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Mesure du débit d’EU à l’aide d’une abée Parshall 

Un jaugeur Parshall est un ouvrage spécialement conçu pour compter le débit d’eau dans un
canal découvert. L’eau transite d’abord dans un tronçon convergent vers une gorge en pente puis
vers un tronçon divergent en contre pente. Le radier du convergent placé au dessus du radier du
canal amont est horizontal et constitue la crête du déversoir. En écoulement dénoyé, la hauteur
d’eau au dessus de la crête est la profondeur critique et une seule mesure permet de calculer le
débit. Si le niveau d’eau en amont dépasse des limites spécifiques, l’écoulement est noyé ; deux
mesures sont nécessaires pour déterminer le débit.

Un jaugeur Parshall est désigné par sa largeur de gorge. On tiendra lors du choix d’un jaugeur
de la section du canal, de la gamme de débits à mesurer, de la perte de charge dans le jaugeur, des
hauteurs d’eau dans le canal.

En règle générale, la largeur du jaugeur Parshall est comprise entre ⅟4 et ⅓ de la largeur de la


surface de l’eau à l’amont, en débit nominal et à la profondeur normale.
A droite l'on constate une discontinuité de l'écoulement due au passage de la profondeur critique
entraînant un ressaut (écoulement dénoyé) séparant l’écoulement fluvial amont de l’écoulement
torrentiel aval. A gauche la veine est dite ‘’noyée‘’ l’écoulement torrentiel très court et le ressaut
minime.
Un jaugeur Parshall est habituellement dimensionné pour des conditions dénoyées.

L'écoulement à travers un déversoir Parshall peut être soit dénoyé, soit noyé. Pour
déterminer le débit, on prévoit deux échelles limnimétriques, donnant les hauteurs h a et hb.
L'une des caractéristiques importantes du canal Parshall est son aptitude à supporter un
degré relativement élevé de submersion, dans des limites étendues de condition de remous à l'aval
de l'ouvrage, sans réduction du débit indiqué pour l'écoulement dénoyé.

En conditions d'écoulement dénoyé, où la submersion reste en deçà des limites indiquées,


les débits peuvent être directement calculés par la formule :

Q = K*Haµ
Le débit en pi3/s pour les gorges ≥ 1’ est (fonctionnement dénoyé) :

Q = 4*w*ha1,522*(w)ᴧ 0,026
W et ha en pi
1,5’ Q = 1,06 ha1,54

2,0’ Q = 1,43 ha1,55

Limite rapport submersion écoulement dénoyé :

Taille gorge 3’’ 6’’ à 9’’ >1’

St =Hb/Ha 0.5 0.6 0.7

Débit à retrancher en cas de régime noyé :

Lorsque le rapport des charges h b et ha dépasse les limites indiquées pour l'écoulement dénoyé, il

devient nécessaire d'appliquer une correction négative au débit dénoyé, pour déterminer la valeur

du débit en conditions d'écoulement noyés. La détermination du débit est la suivante:

Qnoyé = Qdénoyé – Qc (Qnet = Qfree flow – Qcorrection)

Avec Qnoyé = est le débit pour l'écoulement noyé


Qdénoyé = est le débit de l'écoulement dénoyé

Qc : est la correction négative qui peut être lu directement dans les abaques.

Pour les Parshall de taille supérieure à 1’ :

Qcorrection = Ks*(0.000132 Ha2.123 e9.284*S)


Q en pi3/s, Ha est en pied
Ks : facteur multiplicatif
Rappel : Déversoir noyé et non noyé

A la surface libre, la profondeur est respectivement pour les sections (1) et (2): Y1 et Y2. La côte de la
ligne de courant, y, est donc en ces points: y 1 = Y1 et y2 = Y2 + h

Y1+ q² /2 g Y 1 ² =h+Y 2+ q² /2 g Y2 ² q = Q/B B = seuil déversant

On appelle alors charge spécifique la quantité :

H S=Y + V² /2 g =Y + q² /2 g Y²

La conservation de la charge spécifique le long de la veine impose : H S1=H S2+h

HS = f(Y), montre que HS passe par une valeur minimale YC du tirant d'eau appelée profondeur
critique, et qui est telle que:
dH S /dY =0 → q²/ gY C 3 =1

Pour cette profondeur critique, la vitesse d'écoulement V = q/Y C prend la valeur critique:

V C= g Y C et la charge spécifique critique est: H SC= (3/2) Y C

Si HS1 est fixée (on connaît par exemple le débit et le tirant d'eau en amont), le calcul de Y 2 n'est alors
possible que si H S1−h ≥ H SC et il y a deux racines. Pour Y < YC, dHS/dY < 0, donc V >  gY : le régime est
torrentiel ; pour Y > YC, dHS/dY > 0, donc V < g Y : le régime est fluvial

La traversée de la profondeur critique s'effectuant par une brusque variation de niveau


comme indiqué ci-contre :

On passe de la ligne d'eau torrentielle à la ligne d'eau fluviale.


Si h < h c , par exemple h1, un tel mouvement reste indépendant de l'aval (l'aval ne réagit pas sur
l'amont)

Le nombre de Froude Fr = v/  gR (R rayon hydrau.) caractérise l’influence de la pesanteur sur


l’écoulement

Si Fr  1, la vitesse v est supérieure à gR, énergie de position, donc régime torrentiel,

Si Fr  1, la vitesse v est alors inférieure à  gR, énergie de position, donc régime fluvial

N.B. : la hauteur critique dépend des formes géométriques et non de la pente


Exemple de conception hydraulique d’un mesureur Parshall :

Concevoir un déversoir Parshall à installer dans un canal rectangulaire de hauteur H = 0,85 m et de


largeur 1,08 m en béton transitant un débit Q max = 0,34 m3/s. La pente du canal est de 0,04 %.

Le débit dans un canal rectangulaire est donné par :

Q =70*Rh⅔ *i *S Rh = S/ = b.h/(b+2h)

Si b = 2h → hauteur d’eau du canal = (1/2⅛)*[Q/70i]⅜

i) Ecoulement dénoyé dans le déversoir


Hauteur nominale d’eau dans le canal d n = 0,54 m
Puisque H = 0,85 m ça nous laisse un franc-bord de 0, 3 m
Déversoir choisi : w ≈ 0,30 m (1’)
Ha =[Qmax/0,6909]1/1,522 = 0,63 m
Rapport maximum d’immersion = 0,7 → Hb = 0,7*Ha = 0,44 m
Δf = dn – Hb = 0,1 m
Hauteur en tête de la crête Hm = 1,1*Ha = 0,69 m → du = Δf + Hm = 0,79 m
Δh = du – dn = 0,25 m < f = 0,31m → w est O.K
ii) Ecoulement noyé dans le déversoir
Supposons la hauteur du canal est seulement H = 0,70 m → franc-bord f = 0,15 m
Δh = 0,25 > f = 0,15 : l’eau va déborder par l’amont du canal
Prenons Δf = 0 pour gagner 0,15 m dans la hauteur : dans ce cas le radier du canal
coïncide avec la crête du déversoir.
Hb = dn = 0,54 m = 1,8’
Prenons du = dn + f = 0,69 m → Ha = (du – Δf)/1,1 = 0,63 m = 2,1’
Hb/Ha = 0,86 : puisqu’on dépasse la limite autorisée on doit revoir la formule du débit
1,522
Q dénoyé = 4*ha = 12 pi3/s
Q c = 0.000132 Ha2.123 e9.284*S ≈ 2 pi3/s → Qnet ≈ 10 pi3/s
On peut utiliser aussi les abaques : ça donne un résultat presque identique.
Le débit transitant par le déversoir Q net étant inférieur au débit Qmax dans le canal, l’eau
va déborder à l’amont.
Portons w à 0,45 m = 1,5’ → Q = 1,06*Ha1,54 = 0,52 m3/s = 18,4 pi3/s
Qc = 1,4*(0.000132 Ha2.123 e9.284*S) = 2,8 pi3/s → Qnet = 18,4 – 2,8 = 15,6 > Qmax
Ça marche.

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