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Dans certains cas le genou est simplement dénommé " first futtock", dans
d'autres, il est nommé "naval timber" (madrier naval). Dans certaines phrases,
"naval timber" désigne une allonge basse, que l'on retrouve aussi dans le texte
original sous la forme "low futtock". Il devient donc très difficile parfois
d'effectuer la traduction de manière simple, lorsque l'auteur emploi des phrases
où il parle des "low futtocks" qui peuvent être où comprendre le genou et la
première allonge où les allonges basses, où bien quand il emploi l'expression
"naval timbers" qui correspond au mot genou et parfois aux allonges inférieures.
Le "top timber" correspondant à l'allonge de sommet.
Une Thèse
de
KROUM NICKOLAEV BATCHVAROV
MASTER OF ARTS
Mai 2002
-2-
THE FRAMING OF SEVENTHEENTH-CENTURY MEN-OF-WAR IN
ENGLAND AND OTHER NOTHERN EUROPEAN COUNTRIES
A Thesis
by
KROUM NICKOLAEV BATCHVAROV
MASTER OF ARTS
Mai 2002
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III
RÉSUMÉ
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IV
Pour la plus grande partie de cette période, toutes les sources contemporaines
admettent qu'un maximum de deux allonges ont été utilisées.
NDT : * Par cette phrase, l'auteur entend (je cite) : "La conception des navires anglais au XVIII est généralement
considérée comme étant pauvre - unités trop petites et trop lentes - par rapport aux navires français. Ceci est sensé
être du partiellement au conservatisme. Au XVII, la construction navale anglaise était beaucoup plus dynamique.
Charles II était intéressé par sa flotte. Il avait compris lui-même comment dessiner un navire et savait ce qu'il pouvait
en attendre. Il a conseillé personnellement ses constructeurs et les a soutenus dans les nouvelles expérimentations."
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V
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VI
REMERCIEMENTS
Mon défunt père est à l'origine de mon intérêt pour les navires du XVIIème siècle. Il
fut mon tout premier instructeur pour la pratique de la charpente navale et a réussi à
me faire prendre conscience de la notion des qualités de marin. Ma dette envers lui
est énorme.
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VII
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VIII
RESUME III
DEDICACE V
REMERCIEMENTS VI
CHAPITRES
I Introduction 1
IV Ebauches et dessins 64
V Maquettes marines 77
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IX
CHAPITRES Page
X Conclusions 157
Notes 161
Références 168
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X
LISTE DES DESSINS
DESSIN Page
3 Cale d'écart 10
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Xl
DESSIN Page
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XII
LISTE DE TABLEAUX
TABLEAUX Page
7 Sections de brûlots 55
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1
CHAPITRE I
INTRODUCTION
__________________________________
Cette thèse suit la maquette du Miroir du Marin.
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2
Il y a, cependant certaines limites. Les textes ne sont pas toujours très clairs
et il y a plusieurs façons de les interpréter. Les lignes d'eau ne sont pas toujours
parfaitement définies, non plus. Les modèles "d'arsenal" de navires identifiés
semblent refléter les pratiques de charpente de la période, mais il a été dit plusieurs
fois qu'elles ont été simplement construites avec certaines conventions, qui
n'avaient pas de liens avec la réalité. Elles ne peuvent donc être acceptées comme
des témoignages absolus4. Enfin, le grand potentiel que représente l'archéologie
navale doit encore être entièrement analysé.
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3
L'accent sera mis sur les vaisseaux de guerre anglais, car les documents à
leur sujet sont plus facilement accessibles et parce que les navires anglais du
XVIIème, à la différence de ceux du XVIIIème siècle, ont été bien conçu*. Entre
1660 et 1688 la charpente navale s'est développée rapidement avec le soutien du roi
Charles II et du Duc d'York, qui devint le roi James II. Pendant les règnes des
deux frères Anglais, la conception et la construction des navires furent un champ
d'innovations, sans aucun souci de conservatisme5.
La nation anglaise a eu au XVIIèmesiècle les rois qui ont rendu des services
plus grands à la flotte qu'Henry VIII et Elisabeth I au XVIème siècle. Ce fut
Charles Ier (1624-1649) qui ordonna la construction du premier véritable trois-
ponts du monde. À l'époque tous les professionnels ont prétendu qu'un tel navire
était non seulement peu pratique, mais aussi impossible à construire et certainement
inutile une fois terminé. Les guerres anglo-hollandaises devaient prouver aux
incrédules leur erreur et démontrer la vision juste du roi. Sous Charles II (1660-
1685) "l'île nation" a peut être eu son monarque le plus intelligent et le plus
capable. Sa tolérance religieuse envers les catholiques a certainement fait qu'il ne
serait jamais reconnu comme il mériterait de l'être. Mais sous ses conseils
intelligents la flotte est devenue une institution nationale. C'était grâce à lui et à
James, le Duc d'York, que la marine est devenue l'armée la plus puissante de
l'Angleterre, comme l'infanterie l'était pour les Français. Sans aucun doute, pour
l'aristocratie, l'attrait du service en mer était dû au Duc lui-même, qui a commandé
la flotte dans les batailles. Si ce n'était lui, c'était un autre membre de la famille
royal des Stuart - le prince Rupert du Palatinat, un des commandants et des marins
les plus expérimentés de son temps. On devrait donner beaucoup de crédit au roi,
qui fut le pouvoir dirigeant de l'expansion et du professionnalisme croissant de la
NDT * voir page IV
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4
marine. Ce que l'on a par habitude entièrement accordé au "Clerk of the Acts", plus
tard secrétaire de l'amirauté, Samuel Pepys. Ces dernières années les chercheurs
ont finalement commencé à réévaluer les rôles de Pepys et de Charles II au
détriment du premier et au crédit du second.
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L'ensemble des pièces de bois formant une membrure est parfois appelé couple (un
couple est une membrure avec deux couches de bois en continu, d'où son nom -
figure 1). La position et le nombre des éléments de charpente qui forment une
membrure ont subi de grands changements pendant le XVIIème siècle et concernent
le sujet de cette étude.
Les varangues sont des madriers fixés sur la quille formant un angle droit
avec celle-ci. Leurs extrémités montent vers les côtés du navire. Les extrémités
relevées ont été appelées, en anglais "wrongheads". Il n'y a pas de grande
cohérence dans l'utilisation des désignations ainsi que dans l'emploi d'autres termes
utiles à la description de la structure des navires à cette époque. D'autres
dénominations anglaises utilisées au XVIIème sont "wrungheads" ou "wrungs", ou
"rungs" et "rungheads", ce qui signifie : tête de varangue, accotar ou encore clé
(runghead filling) selon le cas. Les varangues ont été aussi appelées madriers de
fonds ou de sol.
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A ce point les allonges sont connectées avec les allonges supérieures (allonges de
sommet ou de revers), lesquelles forment les flancs supérieurs du navire. Les
allonges étaient souvent appelées "crochets de pied" (foot-hooks en vieil anglais
d’où futtocks : allonges).
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Un élément de charpente est dit "to give scarph", c'est-à-dire donnant l'écart (clef
d'assemblage) quand celui-ci participe à l'assemblage de deux autres éléments qui
s'encastrent. Le mot est souvent orthographié de deux façons différentes. Il peut
être écrit soit "scarph", soit "scarf". Dans les sources du XVIIème siècle il est plus
généralement noté "scarph" mais parfois dans le même document, ou même, dans
la même phrase, il peut être orthographié des deux manières8.
Les clefs d'empâture commencent à apparaître dans les devis vers les années
1690. Sutherland les décrit comme "un petit morceau de bois de charpente adapté
à un plus grand pour établir la matière nécessaire"9, et nomme aussi : " écarts
d'empâture où taquets d'empâture" (actuellement : Butt-chocks) celles qui se situes
en partie à la tête et en partie au talon de deux éléments jointifs. Ces clés sont
utilisées de manière à unir les deux parties et à renforcer la jonction des madriers;
lesquels apparaîtront plus loin, quand le bordé sera posé, et chevillé à travers le
bois de charpente et la clef10. Les clés d'empâture étaient des cales en coin, ou des
blocs de bois utilisés pour le remplissage des jonctions entre les éléments de la
membrure. Ici le terme sera utilisé dans la description d'un raccordement d'éléments
de membrure disposés bout à bout. La moitié du bois sur le côté intérieur d'une
jonction était découpée et enlevée. L'espace vide résultant était rempli par une cale,
qui était alors clouée aux deux éléments de la structure. Ce type de jonction est
souvent appelé cale d'écart ou cale de jonction, de temps en temps aussi appelé
"jonction d'ancrage" (Figure 3).
Il a été dit que la membrure d'un navire est constituée de sa partie basse
(varangues), des côtés (allonges) et des éléments supérieurs sur les flancs (allonges
de sommet ou de revers). Le point où la varangue rejoint le côté a été appelé le
"bombement"(bulge). De nos jours le terme utilisé est le bouchain (bilge). Le côté
est devenu allonges de sommet dans sa partie supérieure, au dessus du point de
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Les schémas proposés n'ont rien de commun avec les maquettes encore
intactes de cette période. Les maquettes ont-elles été représentatives des pratiques
réelles où étaient-elles seulement des objets de décoration stylisés? Tous les
documents d'époque, particulièrement les devis, peuvent offrir des réponses à ces
questions.
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Son gréement et son armement ont été étudiés et les résultats ont été correctement
analysés. Malheureusement, la coque n'a pas reçue le même soin. L'épave du
Dartmouth, perdu en 1690, a longtemps été retenue comme étant l'épave de
référence pour la période du XVIIèmesiècle.17 Hélas, aucun compte rendu final n'a
été publié sur ce navire. Parmi ce potentiel, le plus mal utilisé est l'épave du
vaisseau royal Suédois Wasa. Quarante ans après son sauvetage, le navire est
magnifiquement reconstitué, mais pratiquement rien n'a été publié sur sa charpente.
En somme, à ce niveau, l'archéologie marine est peut-être la source d'information
la moins utile pour la compréhension de la charpente des navires du XVIIème siècle
- une chose triste à souligner pour un candidat à l'archéologie navale.
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CHAPITRE II
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…Les têtes de varangues,.. et ce point donne le galbe ou la forme des allonges et des
madriers navals; à cet endroit commence l'enveloppe et l'assise du navire... celles près de
la quille sont appelées allonges de sol (ou de fond), les autres, allonges supérieures ... 19
Manwayring nous donne une information quelque peu semblable, mais avec
quelques détails significatifs manquant dans le Sea-grammar :
.…Rungheads are the heads, or ends of the rung, which are made a little compassing; and to lead
or direct as it were the sweep and mould of the futtocks; for in these rungheads the lines which
give the compasse and bearing of the ship doe begin: also more generally, the outward ends of
the hookes, which are in the same manner compassing, are called rung heads, is also Bolted into
these, and they say, it is bolted fore and aft to the rung heads.
…"Rungheads" sont les têtes, ou extrémités des madriers qui font le "tour"; et guident ou
dirigent l'orientation le galbe et la forme des allonges; car dans ces "rungheads" (têtes de
varangues) commencent les lignes qui donnent l'enveloppe et l'assise du navire : aussi
plus généralement, les bouts extérieurs des "crochets", qui sont formés de la même
manière, sont appelés rung heads, et sont aussi chevuillés dans ceux-ci et l'on dit, chevillé
à l'avant et à l'arrière des rung heads.20
... are those compassing timbers, which give the breadth and bearing of the ship, which are
écarted to the ground timbers; and because no timbers that compasse can be found long enough
to go up through the all the side of the ship, these compassing timbers are écarted one into the
other and those next the keel, are called the lower or ground futtocks, the others are called the
upper Futtocks ....
... sont ces madriers formant l'enveloppe (de la coque), donnant la largeur et l'assise du
navire, qui sont assemblés par des écarts aux madriers de "sol"; et parce que l'on ne peut
trouver aucun madrier assez long pour remonter tout le flanc du navire, ces madriers
faisant le "tour" et assemblés par des écarts les uns dans les autres à partir de la quille,
se nomment les allonges inférieures ou allonges de "sol", les autres sont appelés allonges
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supérieures...
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A partir des extraits de textes cités ici, il est évident que le fond du navire est
principalement plat avec les extrémités recourbées – les "wrongheads" ou
"rungheads" selon la source. Smith écrit que ces extrémités sont assemblées aux
allonges par des écarts et Manwayring ajoute que les premières allonges sont
chevillées à l'avant et à l'arrière dans les têtes de varangues. Cela pourrait être un
argument en faveur d’un pré-assemblage. Manwayring parle d'allonges basses et
supérieures, tandis que Smith décrit des allonges et des "madriers navals" (naval
timbers) et indique aussi qu'il y a des allonges de "sol" (ou varangues) et des
allonges supérieures. En même temps, Smith note que la tête de varangue oriente la
courbure des allonges et les "madriers navals". Manwayring ne s'exprime pas sur
les "madriers navals" (naval timbers). Comment ces extraits doivent-ils être
interprétés ?
Smith est un peu plus sophistiqué. Dans son texte, il dit que les têtes de
varangues orientent la forme tant pour les "madriers navals" (naval timbers) que
pour les allonges. Il suggère aussi que les deux soient, d'une façon ou d'une autre
assemblés par des écarts dans les varangues ("ground timbers" dans le texte). Il y a
deux dispositions possibles pour celles-ci. La première, a les allonges raboutées
dans les têtes de varangues, formant ainsi une partie de la forme ou courbure de la
coque. Les "madriers navals" (naval timbers) sont couchés entre les varangues et
servent d'écart aux varangues et aux allonges (figure 4). La seconde disposition est
possible en commutant les positions des allonges et des "madriers navals" (naval
timbers). La chose évidente qui autorise une telle proposition est que l'allonge
inférieure, aussi appelée allonge de sol et l'on peut raisonnablement s'attendre à ce
qu'elle touche le bas du navire. En pesant le pour et le contre, cela semble être
l'interprétation correcte (figure 5).
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Figure 4. Interprétation du texte de Smith.
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"….Futtocks or ribs of the ship are certain round pieces of compass timber swept out accordjng to the
mould of every bend, écarted to the wronghe~d below and to the navall timbers aloft. In great ships they
are framed into parts called upper and lower futtocks. The naval timbers are properly that part of the bend
which is seldom framed apart, but moulded into the upper part of the futtock and into the lower part of the
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toptimbers ...." 23
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Dans le premier paragraphe on peut lire : "..[par] ma propre expérience et
pratique j'ai constaté que le plus convenable .." 26, Cela semble prouver que l'auteur
était un constructeur de navires en activité. Cette supposition est renforcée par sa
description théorique du développement de la forme d'un navire, mais aussi par des
questions de construction pratiques comme le cintrage des bois de charpente (leur
équarrissage à la ligne médiane du navire). A cause de la présence de tels éléments
pratiques, le traité mérite une grande attention.
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Ce fut un ami proche et l'héritier de Matthew Baker. Il n'était pas charpentier de
marine, mais mathématicien. Néanmoins, Baker l'a suffisamment respecté pour lui
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léguer son carnet de notes . Il est de notoriété reconnue que Wells a vraiment
travaillé avec Baker, au moins sur les aspects théoriques de la conception des
navires. Dans l'ensemble c'est probablement une source fiable, bien que William
Salisbury pense qu'il n'a jamais réellement vu ses méthodes mises en pratique. 28
Le manuscrit copié par Sir Isaac Newton a été daté du début du siècle, mais
Baker déclare que le texte principal peut avoir été écrit beaucoup plus tard.29 A
cause de son opposition aux grands navires, il ne date probablement pas d'avant la
deuxième décennie, et il est même certainement encore plus tardif, car auparavant
il n'y avait eu aucun très grand navire comme le Prince Royal de 1610. Ainsi il date
d'une époque similaire aux autres sources et peut être considéré comme appartenant
au même groupe. Son intérêt se situe dans les instructions précises et détaillées
pour solutionner les problèmes pratiques de construction. Il donne des détails sur
les extrémités des varangues, sur le transfert des gabarits aux madriers, sur le
placement des varangues aux endroits voulus, sur les chanfreins des membrures et
sur la disposition des allonges par rapport à leurs varangues respectives. L'auteur
était très certainement un constructeur de navires en activité. Cela donne une valeur
particulière à ce manuscrit.
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de longueur suffisante. Autrement dit, dans un monde idéal il n'y aurait qu'une
allonge (figure 6). Ainsi le manuscrit et le traité nous donnent les mêmes éléments
de base sur les éléments constituant une membrure.
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Il est possible que des attaches latérales aient été employées entre les allonges, les
varangues, la préceinte principale et quelques membrures complémentaires autour
desquelles une lisse d'exécution aurait pu être tendue pour soutenir le reste des
allonges tandis que la pose du bordage progressait. Cette solution correspond bien à
la description de Pett qui dit que seulement certaines des deuxièmes allonges,
étaient installées.
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CHAPITRE III
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D'abord, les "madriers navals" ont été représentés par les seules allonges
inférieures dans l'assemblage du couple et se sont étendus depuis la tête de
varangues au creux du maître-couple.36 Les bois de charpente "vers le haut du pont
d'artillerie" étaient les allonges de revers et ils couvraient la distance de la préceinte
principale au plat-bord. Le second écart correspond au chevauchement entre eux et
les allonges (naval timbers). Le fait que la pièce(room) soit remplie du bois de
construction peut donc signifier que les flancs des allonges doivent former une
bande continue de bois au niveau du creux du maître-couple (figure 9).
Lavery croit qu'un devis daté de décembre 1664 a été à l'origine préparé pour
le Speaker de 1649 (l'Orateur, rebaptisé Mary en 1660).37 Il fut le premier des
nouveaux troisièmes rangs et rendit un long et distingué service en tant que
transporteur. Le devis original est conservé dans les Archives publiques de Kew, à
Londres.38
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Le devis donne le pas de couple comme faisant 2 pieds, 4 pouces (71 cm). La
varangue avait 14 pouces d'épaisseur (35.6 cm) et l'allonge inférieure (ou première)
devaient remplir la pièce(room). Autrement dit, les allonges inférieures devaient
avoir la même largeur que les varangues. L'écart de l’allonge inférieure devait être
de 6 à 7 pieds (1.8 - 2.1 mètres). Le second écart devait être de 6 pieds (1.8 mètre)
et devait probablement être identique entre les allonges de revers et "l'autre rangée"
d'allonges. La seule autre dimension donnée est la section des "madriers navals" :
"... et les bois de charpente navals (naval timbers) étaient de 10 pouces à l'intérieur
et à l'extérieur au niveau du creux du maître-couple."
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Deane n'était pas si supérieur aux autres constructeurs que Pepys a voulu le
faire croire. Deane avait certainement des capacités incontestables. Beaucoup de
ses navires avaient très bonne réputation, les troisièmes rangs le Rupert, la
Résolution et le Harwich étaient réputés pour être rapides et avoir une bonne tenue
en mer; le Greyhound (le levrier), un sixième rang, est passé pour être un des
navires les plus rapides à flot.
Le Fan Fan, construit pour le Prince Rupert, se fit connaître par ses exploits
pareils à nul autre dans l'histoire navale : un navire à deux canons attaquant un 80
canons (De Ruyter de Zeven Provincien) et servant plus tard de vaisseau amiral à
Sir Robert Holmes.
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Les honneurs gagnés au combat par ses navires montrent que Deane était un
constructeur capable et ses avis sur la construction navale étaient influents. Sa
Doctrine n'était l'idée personnelle d'aucun théoricien. Pour le sujet présent, la liste
des tables de sections qu'il produisit pour tous les rangs est la chose la plus
importante.
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Cette interprétation est confortée par les données pour les navires de rangs
inférieurs, particulièrement des unités des cinquièmes et sixièmes rangs. Pour les
cinquièmes rangs, avec une pièce(room) et une maille de 26 pouces (66 cm), des
allonges supérieures de 10 pouces (25.4 cm) et des allonges de revers (toptimbers)
de 8.5 pouces (21.6 cm), la pièce(room) non remplie au niveau du creux du maître-
couple serait 7.5 pouces (19 cm).
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La pièce(room) entre des bois de charpente adjacents serait large de 3.75 pouces
(9.5 cm) – pouvant être arrondis à 4 pouces (10.2 cm), ou 3 pouces (7.62 cm). A la
courbure du bouchain la distance entre les varangues et les allonges serait de
environ 1 pouce (2.5 cm), ce qui est remarquablement proche de ce qui a été trouvé
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Logiquement, il semble probable que leur largeur était égale à celle des allonges
supérieures. Ceci laissait un espace de 3 pouces (7.6 cm) entre les bois de charpente
dans la pièce et la maille(room&space), cote qui est exactement celle que Deane
recommande.
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Tableau 1. Sections selon William Keltridge. Deuxième moitié des années 1670.
1èr 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème
Largeur de flanc ▼
RANG RANG RANG RANG RANG RANG
Pièce et maille (Room&Space) 28.75" 28" 27" 25" 22" 18.75"
Deuxième allonge BAS 13.5 " 13.25" 13 " 12 " 9.5 " 7.75"
Allonge de sommet BAS 12.75" 12.5 " 11.5 " 10.5 " 8" 6.5 "
Allonge de sommet HAUT 8.25" 8" 7.75" 6.75" 5.5 " 4"
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construits dans des chantiers navals royaux et qu'une grande confiance existait
envers ces constructeurs, qui exécutaient le travail sans instructions spécifiques. Il
est probable qu'une quantité d'informations suffisantes soient préservées dans la
correspondance officielle et dans les comptes rendus de construction du premier
rang le Britannia, lancé en 1682, ainsi que dans ceux des deuxièmes rangs. Ces
informations permettant de déterminer si quatre allonges ont été utilisées dans les
membrures et de quelle manière elles étaient distribuées49. Environ la moitié des
troisièmes rangs, conformément au programme de 1677, ont été construits par des
arsenaux privés. Cependant je n'ai pas de trouvé de trace montrant qu'un devis ait
existé pour eux. On peut voir la preuve qu'ils ont en effet été assemblés avec trois
allonges dans un dessin d'un troisième rang (voir Chapitre IV).
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les autres sources. M. Samuel Pepys, secrétaire de l'amirauté à cette époque, n'a pas
été impressionné par le travail et était avare de compliments dans sa
correspondance avec l'auteur. 51
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Après le coup d’état qui mit William le Hollandais sur le trône en 1688,
l'Angleterre repris la guerre contre la France. Un programme de construction
important devint nécessaire et il fut commandé un grand nombre de navires.
Beaucoup de devis nous sont parvenus de cette période.54 La priorité fut donnée
aux deux-ponts de troisième rang de plus de 80 canons et aux quatrièmes rangs de
50 et 60 canons. Un nombre important de sixièmes rangs, des brûlots et des ketchs
furent aussi construits. Dans la guerre de la Ligue d'Augsburg (1689-1697), les
navires de quatrième rang furent considérés comme essentiels et formèrent l’épine
dorsale de la flotte.55 Une lecture détaillée des devis a révélé qu'ils s’agissait de
textes standardisés avec seulement pour différences les dates et l'écriture. Pour les
troisièmes rangs, beaucoup de devis étaient identiques sans différences notables
tant au niveau des sections, que des autres spécifications. L'information est donnée
dans le tableau 2. Essentiellement, la maille, les sections de bois de charpente et le
nombre d’allonges sont identiques à ce qui est inscrit dans le livre de notes de
William Keltridge. Ceci donnant un argument de poids à l’hypothèse que la
fabrication des navires des années 1690 était basée sur le programme de
construction des "trente navires".
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Tableau 2. Sections de 3èmes rangs. (Toutes les dimensions sont en pouces anglais.)
3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
NUMERO DE RANG
SOURCES
PAS DE COUPLE
▼▼
VARANGUE
ÉCART
DATE
La maille fait 27 pouces (68.6 cm) et les dimensions de largeur des varangues et
"des madriers navals" sont les mêmes que pour la première allonge : 13.5 pouces
(34.3 cm). Les madriers au niveau du pont d'artillerie et les allonges supérieures
auraient eu 3 pouces (7.6 cm) d'espace entre eux au lieu de 4 pouces (10.2 cm)
selon Deane. Parmi les navires construits dans les années 1690 il y eu quelques
troisièmes rangs de 80 canons. Le premier devis pour un navire de 80 canons fut
celui du Devonshire 57. Il est remarquable que les sections de celui-ci soient très
semblables à celles données par Deane pour un quatrième rang. Ceci est important
pour deux raisons : les navires à deux ponts armés de 80 canons se sont avérés être
très fragiles et le constructeur de navires Maître William Lee pensait qu’ils auraient
été plus performants si un troisième pont avait été ajouté pour le même nombre de
canons. 58 Les petites sections des éléments de membrure peuvent expliquer la
fragilité inhérente à ces navires. D'autre part, le fait que les dimensions aient été
diminuées en comparaison des troisièmes rangs précédents, suggère que les
constructeurs de navires avaient une raison d'espérer que quelque chose dans leur
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Rien ne diffère dans les spécifications pour les allonges inférieures où pour les
allonges "navales"(naval futtocks), non plus. Trois allonges sont spécifiées et de
nouveau rien, excepté l'écart précisé pour chacune d'elles. Aucune précision non
plus n’est donnée quant aux allonges supérieures. La seule information
complémentaire que nous pouvons glaner dans les documents du navire à 60
canons concerne la charpente au niveau du pont d’artillerie. Tandis que dans les
exemples précédents ils ont été nommés "madriers de charpente vers le haut du
pont d'artillerie" (timbers upwards the gundeck), dans ce cas ils sont désignés "au
pont d'artillerie" (at the gundeck). Ils devaient faire 11 pouces (27.9 cm) de large, la
même valeur que pour les allonges de sommet. Les madriers de la charpente au
niveau du pont d'artillerie (timbers at the gundeck) devaient aussi avoir un écart
d'au moins 6 pieds (1.8 m) dans la longueur. La spécification déclare aussi que la
cote de 1.5 pouces (3.8 cm) devrait être laissée entre les bois de charpente pour
l'aération. Cela donne un vide total de 3 pouces (7.6 cm), le même qu'inscrit par
Deane. Cela peut signifier que, soit les allonges de sommet étaient toujours
séparées de la membrure, et que les couples étaient à 1.5 pouces (3.8 cm) les uns
des autres, soit que ce n'était pas une vraie membrure double et que les éléments
n'étaient pas toujours attachés ensembles. Keltridge, cependant, montre
l'emplacement des couples sur la quille et les décrit comme étant doublés. La
charpente du quatrième rang à 60 canons, décrite dans le devis ne diffère pas de
celle du troisième rang, sauf dans les dimensions et les sections.
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3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
SOURCES
NUMERO DE RANG
▼▼
PAS DE COUPLE
VARANGUE
ECART
DATE
Les spécifications pour les navires de quatrième rang de 50 canons offrent quelques
nouveaux éléments qui ne sont pas disponibles pour les plus grands navires. Le
devis du Norwich, signé le 5 août 1692 spécifie le même pas de 26 pouces (66 cm),
le côté de la varangue de 13 pouces (33 cm) et exige que l'allonge inférieure
remplisse la pièce(room).64 Ceci est suivi de précisions n'étant jamais apparues dans
les devis antérieurs : "l’allonge inférieure doit avoir une longueur d'au moins 12
pieds (3.7 m) " pour être engagée en bas de 20 pouces (50.8 cm) dans la quille. "
Les cales étaient des blocs angulaires ou des coins utilisés pour remplir l'espace
entre les madriers.65 Ils ont été utilisés aussi pour renforcer la jonction entre les
abouts des allonges (Figure 14). Pour être assemblées, les allonges étaient coupées
à un angle précis et les cales étaient taillées dans le volume triangulaire résultant.
La valeur de 20 pouces de distance à la quille est très proche des 18 pouces (45.7
cm) spécifiés dans "The treatise de 1625". Si les allonges inférieures venaient sur
les deux côtés à 20 pouces (50.8 cm) de la quille et possédaient une clé d'empâture
en bas, il est probable que leurs talons ont été connectés les uns aux autres par les
cales, qui auraient traversé la quille. C'est un dispositif de charpente typique des
navires du XVIIIème siècle, mais qui n'a pas été utilisé au XVIIème siècle.66 Le devis
ne mentionne pas d'écarts.
- 62 -
50
Les spécifications pour deux frégates du sixième rang des années 1690,
montrent que des navires plus petits ont continué à être construits avec deux
allonges.68 Des valeurs comparatives pour les navires de sixième rang sont données
dans le tableau 6. Le Biddeford, lancé en 1695, devait avoir un pas de couple de 22
pouces (5-5.9 cm) et des varangues de 9 pouces (22.9 cm) au milieu du navire et le
reste 8.5 pouces (21.6 cm) de dimension latérale.69 Les allonges inférieures
devaient avoir les mêmes dimensions que les varangues, - 11.5 pieds de long (3.5
m) - et devaient être assemblées avec une clé d'empâture à 18 pouces (45.7 cm) de
la quille. Les secondes allonges sont données dans le devis comme ayant 8 pouces
(20.3 cm) de côté au niveau de leurs talons et 7 pouces (17.8 cm) à leurs têtes, ou
au creux du maître-couple. La formulation dans le devis est "la deuxième, ou
allonge supérieure" et celle-ci devaient dépasser la limite supérieure de l'encrage
des baux. Les allonges de sommet (toptimbers) devaient avoir une cote de 7.5
pouces (19,1 cm) au talon. Les talons des allonges de sommet devaient être
positionnés "debout sur les têtes des allonges inférieures."
- 63 -
51
Figure 14. Membrure double avec cales.
- 64 -
52
Tableau 4. Sections des 4èmes rangs 50-canons. (Toutes dimensions en pouces anglais.)
3EMEALLONGE INFERIEURE
1ERE ALLONGE SUPERIEUR
ALLONGE DE SOMMET
CLEF D'EMPATURE
PAS DE COUPLE
SOURCES ▼▼
VARANGUE
RANG
DATE
3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
NUMERO DE RANG
SOURCES
PAS DE COUPLE
▼▼
VARANGUE
LIAISON
DATE
- 65 -
53
De plus "ye whole frame to be well chocked with good sound timber" : "- la
membrure entière doit être bien calée (accorée) avec des accores de qualité."
Comme pour les devis des quatrièmes rangs de 50 canons, les devis des sixièmes
rangs spécifient que quatre des plus lourdes vaigres de fond étaient "…lye upon ye
chocking of ye floor head and the foot of ye upper futtock" : "…couchées sur les
taquets des têtes de varangues et les pieds des allonges supérieures". Si les
allonges de sommet étaient dressées sur les allonges inférieures et les allonges
supérieures sur les têtes de varangues, alors, il n'y avait aucun espace pour une
allonge médiane. Donc, les sixièmes rangs avaient des membrures composées de
seulement deux allonges par côté et non trois, comme l’indiquent Keltridge et
Battine dans leurs tableaux de sections. Si la membrure entière était bien assemblée
par cales et les allonges de sommet placées sur les têtes des allonges inférieures, il
est certain que la membrure entière était assemblée avec des cales d'écart, un détail
qui n'est pas visible sur les dessins d’époque70. Les autres devis préservés traitant
du sixième rang ne montrent aucune structure telle que celle du Biddeford.71
Tableau 6. Sections des navires de sixième rang. (Toutes dimensions en pouces anglais).
3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
NUMERO DE RANG
SOURCES
PAS DE COUPLE
▼▼
VARANGUE
DATE
- 66 -
54
- 67 -
55
Tableau 7. Sections des brûlots. (Toutes les dimensions sont en pouces anglais).
3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
NUMERO DE RANG
VARANGUE
ECART
DATE
Un devis pour un sixième rang de 1699 avait le même pas de couple que le
Biddeford, mais ses sections differaient.73 Les varangues et les premières allonges
au milieu du navire devaient avoir 10 pouces (25.4 cm.) de côté. Les allonges des
quatre membrures de part et d'autre du maître-couple devaient diminuer jusqu'à 8
pouces (20.3 cm.) de côté à l'extrémité inférieure et jusqu'à 7 pouces (17.8 cm.) sur
le côté opposé. L'allonge supérieure devait monter un pied au-dessus du pont
inférieur. Selon l’habitude pour ce type de devis on ne donne pas d'information sur
les allonges de sommet. Si les devis précédents sont une référence, il est probable
que les allonges de sommet avaient la même dimension de côté que celle des autres
allonges. Les données contenues dans ce document permettent d’affirmer que le
devis était bien celui d’un brûlot, et démontre que les devis de 1689 étaient encore
l'utilisés en 1699.
- 68 -
56
3EMEALLONGE INFERIEURE
ALLONGE DE SOMMET
SOURCES NUMERO DE RANG
PAS DE COUPLE
▼▼
VARANGUE
JOINCTION
DATE
- 69 -
57
Le devis précise que les écarts ne devaient pas faire moins de 4 pieds (1.2 m).
Aucune clé n'a été utilisée. Ces navires ont été construits avec des allonges simples.
Leur taille plus petite semblerait autoriser une telle interprétation. De plus, si on
regarde attentivement, il est notable que le rapport de la circonférence du navire sur
la longueur d'un couple, est égal à la profondeur de la cale. Pour des ketchs cette
valeur devait être de 9 pieds (2.7 m) en comparaison avec les brûlots qui avaient
une profondeur de cale de 9 pieds 8 pouces (3 m). La différence est si petite qu'elle
peut être ignorée. Puisque l'allonge est spécifiquement mentionnée comme "la plus
basse", je favorise l'hypothèse que les ketchs ont été construits avec deux allonges.
- 70 -
58
La phrase la plus intéressante dans le devis sur les cinquièmes rangs précise que
"the whole frame to be well chocked with good sound timber"- la membrure entière doit être
bien calée (accorée) avec des accores de qualité." Dans le devis des navires de 50
canons, il y a aussi une phrase importante : "Footwaling the six inche shifte to lye upon the
chocking of the floor head"- les vaigres de fond de six pouces changent de position
pour se coucher sur le calage des têtes de varangues."
Durant les trois quarts du XVIIème siècle les navires étaient construits de la
même manière qu'au début de ce siècle. Le planning de construction est décrit
brièvement par Phineas Pett dans son autobiographie. Comme décrit dans le
chapitre précédent, après l'assemblage des varangues, le montage du bordage et des
membrures progressait presque simultanément. Comment la construction navale a-
t-elle été modifiée après l'introduction de la troisième allonge à la fin du XVIIème
siècle? Cela aurait pu dépendre du fait que les allonges aient été ou non fixées
latéralement entre elles. Depuis, les devis ne décrivent pas d'attaches latérales.
L'aide de l'archéologie navale sera indispensable pour apporter une réponse à cette
question. Le travail de Sutherland de 1711 indique que les membrures ont été
latéralement attachées. Il note que les éléments de charpente des petits navires ont
été attachés et levés entiers avec les allonges, tandis que pour de grands navires,
seulement les couples jusqu'à la plus grande largeur de la charpente ont été attachés
ensemble avant d'être levés. Une question qui nécessite une réponse, avant
d'accepter les indications de Sutherland comme une règle, si la transposition des
pratiques, de 1711 à la dernière décennie du XVIIème siècle est possible. Dans une
certaine mesure, Sutherland lui-même, répond à cette question :
- 71 -
59
- 72 -
60
- 73 -
61
des têtes de varangues pour les maintenir avec un bon profil. Le reste des varangues
est rempli, suivi par les massifs de l'avant et de l'arrière. Les allonges assemblées
d'avance sont montées sur leurs varangues respectives et une lisse d'exécution est
positionnée de chaque côté pour l'appui et le guidage. Alors les bois de remplissage
et les demie-membrures sont ajoutés suivi par le bordage. Les techniques de
construction des membrures et de charpente ont atteint un niveau qui durera
jusqu'aux changements introduits à la fin des guerres Napoléoniennes.
- 74 -
62
Des devis du XVII ème siècle apportent la preuve que les navire n'ont pas été
construits simplement en ajustant les sections et les dimensions des navires de 50
canons de quatrième rang et de sixième rang. Le devis de 1702 pour les navires de
cinquième rang montre que ceux de la dernière décennie du XVIIème siècles ont été
assemblés comme les navires de 50 canons et ceux de sixième rang. Pour ces trois
types de navires la caractéristique importante était la vitesse sous voile. Les navires
de quatrième rang de ce groupe étaient aussi prévus pour l'approvisionnement en
ligne lors de bataille. Les missions que ces navires avaient à accomplir, exigeaient
la solidité et la légèreté. L'introduction des cales d'écart a peut-être permis de
construire ces navires avec des matériaux de caractéristiques inférieures. Le bois de
construction le plus difficile à trouver aurait été les madriers pour les varangues
avec une longueur suffisante et une courbure aux deux extrémités jusqu'aux têtes de
varangue. L'introduction de cales aurait résolu ce problème logistique. Un autre
avantage aurait été la rigidité complémentaire d'une bande continue et solide de
bois de joignant le fond du navire au creux du maître-couple. Cela réduisait la
masse et les sections sans mettre en péril la résistance.
- 75 -
63
Les brûlots, par contraste, avaient des carrières courtes, mais ils devaient
néanmoins avoir des capacités de navigation suffisantes pour se maintenir au
niveau de la flotte, ils avaient de lourdes sections au milieu et étaient
significativement plus légers aux extrémités. Il n'y avait pas de nécessité de rigidité
et aucune cale n'a été utilisée. Les grands vaisseaux de quatrième et troisième
rangs n'ont pas utilisé de clés d'écart, mais ont tiré leur solidité du chevauchement
des écarts. Les bandes presque continues de bois aux bouchains et au creux du
maître-couple contribuaient à la résistance des coques aux tirs. Il est probable
qu'aux cours du début du XVIIIème siècle, les constructeurs de navires ont incorporé
l'écart sur des navires plus grands, aussi. Dans les plus grands navires l'utilisation
d'écarts à permis d'accroire la résistance en maintenant l'aération des espaces vides
entre les madriers de charpente.
En résumé, sur les navires de tous rangs le système à deux allonges a régné en
maître absolu, des premières années du XVIIème jusqu'aux environs de 1675, quand
la troisième allonge a été ajoutée et utilisée largement dans la membrure des quatre
rangs les plus grands. Le processus de conversion doit avoir été achevé au début
des années 1700, lorsque les écarts de chevauchement disparaissent des devis et
que les cales d'écarts leur sont substituées.
- 76 -
64
CHAPITRE IV
PLANS ET DESSINS
Au sujet des pratiques utilisées pour la réalisation des membrures dans les
années l680, il existe un recueil de dessins exécutés par William Keltridge, un
constructeur qui peut avoir été un étudiant de Deane.88 Ce recueil est composé de
travaux sur quatre navires de sixième rang, un navire de cinquième rang et deux
navires de quatrième rang.89
- 77 -
65
Figure 15. Section d'un troisième rang. Celui-ci fait probablement parti du
programme des trente navires. Redessiné à partir de d'original publié par Lavery.
Légende : 1- Quille 2- Varangue 3- Première allonge 4- Seconde allonge 5-
Troisième allonge 6- Allonge de sommet
Deux des dessins montrent des sections médianes de navire. L'un pour un vaisseau
de quatrième rang, l'autre pour un sixième rang. La section du navire de quatrième
rang semble fournir la preuve la plus ancienne attestant de l'utilisation de doubles
membrures, à l'exception de deux modèles présentés dans le chapitre suivant.
- 78 -
66
La section montre les abouts et les repères de positionnement. Chaque élément est
repéré, afin d'éliminer les risques de mauvaises interprétations. La membrure est
constituée d'une varangue, d'une allonge inférieure, d'une seconde allonge, d'une
allonge supérieure et d'une allonge de sommet. Keltridge distingue les deux navires
de quatrième rang par des descriptions courtes. Le premier est dit être "...near ye
dimensions of ye adventure…" c'est-à-dire " près des dimensions de l'Aventure..."
Pour l'autre, le constructeur de navires déclare simplement que c'est un quatrième
rang de "... ye largest dimensions…"," de plus grandes dimensions..." . La section
semble appartenir au deuxième exemple. Elle est dessinée à une échelle de 3/8 de
pouce par pied, plutôt que d'un pouce 1/4 par pied utilisée pour l'épure, le plan et
les vues d'ensemble. Cela peut être significatif, et correspondre à une tentative de
mise en évidence d'un aspect peu commun. En plus des détails de charpente, le
dessin contient la silhouette d'une section plus étroite avec une varangue plus
longue, qui possède une grande ressemblance avec la section produite par la
méthode de Deane. En fait, la varangue présentée sur le plan, est plus étroite d'un
pied par rapport aux dimensions données par Deane. Le contour plus large
correspond vraiment à ses spécifications.
Dans les dessins de Keltridge, les navires de sixième rang présentent un intérêt
particulier. Ils sont groupés par paires sur deux planches et il est évident qu'ils
proviennent de deux époques différentes. Deux dessins présentent les initiales IR
de James II et ont probablement été dessinés après l'accession au trône de ce
monarque au début de 1685. Ainsi, ils peuvent être considérés comme de bonnes
représentations de petits navires des années 1680. L'autre planche montre deux
navires dessinés à une échelle plus petite (1/8 de pouce par pied) que les exemples
précédents. Le navire en bas de page est décrit comme "... un sixième rang
ancienne méthode," l'autre - "... de plus grandes dimensions...." Ils peuvent être
grossièrement datés des années 1660 (ou peut-être encore plus tôt) pour le premier
et des années 1670 pour le deuxième exemple.
- 79 -
67
La datation est basée sur la décoration et plus précisément sur la forme de la proue.
L'élancement de l'étrave a subi de vastes changements pendant la période appelée
restauration. Au début, l'étrave avait la forme d'un arc avec un rayon constant,
tangentiel à la quille. Les années 1670 ont vu s'imposer l'intérêt de quilles plus
longues au détriment de l'élancement de l'étrave de plus en plus court. La forme de
l'étrave était tirée de deux arcs, ou d'un arc et une ligne droite. L'arc inférieur était
toujours tangentiel à la quille, mais avec le rayon significativement plus petit. Dans
les années 1680 l'étrave, toujours dessinée par un segment de cercle, a été
positionnée verticalement avec un angle de presque 90 degrés par rapport à la
quille. Pendant les années 1690 l'élancement de l'étrave a été de nouveau
légèrement augmenté.90
- 80 -
68
Figure 16. "Empreinte du pas de couple" sur l'un des sixièmes rangs de Keltridge.
- 81 -
69
- 82 -
70
Depuis ces navires ont été conçus pour résister aux lourdes charges émergées de
leurs propres canons aussi bien qu'aux coups répétés tirés par l'ennemi.
Ayant établi cela, Deane a favorisé une structure des membrures plus
largement espacées pour ses petits navires; il est intéressant d'examiner quelles
dimensions de charpente Keltridge donne pour ses deux navires de sixième rang
plus récents. Son plan est de plus très utile, car il présente aussi un dessin de
charpente à l'axe du navire, semblable à son plan de quatrième rang.
Les deux navires sont dessinés à l'échelle plus habituelle de 1 pouce 1/4 par
pied. Ils diffèrent dans leurs dimensions et quelque peu dans leurs formes. Le plus
important en fait est qu'ils diffèrent aussi dans le pas de couple. L'un a un
espacement des membrures de 22 pouces (55.9 cm), tandis que pour l'autre il n'est
que de 20 pouces (50.8 cm). Les deux possèdent le rectangle représentant
"l'empreinte de pas" sur la quille et, de nouveau la ligne de section le partage en
deux. Dans ces exemples Keltridge a dessiné chaque section, au lieu de n'en
représenter qu'une sur trois. Les bois de construction ont une dimension de côté
combinée de 13 pouces (33 cm) dans les deux cas, laissant un vide de 9 pouces
(22.9 cm) et de 7 pouces (17.8 cm) respectivement, entre les couples. Il est notable
que les sections portées dans le calepin de Keltridge ne correspondent pas à ses
plans. Les dessins sont imprécis ou, un beau jour, entre les années 1670 et le milieu
des années 1680, Keltridge a changé d'avis sur la disposition des membrures. Il
existe un deuxième calepin de cotes qu'il a compilées dans les années 1680 qui
devrait pouvoir clarifier la question, mais il na pas été impossible d'étudier ce
document lors de l'exécution de ce travail.93 Il faut cependant remarquer que
Keltridge donne au pas de couple la plus petite valeur de toutes les sources. Les
vides sont plus grands que ceux recommandés par Deane et les bois de la charpente
- 83 -
71
ont des sections significativement plus petites. Le résultat est que les vaisseaux de
Keltridge auraient été plus légers que ceux proposés par Deane. La conception des
membrures plus légères peut avoir découlée de l'expérience gagnée dans les guerres
Algerines de cette période, dans laquelle des navire anglais se sont montrés
inférieurs dans leurs aptitudes à la navigation, par rapports à celles des vaisseaux
pirates. Des sections plus légères auraient donné des navires à voiles plus rapides,
mais les plans montrent un armement principal composé de lourds canons demi-
culverins (capable de tirer un boulet 9 livres), un armement quelque peu commun,
comme le montre la liste des sixièmes rang de 1685, indiquant, seulement deux
navires sur huit, de sixième rang en service à cette époque portant des demi-
culverins (Saudadoes et Two Lions), les autres ayant un armement plus léger.94
Sur la section des deux navires de sixième rang du règne du roi James II,
Keltridge semble illustrer les parties différentes d'une membrure sur les côtés
gauche et droit de l'axe médian (figure 17). Sur la gauche est visible un repère de
positionnement au niveau de la préceinte principale, tandis qu'à droite il y a
seulement une ligne droite signifiant la fin d'un madrier. L'examen minutieux du
dessin, révèle que la membrure est constituée d'une varangue, d'une allonge basse
et supérieure et d'une allonge de sommet. La membrure est presque certainement
double. La découpe des divers éléments de structure a été faite en accord avec les
différentes interprétations possibles. Le seul modèle satisfaisant les données semble
être le modèle proposé. Au premier regard, on peut croire avoir à faire à une
membrure avec chevauchements. Le repère de positionnement au milieu du champ
de l'allonge, cependant, suggère que la membrure est double. L'analyse de la
distribution des membrures sur la quille le confirme. Tant Keltridge que Battine
sont unanimes pour attribuer une troisième allonge aux navires de sixième rang.
Cependant, les devis de 1690 pour ces navires, les contredisent tout deux. En effet,
il ne semble pas y avoir de bonne raison pour utiliser trois allonges sur de tels petits
- 84 -
72
navires. Encore que, des exemples de navires encore plus petits construits avec
trois allonges existent vraiment. La barque longue Française, la Belle de 1684,
possède trois allonges, attachées latéralement les unes aux autres. 95
- 85 -
73
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74
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75
Si les navires de cinquième rang avaient trois allonges - Keltridge donne trois
allonges même à ses sixièmes rangs - il est à noter que les allonges n'étaient pas
fixées latéralement l'une à l'autre dans la membrure. Il s'agissait essentiellement
donc, du vieux style d'assemblage par chevauchement avec une troisième allonge
supplémentaire ajoutée.
Pour conclure, il peut être dit que les documents explicatifs - Keltridge en
particulier - soutiennent étroitement l'information fournie par les textes
contemporains présentés dans le Chapitre III.
- 88 -
76
- 89 -
77
CHAPITRE V
- 90 -
78
- 91 -
79
Salisbury accepte aussi que le couple "simple élément" dans les maquettes
n'ait aucun rapport avec la réalité, sauf probablement dans les navires les plus
petits. En même temps, il prend en compte les deux ceintures de bois
ininterrompues au niveau du bouchain et de la plus grande largeur comme des
éléments réels. Son explication à propos de l'allonge simple est que la membrure
était écarvée avec au moins deux pièces. Il interprète l'écart comme deux pièces de
bois liées dans une autre, pour former un seul morceau. Dans un tel cas, le
modéliste pourrait d'une manière justifiée ignorer les écarts et construire les
membrures avec seulement une paire d'allonges. Au milieu du XVIIème, cependant,
Salisbury suggère qu'il soit devenu nécessaire pour les grands navires de rapporter
un écart avec un autre élément de charpente, ce qui a mené à l'introduction
d'allonges supplémentaires.102
Les plus anciennes maquettes nous étant parvenues, datent des dernières
années de l'interrègne, ou Commonwealth. A cette époque, la tradition de
construire des modèles de navires à l'échelle existait bien. Les premiers modèles
sont construits par divers artisans et leurs caractéristiques légèrement différentes.
Pepys parle dans son journal de grand nombre de modèles déjà existants vers la fin
de l'interrègne.104 Dans son autobiographie, Phenias Pett décrit des modèles qu'il a
construit au début du XVIIème siècle et donne ensuite deux références plus précises
et plus importantes. Durant l'année 1608 il a construit un modèle très détaillé,
exactement de la manière dont un navire réel est construit, pour le roi James Ier.
C'était une offre pour le Prince Royal, un navire d'une taille jamais construite
auparavant. Pett lui-même nous donne une réponse à la question de savoir si les
modèles étaient vraiment des représentations précises des pratiques réelles.
- 92 -
80
Une autre circonstance quelque peu semblable a eu lieu sous Charles Ier,
quand il ordonna la mise en chantier du Sovereign of the seas. De nouveau, Pett a
construit une maquette détaillée du futur navire pour l'approbation royale.107 Ce
navire, aussi, était fortement controversé dans l'opinion public pour sa taille et pour
son coût. N'importe quelles différences entre la maquette proposée et le navire réel
auraient été notées. Il semble raisonnable de conclure, donc, que les maquettes de
Pett devaient réellement représenter les pratiques de construction de charpente de
l'époque. Il est dommage qu'aucune maquette ne nous soit parvenue. Salisbury
exprime l'avis que dans ces deux modèles réduits, les origines des modèles
d'amirauté doivent être trouvées. Il pense que leur style a été largement copié par
d'autres constructeurs car "rien n'apporte le succès comme le succès". 108
- 93 -
81
Les exemples les plus anciens de modèles montrent un système d'allonges simples
et une alternance varangue-allonge-allonge de sommet (Figure 19).
Figure 19. Modèle d'un troisième rang de "Parlementaire". Dessin exécuté à partir
d'une photographie.
- 94 -
82
Cooper était un maître naviguant pour qui Pepys plus tard trouva un navire.
Si l'employé de bureau lisait un exposé à Pepys sur la coque d'un navire, et si la
maquette était utile à cet exposé, on peut conclure que la maquette illustrait la
pratique réelle de construction. Pepys n'était pas le phoenix pour lequel la plupart
des historiens le font passer, mais il était certainement intelligent et était très
intéressé par son travail (il est allé si loin qu'il a même appris la façon de mesurer le
bois de charpente). Il n'aurait pas été satisfait par un modèle qui n'aurait montré que
des formes stylisées de charpente, car il ne considérait pas les maquettes
simplement pour des décorations juste plaisantes, mais pour des outils d'étude
importants.
- 95 -
83
Ayant conclu que les maquettes ont probablement montré les pratiques de
construction de l'époque, ou vraisemblablement quelque chose de très proche, il est
nécessaire de donner une description brève de ce que ces modèles présentent en
réalité. En général, ils peuvent être classés en quatre catégories. Dans la première
catégorie, se trouve le modèle standard, dont les membrures sont constituées d'une
varangue, de deux allonges et deux allonges de sommets. De loin, la grande
majorité. Des modèles existants entrent dans cette catégorie.112 Quelques variations
sont néanmoins visibles dans ces maquettes. Il y a un modèle du Circa datant des
environs de 1655 qui ne possède aucun bordage (Figure 19), mais la plupart des
modèles sont bordés au-dessus de la préceinte principale. Dans cette catégorie
devrait être aussi inclus un modèle excellent de la collection de Rogers dans lequel
l'allonge s'étend sur le côté entier du navire et se termine au niveau de la muraille.
Ainsi, les ouvrages supérieurs sont constitués des bois de la structure continue, sans
être bordés.1l3
Une deuxième catégorie, qui semble être plutôt une catégorie inférieure par
rapport à la première, est limitée à seulement quelques exemples. Ici, les
membrures sont de même fabrication que précédemment, mais seulement chaque
couple est représenté et les allonges sont jointives sur le sommet de la quille. C'est
extrêmement rare pour les maquettes du XVIIème siècle et ne représente pas la
réalité.
- 96 -
84
Les maquettes du Boyne et du St. Alban sont probablement les deux seuls
exemples connus ayant ces caractéristiques. Il peut être significatif que le maître
constructeur de navires Fisher Harding de Deptford a construit les deux navires.114
La troisième catégorie est constituée d'un seul exemple et, qui à proprement
parler, se situe à une époque différente de celle concernée par cette étude. En fait,
puisqu'il montre une conception des membrures intéressante et semblable à ce que
les devis des années 1660 et 1670 impliquent, il a été inclus ici. Il est constitué
d'une varangue, d'une première allonge qui remplit la pièce(room), d'une seconde
allonge qui est raboutée dans la tête de varangue, d'une allonge de sommet qui est
raboutée dans la seconde allonge et d'une troisième allonge complémentaire qui
donne écart à la limite de l'allonge de sommet (figure 10). Le seul modèle connu
pour être construit de cette manière est celui d'un troisième rang daté de 1705.115
- 97 -
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86
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87
Le Loyal London de 1666 et une autre maquette semblant dater de la fin des
années 1650, où du début des années 1660 sont complètement hors de cette
tradition, puisqu'elles présentent une membrure double.
- 100 -
88
Le Loyal London est construit avec membrures et il est donc probable que le
constructeur s'est appliqué pour le faire le plus exactement possible. C'est une
maquette de ce type que Pett a construit pour James Ier et Charles Ier. Le navire a
été construit à la demande des marchands de Londres pour remplacer un navire qui
a accidentellement explosé au début de la seconde guerre anglo-hollandaise.128 Il a
été construit dans un chantier naval royal, mais en accord entre le constructeur et
les marchands et sa réalisation peut avoir répondu à plus de pratiques de
construction des navires marchands que d'architecture navale de guerre, comme
Salisbury le suggère.129 Il n'est cependant pas établi, si les techniques de fabrication
des navires marchands différaient beaucoup de celles des navires militaires (par
opposition à la conception), sauf probablement dans les sections. Le travail
d'Edmond Bushnell semble aussi décrire le même type de charpente suggéré sur
les devis pour les vaisseaux de guerre de cette période. Un autre argument à
l'encontre de l'avis de Salisbury est que le navire a été construit dans un chantier
naval royal.130
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89
Donc, la maquette date probablement du début des années 1670, ou fin 1660.132 les
dimensions prises à l'échelle probable du 1/48 la rapproche d'un certain nombre de
navires construits à ce moment-là. À la différence du Loyal London, cette maquette
est bordée au-dessus de la muraille. La répartition des allonges de sommet est
remarquable. La membrure est construite en détail - tous les éléments raboutés les
uns aux autres - de la manière proposée par Anderson.133 Cela consiste en une
varangue, deux allonges et une simple allonge de sommet de chaque côté. Des
allonges de sommet complémentaires sont glissées entre les membrures, se
terminant avec le bord supérieur de la préceinte inférieure principale. Elles
semblent être distribuées selon le besoin, souvent sans relation avec les membrures,
avec seulement les préceintes les tenant en place. Cela suggère deux choses : soit,
les allonges de revers indépendantes participent au remplissage des membrures ou,
plus probablement, elles étaient effectivement indépendantes. En fait, Franklin
note que les membrures des sommets des flancs ne correspondent pas avec les
positions des sabords. Donc, Les allonges de revers étaient souvent assemblées
avec écarts, taillées, où simplement ajoutées pour former les côtés des saborts.134 Il
doit être rappelé que dans un certain nombre de devis de construction navale les
allonges de revers ne sont même pas mentionnées, suggérant qu'elles peuvent avoir
été placées selon les besoins. La maquette possède 28 membrures.135
- 102 -
90
pour avoir été celle utilisée sur le Prince Royal. Des problèmes supplémentaires
sont posés par les deux exemples qui ont des membrures doubles.
A l'exception de ces deux exemples, toutes les autres maquettes ont une
chose en commun : elles ont des bandes de bois continues au niveau des bouchains
et du creux du maître-couple. C'était un dispositif existant dans les navires réels,
ainsi que présenté dans le Chapitre III. Il semble, donc, que les constructeurs
essayaient de donner plus une image des navires, plutôt que de faire une description
de la charpente réelle. Que les deux schémas soient difficiles à distinguer est
confirmé par l'histoire de la maquette de William Lee décrite ci-dessus. Pour le
moment, cela semble être l'explication la plus raisonnable, quoique ce ne soit
seulement qu'une hypothèse de travail et qu'une recherche plus approfondie dans
ces monuments magnifiques du XVIIème réfutera ou confirmera.
- 103 -
91
CHAPITRE VI
TEMOIGNAGES ARCHÉOLOGIQUES
DES EPAVES DU XVIIÈME SIECLE
- 104 -
92
Cette description brève des vestiges de ce navire devrait être comparée avec
l'information extraite des documents écrits. Les deux sont remarquablement en
accord, mais cela ne signifie pas toujours que la datation et que l'identification de
l'épave soient correctes. Le chevauchement, ou les écarts, des éléments de
charpente sont soutenu par le bordage. Les cales ont été utilisées seulement pour
tenir les éléments de charpente en position tandis que la pose du bordage
progressait. Le dessin de section des vestiges montre un ensemble lié au niveau de
la tournure du bouchain (dans le secteur de chevauchement), tandis qu'il n'indique
pas d'attaches ailleurs excepté pour le bordage. C'est probablement parce que le
dessinateur a indiqué seulement les ensembles reliés par des attaches, pour
souligner les madriers pris en sandwich entre les vaigres de fond et le bordage
extérieur. Sans doute qu'une étude détaillée des vestiges par des archéologues
clarifierait la situation. Pour le moment cela ne doit rester que des hypothèses,
étayées par ce que nous connaissons pour avoir été la pratique de l'époque.
- 105 -
93
Une autre épave du début du XVIIème siècle, fouillée par Jonathan Adams
dans les Bermudes, a été identifiée avec une certitude raisonnable comme étant le
Sea venture (l'Entreprise de Mer), qui a coulé en 1609. Sur le côté le mieux
préservé les varangues subsistent à leurs longueurs originales et les extrémités
inférieures des allonges sont aussi préservées. Certaines des planches de vaigrage
sont toujours en place, rendant les investigations des têtes de varangues difficiles.
A la publication du rapport préliminaire, elles n'avaient pas encore été enlevées. La
description suivante est faite à partir rapport de Jonathan Adams et toutes les
conclusions sont basées dessus, ainsi que la mosaïque de photos et le plan du site.
Les premières allonges sont positionnées entre les têtes de varangues et remplissent
la maille. Il est établi qu'elles donnaient l'écart aux secondes allonges et aux
varangues. Elles n'étaient attachées entre elles ni à l'avant ni à l'arrière. 139 Les
courbes de contre-lisse ou les vaigres de fond, ont été verrouillées aux bois de
charpente dans la zone de chevauchement. A l'extérieur de l'épave ont été trouvé
sous forme de concrétions des chevilles métalliques qui ont probablement tenu les
serres d'empâture aux membrures. Les gournables ont été utilisées largement, la
plupart d'entre elles non coincées. Aucun schéma n'est perceptible dans
l'organisation de leur implantation.140
- 106 -
94
Il y a seulement un élément qui peut être interprété comme étant une seconde
allonge. Il se trouve entre les allonges des varangues 11 et 12, rabouté
probablement à la varangue 12. Les chevilles concrétés trouvés autour du site du
naufrage peuvent provenir des attaches et des préceintes, lesquelles enserraient les
pièces au niveau de leur chevauchement entre les allonges de revers et les secondes
allonges ou, plus probablement, entre les bois de charpente navals (naval timbers),
les secondes allonges et les allonges de revers. Ceci serait assez compatible avec
les sources écrites. Si l'interprétation est correcte, ceci est un exemple
archéologique de modèle proposé pour le schéma des membrures du Prince Royal,
un contemporain du Sea Venture (l'Entreprise de Mer).
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95
L'épave du Swan (le Cygne) a été étudiée en 1990 et a été identifiée par
l'unité de plongée archéologique de l'université de St. Andrew. Le navire a eu une
carrière intéressante, commençant la guerre civile anglaise du côté du roi en tant
que pinnace Swan. Il fut capturé par les forces parlementaires et la suite de sa
carrière fut à leur service. La pinnace a été perdu en 1651 à Duart point dans la
passe de Sound of Mull, l'Ecosse essayant de subjuguer le clan Maclean, partisan
de Charles II.144 Jusqu'à présent, le site
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96
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97
perdue dans le Sound of Mull en 1690. Le site a été entièrement fouillé par Colin
Martin et certains des vestiges ont été levés pour l'enregistrement et la
conservation. Les parties de coque existantes ne s'étendent pas au-delà de l'arrondi
du bouchain. La charpente du navire, révélée par les vestiges de la coque, est
embarrassante et ne représente probablement pas les pratiques de construction
navale en usage à cette période.
Le massif arrière décrit par Colin Martin présente un intérêt important ainsi
que ses attaches aux membrures. Les allonges 1 à 4 sont raboutées dans le bord
supérieur du massif arrière, tandis que les allonges 5 à 9 sont agrafées avec des
cales effilées dans la diminution de sa section à sa face inférieure. Seulement à une
courte distance vers l'arrière du maître-couple, les membrures ne sont pas
continues, mais apparemment agrafées avec des cales. Martin pense que ceci était
vrai sur la longueur entière du navire, comme sur la membrure 11, la membrure la
plus en avant ayant survécue, et qui n'est pas continue. Il admet que les cales
viennent très près l'une de l'autre. 148 A cause de la contre quille, l'hypothèse que le
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98
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99
Colin Martin est certain que le massif arrière et que les cales d'écarts sont les
éléments de la charpente originelle du navire. Pour appuyer ce point de vue il note
l'espacement irrégulier des chevilles sur les trois premières virures, qui ont été
remplacées lors de la révision de 1678. L'explication est que le schéma de
disposition de ceux-ci a été changé pour éviter de tomber dans les ouvertures
exécutées pour les attaches précédentes. Si de telles modifications vastes et
coûteuses ont été effectuées, elles devraient sûrement être mentionnées dans les
comptes de la réparation.151 Dans le Dartmouth, Martin voit un exemple précoce
de membrure avec cales écarvées.
Les conclusions sont quelque peu douteuses. Cette implantation des chevilles
n'est pas unique à cette épave, car Adams rapporte l'absence d'une implantation
régulière de celles-ci sur le Sea Venture (l'Entreprise de Mer), aussi. Dans le
rapport archéologique aucune mention n'est faite d'anciens trous d'attaches,
inutilisés sur le bois du massif arrière. Il est fort peu probable que le constructeur
de navires (la frégate a été re-quillée dans le dock du Capitain Castle' dock sur la
Tamise) ait laissé des trous sous les planches sans les remplir. En outre, la
substitution du massif pour les varangues délabrées et pour les allonges inférieures
aurait été significativement moins coûteuse tant pour le travail que pour les
matériaux, qu'une remise en état conventionnelle de la charpente. Des débris, il
n'est plus possible de faire la différence entre les varangues et les allonges
inférieures puisque aucun des bois de charpente ne traverse maintenant la quille.
On sait que les premières allonges se terminaient normalement près de la quille,
aussi, si le cinquième rang avait été "conventionnellement" assemblé, les vestiges
sur le fond auraient été orientés dans la même direction - indépendamment du fait
que le massif arrière soit une réparation ou un original. Les cales et le manque de
description de la réparation apparemment peu conventionnelle sont probablement
les preuves les plus fortes en faveur de l'hypothèse de Martin. Un document signé
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100
"….une réparation importante doit être faite par rapport à une telle malfaçon externe d'un
navire due au temps, que leurs membrures ne peuvent être préservées, ni le navire remis
en état convenable pour aucun service en mer par une réparation ordinaire, sans
déshabiller de tels matériels délabrés du bordage extérieur et des préceintes; aussi les
travaux internes des cloisons et les côtés du navire qui sont atteints par le temps; avec
l'insertion de cales courtes et des pièces dans certaines parties des éléments des
membrures comme dans cette ouverture et faire apparaître ce qui est vraiment délabré
pour réparer le même "comme à neuf" : et plusieurs fois chasser toutes les chevilles de fer
dans la membrure au dessus et en dessous de l'eau, plaçant sur les ponts et les côtés un
complément d'éléments standart, ou de cavaliers, ou les deux, qui n'existaient pas là
auparavant, pour un meilleur renforcement la membrure d'un navire dans une telle
réparation." 152
Pour le texte, il est évident que la pratique de réparations des madriers pourris, ou
délabrés, des membrures avec des cales était courante, et donc la présence de cales
dans les vestiges d'un vieux navire usé comme le Dartmouth ne signifie pas
qu'elles aient été adaptées à l'origine. La régularité avec laquelle les cales ont été
employées dans la réparation de vieux navires a rendu inutile de les inscrire
spécifiquement dans les rapports de réparation. Le massif arrière lui-même peut
être assimilé à une cale géante, comme c'est certainement le rôle qu'il a joué. En
outre, il doit avoir été presque impossible d'enlever et de remplacer la quille sans
fendre la carlingue et au moins certaines des varangues boulonnées dessus, même si
elles avaient été épargnées par la pourriture et le ravage des vers. A la lumière du
document cité et à la localisation des cales il semble certain que les irrégularités qui
ont été observées sur les vestiges du Dartmouth
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101
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102
L'espacement des membrures d'axe à axe était de 21.25 pouces (54.0 cm).
Les varangues étaient espacées tous les 7 à 12.25 pouces (17.8 à 31.1 cm), avec une
moyenne de 10.5 pouces (26.7 cm) .160 Le plan du site montre une implantation
plutôt irrégulière des attaches et une certain nombre d'espaces entre les membrures.
Il est dommage que les grandes concrétions recouvrant l'épave ne peuvent être
enlevées et donc que les pièces des membrures ne puissent être enregistrés et
dessinés. Le plan résultant correspondrait sans doute à celui du Dartmouth. Il ne
reste pas assez d'éléments de la coque de Monte Chriti Bay pour être exactement
certain du système de membrures qui la composait, mais quelques vestiges sont
compatibles avec ce que l'on peut glaner des sources écrites. Il avait des membrures
constituées de varangues avec l'allonge inférieure couchée sur leurs flancs. Il est
possible que le navire ait eu des secondes allonges qui raboutaient les têtes de
varangues, mais elles n'ont pas survécu.
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103
Pendant les fouilles de La Jamaïque, à Port Royal, une ville qui a été inondée
par un tremblement de terre en 1692, les vestiges d'un navire ont été trouvés.161 En
plus des 74 pieds (22.6 m) de la partie de la quille qui a échappée aux déprédations
des vers (teredo navalis), les éléments de 33 membrures ont été aussi préservés. Les
membrures ont été numérotées de 1 à 33, en commençant par la proue. Il a été
déterminé que l'extrémité orientale de l'épave était la poupe basée sur deux
encroûtements qui se sont avérés être des tourillons.162
Les membrures ont survécu seulement sur tribord de l'épave et avaient subi
une importante abrasion ainsi que des dégâts des vers, donc leurs dimensions
taillées n'étaient pas sûres 163 Pour le rapport elles ont varié de 8 pouces (20.3 cm) à
la quille et de 2 à 4 pouces (5.1-10.2 cm) aux extrémités extérieures. Clifford donne
la moyenne des dimensions de côté des membrures comme étant de 9 pouces (22.9
cm). Son image 29 montre de grandes variations entre les quelques débris de bois
de la charpente récupérés. Sur le même schéma il est clair que les premières
allonges (rien ne reste des secondes allonges) ont été destinées à "remplir la
pièce(room)," encore que, elles ne sont pas appliquées fermement contre leurs
varangues associées. Les talons des allonges inférieures étaient à une distance
d'environ 20 pouces (50.8 cm) du bord de la quille l64 Les allonges inférieures et les
varangues n'ont pas été latéralement connectées, et dans la partie récupérée de la
coque l'allonge était en avant des varangues.165 D'après les concrétions des chevilles
sur la quille on peut conclure que les varangues étaient espacées de 2 pieds (61.0
cm) de centre à centre.166
Clifford suppose que cette épave est celle du Swan (le Cygne), un sixième
rang, stationné à Port Royal quand le tremblement de terre a englouti la ville. Basé
sur des informations des mémoires d' Edward Barlow,
- 116 -
104
Clifford croit qu'elle est une prise de guerre hollandaise capturée en 1672. Les
recherches dans les archives montrent que le Swan (le Cygne) (encore un autre
vaisseau de guerre du même nom) a été acheté à un capitaine Young en 1673.167
Cela diminue quelque peu la probabilité que le navire soit une frégate hollandaise
capturée, à moins qu'elle ne fut capturée par un corsaire. Je n'ai pas pu trouver de
références de petites frégates capturées à titre privé pour être achetées par la marine
royale. De plus, la quille est faite "d'orme glissant", une espèce nord Américaine de
bois de construction.168 L'approvisionnement en bois de construction pour les Pays-
Bas, venait principalement des régions Baltiques et le chêne était le bois de
charpente préféré pour la structure de la coque.169 D'autre part, les côtés irréguliers
des sections des membrures font penser à une origine hollandaise où marchande
pour le Swan (le Cygne). 170
- 117 -
105
L'enregistrement de la distribution des bois de charpente sur les quilles des épaves
telles que celle du Dartmouth, par exemple, explique la différence entre le pas de
couple et les sections inscrites dans les documents de Deane.
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106
CHAPITRE VII
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107
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108
A la lecture des travaux de Witsen et de Van Yk, il est certain que les
constructeurs de navires hollandais du XVIIèmesiècle n'ont pas fait les choses de la
même manière que leurs homologues Anglais. Tandis qu'en Angleterre la pratique
était de développer un plan avant la fixation de la quille et des membrures, les
constructeurs de navires hollandais n'ont rien fait de la sorte. Ils ont travaillé
complètement sans dessins. Le constructeur anglais et l'architecte naval était
toujours une même et unique personne à cette époque. Mais la possibilité théorique
d'une personne développant les plans et une autre construisant le navire a partir des
dessins a existé. Cette possibilité n'a pas été possible aux Pays-Bas, car les dessins
n'ont pas été utilisés jusqu'en 1724. Ils l'ont été ensuite, seulement sous l'influence
des constructeurs anglais.l8l
- 121 -
109
Dans la tradition navale hollandaise, les charpentiers ont utilisé des formules
pour toutes les dimensions des navires qu'ils construisaient. Le chantier
commençait avec le devis dans lequel les dimensions principales du navire étaient
déterminées. A partir de là, c'était surtout l'expérience du constructeur et la
fonctionnalité du navire qui déterminaient le reste. Au nord, la quille était posée au
sommet de tins, de même que dans les arsenaux anglais. Les navires étaient
construits sur chantiers. En Angleterre, jusqu'au dernier quart du XVIIème siècle, la
mesure principale était la longueur de quille, puis ensuite, ce fut la longueur du
pont. Aux Pays-Bas, la longueur était mesurée entre des perpendiculaires abaissées
des extrêmes de l'étrave et de l'étambot.183 L'élancement des deux était déterminé
par le devis, et dépendait des caractéristiques du navire. De là, la longueur de la
quille et la largeur du navire (habituellement le quart de la longueur) étaient
déduites. Ce n'était pas plus que des directives et il était possible pour le
constructeur de navires de faire varier les paramètres.184 Ainsi que Witsen le notait,
"deux navires construits par deux charpentiers différents, mais avec la même
charte où le même devis ne seraient pas les mêmes".185 Une fois que les sections de
l'étrave étaient figées, la dimension de sa face arrière devenait une mesure très
importante, toutes les autres sections étant dérivées de celle-ci.186 Tout était basé
sur la longueur du vaisseau : pour chaque dix pieds d'Amsterdam (2,83m) de long,
- 122 -
110
l'épaisseur était de 1 pouce (2,5 cm) .187 L'étape suivante était semblable à la
pratique Anglaise : L'étrave et l'étambot étaient érigés avec la barre d'hourdi et ses
pièces façonnées. Un dispositif des navires hollandais que les Anglais n'avaient
plus était les écussons carrés, ou des barres d'arcasse planes. Une corde était tendue
entre l'étrave et l'étambot pour servir de ligne médiane. A partir de ce point, les
deux traditions divergeaient complètement. A cette étape, en Angleterre les
varangues étaient mises en place et ensuite le bordage était posé. Les Hollandais
utilisaient une autre procédure : le charpentier, après l'étape précédente, adaptait
ensuite la virure de gabord. Elle était habituellement positionnée en formant un
angle avec le plan du fond. Le reste du fond était posé à l'aide de grandes
"tenailles" – (boeitangen) - qui empêchaient les planches de se déplacer dans le
plan horizontal. Pour les tenir serrées le charpentier utilisait le hel, un système de
chaînes et de poteaux qui forçait les planches en butée l'une contre l'autre. Des
attaches provisoires pouvaient être clouées pour tenir le tout aligné.188
Une fois que le fond avait atteint la largeur nécessaire (d'habitude les deux
tiers du rayon) le premier plancher était installé au tiers de la longueur avant de
l'étrave (figure 20). Les têtes de varangues étaient forées latéralement sur chaque
côté pour attacher les sitters, ou premières allonges (qui correspondent aux first
futtocks en anglais), aux varangues. Alors le bordage de la cale était ajouté. La
formation de la coque à cet emplacement critique donnait une tournure pointue et
prononcée à la coque au niveau du fond de la cale 189
- 123 -
111
Le dessin publié dans le livre de Hoving, Nicolaes Witsens suggère que les
allonges et les allonges de revers aient été aussi attachées l'une à l'autre de la même
manière que l'étaient les varangues et les premières allonges.190 J''ai été incapable
d'y trouver la référence dans le livre de Witsen. Au contraire, Witsen lui-même
écrit que l'oplang (seconde allonge) a été clouée à une attache connectée à un
madrier transversal positionné entre les premières allonges.191 l'attache est placée
sur l'extérieur de l'allonge de manière provisoire.
- 124 -
112
Cela signifie que la seconde allonge est tenue en place plus tard par le bordage, des
attaches et les préceintes, ou scheerstrook.
Une fois que les éléments de charpente étaient érigés, une structure d'appui
de pieux dans la terre, sur l'extérieur du navire était dressée. Comme les membrures
étaient posées, le scheerstrook (une virure correspondant au creux du maître-couple
et dans un but pratique, coïncidant avec la préceinte principale) était monté et
soutenu par des poteaux. Son importance était énorme, car le scheerstrook réglait
la forme du navire. Après que le scheerstrook ait été mis en place, les varangues
restantes et les sitters, les allonges et les membrures naissantes étaient installées.192
Le texte original donne l'impression que le scheerstrook était dressé avec
seulement un jeu de secondes allonges érigées au milieu du navire. Hoving montre
quelques membrures complètes érigées avant que le scheerstrook soit mis en place
Cela semble plus probable, mais il dit lui-même dans un article que le scheerstrook
est d'abord attaché à la structure d'appui.194 Dans tous les cas, le reste des éléments
des membrures est monté postérieurement à la mise en place du scheerstrook 195.
La construction continue avec le bordage des sentines, et l'installation des
bauquières, ou avec les attaches et les baux eux-mêmes.
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113
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114
Dans son livre, Witsen inscrit les spécifications pour trois vaisseaux de
guerre. Le premier navire n'est pas identifié, mais c'est un navire de 150 pieds
d'Amsterdam (137,5 pieds anglais, ou 41,1 m).201 Le devis diffère tout à fait
significativement des devis anglais de l'époque. Les dimensions des membrures ne
sont inscrites nulle part, mais leur quantité est précisée. Il est dit que 80 varangues,
180 premières allonges, 180 secondes allonges et 200 allonges de sommet doivent
être utilisées dans la charpente du navire. Une très grande attention est donnée à la
description du fond : il devait être composé de 6 virures de chaque côté de la quille,
de trois planches et demie chacun.
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115
Une planche était une longueur standard. En tout, le fond devait être construit de 42
planches. Les sentines devaient avoir 5 virures chacune et contenir un total de 44
planches; c'est-à-dire que chaque virure devait contenir 4 à 5 planches.
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Une fois que l'étrave et l'étambot ont été levés le charpentier adaptait les
virures de gabord. Van Yk dit qu'à l'étambot, ou dans le stuurlast, les planches sont
presque parallèles l'une a l'autre; au maître-couple, le bord extérieur de la planche
devait être perpendiculaire au bord extérieur de la râblure ou, autrement dit, le plat
de la planche devait être parallèle à la face supérieure de la quille. A la proue, les
planches dépendaient de l'élancement.209 À la différence de Witsen, Van Yk ne
calcule pas l'épaisseur de planche du bord en avant de l'étambot, mais donne
simplement des gammes de la proportion ramenée à la longueur de navire. Les
largeurs de planche qui ont été utilisées peuvent sembler étonnantes : 18, 20, ou
même 22 pouces hollandais (46.3, 51.4, ou 56.5 cm) .210
- 130 -
118
Les varangues devaient être ensuite placées et elles devaient être espacées de
14 pouces à 15 pouces hollandais (36 à 38.6cm), le chiffre exact dépendait du
constructeur de navires.214 Comme au nord, la dimension importante pour les bois
de construction des membrures est l'épaisseur. Elle est déterminée par des formules
données dans le texte, mais rien n'est enregistré pour les dimensions de côté. Van
Yk dit que pour chaque trois pieds d'Amsterdam (84.9 cm) de bau, la varangue
devrait avoir un pouce d'Amsterdam (2.57 cm) d'épaisseur. 215
- 131 -
119
Pour connecter les varangues (leggers) et les allonges (oplangen), les premières
allonges (buikstukken) sont mises en place. Leur épaisseur doit être la même que
celle des bois de charpente adjacents et leurs dimensions de côté doit remplir
l'espace disponible. Van Yk ne parle pas des attaches de l'avant et de l'arrière entre
les membrures et ce n'est pas surprenant, car il aurait été tout à fait impossible
d'adapter les membrures à l'intérieur des lisses d'exécution si elles avaient été pré-
assemblées d'avance. Au-dessus des premières allonges ou buikstukken se situaient
les allonges de revers.217
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121
au lieu d'utiliser le terme du sud buikstuk. Il est possible que le devis soit parvenu à
Van Yk depuis le Norderkwartier.
Trois choses doivent être notées. Les termes désignant les parties de la
membrure entre le nord et le sud ont différé. Parfois les mêmes mots avaient des
significations différentes. Par exemple, buikstukken désignait une varangue au
Norderkwartier, ou une première allonge au Maaskant. Hoving a probablement
raison quand dans son témoignage, il dit que la tradition du sud a été importée et
qu'elle n'était pas une évolution de celle du nord 221 Deuxièmement, la forme du
fond aurait différé quelque peu entre les deux régions. Van Yk lui-même dit que les
navires du nord avaient un bord pointu défini au tiers de leurs sentines.222
Troisièmement, malgré les approches différentes sur la façon de tirer les sections
des bois de construction du navire, les résultats sont matériellement les mêmes tant
dans les livres de Van Yk que pour Witsen.
Tandis que les différences sont notables entre les deux traditions, il est
évident que les membrures d'un navire du nord ou du sud ont en réalité été très
semblables. Pour utiliser les termes anglais, les deux avaient une varangue, une
première, une seconde allonge, et une allonge de sommet, assemblées de la même
manière que sur un navire anglais. Dans un rapport archéologique, un navire
construit en Hollande doit probablement posséder des membrures aux dimensions
de côtés irrégulières. Un fait intéressant et peut-être surprenant est que ni Witsen, ni
le constructeur expérimenté Cornelis Van Yk n'augmentèrent les sections pour les
navires de guerre.223 Ils suggèrent vraiment quelques différences de proportions
pour la forme la coque, comme mentionné, mais pas des sections. Les deux types
de navires ont été construits en utilisant des sections similaires de bois.
- 134 -
122
Les hauts des côtés du navire sont très légèrement construits et cela explique
nettement les lourdes pertes que les Hollandais subirent en comparaison de
l'Anglais lourdement boisé. Les sections de leurs vaisseaux de guerre seules
expliquent leurs défaites, particulièrement dans la première guerre anglo-
hollandaise. La coque au-dessous de la préceinte montre une allonge simple ce qui
peut être vu sur une maquette de la marine anglaise. Les bois de la charpente du
navire entier sont de dimensions irrégulières, le côté seulement étant visible, bien
sûr. Cela confirme l'impression déjà perçue sur la base des documents écrits. En
nous déplaçant plus bas, nous atteignons l'aspect le plus intéressant de la coque
pour cette étude : la membrure du fond de cale. Malheureusement, le peu de
bordage des virures masque exactement l'arrondi du bouchain. Donc, il n'est pas
possible de déterminer si l'allonge est raboutée dans la tête de varangue, ou si elle
la recouvre partiellement. Le dessin correspond généralement au témoignage du
texte et donc le plus probable est que le navire possédait deux allonges, ainsi que
Van Yk et Witsen le décrivent.
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123
CHAPITRE VIII
DANOISE ET SUÉDOISE
Deux fois au XVIIème siècle les Français ont essayé de construire une flotte.
La première fois dans les années 1620 sous le Duc de Richelieu et la suivante
quand Jean Baptiste Colbert est devenu le premier ministre de Louis XIV en 1661.
L'intérêt que porta Colbert pour la marine marchande de la France a été important.
Il a compris la nécessité d'avoir une marine de guerre forte pour la protéger. Ses
premières années en fonction ont été consacrées au montage de la structure d'appui
des arsenaux et la plupart des vaisseaux de guerre ont été achetés à l'étranger. Les
plus grands fournisseurs étaient les Hollandais, qui comme on la déjà vu, malgré un
programme de construction intense de leur propre flotte ont été capable de
construire dix navires pour le service français. Un autre vaisseau de guerre a été
acheté au Danemark.
La marine française mérite une étude détaillée mais en l'absence d'espace, ici
seuls quelques commentaires généraux seront traités. La documentation qui nous
est parvenue
- 136 -
124
n'est pas aussi abondante qu'elle l'est pour la marine anglaise, mais un certain
nombre de documents importants existe, dont seulement deux seront mentionnés
dans cette étude.
Pour les besoins de cette étude, les planches intéressantes sont celles qui
montrent les éléments des membrures. La quille, l'étrave et l'étambot sont déjà
levés et les varangues suivent l'enveloppe du gabarit. Deux varangues sont déjà
montées au niveau du maître-couple, une en avant et une en arrière. Les premières
allonges chevauchent les têtes de varangues. Les lisses d'exécution sont attachées et
aident à donner sa forme au navire. Les planches 5 à 7 montrent la coque complétée
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125
lors de l'étape de pose des accessoires de toutes les premières allonges. La planche
9 dépeint le montage des secondes allonges placées entre les têtes des premières
allonges, mais l'espace est laissé entre les têtes des varangues et leurs talons.
Quelques troisièmes allonges ont été aussi installées, de nouveau avec la
pièce(room) entre les bois de charpente et une lisse d'exécution au creux du maître-
couple est montée (figure 22). La très petite tonture de ce navire est notable.
L'avancement de la construction continu sur les planches 10 et 11 avec les
accessoires du bordage du vaigrage. Jusqu'à présent les seules planches extérieures
installées sont les virures de gabord qui chevauche l'étambot, plutôt que de s'y
encastrer dans une râblure.
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126
Le premier rang représenté fait environ 148 pieds français (48.1 m, mesurés
entre l'étambot et l'étrave, à la manière hollandaise), a un bau de 40 pieds français
(13 m) et une profondeur de cale d'environ 20 pieds (6.5 m). Les planches ne
peuvent pas être perçues comme des plans de construction dans l'esprit des dessins
de Keltridge, mais néanmoins le graveur a donné les échelles sur chacune d'entre
elles.
- 139 -
127
Ainsi, il est possible de mesurer la longueur des allonges. Toutes sont assez
courtes, moins de 13 pieds français (4.2 m), réduisant ainsi le besoin des tailles des
éléments de construction au minimum. Sur le côté de débit, les pièces assez
courtes, non attachées latéralement l'une à l'autre, ont du créer une faiblesse dans la
structure, la charge reposant plus sur un bordage continu et sur les préceintes, ce
qui serait le cas avec un système à deux allonges.
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128
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129
longueurs des éléments de charpente. En examinant les sections, il est notable que
seulement les côtes de gabarit sont données. Les varangues font 9 pouces français
(24.4 cm) au niveau de la quille et diminuent ensuite a 7 à 8 pouces français (19 -
21.7 cm). Les premières allonges (120 au total) devaient avoir 8 pieds (2.6 m) de
long et 6 à 8 pouces (16.3 - 21.7 cm) de section carrée. Les secondes allonges
(120 au total aussi) devaient avoir 8 à 10 pieds français (2.6 - 3.3 m) de long et 6 à
7.5 pouces français (16.3 à 20.3 cm) d'épaisseur. Les allonges de sommet (100)
devaient avoir 8 pieds français (2.6 m) de longueur et une section de 6.5 pouces
français de côté (de 17.6 cm).
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130
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131
Cela s'approche des 12 pieds français et donc, est compatible avec les longueurs
déjà vues dans la spécification pour la frégate légère et dans L'Album de Colbert.
Les allonges sont rabouttées.233
Le schéma d'implantation des couples proposé n'a pas de sens, donc il est
probablement incorrect. Premièrement, il est extrêmement douteux que la proue et
les sections de l'étrave d'un navire soient dressées différemment et que dans la
partie suivante du navire, la pose "des groupes de membrures" et "des membrures
de remplissage" soit évidente. Deuxièmement, une re-construction n'est pas une
preuve.
- 144 -
132
Troisièmement, Owen compare des navires espacés de la moitié d'un siècle l'un de
l'autre. Le Dartmouth n'a pas été construit en 1690 comme il l'indique, mais en
1655. Le Duc de Duras est encore plus récent que le Hazardeux, ayant été lancé en
1769. Il devrait aussi être noté que même Martin a quelques doutes à propos de la
la construction du Dartmouth et de sa représentativité au sujet de la construction
des navires de cette période. Il devrait aussi être gardé à l'esprit qu'il est dangereux
de faire des généralisations à partir d'un simple exemple. Les vestiges de La Belle
ont presque le même âge que Le Hazardeux et La Belle n'a aucune membrure de
remplissage. En fait, le système qu' Owen considère pour être typiquement français
est décrit par Sutherland comme la pratique anglaise autour de 1711.236
Sur la base des preuves actuelles, il est sûr de conclure, que jusqu'à la fin de
la construction des vaisseaux de guerre français dans les années 1670, ceux-ci ont
été construits avec des écarts assez courts qui n'ont pas été latéralement attachés. La
membrure double est probablement devenue largement utilisée à la fin des années
1670 et dans les premières années de la décennie suivante.
- 145 -
133
Il est peu probable que le changement soit arrivé de manière soudaine, mais plutôt
que les deux systèmes ont coexisté pendant une courte période. La preuve
documentaire ou archéologique complémentaire peut définir la date exacte de ce
changement de manière plus précise. Comme il est alors à cette époque, relevé, il
semblerait que l'Angleterre soit devenue leader dans l'adoption de la membrure
double. La plupart des changements de construction, sont attribuables à la
disponibilité ou au manque, de matière première. Pour la charpente navale
française, cette explication est plutôt peu probable, car les longueurs des parties
composant les membrures n'ont pas changées sensiblement avec le nouveau
système. Rien n'a créé les conditions pour une limitation de l'approvisionnement en
matière première. Les bois de construction courts employés l'ont été, mais de
manière modeste de toutes façons. L'explication se trouve probablement dans le
besoin de capacités supplémentaires de résistance dans les vaisseaux de guerre.
L'expérience de la guerre hollandaise dans les années 1670 a probablement montré
que les navires français étaient moins résistants que cela avait été supposé. Le
changement peut aussi être dû à la modification des méthodes de développement
des lignes des navires.238
La flotte danoise n'a jamais été très grande, mais elle a possédé quelques
navires excellents, puissants, parfois construits par des étrangers, parfois par des
constructeurs d'origine danoise. La première moitié du XVIIème siècle s'est écoulée
pour le Danemark-Norvège, sous le règne du roi Christian IV (1588-1648), un
monarque qui a aimé la mer et qui était heureux de croiser avec sa flotte. 239 La
marine a beaucoup profité de l'intérêt royal. Comme Charles II d'Angleterre,
Christian IV était tout à fait techniquement compétent, et était capable de
communiquer directement avec ses constructeurs. Il a lui-même donné à son
constructeur de navires Peter Mychelsen, les spécifications pour le projet d'un
devis, dont la version finale a été signée le 28 décembre 1613.240
- 146 -
134
Le navire devait être une frégate simple pont avec un lourd armement composé de
canons de 18 livres sur le pont d'artillerie. Le devis spécifie la longueur de la quille
à 90 pieds danois (28.3 m), le bau - 30 pieds danois (9.4 m) et la profondeur de cale
à 10 pieds danois (3.1 m) .241 Avec l'élancement de l'avant à l'arrière le navire
devait avoir 124 pieds danois (38.9 m). Dr. Anderson a traduit ce document et les
commentaires suivants sont basés sur cette traduction. Heureusement, on a aussi
donné les parties de la coque les plus importantes dans la langue originale dans des
notes en bas de page. Sur quelques détails mineurs ma traduction et la sienne ne
sont pas entièrement identiques.
Le devis inscrit les varangues comme faisant 1 pied danois d'épaisseur (31.4
cm), mais ne donne pas de dimensions de côté pour elles, vraisemblablement elles
devaient être carrées, ou presque. Les allonges (aujlangen, très proche du
hollandais oplangen), écrit Anderson, sont données de la tête de varangue au pont
pour avoir 9 pouces danois d'épaisseur (de 23.5 cm) .242 Il traduit le mot kymmen
par rungheads. Il donne la même interprétation du mot dans sa transcription d'une
spécification hollandaise de 1664, trouvé dans les archives suédoises.243 De sources
hollandaises déjà analysées, on sait que le mot signifie réellement le sommet du
bouchain (environ un tiers de profondeur de cale, habituellement) et correspond à
l'extrémité supérieure de la première allonge - les sitters (buickstukken dans le
Maaskant). L'auteur croit qu'ici, cela signifie la même chose qu'en néerlandais.
Interprété ainsi, le passage suivant a plus de sens qu'il n'en donne dans la version
écrite. Dans la traduction, Anderson parle d'une préceinte et d'une serre d'empâture
enserrant les têtes de varangues. Des chevilles lient les deux préceintes ensemble 244
On a montré dans les chapitres précédents que les vaigres de fond ont été placées
sur les
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135
têtes de varangues pour renforcer le chevauchement entre elles et les allonges. Plus
surprenante est la préceinte sur l'extérieur. Aucune référence ne suggère un élément
de charpente si saillant, placé pratiquement sur le fond du navire. Si nous donnons
à kymmen la signification de sommet de bouchain, cependant, la préceinte
extérieure semble plus probable, car il y a une preuve de l'existence d'une préceinte
placée très bas : le navire royal Wasa, construit par un charpentier hollandais245 Il
apparaîtrait que les deux préceintes renforcent le chevauchement entre les
premières allonges, non mentionnées dans le devis et les secondes allonges. Dans
beaucoup de spécifications hollandaises on ne donne pas les dimensions des sitters,
pour utiliser la terminologie Norderkwartier, et elles sont traitées de façon
désinvolte ce qui suggère qu'elles calent simplement des pièces à la jointure entre
les varangues et les allonges du navire et que leurs dimensions découlent des
varangues associées. Il se peut que ce soit identique dans ce cas pour le devis
danois.
En résumé, l'interprétation la plus probable est que cette frégate assez grande
avait deux allonges et qu'elle a été construite de façon semblable à la méthode
hollandaise. Comme la largeur du fond n'est pas précisée par le devis, la méthode
doit avoir été proche de celle employée au Maaskant. La similitude de
terminologie entre le hollandais et le danois ne peut pas être prise comme une
preuve évidente d'influence, mais c'est une possibilité. En même temps, il devrait
être rappelé que le constructeur de navires en chef du roi, David Balfour, était un
Ecossais et l'influence de son pays d'origine ne devrait pas être exclue, non plus.
A la fin des années 1990, le chantier de construction sur le site des magasins
B&W à Copenhague a amené la découverte d'un véritable cimetière des premiers
navires modernes, surtout de la fin du XVIIème siècle.
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136
Tous avaient subi des dégâts dus au travail du chantier des magasins, mais il en fut
sauvé suffisamment pour les classer comme la plus importante découverte
d'archéologie nautique jamais faite.
Les épaves 1 et 2 présentent un intérêt particulier. Toutes les deux ont été
lourdement endommagées par l'installation de réservoirs de stockage de pétrole
dans les années 1960. Néanmoins, leurs dimensions et leurs caractéristiques de
construction sont discernables. Ces deux navires ont été intentionnellement coulés
pour construire un ponton de carénage.
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137
Christian Lemee a publié les sections des épaves 1 et 2, ensembles avec les
plans des vestiges. Il a provisoirement identifié l'épave 1 par les archives des
comptes qui mentionnent un navire en voyage en Espagne qui a été appelé The
Long Dutchman (le Long Hollandais). Le plan des vestiges de navire suggère
vraiment un long navire et une analyse dendrochronologique a montré qu'il était de
fabrication hollandaise, soutenant ainsi la conclusion de Lemee.248 En somme, la
forme de l'épave 1 confirme assez certainement que ce soit un navire construit dans
le Norderkwartier hollandais.
L'épave 1 est inclue dans la section danoise, surtout parce que l'extension a
probablement due être exécutée au Danemark, comme il est éventuellement
possible qu'elle était entièrement construite au Danemark.
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138
où une colonie danoise a été établie en 1620. Une entrée dans le journal de
Christian IV peut donner un indice sur l'identité de ce navire. Le roi a enregistré
en février 1624 que deux grands navires, qui ont fait le voyage en Indes orientales,
avaient été mis à l'échouage. C'étaient le David et l'Elefanten. Les rapports
montrent aussi que tous deux ont été préparés pour leur voyage par la pose d'une
seconde couche de planches de chêne.249
- 151 -
139
Il est possible qu'une réponse peut être trouvée dans les archives, pour peut qu'il y
ait bien eu des enregistrements montrant les origines de l'Elefanten et du David.
L'épave 5 est celle du plus grand navire trouvé. Environ 28 mètres subsistent
de ce qui est évalué pour avoir été un navire de 35- 40 mètres. Une grande partie du
côté de tribord est existante au niveau du pont le plus bas. Lemee croit que "des
courbes et des lignes amples" sont les preuves d'une "conception géométrique
préméditée," et ainsi que le navire peut avoir été un des navires de Chrétien IV. Les
débris des bois de charpente incluent des varangues, des allonges et des genoux,
tous en chêne. Des marques dessinées, encore existantes sont exprimées en pieds
d'Amsterdam. L'analyse dendrochronologique donne pour l'abattage du bois, les
environ de 1640-1644. Cette date, cependant, est provisoire et l'origine du bois de
composant la charpente doit encore être établi. 253
Aucun dessin n'est publié pour l'épave 5, juste une photographie254 Il est
difficile d'avancer une analyse en se basant sur une simple photographie
(particulièrement un cliché exécuté avant que les planches de vaigrage aient été
enlevées). Le bouchain n'est pas aussi saillant que nous pourrions nous y attendre
d'un navire hollandais du nord. Le navire semble avoir été construit sur le pied
d'Amsterdam, mais son utilisation n'est pas la preuve formelle de son origine, car
Van Yk travaillait avec la même unité de mesure. Peu de choses sont visibles des
membrures sur la photographie, mais ce que l'on peut voir, suggère le même type
que celui observé sur les deux autres épaves.
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140
Basé sur ces épaves, il peut être dit qu'au Danemark la norme de construction
pour les membrures des navires était d'avoir deux allonges par côté. Le témoignage
archéologique soutient aussi l'interprétation du devis de 1613.
Lemee écrit que les plans n'ont pas été utilisés dans la construction navale au
Danemark jusqu'au début du XVIIIèmesiècle. Chose étonnante que la base de cette
déclaration, car les archives danoises contiennent des dessins tant danois que
d'origines étrangères, du XVIIèmesiècle. Parmi les dessins d'origines étrangères se
trouve le troisième rang à 70 canons déjà décrit et le plan du Mortar (le Mortier) de
1693. Pourquoi ces dessins ont-ils été rassemblés s'ils n'ont pas été utilisés dans la
construction navale? Les documents étrangers ont probablement servis pour des
comparaisons ou ont peut-être même été sujets d'inspiration. On trouve parmi les
premiers dessins danois ceux du Dannebroge de 1691. A mon avis enfin, la
présence de ce document laisse supposer l'utilisation de plans dans la construction
navale au moins dès les dernières décennies du XVIIèmesiècle.
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141
Il semble que les Danois aient évolué vers l'utilisation de trois allonges et de
la membrure double approximativement à la même époque que le firent les autres
grandes puissances maritimes de l'Atlantique et du Nord. En regardant la
distribution du bois dans la membrure, il ne semble pas probable qu'un manque de
bois de construction de forme incurvée ait été la raison principale de cette
évolution. La plus complexe et par conséquent, la forme la plus dure à trouver est
celle de l'allonge; et dans le Dannebroge, cet élément de charpente est aussi le plus
long. L'explication doit être trouvée autre part.
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Figure 23. Dannebroge de 1691. Redessiné par Danske Orlogskibbe. Notez la différence dans les
demies largeurs, probablement dues à un "soufflage" du navire.
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La maquette de son Riks Applet a déjà été décrite avec un certain détail. Il semble
probable que ce premier rang ait été dressé avec des bois de charpente se
chevauchant.
La maquette montre une très petite flèche à sa préceinte, quelque chose qui est
aussi visible sur les gravures dans l'Album de Colbert. On sait que certains des
plus grands navires du nouveau programme ont été construits et décorés à partir de
dessins préparés en France et les navires français étaient caractérisés par très peu de
flèche.261
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144
En 1691, Ake Classon Ralamb a publié son travail sur la charpente navale
suédoise, Skepps byggerij eller Adelig Oefrzings Tionde Tom. Une figure de grand
intérêt montre le travail sur un chantier naval ainsi qu'il est effectué à cette époque.
On montre sur les chantiers des navires en carène et à différents niveaux de
construction. Trois des navires sont dans un processus de montage des membrures
et méritent donc une attention spéciale. Dans le coin gauche supérieur du dessin se
trouve un navire avec seulement quelques membrures en place, mais le fond est
apparemment déjà construit. L'étambot permet d'identifier le navire comme étant
construit dans la tradition hollandaise. Pour certains types de navires l'influence des
Pays-Bas était toujours présente en Suède à la fin du siècle. Les deux autres navires
diffèrent dans la membrure. Le plus haut des deux a certaines allonges de sommet
en place et des lisses d'exécution attachées pour donner la forme au navire, mais
toutes les membrures n'ont pas encore été érigées. Il semble que l'artiste essayait de
présenter chaque troisième ou, à quelques endroits, chaque seconde bande de bois
de construction. Cela correspond bien avec ce que l'on voit généralement sur des
dessins anglais (Figure 24). Des poteaux verticaux implantés autour du navire,
après la largeur maximale à chaque membrure soutiennent la coque et les lisses
d'exécution. Un tel appui est typique du chantier naval hollandais du sud. 262 Trois
dispositifs intéressants rendent improbable le fait que l'influence hollandaise ait
joué un rôle dans la construction de ce navire. D'abord, le gabord n'est pas installé,
tandis qu'une grande proportion des varangues l'est déjà. L'étambot et son allonge
de soutien sont dépeints d'une manière qui laisse à penser que les planches de bordé
doivent être couchées dans une rainure et qu'elles ne recouvrent pas la partie
inférieure de l'étambot. Deuxièmement, l'étambot est attaché sur l'intérieur de la
barre d'hourdi et non sur l'extérieur comme indiqué par Witsen et Van Yk. Les bois
de charpente au-dessus de la barre d'hourdi forment un comptoir comme dans les
navires anglais et ne se prolongent pas en ligne avec le façonnage des pièces
comme sur les navires hollandais. Troisièmement, les talons inférieurs des pièces
- 157 -
145
formées ne finissent pas sur l'étambot, mais forment un angle et semblent être
raboutés en avant dans la varangue suivante. Cette caractéristique est bien illustrée
sur les maquettes bordées de la marine anglaise et est associé avec des écussons
ronds, et non carrés.
Les membrures du navire sont à peine perceptibles (au moins dans les
reproductions du dessin auquel j'ai eu accès) et se trouvent à différentes étapes
d'achèvement. Les allonges chevauchants les varangues sont visibles partout sur la
longueur du navire. Mais il est difficile de dire combien d'allonges étaient utilisées.
Au maître-couple la membrure est certainement doublée ainsi que chaque seconde,
ou au maximum chaque troisième couple d'allonges. Le reste est rempli
apparemment de bois de construction. William Sutherland, actif au début du
XVIIIème siècle décrit cette façon de construire un navire. 263
Le navire dépeint est la preuve probable d'une forte influence anglaise sur la
construction navale suédoise. Ce n'est pas surprenant, car les deux des fils de
Sheldon avaient obtenu sur le chantier naval d'importantes positions.264 Cela
pourrait aussi être un exemple d'intégration et l'évolution des influences, car au
XVIIIème siècle on a admiré la conception suédoise des navires et leur construction.
Un exemple de ceci étant les navires du prolifique Frederick Hendrik af
Chapman. 265
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146
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147
CHAPITRE IX
ET LA MEMBRURE DOUBLE
Les pays scandinaves étaient même plus aisés à cet égard, car ils étaient la
source principale d'importations de bois pour le reste de l'Europe. Finalement, si la
disponibilité de ce bois de charpente était la force agissante derrière le changement,
les Hollandais devraient avoir été les premiers à changer. Ils n'avaient pratiquement
aucune provision propre et le commerce du bois avec la Baltique était leur source
principale. En fait, ils sont ceux qui sont restés avec le plus ancien système le plus
longtemps. En outre, il devrait être noté que les dimensions des bois de charpente
de forme incurvée nécessaires n'ont pas diminué, ni les quantités requises. De
l'Album de Colbert nous connaissons la longueur des allonges employées dans la
charpente d'un trois-ponts.
- 160 -
148
Le devis pour la frégate légère donne les longueurs de varangues, des allonges et
des allonges de sommet. Elles sont, assez curieusement, presque identiques. Les
longueurs des bois de charpente révélées par le Hazardeux sont aussi les mêmes.
Les spécifications de Sutherland pour la longueur des allonges et des varangues
sont remarquablement similaires aux dimensions françaises 266 Autrement dit, le
nouveau système n'a pas offert d'économies au niveau du bois consommé et, donc,
une autre explication à la raison du changement doit être avancée.
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149
Le 2 juin 1677, Charles II, qui a suivi les réunions de l'amirauté plus
régulièrement qu'aucun autre, 268 a annoncé qu'un Colonel Norton lui avait offert
une grande provision de bois de charpente sans augmentation de prix.269 A la même
réunion, les officiers de la marine ont informé le roi que dans les chantiers navals, il
y avait le bois de charpente pour la maintenance régulière de la marine qui était
plus approprié pour de nouvelles charpentes que pour des réparations. Par
conséquent, on lui a demandé de permettre son utilisation pour les nouveaux
navires et de remplacer le stock de maintenance par les nouvelles provisions
attendues. Ce "manque" était assez clair dans les minutes de la réunion suivante,
quand le roi a ordonné de commencer les constructions sans attendre que tout le
bois de charpente soit fourni. Ainsi, la fabrication put démarrer rapidement. 270
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150
Pepys déclare que 500 charges des 30.000 nécessaires ont été importées du
pays de l'est (la région Baltique).275 Cela correspond à environ 1.6 pour cent de la
provision totale! Si ces données sont fiables il ne pouvait pas y avoir eu un manque
de bois très sévère en Angleterre à ce moment-là.
- 163 -
151
Au mois d'avril suivant, les mêmes officiers étaient déjà concernés par l'usage des
restes et des chutes.277 La plus grande partie des témoignages suggèrent que le
manque de bois ne soit pas aussi aigu que nous sommes menés à le croire et a été
rapidement résolu d'une manière satisfaisante. Cela, cependant, rend nécessaire de
trouver une explication alternative au changement de méthode de construction. Le
manque de bois semble avoir été au maximum un facteur contribuant, mais
certainement pas le principal.
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152
mais il ne l'a pas approuvé : " pour lesquelles Sa Majesté a pris des exceptions,
comme le fait de ne pas augmenter la longueur du pont d'artillerie et d'autres
mesures qu'il a jugées convenable que les navires devraient avoir." 280 les officiers
de la marine, surtout Pepys, se sont opposés au roi en déclarant que les dimensions
qu'ils avaient proposées étaient aussi près que possible de la proposition que Pepys
avait fait au parlement. Le roi de nouveau, écarta Pepys, exposant "son opinion que
les dimensions qu'il donnait maintenant étaient assez petites pour servir à faire des
navires répondants à toutes les épreuves de force et aux qualités que de tels navires
devaient avoir, retransmettant la table de dimensions mentionnée aux officiers de
la marine, leurs ordonnant d'en calculer à nouveau une autre, appropriée à ces
longueurs de ponts d'artillerie pour chaque rang qu'il leur avait maintenant
donné". 281
Le roi était responsable d'une autre innovation dans la conception des navires
et dans leur construction : l'étrave droite. Le 7 juillet 1677, les minutes de
l'amirauté enregistrent que Mr. Pett du chantier naval de Chatham "avec la
dernière proposition et la détermination de sa Majesté pour la construction de
navires avec des étraves droites il", mentionne Mr. Pett," a vraiment conçu
d'ajouter un autre grand changement dans la méthode de construction
généralement pratiquée à ce jour, en ramenant le tirant d'eau à 2 pieds de moins
pour les 2ème où 3ème rangs."282 Cette innovation spécifique n'a pas été présentée,
mais il est clair que l'esprit de changement était dans l'air et la force agissante
derrière cela était Charles II, non Pepys.
Deux semaines après Sir Anthony Deane et Sir John Tippets, les deux
constructeurs expérimentés, ont suggéré que les sections proposées devaient être
significativement augmentées.
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153
Ils ont eux-mêmes expliqué que l'augmentation proposée était au-delà de ce qu'on
pourrait raisonnablement attendre, mais qu'elle était bien justifiée néanmoins : "...
d'autres possédant moins de savoir, quand la masse d'un navire peut être perçue,
on peu critiquer [les sections des bois de charpente] comme trop grand." 283 Le "
possédant moins de savoir " peut très bien être une référence à Pepys lui-même, car
il s'est opposé à l'augmentation des dimensions avec ce qu'il avait lui-même
proposé. 284 Cette note dans les minutes donne un autre aperçu très séduisant, que
des changements ont été incorporés dans la construction des membrures de navires
à cette époque.
D'après des passages cités dans les minutes de l'amirauté, la marine, sous les
auspices d'un monarque intelligent et bien informé, était à un instant rare
"d'innovations" inspirées. Si de quelconques changements dans la membrure
devaient être faits, cela aurait été le bon moment. L'accroissement des dimensions
et des sections soutiennent l'idée que les membrures ont été différentes de ce qui
avait été fait jusqu'à cette époque. Cette évidence circonstancielle peut, donc,
indiquer le moment où le nouveau système de membrure a été largement introduit.
Cependant, elle n'explique pas ce qui, en premier lieu, a rendu le changement
nécessaire.
L'expérience de la dernière guerre hollandaise était tout à fait fraîche dans les
esprits des commissaires quand on a proposé les nouveaux navires. En plus de cela,
le Prince Rupert, l'homme qui y avait participé le plus directement, siégeait à la
commission de l'amirauté. A la différence de la deuxième guerre anglo-hollandaise,
la troisième, a eu un objectif stratégique qui n'était pas juste de balayer les flottes
des états ennemis des mers, mais de les détruire et de rendre le débarquement de
troupes possible. Cela a forcé les alliés à passer des périodes beaucoup plus vastes
sur la côte Hollandaise et à combattre avec moins de retraits pour réparer et
réapprovisionner.285
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154
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155
distribution des forces à la coque entière. En pratique, un navire plus rigide travaille
moins lors du service en mer et, donc, son calfatage, ses attaches et les éléments de
charpente sont soumis à moins d'usure. C'est ce qui a été compris à cette époque et
qui était évident pour William Sutherland l'assistant constructeur de navires :
"...que le bordage soit bien soutenu, que l'intervalle ne puisse pas causer de
"tambourinage", comme les charpentiers le nomment, qui causerait non
seulement une faiblesse là où la force est exigée, mais aussi le calfatage 'a
tambouriner', n'étant rien de si durable, ni de si sec, afin que la force
appropriée soit faite pour soutenir et renforcer le travail ".286
Un navire plus rigide est aussi une meilleure plate-forme de tir, car il résiste
aux contraintes du recul des canons plus efficacement. Un demi-canon tirant une
charge de 32 livres transmet 18 tonnes de traction sur les structures de charpente
auxquelles les bragues sont attachées.287 Il est maintenant reconnu que beaucoup de
navires de l'Armada espagnole de 1588 ont été finalement perdus en raison de
telles contraintes sur les coques pendant la bataille 288 Puisque les navires anglais
du XVIIème siècle étaient plus résistants que les urcas Méditerranéen qui
naviguaient avec l'Armada, leur faiblesse est devenue apparente que lors des
campagnes prolongées et des guerres hollandaises dans lesquelles la tactique de
bataille en ligne a été employée pour la première fois. Les batailles sont devenues
essentiellement des duels d'artillerie et, à la différence de la campagne de l'Armada,
quelques navires ont succombé aux boulets de canon. Le tir soutenu, la suprématie
des canons de la flotte anglaise et les terribles ouragans subis dans la campagne de
1673, tous cela doit avoir contribué à la prise de conscience que les navires
n'étaient pas suffisamment rigides. La membrure double était alors la réponse
proposée par les charpentiers de cette époque à un problème qui était la peste
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156
des vaisseaux de guerre en bois, jusqu'aux innovations présentées par Sir Robert
Seppings à la fin des guerres napoléoniennes.
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157
CHAPITRE X
CONCLUSIONS
Dans les pages précédentes une tentative a été faite pour systématiser les
témoignages disponibles et retracer le développement de la construction navale
pendant le XVIIèmesiècle. L'accent a été mis sur la pratique anglaise car une
documentation plus importante est plus aisément accessible que pour la plupart des
autres pays, et non pas parce que les traditions de ces derniers sont moins
significatives. Basé sur des mémoires, des traités, des devis, des dessins, des
maquettes et l'archéologie, un schéma général de développement a été établi qui,
sans surprise, semble avoir été suivi par toutes les traditions de l'Europe du nord
étudiées ici. Sans aucun doute les détails diffèrent, mais le schéma général est
successivement le même. Jusqu'à la fin des années 1670 les navires ont été
construits d'une façon qui a abouti à la réalisation de deux bandes distinctes de bois
continu au niveau de la tournure du bouchain et au niveau du creux du maître-
couple. Normalement, deux allonges par côté ont formé un couple, mais le nombre
pourrait varier conformément à la taille du navire comme illustré par l'Album de
Colbert. Les rapports archéologiques confirment les conclusions avancées. L'épave
du Dartmouth est la mieux publiée des navires dont le naufrage a été étudié et les
vestiges excavés. Pour cette raison, cela a longtemps été l'épave d'évaluation et de
référence pour le XVIIèmesiècle. Les témoignages présentés par celui-ci ont été mal
compris et, donc, ont mené à de fausses interprétations. Martin a supposé qu'il a été
construit avec la technique des cales d'écart. Cela, implique et suggère une
première version d'une membrure double et donc indiquerait que la pratique du
XVIIème siècle n'ait pas différée significativement de la pratique de XVIIIème siècle.
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On a montré dans cette étude que l'utilisation de cales était une procédure standard
pour réparer les éléments délabrés des éléments de charpente. Les cales et le massif
arrière exclu, les vestiges du Dartmouth ne présentent pas une pratique de
construction spécifique. Les sections sont proches de ce que Deane a inscrit une
décennie et demie après sa construction, et les espaces vides entre ses membrures
sont compatibles avec ceux inscrits sur ses tableaux. Quand ces facteurs sont pris
en considération, il devient clair que dans les restes de la coque, nous avons devant
nous, le chevauchement typique entre des varangues et des allonges, toutes les
indications d'un navire conventionnel du XVIIèmesiècle.
Des navires hollandais ont aussi montré des membrures se chevauchant avec
deux allonges. En raison de leurs méthodes de conception et de construction, les
hollandais ont persisté, construisant des navires de cette façon jusqu'aux environs
de 1725. Pendant les trois premières décennies du XVIIèmesiècle, d'autres nations
occidentales et de l'Europe du nord ont eu des méthodes de construction très
semblables à celles employées aux Pays-Bas. C'est seulement parce que ces nations
achetaient des navires hollandais et parce qu'elles employaient des constructeurs de
Hollande dans leurs contrées respectives.
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En même temps que l'Angleterre, mais peut-être quelques années plus tard, ils sont
tous passés à la nouvelle méthode de membrure double.
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NOTES
1 The earlier issues of Marriner's Mirror remain a treasure trove for all those who have interest in the period.
A huge debt is owed to Dr. R. C. Anderson for his contribution to the study of the 17111 century ship.
2 Frank Fox, Great Ships: The Battlejleet of King Charles 11 (London, 1980). For full listing of his works
see the bibliography section.
3 RiffWinfield, The 50-Gun Ship (London, 1997).
4 See the Chapter on Navy Board models for discussion of the models as evidence and the controversy
surrounding them.
5 The best evidence for this is to be found in the Admiralty minutes published in J. Tanner, Descriptive
Catalogue of Naval Documtents in the Pepysian Library, (Navy Records Society, 1903~1923), volume IV.
6 J. D. Davis, Tarpaulins and Gentlemen: The Officers and Men of the Restoration Navy (Oxford, 1991) and
"A Lover of the Sea and Skillful in Shipping": King Charles II and His Navy", Royal Stuart Society
(Huntingdon, 1992); Sari Homstein, Restoration Navy and English Foreign trade 1674~1688 (Aldershott,
1991)
7 Davies, "A Lover of the Sea and Skil/ful in Shipping", p. 1.
8 William Sutherland, The Shipbuilder's Assistant, (London, 1711), p. 40. 9 Ibid., p. 159.
10 William Sutherland, Shipbuilding Unveil 'd (London, 1717), p. 120.
II In a personal conversation on May 27, 2001, Mr. Lavery told me that if he were to do it again, he would not
use three futtocks and believes that she was framed with overlapping timbers. He did not s~cifY whether he
favors a one or two futtock frame.
J Brian Lavery, Susan Constant, 1605 (Annapolis, 1988), p. 68.
13 Brian Lavery, Deane's Doctrine of Naval Architecture, 1670 (London, 1981), p.125.
14 Peter Goodwin, The Charpente and Fitting of the English Man-oj-War, 1650-1850 (Annapolis, 1987), p. 14.
15 In a conversation that I had the pleasure of having with Mr. Goodwin in May 2001, he agreed that the
description I quote is probably inaccurate. He agrees that écart would not have meant letting one piece of
timber into the other, but overlapping it and that the third futtock was not used until the later years of the
century. In addition the copper bolts indeed are not mentioned in contemporary sources.
16 Robin Piercy, personal communication, August, 1999.
17 Colin Martin, "The Dartmouth, a British Frigate Wrecked off Mull, 1690," International Journal of
Nautical Archaeology 7, No. 1 (1978).
18 John Smith, A Sea~grammar, (London, 1627, Amsterdam, 1968 reprint), p.2. 19 Ibid, pp. 2~3.
20 Henry Manwayring, The Seaman's Dictionary (1644, London, 1972 Menston reprint), p.88 21 Ibid., p.44.
22 W. Salisbury, and R. C. Anderson,' ed., A Treatise on Shipbuilding and A Treatise on Rigging Written
About 1620-1625 (London, 1958).
23 Ibid., p. 8.
24 Richard Barker, "A Manuscript on Shipbuilding. circa 1600, Copied by Newton", Mariner's Mirror, vo!.
80, No. 1(1994), pp. 16~29.
25 Ibid, p. 16.
26 Ibid., p. 20.
27 Salisbury, Treatise, p. 2.
28 Ibid., p.2.
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158 The tenn "first futtocks" are used in this work, simply because it was used by Hall. No trace of second
futtocks has actually survived on the seabed.
159 Hall, p. 75.
160 Ibid., p. 77.
161 Sheila A. Clifford, An Analysis of the Port Royal Shipwreck and its Role in the Maritime History of
Seventeenth-Century Port Royal, Jamaica, MA thesis, (Texas A&M University, 1993).
162 Clifford, p. 82.
163 Ibid., p. 89.
164 Ibid., p.90.
165 Ibid.. p.90.
166 Ibid., p. 90.
167 Ibid., p. 107.
168 Ibid., p. 97.
169 A. J. Hoving, Nicolaes Witsens Scheeps-bouw-konst Open Gestelt (Franeker, 1997), p. 44. 170 A. J.
Hoving, The Ships of Abel Tasman (Hilversum, 2000), p.56.
171 Fox, Great Ships, and Mirror of Empire, Praise of Ships and the Sea. m Fox, Distant Thunder, Four Days
Battle. p. 40.
I73 A. J. Hoving, "171b. century Dutch Shipbuilding," Model Shipwright vol. 58, p.
174 Rolfe Hoeckel, Risse von Schiffen des 16 und 17 Jahrhunderts (Bielefeld, 1977).
m Richard Unger, Dutch Shipbuilding before 1800 (Amsterdam, 1978). Bjom Landstrom, Regalskeppet Vasa
(Stockholm, 1980). For comments on these two works see Hoving "A 17th - century Dutch Pinas",
International Journal of Nautical Archaeology, vol. 17, No. 3 (1988), p. 217.
176 Hennan Keting, De Prins Willem (Bussum, 1979).
177 Hoving, The Ships, p. 102.
178 Heinrich Winter, Der Hallaendischer Zweidecker von 1660/1670 (Rostock, 1985). 179 G. C. Dik, De Zeven
Provincien (Franeker, 1993).
180 For a full list of Mr. Hoving's publications used in this study see the bibliography. 181 Hoving, "A 171b._
century Dutch 134-footpinas", Part 1, p. 216.
182 Comelisz van Yk., Nederlansche Scheepsbouwkonst Opengestelt (Amsterdam 1697), pp. 69-70.
183 Nicolaes Witsen, Architectura Navalis et Regimen Nauticum (Amsterdam, 1691), p. 110 and van Yk
~. 53.
84 Witsen, p. 104.
185 Ibid.,p. 94, The actual statement is that two ships built by two men would not be quite the same. 186 Ibid.,
p. 111.
187 Ibid., p. 105
)88 Ibid., p. 169.
)89 Ibid., p. 169 and associated plate.
190 Hoving, Nicolaes Witsens ... , pp. 102-103. ]91 Witsen, p. 170 and associated plate.
J92 .
Ibid., p. 170.
]93 Hoving,Nicolaes Witsens ... , pp. 102-103.
194 Hoving, "Away from the Draughting Board," Model Shpiwright, vol. 69 (1989), pp. 43-51.
195 Yet, see the photo sequences in Hoving's The Ships of A bel Tasman. The figures seem more logical.
pp·58-64.
196 Witsen, p. 106-107.
197 Ibid., p. I 12.
198/bid.
199 Ibid.,.
200 Fox., Distant Storm .... 201 Ibid., p. 135.
202 Ibid., p. 137.
203 Lavery, Deane's Doctrine, scantlings table.
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247 Christian Lemee, A Ship-Cemetery on the site of the B&W, p. 4, unpublished paper.
248 Christian Lemee, Renaessanceskibe pa Christianshavn (Saertyk fra Nationalmuseets Arbejdsmark 1997),
p. 16, fig. 6.
249 Lemee, A Ship-Cemetery, p. 4.
250 Lemee, Renaessanceskibe, pp. 20-21, fig. 11. 251 Ibid., p.16, fig. 6.
252 Hoving, The Ships of Abel Tasman, p. 58. 253 Lemee, A Ship-Cemetery, p. 5.
2541bid, p. 26, fig.16.
255 Lemee, A Ship-Cemetery et supra, p. 1. 256 Danske Orlogs/dbbe.
257 Cederlund, "The Wasa ... ", etc., p. 172. 258 Fox, Great Ships, p. 132.
259 Ibid
260 Ibid, p. 133. 261 Ibid, p. 133.
262 Hoving, "Away from the Drawing Board".
263 Sutherland, William, The Ship-Builder 's Assistant (London, 1711). 264 Fox, Frank, Great Ships, p. 133.
265 Frederick af Chapman, Architectura Navalis Mercatoria (Stockholm, 1769).
266 Sutherland, Ship-building Unveil' d, (London, 1717), scantlings tables, pp. 36-37.
267 Admiralty Journal, 5 May 1677. J. R. Tanner, ed., A Descriptive Catalog of the Naval Manuscripts in the
Pepysian Library at Magdalene College, Cambridge, vol. IV, (Navy Records Society, 1922,) p. 415. 268 Ibid.,
p. xii.
269 Ibid., p. 434.
270 Ibid., June 9, 1677, p. 442. 27l Ibid., July 10, 1677, p. 471. 272 Ibid., July 10, 1677, p. 472. 273 Ibid., July
14, 1677, p. 475.
274 Sarri Homstein, Restoration Navy and English Foreign Trade 1674-1688 (Alderschott, 1991),
chapter I.
275 Samuel Pepys, Memoirs of the Royal Navy (London, 1688), p. 61. 276 Tanner, August 3, 1678, p. 595.
277 Ibid., April 19, 1676, p. 662.
278 Ibid., July 3, 1674, p. 54,.
279 Ibid., February 6, 1675-76, p. 276. 280 Ibid., May 12, 1677, p. 422.
281 Ibid., May 12, 1677, p. 423.
282 Ibid., July 7, 1677, p. 468.
283. . Ibid., July 21, 1677, p. 481.
284 For the attempts to force the Royal will on the recalcitrant Pepys on this subject see pages 423,428,
430,463,487 in Tanner, Catalogue, vol. IV.
285 For a general overview of the Third Anglo-Dutch War see the introduction to R.C. Anderson ed., Journals
and Narratives of the Third Dutch War (Navy Records Society, 1946).
286 Sutherland, The Shipbuilders Assistant, p. 43.
287 Peter Goodwin, personal communication.
288 David Howard, The Voyage of the Armada (New York, 1982), p. 209.
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