Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'Allemagne occupée
Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, le pays est découpé en quatre zones : zone
française, zone américaine, zone britannique, zone russe.
Les trois zones dites « occidentales » sont à l'ouest du pays. La zone russe, à l'Est.
Berlin, la capitale, est enclavée dans la zone russe.
A la conférence de Postdam (août 1945), il est décidé que Berlin serait à son tour partagée en
quatre, à l'image du pays.
La construction du mur
Le relèvement économique rapide de la RFA face à une RDA ruinée et mise au service de la
puissance soviétique amène le développement d'une émigration forte de l'Est vers l'Ouest. En 1953,
des émeutes ouvrières éclatent à Berlin, Leipzig et dans toute l'Allemagne.
Afin d'enrayer la forte émigration qui se poursuit vers la RFA, en passant par Berlin, la RDA décide,
en 1961, de construire un mur séparant la zone soviétique de Berlin des trois autres zones. La RDA
développe également une très forte police politique à l'image du KGB soviétique : la STASI qui
surveille et fiche de nombreux citoyens.
Le mur devient le symbole de l'enfermement des habitants à l'intérieur du système communiste.
Cette privation de liberté qui indigne, « le Mur », est bien symbolisée par le discours du président
américain lors de sa visite à Berlin-Ouest, le 26 juin 1963. John Fitzgerald Kennedy devant le mur
de berlin scande au monde entier : « Ich bin ein berliner ! ». Il s'agit pour le président démocrate de
définir ce qui constitue l'essence même du monde libre et de démontrer l'échec du communisme,
malgré les atours dont celui-ci se pare. C'est donc un discours de combat, six mois après la crise des
fusées de Cuba, bien que globalement, on soit entré dans une phase de « Détente » entre les deux
Grands (1962-1975).
D'après Kennedy, le modèle soviétique est en faillite car les communistes ont besoin « d'ériger un
mur » afin d'empêcher la fuite de leur population. Il présente le système communiste comme
d'essence antidémocratique. Certains éléments peuvent lui donner raison comme l'existence en
URSS d'un seul parti politique autorisé, le Parti communiste d'Union Soviétique (PCUS), soumis
qui plus est, au centralisme démocratique. On peut également songer à la présence en URSS d'un
système concentrationnaire, le Goulag, au sort réservé aux dissidents (assignation à résidence,
hôpitaux psychiatriques), aux déportations de peuples entiers (Tchétchènes, Allemands de la Volga)
qualifiés d'ennemis du peuple soviétique. Malgré la déstalinisation engagée par Nikita
Khrouchtchev à partir de 1956, le système est encore très rigide si l'on songe à l'interdiction pour
Boris Pasternak d'aller en 1957 recevoir son prix Nobel de littérature.
https://www.lumni.fr/article/berlin-au-coeur-de-la-guerre-froide
https://youtu.be/TMnksALllus
https://www.hg-emc.fr/pages/berlin-une-ville-au-coeur-de-la-guerre-froide.html
L’expression « guerre froide » désigne la période, entre 1945 et 1990, pendant laquelle les Etats
Unis et l’URSS s’affrontent de différentes façons (technologiquement, politiquement,
idéologiquement…), sans opposition militaire directe. Pourquoi peut-on dire que l’Allemagne se
trouve au cœur des affrontements de la guerre froide ? En 1945, après sa défaite, l’Allemagne est
divisée en quatre zones d’occupation par les vainqueurs de la Seconde guerre mondiale (Etats-Unis,
Royaume-Uni, France, URSS). Berlin, capitale allemande, située dans la zone appartenant aux
Russes, est elle aussi scindée en quatre zones. Très vite, les tensions entre les anciens alliés (Etats-
Unis, Royaume-Uni, France côté occidental, URSS côté oriental) apparaissent : W. Churchill
constate dès 1946 qu’un « rideau de fer » coupe l’Europe en deux : l’Allemagne et Berlin se
retrouvent au cœur du conflit de la guerre froide. Ainsi, en 1948, pour faire partir les Occidentaux
de Berlin et de ce fait affirmer sa supériorité, l’URSS organise un blocus : toutes les voies de
communications terrestres de Berlin ouest sont coupées. Les Occidentaux ravitaillent Berlin ouest
en organisant un pont aérien qui permet d’acheminer des vivres et des produits de première
nécessité. Finalement, en 1949, l’URSS lève le blocus. Ce blocus montre le fossé séparant les
anciens alliés : en 1949, deux Etats allemands, indépendants l’un de l’autre, adoptant chacun les
modèles économiques et politiques des pays occupants (République Démocratique Allemande,
communiste, dans l’ancienne zone russe et République Fédérale Allemande, capitaliste dans
l’ancienne zone occidentale) sont créés. La ville de Berlin est elle aussi coupée en deux : la partie
ouest appartient à la RFA et la partie est à la RDA. En 1961, les dirigeants de la RDA décident de
construire le « mur de Berlin » (dispositif militaire complexe, avec murs de 3.60 m de haut,
miradors…), pour stopper le départ des Allemands vers Berlin ouest. La ville de Berlin est coupée
en deux et devient un symbole de la guerre froide et de la division du monde en deux camps. Le
mur de Berlin ne tombe qu’en novembre 1989, suite au mouvement débuté en Hongrie (elle quitte
le modèle communiste) et grâce à la politique de réformes et de détente avec les Etats Unis menée
par M. Gorbatchev, à la tête de l’URSS. Berlin redevient alors une seule et même ville, l’Allemagne
est réunifiée en 1990 : la guerre froide se termine… L’Allemagne et Berlin se retrouvent donc entre
1945 et 1990, divisés, au cœur des affrontements de la guerre froide.
http://clg-andre-bauchant-chateau-renault.tice.ac-orleans-tours.fr/php5/spip/IMG/pdf/
corrige_gu_froide.pdf
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961 est érigé en plein Berlin ce qui
deviendra l’un des symboles physiques de la Guerre froide : le mur de
Berlin. Pendant presque trente ans c’est non seulement la capitale
allemande, mais le pays, l’Europe et le monde lui-même que va scinder en
deux le “Berliner Mauer”.
À LIRE AUSSI
Mur de Berlin : 20 définitions à connaître
La Seconde Guerre mondiale et la partition de Berlin
À LIRE AUSSI
Le 9 novembre 1989, qui était au pouvoir en Europe ?
1961 : la construction du Mur de Berlin
Face aux vagues d’émigration de l’Est vers l’Ouest, les autorités communistes
de la RDA décident de réagir. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, la pose de
grillages et de barbelés encerclant Berlin-Ouest marque le début du processus
d’édification du Mur, projet secret du gouvernement est-allemand.
Un mur pour stopper les migrations vers l’Ouest
De 1949 à 1961 entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands vont fuir la RDA pour
aller à l’Ouest, privant l’Allemagne de l’Est d’une main d’œuvre importante. Or
la majeure partie de ces migrants va passer par Berlin, puisqu’au sein de la ville
les contrôles à la frontière sont beaucoup moins efficaces que dans les zones
rurales.
Ainsi, jusqu’en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer
berlinois pour passer d’Est en Ouest, ce que font quotidiennement des Berlinois
pour aller travailler. De plus, Berlin représente à l’époque une porte d’entrée
vers l’Ouest facile d’accès pour les Tchèques ou les Polonais. Même si avant
même la construction du Mur, la police de la RDA surveille attentivement la
frontière afin d’empêcher ceux que le régime nomme “les déserteurs de la
République” de passer à l’Ouest.
La construction du Mur va être une réaction à l’effondrement économique de
la RDA. En effet, comme les autres pays du bloc de l’Est, cette dernière a mis
en place une économie planifiée. Or le plan septennal (1959-1965) est un échec
dès le début, la production industrielle augmentant moins vite que prévu et la
collectivisation des terres agricoles entraînant une baisse de la production et une
pénurie alimentaire.
La principale cause de cet effondrement économique est l’augmentation des
salaires, due à un manque de main-d’œuvre provoqué en grande partie par les
fuites à l’Ouest, ainsi que l’important trafic de devises et de marchandises,
néfaste à l’économie est-allemande, qui passe par Berlin.
La nuit du 12 au 13 août, un mur s’érige en plein Berlin
Berlin Ouest, enclavé dans la République démocratique allemande, et séparé de Berlin Est par le
mur en 1989 - Crédits : Google Earth / capture d’écran
Checkpoint Charlie
La fin des années 1980 est marquée, en URSS et dans plusieurs Etats de
l’Europe de l’Est, par un vent de changement. En 1989, quatre ans après
l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’Union soviétique, la Hongrie
ouvre son Rideau de fer et la Pologne, en nommant à sa tête Tadeusz
Mazowiecki, membre du syndicat Solidarnosc, s’achemine vers la démocratie.
Mais en RDA, le gouvernement d’Erich Honecker s’oppose à toute
libéralisation. Durant l’été 1989, sous le prétexte de partir en vacances en
Hongrie, 25 000 Allemands de l’Est rejoignent alors la RFA en profitant des
frontières ouvertes en Hongrie et en Tchécoslovaquie.
En RDA, l’opposition au régime prend de l’ampleur, notamment à travers de
nombreuses manifestations comme le 2 octobre à Leipzig, où 20 000 personnes
descendent dans la rue. Le Parti communiste tente alors de reprendre la main en
se rénovant, mais les manifestations continuent.
Le 7 octobre, de passage à Berlin-Est pour le quarantième anniversaire de la
création de la RDA, le président de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev
indique aux dirigeants de la RDA que le recours à la répression armée est
exclue.
À LIRE AUSSI
19 août 1989 : le pique-nique paneuropéen, une des premières brèches dans le Rideau de fer
9 novembre : la nuit où le Mur est tombé
https://www.touteleurope.eu/histoire/1961-1989-de-la-construction-a-la-chute-du-mur-de-berlin/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Blocus_de_Berlin