Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
e. Pigeon
On peut consommer le pigeon et le pigeonneau (le
petit du pigeon) qui est en fait gavé par ses parents au
nid pendant 4 semaines, ce qui le rend plus gras que
ses parents. La grande différence est que le pigeon-
neau a une viande très tendre et parfumée alors que
les adultes plus ou moins âgés ont une viande plus
dure qui nécessite une cuisson longue.
Fig. 1 Poulet © Magdalena urawska - Fotolia Le pigeonneau doit être cuit rosé pour garder toute
sa saveur, alors que les ailes et les cuisses demandent
Le terme « volaille » désigne tous les animaux dits de un peu plus de cuisson. Le pigeon est riche en fer et
basse-cour, vivant à l’état domestique, y compris les en protéines. Il est intéressant sur le plan nutritionnel,
oiseaux de mêmes espèces que le gibier s’ils sont nés mais mal perçu étant donné qu’il parcourt aussi les
et élevés en captivité. Le lapin domestique fait partie pavés de nos villes. Il est d’ailleurs interdit de tuer ou
de la basse-cour, il est donc rattaché à la classification de piéger un pigeon en ville pour le manger. En effet
des volailles. ces pigeons transportent des maladies et mangent
des produits souillés par la pollution (essence, gasoil,
A. La classification des volailles hydrocarbures, Les pigeons que l’on peut consommer
sont des pigeons d’élevage.
1. Les volailles à chair brune
2. Les volailles à chair blanche
a. Canard/canette
Il existe de nombreuses races de canards. La canette a. Poulet
est plutôt mangée entière, le canard de Barbarie est C’est un petit de la poule et du coq de plus de 40
plutôt découpé. On mange le foie gras et la graisse de jours.
canard. Les canards pèsent entre 2,3 kg et 3 kg, et les
canettes entre 1,2 kg et 1,7 kg. Selon la race et les pigments naturels contenus dans
les céréales qu’il consomme (maïs, blé, luzerne…), la
b. Oie couleur de sa chair est blanche ou jaune. Un poulet
On mange l’oie rôtie, en rillettes, et on mange aussi est élevé entre 42 et 110 jours, pour un poids moyen
son froid gras et sa graisse qui est riche en acides gras en prêt à cuire situé entre 1,2 kg et 1,7 kg.
mono et polyinsaturés. L’oie pèse entre 2,5 et 3,5kg.
Il existe des calibres de vente pour les poulets :
c. Pintade
Elle est reconnaissable par ses belles plumes à pois – calibre 1 : petit poulet de moins de 1,3kg vivant,
noirs et blancs. On la retrouve sur les tables des fêtes moins de 850 g éviscérés sans abattis
de fin d’année. C’est une viande blanche, très juteuse.
Le chapon de pintade est lui aussi très apprécié. – calibre 2 : moyen poulet entre 1,3 et 1,7 kg vivant,
entre 850 g et 1,1 kg éviscéré sans abattis
1
– calibre 4 : poulet très gros d’un poids supérieur B. La commercialisation
à 2,2 kg vivant, supérieur à 1,4 kg éviscéré sans de la volaille
abattis.
Les volailles sont issues d’œufs choisis par des sélec-
b. Poule tionneurs qui veillent à choisir les races les plus
C’est la femelle du coq âgée de 18 à 30 mois. Elle est adaptées. Les accouveurs, eux, ont pour mission la
élevée pour la ponte et tuée lorsque sa production couvaison et l’éclosion des œufs jusqu’à la livraison
d’œufs devient trop faible. Elle est économique. Mais des poussins aux éleveurs.
c’est une viande maigre, sèche, et dure, elle nécessite
une cuisson longue, d’où la fameuse poule au pot. Les bâtiments sont soumis à des règles très strictes :
durée et intensité de l’éclairage, ventilation, humi-
c. Poularde dité mesurée, température adaptée. Les sols doivent
C’est la poule qui n’a jamais pondu, et qui est être recouverts d’une litière sèche et propre. Toutes
engraissée. les désinfections et nettoyages doivent être effec-
tués régulièrement, et particulièrement quand de
d. Chapon nouveaux poussins sont accueillis. Des règles d’hy-
C’est un poulet castré qui est âgé de 6/7 mois. Du fait giène pour pénétrer dans les bâtiments sont posées.
de sa castration, il devient deux fois plus gros que le Des contrôles sont effectués sur les produits, le maté-
poulet. Il pèse environ 4kg. Il est nourri exclusivement riel et les locaux. Le registre d’élevage relate toute
aux céréales et aux produits laitiers. C’est un produit la vie de l’animal, les interventions vétérinaires,
de qualité. l’alimentation, etc. Une inspection vétérinaire a lieu
avant et après abattage ( ante et post mortem ) en s’ap-
e. Coq puyant sur la fiche d’élevage transmise à l’abattoir.
C’est le mâle de la poule qui lui aussi nécessite une
cuisson longue. Les abattoirs de volailles sont des outils agréés par les
services vétérinaires officiels (agrément européen). À
Exemple : le coq au vin. l’abattoir, les opérations s’enchaînent de cette façon :
– refroidissement
– pesée et emballage.
2
Les viandes et leurs dérivés 2/2
Attention
Ne pas confondre abats et abattis. Fig. 2
3
4. Label Rouge fermier Créé avec le soutien du ministère de l’Agriculture et
de l’Agroalimentaire, ce logo concrétise l’engage-
Ce label est délivré par le ministère de l’Agriculture et ment de toutes les filières carnées qui se mobilisent
contrôlé par un organisme certifié. pour proposer aux consommateurs des viandes de
qualité, en garantissant leur origine française (nées,
On peut trouver jusqu’à 4 000 animaux par bâtiments. élevées, abattues, découpées et transformées en
Ces animaux se nourrissent de 70 % de céréales au France), le goût du travail bien fait, le respect des
départ puis 75 % de céréales pour les 15 jours avant droits des salariés et l’assurance de bonnes pratiques.
abattage. Les antibiotiques sont tolérés seulement
s’ils sont jugés nécessaires pour la santé de l’animal
par le vétérinaire. L’animal a accès à un parcours
herbeux (au minimum 29 jours) ainsi qu’au bâtiment
à fenêtres. Le fermier en plein air est limité à 2m 2 par
animal. L’abattage a lieu au 81 e jour minimum.
5. A.O.C.
4
Les viandes et leurs dérivés 2/2
Le canard, la pintade sont légèrement plus gras que la – Aptitude au découpage, facilité de mastication.
moyenne. L’oie est la plus grasse de toutes les volailles
avec 17 % en moyenne. La dinde, la moins grasse est – Possibilité d’acheter des découpes fraîches ou
de 2 %. surgelées : réduction des déchets, portions homo-
gènes pratiques pour la restauration collective,
Au niveau des Acides gras, voici les teneurs : 35 % cuisson rapide…
AGS, 45 % AGMI et 20 % AGPI. Cette teneur plus
élevée que pour les viandes de boucherie représente – Large gamme de prix.
une meilleure qualité des graisses prévenant des
maladies cérébro-vasculaires. Cette composition en E. Contaminations des volailles
AG est donc très intéressante.
Les principaux contaminants sont bactériens :
On entend souvent des critiques contre la peau bien pseudomonas, salmonelles, staphylocoques dorés,
grillée du poulet rôti ou des volailles en général, sous campylobacter, listéria.
prétexte que c’est trop gras et mauvais pour la santé.
Ci-dessous sont présentés les plus préoccupants pour
Cependant, il se trouve que la plupart du gras présent les volailles.
dans la peau sont constitués d’AGI. Il n’est donc pas
si intéressant que ça de retirer la peau. De plus, il se 1. Campylobacter
trouve que faire cuire le poulet avec la peau donne
un résultat beaucoup plus moelleux et goûteux. Le C’est une bactérie présente dans le tube digestif des
cholestérol est en moyenne à 70-75mg/100g, le hommes et des animaux, en particulier des volailles
lapin est en dessous de la moyenne avec 50mg. Pas et dans les eaux souillées.
de glucides, tout comme les viandes de boucherie et
pour les mêmes raisons. On peut trouver cette bactérie sur la peau de la
volaille, après l’abattage mais jamais dans le muscle.
Au niveau des vitamines et minéraux, les teneurs de la L’infection du consommateur est souvent due à une
volaille sont très proches des viandes de boucherie : contamination « croisée ». En effet, cette bactérie
sensible au chaud, est détruite à la cuisson. C’est
– elle contient une proportion de 40 mg de un élément qui est entré en contact avec la peau du
magnésium ; poulet cru qui en est responsable.
– elle contient une proportion de 400 mg de Cette bactérie intestinale, une fois ingérée, peut
potassium ; provoquer des symptômes de gastro-entérites en 1
à 10 jours. La maladie provoquée par cette bactérie
– elle contient une proportion de 220 mg de phos- est la campylobacteriose. Elle est en réalité plutôt
phore avec un mauvais rapport Ca/P = 0,6 : pouvoir fréquente et bénigne (évolution très rare en Guillain-
décalcifiant ; Barré). Comme toujours, les personnes les plus
fragiles y sont les plus sensibles.
– elle contient une proportion de 70mg de sodium ;
Quelques précautions sont donc à prendre face à
– elle contient une proportion de 1 à 1,5mg de fer, fer cette bactérie :
dit héminique, CUD = 15 à 25 %. – respecter la chaîne du froid se laver les mains et
tout ce qui entre en contact avec la peau du poulet
Tout comme la viande de boucherie, elle ne contient – respecter la date limite de consommation
pas de vitamines liposolubles mais des vitamines B – consommer rapidement les produits après ouver-
bien représentées : B3 de 6 à 9 mg, B1 et B6. ture et les plats après préparation
– conserver les aliments crus séparément des autres
Intérêts des volailles : pour éviter leur contamination
– nettoyer régulièrement le réfrigérateur
– La viande de volaille correspond aux recomman- – bien cuire le poulet et surtout la peau.
dations : moins d’AGS, plus d’AGI.
5
Dans les abattoirs, la procédure d’éviscération est Le gibier d’élevage
vérifiée afin qu’elle ne permette pas la prolifération Il a une viande plus tendre et moins forte en
de cette bactérie. bouche.
6
Les viandes et leurs dérivés 2/2
7
Quelques exemples d’abats blancs : l’estomac, les Nous allons nous concentrer sur les abats et non sur
pieds, les oreilles, les mamelles (tétines), la fraise et les issues, car les issues sont très riches en collagène
la tête de veau, les tripes (estomac, intestins), le gras- et donc en gélatine après cuisson. Ils ne sont pas très
double (panse de bœuf). intéressants sur le plan nutritionnel.
C’est elle qui permet de dire ce qui est consommable La teneur en cholestérol est importante dans les
et commercialisable. abats avec une moyenne de 300 mg. Le foie contient
250 mg environ, la langue contient 150 mg, les
Pour reconnaître la fraîcheur des abats : rognons contiennent 500 mg, la cervelle contient
– ils ne doivent pas baigner dans le sang ; 2,5 g.
– ils doivent être brillants, fermes et sans odeur ;
– ils doivent être propres et dépourvus de caillot de 4. Glucides
sang ou autre ;
– odeur agréable ; Il n’y a pas de glucides sauf pour la langue de bœuf et
– ils ne doivent pas être poisseux. pour le foie (qui est l’organe de réserve du glycogène
et qui en contient 2,5 g).
C. Composition nutritionnelle
5. Minéraux
Les teneurs varient selon les abats. Certains vont avoir
une composition proche de la viande, d’autres s’en La teneur en fer est en moyenne de 5 mg. Le foie
éloignent. contient 7 mg, les rognons 9 mg, le cœur 7 mg, la
cervelle 2 mg, la langue 3 mg.
Les abats rouges ont un bon intérêt nutritionnel. Le
foie est le plus intéressant, de part la fonction de cet 6. Sodium
organe : réserve de fer et de vitamines A, B1, B12
et autres oligoéléments. Il est cependant riche en Les abats contiennent une richesse en sodium de
cholestérol et en acides uriques. 60 mg. On retrouve le phosphore, le potassium dans
des proportions quasi équivalentes à la viande. On
Les abats sont plus sensibles que la viande aux conta- trouve aussi 4 mg de zinc.
minants, types métaux lourds, pesticides, de part leur
fonction d’organe filtrant.
8
Les viandes et leurs dérivés 2/2
7. Vitamines Charcuterie
Les charcuteries sont les préparations réalisées
Les abats sont riches en vitamines B et notamment à partir d’abats cuits ou de viande (surtout de porc mais
B12 (42 µg) qui se trouve dans le foie, ainsi qu’en aussi de bœuf, etc.) hachée et additionnée de graisses,
vitamines A (160 µg). d’aromates, voire d’épices. Ces préparations sont cuites
ou non.
Le ris (qui est seulement présent chez les petits
comme le veau ou l’agneau) est le seul abat riche en La France propose plus de 450 variétés de
vitamine C (60 mg environ). Les abats, d’une manière charcuteries.
générale, seront à limiter, voire à éviter lors d’hyper- Il existe un Code des usages de la charcuterie, qui
cholestérolémie ou d’hyperuricémie. est un document définissant les bonnes pratiques
de fabrication des produits de charcuterie. Ce code
Filière tripière donne les caractéristiques qu’un produit doit avoir
Visitez le site spécialisé de la filière tripière pour avoir le droit à sa dénomination de vente. Ce
pour creuser le sujet : www.produitstripiers.com document est le résultat d’une concertation minu-
tieuse entre les fabricants industriels ou artisans : le
D. Qualités hygiéniques Centre technique de la salaison, de la charcuterie et
des conserves de viande.
– Les abats sont plus altérables que les viandes de la
carcasse. Il est validé par l’administration française, par l’inter-
médiaire de la Direction générale de la consomma-
– Les règles d’hygiène doivent être rigoureuses, plus tion, de la concurrence et de la répression des fraudes
encore que dans les viandes de boucherie, car le (DGCCRF). Ainsi, ce texte permet d’assurer la protec-
foie et le rein sont d’excellents milieux de culture tion du consommateur et de garantir la loyauté des
microbiens. De plus, ils concentrent les pesticides, transactions.
métaux lourds, médicaments. La langue porte de
nombreuses espèces de germes, en particulier On distinguera plusieurs catégories de produits.
Yersinia enterocolitica.
– Des produits stables : secs, riches en sodium
(jusqu’à 150 mg par kg), avec une conservation de
plusieurs mois en atmosphère sèche et à tempé-
IV. Les charcuteries rature de + 4 °C maximum. Il s’agit des produits
conservés par salaison.
A. Définition
– Des produits semi-stables : partiellement déshy-
dratés, salés et fumés, avec une conservation de
quelques semaines en CFP. Il s’agit des produits
conservés par fumage (aliments exposés à la fumée
d’éléments végétaux pour éliminer les micro-orga-
nismes et aromatiser les denrées), par boucanage
(la viande sera fumée pendant de longues heures),
ou par saucissage (la viande sera fumée avec de la
saumure).
9
B. Classification des charcuteries 5. Jambon bio
1. Jambon cuit Il est issu de porcs labellisés bio – élevés sans anti-
biotiques et nourris sans organismes génétiquement
Sa fabrication est régie par une réglementation très modifiés (OGM) –, mais l’ajout de nitrite de sodium
stricte : seule la viande provenant du membre posté- est autorisé.
rieur du porc permet la préparation du jambon cuit,
conformément au Code des usages. Le jambon cuit, 6. Jambon de Paris
dit jambon blanc, est tout simplement un jambon
salé. Sa salaison est effectuée par saumurage. Il se Il s’agit d’une cuisse de porc désossée, salée, malaxée,
caractérise également par sa cuisson. Il peut être cuit puis mise en moule rectangulaire et cuite dans un
à la vapeur, braisé, au torchon, avec ou sans os, ou au bouillon aromatisé : genièvre, coriandre, clous de
bouillon. Il peut contenir d’autres ingrédients tels que girofle et bouquet garni. On le trouve dans la qualité
des aromates et épices, vins, alcools, liqueurs, sucres « choix » ou supérieure.
et condiments selon les recettes et, selon sa catégo-
rie, des additifs particuliers (toujours en nombre et en 7. Jambon Label rouge
quantité strictement limités).
Il doit être issu de porcs Label rouge (182 jours d’éle-
Il est commercialisé avec ou sans couenne (le jambon vage au minimum, alimentation à base de céréales)
découenné, dégraissé est aussi appelé jambon DD). et être préparé avec de belles noix. Il en existe sept
Dans ce cas précis, l’épaisseur du gras périphérique catégories : au torchon, à l’os, braisé, porc fermier, à
ne doit pas excéder 4 mm en moyenne. l’ancienne, fumé, salé au sel sec.
C’est celui qui tolère le moins d’additifs. Il n’y a ni Les jambons secs se différencient entre eux princi-
polyphosphates (qui favorisent la rétention d’eau) ni palement par leur durée de séchage. Après avoir été
gélifiants, et pas plus de 1 % de sucre. Par contre, il séchés, ils peuvent également être fumés.
peut contenir de l’ascorbate de sodium (un antioxy-
dant) et du nitrite de sodium (un conservateur), qui lui Comme pour les autres charcuteries, le Code des
donnent sa couleur rose. usages de la charcuterie définit les bonnes pratiques
de fabrication des jambons secs.
3. Jambon cuit standard
Il définit aussi certaines dénominations particulières :
Polyphosphates, gélifiants (qui donnent artificiel-
lement de la tenue à la tranche) et d’autres additifs – les mentions « authentique » et « véritable »
sont autorisés. Ils peuvent représenter jusqu’à 5 % du suivies de toute mention géographique française,
produit. peuvent accompagner la dénomination de vente
des jambons secs sous réserve que le produit soit
4. Jambon cuit « choix » fabriqué dans la région, la province, le départe-
ment ou les cantons limitrophes suivant le cas (sauf
Il peut contenir des polyphosphates, mais pas de géli- si indication géographique protégée, ou IGP) ;
fiants. Il représente 15 % de la production française.
10
Les viandes et leurs dérivés 2/2
– les mentions « à l’ancienne », « comme autrefois » préparation des viandes (aromates, marinades), mais
ou toute mention ayant la même signification également le hachage et la cuisson. Il existe trois types
peuvent accompagner la dénomination de vente de hachage : hachage fin, gros grain et mixte.
sous réserve que la matière première n’ait subi
aucun autre traitement que la réfrigération ; Exemple : le pâté de foie (20 % de foie au moins), les
pâtés de campagne.
– la mention « de pays » accolée à « jambon
cru » n’implique aucune caractéristique 11. Boudin noir
supplémentaire.
Il se compose de sang et de gras de porc, à l’exclu-
Comme pour les autres produits alimentaires, les sion de toute autre espèce, et d’oignons. Le mélange
jambons secs peuvent avoir des signes officiels de des ingrédients est ensuite contenu dans une enve-
qualité, accompagnés d’une IGP. loppe (un boyau), puis cuit. Il existe autant de types
de boudins noirs qu’il existe de fabricants qui l’assai-
Si le jambon sec fait l’objet d’une IGP, la dénomina- sonnent différemment et peuvent l’additionner d’aro-
tion de vente est réservée au produit fabriqué dans la mates, épices, condiments, ou vins.
zone concernée et répondant aux spécifications de
l’IGP, passant par le respect d’un cahier des charges 12. Boudin blanc
précis.
Le boudin blanc est considéré comme une prépa-
La dénomination « montagne » s’applique à un ration cuite de charcuterie fine qui se présente sous
produit dont toutes les matières premières et étapes de forme d’une pâte très claire à base de viande blanche,
fabrication sont situées dans une zone de montagne. maigre de porc, volaille ou veau et d’une enveloppe
de menu de porc. On y ajoute des matières grasses,
9. Rillettes en général du gras de porc, parfois de la crème, des
œufs ou du lait, par exemple. On l’aromatise avec
Les rillettes sont fabriquées à partir de viande de porc oignons, carottes, échalotes, bouquet garni à base de
cuite dans du gras de porc, mais aussi à partir d’oie ou thym, laurier, persil, clous de girofle, parfois même de
de canard (il existe aujourd’hui des rillettes de poulet vanille, fleur d’oranger ou cannelle.
rôti).
Le boudin blanc peut être également enrichi d’al-
Certains fabricants ajoutent uniquement du sel et cool ou de truffes, mais aussi de foie gras d’oie ou de
du poivre à la viande, d’autres utilisent de subtils canard. La truffe le parfume subtilement et lui donne
mélanges d’épices, d’aromates, de condiments. Du une saveur incomparable.
vin et de l’alcool peuvent être incorporés.
13. Charcuteries pâtissières
Après le rissolage, la viande cuit très lentement dans
la graisse, de 4 à 10 heures suivant les recettes, jusqu’à Ce sont notamment pâtés en croûte, bouchée à la
la dissociation des fibres. Le détachement des fibres reine, croque-monsieur, hot dog.
musculaires par la chaleur permet d’obtenir alors un
mélange onctueux et savoureux. Les rillettes en pot 14. Andouilles
peuvent être protégées par une couche de graisse
issue de la cuisson ou de saindoux. Les rillettes sont L’andouille se fabrique à partir des chaudins (partie
commercialisées fraîches, en pots ou à la coupe, du tube digestif) et de certains abats de porc, variables
elles peuvent également être pasteurisées ou mises suivant les recettes. Les autres ingrédients sont le
en conserve. gras, la viande de porc. On peut également ajouter
sel, aromates, épices, vins, alcools, liqueurs, condi-
10. Pâtés/terrines ments et arômes. Les andouilles sont embossées sous
boyaux.
La diversité des produits obtenus s’explique par la
nature des matières premières, les différents modes de
11
15. Andouillettes Le choix du boyau est important, il doit être solide
pour résister à l’embossage et perméable pour
Elles sont obtenues par assemblage ou mélange de permettre au produit de sécher convenablement.
parties du tube digestif du porc, placées sous boyau
naturel, puis cuites. Sont éventuellement ajoutés du La pellicule blanche sur la peau du saucisson s’ap-
sel, des épices, des aromates et des condiments, les pelle la fleur. Elle peut être naturelle ou le résultat d’un
seuls ingrédients et additifs autorisés. ensemencement. Le séchage et la maturation s’effec-
tuent à la température moyenne de +12 à +14 °C,
Les andouillettes sont vendues en portions de 10 à pendant quatre à dix semaines selon le diamètre du
15 cm de long, parfois enrobées de chapelure ou de produit.
saindoux.
18. Saucisses/saucissons à cuire
16. Tripes/tripous
La saucisse est un boyau rempli de viande hachée
C’est la cuisson de morceaux d’estomac (de bœuf, (porc, bœuf, veau ou volaille), salée et assaisonnée
veau, mouton ou porc) dans une gelée assaisonnée différemment selon la recette et la région. Certaines
avec des légumes, des alcools. Les tripes doivent sont crues, cuites, ou simplement étuvées et fumées.
contenir en général les quatre parties de l’estomac
dans leurs proportions naturelles : la panse, le bonnet, Il existe deux types de hachage :
le feuillet et la caillette. – hachage gros : par exemple les saucisses de
Toulouse, Morteau, Montbéliard ;
Les tripous sont de petits paquets de tripes farcis et – hachage très fin : par exemple les saucisses de
cuits dans une sauce. Strasbourg et de Francfort.
C’est un mélange de viandes (environ trois quarts de – les saucisses crues à griller, à poêler ou à frire
viandes maigres pour un quart de gras) hachées plus (exemples : la chipolata ou la merguez) ;
ou moins finement, salé (pour une bonne conserva-
tion), assaisonné et mis sous boyau. Ils sont ensuite – les saucisses à tartiner composées de viande ou
séchés. de foie ;
On distingue deux grandes variétés de saucissons – les saucisses crues étuvées, fumées ou non, qui
secs : ceux à moyen et gros hachage et à hachage fin se consomment pochées dans un plat cuisiné tel
(salami par exemple). que la potée ou la choucroute garnie, (exemples :
saucisse de Morteau et de Montbéliard) ;
Le plus souvent, le saucisson sec est à base de porc
mais on trouve aussi des saucissons à base de bœuf, – les saucisses cuites à cœur dont la plus connue
âne, cheval et chèvre. est la knack ou saucisse de Strasbourg, mais aussi
les savoureuses saucisses de Francfort et saucisses
Le saucisson sec contient également du sel (25 à 35 g/ cocktails.
kg pour les petites pièces, 35 g/kg pour les grosses
pièces). Selon les recettes, on peut ajouter différents On pourrait ajouter aujourd’hui ce qu’on appelle les
ingrédients (noisettes, épices), éventuellement des aides culinaires charcutières, qui sont les lardons,
ferments pour aider à la maturation. dés, râpé, allumettes, chiffonnades de jambons cuits
ou jambons secs, farces, tranches de chorizo, bacon,
Le boyau employé est soit naturel, soit reconstitué à saucisson ou encore les boudins et les saucisses. Ces
partir de fibres animales ou artificielles. produits se trouvent sous atmosphère modifiée, sous
vide, ou encore emballés.
12
Les viandes et leurs dérivés 2/2
13
Ils permettent une meilleure tenue de coupe au Quelques portions :
produit par une meilleure solubilisation des protéines – pour une tranche de jambon de 45 g, il y a 10 g de
myofibrillaires. protéines ;
– pour cinq tranches de saucisson sec de 30 g, il y a
d. Les épaississants et les gélifiants 7 g de protéines ;
Ils sont utilisés afin d’apporter plus ou moins de – pour une saucisse de Strasbourg de 35 g, il y a 4 g
consistance selon le produit. de protéines.
14
Les viandes et leurs dérivés 2/2
Les progrès dans les modes de conservation (réfrigé- On observe une diminution régulière de la consom-
ration notamment) ont permis de baisser la teneur en mation des produits frais au profit des produits très
sel. transformés (plats composés, sandwichs, pizzas,
quiches et tartes salées).
Le sel est souvent accusé de jouer un rôle majeur dans
l’hypertension artérielle (HTA). Les fabricants de char- Mais, bien sûr, une consommation moyenne cache
cuteries ont donc décidé de réduire la teneur en sel de de grandes disparités : 37 % en mangent moins
10 à 15 % de leurs produits. Ils se sont encore engagés de 245 g par semaine, alors que 28 % en mangent
à la réduire de 5 % en signant la charte d’engage- plus de 490 g par semaine. Les écarts de quantités
ments volontaires de progrès nutritionnel. consommées peuvent entraîner des différences dans
le statut nutritionnel de la population (fer, zinc).
Apports en sel (ou chlorure de sodium) en g par
portion : La consommation de volaille de chair est en progres-
– 1 tranche de jambon cuit supérieur (45 g) = 0,7 g sion constante depuis 40 ans (cette hausse a même fait
(2 g/100 g en moyenne) ; progresser le chiffre de la consommation de viande
– 5 tranches de saucisson sec (30 g) = 1,5 g ; en France). Depuis plusieurs années, on constate
– 100 g de lardons = 3 g de sel. une forte augmentation des plats élaborés à partir de
viande transformée. La volaille entre facilement dans
la composition de ces plats. Les viandes d’agneau ne
sont pas appropriées pour ça. On observe donc, entre
autres pour cela, une baisse de la consommation de
ces dernières.
15
La consommation de viande bovine est stable après triel, notamment des ruminants. L’élevage est une
avoir baissé chaque année entre 2010 et 2013 puis source de gaspillage : 8 % de la consommation
elle a stagné en 2014. La consommation de viandes mondiale d’eau, 18 % des émissions de gaz à
ovine et caprine a, elle, baissé. effet de serre (plus que les transports), 37 % de gaz
méthane (gaz à l’effet de serre 20 fois plus élevé
Repères de consommation : que le CO2) proviennent des ruminants. On parle
du bilan carbone de la viande. On étudie à l’heure
Limiter la viande rouge (bœuf, mouton, abats, actuelle comment le faire chuter ;
agneau, veau, porc) à 500 g maximum par semaine,
soit trois à cinq portions à répartir au cours de la – les craintes pour la santé.
semaine. Privilégier la volaille.
Enfin, le lien établi entre la consommation abusive
Alterner avec les autres sources protéiques telles que de viande rouge et certains cancers a probablement
les œufs, le poisson, les légumes secs, la volaille. joué. Aussi, un grand nombre d’études montre que la
consommation de viande rouge (en quantité impor-
Favoriser les viandes de bonne qualité (de préférence tante) est liée à une augmentation de la pression
bio). artérielle, une augmentation du risque du diabète de
type 2, une augmentation du poids et du tour de taille
Limiter la consommation de charcuteries à 150 g par et une augmentation du LDL cholestérol (effets non
semaine, c’est-à-dire environ trois tranches. Favoriser retrouvés pour les viandes blanches).
le blanc de volaille ou de jambon par rapport au
bacon, saucisses, lardons, etc. riches en graisses La plupart des études montrent une association entre
saturées. la consommation de viande rouge, les maladies
coronaires et les événements cérébrovasculaires. Ni
La baisse de consommation de viande en France les acides gras, ni le cholestérol ne seraient pourtant
serait due à plusieurs facteurs : responsables de cela. En cause, parmi les dernières
hypothèses, la carnitine (composé présent en grande
– la hausse du prix ; quantité dans la viande rouge). Les bactéries du tube
digestif (le microbiote) transforment cette dernière
– la sensibilisation à l’impact sur l’environne- en oxyde de triméthylamine (TMAO), un métabolite
ment : les consommateurs citoyens deviennent connu comme facteur facilitateur de l’athérosclérose
plus soucieux de leur planète. En effet, il y a des chez l’être humain.
conséquences climatiques dues à l’élevage indus-
16