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07/11/2022 10:11 Maroc — Wikipédia

Maroc
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Le Maroc (en arabe : ‫المغرب‬, al-Maġrib ; en amazighe : ⵍⵎⵖⵔⵉⴱ , L-Meġrib), ou depuis 1956, en
forme longue le royaume du Maroc, autrefois appelé Empire chérifien, est un État unitaire Royaume du Maroc
régionalisé situé en Afrique du Nord. Son régime politique est une monarchie constitutionnelle
semi-parlementaire unitaire et régionalisée. Sa capitale administrative et politique est Rabat et sa (ar) ‫المملكة المغربية‬
plus grande ville, ainsi que sa capitale économique, est Casablanca.
1
(ber) ⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜ ⵏ ⵍⵎⵖⵔⵉⴱ
Géographiquement, il est notamment caractérisé par des zones montagneuses ou désertiques et est
l'un des seuls pays — avec l'Espagne et la France — à comporter des rives sur la mer Méditerranée
d'un côté et l'océan Atlantique de l'autre. Sa population est de près de 34 millions d'habitants
22
(recensement de 2014) et sa superficie de 446 550 km2 (47,51 hab./km2), ou de 710 850 km2 en
23, 24

incluant le Sahara occidental —  ex-«  Sahara espagnol  », considéré comme un territoire non
2
autonome par l'Organisation des Nations unies  — dont il administre de facto environ 80 % et qu'il
revendique dans sa totalité, tout comme le Front Polisario. Sa culture est berbéro-arabe depuis Drapeau du Maroc
Armoiries du Maroc
plusieurs siècles, et s'est étendue principalement au Maghreb et dans le Sud de l'Espagne.

Avec une présence d'hominidés datant d'environ 700 000 ans et habité dès la préhistoire par des Devise en arabe  : ،‫ الوطن‬،‫هللا‬
populations berbères, l'État marocain, en tant qu'entité distincte, est fondé en 789 par Idris Ier. ‫«( الملك‬ Dieu, la Patrie, le
Roi »)

Par ailleurs, il fait partie de l'Organisation des Nations unies, de la Ligue arabe, de l'Union
25
africaine , de l'Union du Maghreb arabe, de l'Organisation de la coopération islamique, de en amazighe : ⴰⴽⵓⵛ, ⴰⵎⵓⵔ,
l'Organisation internationale de la francophonie, du Groupe des 77, de l'Union pour la ⴰⴳⵍⵍⵉⴷ (« Dieu, la Patrie, le
Méditerranée et candidat à l’adhésion à la CEDEAO. Roi »)

La constitution royale marocaine définit l'Islam, l'arabité, et l'amazighité comme «  composantes Hymne en amazighe : ⵉⵣⵍⵉ ⴰⵏⴰⵎⵓⵔ

fondamentales » de l'identité du peuple marocain. L'Islam y est défini comme religion d'État, État en arabe : ‫النشيد الوطني‬
qui garantit à tous le libre exercice des cultes. (« Hymne national »)

1:08
Toponymie
Le nom arabe al-Maghrib (en arabe  : ‫ )المغرب‬signifie «  le Fête nationale 30 juillet
couchant ». Pour les références historiques, les historiens et les · Événement Intronisation du Roi Mohammed
géographes arabes médiévaux ont désigné par Maghrib une aire VI (1999)
commémoré
géographique plus large, et ont évoqué le Maroc sous le terme
al-Maghrib al-Aqsa (en arabe  : ‫المغرب األقصى‬, qui signifie
«  l'Occident le plus lointain  ») pour le distinguer de régions
historiques voisines appelées al-Maghrib al-Awsat (en arabe  :
‫المغرب األوسط‬, ce qui signifie «  le Moyen-Ouest  ») et al-Maghrib
Caravane saharienne au sud du al-Adna (en arabe : ‫المغرب األدنى‬, qui signifie « l'Occident le plus
Maroc. proche »).
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Le mot français « Maroc » est dérivé du nom de Marrakech .
Ce dernier est probablement issu du berbère *Amur n Yakuš, où amur a pour significations « part,
27 28
lot, promesse, protection » et Yakuš (et ses variantes Yuš et Akuš) signifie « Dieu » .

Les prononciations portugaise et espagnole, Marrocos et Marruecos dérivent également de


Marrakech, ainsi que les appellations du pays dans plusieurs autres langues indo-européennes La zone en vert clair désigne le Sahara occidental
(Marocko en suédois, Morocco en anglais et Marokko en allemand, norvégien et néerlandais). Les (ex-« Sahara espagnol »), considéré comme un territoire
2
Persans emploient directement le nom « Marrakech » pour désigner le Maroc (en persan : ‫)مراکش‬. non autonome par l'ONU et majoritairement
administré de facto par le Maroc, qui le revendique dans
Les Turcs l’appellent Fas, qui vient du nom de l’ancienne capitale du Maroc sous les dynasties son intégralité, tout comme le Front Polisario.
mérinide, wattasside et alaouite (avant 1912), Fès. Dans l’Antiquité, les Grecs appelaient les
habitants de la région les Maurusiens. À partir de cette appellation, la région composée du Maroc et
de l'Algérie occidentale fut connue sous le nom de Maurétanie (à ne pas confondre avec la
Mauritanie). La région fut par la suite divisée en deux provinces par les Romains  : la Maurétanie
tingitane, avec Volubilis pour capitale (ancienne cité berbère d'Oulil), et la Maurétanie césarienne,
avec Cesarea (Tipaza) pour capitale (centre et ouest de l'Algérie). Le Maroc était le pays où les Grecs
anciens situaient le mythique jardin des Hespérides.

Le Maroc était connu sous le nom de « royaume de Marrakech » sous les trois dynasties qui avaient
cette ville comme capitale. Puis, sous le nom de «  royaume de Fès  », sous les dynasties qui
résidaient à Fès. Au xixe siècle, les cartographes européens mentionnaient toujours un « royaume
de Maroc  », en indiquant l'ancienne capitale «  Maroc  » (pour Marrakech). Sous la dynastie des
Alaouites, toujours au pouvoir, le pays est passé de l'appellation d'« Empire chérifien » à celle de
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« royaume du Maroc » en 1957 , le sultan Sidi Mohammed ben Youssef en devenant le roi, en tant
que Mohammed V. Il peut être aussi surnommé « Royaume chérifien », en référence au souverain
alaouite, descendant du prophète de l'islam, Mahomet, qualifié de « chérif ». Maroc de facto, en gris, zone sous contrôle du Front
Polisario.

Géographie physique Administration

Forme de l'État Monarchie constitutionnelle


semi-parlementaire unitaire
Localisation, frontières et espaces maritimes 3
et régionalisée
Roi Mohammed VI

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 1/59
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Le Maroc est un pays de l'hémisphère nord situé au nord-ouest de l'Afrique et dont le territoire est Chef du Aziz Akhannouch
positionné à 32° Nord et 5°00' Ouest. gouvernement
Prince héritier au Moulay el-Hassan
Le pays partage des frontières terrestres avec l'Algérie, la Mauritanie (avec le Sahara occidental
trône du Maroc
qu'il revendique et contrôle en grande partie) et l'Espagne (notamment via Ceuta et Mellila). Sa
superficie s'étend sur 446  550  km2 (hors Sahara occidental) et 710  850  km2 (Sahara occidental Parlement Parlement
inclus). Chambre haute
Chambre des conseillers

Chambre basse Chambre des représentants


Le territoire marocain est aussi bordé par l'océan Atlantique, à l'ouest, et la mer Méditerranée au
Langues Arabe et amazighe
nord. Et en cela, le cap Spartel (promontoire situé à la limite occidentale du détroit de Gibraltar)
matérialise la jonction entre les littoraux atlantique et méditerranéen. Le pays partage des officielles
frontières maritimes avec l'Algérie, l'Espagne et le Portugal et sa ZEE s'étend sur 274 577 km2. Capitale Rabat

34° 2′ Nord 6° 51′ Ouest


Territoires limitrophes
Géographie
Note : Distance capitale à capitale
Plus grande ville Casablanca
Territoires limitrophes du Maroc Superficie totale 446 550 km2 (hors Sahara
4, 5
occidental)

Groenland, Espagne, à Italie, à 710 850 km2 (Sahara


à 4 520 km 765 km 1 900 km
occidental inclus) km2

(classé 58 ou 40e)
États-Unis, Algérie, à
à 6 150 km 950 km Superficie en eau 0,05 %
Fuseau horaire UTC + 1
Îles UTC + 0 (pendant le
Mauritanie, Ramadan)
6, 7, 8
Canaries, à
à 2 000 km
1 050 km Histoire

Unification de la 300 av. J.-C.


Topographie Maurétanie
Maurétanie 44
Les montagnes occupent plus des deux tiers du territoire marocain et renferment quatre principales tingitane
chaînes  : le Rif au Nord, le Moyen Atlas à l'Est, le Haut Atlas et l'Anti-Atlas. Plusieurs sommets 9, 10, 11, 12
Fondation de 789
franchissent la barre des 4 000 m parmi lesquels, le djebel Toubkal culminant à 4 167 m, est le plus
l'État
haut sommet.
Idrissides 789 - 985
Almoravides 1055 - 1147
Relief
Almohades 1147 - 1269
Mérinides 1269 - 1465
Montagnes Idrissides (branche 1465 - 1471
des Joutey)
Quatre grandes chaînes montagneuses composent le territoire marocain :
Wattassides 1472 - 1554
Le Rif : situé au nord du pays, il borde la mer Méditerranée et culmine à 2 456 m au djebel Saadiens 1554 - 1659
Tidirhine. Alaouites Depuis 1666
Le Moyen Atlas : séparé du Rif par les plaines arides de l'est et fertiles de l'ouest, il est Traité de Fès 30 mars 1912
dissocié du Moyen Atlas par la fameuse trouée de Taza. Le massif se compose de deux
sous-parties dont l'une, vers l'est, est escarpée et compte des sommets de plus de 3 100 m Fin du Protectorat 2 mars 1956 pour le
(Djebel Bou Naceur ou Bouiblane) tandis que l'autre, vers l'ouest, s'adoucit et laisse place à protectorat
des reliefs plus abordables et quelques petits plateaux. français
13, 14, 15

Le Haut Atlas : chaîne dont le plus haut sommet culmine à près de 4 167 m, ceinture le pays 7 avril 1956 pour le
d'est en ouest. protectorat espagnol

L'Anti-Atlas : chaîne de montagnes située au sud-ouest du pays et orientée sud-ouest et Marche verte 6 novembre 1975
nord-est sur près de 600 km, entre le Haut Atlas central et du Souss au Tafilalet. Démographie

Gentilé Marocain(s), Marocaine(s)


Plaines Population totale 37 344 787 hab.

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(2021 ) (classé 40e)
Les plaines sont souvent très étendues et s'étirent des montagnes du Rif jusqu'au Moyen Atlas. Le
Densité 76,84 hab./km2 (hors Sahara
bassin de Sebou (36 000 km2) se compose de bas plateaux, de cours d'eau, quelques collines et des
occidental)

plaines fertiles. La plaine du Gharb (région agricole) se distingue des autres par la présence de la
forêt de Maâmora (notable pour l'exploitation de chênes-lièges et d'eucalyptus). 48,27 hab./km2 (Sahara
occidental inclus) hab./km2
Au-delà du pays de Zaïr, le plateau des phosphates ainsi que de vastes plaines apparaissent Économie
comme : Chaouia, Doukkala et plus à l'est, au pied du Moyen Atlas, Tadla. Tandis que plus au sud,
on retrouve la plaine du Haouz et celle du Souss (formant un triangle entre océan, Haut Atlas et PIB nominal (2022) 133,062 milliards de $

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Anti-Atlas). Enfin, d'autres plaines et vallées fertiles de moindres tailles sont localisées surtout au + 1,21 % (62e)
nord : Lukos, Nekkor, Trifa, vallée des oueds Ouergha, Baht, Inaouen. PIB (PPA) (2022) 331,542 milliards de $

+ 7,44 % (56e)
Désert PIB nominal par 3 628,641 $

hab. (2022) + 0,22 % (125e)


Dans le sud du pays, l'Erg Chebbi est la deuxième plus vaste étendue de pierres et de sable à PIB (PPA) par hab. 9 041,236 $

l'intérieur du Maroc après l'Erg Chegaga. Certaines dunes peuvent atteindre 200 m de hauteur. (2022) + 6,40 % (115e)
Taux de chômage 11,7 % de la pop. active

Littoral (2022) - 1,36 %


Dette publique Nominale

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 2/59
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Le littoral marocain est diversifié par sa nature car composé à la fois de la mer Méditerranée au brute (2022) 956,242 milliards de DH

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nord et de l'océan Atlantique à l'Ouest. Comptabilisant un total de 3 500 km de côtes, le Maroc + 6,07 %

est le pays au plus grand littoral du continent africain  : il comprend 512  km de côtes en Relative :

30 30
Méditerranée et 2 934 km sur l'océan Atlantique . 77,119 % du PIB
31 + 1,08 %
Les eaux marocaines sont réputées pour être parmi les plus poissonneuses au monde . 18
IDH (2021) 0,683 (moyen ; 123e)
Monnaie Dirham marocain (MAD​
)
Hydrographie
Divers
Le Maroc possède plusieurs cours d'eau (fleuves et oueds) tels que :
Code ISO 3166-1 MAR, MA​
Bouregreg Souss Domaine Internet .ma, ‫المغرب‬.
Moulouya Tensift Indicatif +212
Ouargha Drâa téléphonique
Oum Errabiâ Oued Guir Organisations ONU (12 novembre
19
Ourika Oued Souss internationales 1956 )

20
Sebou UA (30 janvier 2017

UMA

Les grands fleuves tels que le Bouregreg, l'Oum Errabiâ, la Moulouya et le Sebou ont des débits très Ligue arabe

variables entre les saisons, et aussi d'année en année. BAD

CEN-SAD

De nombreux cours d'eau moins importants (les oueds) peuvent même être à sec une partie de
CD
l'année (ou même plusieurs années de suite dans les zones pré-désertiques). Le manque d'eau et la
grande variabilité des débits représentent un grand problème pour le Maroc, notamment pour
l'agriculture (irriguée ou non). Par ailleurs, le Maroc est confronté à une situation de crise aiguë du stress
hydrique, la consommation de sa population dépassant largement la quantité d’eau disponible. Ses ressources en
eau par habitant ont été divisées par cinq entre 1960 et 2019, passant de 2  500  m3 par habitant et par an à
500  m3. Le Royaume occupe le 23e rang des pays les plus menacés par les pénuries d’eau, selon le World
32
Resources Institute (WRI) .

Climat
Le climat marocain est principalement de type méditerranéen mais peut toutefois être divisé en sept sous-zones,
déterminées par les différentes influences que subit le pays  : influences océaniques, méditerranéennes, Carte topographique du pays.
montagnardes, continentales et sahariennes.

D'un point de vue général, au niveau des plaines, on observe une influence de courants atlantiques marquée par
une saison sèche et chaude doublée d'une saison froide et humide ; la fin de la période chaude étant marquée par
les pluies d'octobre. Les influences maritimes atténuent les écarts de température, tempèrent les saisons et accroît
l'humidité de l'air (400 à 1000 mm de pluies sur le littoral). Dans l'intérieur, le climat varie en fonction de
l'altitude. Les étés sont chauds et secs, surtout lorsque souffle le sirocco brûlant ou le chergui, vent d'été venant du
Sahara. À cette saison, les températures moyennes sont de 22 °C à 24 °C. Les hivers sont froids et pluvieux avec
gel et neige. La température moyenne évolue alors de - 2 °C à 14 °C et peut descendre jusqu'à - 26 °C. Dans les
régions montagneuses, les précipitations sont très importantes (plus de 2  000  mm de précipitations au Rif ou
encore 1 800 mm au Moyen-Atlas). Le Maroc pré-saharien et saharien a un climat désertique sec.
Le massif du Toubkal.

Paysage et environnement

Paysage

Le Maroc est un pays avec une grande diversité de paysages : montagnes, désert, plaines, plateaux, oasis...

Erg Chebbi.

Pêcheurs marocains revenant de


l'Océan.

Environnement

Le Maroc est un pays méditerranéen par excellence, le botaniste français Louis Emberger en parle en 1934 dans la citation suivante : « Réunissant sur
son territoire toutes les formes du climat méditerranéen, le Maroc peut être considéré comme le type phylogéographique méditerranéen au sens
systématique du mot. La végétation des autres pays groupés autour de la Méditerranée pourra être examinée et appréciée en fonction de celle de
l’Empire chérifien. Le Maroc est, à lui seul, une synthèse méditerranéenne. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 3/59
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Depuis 2009, le roi Mohammed VI s'intéresse au développement durable poussant les centrales solaires. En 2016, le pays
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accueille la COP 22 . De même, depuis février 2017, le Maroc s'est doté d'une «  police de l'environnement  » qui se
34
chargera de lutter contre les infractions environnementales .

Faune et flore terrestres

Faune

Parmi quelques espèces d'animaux qu'héberge le territoire marocain, citons parmi les oiseaux  : l'échassier, l'aigrette
garzette, la Courvite isabelle, le flamant rose, le vautour percnoptère, l'aigle royal ; et parmi les mammifères : le cerf de
Barbarie, l'écureuil de Barbarie, le dromadaire, le fennec, le Loup doré, la hyène rayée (en voie rapide d'extinction), le
renard de Rüppell (très rare), le renard roux, le Lynx caracal (menacé d'extinction), le serval (menacé d'extinction), la Vue sur les cascades
panthère (menacée d'extinction immédiate), le guépard (menacé d'extinction, des individus survivraient à la frontière d'Ouzoud, à 150 km de
maroco-algérienne), les gazelles dorcas et gazelle de Cuvier (en raréfaction), le magot (menacé par la mort lente de la Marrakech.
cédraie et les captures par les trafiquants) et le dauphin.

Également, peuvent être cités parmi les reptiles : la sous-espèce du cobra égyptien (s'est considérablement raréfiée et a disparu de régions entières),
l'Eryx jaculus (espèce de tout petit boa fouisseur), de nombreuses couleuvres et quelques vipères. Au Maroc, la majorité des serpents sont inoffensifs
(17 espèces sur 25) et les quelques espèces venimeuses existantes n'attaquent jamais.

Le territoire marocain héberge encore une trentaine d'espèces de scorpions (de nouvelles espèces sont presque chaque année identifiées au Maroc),
35
dont une ou deux seulement sont potentiellement dangereuses pour l'homme (par ex. Androctonus mauritanicus), notamment pour les petits
36
enfants. Toutefois, un scorpion n'attaque presque jamais, il ne fait que se défendre .

Protection
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L’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) indique que « près de la moitié des espèces d’oiseaux est menacée » au Maroc .

Le lion de l'Atlas a disparu (exterminé) à l'état sauvage, le dernier abattu en 1943. Il en existe encore toutefois, bien que potentiellement mélangés
38
avec des lions d'Afrique subsaharienne (environ 90 dans différents zoos du monde, dont 35 au zoo de Rabat) . Des gravures récemment découvertes
dans des grottes près de Ouarzazate indiquent que des crocodiles, des léopards et des éléphants vivaient dans ces lieux avant leur extinction naturelle
ou leur extermination par l'homme. Les derniers spécimens vivants de crocodiles du Maroc, qui étaient localisés dans des gueltas de Tizgui Remz et
39
de Taffagount, auraient disparu dans les années 1950 . Quant à l'ours de l'Atlas, jadis très présent dans les montagnes marocaines, il se serait éteint
e
au xix  siècle.

En revanche, les oiseaux sont encore relativement très présents avec une grande diversité d'espèces, bien que l'autruche à cou rouge, par exemple, ait
été totalement exterminée, ainsi au Sahara que l'Outarde houbara. Un assez grand nombre d'espèces de serpents (25 dont 17 espèces non
dangereuses  ; les 8 autres restantes n'attaquent jamais et sont moins répandues), et de lézards sont présentes au Maroc, dont un pourcentage
important d'endémiques.

Toutefois nombreuses sont les espèces menacées. Elles sont victimes de l'ignorance, de la cruauté de la population et de l'irresponsabilité en matière
d'écologie.

Flore

Le Maroc possède une flore riche du fait de sa position stratégique. En effet, il possède deux façades maritimes
totalisant plus de 3 500 km, dont 500 en mer Méditerranée. Il reçoit de ce fait les courants chargés de pluie de
l'océan qui s'accumulent contre la barrière montagneuse de l'Atlas, ce qui permet de fortes précipitations à Rabat,
Casablanca, Fès et la formation des neiges à Ifrane et Azrou et dans les hauts sommets de l'Atlas, pendant que le
sud et l'est restent arides.

Plus de 4  500  espèces configurent la flore marocaine. Les variations du climat et du relief sont des éléments
fondamentaux pour expliquer une telle richesse florale. L'intérêt botanique du Maroc est intense et on citera
Cédraie, région d'Ifrane.
seulement les 2 500 000 hectares de forêt qui contiennent des cèdres, des palmiers, des thuyas, des dattiers, des
amandiers, des figuiers, des oliviers, des acacias, des fruitiers, des chênes verts, des chênes-lièges, des pins,
l'eucalyptus, des arbousiers, l'alfa et l'endémique arganier, dont le Maroc est le seul pays au monde à disposer de
cette espèce qui est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. La forêt représente environ 15  % de la surface
totale.

Géographie humaine

Villes principales
Palmeraie de Marrakech.
La capitale administrative et politique du Maroc est Rabat tandis que la capitale économique et la plus grande
ville du pays est Casablanca.

Les sept plus grandes villes du Maroc, selon le recensement général de la population 2014, sont dans l'ordre  :
Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Salé, Meknès et Rabat.

Vue sur Casablanca, plus grande


ville et capitale économique du
Maroc.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 4/59
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Liste des villes ayant plus de 300 000 habitants en 2014
Ville Divers Population (2014)

Capitale économique
Casablanca 1re métropole du Maroc et du Maghreb 3 359 818
Chef-lieu du Casablanca-Settat

Capitale spirituelle
Fès Ville impériale 1 112 072
Chef-lieu du Fès-Meknès Vue sur Marrakech, 1re ville
touristique du royaume.

1re zone franche
Tanger Plus grand port de commerce 947 952
Chef-lieu du Tanger-Tétouan-Al Hoceima

1re ville touristique du royaume


Marrakech Ville impériale 928 850
Chef-lieu du Marrakech-Safi

Salé Plus grande ville de la région Rabat-Salé-Kénitra 890 403

Capitale agricole Agadir.


Meknès Capitale ismaélienne 632 079
Ville impériale
Une ville principale de Fès-Meknès

Capitale du royaume
Rabat Ville impériale 577 827
Chef-lieu du Rabat-Salé-Kénitra

Oujda Ville frontalière 494 252


Chef-lieu de l'Oriental

Vue sur la vieille Médina de Fès,


Kénitra 3e pôle industriel du pays 431 282
capitale spirituelle du royaume.

Ville agricole par excellence


Agadir Plus grand port de pêche 421 844
Chef-lieu du Souss-Massa

Tétouan Perle du Nord 380 787

Plus grand barrage du pays et le deuxième d’Afrique


Taounate Plus grande réserve d'eau du pays 67 942
Vue depuis Rabat, capitale
Chef-lieu de la province de Taounate
administrative du royaume, sur la
Témara 313 510 marina de Salé.

Safi Important port d'exportation de sardines 308 508

Villes du Sahara occidental contrôlées par le Maroc (provinces du Sud) :

Laâyoune : 217 732 habitants (RGPH 2014) ;


Dakhla : 106 277 habitants ;
Boujdour : 42 651 habitants ;
Es-Semara : 57 035 habitants. Vue sur la médina de Meknès, la capitale ismaélienne.

Subdivisions administratives

Le Maroc compte douze régions ayant chacune à sa tête un wali, ainsi qu’un Conseil régional, représentatif des
40
«  forces vives  » de la région. Ces régions ont le statut de collectivité locale . L’article 101 de la Constitution
indique  : «  Elles [Les collectivités locales] élisent des assemblées chargées de gérer démocratiquement leurs
affaires dans les conditions déterminées par la loi. Les gouverneurs exécutent les délibérations des assemblées
provinciales, préfectorales et régionales dans les conditions déterminées par la loi. »

1. Tanger-Tétouan-Al Hoceïma ;
2. Oriental ;
3. Fès-Meknès ;
4. Rabat-Salé-Kénitra ;
5. Béni Mellal-Khénifra ;
6. Casablanca-Settat ;
Carte des régions du Maroc depuis
7. Marrakech-Safi ; le nouveau découpage régional de
8. Drâa-Tafilalet ; 2015.
9. Souss-Massa ;
10. Guelmim-Oued Noun ;
11. Laâyoune-Sakia el Hamra, dont la majeure partie est au Sahara occidental ;
12. Dakhla-Oued Ed-Dahab, dans le Sahara occidental.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 5/59
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Axe de communication et transport


En 2016, le réseau géré par le ministère de l’Équipement, du Transport et de la Logistique totalisait 57 673 km de
routes classées, dont 78,3% revêtues se répartissant en 1 770 km d'autoroutes, 10 203 km de routes nationales,
9 370 km de routes régionales et 23 745 km de routes provinciales, 1 093 km des routes étant des voies express.

Routier

Les routes nationales marocaines sont des voies importantes ou qui traversent de larges portions du territoire, par
opposition aux routes régionales ou provinciales. S'agissant des routes régionales, celles-ci traversent de larges
portions du territoire, par opposition aux routes nationales ou provinciales. Par ailleurs, leur usage est gratuit et
leur accès autorisé à tous types de véhicules.

Taxi collectif Routes principales au Maroc.

Les taxis collectifs appelés localement Grands taxis constituent un élément indispensable pour le bon
fonctionnement du système de transport urbain et interurbain et un mode de transport populaire grâce à la
rapidité des trajets et à la flexibilité de ce type de transport, ils répondent aux besoins des habitants et pallient
partiellement l’insuffisance des transports privés ou publics, individuels ou collectifs.

Ferroviaire

Transport urbain
Taxis stationnés sur le port de
Deux RER circulent au Maroc : l'un à Casablanca et l'autre à Rabat. Deux réseaux de tramway sont en fonction : Tanger.
l'un à Rabat et l'autre à Casablanca. Le projet de métro de Casablanca a été abandonné en juillet 2014, faute de
budget.

Ports

Le Maroc dispose de nombreuses infrastructures portuaires de commerce comme  : le port de Tanger Med (39 millions de tonnes), le port de
Casablanca (25 millions de tonnes), le port d'El Jadida-Jorf el sfar (22 millions de tonnes) le port de Mohammadia (11,5 millions de tonnes), le port
de Safi (6,2 millions de tonnes) ou le port d'Agadir (4,2 millions de tonnes).

Parmi les ports passagers, citons ceux de  : Tanger Med (environ 2,15  millions passagers), Tanger ville (1,45  million passagers), Nador Beni Nsar
(450  000  passagers), Al Hoceima (42  000  passagers), Layone (desserte des îles Canaries en 7 heures) et Tarfaya (desserte des îles Canaries en
3 heures, fermeture temporaire en attente d'agrandissement).

Aéroports

Le Maroc dispose de plusieurs infrastructures aéroportuaires dont 18 aéroports internationaux, 10 principaux


aéroports nationaux et des petits aéroports à usages touristiques.
Le Maroc est desservi par 50 compagnies
aériennes, le transport aérien est largement international. La compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM)
détient presque la moitié du trafic. Le total de passagers enregistrés au sein des aéroports marocains en 2014
s'élève à 17,30  millions de passagers 4.8  %. Quelques compagnies aériennes ont choisi d'installer une base au
Maroc.

Compagnies principales :
Façade de l'aéroport Rabat-Salé.
Royal Air Maroc ( 8 bases : Casablanca, Marrakech, Agadir, Oujda, Tanger, Rabat, Fes et Beni Mellal )"
Air Arabia ( 6 bases : Casablanca, Tanger, Marrakech, Fes, Agadir , Nador)
Ryanair ( 5 bases : Fes, Marrakech, Essaouira, Nador, Oujda )

Histoire

Préhistoire et protohistoire

Les premières traces d'une présence d'hominidés sur le territoire marocain datent d'environ 700 000 ans. De cette période dite acheuléenne, on a
retrouvé un certain nombre d'outils, notamment dans la plaine de la Chaouïa et plus précisément à proximité immédiate de l'actuelle agglomération
casablancaise. Outre l'outillage, on a découvert un certain nombre de fragments humains notamment dans les carrières Thomas, près de Casablanca
41
(mandibules, maxillaires et fragments crâniens d'Homo erectus) .

De l'époque moustérienne (120 000 à 40 000 ans BP), le site le plus explicite est celui de Jbel Irhoud situé à mi-chemin entre les villes de Marrakech
et de Safi et où ont été découverts deux crânes d'hominidés, des outils associés à l'industrie levalloiso-moustérienne ainsi que d'importants restes
d'animaux aujourd'hui disparus.
42
L'époque atérienne (60 à 40  000  ans BP ) a apporté son lot d'outils pédonculés retrouvés dans de nombreuses grottes situées sur le littoral
43
atlantique (Dar Soltane 2) . Néanmoins cette période a surtout été marquée par de profonds bouleversements climatiques ayant entraîné une
désertification sans précédent du territoire marocain ainsi que la raréfaction voire la disparition d'un grand nombre d'espèces animales et végétales.
Cette dynamique a cependant été contrecarrée par le rempart naturel que constituent les chaînes de l'Atlas et du Rif, que ce soit au Maroc ou dans le
reste du Maghreb.

L'arrivée d'Homo sapiens au Maghreb avant l'Épipaléolithique a été démontrée puisque les industries atériennes ne sont pas l'œuvre de l'homme de
Néandertal, dont l'aire de répartition est exclusivement eurasiatique, mais bel et bien d'Homo sapiens présentant des caractéristiques archaïques. Les
44
plus anciens restes d'Homo sapiens au monde ont été découverts au Maroc à Djebel Irhoud en juin 2017 et datent de plus de 300 000 ans .
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Il y a environ 21 000 ans, la civilisation ibéromaurusienne voit le jour. Elle se caractérise par des rites funéraires
plutôt évolués et par un raffinement de l'outillage utilisé. Néanmoins, il n'est pas encore question d'agriculture. La
grotte de Taforalt dans la région d'Oujda correspond au plus grand gisement de l'époque.
Cette civilisation se
maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième
millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes, ancêtres des Berbères modernes. Les premiers
éléments découverts correspondant à cette période (Néolithique) datent d'environ 6 000 ans. Ceux-ci témoignent
d'une sédentarisation déjà avancée ainsi que d'une maîtrise relative des techniques agricoles.
Extension de la culture
ibéromaurisienne.
Maroc antique



Carte de la Villes de l'Afrique Carte de la province Villes et voies de Table de Peutinger :


Maurétanie et de la romaine romaine de circulation en Colonnes d'Hercule
Numidie, à la fin de Maurétanie tingitane Maurétanie tingitane
l'époque de avec ses routes et
Jugurtha cités principales

À partir du IIIe millénaire av. J.-C., se développe au Maroc la culture


campaniforme. Dès lors, le pays entre dans l'âge du bronze et on assiste à la
diffusion d'une céramique noire spécifique dont la présence est attestée dans
un certain nombre de sépultures de la région rifaine.

Au xie  siècle  av. J.-C., les hardis commerçants phéniciens, venus du Liban
actuel, atteignent les côtes marocaines et notamment le littoral atlantique. Ils
fondent de nombreux comptoirs qui serviront de bases à de nombreuses cités Ruines de Lixus.
Menhir du cromlech de M'zora,
romaines puis arabes (dont les principaux furent Tingis et Lixus, actuelles
monument mégalithique unique en
Tanger et Larache), ainsi que Thymiatéria (Mehdia), Chellah, près de Rabat,
Afrique du Nord, dont le tumulus
Azama et Rusibis, et Cerné, localisée à Essaouira ou plus au sud à Dakhla. C'est à cette période déjà que l'on date
aurait abrité selon la légende le
les toutes premières installations de populations juives au Maroc.
corps du géant Antée vaincu par
Hercule. Il s'agirait probablement du
L'autonomie progressive de Carthage profite aux comptoirs fondés sur les côtes marocaines dans la mesure où ils
mausolée d'un chef berbère de
seront davantage mis en valeur du fait de la proximité relative avec la nouvelle capitale africaine de la
l'époque de l'âge du cuivre.
thalassocratie phénicienne originaire de Tyr. L'influence de la civilisation carthaginoise se fait grandement sentir
auprès des populations indigènes, dont l'organisation se structure parallèlement. Ainsi, les tribus berbères se
fédèrent progressivement, fondant des États comme le royaume de
Maurétanie (sous le règne de Baga), d'abord confiné au nord de l'actuel Maroc, et
dont les souverains portent le titre d'aguellid, à l'instar des rois du royaume de
Numidie. Le sud du pays est peuplé par les Gétules et les Éthiopiens occidentaux,
l'ouest par les Atlantes et l'est par les Numides du peuple des Massæsyles. Les
Maures sont les héritiers d'une culture très ancienne, atlanto-méditerranéenne,
comme en témoigne le cromlech de M'zora qui peut être mis en relation avec les
monuments mégalithiques comparables comme ceux de Ħaġar Qim à Malte et de
Stonehenge en Grande-Bretagne. La Maurétanie n'est pas inconnue de la mythologie
grecque, qui y situe le fabuleux jardin des Hespérides.

Du fait du soutien apporté par la Maurétanie à l'Empire romain lors de la destruction


de Carthage, il se nouera une étroite amitié entre les deux États (d'où l'éviction du roi Mosaïque romaine de Volubilis
numide Jugurtha, ennemi des Romains). Le roi Bocchus se voit même décerner le représentant Cupidon entre
Buste retrouvé à Volubilis à titre d'Ami de Rome par le Sénat romain et gagne l'estime du consul Caius Marius. Bacchus et Ariane.
l'effigie de Juba II roi de Sous le règne de Bogud, la Maurétanie devient un royaume vassal rejoignant les
Maurétanie. troupes de Jules César contre Juba Ier roi de Numidie. La Maurétanie et la Numidie
seront unifiées en 25 av. J.-C. sous commandement de l'empereur Auguste. À la tête
de la Maurétanie unifiée, Juba II siégera comme roi-client, royaume qui sera
réputé pour ses exportations de pourpre, de bois de cèdre et de produits
maritimes, assez riche pour produire sa propre monnaie d'or. Une brillante
civilisation urbaine se développe, influencée à la fois par l'héritage
carthaginois et par les courants artistiques provenant de la Grèce hellénistique
et de l'Égypte lagide. Ces influences du bassin oriental méditerranéen sont Papposilène endormi, sculpture de
sans doute dues au mécénat de la propre épouse de Juba II, la reine Cléopâtre marbre de style gréco-romain de
Séléné, qui est la fille de Marc Antoine et de Cléopâtre VII. Juba, roi érudit, Volubilis.
fait explorer le Haut Atlas ainsi que Madère et les îles Canaries (nommées
Temple du Capitole à Volubilis.
alors îles Fortunées), et une partie du Sahara. Il n'hésite pas également à faire
remonter sa généalogie jusqu'au demi-dieu Hercule. L'opulence de la Maurétanie attise toutefois les convoitises
de Rome. Ptolémée, fils et successeur de Juba II, va tragiquement en subir les conséquences.

Au cours d'un déplacement à Lyon en Gaule romaine, le dernier roi maurétanien est en effet assassiné sur ordre de l'empereur Caligula. Ce meurtre
entraîne deux années de troubles (résistance menée contre les légions romaines par Aedemon, un esclave affranchi de Ptolémée), puis une annexion
de la Maurétanie (42 ap. J.-C.) à l'Empire romain que l'on désigne dès lors sous le nom de Maurétanie tingitane pour la partie à l'ouest de la
Moulouya, décrétée officiellement province impériale de rang militaire par Claude, successeur de Caligula. Seul le nord-ouest du Maroc actuel est
effectivement sous domination romaine, le reste du territoire étant contrôlé par des tribus indépendantes, notamment gétules comme celle des
Autololes. Les Romains fondent des colonies prospères à Volubilis (non loin de l'actuelle Meknès), ainsi qu'à Banasa et à Thamusida dans la plaine du
Gharb. Néanmoins la capitale administrative demeure Tingis (future Tanger), siège du procurateur, le gouverneur de la province qui a le statut de
chevalier romain. Une grande autonomie est accordée aux tribus les plus loyales, notamment aux Baquates (comme en témoignent les fameuses

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tables de Banasa), mais la constante pression des peuplades méridionales puis les crises internes à l'Empire auront progressivement raison de la
Maurétanie tingitane. À la fin du iiie siècle sous le règne de Dioclétien la province est réduite à la région de Tingis et de Ceuta, à Sala (actuelle Salé) et
aux Îles Purpuraires de Mogador, puis rattachée au diocèse d'Hispanie et donc incluse dans la préfecture des Gaules.

Au cours de la période romaine, les cités, colonies et municipes de droit romain ou latin, se dotent de monuments civiques et utilitaires (temples,
forums, basiliques, arcs de triomphe, thermes, et même théâtres à Lixus et à Zilil), et de résidences privées ornées d'œuvres d'art (sculptures,
mosaïques) qui appartiennent à l'élite romano-africaine. Les plaines cultivées sont partagées par l'aristocratie locale, qui s'enrichit notamment de
l'exploitation de l'olivier dont l'huile extraite est exportée dans les provinces voisines et fait la richesse de la Maurétanie Tingitane. Les terrains de
parcours plus lointains sont laissés aux tribus nomades ou semi-nomades. Les ports de Tingis et de Sala connaissent une intense activité
commerciale.

Les autorités impériales recrutent des auxiliaires militaires parmi les Maures, destinés à servir notamment dans la cavalerie. Le plus célèbre d'entre
eux, Lusius Quietus, fils d'un amghar (chef tribal amazigh), réalise une brillante carrière sous le règne de Trajan. Au nom de l'Empire, il combat les
Daces et les Parthes, et conquiert l'Arménie, la Médie et la Babylonie, puis pacifie la Judée en proie aux révoltes anti-romaines. Le prestige de Lusius
Quietus devient tel qu'il envisage de briguer la succession de Trajan avec l'appui d'une partie du Sénat impérial, avant d'être éliminé par Hadrien. Son
assassinat entraîne un soulèvement de la Maurétanie Tingitane, sa province d'origine où sa popularité était grande parmi les tribus locales.

En 429, près de 80 000 Vandales venus de Germanie traversent le détroit de Gibraltar et débarquent à Tingis, mais dans leur course vers Carthage et
vers l'Afrique proconsulaire, ces envahisseurs ne contrôlent que le littoral méditerranéen de la Maurétanie. Un siècle plus tard les Byzantins,
commandés par le général Bélisaire, anéantissent le Royaume vandale et s'emparent d'une partie de l'ancienne province de Tingitane, se heurtant
toutefois aux Maures du roi Garmul, dont le pouvoir s'étend d'Altava jusqu'à Volubilis. Le gouvernement de Constantinople, sous Justinien Ier, crée
dans le Nord marocain la province de Maurétanie Seconde, qui englobe les cités de Tanger, Ceuta, Lixus, ainsi que l'Espagne byzantine, et dépend
directement de l'Exarchat de Carthage. Cette occupation byzantine, perpétuellement menacée par les Wisigoths d'Espagne et par les Maures, va
cependant subsister jusqu'à la conquête musulmane du Maghreb au début du viiie siècle.

De la conquête arabo-musulmane aux troubles anomiques

En 649 débute la conquête du Maghreb par les troupes arabes. 35 ans plus tard ces troupes pénètrent véritablement dans le territoire marocain. Les
tribus berbères installées aussi bien dans les contreforts montagneux de l'Atlas et du Rif que dans les fertiles plaines atlantiques soutiendront dans un
premier temps les Byzantins installés sur les côtes méditerranéennes qu'ils préféreront aux Arabes notamment à cause d'erreurs diplomatiques. La
destruction des installations byzantines aux alentours de l'an 700 aura finalement raison de la résistance berbère qui se convertira dès lors à l'islam
apporté par les conquérants arabes.

Dès les débuts de la conquête musulmane du Maghreb, les Kharijites originellement basés en Irak envoient des représentants au Maghreb pour tenter
de rallier les populations berbères. Les Berbères accoutumés au système de communauté égalitaire et supportant mal la domination arabe, finissent
par trouver dans le kharijisme un redoutable moyen de contestation politique. En 739, Maysara, mandaté par les populations du Maghreb Al Aqsa,
conduit à Damas une délégation auprès du calife Hicham pour présenter les doléances des Berbères : égalité dans le partage du butin et arrêt de la
pratique qui consiste à éventrer les brebis pour obtenir la fourrure des fœtus (le mouton étant un élément essentiel de l'économie pastorale des tribus
45
berbères) .

Les plaintes parviennent au calife omeyyade qui ne donne pas suite, ce qui déclenche une insurrection à Tanger. Maysara s’empare de la ville, tue le
gouverneur Omar Ibn Abdallah et se proclame calife. Il réussit à empêcher le débarquement d’une armée arabe envoyée d’Espagne. Le gouverneur
d'Espagne Uqba ibn al-Hajjaj intervient en personne mais ne parvient pas à reprendre Tanger, tandis que Maysara s'empare du Souss dont il tue le
gouverneur. Puis Maysara, se conduisant comme un tyran, est déposé et tué par les siens, et remplacé par Khalid ibn Hamid al-Zanati. Sous son
46
commandement, les Berbères sont victorieux d’une armée arabe sur les bords du Chelif, au début de 740 .

Les troupes arabes ayant été battues, Hichām envoie des troupes de Syrie dirigées par le général Kulthum ibn Iyad. Elles sont battues par les Berbères
46
sur les rives du Sebou en octobre 741 . Le gouverneur égyptien Handhala Ibn Safwan intervient à son tour et arrête les deux armées kharidjites au
47
cours de deux batailles à Al-Qarn et à El-Asnam (actuelle Algérie) alors qu'elles menaçaient Kairouan (actuelle Tunisie) (printemps 742) . Quand
survient la chute des Omeyyades de Syrie (750), l'ouest de l'Empire échappe totalement au pouvoir central damascène. L'Espagne revient aux émirs
omeyyades de Cordoue et le Maghreb se morcelle en plusieurs petits États indépendants (de 745 à 755).

L'histoire des Idrissides est indissociable de la personne d'Idris Ier, descendant d'Ali et de Fatima, gendre et fille du
prophète de l'islam Mahomet, qui fuyant les massacres dont était victime son entourage et sa famille vint se réfugier dans
le Moyen Atlas, à Volubilis, ancienne cité romaine déchue. Obtenant l'aval des tribus locales, il fonda en 789 la ville de Fès
dans la plaine du Saïss dont il fit la capitale de son nouveau royaume proclamé en 791. Après son assassinat par un
envoyé du calife Hâroun ar-Rachîd, son fils Idris II lui succède après une régence. Il étend sa capitale ainsi que son
royaume et avance au-delà de Tlemcen, pris par son père dès 789 et assujettit de nombreuses tribus Zenata. Son
successeur Mohammed fera construire la prestigieuse mosquée Quaraouiyine, qui abrite la plus ancienne université
encore en activité dans le monde. À cette période, Fès devient un des principaux centres intellectuels du monde arabe et
attire d'éminents scientifiques et théologiens. Le royaume idrisside étend régulièrement ses frontières mais se retrouve
menacé par la puissante dynastie des Fatimides à l'est. Indiqués califes de Cordoue au début du xe siècle, les Idrissides
subiront également au nord la pression des Omeyyades. En 985, les Fatimides et leurs vassaux d'Algérie poussent les
Idrissides à se réfugier en Al-Andalus.

Dès le milieu du xe siècle, l'affaiblissement des Idrissides du fait non seulement des pressions externes mais surtout des
dissensions internes entraîne un regain d'activité des grandes tribus berbères qui fondent et conquièrent de nombreuses
cités. Les États de Sijilmassa dans le sud et de Nekor dans le nord se maintiennent et gagnent de l'ampleur durant cette
période.
Hâroun ar-Rachîd, calife
abbasside de Bagdad,
Royaume des Berghouata (entre les viiie et xe siècles) instigateur de l'assassinat
d'Idris Ier.
Les Barghawata (ou encore Barghwata ou Berghouata) forment un émirat berbère, appartenant au groupe de l'ethnie des
Masmoudas. Après que les kharijites ont échoué dans leur rébellion au Maroc contre les califes de Damas, ils établissent
48
(744 – 1058) un royaume dans la région de Tamesna sur les côtes de l’Atlantique entre Safi et Salé sous l’égide de Tarif al-Matghari . La
particularité de cet État est de créer une religion purement berbère, s'appuyant sur un livre saint inspiré du Coran, et dirigé par un gouvernement
théocratique fixant les rituels d'un nouveau culte empruntant à la fois à l'islam, au judaïsme et aux antiques croyances locales. Les Barghwata
maintiennent leur suprématie dans la région des plaines atlantiques durant quatre siècles, et entretiennent des relations diplomatiques et
commerciales avec le califat omeyyade de Cordoue qui voit probablement en eux des alliés potentiels contre les Fatimides et leurs alliés zénètes. Il
semble que sur les vingt-neuf tribus constitutives de ce royaume, douze aient adopté réellement la religion barghwata, les dix-sept autres étant
49, 48
restées fidèles au kharijisme .

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Royaume de Sijilmassa (758-1055)

Un émirat fondé par les Zénètes émerge dans la région du Tafilalet à partir de 758. Dirigé par la dynastie des Midrarides (dont le fondateur est
Semgou Ibn Ouassoul), il prend pour capitale la cité de Sijilmassa. Ce royaume professe officiellement le kharidjisme de rite sufrite mais finit par
reconnaître à partir de 883 la suprématie religieuse du califat sunnite des Abbassides. Les Midrarides se consacrent cependant à maintenir une
alliance avec les autres États kharidjites, comme le royaume des Rostémides de Tahert, et à établir un fructueux commerce caravanier de l'or avec le
royaume du Ghana, à l'époque maître des plus importants gisements aurifères de l'Afrique de l'Ouest. L'émirat de Sijilmassa atteint ainsi son apogée
au ixe siècle grâce à son rôle de plaque tournante du trafic des métaux précieux, et sa renommée s'étend ainsi jusqu'aux pays méditerranéens et au
Moyen-Orient. C'est précisément cette position de débouché de l'or africain qui excite les convoitises des Omeyyades et des Fatimides qui s'affrontent
pour sa domination. Ce sont finalement les Almoravides qui s'emparent du royaume midraride en 1055. Par la suite, la fondation de Marrakech
éclipse définitivement le prestige de Sijilmassa.

Dynastie idrisside (789-985)

L'histoire des Idrissides commence lorsqu'un prince arabe chiite de la famille


d'Ali (quatrième calife de l'islam) et son affranchi Rachid Ben Morched El
Koreichi se réfugient dans le Moyen-Atlas. Fuyant la menace des Abbassides
(qui avaient massacré des Alides et leurs partisans chiites lors de la bataille de
Fakh près de la Mecque), ils séjournent en Égypte avant de s'installer à
Walilah (Volubilis), sous la protection de la tribu berbère des Awerbas.
Parvenant à rallier les tribus à sa cause, Idriss est investi Imam et fonde la
Carte du royaume idrisside. ville de Fès en 789 sous le nom d'Idris Ier. C'est le début de la dynastie des
Idrissides. Mosquée de l'Université Al
Quaraouiyine à Fès fondée sous le
Idris Ier est assassiné par un émissaire du calife abbasside Hâroun ar-Rachîd, un certain Sulayman Ibn Jarir règne des Idrissides.
50
Achammakh, qui avait été en fait avisé par le puissant vizir barmécide Yahya ben Khalid . Ne se doutant point
que la femme d'Idris Ier (Kenza al-Awrabiya) est enceinte, les maîtres de Bagdad pensent que la menace est
vaincue. Mais, quelques mois plus tard, naît Idris II. Son éducation a été confiée à l'affranchi de son père, Rachid.

Après onze années sous la tutelle de Rachid, Idriss II est proclamé Imam des croyants. Au fil des années son sens pour la politique s'affirme
nettement et il réussit à fédérer un plus grand nombre de populations. La puissance du corps militaire (qui se professionnalise et dans lequel
s'engagent notamment des Qaysites issus des tribus du nord de la péninsule Arabique) lui permet de développer et d'étendre le noyau de principauté
dont il avait hérité. Le royaume idrisside englobe ainsi toute la portion de territoire s'étendant de Tlemcen à l'est jusqu'au Souss au sud. Il semble que
51
la dynastie idrisside, du moins à ses débuts, ait professé le chiisme et plus précisément le zaïdisme, réputé être le plus modéré des rites chiites .

Se considérant à l'étroit à Walilah, Idriss II quitte l'antique cité romaine pour Fès, où il fonde le quartier des
Kairouanais (également appelé Al-Alya) sur la rive gauche de l'oued Fès (Idris Ier s'était établi sur la rive droite, le
quartier des Andalous). Les Kairouanais sont issus de familles arabes orientales et arabo-persanes (originaires du
Khorassan) établies en Ifriqiya depuis l'époque abbasside. Elles sont expulsées de Kairouan en raison des
persécutions politiques que leur infligent les Aghlabides et notamment l'émir Ibrahim Ier. Les Andalous qui
s'installent à Fès sont quant à eux des opposants aux Omeyyades, originaires des faubourgs cordouans qui
s'étaient révoltés contre l'émir omeyyade d'Al-Andalus Al-Hakam Ier (notamment du faubourg de Rabed, d'où le
52
nom de Rabedis attribué aux éléments de cette première vague d'immigration andalouse au Maroc) .
Sanctuaire et mausolée d'Idriss Ier
Le royaume idrisside connaît une importante phase d'urbanisation, illustrée
dans la cité sainte de Moulay Driss
par la création de villes nouvelles comme Salé, Wazzequr, Tamdoult et Basra,
Zerhoun.
cette dernière inspirée de la Basra irakienne. Ces nouveaux centres sont des
foyers de diffusion de culture arabe et des vecteurs d'islamisation en pays
53
profondément berbère . La fondation de la mosquée Al Quaraouiyine en 859,
qui abrite également une université homonyme, assure à Fès un rayonnement qui fera participer la cité idrisside à
l'Âge d'or de l'Islam des sciences, des arts et des lettres, aux côtés de métropoles aussi prestigieuses que Cordoue,
Le Caire et Bagdad.
Sanctuaire abritant le mausolée
d'Idriss II à Fès.
À cette même époque, les Vikings venus de la lointaine Scandinavie et menés par Hasting et le prince suédois
Björn Ironside, attirés par les ressources potentielles de l'Afrique du Nord, se signalent par leurs incursions
54
dévastatrices sur les côtes du Maroc (notamment dans les régions d'Assilah et de Nador) . L'historien et
géographe andalou Al-Bakri désignera les envahisseurs vikings par le terme de Majus et relatera particulièrement leurs exactions contre le royaume
55
des Banu Salih de Nekor dans le Rif .

En 985, les Idrissides perdent tout pouvoir politique au Maroc et sont massivement exilés en Al-Andalus. Installés à Malaga, ils récupèrent peu à peu
leur puissance, au point d'engendrer une dynastie pendant l'époque des taïfas, les Hammudites. Ces derniers vont jusqu'à revendiquer la fonction
56
califale à Cordoue en remplacement des Omeyyades déchus en 1016 .

Les soulèvements zénètes (954-1059)


57
Vers 954 et selon Ibn Khaldoun, trois grandes confédérations tribales zénètes se soulèvent et s'emparent de
plusieurs villes et régions du Maghreb el Aksa (appellation arabe du Maroc), à savoir Fès, Oujda (fondée en 994
par le Maghraoui Ziri Ibn Attia), Salé (fondée au cours du xe siècle par les Banou Ifrens, Sijilmassa), ou encore les
régions du Souss et du Haouz, et ce consécutivement à l'affaiblissement de la dynastie arabe chérifienne des
Idrissides.

Pendant la conquête, ces trois confédérations zénètes, les Maghraouas, les Banou Ifrens et les Meknassas,
fondèrent chacune un royaume autour de leur zone d'influence mais assez rapidement, leurs points de vue
divergèrent, provoquant une instabilité sur l'ensemble du territoire. Les diverses tribus maghraouas étaient tantôt
Oujda est fondée par les Zénètes de
alliées aux Omeyyades tantôt aux Fatimides. Les Banou Ifrens demeurèrent réfractaires à toute alliance avec les
la tribu des Maghraouas.
puissances arabes.

Les Fatimides profitent de ces divisions entre les trois confédérations zénètes et envoient les Zirides de l'Ifriqiya
pour conquérir le Maghreb el Aksa (le Maroc actuel). Le Ziride nommé Ziri ibn Menad réussit à conquérir une partie du Maroc actuel. En 971, son fils
Bologhine ibn Ziri affirme sa souveraineté sur la majorité des villes importantes. Durant cette période, les Berghouatas (confédération tribale

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masmouda et sanhadja) seront donc attaqués par les Zirides. Les Maghraouas demandent l'aide des Omeyyades. Ces derniers acceptent enfin d'aider
les Zénètes à reconquérir les territoires, en particulier ceux des Maghraouas de l'ouest du Maghreb. Bologhine ibn Ziri est contraint de reculer devant
57
l'armée omeyyade venue d'Al-Andalus par voie maritime et qui s'installe à Ceuta . Par la suite, Ziri Ibn Attia des Maghraouas entre en conflit avec
les chefs des Banou Ifrens et des Meknassas. Une lutte au pouvoir sera acharnée entre les fractions zénètes. Les Banou Ifrens attaquent les
57
Berghouata et prennent plusieurs fois Fès, place forte maghraoua. Ces derniers rétabliront finalement l'équilibre du Maghreb el Aksa . Le règne des
e
trois confédérations zénètes s'achèvera par l'arrivée des Hilaliens et des Almoravides vers le xi   siècle en 1059. Les Zénètes seront évincés par les
57
Almoravides du Maghreb el Aksa .

De tout temps, les Zénètes étaient seuls maîtres des routes et du commerce dans la région. Cette période est caractérisée par une certaine
58
prépondérance des pratiques démocratiques tribales, comme ce fut déjà le cas deux siècles auparavant lors des révoltes kharijites . Les Zénètes ont
démontré par leur histoire qu'ils pouvaient négocier avec toutes les tribus au Maghreb. Plusieurs alliances et traités ont été élaborés pendant cette
59
période. La construction s'est développée et plusieurs villes ont connu un véritable essor (construction de mosquée , de kalaâ, ksours, etc.). En 1068,
57
les trois « dynasties » chutent tant à cause du zèle manifeste de certains chefs que du fait de leur détermination à se lancer dans des guerres saintes .

Dynastie almoravide (1055-1147)

Les Almoravides sont issus des tribus berbères sanhadjas des Lamtounas et des Guzzalas qui nomadisaient dans
le désert saharien entre l'Adrar mauritanien et le Tafilalet. Ces tribus guerrières se structurent au sein d'un
puissant mouvement religieux, sous l'impulsion du prédicateur Abdellah ben Yassin. Leur but est d'instaurer
l'islam sunnite de rite malékite dans toute l'étendue de l'Occident musulman (Al-Andalus et Afrique du Nord).
Ainsi leur vient leur nom d'al-Murabitoun, c'est-à-dire les combattants du ribat, une forteresse de la guerre sainte
dressée contre leurs ennemis animistes. Les Almoravides sont victorieux dans leur guerre contre les royaumes
noirs du Tekrour et l'empire du Ghana. Ils s'emparent ainsi du Ghana et de sa capitale Aoudaghost, à la tête d'une
grande région productrice et exportatrice d'or, et parviennent à remonter les pistes caravanières sahariennes
jusqu'au Tafilalet dans les années 1050, où ils mettent fin à l'existence de l'émirat de Sijilmassa sous domination
zénète. Les chefs des Almoravides sont successivement Abou Bakr ben Omar puis Youssef ben Tachfine.

Alors que le « Maroc utile » est en proie aux convoitises des entités politiques voisines ainsi qu'aux déchirements
internes, trois grandes tribus berbères se partagent les régions sahariennes. Les Lemtouna, Massoufa et Goddala
(ou Gadala, lointains descendants des antiques Gétules), tous trois membres de la confédération Sanhadja et
islamisés deux siècles et demi plus tôt, guerroient et vagabondent régulièrement en direction du sud où ils Conquêtes almoravides (xie siècle).
menacent l'empire du Ghana et d'autres États soudano-sahéliens animistes. De la tribu Lemtouna, l'émir Yahya
ben Ibrahim part, vers 1035, accomplir le pèlerinage à La Mecque. Là-bas, il
prend conscience de la nécessité de parfaire l'islam de ses congénères des régions de
l'Adrar. En halte à Kairouan, il tente pour cela d'obtenir un appui logistique de la part
d'éminences religieuses locales, mais sans résultat.

La guerre éclate entre les Almoravides et les Zénètes. Les Banou Ifren et les
Maghraouas perdent alors tout pouvoir après la victoire finale des Almoravides. C'est
Youssef ben Tachfine qui fonde Marrakech en 1062, au départ simple campement
nomade destiné à devenir la capitale d'un empire. Les Almoravides font disparaître
dans les régions qu'ils contrôlent toutes les doctrines qu'ils suspectent d'hérésie. C'est
60
ainsi qu'ils suppriment le chiisme de Taroudant , dernier legs fatimide dans le
Souss, et qu'ils détruisent le royaume berghouata qui prospérait dans les plaines
centrales de la Tamesna (correspondant aux actuelles régions de Doukkala et de
Chaouia) et du Tadla. Partout les Almoravides imposent le sunnisme malékite le plus Coupole almoravide de
Carte du monde connu réalisée par strict, tel qu'enseigné par les écoles théologiques de Médine et de Kairouan. Cette Marrakech.
le géographe Al Idrissi sous le règne unification religieuse se double d'une unification politique. Les Almoravides étendent
des Almoravides.
ainsi leurs conquêtes jusqu'au Maghreb central, à la limite du royaume hammadide.

En 1086, Youssef Ibn Tachfin, appelé par les rois des taïfas d'Al-Andalus,
franchit le détroit de Gibraltar à la tête de ses forces sahariennes composées
de nomades Sanhadjas et de guerriers africains du Bilad as-Sûdan, et parvient
ainsi à briser l'offensive du roi de Castille Alphonse VI à Zallaqa (bataille de
Sagrajas). Les Almoravides mettent fin au règne des roitelets, exilent l'émir de
Séville Al Mutamid ibn Abbad et celui de Grenade, Abdallah ben Bologhin, à
Aghmat près de Marrakech. Ils unifient ainsi Al-Andalus, qui est incorporée à
leur empire à partir de 1090. Ils ne parviennent cependant à récupérer Tolède
tombée aux mains des Castillans en 1085. Youssef Ibn Tachfin, qui a pris le
titre d’Émir des Musulmans (et non celui de calife, considérant ce privilège
Tombeau du célèbre prince et poète
comme dévolu aux seuls Abbassides dont les Almoravides reconnaissent
Al Mutamid ibn Abbad de Séville, 61
condamné à finir sa vie dans une
d'ailleurs la prééminence religieuse) , règne sur un ensemble géopolitique
s'étendant du Sénégal jusqu'aux abords des Pyrénées et des côtes atlantiques Un chrétien et un musulman
prison d'Aghmat au sud de
marocaines jusqu'à Alger. disputant une partie de jeu d'échecs
Marrakech.
en Al-Andalus.
Cette domination almoravide se manifeste par une symbiose des identités
andalouse, ouest-maghrébine et saharienne, préparant la voie à l'émergence
d'une civilisation hispano-mauresque à cheval sur la péninsule ibérique et le Maghreb occidental. Les édifices subsistant à Marrakech, Tlemcen et
Alger montrent ainsi une forte influence de l'école artistique cordouane adaptée aux canons esthétiques nord-africains. Dans le domaine économique,
l'État almoravide se distingue par sa maîtrise des flux de l'or, dont il contrôle les zones de production et les voies d'acheminement, du Ghana jusqu'au
bassin méditerranéen. Le dinar d'or almoravide, appelé marabotin, circule sur tous les grands marchés commerciaux comme devise de référence.

Après la mort de Youssef Ibn Tachfin en 1106, son fils Ali ben Youssef lui succède, mais la dynastie est déjà contestée aussi bien en Espagne qu'en
Afrique. La famille régnante prend en effet goût aux plaisirs et aux délices d'une vie de cour raffinée héritée des califes de Cordoue et des émirs taïfas
d'Al Andalus. Dans le même temps, les populations subissent la dictature rigoriste des cadis malékites et les exactions locales des chefs militaires
d'origine sanhadja qui s'appuient parfois sur des milices de mercenaires chrétiens comme celle du chevalier catalan Reverter. Une telle conjoncture
politique favorise un mécontentement généralisé dans l'ensemble de l'empire almoravide gravement affaibli.

Dynastie almohade (1147-1269)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc 10/59

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