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Chapitre IV : Description des appareils d’échange de chaleur sans

changement de phase

1. Définitions :
Comme leur nom l'indique, les échangeurs thermiques sont des dispositifs destinés à favoriser l'échange
thermique entre deux fluides, sans que les fluides ne se mélangent.
Le principe le plus général consiste à faire circuler deux fluides à travers des conduits qui les mettent en
contact thermique. De manière générale, les deux fluides sont mis en contact thermique à travers une paroi
qui est le plus souvent métallique ce qui favorise les échanges de chaleur. On a en général un fluide chaud
qui cède de la chaleur à un fluide froid.
Généralement pour assurer efficacement cet échange de chaleur au moins un des fluides est mis en
mouvement (pompe, ventilateur). Pour augmenter cet échange, et donc le transfert d’énergie, il peut être
fait appel au changement de phase (condenseurs, évaporateurs, bouilleurs…) système utilise couramment
dans les machines thermiques ou le caloduc.

2. Aspect externe d’un échangeur de chaleur :


Vu de l’extérieur, un échangeur se présente comme une boite noire pourvue, comme un quadripôle
électrique, de deux entrées et de deux sorties. Il est bien commode de mesurer les caractéristiques
essentielles du fonctionnement de l’échangeur à l’un de ces quatre pôles, plutôt que de faire des mesures
forcément plus délicates à l’intérieur. C’est ainsi que nous établirons pour chacun des fluides 1 ou 2 des
paramètres mesurables et mesures à l’entrée et à la sortie de chacun des deux :
 l’état : liquide, gazeux ;
 le débit-masse, constant de l’entrée a la sortie ;
 la température, variable dans l’échangeur ;
 la pression, peu variable.
Il est entendu que l’on connait par ailleurs les caractéristiques thermo-physiques de chacun des deux
fluides et notamment :
 la capacité thermique massique (chaleur massique) Cp ;
 la masse volumique ρ ;
 la conductivité thermique λ ;
 la viscosité µ ;
Ainsi que les lois de variation avec la pression, et surtout avec la température, de ces différents paramètres.
Pour les fluides Cp, μ et λ varient peu avec la pression p (pas du tout pour un gaz parfait). En revanche, les
variations avec la température T sont souvent d’une grande amplitude.
Par ailleurs, et comme les différents paramètres qui gouvernent le fonctionnement de l’échangeur ont aux
entrées-sorties des valeurs privilégiées parce que aisément mesurables, une théorie du fonctionnement
interne visera donc à calculer pour chacun des fluides les paramètres essentiels de l’évolution en fonction
précisément des valeurs aux entrées-sorties.
Le schéma de principe (figure 4.1) serait cependant fort incomplet s’il n’y était adjoint, extérieurement au
quadripôle, deux pompes (ou ventilateurs) destinées à mettre en mouvement les fluides 1 et 2 a l’intérieur
de l’échangeur, en générant pour chacun des fluides entre l’entrée et la sortie une différence de pression
égale a la perte de pression visqueuse à l’intérieur de l’échangeur.

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Cette perte de pression (perte de charge) dépend pour chacun des fluides :
 de la nature du fluide ;
 de sa température : le coefficient de viscosité qui gouverne cette perte de pression y est très sensible
 de son débit et de la géométrie interne de l’échangeur. Cette variation de pression pour le fluide
considère se fait autour d’une pression moyenne qui est la pression de service.

Figure 4.1 : Schéma du quadripôle.

3. Critères de classement des échangeurs :


Il existe plusieurs critères de classement des différents types d’échangeurs. Énumérons les principaux.

3.1. Classement technologique :


Les principaux types d’échangeurs rencontrés sont les suivants :
 à tubes : monotubes, coaxiaux ou multitubulaires ;
 à plaques : à surface primaire ou à surface secondaire ;
 autres types : contact direct, à caloducs ou à lit fluidisé.
3.2. Type d’échange des fluides :
Ce type de classement consiste le changement de phase des fluides « diphasiques ou monophasiques » qui
est dut aux températures et les pressions élevées. On distingue deux types :
3.2.1. Echangeur sans changement de phase :
Les échangeurs de chaleur sans changement de phase correspondent aux échangeurs dans lesquels l'un des
fluides se refroidit pour réchauffer le deuxième fluide sans qu'il y ait changement de phase.
3.2.2. Echangeur avec changement de phase :
Les échanges avec changement de phase sont caractérisés par trois cas différents:
 L'un des fluides se condense alors que l'autre se vaporise : ces échangeurs sont rencontrés dans les
machines frigorifiques.
 Le fluide secondaire se vaporise en recevant de la chaleur du fluide primaire, lequel ne subit pas de
changement d'état. Ils sont appelés évaporateurs.
 Le fluide primaire se condense en cédant sa chaleur latente au fluide secondaire plus froid, lequel
ne subit pas de transformation d'état.

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3.3. Classement suivant le mode de circulation :


L’organisation de la circulation des fluides de chaque côté de la paroi constituant la surface d’échange
correspond à différents modes de base ou à des combinaisons entre ces modes ; seules les solutions
technologiques les plus utilisées sont présentées dans ce qui suit.
 Circulation à co-courant (ou à courants parallèles) et circulation à contre-courant
 Circulation utilisant simultanément le co-courant et le contre- courant
 Circulation à courants croisés
3.3.1. Circulation à co-courant (ou à courants parallèles) et circulation à contre-courant :
Les deux fluides circulent soit dans le même sens, soit en sens contraire de chaque côté de la paroi. La
réalisation technologique peut se faire soit par :
i. des appareils tubulaires dits double-tube (Figure 4.2) : constitués de 2 tubes concentriques ; un
fluide s’écoule dans le tube intérieur, l’autre dans la section annulaire.

Figure 4.2 : Echangeur Bitube

ii. des appareils à faisceau et calandre : un fluide passe à l’intérieur des tubes parallèles
constituant un faisceau logé dans une calandre cylindrique, l’autre passe à l’extérieur des tubes,
il existe :
Des appareils 1-1 (1 passe côté calandre, 1 passe côté tubes) : la calandre est de type E selon la norme
Tubular Exchanger Manufacturers Association (TEMA)

Figure 4.3 : Echangeur à tube et calandre type 1-1

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Des appareils 2-2 (2 passes côté calandre, 2 passes côté tubes) : la calandre est de type F selon la norme
TEMA

Figure 4.4 : Echangeur à tube et calandre type 2-2


La mise en place d’une cloison longitudinale séparant la calandre en 2 parties et d’une cloison de
répartition dans le distributeur du faisceau oblige chacun des fluides à effectuer 2 passes dans l’appareil.

iii. des appareils à plaques ou lamelles :

Figure 4.5 : Echangeur à plaques


Les plaques peuvent être formées en spirale.

Figure 4.6 : Echangeur à plaques en spirales

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3.3.2. Circulation utilisant simultanément le co-courant et le contre- courant :

Ce type de circulation est réalisé dans des appareils tubulaires à faisceau et calandre cylindrique :

i. Appareils à 1 passe côté calandre et 2 ou 4 ou 6, etc … passes côté tubes (calandre de typeE) :
Le nombre de passes côté tubes est souvent égal à 2, 4 parfois à 6 ; il est très rarement égal à 8 pour des
raisons de pertes de charges prohibitives.

Appareils 1-2 (1 passe côté calandre, 2 passes côté tubes)

Figure 4.7 : Echangeur à tube et calandre type 1-2


Le fluide côté tubes échange de la chaleur simultanément sur 2 passes, l’une à contre- courant avec le
fluide côté calandre, l’autre à co-courant.

Appareil 1-4 (1 passe côté calandre, 4 passes côté tubes)

Figure 4.8 : Echangeur à tube et calandre type 1-4

ii. Appareils à 2 passes côté calandre (calandre de type F) :


Le nombre de passes côté tubes associé peut être égal à 4 ou 8, …
Par exemple, l’appareil 2-4 associe 2 passes côté tubes à chacune des 2 passes côté calandre. Chacune des 2
parties de cet appareil 2-4 fonctionne comme un appareil 1-2, les 2 parties étant disposées en série sur les 2

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fluides ; la mise en série respecte le contre-courant d’ensemble dans le cas du dispositif représenté ci-
dessous.

Figure 4.9 : Echangeur à 2 passes coté calandre (calandre type F)


iii. Autres appareils
Les modes de circulation suivants organisant des circuits en dérivation sont utilisés pour limiter les pertes
de charge côté calandre. Les appareils schématisés ci-dessous fonctionnent avec 2 passes ; ce nombre peut
être modifié.

Figure 4.10 : Echangeur à tube et calandre (calandre type G, H et J)

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3.3.3. Circulation à courants croisés :

L’écoulement de 2 fluides se fait dans 2 directions perpendiculaires. La réalisation peut se faire :

i. soit par des appareils tubulaires :

Figure 4.11 : Echangeur à faisceau tubulaire de type a) et b)


Le faisceau peut être logé dans une calandre cylindrique parallélépipédique type X ou dans un caisson aéro
type forcé :

Figure 4.12 : calandre cylindrique type X

Figure 4.13 : un caisson aéro type forcé


Avec une ou plusieurs passes côté tubes (deux dans les appareils schématisés ci-dessus).

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ii. Soit par des appareils à plaques éventuellement spiralées :

Figure 4.14 : Echangeurs à plaques

4. Différents types d’échangeurs de chaleur :


4.1.Échangeurs tubulaires :
Pour des raisons historiques et économiques, les échangeurs utilisant les tubes comme constituant principal
de la paroi d’échange sont les plus répandus. On peut distinguer trois catégories suivant le nombre de tubes
et leur arrangement, toujours réalisés pour avoir la meilleure efficacité possible pour une utilisation
donnée :

 Échangeur monotube, dans lequel le tube est placé à l’intérieur d’un réservoir et a généralement la
forme d’un serpentin ;

Figure 4.15 : Echangeur monotube en serpentin

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 échangeur coaxial, dans lequel les tubes sont le plus souvent cintrés ; en général, le fluide chaud
ou le fluide à haute pression s’écoule dans le tube intérieur ;

Figure 4.16 : Echangeur à tubes coaxiaux


 échangeur multitubulaire, existant sous quatre formes :

i. échangeur à tubes séparés : à l’intérieur d’un tube de diamètre suffisant (de l’ordre de 100 mm)
se trouvent placés plusieurs tubes de petit diamètre (8 à 20 mm) maintenus écartés par des
entretoises. L’échangeur peut être soit rectiligne, soit enroulé,

Figure 4.17 : Echangeur à tubes séparés


ii. échangeur à tubes rapprochés : pour maintenir les tubes et obtenir un passage suffisant pour le
fluide extérieur au tube, on place un ruban enroulé en spirale autour de certains d’entre eux. Les
tubes s’appuient les uns sur les autres par l’intermédiaire des rubans,

Figure 4.18 : Echangeur à tubes rapprochés


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iii. échangeur à tubes ailletés : ces tubes permettent d’améliorer le coefficient d’échange thermique
; différents types d’ailettes sont toutefois présentés au suivant,

Figure 4.19 : Echangeur à tubes ailettés

iv. échangeur à tubes et calandre : c’est l’échangeur actuellement le plus répandu ; de ce fait, le
paragraphe suivant lui est donc consacré.

Figure 4.20 : Echangeur à tubes et calandre


3.2. Les échangeurs à plaques :
Ce type d’échangeurs est constitué de plaques assemblées de façon que le fluide puisse circuler entre elles.
Un jeu de joints assure la distribution des fluides entre les plaques de telle sorte que chacun des deux
fluides soit envoyé alternativement entre deux espaces inter plaques successifs.
Un échange thermique des fluides s’effectue à travers les plaques. La compacité avantage ce type
d’échangeur. Ce dispositif permet une grande surface d’échange dans un volume limité. Donc, son utilité
apparait clairement lors des grandes puissances.
Les échangeurs à plaques sont très utilisés dans l’industrie agroalimentaire, l’industrie nucléaire ou
chimique. Pour des raisons évidentes d’hygiène et de santé publique, les plaques sont généralement en
acier inoxydable. A noter que la gamme de températures de fonctionnement est réduite par l’utilisation des
joints en matières organiques.

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Figure 4.21 : Echangeurs à plaques

Figure 4.22 : Principe et constituant d’un échangeur de chaleur à plaque à joint.

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Ainsi, on peut trouver d'autre classification de ce type d'échangeurs (compacts/à plaques) tels :
 Les échangeurs à plaques spirales,
 Les échangeurs à plaques circulaires,
 Les échangeurs à plaques soudées.
Généralement, on trouve plusieurs classifications des échangeurs tels que celle présentée dans le
tableau 4.1.

Tableau 4.1 : Classification des échangeurs de chaleur

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