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UE : Ingénierie maritime

portuaire et fluviale

Hydraulique fluviale

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Terminologie

COUPE
TRANSVERSALE

COUPE
LONGITUDINALE

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Géométrie d'un canal
● Canal de section trapézoïdale :
– la largeur au plafond l
– la pente des talus m
– la profondeur du canal h
– l'inclinaison du fond du canal i

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Variations de charge dans la section
● Débit Q (h) = vitesse U * section mouillée A(h)
● Charge hydraulique H = z + pw/γw + u²/(2.g) Terme de vitesse

z étant l'altitude Terme de pression


● Charge spécifique H* = H - z
fraction de la charge qui ne dépend que de la profondeur h et
de la vitesse moyenne de l’eau u

H*

Hmin

ht hc hf 4/43
Calcul charge
P=pression de l'eau

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Perte de charge
● Si l'écoulement se faisait sans perte de charge
(pas de perte d'énergie sur les parois ou les
filets d’eau voisins) dans un canal de pente i,
on aurait :
H*=H0+i.x avec H0 la charge à x=0
alors H* augmente indéfiniment

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Evolution profondeur d'eau
● Avec une profondeur initiale de l'écoulement h 0 :
– Si h0 < hc , alors h → 0 vers l’aval, parce que le débit « 
chasse  » le peu d’eau qu’il a devant lui, et de plus en
plus vite.
– Si h0 > hc , alors h augmente jusqu’au débordement,
parce qu’il y a dans une section un mur d’eau qui freine,
par son inertie, l’évacuation vers l’aval.
– La profondeur hc correspond à l’écoulement d’énergie
cinétique minimum, c'est une caractéristique du canal
appelée «  hauteur critique  ».

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Frottement sur les parois
● Cisaillement de paroi τ : caractérise l’interaction entre
la parois du canal (de surface Χ) et l’eau.
– dépend donc a priori de la nature du matériau ou des
sédiments qui tapissent les parois, de l’obliquité des
parois, et aussi de la vitesse moyenne u du courant.
– ne dépend pas de l’étendue des parois, ni de la hauteur
d’eau h.

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Dynamique des écoulements
● En entrée : ue et As
● En sorite : us et Ae
● On a alors le débit : Q = As.us - Ae.ue

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Géométrie du canal
● la section mouillée A 
● le périmètre mouillé X
● le rayon hydraulique R = A/X.

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Application calcul rayon hydraulique
Déterminer le rayon hydraulique de la section trapézoïdale de
hauteur h, de largeur au plafond l, dont la pente des talus est
m.
En déduire le rayon hydraulique pour une section
rectangulaire de même largeur au plafond (m=0), et pour une
section triangulaire de même pente de talus m (l=0).
Application  numérique : l = 28 m, h = 3,50 m et m = 3.

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Application calcul rayon hydraulique
● Section mouillée A = l.h + m.h²
● Périmètre mouillé X= l + 2.h.√(1+m²)
● Si m et l non nuls : Rayon hydraulique
R = (l.h+m.h²)/[l+2.h.√(1+m²)] = 2,7 m
● Si m=0 : R = (l.h) / (l+2.h) = 2,8 m
● Si l = 0 : R = m.h / [2.√(1+m²)] = 1,7 m

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Application calcul rayon hydraulique
● Pour une section mouillée A donnée, quelle est
géométrie trapézoïdale qui permet de
maximiser le rayon hydraulique R et donc le
débit Q ?

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Vitesse moyenne d'un écoulement
● La vitesse n'est pas uniforme dans une
section :
– La vitesse est proche de 0 près de berges et du
fond
– La vitesse augmente très vite lorsque l'on s'éloigne
des parois
– La vitesse n'est pas maximale sur la surface
(viscosité de l'air et ondes de surface qui freinent
l'eau)
– La vitesse est maximale quelques dizaines de
centimètre sous la surface (filon de l'écoulement)
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Vitesse moyenne d'un écoulement

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Vitesse d'un écoulement
● On note :
– La vitesse moyenne u,
– la profondeur h du canal
– La profondeur y
● On a alors (Bazin - 1902):
– la vitesse maximale umax=u.√(R.i)
– La vitesse en fonction de la profondeur
u(y) ~ umax-20.(y/h)².√(R.i)

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Application calcul de la vitesse
● On prend le cas précédent (R=2,69 m) et on
suppose que l'on a une vitesse moyenne de
l'ordre de 0,5 m/s et une pente i de 2,5.10-4
m/ml.
● On obtient umax=0,53 m/s et la courbe suivante :

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Écoulement laminaire/turbulent
● Un écoulement laminaire est un écoulement
pour lequel les ligne de courant sont parallèles.
● Par opposition un écoulement turbulent est
défini par la perturbation des écoulements qui
se contrarient les uns les autres
● On définit le nombre de Reynolds
Re = 4.R.u/ν
avec ν la viscosité cinématique laminaire
(pour l'eau vaut 1,007.10-6 m²/s)
● Re < 2 000 → écoulement laminaire turbulent
● Re > 10 000 → écoulement turbulent
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Application calcul Re
● On prend le cas précédent avec R=2,69m et
u=0,5 m/s

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Régime uniforme
● La hauteur d’eau est la même le long du canal
● La pente et la section du canal sont uniformes
→ cela implique que la pente de la surface libre est égale
à la pente du fond du canal
● On a un cisaillement du type : τ = R.γw.i
● La vitesse moyenne u dépend de la géométrie du canal
u = C.√(R.i) (loi de Chezy)
u = R/n.√(Ri) (loi de Manning)
avec C et n des constantes qui dépendent de la nature des parois
● Le cisaillement τ dépend donc de la vitesse du courant u :
τ = γw.u²/C²
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Régime uniforme
● Bazin : C = 87 / (1+γ/√R) avec γ variant de 0,06 à 1,75
Nature des parois 
Parois lisses (rugosités parallèles au courant). 0,06
Parois en ciment avec des discontinuités de joint régulières  ; murs en pierre de 0,16
taille.

Canaux à parois en ciment avec formations végétales  ; berges en perré de 0,46


pierres sèches.

Canaux en terre, sans végétation importante sur les berges 0,85


Canaux en terre, rivière avec végétation peu abondante et fond vaseux 1,30
Rivière avec végétation sur le fond et les berges. 1,75

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Régime uniforme
● Manning : C = R1/6/n avec n facteur de rugosité du canal

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Régime uniforme
● Kutter - Ganguillet:
C=(23+0,00155/i+1/n)/(1+n/√R.(23+0,00155/i))
→ C~102 à 103 pour i faible
● Powell : C=-23,2.log(1,811.C/Re+ε/R)
● Etc...

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Section optimale
● La section la plus efficace est définie par sa
capacité (débit) maximale pour une pente i, une
section A et un coefficient de rugosité τ donnés.
● La vitesse (et donc le débit) est maximale pour
un périmètre mouillé X minimal (moins de
frottement).

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Section optimale
L
Cylindrique : h=L/2
A=Πh²/2 et X=Πh
L/2 → Rmax= h/2
Triangulaire : m=1 et
h=L/2 avec l=0
L A = 0 + 1.h² = h²
R = 0 + 2.h.√(1+1²)
L/2 → Rmax = h/(2√2)

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Démonstration section triangulaire
optimale
l=0 et dX=0 (minimal)
● X = 2.h.√(1+m²) soit dX = 2.√(1+m²).dh = 0
→ m=1 et X = 2√2.h
● A= m.h² = h²
● Rmax = A/X = h²/(2√2.h) = h/(2√2)

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Section optimale
● Rectangulaire : h=L/2
A = 2.h.h et X = 2.h + 2.h
L/2
→ Rmax= h/2
● Trapézoïdale : (½ hexagone régulier) L

m=tan(60°)=√3 et l = 2.h[√(1+m²)-m)]
L
A = 2(√(1+m²)-m).h² = 2(2-√3).h²
et X = 4.h.(√(1+m²)-m)=4(2-√3).h
h
→ Rmax = h/2

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Démonstration section trapézoidale
optimale
dA=0 (section mouillée constante) et dX=0
(périmètre mouillé minimal)
● dA = dl.h + l.dh + m.2.h.dh = 0
→ dl = -(l+2m.h)/h.dh
● dX = dl + 2.√(1+m²).dh = 0
→ -(l+2m.h)/h +2.√(1+m²) = 0
Soit l = 2.h[√(1+m²)-m)]
A = 2(√(1+m²)-m).h² et X = 4.h.(√(1+m²)-m)
Soit Rmax = h/2 (valable pour tout m)
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Application régime uniforme
● Section trapézoidale optimale avec un
coefficient de paroi de Manning n=0,025 pour
obtenir un débit Q de 12,7 m3/s tout en
respectant une vitesse u inférieure à 0,91 m/s
et une pente des talus à 2H/1V.
● Quelle est la largeur l, la profondeur h et la
pente du canal i ?

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Application régime uniforme
● Q = A.u → A = 12,7/0,91 = 13,96 m²
● m=2 donc A = h.(l+2.h)=h.l+2.h²
et X =l+2.h.√(1+2²)
● R = h/2 (section optimale)
et R = h.(l+2.h) / (l+2.h.√5)
→ 2.l+4.h=l+2.h√5 soit l=(2√5-4).h
● h.l+2.h²=13,96 → h=√[13,96/2(√5-1)]
● AN : h = 2,376 m et l = 1,122 m
● u = (1/n).R.√(R.i) → i=(u.n)²/R3 = 3,4.10-4 m/ml
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Régimes d'écoulement

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Théorème de Bernoulli
● Dans le flux d'un fluide, une accélération se
produit simultanément avec la diminution de la
pression (1738)
● Bilan d’énergie volumique sur une ligne de
courant :
– Energie cinétique ec = ½.ρ.u²
– Energie potentielle de gravité ez=ρ.g.z
– Energie due au travail des forces de pression e p= p
→ on a donc la charge hydraulique
H = ½.ρ.u²+ρ.g.z+p = cst sur une ldc
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Théorème de Bernoulli
● Dans le flux d'un fluide, une accélération se
produit simultanément avec la diminution de la
pression (1738)
● Bilan d’énergie volumique sur une ligne de
courant :
– Energie cinétique ec = ½.ρ.u²
– Energie potentielle de gravité ez=ρ.g.z
– Energie due au travail des forces de pression e p= p
→ on a donc la charge hydraulique
H = ½.ρ.u²+ρ.g.z+p = cst sur une ldc
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Vannes de fond
● Approche simplifiée : Conservation de la charge sur
la ligne de courant au fond du canal entre 1 et 2 (Bernoulli)
→ H = h1 + Q²/(2.b².h1²) = h2 + Q²/(2.b².h2²)
avec u=Q/A , b étant la longueur de la vanne et
h2=a ouverture de la vanne

Q=a.b.√(2.g.h1/(1+a/h1))
b

1 2

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Vannes de fond
● En réalité : Les filets d'eau n'ont pas une
vitesse parallèle en passant dans l'orifice de
sortie :

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Vannes de fond
● Section (1) : surface libre, vitesse et pression de l'eau
négligeables
● Section (2) : entrée de la vanne A = a.b , z=-h 1
Bernoulli entre (2) et (3) : pe-ρ.g.h1+ue²/(2.g)=0
ue<< us alors pe=ρ.g.h1
● Section (3) : jet à l'aval de la vanne A' inconnue
Bernoulli entre (1) et (3) : -ρ.g.h1+us²/(2.g)=0
us=√(2.g.h1)
→ pe=ρ.us²/2
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Vannes de fond
● Conservation de la quantité de mouvement (débit
massique) à travers un tube de courant (application du
théorème d'Euler aux fluides parfaits) : qm.us = pe.A
On note A' la section du jet de sortie de la vanne alors
ρ.A'.us² = ρ.us² /2.A
→ A' = 0,5.A ce qui signifie qu'une contraction de
section se produit lors de l'écoulement par l'ajutage
● Si on n'avait pas fait l'hypothèse ue~0 mais ue=α.us
alors on obtient A' = (1+ α)/2.A
On mesure en pratique A' ~ 0,62 A soit α=0,24

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Déversoirs – seuil épais
● Largueur du seuil b et hauteur de lame d'eau H
● Seuil épais si b > 2.H
Bernoulli surface libre
entre (1) et (2) :
H = h + u²/(2.g)
u=√(2.g.(H-h))

Débit Q = l.h.u
→ Q = l.h.√(2.g.(H-h))
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Déversoirs – seuil épais
● L'épaisseur de lame sur le seuil n'influence pas
la surcote à l'amont dH/dh=0
● Q(h,H) constant donc dQ/dh=0
● Or dQ/dh=l.√(2.g).[√(H-h) – h/√(H-h)]
→ h = 2/3.H
● Ainsi Q = 2/3.H.√(2.g.(H-2/3.H))
→ Q=1,705.l.H1,5

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Déversoirs – seuil mince
● Largueur du seuil b et hauteur de lame d'eau H
● Seuil mince si b < 3/2.H
● Alors décollement et contraction de la veine
déversante au passage du seuil

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Déversoirs – seuil mince
● Mesure expérimentale du décollement de la
lame déversante : ε = 0,13.H (Bazin)
● Bernoulli au niveau de la surface libre entre 1 et
2 : H+0 = ε+u²(R)/(2.g) → u(R)=√(2.g/(H-ε))
● Euler pour R+h > r > R : u(r).r = u(R).R
1 2

u(R+h)/u(R) =
R/(R+h) = k
coefficient de
contraction

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Déversoir – seuil mince
● On considère H = constante au niveau de la
section 2 (entre r = R et r = R+h) et pression
nulle p=0 :
H0 = u²(R)/(2.g)+(H-ε) = u²(R+h)/(2.g)+(H+h-ε)
→ k = √(H-h-ε)/√(H-ε)
● R = k.h/(1-k) = k.(k+1).(H-ε)
● u(r).r=u(R).R → u(r) = R.√(2.g.(H-ε))/r
● Q=l.∫u(r).dr entre R et R+h
→ Q=l.√(2.g.(H-ε)).R.ln((R+h)/R)
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Déversoir – seuil mince
● Q=l.√(2.g.(H-ε)).k.(k+1).(H-ε).ln(1/k)
● dQ/dk=0 → -ln(k)=(1+k)/(1+2.k) → k=0,468
● h=(1-k²).(H-ε)=0,78.(H-ε)
● Q = l.√(2.g.(H-ε)).k.(k+1).(H-ε).ln(1/k)
Q = l.2,31.(H-ε)1,5
→ Avec ε=0,13.H :
h = 0,68.H et Q = 1,875.l.H1,5
(ce qui est relativement proche du résultat
obtenu pour le seuil épais)
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