenus de
de capitaux faire ou sur les suites qui lui ont été réservées ;
L’entente ou la participation à une association en 2. détruit ou soustrait des pièces ou documents
vue de la commission d’un fait constitutif de blan- relatifs aux obligations d’identification visées
chiment de capitaux, l’association pour commettre aux articles 7, 8, 9,10 et 15, dont la conservation
ledit fait, l’aide, l’incitation ou le conseil à une est prévue par l’article 11 de la présente loi ;
personne physique ou morale, en vue de l’exé- 3. réalisé ou tenté de réaliser sous une fausse
cuter ou d’en faciliter l’exécution sont punies des identité l’une des opérations visées aux
mêmes peines prévues à l’article 37. articles 5 à 10, 14 à 15 de la présente loi ;
4. informé par tous moyens la ou les personnes
Article 39 : Circonstances aggravantes visées par l’enquête menée pour les faits de
blanchiment de capitaux dont ils auront eu
1. Les peines prévues à l’article 37 sont portées
connaissance, en raison de leur profession ou
au double :
de leurs fonctions ;
–– lorsque l’infraction de blanchiment de
5. communiqué aux autorités judiciaires ou aux
capitaux est commise de façon habituelle
fonctionnaires compétents pour constater
ou en utilisant les facilités que procure
les infractions d’origine et subséquentes des
l’exercice d’une activité professionnelle ;
actes et documents visés à l’article 33 de la
–– lorsque l’auteur de l’infraction est en état présente loi, qu’ils savent falsifiés ou erronés ;
de récidive ; dans ce cas, les condamna-
6. communiqué des renseignements ou docu-
tions prononcées à l’étranger sont prises ments à des personnes autres que celles
en compte pour établir la récidive ; visées à l’article 12 de la présente loi ;
–– lorsque l’infraction de blanchiment est 7. omis de procéder à la déclaration de soupçons,
commise en bande organisée. prévue à l’article 26, alors que les circons-
2. Lorsque le crime ou le délit dont proviennent les tances amenaient à déduire que les sommes
biens ou les sommes d’argent sur lesquels a d’argent pouvaient provenir d’une infraction de
porté l’infraction de blanchiment est puni d’une blanchiment de capitaux telle que définie aux
peine privative de liberté d’une durée supérieure articles 2 et 3.
à celle de l’emprisonnement encouru en appli- Sont punis d’une amende de cinquante mille
cation de l’article 37, le blanchiment est puni (50.000) à sept cent cinquante mille (750.000) F
des peines attachées à l’infraction d’origine CFA, les personnes et dirigeants ou préposés des
dont son auteur a eu connaissance et, si cette personnes physiques ou morales visées à l’article 5,
infraction est accompagnée de circonstances lorsque ces derniers auront non intentionnellement :
aggravantes, des peines attachées aux seules
circonstances dont il a eu connaissance. –– omis de faire la déclaration de soupçons,
prévue à l’article 26 de la présente loi ;
Article 40 : Sanctions pénales de certains –– contrevenu aux dispositions des articles 6, 7,
agissements liés au blanchiment 8, 9, 10, 11, 12, 14, 15 et 26 de la présente loi.
Sont punis d’un emprisonnement de six (6)
mois à deux (2) ans et d’une amende de cent Article 41 : Sanctions pénales complémentaires
mille (100.000) à un million cinq cent mille facultatives applicables
de capitaux et le financement
visées à l’article 5, lorsque ces derniers auront également encourir les peines complémentaires
intentionnellement : suivantes :
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1. l’interdiction définitive du territoire national l’un de ses organes ou représentants, sont punies
ou pour une durée de 1 à 5 ans contre tout d’une amende d’un taux égal au quintuple de
étranger condamné ; celles encourues par les personnes physiques, sans
préjudice de la condamnation de ces dernières
2. l’interdiction de séjour pour une durée de un
comme auteurs ou complices des mêmes faits.
(1) à cinq (5) ans dans certaines circonscrip-
tions administratives (qui doivent être dési- Les personnes morales, autres que l’Etat, peuvent,
gnées par l’Etat qui adopte la loi uniforme) ; en outre, être condamnées à l’une ou plusieurs des
peines suivantes :
3. l’interdiction de quitter le territoire national et
le retrait du passeport pour une durée de six 1. l’exclusion des marchés publics, à titre définitif
(6) mois à trois (3) ans ; ou pour une durée de cinq (05) ans au plus ;
4. l’interdiction des droits civiques, civils et de 2. la confiscation du bien qui a servi ou était
famille pour une durée de six (6) mois à 3 ans ; destiné à commettre l’infraction ou du bien qui
5. l’interdiction de conduire des engins à moteurs en est le produit ;
terrestres, marins et aériens et le retrait des 3. le placement sous surveillance judiciaire pour
permis ou licences pour une durée de trois (3) une durée de cinq (5) ans au plus ;
à six (6) ans ;
4. l’interdiction, à titre définitif, ou pour une durée
6. l’interdiction définitive ou pour une durée de de cinq (05) ans au plus, d’exercer direc-
trois (3) à six (6) ans d’exercer la profession tement ou indirectement une ou plusieurs acti-
ou l’activité à l’occasion de laquelle l’infraction
vités professionnelles ou sociales à l’occasion
a été commise et interdiction d’exercer une
de laquelle l’infraction a été commise ;
fonction publique ;
5. la fermeture définitive ou pour une durée de
7. l’interdiction d’émettre des chèques autres
que ceux qui permettent le retrait de fonds cinq (05) ans au plus, des établissements
par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont ou de l’un des établissements de l’entreprise
certifiés et d’utiliser des cartes de paiement ayant servi à commettre les faits incriminés ;
pendant trois (3) à six (6) ans ; 6. la dissolution, lorsqu’elles ont été créées pour
8. l’interdiction de détenir ou de porter une arme commettre les faits incriminés ;
soumise à autorisation pendant trois (3) à six 7. l’affichage de la décision prononcée ou la
(6) ans ; diffusion de celle-ci par la presse écrite ou par
tout moyen de communication audiovisuelle,
9. la confiscation de tout ou partie des biens aux frais de la personne morale condamnée.
d’origine licite du condamné ;
Les sanctions prévues aux points 3, 4, 5, 6 et 7
10. la confiscation du bien ou de la chose qui a du second alinéa du présent article, ne sont pas
servi ou était destinée à commettre l’infraction applicables aux organismes financiers relevant
ou de la chose qui en est le produit, à l’ex- d’une Autorité de contrôle disposant d’un pouvoir
ception des objets susceptibles de restitution. disciplinaire.
L’Autorité de contrôle compétente, saisie par le
CHAPITRE IV : De la responsabilité pénale Procureur de la République de toute poursuite
des personnes morales engagée contre un organisme financier, peut prendre
les sanctions appropriées, conformément aux textes
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
l’action publique est acquise selon la loi de cet L’entraide peut notamment inclure :
Etat ou si une action dirigée contre la personne –– le recueil de témoignages ou de dépositions ;
concernée a déjà abouti à une décision définitive.
–– la fourniture d’une aide pour la mise à disposi-
Article 49 : Sort des actes accomplis dans l’Etat tion des autorités judiciaires de l’Etat requérant
requérant avant le transfert de personnes détenues ou d’autres personnes,
des poursuites aux fins de témoignage ou d’aide dans la
conduite de l’enquête ;
Pour autant qu’il soit compatible avec la légis-
–– la remise de documents judiciaires ;
lation en vigueur, tout acte régulièrement accompli
aux fins de poursuites ou pour les besoins de la –– les perquisitions et les saisies ;
procédure sur le territoire de l’Etat requérant aura –– l’examen d’objets et de lieux ;
la même valeur que s’il avait été accompli sur le
territoire national. –– la fourniture de renseignements et de pièces
à conviction ;
Article 50 : Information de l’Etat requérant –– la fourniture des originaux ou de copies certi-
fiées conformes de dossiers et documents
L’autorité judiciaire compétente informe l’autorité
pertinents, y compris de relevés bancaires, de
de poursuite de l’Etat requérant de la décision
pièces comptables, de registres montrant le
prise ou rendue à l’issue de la procédure. A cette
fonctionnement d’une entreprise ou ses acti-
fin, elle lui transmet copie de toute décision passée vités commerciales.
en force de chose jugée.
Article 54 : Contenu de la demande d’entraide
Article 51 : Avis donné à la personne poursuivie judiciaire
L’autorité judiciaire compétente avise la personne Toute demande d’entraide judiciaire adressée
concernée qu’une demande a été présentée à son à l’autorité compétente est faite par écrit. Elle
égard et recueille les arguments qu’elle estime comporte :
opportuns de faire valoir avant qu’une décision ne
a. le nom de l’autorité qui sollicite la mesure ;
soit prise.
b. le nom de l’autorité compétente et de l’autorité
Article 52 : Mesures conservatoires chargée de l’enquête ou de la procédure aux-
quelles se rapporte la demande ;
L’autorité judiciaire compétente peut, à la demande
de l’Etat requérant, prendre toutes mesures conser- c. l’indication de la mesure sollicitée ;
vatoires, y compris de détention provisoire et de d. un exposé des faits constitutifs de l’infraction et
saisie compatible avec la législation nationale. des dispositions législatives applicables, sauf si
la demande a pour seul objet la remise d’actes
CHAPITRE III : Entraide judiciaire de procédure ou de décisions judiciaires ;
e. tous éléments connus permettant l’identifica-
Article 53 : Modalités de l’entraide judiciaire tion de la ou des personnes concernées et, no-
tamment l’état civil, la nationalité, l’adresse et
A la requête d’un Etat membre de l’UEMOA, les
la profession ;
demandes d’entraide se rapportant aux infractions
prévues aux articles 37 à 40 sont exécutées, confor- f. tous renseignements nécessaires pour locali-
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
mément aux principes définis par les articles 54 à 70. ser les instruments, ressources ou biens visés ;
Les dispositions de l’alinéa précédent sont appli- g. un exposé détaillé de toute procédure ou de-
cables aux demandes émanant d’un Etat tiers, mande particulière que l’Etat requérant sou-
du terrorisme
lorsque la législation de cet Etat fait obligation à haite voir suivre ou exécuter ;
celui-ci de donner suite aux demandes de même h. l’indication du délai dans lequel l’Etat requé-
nature émanant de l’autorité compétente. rant souhaiterait voir exécuter la demande ;
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
i. toute autre information nécessaire pour la requérant les motifs du refus d’exécution de sa
bonne exécution de la demande. demande.
Article 55 : Des refus d’exécution de la Article 56 : Secret sur la demande d’entraide
demande d’entraide judiciaire judiciaire
La demande d’entraide judiciaire ne peut être L’autorité compétente maintient le secret sur la
refusée que : demande d’entraide judiciaire, sur sa teneur et les
–– si elle n’émane pas d’une autorité compétente pièces produites, ainsi que le fait même de l’en-
selon la législation du pays requérant ou si traide.
elle n’a pas été transmise régulièrement ; S’il n’est pas possible d’exécuter ladite demande
–– si son exécution risque de porter atteinte à sans divulguer le secret, l’autorité compétente en
l’ordre public, à la souveraineté, à la sécurité informe l’Etat requérant, qui décidera, dans ce cas,
ou aux principes fondamentaux du droit ; s’il maintient la demande.
–– si les faits sur lesquels elle porte font l’objet Article 57 : Demande de mesures d’enquête
de poursuites pénales ou ont déjà fait l’objet et d’instruction
d’une décision de justice définitive sur le terri-
toire national ; Les mesures d’enquête et d’instruction sont
exécutées conformément à la législation en vigueur,
–– si des mesures sollicitées ou toutes autres à moins que l’autorité compétente de l’Etat requérant
mesures ayant des effets analogues, ne sont n’ait demandé qu’il soit procédé selon une forme
pas autorisées ou ne sont pas applicables à particulière compatible avec cette législation.
l’infraction visée dans la demande, en vertu de
la législation en vigueur ; Un magistrat ou un fonctionnaire délégué par l’au-
torité compétente de l’Etat requérant peut assister
–– si les mesures demandées ne peuvent être à l’exécution des mesures selon qu’elles sont effec-
prononcées ou exécutées pour cause de pres- tuées par un magistrat ou par un fonctionnaire.
cription de l’infraction de blanchiment, en
vertu de la législation en vigueur ou de la loi S’il y a lieu, les autorités judiciaires ou policières
de l’Etat requérant ; de [nom du pays qui adopte la loi uniforme]
peuvent accomplir, en collaboration avec les auto-
–– si la décision dont l’exécution est demandée rités d’autres Etats membres de l’Union, des actes
n’est pas exécutoire selon la législation en d’enquête ou d’instruction.
vigueur ;
Article 58 : Remise d’actes de procédure
–– si la décision étrangère a été prononcée dans
et de décisions judiciaires
des conditions n’offrant pas de garanties suffi-
santes au regard des droits de la défense ; Lorsque la demande d’entraide a pour objet la
remise d’actes de procédure et/ou de décisions
–– s’il y a de sérieuses raisons de penser que les
judiciaires, elle devra comprendre, outre les indica-
mesures demandées ou la décision sollicitée
tions prévues à l’article 54, le descriptif des actes
ne visent la personne concernée qu’en raison
ou décisions visés.
de sa race, de sa religion, de sa nationalité,
de son origine ethnique, de ses opinions poli- L’autorité compétente procède à la remise des
tiques, de son sexe ou de son statut. actes de procédure et de décisions judiciaires qui
lui seront envoyés à cette fin par l’Etat requérant.
Le secret professionnel ne peut être invoqué pour
refuser d’exécuter la demande. Cette remise peut être effectuée par simple trans-
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Le gouvernement de … (nom du pays qui adopte vigueur pour les significations analogues ou dans
la loi uniforme) communique sans délai à l’Etat une forme spéciale compatible avec cette législation.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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La preuve de la remise se fait au moyen d’un Néanmoins, il ne sera donné suite à la demande
récépissé daté et signé par le destinataire ou d’une que si l’autorité compétente de l’Etat requérant
déclaration de l’autorité compétente constatant le s’engage à maintenir en détention la personne
fait, la forme et la date de la remise. Le document transférée aussi longtemps que la peine qui lui a été
établi pour constituer la preuve de la remise est infligée par les juridictions nationales compétentes
immédiatement transmis à l’Etat requérant. ne sera pas entièrement purgée et à le renvoyer en
Si la remise n’a pu se faire, l’autorité compétente état de détention à l’issue de la procédure ou plus
en fait connaître immédiatement le motif à l’Etat tôt si sa présence cesse d’être nécessaire.
requérant.
Article 61 : Casier judiciaire
La demande de remise d’un document requérant
la comparution d’une personne doit être effectuée Lorsque des poursuites sont exercées par une juri-
au plus tard soixante (60) jours avant la date de diction d’un Etat membre de l’UEMOA du chef de
comparution. l’une des infractions visées par la présente loi, le
parquet de la dite juridiction peut obtenir direc-
Article 59 : La comparution des témoins tement des autorités compétentes nationales un
non détenus extrait du casier judiciaire et tous renseignements
relatifs à la personne poursuivie.
Si, dans une poursuite exercée du chef des infrac-
tions visées dans la présente loi, la comparution Les dispositions de l’alinéa précédent sont appli-
personnelle d’un témoin résidant sur le territoire cables lorsque les poursuites sont exercées par une
national est jugée nécessaire par les autorités judi- juridiction d’un Etat tiers et que cet Etat réserve le
ciaires d’un Etat étranger, l’autorité compétente, même traitement aux demandes de même nature
saisie d’une demande transmise par la voie diplo- émanant des juridictions nationales compétentes.
matique, l’engage à se rendre à l’invitation qui lui
est adressée. Article 62 : Demande de perquisition
La demande tendant à obtenir la comparution du et de saisie
témoin comporte, outre les indications prévues par Lorsque la demande d’entraide a pour objet l’exé-
l’article 54, les éléments d’identification du témoin. cution de mesures de perquisitions, et de saisies
Néanmoins, la demande n’est reçue et transmise pour recueillir des pièces à conviction, l’autorité
qu’à la double condition que le témoin ne sera compétente y donne droit, dans une mesure
ni poursuivi ni détenu pour des faits ou des compatible avec la législation en vigueur et à
condamnations, antérieurs à sa comparution et condition que les mesures sollicitées ne portent
qu’il ne sera pas obligé, sans son consentement, pas atteinte aux droits des tiers de bonne foi.
de témoigner dans une procédure ou de prêter
son concours à une enquête sans rapport avec la Article 63 : Demande de confiscation
demande d’entraide. Lorsque la demande d’entraide judiciaire a pour
objet une décision ordonnant une confiscation, la
Aucune sanction, ni mesure de contrainte ne
juridiction compétente statue sur saisine de l’au-
peuvent être appliquées au témoin qui refuse
torité compétente de l’Etat requérant.
de déférer à une demande tendant à obtenir sa
comparution. La décision de confiscation doit viser un bien,
constituant le produit ou l’instrument de l’une des
Article 60 : La comparution de personnes infractions visées par la présente loi, et se trouvant
détenues sur le territoire national ou consister en l’obligation
de payer une somme d’argent correspondant à la
de capitaux et le financement
directement au parquet compétent, procédera au légalement constitués au profit des tiers sur les
transfert de l’intéressé. biens visés en application de la loi.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Article 64 : Demande de mesures conserva- visés au profit des tiers, en application de la loi.
toires aux fins de préparer une Cette règle ne fait pas obstacle à l’application des
confiscation dispositions des décisions étrangères relatives aux
Lorsque la demande d’entraide a pour objet de droits des tiers, sauf si ceux-ci n’ont pas été mis à
rechercher le produit des infractions visées dans la même de faire valoir leurs droits devant la juridiction
présente loi qui se trouve sur le territoire national, compétente de l’Etat étranger dans des conditions
l’autorité compétente peut effectuer des investi- analogues à celles prévues par la loi en vigueur.
gations dont les résultats seront communiqués à
l’autorité compétente de l’Etat requérant. Article 66 : Sort des biens confisqués
A cet effet, l’autorité compétente prend toutes les L’Etat jouit du pouvoir de disposition sur les biens
dispositions nécessaires pour remonter à la source confisqués sur son territoire à la demande d’auto-
des avoirs, enquêter sur les opérations financières rités étrangères, à moins qu’un accord conclu avec
appropriées et recueillir tous autres renseignements le gouvernement requérant n’en décide autrement.
ou témoignages de nature à faciliter le placement
sous main de justice des produits de l’infraction. Article 67 : Demande d’exécution des décisions
Lorsque les investigations prévues à l’alinéa premier rendues à l’étranger
du présent article aboutissent à des résultats Les condamnations à des peines privatives de
positifs, l’autorité compétente prend, sur demande liberté, à des amendes et confiscations, ainsi qu’à
de l’autorité compétente de l’Etat requérant, toute des déchéances prononcées pour les infractions
mesure propre à prévenir la négociation, la cession visées par la présente loi, par une décision défi-
ou l’aliénation des produits visés en attendant une nitive émanant d’une juridiction d’un Etat membre
décision définitive de la juridiction compétente de de l’UEMOA, peuvent être exécutées sur le territoire
l’Etat requérant. national, à la demande des autorités compétentes
Toute demande tendant à obtenir les mesures de cet Etat.
visées dans le présent article doit énoncer, outre
Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent
les indications prévues à l’article 54, les raisons qui
aux condamnations prononcées par les juridictions
portent l’autorité compétente de l’Etat requérant
d’un Etat tiers, lorsque cet Etat réserve le même
à croire que les produits ou les instruments des
traitement aux condamnations prononcées par les
infractions se trouvent sur son territoire, ainsi que
les renseignements permettant de les localiser. juridictions nationales.
compétentes.
prononcée à l’étranger est rejetée si la peine est
Nonobstant les dispositions des deux alinéas
prescrite au regard de la loi de l’Etat requérant.
précédents, l’exécution des décisions émanant de
du terrorisme
VIII - 111
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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sa demande.
complément d’informations nécessaires et pourra
fixer un délai de quinze (15 jours) pour l’obtention Cette remise peut être effectuée même si l’extra-
de ces informations, à moins que ce délai ne soit dition ne peut s’accomplir par suite de l’évasion ou
incompatible avec la nature de l’affaire. de la mort de l’individu réclamé.
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Sont, toutefois, réservés les droits que les tiers client et qu’aucun blanchiment de capitaux ne
auraient acquis sur lesdits objets qui devront, si de soit suspecté ;
tels droits existent, être rendus le plus tôt possible
3. Les procédures ne doivent pas être appliquées
et sans frais à l’Etat requis, à l’issue des procédures
exercées dans l’Etat requérant. aux opérations impliquant l’emploi d’espèces ;
Si elle l’estime nécessaire, pour une procédure 4. Les procédures de contrôle internes visées
pénale, l’autorité compétente peut retenir tempo- à l’article 7 de la loi uniforme relative à
rairement les objets saisis. la lutte contre le blanchiment de capitaux
Elle peut, en les transmettant, se réserver la faculté dans les Etats membres de l’UEMOA doivent
d’en demander le retour pour le même motif, en tenir spécialement compte des opérations à
s’obligeant à les renvoyer dès que faire se peut. distance ;
5. Dans le cas où la contrepartie de l’organisme
TITRE VI : DISPOSITIONS FINALES financier réalisant l’opération (“organisme
financier contractant”) serait un client,
Article 76 : Information des Autorités l’identification peut être effectuée en recourant
de contrôle des poursuites engagées aux procédures suivantes :
contres les assujettis
a) l’identification directe est effectuée par la
Le Procureur de la République avise toute Autorité succursale ou le bureau de représentation
de contrôle compétente des poursuites engagées de l’organisme financier contractant qui est
contre les assujettis sous sa tutelle, en application le plus proche du client.
des dispositions de la présente loi.
b) dans les cas où l’identification est effectuée
Article 77 : Entrée en vigueur sans contact direct avec le client :
La présente loi entre en vigueur à compter de la –– la fourniture d’une copie du document
date de sa signature. d’identité officiel du client ou du numéro
du document d’identité officiel, est exigée.
Fait à ……….., le……………….. Une attention spéciale est accordée à la
vérification de l’adresse du client lorsque
ANNEXE A LA LOI UNIFORME celle-ci est indiquée sur le document
DU 20 MARS 2003 RELATIVE A LA LUTTE d’identité (par exemple en envoyant les
CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPI- pièces afférentes à l’opération à l’adresse
TAUX DANS LES ETATS MEMBRES du client sous pli recommandé, avec avis
DE L’UNION MONETAIRE OUEST de réception) ;
AFRICAINE (UMOA) –– le premier paiement afférent à l’opéra-
tion doit être effectué par l’intermédiaire
MODALITES D’IDENTIFICATION DES CLIENTS d’un compte ouvert au nom du client
(PERSONNES PHYSIQUES) PAR LES ORGA- auprès d’un établissement de crédit situé
NISMES FINANCIERS DANS LE CAS D’OPERA- dans l’espace UEMOA. Les Etats membres
TIONS FINANCIERES A DISTANCE peuvent autoriser les paiements réalisés
par l’intermédiaire d’établissements de
Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment crédit de bonne réputation établis dans
de capitaux, les procédures d’identification mises des pays tiers qui appliquent des normes
en œuvre par les organismes financiers, pour les anti-blanchiment équivalentes ;
opérations financières à distance, doivent être
de capitaux et le financement
2. Les procédures peuvent être appliquées à pond effectivement à celle du client, telle
condition qu’aucun motif raisonnable ne laisse qu’indiquée dans le document d’identité
penser que le contact direct (“face à face”) est (ou établie à partir du numéro d’identifica-
évité afin de dissimuler l’identité véritable du tion). En cas de doute sur ce point, l’orga-
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Désireux de doter les Etats membres de 7. autorité de poursuite : organe qui, en vertu
l’UMOA d’un dispositif juridique d’une loi ou d’une réglementation, est investi,
spécifique permettant de définir, même si c’est à titre occasionnel, de la
d’incriminer et de sanctionner le mission d’exercer l’action pour l’application
financement du terrorisme ; d’une peine ;
Sur proposition de la Banque Centrale 8. ayant droit économique : le mandant, c’est-
des Etats de l’Afrique de l’Ouest à-dire la personne pour le compte de laquelle
(BCEAO) ; le mandataire agit ou pour le compte de
laquelle l’opération est réalisée ;
ADOPTE LA LOI UNIFORME 9. BCEAO ou Banque Centrale : la Banque
DONT LA TENEUR SUIT : Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ;
10. biens : tous les types d’avoirs, corporels ou
TITRE PRELIMINAIRE : DEFINITIONS
incorporels, meubles ou immeubles, tangibles
Article premier : Terminologie ou intangibles, fongibles ou non fongibles,
ainsi que les actes juridiques ou documents
Pour l’application de la présente Loi, les termes et attestant la propriété de ces avoirs ou des
expressions, ci-après, ont le sens qui leur est donné droits y relatifs ;
par l’article premier de la Loi N° ............ (indiquer
les références et l’intitulé exacts de la Loi uniforme 11. blanchiment de capitaux : l’infraction définie
relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux aux articles 2 et 3 de la Loi uniforme relative
de capitaux et le financement
adoptée dans l’Etat concerné), ci-après, « la Loi à la lutte contre le blanchiment de capitaux ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment 12. CENTIF : la Cellule Nationale de Traitement des
de capitaux », à savoir : Informations Financières ;
1. acteurs du Marché Financier Régional :
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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14. Etat membre : l’Etat-partie au Traité de l’Union 22. clients occasionnels : les personnes physiques
Economique et Monétaire Ouest Africaine ; ou morales qui obtiennent des services ponc-
tuels de la part des organismes financiers, en
15. Etat tiers : tout Etat autre qu’un Etat membre ;
l’absence de relations d’affaires durables qui
16. infraction d’origine : tout crime ou délit au feront d’eux des clients habituels ;
sens de la loi, même commis sur le territoire
d’un autre Etat membre ou sur celui d’un Etat 23. Convention : la Convention des Nations Unies
tiers, ayant permis à son auteur de se procurer du 9 décembre 1999 pour la répression du
des biens ou des revenus ; financement du terrorisme ;
17. OPCVM : Organismes de Placement Collectif 24. fonds et autres ressources financières :
en Valeurs Mobilières ; tous les actifs financiers et avantages écono-
miques de quelque nature qu’ils soient, y
18. organismes financiers : sont désignés sous le compris, mais pas exclusivement, le numé-
nom d’organismes financiers : raire, les chèques, les créances en numéraire,
–– les banques et établissements financiers ; les traites, les ordres de paiement et autres
instruments de paiement, les dépôts auprès
–– les services financiers des postes, ainsi des banques et établissements financiers, les
que les caisses de dépôts et consigna- soldes en comptes, les créances et les titres de
tions ou les organismes qui en tiennent créances, les titres négociés et les instruments
lieu, des Etats membres ; de la dette, notamment les actions et autres
–– les sociétés d’assurance et de réassu- titres de participation, les certificats de titres,
rance, les courtiers d’assurance et de les obligations, les billets à ordre, les warrants,
réassurance ; les titres non gagés, les contrats sur produits
dérivés, les intérêts, les dividendes ou autres
–– les institutions mutualistes ou coopéra-
revenus d’actifs ou plus-values perçus sur des
tives d’épargne et de crédit, ainsi que les
actifs, le crédit, le droit à compensation, les
structures ou organisations non consti-
garanties, y compris les garanties de bonne
tuées sous forme mutualiste ou coopé-
exécution ou autres engagements financiers,
rative et ayant pour objet la collecte de
les lettres de crédit, les connaissements, les
l’épargne et/ou l’octroi de crédit ;
contrats de vente, tout document attestant la
–– les structures centrales du Marché Financier détention de parts d’un fonds ou de ressources
Régional (BRVM, Dépositaire Central/Banque financières et tout autre instrument de finan-
de Règlement) ainsi que les Sociétés de cement à l’exportation ;
Gestion et d’Intermédiation, les Sociétés de
25. gel de fonds et autres ressources finan-
Gestion de Patrimoine et tous autres inter-
cières : toute action visant à empêcher tout
venants commerciaux ayant le statut d’orga-
mouvement, transfert, modification, utilisation
nisme financier, au sens des textes régissant
ou manipulation de fonds qui aurait pour
le Marché Financier Régional ;
conséquence un changement de leur volume,
–– les OPCVM ; montant, localisation, propriété, possession,
–– les Entreprises d’Investissement à Capital nature, destination ou toute autre modifi-
Fixe ; cation qui pourrait en permettre l’utilisation,
notamment la gestion de portefeuille ;
–– les Agréés de change manuel ;
26. installation gouvernementale ou publique :
19. UEMOA : l’Union Economique et Monétaire toute installation ou tout moyen de transport,
de capitaux et le financement
Ouest Africaine ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
VIII - 116
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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mentale, dans le cadre de leurs fonctions offi- rectement, grâce à la commission d’une telle
cielles ; infraction ;
27. instrument : tout bien utilisé ou devant être 35. saisie : le fait pour une autorité compétente
utilisé totalement ou en partie et de quelque d’assurer la garde ou le contrôle de biens sur
manière que ce soit pour commettre une décision d’un tribunal ou d’une autre autorité
infraction pénale ; compétente ;
36. service de transmission de fonds ou de
28. opération de change manuel : l’échange valeurs : un service financier qui accepte les
immédiat de billets de banque ou monnaies espèces, les chèques ou tout autre instrument
libellés en devises différentes, réalisé par de paiement ou dépôt de valeur dans un lieu
cession ou livraison d’espèces, contre le donné et paye une somme équivalente en
règlement par un autre moyen de paiement espèces ou sous toute autre forme à un béné-
libellé dans une autre devise ; ficiaire situé dans une autre zone géogra-
29. organisation ou organisme à but non phique au moyen d’une communication, d’un
lucratif : une entité juridique ou un organisme message, d’un transfert ou d’un système de
ayant pour objet principal la collecte ou la compensation auquel le service de trans-
distribution de fonds à des fins caritatives, mission de fonds ou de valeurs appartient.
religieuses, culturelles, éducatives, sociales Ce service peut être fourni par des personnes
ou confraternelles, ou pour d’autres types de physiques ou morales en ayant recours au
bonnes œuvres ; système financier réglementé ou de manière
informelle ;
30. organisation criminelle : toute entente
ou association structurée dans le but de 37. virement électronique : toute transaction
commettre, notamment des infractions de par voie électronique effectuée au nom d’un
financement du terrorisme ; donneur d’ordre, personne physique ou morale,
via une institution financière en vue de mettre
31. organismes financiers étrangers : les orga- à la disposition d’un bénéficiaire une certaine
nismes financiers établis en dehors du terri- somme d’argent dans une autre institution
toire communautaire des Etats membres ; financière, le donneur d’ordre et le bénéficiaire
32. passeurs de fonds : les personnes qui pouvant être une seule et même personne.
exécutent des transports physiques transfron-
taliers d’espèces ou d’instruments négociables
TITRE PREMIER : DISPOSITIONS
au porteur ou qui apportent sciemment leur
GENERALES
concours à la réalisation de ces opérations ;
33. Personne Politiquement Exposée (PPE) :
la personne qui exerce ou a exercé d’impor- Chapitre premier : Objet et champ d’application
tantes fonctions publiques dans un autre Etat de la Loi
membre ou un Etat tiers, notamment un Chef
d’Etat ou de Gouvernement, homme politique Article 2 : Objet de la Loi
de haut rang, haut responsable au sein des La présente Loi a pour objet de définir le cadre juri-
pouvoirs publics, diplomate, magistrat ou mili- dique de la lutte contre le financement du terro-
taire de haut rang, dirigeant d’une entreprise risme au/en ............... (indiquer la dénomination
publique ou responsable de parti politique, de l’Etat membre qui adopte la Loi), en mettant
y compris les membres de la famille proche en œuvre la Convention des Nations Unies du 9
de capitaux et le financement
de la PPE en cause, ainsi que les personnes décembre 1999 pour la répression du financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
connues pour lui être étroitement associées ; du terrorisme et ses neuf (9) annexes, ainsi que
34. produits : tous fonds tirés, directement ou indi- les principales recommandations internationales
rectement, de la commission d’une infraction contre le financement du terrorisme.
du terrorisme
telle que prévue aux articles 4 et 5 de la Elle vise, par ailleurs, à assurer l’interdépendance
présente Loi ou obtenus, directement ou indi- des dispositifs de lutte contre la criminalité finan-
VIII - 117
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
cière transnationale en vigueur. A ce titre, elle lesquels pèsent des obligations de vigilance parti-
complète et renforce l’ensemble du dispositif culières.
national de lutte contre la criminalité financière
transnationale et, en particulier, les textes relatifs à
la lutte contre le blanchiment de capitaux. Chapitre II : Définition et incrimination
du financement du terrorisme
Article 3 : Champ d’application de la Loi
Article 4 : Définition du financement
Les personnes assujetties aux dispositions de la du terrorisme
présente Loi sont celles visées à l’article 5 de la Loi
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment Aux fins de la présente Loi, le financement du terro-
de capitaux, à savoir : risme est défini comme l’infraction constituée par
le fait, par quelque moyen que ce soit, directement
1. le Trésor Public ;
ou indirectement, délibérément, de fournir, réunir
2. la BCEAO ; ou gérer ou de tenter de fournir, réunir ou gérer
3. les organismes financiers ; des fonds, biens, services financiers ou autres,
dans l’intention de les voir utilisés, ou en sachant
4. les membres des professions juridiques indé- qu’ils seront utilisés, en tout ou partie, en vue de
pendantes, lorsqu’ils représentent ou assistent commettre :
des clients en dehors de toute procédure judi-
ciaire, notamment dans le cadre des activités 1. un acte constitutif d’une infraction au sens de
suivantes : l’un des instruments juridiques internationaux
énumérés en annexe à la présente Loi, indé-
–– achat et vente de biens, d’entreprises pendamment de la survenance d’un tel acte ;
commerciales ou de fonds de commerce ;
2. tout autre acte destiné à tuer ou blesser griè-
–– manipulation d’argent, de titres ou d’autres vement un civil, ou toute autre personne qui
actifs appartenant au client ; ne participe pas directement aux hostilités
–– ouverture ou gestion de comptes dans une situation de conflit armé, lorsque,
bancaires, d’épargne ou de titres ; par sa nature ou son contexte, cet acte vise à
intimider une population ou à contraindre un
–– constitution, gestion ou direction de
sociétés, de fiducies ou de structures Gouvernement ou une organisation interna-
similaires, exécution d’autres opérations tionale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir
financières ; un acte quelconque.
VIII - 118
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Article 6 : Incrimination du financement Les organismes financiers sont tenus aux obliga-
du terrorisme - Blanchiment tions spécifiques ci-après :
de capitaux commis dans le cadre 1. l’identification de leurs clients et, le cas échéant,
des activités terroristes des personnes pour le compte desquelles ces
Les actes visés aux articles 4 et 5 ci-dessus consti- derniers agissent, moyennant la production
tuent des infractions pénales punissables des d’un document probant lorsqu’ils nouent des
peines prévues au Titre III de la présente Loi. relations d’affaires, et, en particulier, dans le
Ils peuvent constituer également des infractions cas de certains organismes financiers, lorsqu’ils
sous-jacentes au blanchiment de capitaux. ouvrent un compte quelle que soit sa nature ou
offrent des services de garde des avoirs ;
Article 7 : Refus de toute justification 2. l’identification des clients autres que ceux
Nulle considération de nature politique, philoso- visés au paragraphe précédent, pour toute
phique, idéologique, raciale, ethnique ou religieuse, transaction dont le montant ou la contre-
ni aucun motif analogue ne peuvent être invoqués valeur en francs CFA atteint ou excède cinq
pour justifier la commission de l’une des infractions millions (5.000.000) de francs CFA, qu’elle
visées aux articles 4 et 5 de la présente Loi. soit effectuée en une seule ou en plusieurs
opérations entre lesquelles un lien semble
TITRE II : DE LA PREVENTION ET DE LA exister ; au cas où le montant total n’est pas
DETECTION DU FINANCEMENT connu au moment de l’engagement de la
DU TERRORISME transaction, l’organisme financier concerné
procède à l’identification dès le moment où
Chapitre premier : De la prévention du finan- il en a connaissance et qu’il constate que le
cement du terrorisme seuil est atteint ;
Article 8 : Application des dispositions du Titre 3. l’adoption, en cas de doute sur le point de
II de la Loi uniforme relative à la savoir si les clients visés aux paragraphes 1 et
lutte contre le blanchiment 2 ci-dessus agissent pour leur propre compte
de capitaux ou, en cas de certitude qu’ils n’agissent pas
pour leur propre compte, de mesures raison-
Les obligations mises à la charge des personnes
nables en vue d’obtenir des informations sur
assujetties par les dispositions du Titre II de la Loi
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment l’identité réelle des personnes pour le compte
de capitaux, consacrées à la prévention du blan- desquelles ces clients agissent ;
chiment de capitaux, s’appliquent de plein droit en 4. l’identification des clients, même si le montant
matière de lutte contre le financement du terrorisme. de la transaction est inférieur au seuil indiqué
Il s’agit notamment des dispositions relatives : au paragraphe 2 ci-dessus, dès qu’il y a
–– au respect de la réglementation des relations soupçon de financement du terrorisme ;
financières extérieures ; 5. l’adoption de dispositions nécessaires pour
–– aux mesures d’identification des clients et de faire face aux risques accrus existant en
l’ayant droit économique, ainsi qu’à la surveil- matière de financement du terrorisme, lors-
lance particulière de certaines opérations ; qu’ils nouent des relations d’affaires ou
–– à la mise en place de programmes internes de effectuent une transaction avec un client qui
n’est pas physiquement présent aux fins de
de capitaux et le financement
de change manuel, ainsi qu’aux casinos et des pièces justificatives supplémentaires, des
établissements de jeux. mesures additionnelles de vérification ou de
VIII - 119
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clôture de leurs comptes ou de la cessation Tout virement électronique transfrontalier doit être
de leurs relations avec leurs clients habituels accompagné de renseignements exacts relatifs au
ou occasionnels, sans préjudice des délais de donneur d’ordre. Ces renseignements comprennent
conservation plus longs prescrits par d’autres notamment le numéro de son compte ou à défaut,
du terrorisme
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Tout virement électronique national inclut les Le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe 1 du
mêmes données que dans le cas des virements présent article est conservé par l’autorité compé-
transfrontaliers, à moins que toutes les informa- tente pendant une durée de dix (10) ans, sans
tions relatives au donneur d’ordre puissent être préjudice des délais de conservation plus longs
mises à la disposition des organismes financiers prescrits par d’autres textes législatifs ou régle-
du bénéficiaire et des autorités compétentes par mentaires en vigueur. Il peut être consulté par la
d’autres moyens. CENTIF, par toute autorité chargée du contrôle des
organismes à but non lucratif ainsi que, sur réqui-
Article 13 : Obligations de vigilance particulière sition, par les officiers de police judiciaire chargés
à l’égard des Personnes Politique- d’une enquête pénale.
ment Exposées (PPE) Toute donation en argent liquide au profit d’un
Les organismes financiers doivent notamment organisme à but non lucratif, d’un montant égal ou
appliquer, en fonction de leur appréciation du supérieur à un million (1.000.000) de francs CFA
risque, des mesures de vigilance renforcées à fait l’objet d’une déclaration auprès de la CENTIF,
l’occasion des transactions ou relations d’affaires par l’autorité chargée de la tenue du registre visée
avec les PPE résidant dans un autre Etat membre au paragraphe 2 de l’alinéa premier ci-dessus.Toute
ou dans un Etat tiers, en particulier, aux fins de donation au profit d’un organisme à but non lucratif,
prévenir ou de détecter des opérations liées au quel qu’en soit le montant, fait également l’objet
financement du terrorisme. Ils prennent, à cet effet, d’une déclaration auprès de la CENTIF, par l’autorité
les mesures appropriées pour établir l’origine du compétente en la matière, lorsque les fonds sont
patrimoine ou des fonds. susceptibles de se rapporter à une entreprise terro-
riste ou de financement du terrorisme.
Article 14 : Obligations de vigilance particulière Les organismes à but non lucratif doivent, d’une
à l’égard des organismes à but non part, se conformer à l’obligation relative à la tenue
lucratif d’une comptabilité conforme aux normes en
Tout organisme à but non lucratif qui souhaite vigueur et, d’autre part, transmettre à l’autorité de
collecter des fonds, recevoir ou ordonner des trans- contrôle, leurs états financiers annuels de l’année
ferts de fonds doit : précédente, dans les six (06) mois qui suivent la
date de clôture de leur exercice social. Ils déposent
1. s’inscrire sur un registre mis en place, à cet sur un compte bancaire ouvert dans les livres d’un
effet, par l’autorité compétente. La demande établissement bancaire agréé, l’ensemble des
d’inscription initiale sur ce registre comporte sommes d’argent qui leur sont remises à titre de
les nom, prénoms, adresses et numéros de télé- donation ou dans le cadre des transactions qu’ils
phone de toute personne chargée d’assumer la sont amenés à effectuer.
responsabilité du fonctionnement de l’organisme
Sans préjudice des poursuites qui peuvent être
concerné, et notamment des président, vice-pré-
engagées contre eux, l’autorité compétente peut
sident, secrétaire général, membres du Conseil
ordonner la suspension temporaire ou la disso-
d’administration et trésorier, selon le cas ;
lution des organismes à but non lucratif qui, en
2. communiquer à l’autorité chargée de la tenue du connaissance de cause, encouragent, fomentent,
registre, tout changement dans la composition organisent ou commettent l’une des infractions
des personnes responsables préalablement visées aux articles 4 et 5 de la présente Loi.
désignées, visées au paragraphe précédent.
Toute donation faite à un organisme à but non Article 15 : Passeurs de fonds
lucratif d’un montant égal ou supérieur à cinq cent
de capitaux et le financement
mille (500.000) francs CFA doit être consignée et instruments au porteur, d’un montant égal ou
dans le registre visé à l’alinéa premier, paragraphe supérieur à cinq millions (5.000.000) de francs
1 du présent article, comprenant les coordonnées CFA doivent, à l’entrée et à la sortie du territoire
du terrorisme
complètes du donateur, la date, la nature et le national, faire l’objet d’une déclaration écrite aux
montant de la donation. postes de frontières par le transporteur.
VIII - 121
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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Les autorités compétentes de ............... (indiquer est également chargée de recueillir et de traiter les
la dénomination de l’Etat membre qui adopte la renseignements sur le financement du terrorisme.
Loi) procèdent à l’identification du transporteur A ce titre, elle :
d’espèces et instruments au porteur atteignant le
montant visé à l’alinéa premier du présent article –– est chargée, notamment de recevoir, d’ana-
et exigent de lui, si nécessaire, des informations lyser et de traiter les renseignements propres
complémentaires sur l’origine de ces espèces ou à établir l’origine des transactions ou la nature
instruments au porteur. des opérations faisant l’objet de déclarations
de soupçons auxquelles sont astreintes les
Les autorités compétentes peuvent, le cas échéant, personnes assujetties ;
bloquer ou retenir, pour une période n’excédant
–– reçoit également toutes autres informations
pas soixante-douze (72) heures, les espèces ou
utiles, nécessaires à l’accomplissement de sa
instruments au porteur susceptibles d’être liés au
mission, notamment celles communiquées par
financement du terrorisme ou au blanchiment de
les Autorités de contrôle, ainsi que les officiers
capitaux, ou faisant l’objet de fausses déclarations
de police judiciaire ;
ou communications.
–– peut demander la communication, par les
Les personnes qui ont procédé à des fausses personnes assujetties, ainsi que par toute
déclarations ou communications sont passibles personne physique ou morale, d’informations
des sanctions prévues par la présente Loi. détenues par elles et susceptibles de permettre
Les autorités compétentes procèdent à la confis- d’enrichir les déclarations de soupçons ;
cation des espèces ou instruments au porteur liés –– effectue ou fait réaliser des études périodiques
au financement du terrorisme conformément aux sur l’évolution des techniques utilisées aux
dispositions de l’article 41 de la présente Loi. fins de financement du terrorisme au niveau
du territoire national.
Chapitre II : De la détection du financement Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la poli-
du terrorisme tique de l’Etat en matière de lutte contre le finan-
cement du terrorisme. A ce titre, elle propose toutes
Article 16 : Application des dispositions réformes nécessaires au renforcement de l’efficacité
du Titre III de la Loi uniforme de la lutte contre le financement du terrorisme.
relative à la lutte contre La CENTIF élabore des rapports périodiques (au
le blanchiment de capitaux moins une fois par trimestre) et un rapport annuel,
Les obligations mises à la charge des personnes qui analysent l’évolution des activités de lutte
assujetties par les dispositions du Titre III de la Loi contre le blanchiment de capitaux et le finan-
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de cement du terrorisme au plan national et interna-
capitaux, consacrées à la détection du blanchiment tional, et procède à l’évaluation des déclarations
de capitaux, s’appliquent de plein droit en matière recueillies. Ces rapports sont soumis au Ministre
de lutte contre le financement du terrorisme. chargé des Finances.
Il s’agit notamment des dispositions relatives :
Article 18 : Obligation de déclaration
–– aux attributions de la CENTIF ; des opérations suspectes
–– aux déclarations portant sur les opérations Les personnes physiques et morales visées à l’ar-
suspectes ; ticle 3 sont tenues de déclarer à la CENTIF, dans les
conditions prévues par la présente Loi et selon un
de capitaux et le financement
–– à la recherche de preuves.
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Outre la mission qui lui a été assignée dans le sont en leur possession, lorsque ceux-ci pour-
cadre de l’article 17 de la Loi uniforme relative à la raient provenir du financement du terrorisme ;
lutte contre le blanchiment de capitaux, la CENTIF –– les opérations qui portent sur des biens,
VIII - 122
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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lorsque celles-ci pourraient s’inscrire dans un Article 20 : Traitement des déclarations trans-
processus du financement du terrorisme ; mises à la CENTIF et opposition
–– les sommes d’argent et tous autres biens qui sont à l’exécution des opérations
en leur possession, lorsque ceux-ci, suspectés La CENTIF accuse réception de toute déclaration
d’être destinés au financement du terrorisme, de soupçon écrite. Elle traite et analyse immédia-
paraissent provenir de la réalisation d’opérations tement les informations recueillies et procède, le
se rapportant au blanchiment de capitaux. cas échéant, à des demandes de renseignements
Les préposés des personnes susvisées sont tenus complémentaires auprès du déclarant, ainsi que
d’informer immédiatement leurs dirigeants de ces de toute autorité publique et/ou de contrôle.
mêmes opérations, dès qu’ils en ont connaissance. A titre exceptionnel, la CENTIF peut, sur la base
Les personnes physiques et morales précitées ont d’informations graves, concordantes et fiables en
l’obligation de déclarer à la CENTIF les opérations sa possession, faire opposition à l’exécution de
ainsi réalisées, même s’il a été impossible de ladite opération avant l’expiration du délai d’exé-
surseoir à leur exécution ou s’il est apparu, posté- cution mentionné par le déclarant. Cette opposition
rieurement à la réalisation de l’opération, que est notifiée à ce dernier par écrit et fait obstacle à
celle-ci portait sur des sommes d’argent et tous l’exécution de l’opération pendant une durée qui
autres biens, d’origine suspecte. ne peut excéder quarante-huit (48) heures.
Ces déclarations sont confidentielles et ne peuvent A défaut d’opposition ou si, au terme du délai de
être communiquées au propriétaire des sommes quarante-huit (48) heures, aucune décision du
ou à l’auteur des opérations. juge d’instruction n’est parvenue au déclarant,
Toute information de nature à modifier l’appré- celui-ci peut exécuter l’opération.
ciation portée par la personne physique ou morale
lors de la déclaration et tendant à renforcer le Article 21 : Suites données aux déclarations
soupçon ou à l’infirmer, doit être, sans délai, portée de soupçons
à la connaissance de la CENTIF. Lorsque les opérations mettent en évidence des
Aucune déclaration effectuée auprès d’une autorité faits susceptibles de constituer l’infraction de
en application d’un texte autre que la présente Loi, financement du terrorisme, la CENTIF transmet un
ne peut avoir pour effet de dispenser les personnes rapport sur ces faits au Procureur de la République,
visées à l’article 3 de l’exécution de l’obligation de qui saisit immédiatement le juge d’instruction.
déclaration prévue par le présent article. Ce rapport est accompagné de toutes pièces utiles, à
l’exception de la déclaration de soupçons. L’identité
Article 19 : Transmission de la déclaration du préposé à la déclaration ne doit pas figurer dans
à la CENTIF ledit rapport qui fait foi jusqu’à preuve du contraire.
Les déclarations de soupçons sont transmises La CENTIF avisera, en temps opportun, l’assujetti
par les personnes physiques et morales visées à
déclarant des conclusions de ses investigations.
l’article 3 de la présente Loi à la CENTIF par tout
moyen laissant trace écrite. Les déclarations faites
Article 22 : Obligation de coopération
téléphoniquement ou par tout moyen électronique
avec les autorités compétentes
doivent être confirmées par écrit dans un délai
de quarante-huit (48) heures. Ces déclarations Les personnes assujetties à la présente Loi et, le
indiquent notamment, suivant le cas : cas échéant, leurs dirigeants et employés doivent
–– les raisons pour lesquelles l’opération a déjà coopérer pleinement avec les autorités compé-
été exécutée ; tentes responsables de la lutte contre le finan-
de capitaux et le financement
–– le délai dans lequel l’opération suspecte doit gations leur incombant à l’égard des autorités
être exécutée. de surveillance ou de tutelle respectives en la
matière, les personnes assujetties, leurs dirigeants
du terrorisme
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
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de tout fait qui pourrait être l’indice d’un finan- Article 24 : Responsabilité de l’Etat du fait
cement du terrorisme, notamment en raison de des déclarations de soupçons
la personne concernée, de son évolution et de faites de bonne foi
l’origine de ses avoirs, ainsi que de la nature,
de la finalité ou des modalités de l’opération La responsabilité de tout dommage causé aux
en cause ; personnes et découlant directement d’une décla-
ration de soupçon faite de bonne foi, mais qui s’est
b. de fournir à la CENTIF, sur sa demande, toutes néanmoins avérée inexacte, incombe à l’Etat.
les informations nécessaires, conformément
aux procédures prévues par la réglementation Article 25 : Exemption de responsabilité
applicable en la matière. du fait de l’exécution de certaines
opérations
La transmission par les personnes assujetties des
informations visées à l’alinéa premier du présent Lorsqu’une opération suspecte a été exécutée et,
article est effectuée conformément aux procédures sauf collusion frauduleuse avec le ou les auteurs
prévues aux articles 18 à 21 ci-dessus. Les infor- du financement du terrorisme, aucune poursuite
mations fournies aux autorités autres que les auto- pénale du chef de financement du terrorisme
rités judiciaires, en application de l’alinéa premier ne peut être engagée à l’encontre de l’une des
du présent article ne peuvent être utilisées qu’à des personnes visées à l’article 3 ci-dessus, leurs diri-
fins de lutte contre le financement du terrorisme. geants ou préposés, si la déclaration de soupçon
a été faite conformément aux dispositions de la
Les personnes assujetties ainsi que leurs dirigeants
présente Loi.
et employés ne doivent pas révéler à la personne
concernée ou à des personnes tierces que des infor- Il en est de même lorsqu’une personne visée à l’ar-
mations ont été transmises aux autorités en appli- ticle 3 a effectué une opération à la demande des
cation des alinéas premier et 2 ci-dessus ou qu’une autorités judiciaires, des agents de l’Etat chargés
enquête sur le financement du terrorisme est en cours. de la détection et de la répression des infractions
liées au financement du terrorisme, agissant dans
Article 23 : Exemption de responsabilité du fait le cadre d’un mandat judiciaire ou de la CENTIF.
des déclarations de soupçons faites
de bonne foi Article 26 : Mesures d’investigation
Les personnes ou les dirigeants et préposés des Afin d’établir la preuve des infractions liées au
personnes visées à l’article 3 qui, de bonne foi, financement du terrorisme, le juge d’instruction
ont transmis des informations ou effectué toute peut ordonner, conformément à la loi, pour une
déclaration, conformément aux dispositions de durée déterminée, sans que le secret profes-
la présente Loi, sont exempts de toutes sanctions sionnel puisse lui être opposé, diverses actions,
pour violation du secret professionnel. notamment :
Aucune action en responsabilité civile ou pénale –– la mise sous surveillance des comptes bancaires
ne peut être intentée, ni aucune sanction profes- et des comptes assimilés aux comptes bancaires,
sionnelle prononcée contre les personnes ou les lorsque des indices sérieux permettent de
dirigeants et préposés des personnes visées à l’ar- suspecter qu’ils sont utilisés ou susceptibles
ticle 3 de la présente Loi, ayant agi dans les mêmes d’être utilisés pour des opérations en rapport
conditions que celles prévues à l’alinéa précédent,
avec l’infraction de financement du terrorisme ;
même si des décisions de justice rendues sur la
base des déclarations visées dans ce même alinéa –– l’accès à des systèmes, réseaux et serveurs
de capitaux et le financement
VIII - 124
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Il peut également ordonner la saisie des actes et de nature à permettre de les identifier, ainsi que le
documents susmentionnés. gel des sommes d’argent et opérations financières
portant sur lesdits biens.
Article 27 : Levée du secret professionnel Dans le cas où elle s’oppose à l’exécution de mesures
Nonobstant toutes dispositions législatives ou non prévues par la législation nationale, l’autorité
réglementaires contraires, le secret professionnel judiciaire saisie d’une demande relative à l’exécution
ne peut être invoqué par les personnes visées à de mesures conservatoires prononcées à l’étranger,
l’article 3 ci-dessus, pour refuser de fournir les peut substituer à celles-ci les mesures prévues par le
informations aux autorités de contrôle, ainsi qu’à droit interne, dont les effets correspondent le mieux
la CENTIF ou de procéder aux déclarations prévues aux mesures dont l’exécution est sollicitée.
par la présente Loi. Il en est de même en ce qui La mainlevée de ces mesures peut être ordonnée
concerne les informations requises dans le cadre par le juge d’instruction dans les conditions
d’une enquête portant sur des faits de financement prévues par la loi.
du terrorisme, ordonnée par le juge d’instruction
ou effectuée sous son contrôle, par les agents de Article 30 : Gel de fonds et autres ressources
l’Etat chargés de la détection et de la répression financières
des infractions liées au financement du terrorisme.
L’autorité compétente ordonne, par décision admi-
nistrative, le gel de fonds et autres ressources finan-
cières des terroristes, ainsi que de tous ceux qui
TITRE III : DE LA REPRESSION DU FINAN- financent le terrorisme et les organisations terro-
CEMENT DU TERRORISME ristes. Ce gel intervient sans délai et sans notification
préalable aux personnes, entités ou organismes
Chapitre premier : Des sanctions administra- concernés. Une liste de ces personnes, entités ou
tives et disciplinaires organismes peut, le cas échéant, être dressée.
En outre, l’autorité compétente s’assure de l’appli-
Article 28 : Mise en œuvre des sanctions admi- cation des législations relatives au gel des fonds,
nistratives et disciplinaires notamment le Règlement N°14/2002/CM/UEMOA
Lorsque par suite soit d’un grave défaut de vigi- du 19 septembre 2002, relatif au gel des fonds et
lance, soit d’une carence dans l’organisation de autres ressources financières dans le cadre de la
ses procédures internes de contrôle, une personne lutte contre le financement du terrorisme dans les
visée à l’article 3 de la présente Loi, a méconnu Etats membres de l’UEMOA, ainsi que des décisions
les obligations que lui imposent les dispositions du Conseil des Ministres de l’Union relatives à la
des articles 8, 18 et 19, l’Autorité de contrôle liste des personnes, entités ou organismes visés
ayant pouvoir disciplinaire peut agir d’office dans par le gel des fonds et autres ressources finan-
les conditions prévues par les textes législatifs et cières, en particulier, celle établie par le Conseil
réglementaires spécifiques en vigueur. de Sécurité des Nations Unies et ses mises à jour.
Elle en avise en outre la CENTIF, ainsi que le Il est strictement interdit aux personnes visées à
Procureur de la République. l’article 3 de la présente Loi, de mettre directement
ou indirectement, les fonds objet de la procédure
Chapitre II : Des mesures conservatoires de gel des fonds à la disposition des personnes
physiques ou morales, entités ou organismes
Article 29 : Prescription des mesures désignés par les décisions visées aux alinéas 1er et
conservatoires 2 ci-dessus, ou de les utiliser à leur bénéfice.
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Le juge d’instruction peut, conformément à la Il est également strictement interdit aux personnes
loi, prescrire des mesures conservatoires qui visées à l’article 3 de la présente Loi, de fournir ou
ordonnent notamment, aux frais de l’Etat, la saisie de continuer de fournir des services aux personnes
ou la confiscation des fonds et des biens en physiques ou morales, entités ou organismes
du terrorisme
relation avec l’infraction de financement du terro- désignés par les décisions visées aux alinéas 1er et
risme, objet de l’enquête et de tous les éléments 2 ci-dessus, ou de les utiliser à leur bénéfice.
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Toute décision de gel ou de déblocage doit être Article 33 : Sanctions pénales applicables
portée à la connaissance du public notamment par à l’entente, l’association,
sa publication au journal officiel et dans un journal la complicité en vue du financement
d’annonces légales. Il en est de même pour les du terrorisme
procédures à suivre par toute personne physique L’entente ou la participation à une association
ou morale inscrite sur la liste des personnes, en vue de la commission d’un fait constitutif du
entités ou organismes visés, pour obtenir le retrait financement du terrorisme, l’association pour
de cette inscription et, le cas échéant, le déblocage commettre ledit fait, l’aide, l’incitation ou le conseil
des fonds lui appartenant. à une personne physique ou morale, en vue de
l’exécuter ou d’en faciliter l’exécution sont punis
Article 31 : Procédure de contestation des mêmes peines prévues à l’article 32 ci-dessus.
de mesures administratives
de gel des fonds
Article 34 : Circonstances aggravantes
Toute personne physique ou morale dont les fonds
1. Les peines prévues à l’article 32 sont portées
et autres ressources financières ont été gelés en
au double :
application des dispositions de l’article 30 alinéa
premier ci-dessus, qui estime que la décision de –– lorsque l’infraction de financement du
gel résulte d’une erreur, peut former un recours terrorisme est commise de façon habituelle
ou en utilisant les facilités que procure
contre cette décision dans un délai de ................
l’exercice d’une activité professionnelle ;
(à préciser par l’Etat membre qui adopte la Loi) à
compter de la date de sa publication au journal –– lorsque l’auteur de l’infraction est en état
officiel. Le recours est introduit auprès de l’autorité de récidive ; dans ce cas, les condamna-
tions prononcées à l’étranger sont prises
compétente qui a ordonné le gel, en indiquant tous
en compte pour établir la récidive ;
les éléments qui peuvent démontrer l’erreur.
–– lorsque l’infraction de financement du terro-
Toute contestation de décision de gel de fonds
risme est commise en bande organisée.
et autres ressources financières prise en appli-
cation d’une Résolution du Conseil de Sécurité des 2. Lorsque le crime ou le délit dont proviennent
Nations Unies doit se conformer à la procédure les biens ou les sommes d’argent sur lesquels
a porté l’infraction de financement du terro-
adéquate prévue dans le cadre des Résolutions du
risme est puni d’une peine privative de liberté
Conseil de Sécurité.
d’une durée supérieure à celle de l’emprison-
nement encouru en application de l’article
Chapitre III : Des peines applicables 32, le financement du terrorisme est puni
des peines attachées à l’infraction connexe
Article 32 : Sanctions pénales encourues dont son auteur a eu connaissance et, si cette
par les personnes physiques infraction est accompagnée de circonstances
aggravantes, des peines attachées aux seules
Les personnes physiques coupables d’une
circonstances dont il a eu connaissance.
infraction de financement du terrorisme, sont
punies d’une peine d’emprisonnement de dix (10) Article 35 : Incrimination et sanction pénale
ans au moins et d’une amende égale au moins au des infractions liées au financement
quintuple de la valeur des biens ou des fonds sur du terrorisme
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
visées à l’article 3 de la présente Loi, lorsque ces déclaration de soupçons que lui imposent les
derniers auront intentionnellement : dispositions de la présente Loi.
1. fait au propriétaire des sommes ou à l’auteur
des actes visés aux articles 4 et 5 de la Article 36 : Sanctions pénales complémentaires
présente Loi, des révélations sur la déclaration facultatives encourues
qu’ils sont tenus de faire ou sur les suites qui par les personnes physiques
lui ont été réservées ; Les personnes physiques coupables des infractions
2. détruit ou soustrait des pièces ou documents définies aux articles 4, 5 et 35, ci-dessus, peuvent
relatifs aux opérations et transactions visées également encourir les peines complémentaires
aux articles 9 à 15 de la présente Loi ; suivantes :
3. réalisé ou tenté de réaliser sous une fausse 1. l’interdiction définitive du territoire national ou
identité l’une des opérations visées par les pour une durée de trois (03) à sept (07) ans
dispositions des articles 9, 11, 12, 14 et 15 de prononcée contre tout étranger condamné ;
la présente Loi ; 2. l’interdiction de séjour pour une durée de trois
4. informé par tous moyens la ou les personnes (03) à sept (07) ans dans certaines circons-
visées par l’enquête menée pour les faits de criptions administratives ;
financement du terrorisme dont ils auront eu 3. l’interdiction de quitter le territoire national et
connaissance, en raison de leur profession ou le retrait du passeport pour une durée de deux
de leurs fonctions ; (02) à cinq (05) ans ;
5. procédé à de fausses déclarations ou commu- 4. l’interdiction de l’exercice des droits civils et
nications lors de la réalisation de l’une des politiques pour une durée de deux (02) à cinq
opérations visées par les dispositions des (05) ans ;
articles 9 à 15 de la présente Loi ;
5. l’interdiction de conduire des engins à moteurs
6. communiqué des renseignements ou docu- terrestres, marins et aériens et le retrait des
ments à des personnes autres que les auto- permis ou licences pour une durée de cinq
rités judiciaires, les agents de l’Etat chargés de (05) à dix (10) ans ;
la détection et de la répression des infractions
liées au financement du terrorisme, agissant 6. l’interdiction définitive ou pour une durée de
dans le cadre d’un mandat judiciaire, les auto- cinq (05) à dix (10) ans d’exercer la profession
rités de contrôle et la CENTIF ; ou l’activité à l’occasion de laquelle l’infraction
a été commise et interdiction d’exercer une
7. omis de procéder à la déclaration de soupçons, fonction publique ;
prévue à l’article 18, alors que les circons-
tances amenaient à déduire que les fonds 7. l’interdiction d’émettre des chèques autres
pouvaient être liés, associés ou destinés à être que ceux qui permettent le retrait de fonds
utilisés à des fins de financement du terro- par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont
risme tel que défini par les dispositions des certifiés et d’utiliser des cartes de paiement
articles 4 et 5 de la présente Loi. pendant cinq (05) à dix (10) ans ;
Sont punis d’une amende de cent mille (100.000) 8. l’interdiction de détenir ou de porter une arme
francs à un million cinq cent mille (1.500.000) soumise à autorisation pendant cinq (05) à dix
francs CFA, les personnes et dirigeants ou préposés (10) ans ;
des personnes physiques ou morales visés à l’ar- 9. la confiscation de tout ou partie des biens
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article 37 : Exclusion du bénéfice du sursis du second alinéa du présent article, ne sont pas
Aucune sanction pénale prononcée pour infraction applicables aux organismes financiers relevant
de financement du terrorisme ne peut être assortie d’une Autorité de contrôle disposant d’un pouvoir
du sursis. disciplinaire.
L’Autorité de contrôle compétente, saisie par le
Chapitre IV : De la responsabilité pénale Procureur de la République de toute poursuite
des personnes morales engagée contre un organisme financier, peut
prendre les sanctions appropriées, conformément
Article 38 : Sanctions pénales encourues aux textes législatifs et réglementaires spécifiques
par les personnes morales en vigueur.
Les personnes morales autres que l’Etat, pour le
compte ou au bénéfice desquelles une infraction
Chapitre V : Des causes d’exemption et d’atté-
de financement du terrorisme ou l’une des infrac-
nuation des sanctions pénales
tions prévues par la présente Loi a été commise
par l’un de leurs organes ou représentants, sont
punies d’une amende d’un taux égal au quintuple Article 39 : Causes d’exemption de sanctions
de celles encourues par les personnes physiques, pénales
sans préjudice de la condamnation de ces dernières Toute personne coupable, d’une part, de parti-
comme auteurs ou complices des mêmes faits. cipation à une association ou à une entente, en
vue de commettre l’une des infractions prévues
Les personnes morales autres que l’Etat, peuvent, aux articles 4, 5, 35 et 36 de la présente Loi et,
en outre, être condamnées à l’une ou plusieurs des d’autre part, d’aide, d’incitation ou de conseil à
peines suivantes :
une personne physique ou morale en vue de les
1. l’exclusion des marchés publics à titre définitif exécuter ou d’en faciliter l’exécution, est exemptée
ou pour une durée de dix (10) ans au plus ; de sanctions pénales si, ayant révélé l’existence
2. la confiscation du bien qui a servi ou était de cette entente, association, aide ou conseil à
destiné à commettre l’infraction ou du bien qui l’autorité judiciaire, elle permet ainsi, d’une part,
en est le produit ; d’identifier les autres personnes en cause et,
3. le placement sous surveillance judiciaire pour d’autre part, d’éviter la réalisation de l’infraction.
une durée de cinq (5) ans au plus ;
Article 40 : Causes d’atténuation des sanctions
4. l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée
pénales
de dix (10) ans au plus d’exercer directement
ou indirectement une ou plusieurs activités Les peines encourues par toute personne, auteur
professionnelles ou sociales à l’occasion de ou complice de l’une des infractions énumérées
laquelle l’infraction a été commise ; aux articles 4, 5, 35 et 36 ci-dessus qui, avant toute
5. la fermeture définitive ou pour une durée de poursuite, permet ou facilite l’identification des
dix (10) ans au plus des établissements ou de autres coupables ou après l’engagement des pour-
l’un des établissements de l’entreprise ayant suites, permet ou facilite l’arrestation de ceux-ci,
servi à commettre les faits incriminés ; sont réduites de moitié.
6. la dissolution, lorsqu’elles ont été créées pour Lorsque la peine encourue est la réclusion crimi-
de capitaux et le financement
commettre les faits incriminés ; nelle à perpétuité, celle-ci est ramenée à vingt (20)
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Chapitre VI : Des peines complémentaires infractions commises dans un Etat tiers, dès lors
obligatoires qu’une convention internationale leur donne
compétence.
Article 41 : Confiscation obligatoire des fonds
et autres ressources financières liés Chapitre II : Du transfert des poursuites
au financement du terrorisme
Dans tous les cas de condamnation pour infraction Article 43 : Demande de transfert de poursuite
de financement du terrorisme ou de tentative, les Lorsque l’autorité de poursuite d’un autre Etat
tribunaux ordonnent la confiscation au profit du membre de l’UEMOA estime, pour quelque cause
Trésor Public, des fonds et autres ressources finan- que ce soit, que l’exercice des poursuites ou
cières liés à l’infraction, ainsi que de tout bien la continuation des poursuites qu’elle a déjà
mobilier ou immobilier destiné ou ayant servi à la entamées se heurte à des obstacles majeurs et
commission de ladite infraction. qu’une procédure pénale adéquate est possible
L’Etat peut affecter les fonds et autres ressources sur le territoire national, elle peut demander à l’au-
financières ainsi que les biens visés à l’alinéa torité judiciaire compétente d’accomplir les actes
premier ci-dessus à un fonds de lutte contre le nécessaires contre l’auteur présumé.
crime organisé ou à l’indemnisation des victimes Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent
des infractions prévues aux articles 4 et 5 de la également, lorsque la demande émane d’une
présente Loi ou de leurs ayants droit. autorité d’un Etat tiers, et que les règles en vigueur
dans cet Etat autorisent l’autorité de poursuite
La décision ordonnant une confiscation identifie et
nationale à introduire une demande tendant aux
localise les fonds, biens et autres ressources finan-
mêmes fins.
cières concernés.
La demande de transfert de poursuite est accom-
Lorsque les fonds, biens et autres ressources finan-
pagnée des documents, pièces, dossiers, objets et
cières à confisquer ne peuvent être représentés,
informations en possession de l’autorité de pour-
leur confiscation peut être ordonnée en valeur.
suite de l’Etat requérant.
Toute personne qui prétend avoir un droit sur un
bien ou des fonds ayant fait l’objet d’une confis- Article 44 : Transmission de demande
cation peut, pour être rétablie dans ses droits, saisir Les demandes adressées par les autorités compé-
la juridiction qui a rendu la décision de confis- tentes étrangères aux fins d’établir les faits de finan-
cation dans un délai de six (6) mois à compter de cement du terrorisme, d’exécuter ou de prononcer
la notification de la décision. des mesures conservatoires ou une confiscation, ou
aux fins d’extradition sont transmises par voie diplo-
TITRE IV : DE LA COOPERATION matique. En cas d’urgence, elles peuvent faire l’objet
INTERNATIONALE d’une communication par l’intermédiaire de l’Orga-
nisation Internationale de Police Criminelle (OIPC/
Chapitre premier : De la compétence Interpol) ou de communication directe par les auto-
internationale rités étrangères aux autorités judiciaires nationales,
par tout moyen de transmission rapide, laissant une
Article 42 : Infractions commises en dehors trace écrite ou matériellement équivalente.
du territoire national Les demandes et leurs annexes doivent être
Les juridictions nationales sont compétentes pour accompagnées d’une traduction dans la langue
connaître des infractions prévues par la présente officielle de ......... (indiquer la dénomination de
Loi, commises par toute personne physique ou l’Etat membre qui adopte la Loi).
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
visés ;
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
51 à 67 de la présente Loi.
7. un exposé détaillé de toute procédure ou
Les dispositions de l’alinéa précédent sont appli-
demande particulière que l’Etat requérant
cables aux demandes émanant d’un Etat tiers,
souhaite voir suivre ou exécuter ;
lorsque la législation de cet Etat fait obligation à
du terrorisme
celui-ci de donner suite aux demandes de même 8. l’indication du délai dans lequel l’Etat requérant
nature émanant de l’autorité compétente. souhaiterait voir exécuter la demande ;
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Le secret professionnel ne peut être invoqué pour L’autorité compétente procède à la remise des
refuser d’exécuter la demande. actes de procédure et de décisions judiciaires qui
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Le ministère public peut interjeter appel de la lui seront envoyés à cette fin par l’Etat requérant.
décision de refus d’exécution rendue par une juri- Cette remise peut être effectuée par simple trans-
diction dans les ............. (préciser le nombre de mission de l’acte ou de la décision au destinataire.
du terrorisme
jours : dix (10), quinze (15) jours, etc.) jours qui Si l’autorité compétente de l’Etat requérant en fait
suivent cette décision. expressément la demande, la remise est effectuée
VIII - 131
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
dans une des formes prévues par la législation en torité compétente, saisie d’une demande adressée
vigueur pour les significations analogues ou dans directement au parquet compétent, procédera au
une forme spéciale compatible avec cette législation. transfert de l’intéressé.
La preuve de la remise se fait au moyen d’un Néanmoins, il ne sera donné suite à la demande
récépissé daté et signé par le destinataire ou d’une que si l’autorité compétente de l’Etat requérant
déclaration de l’autorité compétente constatant le s’engage à maintenir en détention la personne
fait, la forme et la date de la remise. Le document transférée aussi longtemps que la peine qui lui a été
établi pour constituer la preuve de la remise est infligée par les juridictions nationales compétentes
immédiatement transmis à l’Etat requérant. ne sera pas entièrement purgée et à la renvoyer en
état de détention à l’issue de la procédure ou plus
Si la remise n’a pu se faire, l’autorité compétente
tôt si sa présence cesse d’être nécessaire.
en fait immédiatement connaître le motif à l’Etat
requérant.
Article 58 : Casier judiciaire
La demande de remise d’un document requérant
Lorsque des poursuites sont exercées par une juri-
la comparution d’une personne doit être effectuée
diction d’un Etat membre de l’UEMOA du chef de
au plus tard soixante (60) jours avant la date de
l’une des infractions visées par la présente Loi,
comparution.
le parquet de ladite juridiction peut obtenir direc-
tement des autorités compétentes nationales un
Article 56 : Comparution des témoins
extrait du casier judiciaire et tous renseignements
non détenus
relatifs à la personne poursuivie.
Si, dans une poursuite exercée du chef des infrac-
Les dispositions de l’alinéa précédent sont appli-
tions visées dans la présente Loi, la comparution
cables lorsque les poursuites sont exercées par une
personnelle d’un témoin résidant sur le territoire
juridiction d’un Etat tiers et que cet Etat réserve le
national est jugée nécessaire par les autorités
même traitement aux demandes de même nature
judiciaires d’un Etat étranger, l’autorité compé-
émanant des juridictions nationales compétentes.
tente, saisie d’une demande transmise par la voie
diplomatique, engage le témoin à se rendre à l’in-
Article 59 : Demande de perquisition
vitation qui lui est adressée.
et de saisie
La demande tendant à obtenir la comparution du
Lorsque la demande d’entraide a pour objet l’exé-
témoin comporte, outre les indications prévues
cution de mesures de perquisitions et de saisies
par l’article 51 ci-dessus, les éléments de son
pour recueillir des pièces à conviction, l’autorité
identification.
compétente y donne droit, dans une mesure
Néanmoins, la demande n’est reçue et transmise compatible avec la législation en vigueur et à
qu’à la double condition que le témoin ne sera ni condition que les mesures sollicitées ne portent
poursuivi ni détenu pour des faits ou des condam- pas atteinte aux droits des tiers de bonne foi.
nations antérieurs à sa comparution et qu’il ne sera
pas obligé, sans son consentement, de témoigner Article 60 : Demande de confiscation
dans une procédure ou de prêter son concours à une
Lorsque la demande d’entraide judiciaire a pour
enquête sans rapport avec la demande d’entraide.
objet une décision ordonnant une confiscation, la
Aucune sanction, ni mesure de contrainte ne peuvent juridiction compétente statue sur saisine de l’au-
être appliquées au témoin qui refuse de déférer à torité compétente de l’Etat requérant.
une demande tendant à obtenir sa comparution.
La décision de confiscation doit viser un bien
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
comparution personnelle d’un témoin détenu sur valeur de ce bien. Il ne peut être donné suite à une
le territoire national est jugée nécessaire, l’au- demande tendant à obtenir une décision de confis-
VIII - 132
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
cation si une telle décision a pour effet de porter Nonobstant les dispositions des deux alinéas
atteinte aux droits légalement constitués au profit précédents, l’exécution des décisions émanant de
des tiers sur les biens visés en application de la loi. l’étranger ne peut avoir pour effet de porter atteinte
aux droits légalement constitués sur les biens
Article 61 : Demande de mesures conserva- visés au profit des tiers, en application de la loi.
toires aux fins de préparer une Cette règle ne fait pas obstacle à l’application des
confiscation dispositions des décisions étrangères relatives aux
droits des tiers, sauf si ceux-ci n’ont pas été mis à
Lorsque la demande d’entraide a pour objet de
même de faire valoir leurs droits devant la juridiction
rechercher le produit des infractions visées dans la
présente Loi qui se trouve sur le territoire national, compétente de l’Etat étranger dans des conditions
l’autorité compétente peut effectuer des investi- analogues à celles prévues par la loi en vigueur.
gations dont les résultats seront communiqués à
l’autorité compétente de l’Etat requérant. Article 63 : Sort des biens confisqués
A cet effet, l’autorité compétente prend toutes les L’Etat jouit du pouvoir de disposition sur les biens
dispositions nécessaires pour remonter à la source confisqués sur son territoire à la demande d’auto-
des avoirs, enquêter sur les opérations financières rités étrangères, à moins qu’un accord conclu avec
appropriées et recueillir tous autres renseignements l’Etat requérant n’en décide autrement.
ou témoignages de nature à faciliter le placement
sous main de justice des produits de l’infraction. Article 64 : Demande d’exécution des décisions
rendues à l’étranger
Lorsque les investigations prévues à l’alinéa premier
du présent article aboutissent à des résultats Les condamnations à des peines privatives de
positifs, l’autorité compétente prend, sur demande liberté, à des amendes et confiscations, ainsi qu’à
de l’autorité compétente de l’Etat requérant, toute des déchéances prononcées pour les infractions
mesure propre à prévenir la négociation, la cession visées par la présente Loi, par une décision défi-
ou l’aliénation des produits visés en attendant une nitive émanant d’une juridiction d’un Etat membre
décision définitive de la juridiction compétente de de l’UEMOA, peuvent être exécutées sur le territoire
l’Etat requérant. national, à la demande des autorités compétentes
de cet Etat. Les dispositions de l’alinéa précédent
Toute demande tendant à obtenir les mesures visées
s’appliquent aux condamnations prononcées par
dans le présent article doit énoncer, outre les indi-
les juridictions d’un Etat tiers, lorsque cet Etat
cations prévues à l’article 51 ci-dessus, les raisons
réserve le même traitement aux condamnations
qui portent l’autorité compétente de l’Etat requérant
prononcées par les juridictions nationales.
à croire que les produits ou les instruments des
infractions se trouvent sur son territoire, ainsi que
les renseignements permettant de les localiser. Article 65 : Modalités d’exécution
Les décisions de condamnation prononcées à
Article 62 : Effet de la décision de confiscation l’étranger sont exécutées conformément à la légis-
prononcée à l’étranger lation en vigueur.
Dans la mesure compatible avec la législation en
vigueur, l’autorité compétente donne effet à toute Article 66 : Arrêt de l’exécution
décision de justice définitive de saisie ou de confis- Il est mis fin à l’exécution lorsqu’en raison d’une
cation des produits des infractions visées dans la décision ou d’un acte de procédure émanant de
présente Loi émanant d’une juridiction d’un Etat l’Etat qui a prononcé la sanction, celle-ci perd son
membre de l’UEMOA. caractère exécutoire.
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
pour permettre une décision, l’Etat demande le de l’individu réclamés au moment de son arres-
complément d’informations nécessaires et pourra tation ou découverts ultérieurement sont saisis et
VIII - 134
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
VIII - 135
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine Union : L’Union Economique et Monétaire Ouest
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
(UEMOA). Africaine.
Commission Bancaire : Commission Bancaire de
l’UMOA. Article 2 : Objet du Règlement
du terrorisme
BCEAO ou Banque Centrale : La Banque Centrale Le présent Règlement a pour objet de fixer les règles
des Etats de l’Afrique de l’Ouest. relatives au gel des fonds et autres ressources
VIII - 136
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
financières, dans les Etats membres, par les Ils coopèrent avec la Banque Centrale et la
personnes visées à l’article 3, en application de la Commission Bancaire afin de vérifier, le cas
Résolution n° 1267 (1999) du Conseil de Sécurité échéant, cette information.
des Nations Unies, afin de prévenir l’utilisation des
Toute information fournie ou reçue conformément
circuits bancaires et financiers de l’Union à des
au présent article, ne peut être utilisée à d’autres
fins de financement d’actes de terrorisme.
fins que celles prévues par le présent Règlement.
Article 3 : Champ d’application du Règlement
Article 6 : Levée du secret professionnel
Les dispositions du présent Règlement sont appli-
cables aux banques et établissements financiers, Nonobstant toutes dispositions législatives ou
au sens de la loi portant réglementation bancaire, réglementaires contraires, le secret professionnel
exerçant leur activité sur le territoire des Etats ne peut être invoqué par les banques et établisse-
membres de l’UEMOA, quels que soient leur statut ments financiers, pour refuser de fournir à la Banque
juridique, le lieu de leur siège social ou de leur prin- Centrale et à la Commission Bancaire, les informa-
cipal établissement et la nationalité des proprié- tions visées à l’article 5 du présent Règlement.
taires de leur capital social ou de leurs dirigeants.
Article 7 : Sanctions
Article 4 : Conditions d’application des mesures La violation des dispositions du présent Règlement
de gel des fonds et autres ressources entraîne notamment l’application des sanctions
financières prévues à l’article 52 de la loi portant réglemen-
Tous les fonds et autres ressources financières tation bancaire, en particulier celles relatives au
appartenant à toute personne physique ou morale, non-respect des dispositions des articles 42 et 45
toute entité ou tout organisme désigné par le de ladite loi, et ce, sans préjudice des sanctions
Comité des sanctions, sont gelés. administratives ou disciplinaires prévues par la
A cet effet, le Conseil des Ministres arrête la liste Convention portant création de la Commission
des personnes, entités et organismes dont les Bancaire en date du 24 avril 1990.
fonds doivent être gelés.
Article 8 : Suivi de l’application du Règlement
Pendant toute la durée de la mesure de suspension,
Le présent Règlement s’applique, nonobstant l’exis-
ces fonds ou autres ressources financières ne
tence de droits conférés ou d’obligations imposées
doivent pas être mis, directement ou indirec-
en vertu de tout accord international, tout contrat
tement, à la disposition ni utilisés au bénéfice des
conclu ou toutes autorisations ou permis accordés
personnes, des entités ou des organismes visés à
avant son entrée en vigueur.
l’alinéa premier.
La BCEAO et la Commission Bancaire sont chargées
Les alinéas 1 et 2 ne s’appliquent pas aux fonds et
ressources financières faisant l’objet d’une déro- du suivi de l’application du présent Règlement.
gation accordée par le Comité des sanctions. Ces
Article 9 : Modifications du Règlement
dérogations peuvent être obtenues par l’intermé-
diaire de la Banque Centrale. Le présent Règlement peut être modifié par le
Conseil des Ministres de l’UEMOA, à l’initiative de la
Article 5 : Obligation d’information BCEAO, sur proposition conjointe de la Commission
et de coopération de l’UEMOA et de la BCEAO.
Les banques et établissements financiers visés Entre deux sessions du Conseil des Ministres, le
à l’article 3 ci-dessus, sont tenus, dès qu’ils en Président du Conseil des Ministres est habilité, sur
de capitaux et le financement
concerne les fonds et ressources financières gelés des Nations Unies ou du Comité des sanctions. Les
conformément à l’article 4. mesures conservatoires prises par le Président du
VIII - 137
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Conseil des Ministres sont soumises pour appro- Economique et Monétaire Ouest
bation au prochain Conseil des Ministres. Africaine (UEMOA), adoptée le 20
mars 2003, par le Conseil des Mi-
Article 10 : Entrée en vigueur du Règlement nistres de l’Union ;
Le présent Règlement qui entre en vigueur à Vu la Loi portant réglementation ban-
compter de sa date de signature, sera publié au caire ;
Bulletin Officiel de l’Union.
Vu la Loi portant réglementation des
Fait à Ouagadougou, le 19 septembre 2002 institutions mutualistes ou coopé-
ratives d’épargne et de crédit ;
Pour le Conseil des Ministres,
Considérant le rôle prépondérant des orga-
Le Président nismes financiers dans le fonc-
tionnement efficace du dispositif
Kossi ASSIMAIDOU de lutte contre le blanchiment de
capitaux dans l’Union ;
Considérant que l’utilisation des organismes
8.2 - TEXTES D’APPLICATION financiers pour le blanchiment de
capitaux risque de compromettre
INSTRUCTION N° 01/2007/RB DU leur solidité et leur stabilité ainsi
2 JUILLET 2007 RELATIVE que la fiabilité du système finan-
A LA LUTTE CONTRE cier en général, qui perdrait ainsi
LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX la confiance du public ;
AU SEIN DES ORGANISMES Considérant que la mise en place, par les or-
FINANCIERS ganismes financiers, de procé-
dures de contrôle interne et de
Le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de programmes de formation dans ce
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), domaine sont des mesures com-
plémentaires sans lesquelles les
Vu le Traité du 14 novembre 1973
autres mesures contenues dans la
constituant l’Union Monétaire Ouest
Loi uniforme susvisée pourraient
Africaine (UMOA), notamment en
perdre leur efficacité ;
son article 22 ;
Vu le Traité du 10 janvier 1994 consti- DECIDE
tuant l’Union Economique et Mo-
nétaire Ouest Africaine (UEMOA),
TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
notamment en ses articles 6, 7,
16, 21, 42, 43, 97, 98 et 113 ; Article premier : Objet
Vu les Statuts de la Banque Centrale La présente Instruction a pour objet de préciser les
des Etats de l’Afrique de l’Ouest, no- modalités d’application de la Loi uniforme relative à
tamment en leurs articles 27 et 44 ; la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les
Vu la Directive n° 07/2002/CM/UEMOA Etats membres de l’UEMOA, notamment les dispo-
du 19 septembre 2002 relative à la sitions de l’article 13 de la dite loi, par les orga-
lutte contre le blanchiment de ca- nismes financiers définis à l’article 3 ci-dessous.
de capitaux et le financement
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RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
comme l’infraction constituée par un ou plusieurs ou d’assister leur client dans la préparation ou la réali-
des agissements ci-après, commis intentionnel- sation d’une transaction, de s’assurer de l’identité de
lement, à savoir : leur cocontractant. A cet effet, ils procèdent à l’iden-
–– la conversion, le transfert ou la manipulation tification de leurs clients, conformément aux dispo-
de biens, dont l’auteur sait qu’ils proviennent sitions du chapitre 2 du titre II de la Loi uniforme
d’un crime ou d’un délit ou d’une participation relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux
à ce crime ou délit, dans le but de dissimuler dans les Etats membres de l’UEMOA ainsi qu’à celles
ou de déguiser l’origine illicite desdits biens de l’Annexe à ladite Loi uniforme, relatives aux moda-
ou d’aider toute personne impliquée dans la lités d’identification des clients personnes physiques
commission de ce crime ou délit à échapper par les organismes financiers dans le cas d’opéra-
aux conséquences judiciaires de ses actes ; tions financières à distance.
–– la dissimulation, le déguisement de la nature, L’identification des clients doit reposer, d’une part,
de l’origine, de l’emplacement, de la disposi- sur des règles déontologiques précises et, d’autre
tion, du mouvement ou de la propriété réels part, sur une politique clairement définie de
des biens ou de droits y relatifs dont l’auteur connaissance de la clientèle, afin d’empêcher que
sait qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit, l’organisme financier n’entretienne des relations
tels que définis par les législations nationales avec des personnes dont l’identité est douteuse ou
des Etats membres de l’UEMOA ou d’une parti- dont les transactions sont sans commune mesure
cipation à ce crime ou délit ; avec l’activité.
–– l’acquisition, la détention ou l’utilisation de Pour se prémunir efficacement contre les risques
biens dont l’auteur sait, au moment de la de réputation et de contrepartie, les organismes
réception desdits biens, qu’ils proviennent financiers visés par la présente Instruction, doivent
d’un crime ou d’un délit ou d’une participation définir les types de clients qu’ils ne peuvent
à ce crime ou délit. accepter, au regard notamment des prescriptions
des alinéas ci-dessus, et se garder de nouer toute
Article 3 : Champ d’application relation, avant d’avoir établi de manière satisfai-
La présente Instruction s’applique aux organismes sante leur identité, leur adresse et le type d’opéra-
financiers ci-après : tions autorisées avec lesdits clients.
–– les banques et établissements financiers ; Les procédures de connaissance de la clientèle
–– les services financiers des postes, ainsi que doivent s’appliquer, non seulement aux nouvelles
les Caisses de Dépôts et Consignations ou les relations, mais également aux clients existants,
organismes qui en tiennent lieu ; notamment ceux sur lesquels pèsent des doutes
quant à la fiabilité des informations précédemment
–– les institutions mutualistes et coopératives
collectées.
d’épargne et de crédit, ainsi que les structures
ou organisations non constituées sous forme
Article 5 : Conservation des pièces
mutualiste ou coopérative et ayant pour objet
et documents
la collecte de l’épargne et/ou l’octroi de crédit ;
En vertu des dispositions de l’article 11 de la Loi
–– les agréés de change manuel.
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment
de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA,
TITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES AUX les organismes financiers doivent conserver par
OBLIGATIONS DE VIGILANCE devers eux, pendant dix (10) ans à compter de
DES ORGANISMES FINANCIERS la clôture de leurs comptes ou de la cessation de
leurs relations, les documents relatifs à l’identité
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Les organismes financiers visés à l’article 3 ci-dessus (10) ans à compter de la fin de l’exercice au cours
sont tenus, avant de nouer une relation contractuelle duquel elles ont été réalisées.
VIII - 139
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
VIII - 140
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
et dont le montant est inférieur à cinq millions qui pourraient s’inscrire dans un processus de
(5.000.000) de FCFA. blanchiment de capitaux, notamment :
–– les sommes inscrites dans leurs livres qui
Article 9 : Opérations électroniques
pourraient provenir du trafic de stupéfiants ou
Les organismes financiers qui permettent l’exé- d’activités criminelles organisées ;
cution de transactions par internet ou par tout autre
moyen électronique, doivent disposer d’un système –– les opérations qui portent sur des sommes
adapté de surveillance de ces transactions. Ils sont, lorsque celles-ci pourraient provenir du trafic
en outre, tenus de centraliser et d’analyser les tran- de stupéfiants ou d’activités criminelles
sactions inhabituelles par internet ou par tout autre organisées ;
support électronique. –– toute opération dont l’identité du donneur
d’ordre ou des bénéficiaires reste douteuse,
Article 10 : Vigilance renforcée à l’égard des nonobstant l’exécution des diligences
pays et territoires non coopératifs conformes aux dispositions des articles 7 à 9
ainsi que des personnes visées par de la Loi uniforme ;
des mesures de gel des fonds
–– les opérations effectuées par les organismes
Les organismes financiers visés à l’article 3 financiers pour compte propre ou pour compte
ci-dessus sont tenus d’accorder une attention parti- de tiers avec des personnes physiques ou
culière aux opérations réalisées avec les pays, terri- morales, y compris leurs filiales ou établisse-
toires et/ou juridictions déclarés par le GAFI comme ments, agissant sous forme ou pour le compte
non coopératifs et par les personnes visées par des de fonds fiduciaires ou de tout autre instrument
mesures de gel des avoirs pour leurs liens présumés de gestion d’un patrimoine d’affectation, dont
avec une entité criminelle organisée. A cet égard, la l’identité des constituants ou des bénéficiaires
liste de ces pays/territoires et juridictions ainsi que n’est pas connue.
celle des personnes visées par des mesures de gel
des avoirs doivent être régulièrement mises à jour et Article 12 : Obligation connexe à l’obligation
communiquées au personnel placé au devant de la de déclaration de soupçon
lutte contre le blanchiment de capitaux au sein de
l’organisme financier. En vertu des dispositions de l’article 10 de la Loi
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de
capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA, tout
TITRE III : OBLIGATIONS PARTICULIERES
paiement en espèces ou par titre au porteur d’une
somme d’argent, effectué dans des conditions
Chapitre I : Obligations relatives normales, dont le montant unitaire ou total est égal
à la déclaration de soupçon ou supérieur à cinquante millions (50.000.000) de
FCFA ainsi que toute opération importante portant
Article 11 : Obligation de déclaration sur des sommes dont le montant unitaire ou total
de soupçon
est supérieur à dix millions (10.000.000) de FCFA,
Les organismes financiers visés à l’article 3 et qui, sans entrer dans le champ d’application
ci-dessus doivent procéder à des déclarations de l’article 26 visant l’obligation de déclaration,
d’opérations suspectes, conformément aux dispo- se présente dans des conditions inhabituelles de
sitions du Chapitre 2 du Titre III de la Loi uniforme complexité et ne paraît pas avoir de justification ou
relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux d’objet licite, doit être consignée dans un registre
dans les Etats membres de l’UEMOA. confidentiel et faire l’objet d’un examen particulier
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Aux termes des dispositions de l’article 26 de de la part des organismes financiers. Dans ce cas,
ladite Loi uniforme, ils doivent déclarer auprès de ces derniers se renseignent auprès des clients sur
la Cellule Nationale de Traitement des Informations l’origine et la destination de ces sommes ainsi
que sur l’objet de la transaction et l’identité des
du terrorisme
VIII - 141
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
En matière de formation, les structures opéra- la Commission Bancaire, un rapport sur la mise en
tionnelles directement impliquées dans la lutte œuvre de l’ensemble du dispositif de lutte contre le
VIII - 142
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
blanchiment de capitaux en vigueur dans les Etats de la fin de l’exercice, le rapport de leur cellule
membres de l’UEMOA. Ce rapport doit notamment : anti-blanchiment.
–– décrire l’organisation et les moyens de l’éta-
blissement en matière de prévention et de Chapitre II : Dispositions finales
lutte contre le blanchiment de capitaux ;
–– relater les actions de formation et d’informa- Article 19 : Entrée en vigueur
tion menées au cours de l’année écoulée ; La présente Instruction entre en vigueur à compter
–– inventorier les contrôles effectués pour s’as- de sa date de signature.
surer de la bonne mise en œuvre et du respect Elle sera publiée partout où besoin sera.
des procédures d’identification de la clientèle,
de conservation des données, de détection et Fait à Dakar, le 2 juillet 2007
de déclaration des transactions suspectes ;
–– faire ressortir les résultats des investigations, Le Gouverneur
notamment en ce qui concerne les faiblesses
Damo Justin BARO
relevées dans les procédures et dans leur
respect, ainsi que des statistiques se rappor-
tant à la mise en œuvre du dispositif de décla-
ration de soupçon ; DECISION N° 12/2013/CM/UEMOA
–– signaler, le cas échéant, la nature des infor- DU 26 SEPTEMBRE 2013 PORTANT
mations transmises à des institutions tierces, y MODIFICATION DE LA DECISION
compris celles à l’extérieur du pays d’implan- N°09/2008/CM/UEMOA DU 28
tation ; MARS 2008, RELATIVE A LA LISTE
DES PERSONNES, ENTITES OU
–– dresser une cartographie des activités
suspectes les plus courantes, en indiquant ORGANISMES VISES PAR LE GEL
éventuellement la nature et la forme des muta- DES FONDS ET AUTRES RESSOURCES
tions observées, dans le domaine du blanchi- FINANCIERES DANS LE CADRE
ment de capitaux ; DE LA LUTTE CONTRE
LE FINANCEMENT DU TERRORISME
–– présenter les perspectives et le programme
d’actions pour la période à venir.
DANS LES ETATS MEMBRES
DE L’UNION ECONOMIQUE
Dans le cadre des contrôles prévus à l’article 46 ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE
de la Loi portant réglementation bancaire, les (UEMOA)
banques et établissements financiers doivent
être en mesure de produire tous les renseigne-
ments nécessaires à l’appréciation de la qualité Le Conseil des Ministres de L’Union Economique
de leur dispositif de prévention du blanchiment de et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;
capitaux. A cet égard, les procédures écrites et la
documentation interne doivent être disponibles en Vu le Traité modifié de l’Union Eco-
langue française. nomique et Monétaire Ouest Afri-
caine (UEMOA) ;
Article 18 : Dispositions applicables aux Vu le Traité de l’Union Monétaire
organismes financiers autres Ouest Africaine (UMOA), notam-
que les banques et établissements ment en ses articles 2 et 34 ;
de capitaux et le financement
financiers
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
Vu le Règlement n° 14/2002/CM/
Les organismes financiers autres que les banques UEMOA du 19 septembre 2002
et établissements financiers, visés à l’article 3 de relatif au gel des fonds et autres
du terrorisme
VIII - 143
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
financement du terrorisme dans elle fait partie intégrante, la liste des personnes,
les Etats membres de l’Union entités ou organismes visés par le gel des fonds
Economique et Monétaire Ouest et autres ressources financières telle qu’arrêtée,
Africaine (UEMOA), notamment en le 30 mai 2013, par le Comité des Sanctions du
son article 4 ;
Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Vu la Décision n° 09/2008/CM/
La présente liste annule et remplace la précédente,
UEMOA du 28 mars 2008 portant
modification de la Décision annexée à la Décision n° 09/2008/CM/UEMOA du
n° 09/2007/CM/UEMOA du 06 28 mars 2008.
avril 2007, relative à la liste des
personnes, entités ou organismes Article 3
visés par le gel des fonds et La présente Décision peut être modifiée par le
autres ressources financières
Conseil des Ministres de l’UEMOA, à l’initiative de la
dans le cadre de la lutte contre le
financement du terrorisme dans BCEAO, sur proposition conjointe de la Commission
les Etats membres de l’UEMOA, de l’UEMOA et de la BCEAO.
notamment en son article 3 ; En vertu de l’article 9, alinéa 2, du Règlement
Considérant les résolutions n° 1267 (1999), n°14/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002,
n° 1373 (2001) et n° 1989 entre deux sessions du Conseil des Ministres, le
(2011) du Conseil de Sécurité de Président du Conseil des Ministres est habilité, sur
l’Organisation des Nations Unies ; proposition du Gouverneur de la BCEAO, à modifier
Sur proposition conjointe de la Com- ou compléter la liste des personnes, entités ou orga-
mission de l’UEMOA et de la nismes dont les fonds doivent être gelés, confor-
Banque Centrale des Etats de
mément aux décisions du Conseil de Sécurité des
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ;
Nations Unies ou du Comité des Sanctions.
Après avis du Comité des Experts Statu-
taire en date 13 septembre 2013 ; Les mesures conservatoires, prises par le Président
du Conseil des Ministres, sont soumises pour
approbation au prochain Conseil des Ministres.
DECIDE
Article 4
Article premier
La BCEAO et la Commission Bancaire de l’UMOA
La présente Décision a pour objet de modifier la
Décision n° 09/2008/CM/UEMOA du 28 mars 2008 sont chargées du suivi de l’application de la
relative à la liste des personnes, entités ou orga- présente Décision.
nismes visés par le gel des fonds et autres ressources
financières dans le cadre de la lutte contre le finan- Article 5
cement du terrorisme dans les Etats membres de La présente Décision abroge toute disposition
l’UEMOA, destinée à mettre en œuvre les mesures de
antérieure contraire traitant du même objet. Elle
gel de fonds et autres ressources financières prises
par le Comité des Sanctions du Conseil de Sécurité entre en vigueur à compter de sa date de signature
des Nations Unies, en application notamment des et sera publiée au Bulletin Officiel de l’Union.
résolutions n° 1267 (1999), n°1373 (2001) et
de capitaux et le financement
Le Président,
Règlement n° 14/2002/CM/UEMOA du 19 septembre
2002, est annexée à la présente Décision, dont BOUARE Fily SISSOKO
VIII - 144
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Article premier Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la poli-
tique de l’Etat en matière de lutte contre le blan-
En application des dispositions de l’article 21
chiment de capitaux. A ce titre, elle propose toutes
de la loi uniforme n°…, du…, relative à la lutte
réformes nécessaires au renforcement de l’effi-
contre le blanchiment de capitaux dans les Etats
cacité de la lutte contre le blanchiment de capitaux.
membres de l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA), le présent décret régit
Article 5
l’organisation, les attributions, le fonctionnement
ainsi que les modalités de financement de la Conformément aux dispositions de la loi uniforme
Cellule Nationale de Traitement des Informations n°…, du…, relative à la lutte contre le blanchiment
Financières (CENTIF), instituée à l’article 2. de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA,
le fonctionnement de la CENTIF est assuré par un
Article 2 effectif de six (06) membres, nommés par décret,
Il est créé, sous l’autorité du Ministre chargé des à savoir :
Finances, une Cellule Nationale de Traitement des –– un (01) haut fonctionnaire issu soit de la
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
La CENTIF est un service administratif doté de détaché par le Ministère chargé des Finances.
l’autonomie financière, ainsi que d’un pouvoir de Il assure la présidence de la CENTIF ;
VIII - 145
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
–– un (01) chargé d’enquêtes, Inspecteur des En tout état de cause, ces informations ne pourront
Services des Douanes, détaché par le Ministère être utilisées à d’autres fins que celles prévues
chargé des Finances ; par loi uniforme relative à la lutte contre le blan-
chiment de capitaux.
–– un (01) chargé d’enquêtes, Inspecteur
de Police ayant rang d’Officier de Police Article 11
Judiciaire, détaché par le Ministère chargé de
la Sécurité (ou par le Ministère de tutelle en ce Dans le respect des lois et règlements en vigueur
qui concerne la Guinée-Bissau). sur la protection de la vie privée, la CENTIF a
spécialement en charge de créer et de faire fonc-
tionner une banque de données contenant toutes
Article 6
informations utiles concernant les déclarations de
Les membres de la CENTIF exercent leurs fonctions, soupçons prévues par la loi uniforme n°…, du…,
à titre permanent, pour une durée de trois (03) ans, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux
renouvelable une fois. dans les Etats membres de l’UEMOA.
Ces informations sont mises à jour et organisées
Article 7 de manière à optimiser les recherches permettant
Pendant toute la durée de leur fonction au sein d’étayer les soupçons ou de les lever.
de la CENTIF, les membres fonctionnaires de l’Etat
perçoivent, outre leurs salaires, une indemnité Article 12
mensuelle de fonction, dont le montant est fixé par Conformément aux dispositions de l’article 23 de
arrêté du Ministre chargé des Finances. la loi n°…, du …, relative à la lutte contre le blan-
chiment de capitaux dans les Etats membres de
Article 8 l’UEMOA, la CENTIF est tenue de :
Dans l’exercice de ses attributions, la CENTIF peut –– communiquer, à la demande dûment motivée
recourir à des correspondants au sein des Services d’une CENTIF d’un Etat membre de l’UEMOA
de la Police, de la Gendarmerie, des Douanes ainsi dans le cadre d’une enquête, toutes informa-
que des Services Judiciaires de l’Etat et de tout autre tions et données relatives aux investigations
Service dont le concours est jugé nécessaire dans le entreprises à la suite d’une déclaration de
cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux. soupçons au niveau national ;
Les correspondants identifiés sont désignés ès –– transmettre périodiquement (trimestriellement
qualité par arrêté de leur ministre de tutelle. Ils et annuellement) des rapports détaillés sur
collaborent avec la CENTIF dans le cadre de la ses activités au Siège de la BCEAO, chargé de
de capitaux et le financement
tions recueillies dans l’exercice de leurs fonctions, rapport annuel qui analysent l’évolution des acti-
même après la cessation de celles-ci. vités de lutte contre le blanchiment de capitaux au
VIII - 146
RECUEIL DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES REGISSANT L'ACTIVITE BANCAIRE
ET FINANCIERE DANS L'UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
de capitaux et le financement
Chapitre VIII : Lutte contre le blanchiment
du terrorisme
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IMPRIMERIE BCEAO