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Avec plus de 83 millions d'habitants2, l'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union
européenne. Elle est une grande puissance politique5 et ses dirigeants politiques successifs sont
parmi les personnalités politiques les plus influentes de l'Union européenne6. L'Allemagne est
aussi la première puissance économique d'Europe ainsi que la quatrième puissance économique
mondiale, et elle compte parmi les pays industrialisés les plus développés et les plus performants
dans le monde. Elle figure parmi les premiers mondiaux dans les secteurs de l'aéronautique, de
l'automobile, de l'industrie chimique et de la construction mécanique. L'Allemagne est en 2017 le
troisième exportateur mondial derrière la Chine et les États-Unis et elle est le pays présentant le
plus grand excédent commercial du monde en 20187. Elle a aussi le taux de chômage le plus bas
parmi les 19 États membres de la zone euro, ce taux s'établissant à 3,3 % en décembre 2018,
d'après Eurostat8. L'Allemagne affiche un niveau de vie « très élevé » : elle est 9e au classement
IDH en 20214.
Membre fondateur de l'Union européenne et membre du G7, du G20, de la zone euro, de l'espace
Schengen et de l'OTAN, elle abrite le siège de la Banque centrale européenne, du Tribunal
international du droit de la mer et de l'Office européen des brevets. L'Allemagne est le pays le
plus apprécié du monde, ceci d'après des sondages effectués à la demande de la BBC en mai
20139, du GfK en novembre 201410 et de U.S. News en janvier 201611. Comme destination
d'immigration, elle est une des terres préférées, se classant ainsi deuxième dans le monde12, après
les États-Unis. L'Allemagne est en 2014 le principal pollueur d'Europe, émettant à elle seule près
de 23 % de l'ensemble des émissions de CO2 du continent13.
Étymologie
Article détaillé : Noms de l'Allemagne.
Le mot gotique Thiuda signifiant « peuple », a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk est transformé
en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk devient Diutisca en vieux haut
allemand pour aboutir à Deutsch en allemand moderne ou Tysk dans les langues scandinaves
(d'où Tyskland). En ancien français, le latin Theodiscus donne Thodesche, puis Tudesque.
Le français moderne préfère le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des
Alamans14. Ceci est également valable, par exemple, en portugais (Alemão), en espagnol ou
castillan (Alemán), et pour le catalan (Alemanys). L'italien lui, a conservé l'origine latine dans
son adjectif Tedesco pour dire Allemand15.
Germany en anglais se réfère aux Germains et Saksa en finnois et en estonien se réfère aux
Saxons.
Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie à l'adjectif signifiant « muet ».
En langue chinoise écrite, le nom de l'Allemagne est 德国 / 德國, Déguó. Ici, 德 (Dé) est
l'abréviation de la transcription 德意志 (Déyìzhì) du mot allemand deutsch, et 国 / 國, Guó
signifie pays16.
Histoire
Articles détaillés : Histoire de l'Allemagne et Évolution territoriale de l'Allemagne.
La linguistique et les textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à
l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire
allemand au partage de Verdun de 842. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est de
l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu le Saint-
Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936-973). Cet empire comprend,
outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie du nord et la Bourgogne. Dès sa fondation, ce
nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut asseoir son
autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres domaines
pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-électeurs
conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu
entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir
établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est
tellement occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les
nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-ci
dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement indépendantes
du pouvoir impérial dès cette époque.
À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder.
Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives
de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du Sud du pays à
partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la
surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus
légers les attendent. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu
active au grand commerce européen du XIIe siècle.
Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les
sept « électeurs » de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint-Empire compte plus de
300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.
Les paysans d'Allemagne du sud se révoltèrent contre leurs seigneurs à la fin de l'année 1524.
L'Allemagne avait déjà connu au cours du demi-siècle précédant plusieurs révoltes paysannes
mais celle-ci fut d'une ampleur bien plus considérable. Des armées improvisées de milliers, voire
de dizaines de milliers de combattants, propagèrent le mouvement d'une région à une autre au
cours de leur déplacement dans le Sud et le Centre, pillant des monastères et des châteaux, et
essayant de rallier à elles les villes. Leurs revendications étaient en partie de nature religieuse (le
droit des collectivités locales à nommer leurs propres pasteurs et à décider comment utiliser les
dîmes) et d'autres visaient à améliorer la condition des paysans (l'abolition du servage, celle des
divers droits et redevances payables aux seigneurs, l'abrogation de l'interdiction seigneuriale de
la chasse, de la pêche et du ramassage de bois par les paysans, et la suppression de la justice
arbitraire). Leur programme n'était pas révolutionnaire et reposait sur l'hypothèse que la noblesse
finirait par accepter les revendications des paysans. Dans l'ensemble, les paysans tendaient à
accepter la noblesse, à condition qu'elle consente à se soumettre à leurs associations
communales. L'historien Geoffrey Elton considère que « la paysannerie se comporta en général
avec une remarquable modération »17. Pour Friedrich Engels, exprimant la sensibilité opposée,
« ils ont montré un extraordinaire manque de détermination en ce qui concerne l'attitude à tenir
[...] à l'égard de la noblesse et des gouvernements. La seule détermination dont ils firent preuve
se manifesta au cours de la guerre, après que les paysans eurent fait l'expérience du
comportement de leurs ennemis18. » En avril 1525, des armées de mercenaires levées par les
seigneurs entreprirent de détruire la rébellion. Geoffrey Elton indique que « les classes
gouvernantes furent ébranlées en profondeur et leur réaction fut beaucoup plus sauvage que la
menace qu'elles combattaient [...]. Des milliers de paysans — certaines estimations parlent de
100 000 — furent tués, la plupart à la suite de prétendues batailles qui n'étaient que des déroutes,
les hommes d'armes des princes se divertissant beaucoup dans la poursuite des fugitifs17. »
La Proclamation de l'Empire allemand (Versailles 1871), tableau d'Anton von Werner, 1885.
En 1862, Otto von Bismarck devient le ministre-président du roi de Prusse Guillaume Ier. Il a
compris que l'unité allemande ne se fera pas sans l'éviction de l'Autriche par la guerre. Il fait
passer par la force les réformes modernisant l'armée. En 1866, l'armée prussienne écrase l'armée
autrichienne à Sadowa.
La Prusse annexe les territoires situés entre sa partie orientale et sa partie occidentale, et dirige la
Confédération de l'Allemagne du Nord. Seuls les quatre États du Sud n'y adhèrent pas.
La France, en déclarant la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, permet de fédérer tous les États
allemands autour d'un ennemi commun. La défaite française débouche sur la proclamation de
l'Empire allemand le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, avec
Guillaume Ier de Prusse à sa tête, entraînant également l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort) et du
nord de la Lorraine, dont la région de Metz, place-forte de première importance. L'unité
allemande s'est faite par le haut et par la guerre, comme le souhaitait Bismarck.
L'indemnité de guerre de 1871, forçant la France à emprunter 25 % de son PIB pour verser de
l'or à l'Allemagne, dope la spéculation immobilière à Berlin, précipitant le krach de mai 1873, le
plus profond de l'histoire boursière allemande, puis la Grande Dépression (1873-1896). Les
banques se méfient les unes des autres. Les prêts interbancaires s'assèchent, mais la Deutsche
Bank nouvellement créée résiste à la tempête et d'autres banques la suivent.
La sidérurgie allemande connaît une formidable expansion car elle profite mieux des procédés
Bessemer (1858) et surtout Thomas (1877), grâce à un charbon plus abondant, même s'il est
moins rentable, exploité dans les mines de la Ruhr. Dans les années 1890 des dizaines de milliers
de travailleurs polonais émigrent de Pologne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de
charbon, dont une partie qui se feront embaucher après la Première Guerre mondiale par les
industriels français souhaitant relancer leur économie, grâce à leur savoir-faire20.
L'Allemagne, devenue une des puissances politiques majeures en Europe s'engage dans la
Première Guerre mondiale aux côtés de l'Autriche-Hongrie (1914) et tente d'envahir la France.
Après les premiers assauts, la guerre s'oriente vers une longue et lente guerre de position dans les
tranchées, meurtrière d'un côté comme de l'autre. Elle prend fin en 1918 avec la défaite
allemande, et l'empereur allemand, le Kaiser Guillaume II, doit abdiquer en raison de la
Révolution allemande de novembre 1918. Lors du traité de Versailles, l'Allemagne est
considérée comme responsable de la guerre et condamnée à payer de très lourdes réparations,
d'autant que les Allemands ont fait sauter les cuvelages de 18 des 19 sociétés minières françaises
du nord pendant la guerre et noyé les galeries.
L'Allemagne, chose unique dans l'histoire diplomatique, n'est pas invitée aux discussions
versaillaises. Elle est jugée comme principalement responsable (avec l'Autriche-Hongrie) de la
guerre, mais conserve néanmoins la Rhénanie, au regret de la France qui voulait fixer la frontière
sur le Rhin. L'Alsace et la Lorraine perdues en 1871 reviennent à la France qui n'obtient
cependant pas la Sarre (51 millions de tonnes de charbon, soit deux tiers des besoins français), en
raison des pressions exercées par l'Angleterre. La Sarre est placée sous la tutelle de la Société des
Nations et un référendum sera organisé quinze ans plus tard pour décider son rattachement à la
France ou à l'Allemagne. Le Schleswig du Nord est rattaché au Danemark après consultation de
la population. Les cantons d'Eupen et de Malmedy sont rattachés à la Belgique. La Pologne
obtient un accès à la mer, le fameux « corridor de Dantzig », avec les populations Kachoubes
parlant un dialecte polonais mais favorables aux Allemands[réf. nécessaire]. La ville de Dantzig n'est
rattachée ni à l'Allemagne, ni à la Pologne : c'est une ville libre sous contrôle de la SDN.
Solutions de compromis qui ne plaisent à personne. 80 kilomètres séparent la Prusse-Orientale
du reste de l'Allemagne. La Haute-Silésie, rattachée après plébiscite à l'Allemagne en mars 1921,
est occupée par la Pologne peu après. La SDN arbitre la situation et le partage, dénoncé par les
deux parties, est réalisé arbitrairement.
L'Allemagne perd 88 000 km2 et huit millions d'habitants. Le service militaire est aboli et l'armée
est réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés, ni artillerie
lourde, ni aviation. Sa flotte de guerre se saborde à Scapa Flow le 26 juin 1919. Elle perd ses
colonies, qui sont placées par la SDN sous mandats confiés aux vainqueurs. Comme responsable
de la guerre, elle doit céder du matériel et des produits agricoles. Les réparations de guerre sont
évaluées en 1921 à 132 milliards de marks-or à payer en 30 ans. Tous les brevets allemands sont
perdus, les vainqueurs obtiennent la clause de « nation la plus favorisée » et le Rhin, l'Oder et
l'Elbe sont internationalisés, l'Allemagne perdant tout pouvoir sur leur contrôle. La rive gauche
du Rhin, avec des têtes de pont rive droite, est occupée, puis considérée comme démilitarisée
perpétuellement.
Malgré ces mesures intransigeantes, l'industrie allemande résiste et affiche une croissance plus
forte que celle des Anglais, qui sont les perdants de la forte expansion européenne des années
1920. En 1939, le charbon coûte 25 % plus cher en France qu'en Allemagne[réf. nécessaire].
L'Allemagne domine le début du conflit. Elle conquiert une grande partie de l'Europe, de
l'Afrique du Nord, de l'URSS. Mais pendant l'hiver 1941-1942, l'armée allemande subit de
lourdes pertes sur le front russe. En 1942-1943, la guerre tourne en faveur des pays alliés : le
Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l'URSS écrasent finalement les armées de l'Axe,
envahissant finalement Berlin. La Shoah est l'extermination systématique par l'Allemagne nazie
d'entre cinq et six millions de juifs, soit les deux tiers des juifs d'Europe et environ 40 % des juifs
du monde. Le 30 avril 1945, Hitler se suicide.
Dévastée par la guerre (même si le potentiel industriel du pays est encore énorme car la politique
de la terre brûlée souhaitée par Adolf Hitler n'est pas appliquée de façon conséquente),
l'Allemagne est occupée par les Alliés. Le pays et Berlin sont divisés en quatre secteurs, chacun
contrôlé par l'une des nations victorieuses (États-Unis, Royaume-Uni, Union soviétique et
France). Après plusieurs propositions pour une nouvelle Allemagne (comme le plan
Morgenthau), elle est finalement divisée en deux parties durant toute la Guerre froide : la RFA
(République fédérale d'Allemagne) créée le 23 mai 1949 à l'Ouest avec Bonn pour capitale et
siège administratif, et la RDA (République démocratique allemande) créée le 7 octobre 1949 à
l'Est avec Berlin-Est pour capitale. Les territoires à l'est du fleuve Oder et son affluent Neisse de
Lusace ont été intégrés à la Pologne et à l'URSS.
Le Mur de Berlin, qui sépara Berlin en deux pendant plus de 28 ans.
Le creux démographique provoqué par la guerre est rapidement compensé par l'arrivée d'environ
13 millions d'Allemands expulsés des anciens territoires d'Allemagne-Orientale et des pays
d'Europe de l'Est. Ces millions de réfugiés ont été intégrés dans la société d'après-guerre des
territoires de la RFA et la RDA. Ils venaient principalement des anciennes provinces allemandes
de la Silésie, de la Prusse-Orientale et aussi de l'est de la province de la Poméranie. En outre ils
venaient de Pologne, notamment des anciennes provinces de la Prusse-Occidentale et de la
Posnanie. Ils venaient encore des régions qui autrefois appartenaient à l'Autriche-Hongrie : de la
Tchécoslovaquie - notamment des régions de Bohême, Moravie et Silésie Tchèque (Allemands
des Sudètes) -, ainsi que de Hongrie et de Roumanie (Transylvanie). Par ailleurs ils venaient du
territoire de Klaipėda (Memel), en Lituanie.
Sous l'impulsion du plan Marshall (1948-1952), l'Allemagne de l'Ouest renoue rapidement avec
la croissance économique, au contraire de l'Allemagne de l'Est. L'amitié franco-allemande naît
avec Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, et est considérée encore aujourd'hui comme le
moteur de l'Europe. À la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, prélude à la réunification
de l'Allemagne du 3 octobre 1990, les deux pays de RFA et de RDA ne possèdent pas le même
niveau économique. Cette différence persiste aujourd'hui, les Länder de l'Est (ancienne RDA)
demeurant plus pauvres que ceux de l'Ouest. Le coût de la réunification a entraîné d'importantes
difficultés économiques pour le pays depuis les années 1990. Son unification a cependant permis
d'en faire une nation politiquement incontournable au sein de l'Union européenne et la première
puissance économique du continent.
En 2015, lors de la crise migratoire en Europe, Angela Merkel affirme que l'Allemagne doit être
un pays d'accueil et annonce vouloir accueillir 800 000 migrants22. Mais, rapidement confronté à
une vague d'une ampleur inattendue qui dépasse le million de migrants23 le gouvernement décide
de rétablir sa frontière avec l'Autriche le 13 septembre 2015 afin de freiner le flux des arrivées24.
En 2016, les agressions sexuelles du Nouvel An qui font plus de 1 049 victimes ont un impact
considérable dans la population allemande25. En juillet de la même année, le pays connaît ses
premiers attentats islamistes26,27,28. Ceux-ci, impliquant des demandeurs d'asile, font 15 morts et
plusieurs dizaines de blessés en moins d'un mois29.
Bonn est désigné ville fédérale, et abrite de nombreuses institutions des Nations-Unies dans le
campus de l'ONU.
Géographie
Articles détaillés : Géographie de l'Allemagne et Environnement en Allemagne.
Carte de l'Allemagne.
Depuis le début des années 1960, les régions du Sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des
espaces attractifs. Ce sont des régions aussi bien industrielles (techniques de pointe, complexes
militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.
Depuis la réunification, le Centre et le Nord jouissent d'une position privilégiée. Ils sont devenus
un nouveau centre géographique de l'Allemagne. Les ports de Hambourg et de Brême disposent
de l'Hinterland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Le transit entre ces ports
et les régions diverses d'Allemagne et d'Europe permet au Land de Basse-Saxe d'occuper une
place majeure dans l'espace de l'Allemagne réunifiée.
Les cinq Länder de l'est constituent une périphérie en reconstruction. Le passage d'une économie
socialiste à une économie de marché a entraîné la fermeture de nombreuses usines vétustes et
peu concurrentielles, le développement de friches industrielles, des migrations régionales vers les
Länder de l'ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de
16,4 %30 alors qu'il est de 10,1 % pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible
compétitivité qui persiste depuis plus de quinze ans, malgré les investissements consentis par le
gouvernement fédéral. Cette situation a abouti à un « désamour » entre les Allemands de l'ouest
« Wessis » et les Allemands de l'est « Ossis », les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union,
les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier
phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes. Cependant, les autorités misent sur les
nouveaux élargissements de l'Union européenne à l'Est pour dynamiser l'économie des cinq
Länder de l'est.
Environnement
En 2019, le jour du dépassement (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée
avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de
l'Allemagned est le 3 mai31. L'Allemagne est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus
les capacités de la planète.
L'Allemagne est le 25e pays ayant la plus forte concentration annuelle de particules. Celle-ci
dépasse légèrement le seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)32.
La disparition des insectes est massive en Allemagne : entre 1990 et 2017, l'Allemagne a perdu
75 % de ses insectes volants33. D'autres chiffres, sur une période plus courte, entre 2010 et 2019,
indiquent que jusqu'à 67 % des insectes ont disparu des prairies, et 41 % dans les forêts34.
Territoire
Frontière Schengen.
Après la défaite de 1945, l'Allemagne est occupée par les vainqueurs. À l'est, onze millions
d'Allemands sont chassés ou fuient vers l'ouest. Environ 110 000 km2 de l'Est allemand sont
rattachés à la Pologne ou à l'URSS. Une des conséquences de la Guerre froide est la création en
1949 de la RFA à l'ouest dans les zones d'occupations des occidentaux suivie par celle de la
RDA dans la zone occupée par les soviétiques à l'est. Il y a désormais deux États allemands : la
République fédérale allemande (RFA), une démocratie pluraliste et capitaliste et la République
démocratique allemande (RDA), une démocratie populaire avec un parti unique au pouvoir, le
Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), et une économie calquée sur celle de l'URSS.
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, construit en 1961, tombe. L'année suivante la RDA est
absorbée par la RFA. Les Allemands sont de nouveau réunis dans un seul État, la République
fédérale d'Allemagne, le 3 octobre 1990. L'Allemagne renonce alors officiellement à ses
revendications territoriales sur la Prusse-Orientale35. Ce nouvel État doit surmonter le coût de la
réunification allemande, c'est-à-dire investir pour rattraper le retard économique des Länder de
l'Est par rapport à ceux de l'Ouest. Il s'agit de reconnecter les deux territoires coupés par le rideau
de fer durant la Guerre froide : le gouvernement a notamment mis en œuvre des chantiers
d'infrastructures de transport : le projet « Unité allemande » lancé en 1992, prévoit des travaux
jusqu'en 201036 pour un montant total de plusieurs dizaines de milliards d'euros. L'effort est porté
en particulier sur les autoroutes à numéros pairs, d'orientation est-ouest : par exemple, la
Bundesautobahn 4 qui va de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la frontière polonaise en passant
par la Thuringe. Les canaux sont modernisés ou complétés, comme le Mittellandkanal.
L'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est à l'Union européenne reste encore