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Les céréales et assimilés

Les céréales et assimilés


Les céréales sont cultivées depuis des millénaires dans le monde entier. Elles entrent dans la
fabrication de nombreux produits amylacés (farines, pains, biscottes, pâtisseries, gâteaux,
etc.). Leur particularité : un apport en glucides complexes permettant de diffuser de l’énergie
à long terme et tout au long de la journée. Leur teneur en protéines végétales, en fibres et en
vitamines du groupe B est également très intéressante. Les céréales constituent donc la base
de notre alimentation.

I. Définition II. Le blé et ses dérivés


Qu’est-ce qu’une céréale ?
Il s’agit d’une plante à graines appartenant à
la famille des graminées. Cette plante est utilisée pour
l’alimentation des humains ou des animaux.

Les céréales les plus consommées selon les conti-


nents sont :
– En Europe : le blé et l’avoine ;
– En Afrique : le millet et le sorgho ;
– En Asie : le riz ;
– En Amérique du sud : le maïs.
Fig. 1  Les épis de blé © Skill and You
Il en existe bien d’autres tels que le seigle, le sarrasin,
le triticale, l’épeautre, l’amarante, le panis, le quinoa, Il existe plusieurs variétés de blé, mais on distingue
le kamut (variété de blé). Certaines d’entre elles s’ap- généralement : le blé tendre (ou froment) et le blé dur.
parentent aux céréales mais sont en réalité des végé-
taux non graminées grâce à leur richesse en amidon : Le blé tendre est cultivé pour élaborer de la farine
– Le quinoa (chénopodiacée) et lors de la panification. Il est considéré comme la
– Le sarrasin (polygonacée) première céréale produite en France. La France en est
– L’amarante (amaranthacée) le premier producteur.

La consommation de céréales prend aujourd’hui une Le blé dur a des grains plus durs que le blé tendre,
part importante dans l’alimentation de la société. d’où son nom. La dureté des grains implique qu’ils
Elle se voit être de plus en plus variée avec une mode ne peuvent pas être réduits en farine. En revanche,
de consommation autour des graines et céréales le blé dur est idéal pour élaborer des semoules et des
« oubliées » : avoine, orge, quinoa, millet. pâtes. Il est d’ailleurs réputé et exporté dans le monde
entier pour cela.
Compositions
Toutes les céréales sont constituées de trois Le blé mitadin est un intermédiaire entre le blé tendre
couches : et le blé dur, utilisé pour la panification et l’alimenta-
– l’enveloppe (écorce ou son) ; tion du bétail.
– l’amande (endosperme ou albumen) ;
– le germe (ou embryon). Blé tendre
Dans la nature, le blé tendre se reconnaît par
Toutes les compositions sont toujours données pour ses épis qui montrent de longues pointes effilées qu’on
100 g (sauf mention contraire). appelle « barbes ».

1
A. Structure d’un grain de blé
Brosse

Péricarpe
(enveloppe du fruit)
Tégument séminal ou testa
(enveloppe de la graine)
Enveloppes
Bande hyaline 17 % (FA,VMO)
(épiderme du nucelle)

Couche à aleurone
(assise protéique)

Albumen amylacé Albumen 80 % (G, P)


(amande farineuse) = réserve d'amidon

Coléoptile
Gemmule
Scutellum
Embryon
(cotylédon embryonnaire)
(germe)
Axe embryonnaire 3 % (L, VMO)
Radicule
Coléorhize

Fig. 2  Schéma de la coupe d’un grain de blé © Skill and You

1. Enveloppes ou écorce partie est constituée de cellulose, de potassium et


de phosphore ;
Les différentes enveloppes forment l’écorce, qu’on
appelle aussi le son après mouture. L’écorce est – la bande hyaline : couche de cellule transparente
constituée de différentes couches : participant à l’écorce. Elle est constituée de fibres
et de minéraux ;
– le péricarpe : c’est l’enveloppe extérieure du grain.
Elle est peu digeste, car elle contient de la lignine – l’assise protéique : elle est aussi appelée couche
qui est une fibre insoluble. Elle contient aussi de à aleurone. C’est une rangée unique de cellules
la cellulose et des minéraux. Elle est composée de cubiques. Cette couche est riche en protéines de
trois enveloppes, de l’extérieur vers l’intérieur du réserve. Elle contient environ 18 % de protéines et
grain : épicarpe, mésocarpe, endocarpe. Le péri- 16 % de minéraux. Elle contient un tiers des vita-
carpe permet non seulement de protéger l’amande mines B1 et B2 et deux tiers des vitamines B6 et B3
et le germe mais aussi de filtrer l’oxygène entrant ; du grain. Elle contient aussi des minéraux, fibres.
Cette couche est parfois intégrée dans l’écorce
– le tégument séminal  : cette partie donne la sur certains schémas. Parfois, elle est intégrée à
couleur au grain (brun/jaune), car elle contient l’amande, on parle alors d’albumen protéique.
des pigments. C’est une couche assez rigide qui a Cela dépend du point de vue : botanique ou
un rôle dans la protection contre l’humidité. Cette meunerie.

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L’ensemble des enveloppes représente environ 17 % Ceci est majoritairement dû à l’évolution des condi-
du grain de blé et se compose principalement de tions climatiques qui perturbe le phénomène de trans-
fibres et de vitamines, minéraux et oligoéléments. fert d’azote disponible dans le sol vers les plantes.
Cela est aussi dû à la culture intensive qui ne permet
2. L’amande ou albumen pas un repos des sols suffisamment long.

C’est la plus grande partie du grain, elle constitue Le Plan protéines blé tendre
environ 80 % du grain de blé. C’est le grain de blé Face à ce constat, la filière céréalière a mis en
sans son enveloppe. On parle aussi d’albumen amyla- place en 2014 un « Plan protéines blé tendre », qui a pour
cé. On va y trouver en grande majorité de l’amidon objectif et engagement de maintenir un taux de proté-
(80 %) et des protéines. ines fixé à 11,5 % en moyenne nationale, par la recherche
sur la fertilisation des sols, la sélection de variétés de
L’amidon blé.
L’amidon est un glucide complexe, qui est
composé d’une longue chaîne de glucose. C’est la On va retrouver deux types de protéines :
réserve énergétique de la plante. L’amidon constitue
des grains d’amidon qui sont entourés par un réseau de – les protéines solubles  : albumines et globu-
protéines appelé le gluten. lines contenues dans l’assise protéique et peu
dépourvues en AAI ;
3. Le germe
– les protéines insolubles : des prolamines (dont
Il constitue environ 3 % du poids du grain de blé. Le majoritairement la gliadine) et de la glutenine. Ces
germe est l’embryon de la future plante. Il est riche en deux éléments composent le gluten.
lipides et en vitamines. Le scutellum entoure l’em-
bryon et joue un rôle nourricier. Le germe est riche en Le gluten du blé tendre est responsable de l’élasticité
lipides (souvent utilisés en huilerie et cosmétique), de la pâte, celui du blé dur ne permet pas cela. Le
en vitamines E, vitamines B, fibres (moins que le son), gluten représente la plus grande majorité des proté-
minéraux (phosphore, magnésium, potassium, fer) et ines du blé, environ 80 %. La gliadine est la fraction
protéines. Il sera d’autant plus riche consommé en protéique du gluten qui pose des soucis dans la mala-
paillettes, donc déshydraté, que l’on peut ajouter aux die cœliaque, aussi appelée intolérance au gluten. La
salades ou aux yaourts. maladie cœliaque est une pathologie inflammatoire
intestinale entraînant un syndrome de malabsorp-
Lors de la mouture, on évite de le mélanger à la farine tion. On connaît encore mal ce mécanisme, mais on
car il peut rancir par auto-oxydation des lipides. peut observer qu’au niveau de l’intestin, la gliadine
enclenche une réaction immunitaire provoquant au
B. La composition du grain de blé fur et à mesure une atrophie de la muqueuse intesti-
nale (atrophie villositaire) et donc diarrhée, fatigue
1. Eau chronique, ballonnement, amaigrissement, retard de
croissance chez l’enfant.
Le grain de blé est composé en moyenne de 13 %
d’eau. L’Aw est donc faible, ce qui permet de conser- Le diagnostic doit être fait et les anticorps spécifiques
ver le blé facilement et longtemps. de la maladie, les anticorps antigliadines, sont recher-
chés. Le seul traitement consiste à suivre un régime
2. Protéines dit d’éviction : sans gluten strict et à vie. Cela revient
à retirer le seigle, l’avoine, le blé et l’orge de son
On trouve 12 g de protéines dans 100 g de grains de alimentation (pour retenir : SABO). Ces céréales ne
blé. La teneur en protéines du blé varie en fait naturel- devront pas être consommées, ni leurs dérivés.
lement de 10 à 13 % selon le climat ou les variétés de
blé. Depuis plusieurs années, on observe une baisse La gluténine est l’autre fraction protéique du gluten et
de la teneur en protéines du blé. apporte de l’élasticité à la pâte.

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Le coefficient d’utilisation digestive (CUD) des Chaque aliment contenant de l’amidon a sa propor-
protéines du grain entier est d’environ 85 %, mais, tion amylose/amylopectine. Il se trouve que le blé
dès que l’écorce est retirée, on observe une augmen- contient 75 % d’amylopectine et 25 % d’amylose.
tation significative de ce CUD, du fait d’une quantité
moindre de fibres. Les fibres jouent effectivement un En cuisine, l’amylopectine donne un gel moins dense
rôle dans l’absorption digestive. Elles gênent l’absorp- et plus translucide que le gel formé par l’amylose. Il
tion. La valeur biologique est de 64. Ce chiffre est dû est particulièrement digeste. On observe quelques
entre autres au facteur limitant : la lysine. traces de glucides simples (2 %) : glucose, fructose,
saccharose. On les retrouve surtout dans le germe et
La valeur biologique est le miroir de la qualité d’une l’assise protéique.
protéine, notamment de sa composition en acides
aminés indispensables (AAI), que l’organisme ne peut 5. Fibres
pas synthétiser lui-même. Le facteur limitant repré-
sente l’AAI manquant qu’il faudra trouver dans un Ce sont des fibres alimentaires végétales (FAV). Le
autre aliment. On parlera alors de complémentation. grain de blé contient 10 % de fibres. On y trouve
majoritairement des fibres insolubles : hémicellu-
Le blé manque de lysine, mais il est riche en acides lose, cellulose et lignine.
aminés soufrés (méthionine, cystéine). La complé-
mentation idéale sera avec les légumes secs qui, eux, Cela a des effets positifs. Les fibres permettent un bon
sont riches en lysine mais pauvres en acides aminés transit intestinal mais elles peuvent aussi baisser le
soufrés. En mangeant du blé et des légumes secs, CUD des nutriments. Les fibres gênent leur absorp-
on a des protéines complètes sans facteur limitant. tion, car elles se retrouvent en même temps dans la
Cependant, avec le traitement du grain de blé durant lumière intestinale.
la fabrication de la farine, on retire l’assise protéique
et donc des protéines. Les fibres sont surtout contenues dans l’enveloppe du
grain, donc beaucoup d’entre elles vont être retirées
Après mouture de l’assise protéique et du germe, au fur et à mesure de la transformation du grain de
la VB aura tendance à diminuer mais le CUD sera blé. On trouve d’ailleurs dans le commerce du son
amélioré par l’élimination des fibres du grain. de blé, qui est l’écorce retirée du grain de blé. Il peut
être intéressant d’en consommer pour aider au transit
3. Lipides dans les cas de constipation chronique. Cependant,
cet aliment doit être manié avec précaution, car les
Le blé est pauvre en lipides, il en contient seulement fibres insolubles qu’il contient peuvent être très irri-
2 %. Les lipides se situent surtout dans le germe et un tantes pour certains individus. Le son de blé contient
peu dans l’assise protéique. Le germe permet d’ail- 40 à 45 g de fibres, dont seulement 2 g de solubles.
leurs de faire une huile de germe de blé très intéres-
sante pour sa composition en acides gras polyinsa- 6. Les minéraux
turés et en vitamines E et source d’omégas 3, 6 et 9.
C’est une huile fragile et chère, à consommer crue. a. Le calcium et le phosphore
Le blé (en grain) contient 35 mg de calcium pour
4. Glucides 100 g.

La teneur en glucides est importante, elle est de 61 %. Le blé (en grain) contient 400 mg de phosphore pour
On retrouve une grande proportion de ces glucides 100 g.
dans l’amidon de l’amande (le centre de l’amande
est plus riche que sa périphérie). L’amande est riche Le rapport calcium/phosphore est important. En effet,
en amidon, contrairement à l’écorce et au germe. ce rapport doit être aux alentours de 1 pour que le
Il existe deux formes d’amidon : l’amylopectine et CUD de ces nutriments soit bon et pour que leur
l’amylose. L’amylose est une chaîne très longue de utilisation métabolique soit bonne. Ici, on peut voir
molécules de glucose, l’amylopectine est aussi une que le rapport est vraiment mauvais : 35/400 = 0,09.
chaîne longue de glucose, mais elle est ramifiée (des Ceci signifie que les minéraux seront mal absorbés au
ramifications partent de la chaîne). niveau intestinal et donc mal utilisés par l’organisme.

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Les céréales et assimilés

De plus, une grande partie du phosphore (85 %) est g. Sélénium


sous forme de phytate (ou acide phytique) dans le blé. La teneur est de 20 µg pour 100 g, ce qui est important
L’acide phytique est la forme de réserve du phosphore compte tenu du besoin journalier qui est de 70 µg.
pour les plantes. Le problème est que l’acide phytique
a le pouvoir de chélater les cations bivalents. Sélénium
Le sélénium est absorbé par la plante, donc la
Ceci signifie que l’acide phytique a le pouvoir teneur peut aussi dépendre de la richesse du sol.
de se lier avec le Ca2+ (calcium), le Zn2+ (zinc), le
Mg2+ (magnésium) ou le Fe2+ (fer). Ils forment alors 7. Vitamines liposolubles
des sels insolubles, inabsorbables par l’organisme.
E : 1 mg/100 g pour le blé. 150 mg pour 100 ml d’huile
Cependant, l’acide phytique se trouve principale- de germe de blé.
ment dans l’écorce. Il est donc retiré en plus ou moins
grande partie lors de la transformation du blé. La vitamine E se trouve dans le germe, car c’est dans
le germe que se trouvent majoritairement les lipides.
Notons que des phytases, enzymes capables de Il n’y a pas d’autres vitamines liposolubles dans le
dégrader les phytates, sont naturellement présentes blé. On en retrouve plus dans les farines et dérivés.
dans les enveloppes. Elles sont « réveillées » lors de
la germination (trempage) et de la fermentation (au 8. Vitamines hydrosolubles
levain surtout). Ces phytases, lorsqu’elles sont acti-
vées, peuvent dégrader les sels insolubles et ainsi – B1 : 0,41 mg/100 g, mais elle se trouve dans le
libérer les cations, rendus libres pour l’absorption. scutellum et l’assise protéique… elle va donc être
retirée lors de la mouture.
À l’heure actuelle, des recherches montrent que les
phytates pourraient avoir une influence positive sur – B2 : 0,1 mg, peu mais dans l’amande.
l’ostéoporose ou les calculs rénaux.
– B3-PP : 6,7 mg, bien mais dans l’assise protique.
b. Le magnésium
La teneur est de 140 mg pour 100 g. C’est un cation – B6 : 0,5 mg, teneur moyenne.
bivalent, son CUD peut donc être mis à mal par
l’acide phytique. – B9 : 45 µg ;

c. Le potassium – Vitamine C : absence de la vitamine C.


La teneur est de 435 mg pour 100 g (elle est proche
de celle des fruits et légumes). Le blé en est riche. Le C. La farine de blé
germe de blé en contient plus du double : 922 mg
pour 100 g de germes. Farine de blé
La farine de blé est un produit issu de la
d. Le fer mouture de l’amande du grain de blé tendre nettoyé et
La teneur est de 3,5 mg pour 100 g. Cette teneur n’est industriellement pur. Le blé est transformé en meunerie
pas négligeable du tout mais c’est un cation bivalent (ou minoterie).
et il s’agit de fer donc non héminique, dont l’absorp-
tion est faible. Le mot « farine » est issu du mot latin « farina », dérivé
de « far » ou « faris » qui signifie « blé ».
e. Le sodium
La teneur est de 3 mg pour 100 g. La farine, en général, est une poudre résultant du
broyage de grains de céréales (seigle, riz, maïs) mais
f. Le zinc aussi des légumineuses (pois chiches, lentilles).
La teneur est de 4,1 mg pour 100 g.

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Fécule On récupère alors :
Il y a une différence entre farine et fécule. La
fécule est de l’amidon de céréales (maïzena® pour – une partie de la farine totale : la farine de blutage
le maïs, par exemple) ou de tubercules (par exemple, (ou tamisage) ou de broyage ;
fécule de pommes de terre).
– des semoules plus ou moins fines (morceaux
On s’en sert pour épaissir les sauces ou pour rempla- d’amandes) qui vont aller à l’étape d’après ;
cer une partie de la farine d’une recette de gâteau
pour le rendre plus léger, vaporeux. – des finots qui sont encore plus fins que les
semoules ;
1. Le nettoyage
– des plus grosses particules qui doivent à nouveau
Avant le nettoyage du blé, il est stocké dans des silos repasser dans un broyeur.
où les teneurs en oxygène, en eau et en pesticides
sont contrôlées. Les broyeurs sont de différents diamètres, ils tournent
dans différents sens et à différentes vitesses. Au fur et
Ensuite, le blé est reçu à la meunerie. Sur l’ensemble à mesure, ils sont de plus en plus fins.
du blé reçu, on sait qu’il s’y trouve environ 1 % d’im-
puretés : cailloux, pailles, terre, poussières. Le blé Le claquage : les claqueurs sont des rouleaux lisses,
doit donc être lavé. Pour cela, on se sert de différentes de différentes tailles, différents écartements, vitesse,
machines : aspirateurs pour les pailles, tamis, aimants sens de rotation.
pour les métaux, épointeuses pour retirer la bordure
en brosse. Le grain est alors dit industriellement pur. Le principe est le même : les semoules propres passent
dans les claqueurs, et différents produits sont obtenus
Puis le grain va être mouillé : le mouillage consiste après tamisage :
à humidifier les grains de blé puis à les faire reposer – différentes semoules qui continuent à passer dans
24 heures à 48 heures selon le blé et son taux d’hu- les claqueurs selon leur taille ;
midité de départ, dans un silo de repos. Cette étape – les finots qui peuvent aller à l’étape d’après ;
permet au grain de s’imprégner d’eau et va favoriser – de la farine : la farine de claquage.
l’étape qui suit : la mouture.
Le tamisage après le claquage s’appelle le sassage : les
En effet, l’enveloppe sera ramollie et donc plus facile- semoules sont placées dans un sasseur qui ressemble
ment retirée et le grain ramolli aussi, ce qui facilitera aux plansichters mais qui est aussi parcouru d’une
son broyage. aspiration pour retirer toutes les petites particules de
son. Le sassage permet donc de nettoyer les semoules
2. La mouture et de les trier selon leur grosseur.

Cette étape est la principale. Elle permet de sépa- Le convertissage : des convertisseurs (cylindres lisses)
rer l’amande de l’écorce et du germe, mais aussi de reçoivent les finots et vont les broyer pour en faire de
réduire l’amande en poudre fine qu’on appelle farine. la farine de convertissage. À cette étape, il n’y a plus
d’écorce du tout, les tamis séparent simplement les
La mouture comprend plusieurs étapes. finots de différentes tailles.

Le broyage : le blé va passer dans les broyeurs munis Soit on obtient de la farine de convertissage, soit des
de cylindres cannelés. Le résultat du broyage est tami- finots qui vont continuer à être broyés jusqu’à obtenir
sé sur des plansichters qui font un va-et-vient. de la farine. La farine issue du convertissage corres-
pond à environ 35 % de la farine totale.

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Les céréales et assimilés

La mouture étant une étape assez complexe, voici un schéma récapitulatif :

Finots
Blé propre

Broyage Claquage Convertissage


semoules = SASSAGE

1 4 7

Broyeurs Claqueurs Convertisseurs


puis plansichters (tamis) puis sasseurs : tamis plansichters

2 5 8

Broyeur 2 Claqueurs Convertisseurs


Puis plansichters Tamis plansichters

3 6 9
Etc. Etc. Etc.

Ce qui reste au final Il reste Il reste


Son et remoulage bis remoulage bis remoulage blanc
(farine tachée de son) 4 + 5 + 6… = farine de claquage 7 + 8 + 9…= farine de convertissage
1 + 2 + 3… = farine de broyage 23 % de la farine totale 33 % de la farine totale
(dit aussi farine de bluttage)
20 % de la quantité de farine totale

Farine totale = 76 %
Fig. 3  Étapes de la mouture © Skill and You

Les issues sont les sons et les remoulages. Exemple : taux d’extraction = 76 %, 100 – 76 = 24 %.
24 sera le taux de blutage.
D. Classification des farines
3. Selon le type
1. Selon le taux d’extraction
Il existe six types de farine de blé. Ils sont réglementés
C’est la quantité de farine obtenue à partir de 100 kg et doivent être mentionnés sur l’étiquette de la farine.
de blé. Plus ce taux est important, plus la farine est
complète et plus elle contient de son. Les différents types de farine sont liés au taux de
cendres. Le taux de cendres correspond à la quantité
2. Selon le taux de blutage de cendres obtenue après combustion complète (soit
1 heure à 900 °C).
Le blutage est le fait de retirer les écorces et les enve-
loppes. Donc le taux de blutage est le complément à Taux de cendres
100 % du taux d’extraction. Ces deux taux sont inter- Le taux de cendres, c’est le taux de matières
dépendants : plus le taux d’extraction est faible, plus minérales, le taux de minéraux contenus dans la farine.
le taux de blutage est important et plus la farine sera
dite blutée.

7
On parle de cendres, car c’est le poids de la matière La force boulangère est liée à la quantité et la qualité
restant après calcination de la farine. Plus le taux de des protéines d’une farine. Lorsque la force boulan-
cendres est faible, plus la farine est pure, blanche et gère d’une farine est très élevée, celle-ci servira
moins elle contient de minéraux. La plupart des miné- d’améliorant pour des autres farines dites « faibles ».
raux sont dans le son, et plus la farine est blanche,
moins elle contient de son. À l’inverse, plus le taux de La filière céréalière a ainsi établit un classement des
cendres est élevé, plus la farine est riche en minéraux, blés français en utilisant 3 critères technologiques
car ils ne se détériorent pas. principaux : le taux de protéines, la force boulangère
et l’indice de Hagberg.
Le taux de cendres influe sur d’autres facteurs tels
que : E. Composition nutritionnelle
de la farine de blé
– la teneur en fibres : plus le taux est élevé, plus le
taux de glucides et de fibres est élevé. Chaque farine va donc contenir plus ou moins d’en-
veloppes, de germe ou d’assise protéique.
– la couleur de la farine : plus le taux de cendres est
élevé, plus la farine sera complète et foncée. Ceci signifie que, selon la présence plus ou moins
importante de ces éléments, la composition nutrition-
– la fluidité de la farine : plus le taux de cendres est nelle sera différente.
faible, plus la farine est fluide, soit moins il y a de
grumeaux. Illustrons ceci avec une comparaison entre la compo-
sition de la farine blanche et de la farine complète :
Tableau n°1 Tableau n°1, composition nutritionnelle de la farine de blé
Tableau n°2 Composition pour 100 g
TAUX TAUX DE
D’EXTRAC- CENDRES FARINE FARINE
PRINCIPALES COMPOSITION
TYPE TION EN G POUR BLANCHE COMPLÈTE
UTILISATIONS POUR 100 G
MOYENNE 100 G DE T 55 T 110
ET % FARINE
Protéines
45 68 < 0,5 Pâtisserie (gluten en 11 g 13
Pâte à tarte, majorité)
De 0,5 à
55 74 pain blanc, Lipides 1g 1,5 à 2 g
0,6
pizza
Glucides 75 g 69 g
De 0,62 à Pains spéciaux,
65 78 Dont sucres
0,75 pizza 1g 2g
simples
Farine bise ou
De 0,75 à semi-complète Minéraux
80 82
0,9 - Pour pains Potassium 160 mg 280 mg
spéciaux
Sodium Inférieur à 5 mg Inférieur à 5 mg
Farine complète
Phosphore 110 mg 220 mg
110 85 De 1 à 1,2 - Pour pains
complets Acide phytique 30 à 40 % 70 à 75 %
Farine intégrale Calcium 18 mg 27 mg
150 94 > 1,4
- Pain au son Calcium/
0,16 0,1
phosphore
Magnésium 27 mg 73 mg
Chaque farine a son intérêt culinaire.
Fer 1 mg 2,2 mg

Les plus utilisées sont : type 45 pour la pâtisserie, Vitamines


type 55 pour la panification. Plus la farine sera riche B1 0,15 mg 0,26 mg
en gluten, plus elle sera dite avoir une force boulan- B5 0,5 mg 0,5 mg
gère. Cela dépend aussi de la qualité du blé. B6 0,07 mg 0,2 mg
B9 15 µg 35 µg

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Les céréales et assimilés

COMPOSITION
FARINE FARINE Dans le commerce, on trouve des farines dites ordi-
BLANCHE COMPLÈTE naires ou courantes, des farines bio dont le blé est
POUR 100 G
T 55 T 110
issu en majorité de l’agriculture biologique et ne
E 0,4 mg 0,8 mg
contient aucun pesticide, des farines fluides (fine
Fibres 4g 7g fleur de froment) moulues très finement, des farines
ou mélanges de farines pour préparation (ex : farine
La teneur en eau est de 12,5  % en moyenne. avec ajout de levure inactivée pour le pain, farine
Légalement, elle ne doit pas être supérieure à 16 %. pour pizza…). Les farines spécifiques au boulanger,
riches en gluten, ayant une grande force boulangère,
On voit que les nutriments ont tendance à baisser ne sont vendues qu’aux professionnels.
avec la mouture. Par contre, l’acide phytique aussi,
ce qui n’est pas inintéressant pour le CUD des miné- G. Contaminations possibles
raux présents. On voit aussi qu’avec la mouture, de la farine
le taux de glucides (et donc d’amidon) augmente.
Les fibres diminuent mais avec ce taux, le taux de 1. Mycotoxines
lignine aussi puisqu’elle est surtout contenue dans la
périphérie de l’écorce. On voit aussi que le taux de Les mycotoxines sont des toxines produites par
lipides est plus important dans la farine complète, des moisissures qui se développent sur les céréales
ce qui implique une conservation moins longue, un pendant la culture ou pendant le stockage. On
risque de rancissement. recense deux mycotoxines principales : aflatoxines
et ochratoxines A.
La farine complète a conservé l’assise protéique du
grain expliquant la différence d’écart avec la T55. Teneurs maximales
Des teneurs maximales en mycotoxines dans
Les opérations de mouture et de blutage consistant les céréales et dérivés sont imposées par la réglemen-
à éliminer l’ensemble de l’écorce du grain ont pour tation de juin 2001 (466/2001). La réglementation
conséquence d’éliminer la quasi totalité des fibres de juin 2005 (856/2005) la complète en précisant les
dures ainsi que les composants minéraux et vitami- teneurs maximales en champignons synthétisant ces
niques au profit d’une augmentation des glucides mycotoxines.
amidon et de la valeur énergétique. Le CUD de ces
nutriments dans la farine blanche est amélioré, moins Ces valeurs maximales sont imposées car les myco-
nombreux mais mieux absorbé. La consommation toxines représentent une réelle toxicité pour l’hu-
de farine à taux d’extraction intermédiaire (T80) main : les effets sur le foie et le rein sont nettement
permet donc de faire un bon compromis nutrition- prouvés, notamment des cancers du foie. On observe
nel puisqu’elle contient moins de fibres et d’acide aussi qu’elles peuvent attaquer le système nerveux.
phytique qu’une farine complète et présente un profil
vitaminique et minéral assez intéressant. De plus, on sait que les moisissures sont tuées à la
cuisson mais pas les mycotoxines, très résistantes.
F. Étiquetage de la farine
Le blé et le maïs sont les deux céréales les plus
Tout ingrédient incorporé doit être mentionné dans touchées. Beaucoup de recherches sont effectuées
l’ordre décroissant de quantité. pour contrer leur développement, notamment sur les
modes de stockage et le climat : l’humidité, la chaleur
La farine de blé, sans aucune autre mention, désigne et le manque de ventilation sont des facteurs de déve-
une farine sans conservateurs, ni additifs. La mention loppement des champignons.
du taux de cendres ou du type doit être obliga-
toirement notée sur l’emballage. Pour les farines L’ergot de seigle : peut contaminer toutes les céréales
panifiables, il est autorisé de procéder à des ajouts, sauf le maïs et le sorgho mais affecte plus particuliè-
d’autres farines, d’enzymes et d’additifs. rement le seigle. Il est très riche en alcaloïdes toxiques
comme l’ergotamine qui est un vasoconstricteur.

9
2. Pesticides
Génome
Les pesticides sont des produits chimiques destinés Le génome est l’ensemble du matériel géné-
à la protection des cultures et des récoltes contre tique d’un organisme, représenté par l’ADN (ou l’ARN
les parasites, champignons, mauvaises herbes et pour des virus).
insectes. Ils sont utilisés durant la culture et parfois
durant le stockage. La plupart du temps, cette modification consiste à
ajouter un ou plusieurs gènes dans le génome. On
Exemple : des insecticides sont utilisés durant le stoc- parle alors de transgenèse et d’organismes transgé-
kage du blé pour éviter toute infestation de larves. niques. Le génome est modifié dans le but d’augmen-
ter la production, de permettre aux plantes de tolérer
Le blé est une culture très consommatrice en pesti- les pesticides ou encore d’améliorer les qualités nutri-
cides. Des teneurs maximales sont posées légale- tionnelles d’un aliment.
ment, protégeant le consommateur mais on montre
de plus en plus les effets néfastes de la consommation Face aux craintes soulevées devant l’engouement
de ces derniers sur la santé. Les effets néfastes sont : pour l’utilisation des OGM, une loi européenne est
des cancers, de l’infertilité, des malformations congé- née en 2004. Cette loi rend obligatoire l’indication de
nitales, un affaiblissement du système immunitaire et la présence d’OGM sur les emballages des aliments
des pathologies neurologiques. qui en contiennent plus de 0,9 %. On retrouve alors
la mention : « issu de… (blé, ou maïs, etc.) génétique-
Pesticides ment modifié ». Cette mention est présente mais pas
L’utilisation des pesticides pose aussi un souci toujours très visible.
écologique majeur, notamment sur l’extinction des
abeilles. Certes, ces pesticides sont à l’état de traces OGM
mais on multiplie les sources. À l’heure actuelle, on n’utilise pas en France de
semences de blé génétiquement modifiées. La loi inter-
On peut même s’interroger sur un dilemme qui dit toute mise en culture de céréales génétiquement
commence à être posé : l’intérêt nutritionnel de la modifiées.
farine complète et la présence de pesticides, plus
importante puisqu’une grande partie de l’écorce est 4. Insectes
conservée.
Le charançon de blé (ou de riz) est un insecte qui
Farine bio ressemble à un petit scarabée brun rouge. Il peut
Dans la farine bio, les pesticides doivent être pondre et se développer dans la farine.
inférieurs à 0,1 mg/100 g.
La mite ou teigne des blés est un insecte qu’on peut
Pour limiter les résidus, certaines grandes marques retrouver dans la farine et qui, en général, se propage
exigent l’interruption des traitements trois semaines assez vite dans les placards en infestant les céréales,
avant les récoltes. Certains minotiers sensibilisés les pâtes, etc. On observe dans la farine des larves, des
tentent de limiter le recours aux insecticides en agis- chrysalides et des mites mortes ou volantes. On voit
sant plutôt sur les lieux et les conditions de stockage. aussi des paquets de farine agglomérés par des fils de
soie. Ces insectes ne sont pas dangereux pour la santé
3. OGM en soi mais il est préférable de les éviter en protégeant
les aliments à risque dans des boîtes hermétiques.
Un OGM est un organisme génétiquement modifié.
C’est un organisme, un être vivant dont le génome a L’alucite est un petit papillon dont la larve pénètre
été délibérément modifié par les êtres humains grâce dans le grain, se nourrit d’amidon et y dépose ses
au génie génétique (ensemble des recherches et excréments.
manipulations aboutissant à ces modifications).
a. Conservation idéale
La farine doit être maintenue dans un récipient
hermétique, à l’abri de la lumière, au sec et au frais.

10
Les céréales et assimilés

Sa DDM est d’environ un an, un peu moins pour Il y a formation d’un tissu glutineux élastique. L’eau
la farine complète, notamment à cause des lipides permet aussi de dissoudre le sel. La quantité d’eau
du germe qui peuvent provoquer un rancissement peut être ajustée selon le résultat recherché par le
(d’où la nécessité de bien mettre la farine à l’abri de boulanger.
la lumière).
3. Le sel

Le sel a pour rôle d’augmenter la ténacité de la pâte,


III. Le pain de participer très activement au goût du pain et au
développement de la couleur de la croûte.

Après cuisson, le sel permet au pain de mieux se


conserver (capacité du sel à retenir l’eau). Le sel
permet donc de développer toutes les qualités
organoleptiques du pain. Cependant, notons que le
sel n’est pas indispensable à la panification. Il existe
du pain sans sel, qui se reconnaît à son goût mais pas
à son aspect, qui est tout à fait normal.

En 2002, l’AFFSA (aujourd’hui l’ANSES : Agence


nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
Fig. 4  Le pain © Adobe Stock l’environnement et du travail) décrète le pain comme
étant un des aliments principaux amenant du sel dans
A. Définition du pain l’alimentation. Le constat des autorités sanitaires est
que les Français consomment trop de sel.
Le pain
Le pain résulte de la cuisson d’une pâte obte- La Confédération des boulangers s’engage alors à
nue par pétrissage d’un mélange de farine de blé, d’eau baisser progressivement la quantité de sel dans le
potable, de sel et d’agent de fermentation (levure ou pain de 18 g/kg de farine au lieu de 19. En 2015, une
levain). étude sur les pains montre que tous les boulangers ne
jouent pas le jeu, il est donc fort probable (et à l’étude)
Les proportions moyennes utilisées sont : qu’une loi les y oblige.
– 100 kg de farine ;
– 62 kg d’eau ; Autres pays
– 1,8 à 1,9 kg de sel ; Dans d’autres pays, les teneurs sont inférieures
– 2 kg de levure. comme en Belgique où elle est de 14,5 g/kg.

1. La farine 4. Les agents de fermentation

La farine utilisée pour le pain blanc est la farine T55 a. Le levain


qui a une bonne force boulangère. La qualité de la Le levain est un mélange d’eau et de farine complète,
farine joue beaucoup sur le goût, la couleur et la qu’on laisse soit reposer à température ambiante, soit
consistance finale du pain. Les boulangers peuvent fermenter de manière spontanée grâce aux ferments
parfois faire leurs mélanges en fonction du résultat présents naturellement dans la farine et aux bactéries
souhaité, on parle de « mix de farines ». présentes dans l’air. Le levain ne reçoit donc aucune
levure industrielle. Le levain est une matière vivante
2. L’eau qu’il faut nourrir pour la garder et la réutiliser. Le
premier levain obtenu est dit le « levain chef ». Au
Elle doit bien sûr être potable, non calcaire et pauvre fur et à mesure, on va y ajouter de l’eau et de la farine
en chlore pour éviter de gêner la fermentation. L’eau pour le nourrir (on dit aussi le rafraîchir). La flore du
permet d’hydrater les constituants du pain : le gluten levain continue donc de se développer.
et l’amidon.

11
En boulangerie, on peut aussi prélever une petite 5. Les améliorants de panification
quantité de pâte sur la fournée du jour et la laisser
reposer en la nourrissant de la même manière, pour Dans les améliorants autorisés par la réglementation,
la fournée suivante, etc. (idem que pour la fabrication on va trouver :
maison des yaourts : on garde un yaourt de la four- – des adjuvants ;
née dont on se servira pour amener les bactéries à la – des additifs ;
fournée suivante). Les pains au levain sont des pains – des auxiliaires technologiques.
dont la mie est plus dense et dont le goût est plus
acide (acide lactique et acide acétique produits par a. Les adjuvants
les bactéries lactiques). Cette fermentation fait appel Ce sont des substances ajoutées, d’origine naturelle,
à une fermentation naturelle lactique et alcoolique, permettant de corriger certaines déficiences de la
avec une mie plus compacte. farine utilisée, d’améliorer ou de faciliter la fabrica-
tion du pain.
b. La levure boulangère ou levure de bière
La levure est réputée être plus simple à utiliser que Les adjuvants autorisés sont les suivants.
le levain. Elle ne demande pas de temps comme
le nécessite le levain pour être nourri et se reposer, La farine de fèves
se développer. La levure de boulanger peut être La farine de fèves contient naturellement une enzyme,
fraîche ou déshydratée. Fraîche, elle est maintenue la lipoxygénase qui permet l’oxydation des acides
au frais, vendue en petit bloc emballé. Elle est de gras. Ainsi, cette farine est utilisée pour améliorer la
couleur gris bleuté. Son odeur est très caractéris- machinabilité (possibilité pour la pâte de supporter
tique. Déshydratée, elle est vendue en sachet et elle les opérations manuelles ou mécaniques), blanchir
est blanche, grise, en poudre ou en granules fins. la mie (par action de la lipoxygénase sur les pigments
contenus dans la farine de blé et proportionnellement
Levure chimique à l’intensité du pétrissage). Elle permet aussi de rendre
Attention à ne surtout pas confondre la levure la fermentation plus régulière. Enfin, lorsque le pain
boulangère avec la levure chimique. est fortement pétri, elle permettra au pain d’augmen-
ter son volume.
On les trouve toutes les deux au supermarché. La
levure de boulanger peut même s’acheter directe- La farine de soja
ment chez le boulanger. Cette levure est constituée de Elle a les mêmes propriétés que la farine de fèves.
champignons microscopiques unicellulaires :saccha- Ces deux farines ont au moins 2 % de lipides, ce qui
romyces cerevisiae. On ensemence la pâte avec ces donne plus de souplesse à la pâte.
champignons. La quantité n’est pas la même selon
le type de levure (déshydratée ou fraîche). La levure Le malt de blé, l’extrait de malt ou le malt d’orge
fraîche peut être ajoutée telle quelle, la levure déshy- Ces éléments apportent des amylases. Ces enzymes
dratée devra être réhydratée avant utilisation. Les permettent de libérer du glucose et du maltose à partir
champignons vont utiliser le glucose contenu dans de la dégradation de l’amidon. Ces sucres pourront
la farine et enclencher la fermentation alcoolique. alors être utilisés par les levures, améliorant alors la
Dans le paton, elle va fermenter préférentiellement fermentation ou pourront caraméliser, améliorant la
les glucides simples de la farine (tous les oligosides) coloration de la croûte.
et secondairement utiliser l’amidon. Ceci aura pour
conséquence de libérer de l’alcool (éthanol) et du gaz Le gluten
carbonique. Le gaz carbonique sera responsable de De base, la farine de blé contient du gluten mais on
la levée du pain. Certains pains sont levés grâce à un va en ajouter pour augmenter la force de la pâte,
mélange levain/levure. augmenter le volume des pains. En effet, en se déve-
loppant, le gluten rend la pâte élastique, elle peut
donc s’étirer et retenir le gaz carbonique. Le gluten
est essentiel à la fabrication du pain. (C’est pourquoi
faire du pain sans gluten est assez complexe.)

12
Les céréales et assimilés

QS
La loi pose comme quantité de gluten : QS. Ceci – acide acétique, acide lactique, acide citrique.
signifie « quantité suffisante ». Ce qui pose un souci Souplesse de la pâte, conservation prolongée.
dans le monde de la boulangerie car une farine de faible
qualité à laquelle on ajoute du gluten permettra de faire, c. Les auxiliaires technologiques
technologiquement parlant, du pain. Ce sont des enzymes qui aident à la fabrication mais
ne se trouveront plus dans le produit fini :
La levure désactivée
Elle permet de diminuer la force des farines si besoin. – amylases fongiques : obtenues à partir de moisis-
Elle assouplit les pâtes, mais en quantité trop impor- sures (aspergillus niger) cultivées sur amidon.
tante, elle les rend très collante. Même action que le malt ;

Dans le pain de tradition française, seuls quatre adju- – hémicellulases  fongiques  : obtenues à partir
vants sont permis : la farine de fèves ou de soja, le de moisissures. Même action que la levure
malt et le gluten. désactivée ;

b. Les additifs – glucoses oxydases fongiques : obtenues à partir de


Ce sont des substances qui ne sont pas des ingrédients moisissures. Même action que l’acide ascorbique.
de base, qu’on ajoute volontairement à divers stades
de la fabrication dans différents buts : conservation, Dans le pain de tradition française, seule une enzyme
antioxydation, etc. Ils sont notés avec un E suivi de est permise, c’est l’amylase fongique.
trois chiffres. Quatorze additifs sont autorisés dans le
pain en France. B. Les différentes étapes
de la panification
Additif
Aucun additif n’est autorisé dans le pain dit de 1. Le pétrissage
tradition française.
Cette étape consiste à mélanger dans un pétrin méca-
Les principaux de ces 14 additifs sont : nique tous les ingrédients de la pâte à pain. Le pétris-
sage peut aussi se faire à la main, ce qui est long. La
– E 322 : lécithine de soja, au maximum 0,3 %. vitesse de pétrissage sera plus ou moins lente et le
Ajoute des lipides et donne donc plus de souplesse pétrissage durera plus ou moins longtemps selon les
à la pâte. On dit que cela augmente le pouvoir résultats souhaités, le type de pain. Il peut aussi y avoir
rhéologique. Les lécithines ont aussi un pouvoir des phases de repos durant cette première étape de
émulsifiant qui permet d’avoir une pâte gonflée et pétrissage. Durant cette étape, il y a incorporation
stable ; d’air, une partie du gluten se lie à l’eau. La pâte s’ho-
mogénéise et devient mobile.
– E 471 : les mono et diglycérides d’acides gras. Ils
remplissent les mêmes rôles que les lécithines. Ils 2. Le pointage (ou piquage) :
permettent aussi de retarder le rassissement (pain 1re fermentation
rassis, sec), d’augmenter le volume du pain et de
lutter contre le cloquage de la croûte ; À la fin du pétrissage, la pâte est entre 20/25 °C. On
va laisser la pâte reposer à cette température pour
– E 300 : acide ascorbique ou vitamine C. La vita- permettre aux levures d’agir et donc de réaliser la
mine C augmente la force de la pâte et aide à la fermentation alcoolique. La fermentation produit
fermentation, en diminuant le temps de poin- du CO2 qui permet une première levée de la pâte.
tage (étape de levée de la pâte). La vitamine C est Le gluten forme un réseau qui empêche le CO2 de
détruite à la cuisson, on ne trouvera donc pas de s’échapper : la pâte gonfle. Durant le pointage, il y
vitamine C dans le pain. Elle confère également a développement de la flaveur (odeur et saveur). Le
une mie plus blanche et plus aérée mais peut l’as- développement de la flaveur est dû à la formation
sécher ; d’acides propioniques, pyruviques, acétiques et
lactiques qui sont des exhausteurs de goût.

13
3. La pesée : division de la pâte en pâtons Les levures continuent à produire du CO2. Le réseau
de gluten qui s’est bien développé permet au CO2
La pâte va être divisée en pâtons de poids identiques. d’être retenu et celui-ci commence à former des
Ceci s’effectue dans une diviseuse/peseuse permet- alvéoles dans le pâton (les futurs trous dans la mie). À
tant une régularité et une meilleure répartition des l’issue de cette étape, chaque pâton devra avoir triplé
levures. de volume. Le temps de cette étape, 1 à 4 heures en
moyenne, va dépendre de la quantité de levure, de la
température, du temps précédent de pointage.

7. Enfournement

Avant d’être mis dans le four (enfournés), les pâtons


sont lamés. C’est-à-dire qu’on met des coups de
lame sur les pâtons, ce qui forme des incisions. Cela
permettra au CO2 de sortir du pain sans former de
déchirures inégales. Après cuisson, ces coups de
lame s’appellent les grignes. Elles sont dorées et
croustillantes.
Fig. 5  Pâtons © Elodie - Fotolia

4. La détente

Phase de repos des pâtons.

5. Le façonnage ou « tourne » des pâtons

À chaque pâton va être donnée une forme voulue


selon le pain : baguette, ficelle, boule, épi. Cette étape
se fait à la main ou dans une machine : la façonneuse.
Les pâtons sont posés sur une toile en lin appelée
« couche » ou dans des petits paniers (bannetons
ou panetons) garnis de toiles, adaptés aux formes
des pains. Ces deux dernières actions enlèvent un Fig. 6  Aujourd’hui les pains sont pratiquement tous grignés
peu de souplesse à la pâte, la dégonflent. Les pâtons © fotoatelie - stock.adobe.com

vont devoir être détendus et subir une deuxième


fermentation. 8. Cuisson

6. L’apprêt ou 2e fermentation La cuisson aura lieu dans un four à 250 °C environ,


pendant 12 à 50 minutes selon la taille des pâtons. On
Les pâtons vont être placés dans une enceinte réglée peut facilement imaginer qu’une ficelle n’aura pas le
à 20/25 °C, à l’abri des courants d’air. même temps de cuisson qu’une boule de 400 g.

L’apprêt ou 2e fermentation Dans l’enceinte du four, l’humidité prédomine. Elle


À la maison, cette étape peut se faire à tempé- est contrôlée par injection de vapeur mécanique ou
rature ambiante lorsque la température est adéquate créée en jetant de l’eau sur l’enceinte chaude, provo-
ou dans un four préchauffé et éteint. Il faut placer un quant instantanément de la buée. On appelle cela le
torchon dessus pour éviter le dessèchement et les coup de buée ou la chargée de buée. Cette humidité
courants d’air. permet d’éviter le dessèchement du pain et facilite la
formation de la croûte dorée.

14
Les céréales et assimilés

Durant la cuisson C. Valeurs nutritionnelles


du pain blanc
– Dans un premier temps à une cinquantaine de
degrés : les ferments sont suractivés. 1. Eau

– Les pâtons augmentent de volume : le CO2 se La teneur moyenne est de 32 %. Très peu dans la
dilate. Les alvéoles de la mie augmentent. croûte, le plus dans le cœur de la mie.

– Fin de l’activité des levures : lorsque la température Moins il y aura de fibres, moins la teneur en eau sera
arrive à 50 °C à cœur, les levures meurent. élevée. En effet, les fibres solubles ont la propriété de
retenir l’eau (c’est d’ailleurs pour cela que manger
– Activation de l’amylolyse à 70 °C. L’amidon est plus de fibres pour lutter contre la constipation ne
hydrolysé : il y a formation de maltose. suffit pas, il faut aussi boire pour augmenter le poids
et le volume des selles).
– Gélification : formation d’empois d’amidon de
55 °C à 83 °C. L’empois est le gonflement des gains 2. Protéines
d’amidon dans l’eau tiède, aboutissant à la forma-
tion d’un gel (exemple d’empois : la béchamel). La teneur moyenne est de 8 %. Le gluten est la proté-
Au-dessus de 75 °C, l’éthanol s’évapore. ine majoritaire.

– Coagulation du gluten entre 70 et 98 °C. La struc- Le taux de protéines chute par rapport à la teneur
ture définitive du pain est donnée. La température de la farine, le CUD et la VB des protéines sont très
de la mie ne dépasse pas 100 °C. La température faibles. En effet, les protéines entrent dans la réaction
de la croûte atteint les 200 °C. de Maillard. Pour la même raison, le taux de lysine
est encore plus bas car c’est cet acide aminé qui parti-
– Formation de la croûte : 100 °C, l’eau se vaporise, cipe à la réaction. Le pain représente un apport en
la croûte sèche ; 130 °C, dextrinisation (dégra- protéines non négligeable. Elles sont d’ailleurs plus
dation de l’amidon en dextrines, la dextrine est digestes dans le pain.
une chaîne d’une dizaine de glucoses) ; 160 °C,
caramélisation (réaction de Maillard, il s’agit d’un 3. Lipides
brunissement non enzymatique dû à l’interaction
entre un acide aminé et un sucre soumis tous les La teneur moyenne est de 2 % seulement. La teneur,
deux à la chaleur) ; 200 °C, torréfaction (début de négligeable, augmente légèrement selon les adju-
la carbonisation). vants utilisés.

9. Défournement 4. Glucides

Le pain est sorti du four. La teneur moyenne est de 55 %. C’est essentiellement
de l’amidon sous forme d’empois ou des glucides
10. Ressuage ou refroidissement hydrolysés en dextrines. La digestibilité est bonne :
les amylases salivaires et pancréatiques peuvent faci-
On laisse le pain refroidir plus ou moins longtemps lement agir. L’index glycémique (IG) du pain blanc
selon la taille du pain. Pour cela, on le garde dans une est élevé. L’IG d’un aliment est calculé en fonction
pièce sèche et aérée, dans des corbeilles. Tout ceci des effets qu’a la consommation de cet aliment sur la
permet ainsi qu’il n’y ait pas de condensation et donc glycémie, c’est-à-dire le taux de glucose sanguin. Plus
de ramollissement. précisément comment la glycémie augmente (plus ou
moins haut) et en combien de temps (plus ou moins
vite), durant les deux heures suivant l’ingestion de
l’aliment étudié.

15
Glycémie Cependant, faible teneur en vitamine E, les vitamines
On observe une courbe :
la glycémie monte plus ou liposolubles étant contenues principalement dans le
moins haut, en plus ou moins
longtemps
son qui a été retiré.
– B1 : il contient 0,11 mg pour 100 g.
Courbe de référence
Courbe de l’aliment testé – B2 : il contient 0,05 mg pour 100 g.
– B3 : il contient 1 mg pour 100 g.
Temps
– B6 : il contient 0,17 mg pour 100 g.
– B9 : il contient 18,5 µg pour 100 g.
Ingestion
de l’aliment
– E : il contient 0,28 mg pour 100 g.

IG =
Vitamines et minéraux
surface de la courbe de l’aliment testé
x 100 Il y a moins de vitamines et minéraux dans
surface de la courbe de l’aliment le pain que dans le blé car ils ont été éliminés par la
de référence (le glucose)
mouture.
Fig. 7  Schéma des glucides © Skill and You
6. Minéraux

Le pain contient 650 mg de sodium pour 100 g, ce qui


Chaque aliment a un pouvoir glycémiant et donc est beaucoup. C’est pourquoi c’est un des premiers
un index glycémique. L’index va de 0 à 100. On va aliments auquel on va prêter attention durant une
comparer des aliments contenant la même quantité alimentation hyposodée prescrite et dont la nécessité
de glucides et donc pas forcément la même quantité est avérée.
d’aliments ou le même volume.
Sel
En dessous de 55, on parle d’IG bas, entre 55 et 70 Rappelons l’engagement de la filière boulan-
d’IG modéré et au-dessus de 70 d’IG élevé. gère à baisser la quantité de sel lors de la fabrication du
pain. Les recommandations de l’AFSSA ont permis de
Cette notion est importante car lorsqu’elle a été réduire de 10 % en 5 ans les teneurs en Na.
découverte dans les années 1980, cela a fait voler en
éclat la notion de sucres rapides et lents. Potassium : contient 163 mg. 

En effet, le pain était considéré comme un sucre lent


comme d’autres féculents mais après étude de son IG,
on s’est rendu compte que cet index était haut. Les Magnésium : contient 29 mg.
glucides du pain arrivent rapidement dans le sang.
C’est d’ailleurs pour cela qu’on peut faire remonter Fer : contient 1,4 mg (fer non héminique), avec un
la glycémie d’un diabétique en hypoglycémie avec faible CUD.
un morceau de pain. On parle donc bien de glucides
complexes et simples. On ne parle jamais de glucides Sélénium : contient 4 µg.
rapides et lents, même si malheureusement beaucoup
de littérature, sites ou même de professionnels de la Dans le pain au levain, l’acide phytique est diminué,
santé en parlent encore beaucoup. Plus le pain sera l’absorption des minéraux est donc meilleure.
riche en fibres, plus l’IG sera bas. Les fibres font chuter
l’IG. 7. Fibres

5. Vitamines La teneur moyenne est de 3,5 %. L’apport est intéres-


sant. Le besoin en fibres est de 25/30 g par jour. Un
Teneur intéressante en vitamines du groupe B. Les apport de quasi 4 g/100 g est donc intéressant. Le pain
levures en synthétisent par fermentation, d’où un complet est encore plus riche avec 7 g. Le pain au son
grand nombre dans le pain, malgré la cuisson. contient plus de lignines irritantes.
Cependant, la chaleur en détruit une bonne partie.

16
Les céréales et assimilés

– être fermentée à l’aide de levures de panification


Fibres (saccharomyces cerevisiae) et de levain, donnant
Plus il y a de fibres, plus le CUD de la plupart ce goût acidulé au pain et favorisant une meilleure
des nutriments chute. conservation, un IG modéré et une meilleure assi-
milation des minéraux (présence de phytases) ; ou
D. Dénominations des différents de seulement un de ces agents de fermentation
pains alcoolique panaire ;

Rappelons que plus le taux de cendres est élevé, plus – éventuellement, contenir, par rapport au poids
la farine sera riche en VMO. Ainsi, les pains à base de total de farine mise en œuvre, une proportion
farine complète seront plus riches. maximale de : 2 % de farine de fèves, 0,5 % de
farine de soja, 0,3 % de farine de malt de blé, aussi
On va trouver déjà différentes formes de pain : ficelle du gluten, et des amylases fongiques.
(125 g), flûte (200 g), pain (400 g), baguette (200 à
300 g, 250 g en moyenne). On peut retrouver ces
différentes formes avec différentes farines.

Quelques pains commercialisés : pain maison – pain


de tradition française.
Fig. 8  Label des artisans boulangers
Dénominations
Légalement, la définition du « pain maison » ou
correspond en tout point à la définition de la dénomina-
tion « boulangerie ». Ainsi, selon la loi du 25 mai 1998, les
professionnels qui n’assurent pas eux-mêmes, à partir
de matières premières choisies, le pétrissage de la pâte,
sa fermentation et sa mise en forme ainsi que la cuisson Fig. 9  Label des artisans boulangers
du pain sur le lieu de vente au consommateur final ne
peuvent pas utiliser l’appellation de « boulanger », ni 1. Pain au levain
l’enseigne commerciale de « boulangerie » (ou toute
autre dénomination susceptible de porter à confu- Légalement, les pains fabriqués à partir du levain ont
sion). Aussi, les produits ne peuvent à aucun stade de la un pH maximal de 4,3, une teneur en acide acétique
production ou de la vente être surgelés/congelés. endogène de 900 ppm (parties par million), ainsi
Cette loi protège aussi la dénomination « pain de tradi- qu’une mie alvéolée et une croûte épaisse s’imbi-
tion française ». Peuvent seuls être mis en vente sous la bant difficilement d’eau (article 3 du décret pain du
dénomination de » pain de tradition française », « pain 13 septembre 1993).
traditionnel français », » pain traditionnel de France »,
ou sous une dénomination combinant ces termes, les Le levain est une pâte composée exclusivement de
pains, quelle que soit leur forme, n’ayant subi aucun farine de blé ou de seigle et d’eau potable, éventuel-
traitement de surgélation au cours de leur élaboration, lement additionnée de sel, et soumise à une fermen-
ne contenant aucun additif. Le décret de 1993 renforce tation naturelle acidifiante. Toutefois, l’addition de
cette loi. levures de panification (saccharomyces cerevisiae) est
admise à la dose maximale de 0,2 % par rapport au
La pâte de ce pain doit : poids de la farine mise en œuvre (article 4 du décret
pain du 13 septembre 1993).
– être composée exclusivement d’un mélange de
farine T65, d’eau potable et de sel ; Seul le levain naturel est autorisé. La méthode de
fabrication est plus longue et nécessite plus d’atten-
tion, justifiant d’un pain souvent plus cher.

17
2. Pain bis Tableau n°3 Les nutriments dans le pain de seigle et le pain complet

C’est un pain fabriqué avec une farine de blé de NUTRIMENTS PAIN DE SEIGLE PAIN COMPLET
type 80 ou 110 dite « bise ». Eau (%) 36 38
Protéines (g) 7 10
3. Pain complet Lipides (g) 1 4
Glucides (g) 46 41
Il est fabriqué avec de la farine de blé dite T150 ou
Fibres (g) 7 9
« intégrale ». Sa teneur en fibres est élevée, 7 g. C’est
Magnésium (mg) 30 90
un pain plus riche en eau car certaines de ses fibres
retiennent l’eau. L’assise protéique est gardée lors Potassium (mg) 180 315
de la mouture, donc le taux de protéines est plus Calcium (mg) 23 60
important. Fer (mg) 1,2 2
Phosphore (mg) 35 265
Pain complet Vit. B1 (mg) 0,15 0,2
Attention à sa richesse en acide phytique.
Vit. B2 (mg) 0,1 0,11
CUD de 68 contre CUD de 98 pour le pain blanc.
Vit. B3 (mg) 0,5 2,4
4. Pain au son Vit. B6 (mg) 0,12 0,24
Vit. E (mg) 0,1 0,3
C’est un pain enrichi au son. Il est remis en question Vit. B9 (µg) 12 26,5
car il est, certes, riche en fibres mais aussi irritant. De
plus, il contient des enveloppes et donc potentielle-
ment plus de pesticides. 6. Pain de campagne

5. Pain de seigle Il est à base d’un mélange de farines (différents types)


avec ou sans farine de seigle (environ 15 %). La
La dénomination « pain de seigle » est réservée à un fermentation est créée par la levure et le levain. Le
pain préparé à l’aide d’un mélange de farine de blé et pétrissage est lent et le pain est souvent fariné.
de farine de seigle dans lequel il doit y avoir au moins
65 % de farine de seigle. La conservation est plus longue que pour d’autres
pains, et le goût acidulé est retrouvé.
La farine de seigle est issue de la mouture du seigle
(elle ne doit pas contenir plus de 5 % de farines 7. Pain rustique
d’autres céréales). Cette farine fonctionne différem-
ment au niveau des types : La croûte est caramélisée et la mie très irrégulière. Il
– farine blanche T70 : 0,6 à 1 % de cendres ; n’y a pas de façonnage.
– farine bise T85 : 0,75 à 1,25 % de cendres ;
– farine complète T130 : 1,2 à 1,5 % de cendres ; a. Pain bio
– farine intégrale  T170  : supérieur à 1,5  % de Ce pain est composé de farines de céréales biolo-
cendres. giques (céréales non traitées, grains écrasés à la
meule) et fabriqué avec du levain bio.
C’est une farine qui contient 10 % de protéines (plus
riche en lysine que le blé), 2 % de lipides, 60 % de 8. Pain de mie
glucides et 6 g de fibres. Elle contient un fort taux de
fibres et des hémicelluloses qui se gonflent avec l’eau Il est enrichi en sucre et en matières grasses et est
et facilitent entre autres la levée du pain. Le pH bas cuit dans un moule. Le sucre permet de nourrir les
facilite aussi la levée. Ainsi, ce pain n’est pas un pain levures. Les matières grasses peuvent être de diffé-
qui subit la fermentation. Il offre une bonne diges- rentes origines : végétales, animales. Les additifs auto-
tibilité. De plus, le seigle contient plus de phytases, risés sont les émulsifiants et les antioxygènes.
l’absorption des minéraux est donc facilitée.

18
Les céréales et assimilés

La valeur nutritionnelle est de 8 % de protéines, 4 % 12. Pains fantaisie


de lipides, 50 % de glucides dont 6 g de sucres et 3,5 g
de fibres. Il contient également 32 % d’eau. Ce sont des pains dans lesquels on va ajouter fruits
secs, céréales, oignons, lardons, fromage, noix,
9. Biscottes noisettes, graines de courge, épices, etc.

La biscotte est en fait une tranche de pain de mie cuit 13. Pains régionaux
puis grillée (d’où le nom biscotte = deux cuissons).
La pâte est pétrie, fermentée, façonnée et moulée. Bretzel  : d’origine alsacienne. Il est composé
Elle est à nouveau fermentée puis cuite et démou- de farine, eau, beurre et levure de boulanger, sel. On
lée. Le ressuage dure plus longtemps (24/36 heures) le fait d’abord pocher à l’eau additionnée de bicarbo-
pour permettre un sciage plus simple. Le sciage est nate de soude puis on le saupoudre de gros sel avant
la découpe en tranches. Les tranches sont ensuite la cuisson au four.
grillées à haute température sur tapis roulant. Elles
subissent donc une réaction de Maillard qui leur Bagel : d’origine polonaise. C’est un petit pain en
donne une couleur et un goût caractéristiques. Les forme d’anneau, à texture ferme et au levain dont la
biscottes seront ensuite conditionnées. mie est dense. Il est rapidement cuit à l’eau puis au
four.
Les biscottes sont très déshydratées, elles contiennent
6 % d’eau maximum (moyenne de 1 %). On dit donc Tortilla : d’origine mexicaine. C’est un pain rond et
qu’elles ont un haut pouvoir hydrophobe. Ainsi, elles plat, comme une galette, non levé, à base de farine
absorberont bien la salive, ce qui facilitera l’action de maïs. On le retrouve dans les burritos, les tacos.
des amylases salivaires. Elles sont aussi choisies par
le consommateur pour tremper dans une boisson Pain matloua : d’origine arabe. Il est composé de
chaude. farine, levure, sucre, sel et huile. Sans pétrissage et
cuit à la poêle.
Elles contiennent 6,5 % de lipides, 10 % de protéines
(teneur en lysine affaiblie) et 77 % de glucides dont Naan : d’origine indienne. Il est à base de farine de blé
7 g de sucres. Leur taux de sodium est de 590 mg. On et cuit sur les parois brûlantes d’un four.
les retrouve déclinées : sans sel ajouté (18 mg/100 g
de sodium), sans gluten, enrichies en protéines, Mantou : d’origine chinoise. Il est composé de farine,
aux céréales, briochées. Elles sont particulièrement d’eau et de levure. Il est cuit à la vapeur.
digestes, elles sont des alliées de choix durant les
troubles digestifs et donc très présentes en milieu Pain azyme : composé de farine de froment et eau,
hospitalier. sans levure, ni levain.

10. Pain grillé Pain pita : rond et plat, d’origine méditerranée orien-


tale. Il est utilisé pour le kebab. La valeur nutrition-
Il s’agit de tranches de pain subissant la déshydrata- nelle est proche de cellules du pain courant.
tion par grillage. On parle aussi des craquottes, des
pains suédois, etc.  Pain suédois : à base de farine de seigle et de blé, il
est originaire de Suède. Utilisé pour les sandwichs
Il contient moins de lipides que les biscottes. dits suédois. La valeur nutritionnelle est proche
également.
11. Pain viennois
La ciabatta : pain italien aux olives.
Ce sont le pain de mie avec lait et malt, le pain brio-
ché et le pain enrichi en sucre, matières grasses et Pumpernickel : à partir de farine et de graines de
œufs. seigle. Il est d’origine allemande et a la couleur foncée
du fait d’une longue cuisson. Il contient davantage de
lipides et de fibres, moins de protéines et de glucides
que le pain courant.

19
Les dérivés du pain : comme la chapelure. C’était une pâte de farine et d’œufs cuite plusieurs
fois pour en améliorer la conservation. Aujourd’hui,
Pain sans gluten, pain enrichi en protéines, etc. le biscuit est représenté par plus de 800 spécialités à
travers le monde : spéculoos, biscuits de Reims, petits
E. Conseils de conservation beurres, tuiles, dentelles, palets, palmiers, gaufrettes,
boudoirs, cookies. Ils sont plutôt de texture sèche et
Le pain a tendance à rassir assez rapidement, plus craquante, à la différence d’un gâteau (roulé, génoise,
ou moins rapidement selon la taille du pain. On gâteau au chocolat) qui est plus moelleux et moins
parle du processus de rassissement et de pain rassis. sec.
Durant ce processus, l’eau va migrer de la mie vers
la croûte, la croûte va se ramollir et la mie devenir Peu importe le biscuit considéré, il y a des ingrédients
sèche. Ensuite, l’amidon lié jusque-là à l’eau va se de base :
voir priver d’eau et donc reprendre sa forme initiale.
On parle de la rétrogradation de l’amidon. Le pain – la farine de blé tendre : c’est l’ingrédient principal
devient alors peu digeste et, de plus, perd toutes ses (environ 50 %) ;
qualités organoleptiques.
– les matières grasses (souvent le beurre mais aussi
Si le pain est en début de rassissement, on peut le les matières grasses végétales) (5 à 35 %) : elles
passer légèrement au four avec un peu d’humidité jouent sur le fondant des biscuits et gâteaux. Elles
(on peut l’humidifier légèrement). Il retrouvera alors permettent aussi d’obtenir différentes textures
provisoirement un aspect plus frais. On peut conge- de pâte  : brisée, sablée ou encore feuilletée.
ler le pain, à la décongélation il aura un aspect frais, Elles participent à la couleur finale du biscuit et,
éphémère lui aussi. évidemment, à sa saveur ;

Afin de ralentir ce processus, on peut envelopper le – les œufs (5 %): ils apportent leur propriété mous-
pain dans un torchon en coton (qui ne sent pas la sante mais aussi la propriété liante et émulsifiante.
lessive, attention) et dans une atmosphère dont l’hu- Le jaune participe aussi à la couleur ;
midité est relative. L’environnement ne doit pas être
trop sec ni trop humide non plus, sous peine de le voir – le sucre (environ 20 %): il participe largement
moisir. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe si vous mettez au goût. Il peut amener aussi le croustillant et la
le pain dans un sac plastique, l’eau qui s’échappe caramélisation.
condense, ramollit le pain et invite les moisissures.
De nombreux autres ingrédients peuvent entrer dans
Certains le conservent dans le bac à légumes du réfri- la composition des biscuits :
gérateur, mais cette méthode est discutée. Le torchon
et la huche à pain semblent être une bonne solution. – lait et dérivés du lait (plus de moelleux) ;
Ne pas couper le pain à l’avance si on veut le garder.
– sel ;
Si le pain est rassis, on peut faire le fameux « pain
perdu » pour ne pas le perdre. Le tremper pour cela – miel, marmelade, confiture ;
dans le lait, le pain sec va l’absorber facilement (on
parle du pouvoir rhéologique) puis dans l’œuf (ou le – fruits secs ;
mélange des deux) et le sucre. On va le faire dorer au
beurre. La recette existe aussi en version salée. Le pain – chocolat (en enrobage, en pépites, en poudre) ;
rassis peut aussi vous servir à faire de la chapelure
maison. – arômes : vanille, cannelle ;

F. Les produits de biscuiterie – agents levants : la levée de la pâte peut se faire,


comme dans les gâteaux, avec de la levure
Le mot « biscuit » est composé de « bis » et « cuit ». chimique ;
Cela signifie « cuit deux fois ». En effet, on peut remon-
ter à l’époque des Égyptiens ou du Moyen Âge et se – additifs : colorants, émulsifiants, conservateurs.
rendre compte que le biscuit existe depuis longtemps.

20
Les céréales et assimilés

– les biscuits type tartelette avec confiture : 4,5 g


Agents levants de protéines, 71 g de glucides dont 32 g de sucres,
Les agents levants n’ont rien à voir avec la 15 g de lipides, 2 g de fibres et 146 mg de sodium.
levure boulangère. La levure chimique est constituée
de bicarbonates. On peut voir que selon les ajouts sur ou dans la pâte
à biscuit de base, on a un peu plus de glucides et
1. Fabrication des biscuits surtout de sucres simples, et un taux de lipides qui
change, amenant un ratio AGS/AGI différent. On va
– Pétrissage : tous les ingrédients sont mélangés et donc donner cette moyenne : 7 g de protéines, 65 g de
pétris ensemble. glucides et 20 g de lipides. Ce n’est qu’une moyenne,
pour un calcul précis, il faut prendre la teneur réelle
– Mise en forme : elle a lieu différemment selon le du biscuit considéré.
type de pâte obtenue après mélange et pétrissage
des ingrédients. Les biscuits sont une source non négligeable de
protéines. Il existe aujourd’hui des biscuits enrichis
– Les pâtes dures seront laminées et découpées en protéines aidant au traitement des dénutritions
selon la forme voulue. protéiques. Les glucides sont apportés majoritaire-
ment par l’amidon de la farine et par le sucre ajouté.
– Les pâtes molles seront placées dans des moules. Les lipides sont apportés par les ingrédients ajoutés
dans la pâte et par les matières grasses de la pâte. La
– Les pâtes liquides continuent leur chemin vers leur répartition des AG dépendra des sources des lipides.
lieu de cuisson. Par exemple, les crêpes dentelle,
les gaufrettes, etc. L’apport en vitamines et minéraux est modeste,
un peu de vitamines B et vitamines A ou E selon la
– Cuisson : cuisson à haute température dans des matière grasse utilisée. Aujourd’hui, des gammes
tunnels de cuisson rapide. de biscuits enrichis en vitamines et minéraux sont
présentes dans les rayons. Soit il s’agit de restaurer
– Refroidissement. les vitamines perdues lors du procédé de fabrication,
soit il s’agit d’enrichir, c’est-à-dire de mettre plus que
– Décors (exemple : sucre sur les boudoirs), enro- la teneur initiale.
bage si besoin (exemple : petit écolier), fourrage
(exemple : prince ou BN). L’Aw est faible, donc ce produit n’est pas un produit
fragile. Cependant, il faut les conserver à l’abri de la
– Conditionnement. lumière et surtout de l’humidité. Si vous avez mal
conservé des biscuits après avoir entamé un paquet
2. Valeur nutritionnelle des biscuits de biscuits, alors ils seront un peu mous.

Donner une moyenne nutritionnelle pour les biscuits Les biscuits sont considérés comme des aliments
est difficile étant donné le nombre de biscuits qui « plaisir », de confort, en accompagnement avec un
existe. dessert, un laitage par exemple. Ils peuvent être un
complément énergétique à une prise alimentaire et ils
En moyenne : sont très souvent attractifs auprès des enfants.

– les biscuits secs (simples, sans ajout, de type petit G. Les produits de pâtisseries
beurre) : 7 g de protéines, 70 g de glucides dont 35 et viennoiserie
g de sucres, 15 g de lipides (AGS/AGI 50/50), 3 g
de fibres, 334 mg de sodium. Ceci pour 100 g. Un Il s’agit ici, pour les pâtisseries, de préparations de
Petit Beurre pèse 10 g ; pâte sucrée (ou salée) travaillée et cuite au four et/
ou dans un moule, de forme et de garnitures variées
– les biscuits avec nappage chocolat : 7 g de proté- (crème, fruits, confiture), le plus souvent destinées à
ines, 62 g de glucides dont 40 g de sucres, 25 g de être consommées fraîches et en dessert. Cette pâte est
lipides (deux tiers AGS, un tiers AGI), 2 g de fibres, composée de farine, sucre, œufs, matières grasses,
156 mg de sodium ; lait, puis d’ajout de type alcool, arôme.

21
On peut regarder la vitrine d’un pâtissier pour se Semoules et pâtes
rendre compte du nombre de pâtisseries existantes et La fabrication des pâtes et des semoules ne se
donc de toutes les compositions possibles. fait qu’avec le blé dur.

Qu’elles soient sucrées ou salées, on distingue les Dans les semouleries, on reçoit les blés durs qui vont
pâtisseries à pâte molle, ferme, à choux ou à beignets. être triturés (comme pour le blé tendre) : triés (enle-
ver les pierres, insectes, corps étrangers), brossés et
Le CIQUAL donne comme moyenne : 5 à 10 g de lavés. Les grains vont être mis au repos et se laisser
protéines, 43 g de glucides dont 28 g de sucres, 7 à 30 humidifier par l’eau du nettoyage (idem pour le blé
g de lipides, 2,5 g de fibres et 30 g d’eau. tendre dans la fabrication de la farine). Ils vont ensuite
subir la mouture. Ici, le but n’étant pas d’obtenir de
Exemples : la farine mais des semoules, le broyage se fait par
Mille-feuilles : 4 g de protéines, 43 g de glucides, 11 g cisaillement entre des cylindres cannelés, tournant à
de lipides, 0,2 g de fibres. des vitesses différentes et des sens différents. De la
même manière, on verra les grains subir le blutage et
Gâteau au chocolat : 6 g de protéines, 49 g de le sassage.
glucides, 23 g de lipides et 2,5 g de fibres.
Les issues de ces étapes sont :
Tarte aux fruits : 4 g de protéines, 47 g de glucides,
11 g de lipides et 2,6 g de fibres. – de la farine et des remoulages qui serviront à l’ali-
mentation animale ;
Pour les viennoiseries, on retrouve ici les produits
de boulangerie qui ne sont pas du pain. On va trou- – des semoules vêtues qui ont encore du son collé
ver dans cette catégorie : brioche, croissant, pain au sur elles, elles subiront le sassage pour devenir
chocolat, etc. « propre » (c’est le terme technique, rien à voir
avec propre/sale) ;
En moyenne : 7,6 g de protéines, 49,5 g de glucides
dont 12 g de sucres, 16 g de lipides, 2,7 g de fibres, – des semoules propres (sans son).
66 mg de cholestérol, 415 mg de sodium. Le poids
d’une viennoiserie standard est de 50 à 80 g. Les semoules seront classées selon leur granulomé-
trie, c’est-à-dire selon leur grosseur. Pour cela, on les
Remarque : Ce sont des produits à considérer comme tamise :
suppléments énergétiques avec un intérêt nutritionnel – semoule grosse : couscous ;
médiocre voire nul. Il faut être vigilant sur les gammes – semoule moyenne : taboulé ;
allégées qui ne sont pas forcément plus avantageuses – semoule fine : entremets (ex : semoule au lait),
(lecture d’étiquettes). fabrication des pâtes.

H. Les produits de pastification : Pâtes de qualité supérieure


les semoules et les pâtes Industriellement, les pâtes de qualité supé-
rieure se font légalement avec des semoules de 0,2 à
0,5 mm dont le taux de cendres ne doit pas être supé-
rieur à 1,1 % et dont l’acidité est de 0,05 maximum.

Il existe des pâtes dites de qualité courante dont la


granulométrie (on parle aussi de grenaison) des
semoules est plus fine et les semoules moins épurées.
En France, ces pâtes n’existent quasiment plus, voire
plus du tout, sur le marché.

En France, un syndicat veille aux bons usages et


travaille pour la qualité des pâtes françaises.
Fig. 10  Pâtes fraîches © illustrez-vous - Fotolia

22
Les céréales et assimilés

Laminage : la pâte est étalée et coupée en fonction de


la largeur et grandeur attendues.

Exemple : lasagnes, tagliatelles, nouilles.

Ces pâtes sont posées sur des bâtons pour être


coupées et séchées afin de bien garder leur forme.

Moulage : permettant d’obtenir la forme désirée.

Certaines peuvent subir d’autres étapes. Par exemple,


les papillons devront être pliés en leur centre. Après
la mise en forme, les pâtes sont alors dites fraîches.

Fig. 11  Logo du Syndicat des industriels fabricants de pâtes de France Elles vont être emballées sous atmosphère protectrice
ou pasteurisées telles quelles ou bien elles seront
Les semoules à usage culinaire vont donc être embal- fourrées avant, puis stockée en CFP avec une DLC.
lées et suivre leur chemin vers la commercialisation. Ce marché se développe beaucoup.
Les semoules qui entrent dans la fabrication des pâtes
vont, elles, continuer leur chemin vers la pastification. Le préséchage : par ventilation à 80 °C, il suffira de
quelques minutes pour préparer le séchage et éviter
1. La fabrication des pâtes alimentaires que les pâtes se fendent. Cela sèche l’extérieur de la
pâte.
Les semoules sont mélangées à de l’eau. C’est la
base.  À cela peut s’ajouter éventuellement  des Le séchage : les pâtes avancent dans un tunnel d’air
éléments naturels uniquement, comme œuf, gluten, chaud et humide allant de 35 à 70 °C et entre 2 et
légumes, extraits de légumes, épices, aromates, 16 heures, selon les pâtes. Le taux d’humidité passe
légumes secs. Ces ingrédients vont subir le malaxage. de 32 à 12,5 % maximum réglementairement. Ce
On parle aussi d’empâtement. Cette étape se fait en séchage impacte les teneurs en vitamines et lysine.
partie sous vide pour éviter les bulles d’air dans la
pâte (ce n’est pas une pâte dont on attend une levée). Le refroidissement et le conditionnement : les pâtes
Cette pâte ne subit aucune fermentation et aucune vont aller en silos pour être refroidies avant d’être
cuisson. Cette pâte homogène sera ensuite pétrie en conditionnées en paquet.
étant compressée et avancera alors vers le tréfilage ou
le laminage pour être mise en forme. 3. Valeur nutritionnelle des pâtes

2. La mise en forme Pour 100 g de pâtes crues, on trouve 12 g de proté-
ines, 1,5 g de lipides et 70 g de glucides, 3 g de fibres,
Il existe trois types de mises en forme. 25 mg de calcium, 50 mg de magnésium et des vita-
mines B1 et B3. Il s’agit ici de pâtes crues, c’est-à-dire
Tréfilage : la pâte passe dans des filières. Ces filières des pâtes non cuites, celles sorties du paquet.
sont des plaques en métal (moules) qui comportent
des trous de différents diamètres, de différentes Pour avoir la teneur en pâtes cuites, il faut savoir que
formes en fonction de la pâte attendue. les pâtes se gorgent de trois fois leur eau en moyenne.
Ainsi, pour 100 g de pâtes crues, il faut compter
Exemple : les spaghettis, les vermicelles, mais aussi 300 g de pâtes cuites. Une fois cuites, les pâtes ont
macaronis, coquillettes, alphabets, étoiles. La forme pour valeurs nutritionnelles : 4 g de protéines, 0,5 g
des trous change alors. de lipides, 25 g de glucides, 2 g de fibres, 15 mg de
calcium, 17 mg de magnésium et 34 mg de potassium.
Une lame vient les couper à la sortie de la filière en
fonction de la longueur voulue.

23
Bien sûr, ces teneurs changent selon le type de pâtes : En effet, sa culture demande énormément d’eau et
de chaleur.
– les pâtes aux œufs : trois œufs/kg de pâte sont
ajoutés ; On parle d’une plante aquaphile.

– les pâtes aux légumes ; Elle est cultivée dans une rizière. On parle de
riziculture.
– les pâtes enrichies aux protéines : + gluten, soja,
lait, légumineuses ; Selon le mode de culture utilisé, on parle de :

– les pâtes sans gluten : pour 100 g crues, les valeurs – riz pluvial : qui profitera des eaux de pluie ;
nutritionnelles sont de 6 g de protéines, 1 g de
lipides et 79 g de glucides, 1,2 g de fibres ; – riz irrigué : le plus courant, qui pousse dans une
rizière où les entrées et sorties d’eau sont contrô-
– les pâtes fourrées  (appertisées, fraîches ou lées (il y a des bouches d’entrées d’eau et des
surgelées) ; évacuations d’eau) ;

– les pâtes précuites (pour des temps de cuisson – riz inondé  : où la quantité d’eau n’est pas
diminués au domicile) ; contrôlée ;

– les pâtes hypoprotidiques ; – riz flottant : semé à la volée dans des rizières en
début de moisson.
– les pâtes complètes ;
Il existe énormément d’espèces de riz (oryza) mais
– les pâtes colorées (avec ajout d’ingrédients ou seulement deux sont cultivées : oryza sativa (riz asia-
d’adjuvants). tique), qui est le plus productif et le plus cultivé, et
oryza glaberrina (riz africain). Il existe beaucoup de
Les valeurs nutritionnelles des semoules de blé sont sous-espèces (rond, long, basmati, gluant). Le riz est
approximativement similaires aux pâtes. La valeur récolté 30 jours après fleuraison, soit 90 à 160 jours
nutritionnelle va changer en fonction de ce qu’on après semence.
ajoute dans les pâtes : sauces, matières grasses,
assaisonnements. A. Coupe d’un grain de riz paddy
Les autres dérivés du blé : Glumelles ou balles

– boulghour/pil-pil : fabriqués à partir du grain de Péricarpe


blé dur entier, ils sont précuits, séchés et concassés Tégument
plus ou moins grossièrement ;
Couche à aleurone
– blé dur précuit : apparu dans les années 1990, il est
similaire au boulghour mais il n’est pas concassé.
Amande
Il est riche en fibres (5 g en moyenne) et il est plus
riche en vitamines B.

Embryon / germe

IV. Le riz Glumes

Le riz est une plante de la famille des poacées


(poaceae). Poacée signifie une nouvelle appellation
des graminées. Elle est cultivée dans les régions tropi-
cales, subtropicales et tempérées chaudes. Fig. 12  Coupe d’un grain de riz paddy © Skill and You

24
Les céréales et assimilés

B. Traitement du riz Il est ensuite séché. Ce traitement permet de retirer la


pour sa consommation balle facilement, le polissage est plus facile.

Au moment de la récolte, le riz est appelé riz Le riz étuvé, en raison de la réorganisation de
« paddy ». C’est le riz qui est encore à son état brut. l’amidon durant la montée en température, est péné-
tré plus lentement par l’eau, ce qui donne des riz plus
En l’état, il n’est pas consommable, il va falloir qu’il élastiques, plus fermes en bouche.
subisse de multiples transformations en rizerie. Il peut
aussi servir de semence pour les nouvelles récoltes. Ils sont recherchés car ils ne collent pas à la cuisson.
Ce traitement permet aussi la migration des vita-
La première étape : le riz après récolte (manuellement mines/minéraux du péricarpe jusqu’au grain, ce qui
ou avec de petites machines, les rizières peuvent être augmente les valeurs nutritionnelles du riz.
peu accessibles) va être séché. Puis, il va être nettoyé
et les impuretés vont être retirées. On obtient du riz Il existe aussi le riz précuit : le riz blanchi est précuit à
paddy trié et propre. la vapeur puis il est déshydraté. C’est un riz à cuisson
rapide.
Ensuite vient le décorticage : on retire la balle en
passant le grain dans des rouleaux. On obtient un riz Riz glacé
dit « cargo » ou riz complet. Ce riz est consommable Le riz glacé est un riz poli talqué. On ne peut
en l’état, il est riche en fibres car il reste du son. Sa l’utiliser qu’en le lavant auparavant pour retirer ce talc.
couleur beige (on parle aussi de riz brun) est carac- On ne le trouve plus beaucoup. Cette technique sert à
téristique. Il est long à cuire car les fibres empêchent donner une apparence attirante au riz.
l’eau de pénétrer.
C. Différents riz
Le riz « cargo » va être ensuite abrasé sur des râpes
pour continuer à éliminer le son et le germe. Après Selon la réglementation (09/88), on peut classer le riz
tamisage et triage des grains par forme, longueur, on en trois longueurs de grains :
obtient le riz blanc. C’est l’amande pure.
– riz rond : longueur moyenne du grain inférieure
La dernière étape est le polissage. Le grain est pulvé- ou égale à 5,2 mm. Rapport longueur/largeur
risé d’eau pour le nettoyer, retirer le son restant et la inférieur à 2. Grain de riz à IG moyen haut, du
poussière d’amidon. On obtient du riz poli blanc. fait de la forme de son amidon (amylopectine).
Principalement utilisé pour les préparations de
Le riz est à nouveau trié : les grains cassés et les types risotto, sushi ou riz au lait ;
brisures sont retirés. Les grains de couleur différente
ou tachés aussi. – riz moyen ou demi-long : longueur moyenne du
grain supérieure à 5,2 mm et inférieure ou égale
Bien sûr, l’usinage du riz implique des pertes de nutri- à 6 mm. Rapport longueur/largeur inférieur à
ments, tout comme la mouture pour le blé. Mais, 3. IG moyen du fait de la forme de son amidon
comme pour le blé, enlever la balle permet de perdre (amylose). Accompagne principalement les plats
en teneur en fibres et donc d’augmenter le CUD des principaux ;
nutriments.
– riz long : longueur moyenne supérieure à 6 mm.
Le riz peut aussi être étuvé. De même : IG moyen du fait de la forme de son
amidon (amylose). Accompagne principalement
Le riz paddy est étuvé, c’est-à-dire qu’il est mis au les plats principaux.
contact de l’eau et de la vapeur. Le riz est trempé entre
trois et cinq heures. L’humidité du grain augmente.
Le riz égoutté passe dans une colonne d’étuvage
(comme une cocotte-minute) où le riz est monté en
température et sous pression. Le riz y reste environ
20 minutes.

25
Selon la botanique, on va surtout retrouver deux D. Composition nutritionnelle du riz
espèces de riz :
Tableau n°4 Composition nutritionnelle du riz
– les riz oryza Japonica : les riz ronds, demi-longs.
Ces riz servent à faire des préparations où on NUTRI-
RIZ BLANC RIZ
MENTS RIZ BLANC
cherche un riz collant, crémeux, moelleux, agglu- ÉTUVÉ COMPLET
EN G OU CRU
tiné comme le riz au lait, le risotto. On trouve les CRU CRU
MG/100 G
riz arborio ou carnaroli dans cette catégorie ; Protéines 6,5 7 7,5
Glucides 78 78 71
– les riz oryza Indica : les riz longs. Ces riz servent à
Lipides 1 1 2,8
faire des préparations ou au contraire, on souhaite
un riz non collant, un peu ferme comme les pael- Vit. B1 0,15 0,26 0,42
las, riz d’accompagnement. On trouvera le basma- Vit. B5 0,9 0,9 1
ti, le thaï dans cette catégorie. Vit. B6 0,1 0,43 0,1
Vit. B3 2 3,5 5
Différents riz Magnésium 31 31 118
À chaque type de préparation, son riz.
Phosphore 118 162 163
Fibres 1 1,5 5
Le riz est également classé en fonction du pourcen-
tage de brisures (grains cassés lors des diverses étapes Calcium 10 35 20
de l’usinage) qu’il contient : Potassium 121 162 219
– riz de qualité supérieure : contenant au maximum
5 % de brisures ; Protéines : On retrouve de l’albumine, des globulines
– riz standard sans autre mention : contenant au et des prolamines et de la glutéline. Les prolamines
maximum 15 % de brisures ; ne contiennent pas de gluten mais de l’orzénine, qui
– riz brisures ou riz de second choix : contenant 15 ne provoque pas de réaction chez les cœliaques. Le
à 20 % de brisures. riz est une céréale sans gluten (donc non panifiable).
– riz brisures : contient plus de 50 % de brisures.
Le facteur limitant est la lysine. Le CUD est de 90 %,
En ce qui concerne le riz précuit, les taux limites VB (valeur biologique) 80.
acceptables en brisures correspondent aux taux
mentionnés ci-dessus augmentés de 10  %. Les Le riz est réputé digeste.
brisures pourront être utilisées pour la nourriture
animale, en flocons de riz, faire de la farine de riz, Glucides : Amidon principalement sous forme d’amy-
etc. On peut d’ailleurs faire beaucoup de choses avec lopectine (encore plus pour le riz rond). L’amylose se
le riz : alcool (saké), crème, jus (appelé improprement retrouvera en petite proportion dans les riz gluants,
lait), sirop, galettes (pour les nems), pâtes/nouilles, qui sont des riz asiatiques particuliers. Cette richesse
crackers, vinaigre. en amylopectine fait du riz la céréale la plus digeste.
On verra d’ailleurs le riz dans beaucoup de menus
Riz sauvage thérapeutiques, avant ou après chirurgie du système
Le « riz sauvage » (Zizania palustris), de couleur digestif par exemple.
noire, n’est pas du riz : c’est une autre poacée d’Amé-
rique du Nord. La plante aquatique pousse naturelle- Le riz est un aliment considéré sans résidu, c’est-à-
ment dans des lacs peu profonds, mais on peut aussi dire absorbé totalement, sans produire des déchets
ensemencer des zones marécageuses. La valeur nutri- intestinaux. C’est pourquoi on l’utilise dans les cas
tive du riz sauvage est intéressante, elle est plus riche de diarrhées où le côlon a besoin de repos. Le riz se
en protéines et minéraux et vitamine B2. gorge de deux fois son poids en eau à la cuisson. Par
exemple, 100 g de riz cru est égal à 200 g de riz cuit.
Pour 100 g de riz sauvage cru : 11 g de protéines, 69 g
de glucides, 1 g lipides, 6 g de fibres, 317 mg de phos- On se servira de ce ratio surtout quand on procédera
phore, 298 mg de potassium, 90 mg de magnésium, à une cuisson pilaf (faire revenir le riz dans la matière
vitamines B9 et B3 en bonnes proportions, etc. grasse, puis l’arroser d’eau chaude).

26
Les céréales et assimilés

Pour la cuisson créole, on ne mesurera pas l’eau, le riz en bêtacarotène, ce qui lui donne cette couleur
est cuit dans une grande casserole d’eau. jaune prononcée caractéristique. On en retrouve
30 µg/100 g dans le maïs appertisé par exemple.

Le maïs renferme de la lutéine et de la zéaxanthine,


V. Les autres céréales deux antioxydants de la famille des caroténoïdes. La
cuisson du maïs rendrait d’ailleurs ces deux composés
A. Le maïs plus biodisponibles/absorbables. Un apport régulier
de lutéine et de zéaxanthine est associé à un risque
Le germe est de taille importante, on fait donc de plus faible de dégénérescence maculaire et de cata-
l’huile facilement avec le maïs. Il existe le maïs dur racte. Leurs effets antioxydants jouent sur la rétine.
avec lequel on fera les semoules et les farines et le
maïs doux avec lequel on fera le maïs appertisé. On va retrouver beaucoup de produits dérivés du
C’est aussi l’épi qu’on mange tel quel après avoir été maïs : pop-corn (grain éclaté à la chaleur, le grain
précuit à l’eau et grillé au beurre. est entier, il contient donc encore le germe), polenta
(semoule de maïs), farine, fécule (maïzena : propriétés
Tableau n°5 Composition nutritionnelle du maïs épaississantes), corn-flakes, huile (bonne résistance à
la chaleur), épis, appertisés.
NUTRI-
MENTS EN
GR OU
MAÏS MAÏS
POLENTA B. L’orge
GRAIN APPERTISÉ
MG POUR
100 G L’orge ressemble beaucoup au blé à la différence
Protéines 8 3 8 qu’elle n’est pas panifiable car elle est très pauvre en
Glucides 67 18 74 glutélines. Elle est riche en fibres solubles, douces
Lipides 4 1,7 1,8 pour l’intestin. Pour la même raison, l’orge est réputée
pour aider à régulariser le taux de cholestérol car les
Fibres 6 3 3,2
fibres solubles captent le cholestérol et en diminuent
Potassium 320 224 144
le CUD.
Magnésium 100 26 35
Phosphore 260 53 104 On la trouve sous forme :

On observe un taux de lipides plus important que dans – mondée : grains sans balle. Valeur nutritionnelle :
les autres céréales. C’est une particularité du maïs. protéines = 10, lipides = 1,5 et glucides = 66. On
Les lipides sont dans le germe. Au niveau protéique, le retrouve les moyennes des céréales ;
maïs a un AA limitant de plus que la lysine, le trypto-
phane. La complémentation sera donc d’autant plus – orge perlé : semoule d’orge obtenue par polissage
importante avec cette céréale. du grain. 100 % amande ;

Le tryptophane est précurseur de la vitamine PP. Si – malt : orge germée qui est très utilisée dans l’in-
on manque de tryptophane, on manque par consé- dustrie de la bière car l’orge germée apporte des
quent de cette vitamine. La carence en vitamine PP enzymes facilitant la fabrication de la bière. Farine
induit la pellagre (perte de cheveux, troubles cuta- maltée : farine d’orge germée.
nés). Le maïs est sans gluten. Comme le riz, l’amidon
est surtout sous forme d’amylopectine, ce qui en fait C. L’avoine
une céréale très digeste et assimilable, surtout sous
forme transformée : farine, polenta car la peau des L’avoine a une composition particulière par rapport
grains quant à elle est assez peu digeste, elle est d’ail- aux autres céréales.
leurs souvent retrouvée telle quelle dans les selles.
Avoine crue : 17 g de protéines, 55 g de glucides,
La teneur en vitamines et minéraux est plus faible 7 g de lipides, 177 mg de magnésium, 10 g de fibres,
dans cette céréale que pour le blé. Par contre, son 523 mg de phosphore, 429 mg de potassium, 5 mg
germe contient de la vitamine E en quantité impor- de fer.
tante. Aussi, la particularité du maïs est sa teneur

27
Flocons d’avoine : 13 g de protéines, 58 g de glucides, Pour 100 g de quinoa cru : 13 g de protéines, 58 g
6,5 g de lipides, 10 g de fibres, 148 mg de magné- de glucides, 6 g de lipides, 7 g de fibres, 5 mg de
sium, 422 mg de phosphore, 377 mg de potassium. fer, 197 mg de magnésium, 457 mg de phosphore,
563 mg de potassium, zinc, vitamines B9 et B3.
On consomme l’avoine surtout sous forme de flocons
(bouillie type porridge) même si on en fait aussi de À la cuisson, elle garde son croquant et devient
la farine. Comme on peut le voir, l’avoine est riche translucide. On peut la manger telle quelle ou
en protéines mais surtout en lipides et fibres. Elle est elle peut entrer dans la composition de biscuits,
réputée aujourd’hui (et fait un retour en force dans croquettes, elle peut être moulue. On s’en sert aussi
les rayons et les caddies) pour sa fibre spécifique : la en Amérique du Sud, d’où elle est originaire, pour
bêta-glucane. faire une boisson alcoolisée : la chicha.

Cette fibre possède la particularité, entre autres, de Cultures de céréales


permettre la réabsorption des sels biliaires dans l’in- Beaucoup de céréales existent (toutes citées
testin, provoquant ainsi une baisse de production du en introduction). Vous pouvez aller voir le site de réfé-
cholestérol hépatique. Elle aiderait donc à réguler rence suivant pour plus d’images ou de données sur les
les taux de cholestérol. Aussi, elle aurait la proprié- cultures de céréales : https://www.passioncereales.fr.
té de diminuer l’absorption intestinale des glucides
et aurait donc un intérêt dans la régulation de la
glycémie.
VI. Les céréales petit-déjeuner
D. Le sarrasin
C’est le stomatologue américain John H. Kellogg qui
Le sarrasin (polygonacées) ou blé noir de Bretagne voulait aider ses patients à mieux digérer qui a inven-
n’est ni du blé ni une céréale, mais son utilisation et té les céréales petit-déjeuner telles qu’on les connaît
sa VN s’en approchent ; on le considère donc comme aujourd’hui. Il a concassé du blé avec du maïs, il les
telle. a tous deux cuits à la vapeur pour ensuite les faire
dorer au four. Les premiers pétales de cornflakes sont
Utilisé sous forme de farine, en galette ou en grains nés ainsi.
décortiqués et grillés. Le sarrasin est à l’origine des
soba (nouilles longues japonaises). En 1906, le frère du stomatologue lance la compagnie
Kellogg’s, connue aujourd’hui dans le monde entier.
Il est non panifiable car il ne contient pas de gluten. Ces céréales sont arrivées plus tardivement en France,
Il est composé de 12 % de protéines et de 65 % de dans les années 1970.
glucides.
Les céréales pour le petit-déjeuner (qu’on peut d’ail-
E. Le quinoa leurs consommer à n’importe quel moment de la
journée) sont aujourd’hui nombreuses. Leurs compo-
C’est une plante herbacée qui fait partie de la famille sitions sont diverses et plus ou moins intéressantes.
des Chénopodiacées. Ce n’est pas une graminée. Les céréales qui vont servir à leur fabrication sont
cuites en milieu humide. L’amidon est modifié, ce
Elle est cuisinée comme une céréale. Elle est recou- qui les rend digestes mais augmente son IG.
verte d’une sorte de résine, ce qui la fait mousser à la
cuisson. La mousse est à retirer. Sa composition est Ensuite, en fonction du type de céréales, elles sont
intéressante, elle a beaucoup de succès ces dernières par exemple :
années.
– séchées, refroidies, aplaties, grillées, enrobée ou
Le quinoa contient quelques facteurs anti-nutrition- non (sucre, miel, chocolat) : ce sont les pétales
nels : les saponines qui sont éliminées lors du rinçage. (corn-flakes, Frosties). L’enrobage augmente l’IG
et le taux de sucres ajoutés ;

28
Les céréales et assimilés

– séchées, laminées en grains entiers pour éclater Même si vous ajoutez du sucre vous-même dans
les parois internes du grain, et soumises à haute ces dernières, il est peu probable que cela atteigne
température pour provoquer le gonflement, le maximum. De plus, vous savez quels sucres sont
grillées, enrobées ou non  : céréales éclatées ajoutés. Les études indiquent de plus en plus que cette
(exemple : Chocopops). Cette technique augmente catégorie de produits est particulièrement touchée par
la digestibilité ; la présence de perturbateurs endocriniens. On peut
donc se poser la question de l’utilité de se tourner vers
– soufflage (forte pression permettant à l’air à l’in- le bio, surtout lorsqu’il s’agit de produits consommés
térieur du grain de repousser les parois du grain), par les petits.
enrobage ou non : céréales soufflées ;

– mélange de céréales brutes avec ajouts divers


(fruits secs, oléagineux, sucre, malt) : mueslis. Ce VII. Conseils de consommation
sont les céréales les moins usinées.
des céréales et dérivés
A. Valeur nutritionnelle Le pain a son intérêt pour combler les besoins en
glucides complexes, représentant plus de la moitié
La moyenne est de : 8 g de protéines, 77 g de glucides de nos apports journaliers. Il en est de même pour les
dont 25 g de sucre, 4 g de lipides, 5 g de fibres, 270 céréales. Le pain a souvent été accusé de faire gros-
mg de sodium (teneur en sodium non négligeable), sir, amenant des régimes sans pain (ou des régimes
vitamines B3, B9, B12, B5, 416 mg de potassium, sans P : sans pâtes, sans pain, sans pommes de terre).
192 mg de phosphore. Les céréales peuvent être enri- Fort heureusement, on s’éloigne de cette vision
chies en vitamines et minéraux. totalement erronée peu à peu et le pain reprend sa
place. Il en est de même pour les céréales, surtout
Ceci est une moyenne et il n’y a pas de quoi diabo- avec l’apparition de nouvelles céréales type quinoa
liser les céréales petit-déjeuner. Cependant, sur le qui donnent une vision plus « santé » à ces aliments.
marché, on voit beaucoup de céréales transformées
dont la teneur en sucres est discutable (pas la teneur Cependant, la consommation de ces produits a forte-
en glucides mais bien en sucres, c’est-à-dire en ment diminué avec la possibilité d’ouvrir le répertoire
sucres simples qui parfois les rendent très hypergly- dans l’alimentation des Français au fur et à mesure
cémiantes). On peut discuter aussi parfois leur teneur des décennies. Aujourd’hui, les chiffres sont stables.
en lipides. Glucides et lipides peuvent augmenter
selon les ajouts bien sûr : ajout d’oléagineux, plus de Selon les dernières recommandations, les féculents
lipides, ajout de chocolat, plus de sucres. sont à consommer à chaque repas et selon l’appé-
tit. Elles encouragent la consommation de féculents
De plus, on peut trouver des additifs, des sucres modi- complets au moins une fois par jour. Il est également
fiés, des graisses modifiées, ainsi que des teneurs en recommandé de consommer des légumes secs deux
pesticides, herbicides non négligeables (affaire du fois par semaine.
glyphosphate/perturbateurs endocriniens).
En pain, pour un enfant par exemple : 100 g à 150 g,
Donc, avant d’acheter ou de conseiller des céréales, il pour un adulte 200 g ou 250 g. Soit un quart à un tiers
faut observer les étiquettes. Regarder le ratio glucides de baguette par repas.
(qui comprend amidon + sucres) et sucres. Éviter les
céréales petit-déjeuner à plus de 20/25 g de sucres. En féculents, un accompagnement : 50/70 g cru. En
plat : 100/120 g cru. En entrée : 30 g crus.
Composition mueslis : 9 g de protéines, 62 g de
glucides dont 19 g de sucres, 11 g de lipides, 9 g de Penser aux équivalences glucidiques pour ce groupe.
fibres.
Exemple : 50 g de pain = 50 g de céréales crues (riz,
Composition des pétales de maïs : 8 g de protéines, pâtes)
82 g de glucides dont sucres 5 g, 1 g de lipides, 3 g
de fibres.

29
Seules les céréales petit-déjeuner complètes non Il est également vérifié aujourd’hui que la consom-
sucrées sont considérées comme des féculents. mation de céréales complètes est préférable à celle
Sinon, elles font partie des produits sucrés. des céréales raffinées pour la prévention de certaines
pathologies (cancers, diabète, MCV).

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