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Étymologie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Noms de l'Allemagne.
Le mot gotique Thiuda signifiant « peuple », a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk est transformé
en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk devient Diutisca en vieux haut
allemand pour aboutir à Deutsch en allemand moderne ou Tysk dans les langues scandinaves
(d'où Tyskland). En ancien français, le latin Theodiscus donne Thodesche, puis Tudesque.
Le français moderne préfère le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple
des Alamans14. Ceci est également valable, par exemple, en portugais (Alemão), en espagnol ou
castillan (Alemán), et pour le catalan (Alemanys). L'italien lui, a conservé l'origine latine dans son
adjectif Tedesco pour dire Allemand15.
Germany en anglais se réfère aux Germains et Saksa en finnois et en estonien se réfère
aux Saxons.
Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie à l'adjectif signifiant « muet ».
En langue chinoise écrite, le nom de l'Allemagne est 德国 / 德國, Déguó. Ici, 德 (Dé) est
l'abréviation de la transcription 德意志 (Déyìzhì) du mot allemand deutsch, et 国 / 國, Guó signifie
pays16.
Histoire[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Histoire de l'Allemagne et Évolution territoriale de l'Allemagne.
De 962 à 1806, l'Allemagne est la force centrifuge[pourquoi ?] du Saint-Empire romain germanique.
Après le congrès de Vienne, les États allemands se regrouperont au sein de la Confédération
germanique (de 1815 à 1866) alors en proie aux luttes d'influence entre l'Autriche et la Prusse.
C'est en 1871, à la fin de la guerre franco-prussienne, que les divers États allemands furent
réunis dans un État dominé par la Prusse, donnant ainsi naissance à l'Allemagne unifiée
moderne, dite également Deuxième Reich ou Reich Wilhelminien. La défaite allemande qui suivit
la Première Guerre mondiale provoqua en 1918 l'avènement de la République, puis
en 1933 celui du Troisième Reich, lequel s'effondra en 1945 dans la défaite qu'entraîna
la Seconde Guerre mondiale. D'abord occupée par les forces armées de ses vainqueurs,
l'Allemagne fut séparée en deux parties en 1949, qui formèrent la République fédérale
d'Allemagne (dite « Allemagne de l'Ouest ») et la République démocratique
allemande (dite « Allemagne de l'Est »). La réunification a eu lieu le 3 octobre 1990, onze mois
après la chute du Mur de Berlin, qui marqua la réunification populaire. En 1990, sa capitale
redevient Berlin.
La linguistique et les textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à
l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire
allemand au partage de Verdun de 842. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est
de l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu
le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936-973). Cet empire
comprend, outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie du nord et la Bourgogne. Dès sa
fondation, ce nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut
asseoir son autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres
domaines pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-
électeurs conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu
entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir
établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est tellement
occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les
nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-
ci dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement
indépendantes du pouvoir impérial dès cette époque.
À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder.
Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives
de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du Sud du pays à
partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la
surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus
légers les attendent. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu
active au grand commerce européen du XIIe siècle.
Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les
sept « électeurs » de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint-Empire compte plus
de 300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.
Les paysans d'Allemagne du sud se révoltèrent contre leurs seigneurs à la fin de l'année 1524.
L'Allemagne avait déjà connu au cours du demi-siècle précédant plusieurs révoltes paysannes,
mais celle-ci fut d'une ampleur bien plus considérable. Des armées improvisées de milliers, voire
de dizaines de milliers de combattants, propagèrent le mouvement d'une région à une autre au
cours de leur déplacement dans le Sud et le Centre, pillant des monastères et des châteaux, et
essayant de rallier à elles les villes. Leurs revendications étaient en partie de nature religieuse (le
droit des collectivités locales à nommer leurs propres pasteurs et à décider comment utiliser les
dîmes) et d'autres visaient à améliorer la condition des paysans (l'abolition du servage, celle des
divers droits et redevances payables aux seigneurs, l'abrogation de l'interdiction seigneuriale de
la chasse, de la pêche et du ramassage de bois par les paysans, et la suppression de la justice
arbitraire). Leur programme n'était pas révolutionnaire et reposait sur l'hypothèse que la noblesse
finirait par accepter les revendications des paysans. Dans l'ensemble, les paysans tendaient à
accepter la noblesse, à condition qu'elle consente à se soumettre à leurs associations
communales. L'historien Geoffrey Elton considère que « la paysannerie se comporta en général
avec une remarquable modération »17. Pour Friedrich Engels, exprimant la sensibilité opposée,
« ils ont montré un extraordinaire manque de détermination en ce qui concerne l'attitude à tenir
[...] à l'égard de la noblesse et des gouvernements. La seule détermination dont ils firent preuve
se manifesta au cours de la guerre, après que les paysans eurent fait l'expérience du
comportement de leurs ennemis18. » En avril 1525, des armées de mercenaires levées par les
seigneurs entreprirent de détruire la rébellion. Geoffrey Elton indique que « les classes
gouvernantes furent ébranlées en profondeur et leur réaction fut beaucoup plus sauvage que la
menace qu'elles combattaient [...]. Des milliers de paysans — certaines estimations parlent de
100 000 — furent tués, la plupart à la suite de prétendues batailles qui n'étaient que des
déroutes, les hommes d'armes des princes se divertissant beaucoup dans la poursuite des
fugitifs17. »
Au XVIe siècle, la réforme luthérienne continue à diviser l'Allemagne. En 1546, l'empereur Charles
Quint entre en guerre contre les nombreux princes des villes allemands qui se sont convertis
au luthéranisme. Son échec à réduire le protestantisme dans le Saint-Empire est sanctionné par
la paix d'Augsbourg de 1555, qui permet à chaque prince et ville libre de choisir sa religion, mais
oblige les sujets à avoir la même religion que leur souverain — cujus regio, ejus religio.
L'Allemagne n'en a pas pour autant fini avec les guerres de religion. Les progrès
du calvinisme en Allemagne à la fin du XVIe siècle et la volonté de
l'empereur Ferdinand II d'imposer son autorité et celle de la religion catholique aux États du
Saint-Empire, entraînent la guerre de Trente Ans, qui ravage le pays de 1618 à 1648. Les traités
de Westphalie entérinent l'affaiblissement du pouvoir impérial en favorisant les droits des 350
États allemands. La liberté religieuse des princes est réaffirmée.
Le rapprochement se fait partiellement par la finance. La Frankfurter Wertpapierbörse créée
en 1585 par des marchands pour établir un cours unique des monnaies, devenue une bourse aux
effets de commerce au XVIIe siècle, centralise depuis la fin du XVIIIe siècle la négociation de
la dette publique. La Banque de Bethmann innove en fragmentant et revendant, par appel à
l'épargne publique, les prêts souverains à François Ier19.