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 Les vaccins du Covid-19

Depuis le début de l’année 2021, plusieurs vaccins contre la COVID-19 sont disponibles en France :

 deux vaccins dits « à ARN messager » sans adjuvant : COMIRNATY des laboratoires


Pfizer/BioNTech et SPIKEVAX des laboratoires ModeRNA ;

 deux vaccins à  ADN recombinant sans adjuvant : VAXZEVRIA des laboratoires AstraZeneca


(en partenariat avec l’Université d’Oxford) et COVID-19 VACCINE JANSSEN des laboratoires
Janssen ;

 un vaccin protéique recombinant avec adjuvant : NUVAXOVID des laboratoires Novavax


(mise à disposition prévue fin février 2022).

 QUELLE EFFICACITÉ ET
SÉCURITÉ POUR CES VACCINS
CONTRE LA COVID-19 ?
L’efficacité et la sécurité de ces vaccins ont été évaluées dans des essais cliniques de grande taille
menés en 2020 et 2021. En termes d’efficacité :

 Le vaccin COMIRNATY (Pfizer/BioNTech) semble d’une grande efficacité (95 % de taux de


protection sur l’ensemble des données analysées) pour prévenir les formes symptomatiques
légères à modérées de COVID-19 chez les personnes n’ayant jamais été infectées par SARS-
CoV-2. L’efficacité apparaît rapidement avec un taux de protection de 52,4 % dès la première
injection.
Cette efficacité semble se maintenir à travers divers sous-groupes évalués selon leur â ge,
leur sexe, leur origine ethnique et leur facteurs de risque (notamment une maladie exposant
à une forme grave de COVID-19). Par ailleurs, les observations de vie réelle faites chez les
personnes â gées, y compris en France, ont montré que ce vaccin est très efficace pour
prévenir les formes sévères dans cette population : au moins 90 % pour les 75-85 ans et au
moins 80 % pour les plus de 85 ans.
Face aux premiers variants préoccupants identifiés depuis la fin 2020 (Alpha, Bêta, Gamma
et Delta), ce vaccin a conservé une bonne efficacité, en particulier contre les formes sévères.
Concernant le variant Omicron, les tout premiers résultats indiquent que l’efficacité après 2
doses de COMIRNATY semble diminuée (environ 38 %) mais l’efficacité de 3 doses semble
maintenue (autour de 75 %).
Avec une année de recul et des milliards de personnes vaccinées, le profil de sécurité de
ce vaccin est rassurant, avec essentiellement des réactions habituellement observées après
une vaccination, assez fréquentes, plus intenses chez les personnes de moins de 56 ans et
après la seconde injection : fatigue, maux de tête, courbatures, frissons, douleurs
articulaires, fièvre, etc. Chez les jeunes hommes, des cas de myocardite (inflammation du
muscle du cœur) ont été signalés avec ce vaccin (1 cas pour 37 000 injections) dont la très
grande majorité ont spontanément disparu en une semaine.
 Le vaccin SPIKEVAX (Moderna) semble également d’une grande efficacité plus de 14 jours
après la seconde injection (94,1 % de taux de protection sur l’ensemble des données
analysées) pour prévenir les formes symptomatiques légères à modérées de COVID-19 chez
les personnes n’ayant jamais été infectées par SARS-CoV-2. Cette efficacité semble
également se maintenir dans divers sous-groupes évalués selon leur â ge, sexe, origine
ethnique ou leur risque de forme sévère.
Comme pour COMIRNATY, ce vaccin protège contre les formes sévères chez les personnes
â gées et chez celles infectées par les variants Alpha ou Delta. Concernant son efficacité
contre le variant Omicron, on ne dispose pas encore de suffisamment de données
(décembre 2021).
Le profil de sécurité est également rassurant, avec essentiellement des réactions
habituellement observées après une vaccination, assez fréquentes, plus intenses chez les
personnes de moins de 65 ans et après la 2e injection : fatigue, maux de tête, courbatures,
frissons, douleurs articulaires, fièvre, etc.
Comme pour le vaccin COMIRNATY, chez les jeunes hommes, des cas de myocardite
(inflammation du muscle du cœur) ont été signalés avec ce vaccin, avec une fréquence plus
élevée qu’avec COMIRNATY (1 cas pour 10 000 injections environ). Pour cette raison,
ce vaccin n'est recommandé qu'aux personnes â gées de plus de 30 ans.
 Le vaccin VAXZEVRIA (Astrazeneca) semblait lors des études pour sa mise sur le marché un
peu moins efficace avec, en moyenne, 70,4 % de protection contre les formes
symptomatiques de COVID-19, avec une forte disparité entre les personnes ayant reçu une
demi-dose, puis une dose complète (90 % de protection) et ceux ayant reçu deux doses
complètes (62,1 %). Des données britanniques, obtenues en vie réelle, suggèrent une
efficacité du vaccin AstraZeneca chez les plus de 65 ans de 94 % (taux de protection contre
les hospitalisations entre 28 et 34 jours après la première injection).
L’efficacité de ce vaccin est davantage affectée lors d’infections par les nouveaux variants,
davantage que dans le cas des vaccins à ARNm. Dans le cas d’Omicron, deux injections de
VAXZEVRIA ne semblent pas protéger contre ce variant. En revanche, deux injections de
VAXZEVRIA suivies d’une injection de vaccin à ARNm semblent garder une bonne efficacité
(autour de 70 % de protection).
Concernant le profil de sécurité de VAXZEVRIA, des effets indésirables graves ont été très
rarement observés. Il s’agit de cas de formes rares de thrombose (concernant
les sinus veineux cérébraux) et de coagulation intravasculaire disséminée, en particulier chez
des femmes de moins de 50 ans. Après avoir suspendu brièvement la vaccination avec
ce vaccin, la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé à nouveau son utilisation mais
recommande à ce stade de n'utiliser VAXZEVRIA que pour les sujets â gés de 55 ans et plus. À
la date de décembre 2021, VAXZEVRIA n’est plus utilisé dans le cadre des campagnes de
vaccination en France.
 Selon les études ayant mené à sa commercialisation, l’efficacité du COVID-19 Vaccine
Janssen, qui utilise un vecteur adénoviral humain, apparaît rapidement avec un taux de
protection estimé à 66,9 % deux semaines après l’injection (jusqu’à 75 % en l’absence du
variant sud-africain). Elle semble se maintenir dans les divers sous-groupes évalués selon
leur â ge, sexe et origine ethnique. De plus, le vaccin semble avoir une bonne efficacité
contre les formes graves (taux de protection d'environ 85 % à partir de 4 semaines après
l'injection, y compris en présence du variant sud-africain).
Ce vaccin, au départ administré en une seule injection, doit désormais être suivi d’un rappel
avec un vaccin à ARNm 4 semaines après la première injection ou d’une 2e injection
de vaccin COVID-19 Vaccin Janssen 2 mois après la 1e injection. Il est réservé aux personnes
â gées de 55 ans et plus.

 Le vaccin NUVAXOVID peut être administré aux personnes â gées de 18 ans et plus, en


primovaccination (2 injections à 3 semaines d’intervalle). Il peut être administré en 2e
injection chez des personnes ayant mal supporté une 1e injection avec un autre vaccin. Pour
l’instant, il ne doit pas être utilisé en injection de rappel (« 3e dose »). L’efficacité
du vaccin NUVAXOVID sur les formes symptomatiques de Covid-19 est estimée entre 89,7 et
90,4 % selon les essais. Une efficacité similaire a été mise en évidence chez les participants
â gés de 65 à 84 ans, chez ceux atteints de comorbidités et chez ceux atteints par des variants
préoccupants, en particulier le variant Alpha qui était prédominant pendant la période où les
études ont été réalisées.
Les effets indésirables locaux et généraux les plus fréquents chez les personnes â gées de 18
à 64 ans, notamment après la deuxième dose de NUVAXOVID, ont été : la sensibilité (69 %)
et la douleur (58 %) au site d’injection, la fatigue (47 %), les maux de tête (43 %) ainsi que les
malaises (37 %). Ces effets indésirables étaient moins fréquents après la première injection.
De façon générale, la fréquence des effets indésirables était plus élevée après la deuxième
injection ainsi que chez les participants de 18 à 64 ans (par rapport à ceux de 65 ans et plus).

 LE CALENDRIER DE VACCINATION CONTRE


LA COVID-19
Dans les études cliniques, les vaccins contre la COVID-19 ont été évalués sous la
forme de deux injections séparées par 3 semaines pour COMIRNATY, 4 semaines
pour SPIKEVAX, 4 à 12 semaines pour VAXZEVRIA, 2 mois pour COVID-19 VACCINE
JANSSEN et 3 semaines pour NUVAXOVID. Une 3e dose est indispensable pour
une immunité durable (avec un vaccin à ARNm), entre 3 et 5 mois après la 2e
injection.
Il est à noter que les recommandations concernant la vaccination contre la COVID-19
évoluent très rapidement. Du fait de nos délais de mise à jour et pour éviter de vous
induire en erreur, nous vous invitons à vous reporter aux recommandations
officielles des autorités de santé.
 COMMENT SURVEILLERA-T-ON LES
ÉVENTUELS EFFETS INDÉSIRABLES À
LONG TERME DE CES VACCINS ?
La rapidité de développement des vaccins contre la COVID-19 n’a pas permis
d’identifier d’éventuels effets indésirables qui apparaîtraient plusieurs mois ou
années après la vaccination, et cela a légitimement suscité de l’inquiétude.
Néanmoins, il faut savoir que, comme pour tout médicament, le déploiement de
ces vaccins à grande échelle s’accompagne de mesures destinées à faire
rapidement remonter tout effet indésirable qui apparaîtrait après la vaccination (cela
ne concerne pas bien sûr les effets à court terme habituels des vaccinations, fatigue,
fièvre, douleur au point d’injection). Les autorités sanitaires respectent la plus
grande transparence sur ces effets indésirables imprévus. L’ANSM publie, chaque
semaine, un rapport des signalements qui ont été adressés aux Centres de
pharmacovigilance.
De plus, le Groupement d'Intérêt Scientifique EPI-PHARE, constitué par l'ANSM et
l’Assurance maladie, collecte des informations sur la vaccination (date, dose, lieu de
vaccination, etc.), les caractéristiques des personnes vaccinées (âge, sexe, maladies
chroniques, etc.) et la survenue éventuelle d'événements graves après la vaccination
(par exemple, une hospitalisation). L'Inserm (Institut national de la santé et de la
recherche médicale) a lancé une plateforme destinée à obtenir des données sur la
sécurité des vaccins contre la COVID-19, en collaboration avec des réseaux de
médecins généralistes et l'ANSM. Elle s'intéresse particulièrement aux personnes
âgées étudiées en vie réelle.
Enfin, la cohorte Constances, pilotée par l’Assurance maladie et l’Inserm, et
constituée d'un échantillon représentatif des affiliés du régime général d’Assurance
maladie, âgés de 18 à 69 ans à l’inclusion, étudie, en vie réelle, 200 000 patients
vaccinés et leurs éventuels événements indésirables.
Cette surveillance se fait en lien avec l'Agence européenne du médicament (EMA) via
le PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee) et son portail de
déclaration des effets indésirables, EudraVigilance. Ainsi, dans le cas d'un signal
détecté en France ou à l'international, les autorités compétentes des États membres
de l’Union européenne s'informent mutuellement afin de prendre des dispositions
concertées. De plus, l'EMA a mis en place le projet ACCESS (vACcine Covid-19
monitoring readinESS) avec le réseau des 22 centres européens de pharmaco-
épidémiologie et pharmacovigilance, coordonné par l'université d'Utrecht, pour
surveiller les effets indésirables dits d'intérêt des vaccins contre la COVID-19, en vie
réelle. L'EMA partage également les données sur les vaccins COVID-19 au niveau
international avec l'ICMRA (International Coalition of Medicines Regulatory
Authorities).

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