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La consommation de céréales prend aujourd’hui une Le blé dur a des grains plus durs que le blé tendre,
part importante dans l’alimentation de la société. d’où son nom. La dureté des grains implique qu’ils
Elle se voit être de plus en plus variée avec une mode ne peuvent pas être réduits en farine. En revanche,
de consommation autour des graines et céréales le blé dur est idéal pour élaborer des semoules et des
« oubliées » : avoine, orge, quinoa, millet. pâtes. Il est d’ailleurs réputé et exporté dans le monde
entier pour cela.
Compositions
Toutes les céréales sont constituées de trois Le blé mitadin est un intermédiaire entre le blé tendre
couches : et le blé dur, utilisé pour la panification et l’alimenta-
– l’enveloppe (écorce ou son) ; tion du bétail.
– l’amande (endosperme ou albumen) ;
– le germe (ou embryon). Blé tendre
Dans la nature, le blé tendre se reconnaît par
Toutes les compositions sont toujours données pour ses épis qui montrent de longues pointes effilées qu’on
100 g (sauf mention contraire). appelle « barbes ».
1
A. Structure d’un grain de blé
Brosse
Péricarpe
(enveloppe du fruit)
Tégument séminal ou testa
(enveloppe de la graine)
Enveloppes
Bande hyaline 17 % (FA,VMO)
(épiderme du nucelle)
Couche à aleurone
(assise protéique)
Coléoptile
Gemmule
Scutellum
Embryon
(cotylédon embryonnaire)
(germe)
Axe embryonnaire 3 % (L, VMO)
Radicule
Coléorhize
2
Les céréales et assimilés
L’ensemble des enveloppes représente environ 17 % Ceci est majoritairement dû à l’évolution des condi-
du grain de blé et se compose principalement de tions climatiques qui perturbe le phénomène de trans-
fibres et de vitamines, minéraux et oligoéléments. fert d’azote disponible dans le sol vers les plantes.
Cela est aussi dû à la culture intensive qui ne permet
2. L’amande ou albumen pas un repos des sols suffisamment long.
C’est la plus grande partie du grain, elle constitue Le Plan protéines blé tendre
environ 80 % du grain de blé. C’est le grain de blé Face à ce constat, la filière céréalière a mis en
sans son enveloppe. On parle aussi d’albumen amyla- place en 2014 un « Plan protéines blé tendre », qui a pour
cé. On va y trouver en grande majorité de l’amidon objectif et engagement de maintenir un taux de proté-
(80 %) et des protéines. ines fixé à 11,5 % en moyenne nationale, par la recherche
sur la fertilisation des sols, la sélection de variétés de
L’amidon blé.
L’amidon est un glucide complexe, qui est
composé d’une longue chaîne de glucose. C’est la On va retrouver deux types de protéines :
réserve énergétique de la plante. L’amidon constitue
des grains d’amidon qui sont entourés par un réseau de – les protéines solubles : albumines et globu-
protéines appelé le gluten. lines contenues dans l’assise protéique et peu
dépourvues en AAI ;
3. Le germe
– les protéines insolubles : des prolamines (dont
Il constitue environ 3 % du poids du grain de blé. Le majoritairement la gliadine) et de la glutenine. Ces
germe est l’embryon de la future plante. Il est riche en deux éléments composent le gluten.
lipides et en vitamines. Le scutellum entoure l’em-
bryon et joue un rôle nourricier. Le germe est riche en Le gluten du blé tendre est responsable de l’élasticité
lipides (souvent utilisés en huilerie et cosmétique), de la pâte, celui du blé dur ne permet pas cela. Le
en vitamines E, vitamines B, fibres (moins que le son), gluten représente la plus grande majorité des proté-
minéraux (phosphore, magnésium, potassium, fer) et ines du blé, environ 80 %. La gliadine est la fraction
protéines. Il sera d’autant plus riche consommé en protéique du gluten qui pose des soucis dans la mala-
paillettes, donc déshydraté, que l’on peut ajouter aux die cœliaque, aussi appelée intolérance au gluten. La
salades ou aux yaourts. maladie cœliaque est une pathologie inflammatoire
intestinale entraînant un syndrome de malabsorp-
Lors de la mouture, on évite de le mélanger à la farine tion. On connaît encore mal ce mécanisme, mais on
car il peut rancir par auto-oxydation des lipides. peut observer qu’au niveau de l’intestin, la gliadine
enclenche une réaction immunitaire provoquant au
B. La composition du grain de blé fur et à mesure une atrophie de la muqueuse intesti-
nale (atrophie villositaire) et donc diarrhée, fatigue
1. Eau chronique, ballonnement, amaigrissement, retard de
croissance chez l’enfant.
Le grain de blé est composé en moyenne de 13 %
d’eau. L’Aw est donc faible, ce qui permet de conser- Le diagnostic doit être fait et les anticorps spécifiques
ver le blé facilement et longtemps. de la maladie, les anticorps antigliadines, sont recher-
chés. Le seul traitement consiste à suivre un régime
2. Protéines dit d’éviction : sans gluten strict et à vie. Cela revient
à retirer le seigle, l’avoine, le blé et l’orge de son
On trouve 12 g de protéines dans 100 g de grains de alimentation (pour retenir : SABO). Ces céréales ne
blé. La teneur en protéines du blé varie en fait naturel- devront pas être consommées, ni leurs dérivés.
lement de 10 à 13 % selon le climat ou les variétés de
blé. Depuis plusieurs années, on observe une baisse La gluténine est l’autre fraction protéique du gluten et
de la teneur en protéines du blé. apporte de l’élasticité à la pâte.
3
Le coefficient d’utilisation digestive (CUD) des Chaque aliment contenant de l’amidon a sa propor-
protéines du grain entier est d’environ 85 %, mais, tion amylose/amylopectine. Il se trouve que le blé
dès que l’écorce est retirée, on observe une augmen- contient 75 % d’amylopectine et 25 % d’amylose.
tation significative de ce CUD, du fait d’une quantité
moindre de fibres. Les fibres jouent effectivement un En cuisine, l’amylopectine donne un gel moins dense
rôle dans l’absorption digestive. Elles gênent l’absorp- et plus translucide que le gel formé par l’amylose. Il
tion. La valeur biologique est de 64. Ce chiffre est dû est particulièrement digeste. On observe quelques
entre autres au facteur limitant : la lysine. traces de glucides simples (2 %) : glucose, fructose,
saccharose. On les retrouve surtout dans le germe et
La valeur biologique est le miroir de la qualité d’une l’assise protéique.
protéine, notamment de sa composition en acides
aminés indispensables (AAI), que l’organisme ne peut 5. Fibres
pas synthétiser lui-même. Le facteur limitant repré-
sente l’AAI manquant qu’il faudra trouver dans un Ce sont des fibres alimentaires végétales (FAV). Le
autre aliment. On parlera alors de complémentation. grain de blé contient 10 % de fibres. On y trouve
majoritairement des fibres insolubles : hémicellu-
Le blé manque de lysine, mais il est riche en acides lose, cellulose et lignine.
aminés soufrés (méthionine, cystéine). La complé-
mentation idéale sera avec les légumes secs qui, eux, Cela a des effets positifs. Les fibres permettent un bon
sont riches en lysine mais pauvres en acides aminés transit intestinal mais elles peuvent aussi baisser le
soufrés. En mangeant du blé et des légumes secs, CUD des nutriments. Les fibres gênent leur absorp-
on a des protéines complètes sans facteur limitant. tion, car elles se retrouvent en même temps dans la
Cependant, avec le traitement du grain de blé durant lumière intestinale.
la fabrication de la farine, on retire l’assise protéique
et donc des protéines. Les fibres sont surtout contenues dans l’enveloppe du
grain, donc beaucoup d’entre elles vont être retirées
Après mouture de l’assise protéique et du germe, au fur et à mesure de la transformation du grain de
la VB aura tendance à diminuer mais le CUD sera blé. On trouve d’ailleurs dans le commerce du son
amélioré par l’élimination des fibres du grain. de blé, qui est l’écorce retirée du grain de blé. Il peut
être intéressant d’en consommer pour aider au transit
3. Lipides dans les cas de constipation chronique. Cependant,
cet aliment doit être manié avec précaution, car les
Le blé est pauvre en lipides, il en contient seulement fibres insolubles qu’il contient peuvent être très irri-
2 %. Les lipides se situent surtout dans le germe et un tantes pour certains individus. Le son de blé contient
peu dans l’assise protéique. Le germe permet d’ail- 40 à 45 g de fibres, dont seulement 2 g de solubles.
leurs de faire une huile de germe de blé très intéres-
sante pour sa composition en acides gras polyinsa- 6. Les minéraux
turés et en vitamines E et source d’omégas 3, 6 et 9.
C’est une huile fragile et chère, à consommer crue. a. Le calcium et le phosphore
Le blé (en grain) contient 35 mg de calcium pour
4. Glucides 100 g.
La teneur en glucides est importante, elle est de 61 %. Le blé (en grain) contient 400 mg de phosphore pour
On retrouve une grande proportion de ces glucides 100 g.
dans l’amidon de l’amande (le centre de l’amande
est plus riche que sa périphérie). L’amande est riche Le rapport calcium/phosphore est important. En effet,
en amidon, contrairement à l’écorce et au germe. ce rapport doit être aux alentours de 1 pour que le
Il existe deux formes d’amidon : l’amylopectine et CUD de ces nutriments soit bon et pour que leur
l’amylose. L’amylose est une chaîne très longue de utilisation métabolique soit bonne. Ici, on peut voir
molécules de glucose, l’amylopectine est aussi une que le rapport est vraiment mauvais : 35/400 = 0,09.
chaîne longue de glucose, mais elle est ramifiée (des Ceci signifie que les minéraux seront mal absorbés au
ramifications partent de la chaîne). niveau intestinal et donc mal utilisés par l’organisme.
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Les céréales et assimilés
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Fécule On récupère alors :
Il y a une différence entre farine et fécule. La
fécule est de l’amidon de céréales (maïzena® pour – une partie de la farine totale : la farine de blutage
le maïs, par exemple) ou de tubercules (par exemple, (ou tamisage) ou de broyage ;
fécule de pommes de terre).
– des semoules plus ou moins fines (morceaux
On s’en sert pour épaissir les sauces ou pour rempla- d’amandes) qui vont aller à l’étape d’après ;
cer une partie de la farine d’une recette de gâteau
pour le rendre plus léger, vaporeux. – des finots qui sont encore plus fins que les
semoules ;
1. Le nettoyage
– des plus grosses particules qui doivent à nouveau
Avant le nettoyage du blé, il est stocké dans des silos repasser dans un broyeur.
où les teneurs en oxygène, en eau et en pesticides
sont contrôlées. Les broyeurs sont de différents diamètres, ils tournent
dans différents sens et à différentes vitesses. Au fur et
Ensuite, le blé est reçu à la meunerie. Sur l’ensemble à mesure, ils sont de plus en plus fins.
du blé reçu, on sait qu’il s’y trouve environ 1 % d’im-
puretés : cailloux, pailles, terre, poussières. Le blé Le claquage : les claqueurs sont des rouleaux lisses,
doit donc être lavé. Pour cela, on se sert de différentes de différentes tailles, différents écartements, vitesse,
machines : aspirateurs pour les pailles, tamis, aimants sens de rotation.
pour les métaux, épointeuses pour retirer la bordure
en brosse. Le grain est alors dit industriellement pur. Le principe est le même : les semoules propres passent
dans les claqueurs, et différents produits sont obtenus
Puis le grain va être mouillé : le mouillage consiste après tamisage :
à humidifier les grains de blé puis à les faire reposer – différentes semoules qui continuent à passer dans
24 heures à 48 heures selon le blé et son taux d’hu- les claqueurs selon leur taille ;
midité de départ, dans un silo de repos. Cette étape – les finots qui peuvent aller à l’étape d’après ;
permet au grain de s’imprégner d’eau et va favoriser – de la farine : la farine de claquage.
l’étape qui suit : la mouture.
Le tamisage après le claquage s’appelle le sassage : les
En effet, l’enveloppe sera ramollie et donc plus facile- semoules sont placées dans un sasseur qui ressemble
ment retirée et le grain ramolli aussi, ce qui facilitera aux plansichters mais qui est aussi parcouru d’une
son broyage. aspiration pour retirer toutes les petites particules de
son. Le sassage permet donc de nettoyer les semoules
2. La mouture et de les trier selon leur grosseur.
Cette étape est la principale. Elle permet de sépa- Le convertissage : des convertisseurs (cylindres lisses)
rer l’amande de l’écorce et du germe, mais aussi de reçoivent les finots et vont les broyer pour en faire de
réduire l’amande en poudre fine qu’on appelle farine. la farine de convertissage. À cette étape, il n’y a plus
d’écorce du tout, les tamis séparent simplement les
La mouture comprend plusieurs étapes. finots de différentes tailles.
Le broyage : le blé va passer dans les broyeurs munis Soit on obtient de la farine de convertissage, soit des
de cylindres cannelés. Le résultat du broyage est tami- finots qui vont continuer à être broyés jusqu’à obtenir
sé sur des plansichters qui font un va-et-vient. de la farine. La farine issue du convertissage corres-
pond à environ 35 % de la farine totale.
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Les céréales et assimilés
Finots
Blé propre
1 4 7
2 5 8
3 6 9
Etc. Etc. Etc.
Farine totale = 76 %
Fig. 3 Étapes de la mouture © Skill and You
Les issues sont les sons et les remoulages. Exemple : taux d’extraction = 76 %, 100 – 76 = 24 %.
24 sera le taux de blutage.
D. Classification des farines
3. Selon le type
1. Selon le taux d’extraction
Il existe six types de farine de blé. Ils sont réglementés
C’est la quantité de farine obtenue à partir de 100 kg et doivent être mentionnés sur l’étiquette de la farine.
de blé. Plus ce taux est important, plus la farine est
complète et plus elle contient de son. Les différents types de farine sont liés au taux de
cendres. Le taux de cendres correspond à la quantité
2. Selon le taux de blutage de cendres obtenue après combustion complète (soit
1 heure à 900 °C).
Le blutage est le fait de retirer les écorces et les enve-
loppes. Donc le taux de blutage est le complément à Taux de cendres
100 % du taux d’extraction. Ces deux taux sont inter- Le taux de cendres, c’est le taux de matières
dépendants : plus le taux d’extraction est faible, plus minérales, le taux de minéraux contenus dans la farine.
le taux de blutage est important et plus la farine sera
dite blutée.
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On parle de cendres, car c’est le poids de la matière La force boulangère est liée à la quantité et la qualité
restant après calcination de la farine. Plus le taux de des protéines d’une farine. Lorsque la force boulan-
cendres est faible, plus la farine est pure, blanche et gère d’une farine est très élevée, celle-ci servira
moins elle contient de minéraux. La plupart des miné- d’améliorant pour des autres farines dites « faibles ».
raux sont dans le son, et plus la farine est blanche,
moins elle contient de son. À l’inverse, plus le taux de La filière céréalière a ainsi établit un classement des
cendres est élevé, plus la farine est riche en minéraux, blés français en utilisant 3 critères technologiques
car ils ne se détériorent pas. principaux : le taux de protéines, la force boulangère
et l’indice de Hagberg.
Le taux de cendres influe sur d’autres facteurs tels
que : E. Composition nutritionnelle
de la farine de blé
– la teneur en fibres : plus le taux est élevé, plus le
taux de glucides et de fibres est élevé. Chaque farine va donc contenir plus ou moins d’en-
veloppes, de germe ou d’assise protéique.
– la couleur de la farine : plus le taux de cendres est
élevé, plus la farine sera complète et foncée. Ceci signifie que, selon la présence plus ou moins
importante de ces éléments, la composition nutrition-
– la fluidité de la farine : plus le taux de cendres est nelle sera différente.
faible, plus la farine est fluide, soit moins il y a de
grumeaux. Illustrons ceci avec une comparaison entre la compo-
sition de la farine blanche et de la farine complète :
Tableau n°1 Tableau n°1, composition nutritionnelle de la farine de blé
Tableau n°2 Composition pour 100 g
TAUX TAUX DE
D’EXTRAC- CENDRES FARINE FARINE
PRINCIPALES COMPOSITION
TYPE TION EN G POUR BLANCHE COMPLÈTE
UTILISATIONS POUR 100 G
MOYENNE 100 G DE T 55 T 110
ET % FARINE
Protéines
45 68 < 0,5 Pâtisserie (gluten en 11 g 13
Pâte à tarte, majorité)
De 0,5 à
55 74 pain blanc, Lipides 1g 1,5 à 2 g
0,6
pizza
Glucides 75 g 69 g
De 0,62 à Pains spéciaux,
65 78 Dont sucres
0,75 pizza 1g 2g
simples
Farine bise ou
De 0,75 à semi-complète Minéraux
80 82
0,9 - Pour pains Potassium 160 mg 280 mg
spéciaux
Sodium Inférieur à 5 mg Inférieur à 5 mg
Farine complète
Phosphore 110 mg 220 mg
110 85 De 1 à 1,2 - Pour pains
complets Acide phytique 30 à 40 % 70 à 75 %
Farine intégrale Calcium 18 mg 27 mg
150 94 > 1,4
- Pain au son Calcium/
0,16 0,1
phosphore
Magnésium 27 mg 73 mg
Chaque farine a son intérêt culinaire.
Fer 1 mg 2,2 mg
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Les céréales et assimilés
COMPOSITION
FARINE FARINE Dans le commerce, on trouve des farines dites ordi-
BLANCHE COMPLÈTE naires ou courantes, des farines bio dont le blé est
POUR 100 G
T 55 T 110
issu en majorité de l’agriculture biologique et ne
E 0,4 mg 0,8 mg
contient aucun pesticide, des farines fluides (fine
Fibres 4g 7g fleur de froment) moulues très finement, des farines
ou mélanges de farines pour préparation (ex : farine
La teneur en eau est de 12,5 % en moyenne. avec ajout de levure inactivée pour le pain, farine
Légalement, elle ne doit pas être supérieure à 16 %. pour pizza…). Les farines spécifiques au boulanger,
riches en gluten, ayant une grande force boulangère,
On voit que les nutriments ont tendance à baisser ne sont vendues qu’aux professionnels.
avec la mouture. Par contre, l’acide phytique aussi,
ce qui n’est pas inintéressant pour le CUD des miné- G. Contaminations possibles
raux présents. On voit aussi qu’avec la mouture, de la farine
le taux de glucides (et donc d’amidon) augmente.
Les fibres diminuent mais avec ce taux, le taux de 1. Mycotoxines
lignine aussi puisqu’elle est surtout contenue dans la
périphérie de l’écorce. On voit aussi que le taux de Les mycotoxines sont des toxines produites par
lipides est plus important dans la farine complète, des moisissures qui se développent sur les céréales
ce qui implique une conservation moins longue, un pendant la culture ou pendant le stockage. On
risque de rancissement. recense deux mycotoxines principales : aflatoxines
et ochratoxines A.
La farine complète a conservé l’assise protéique du
grain expliquant la différence d’écart avec la T55. Teneurs maximales
Des teneurs maximales en mycotoxines dans
Les opérations de mouture et de blutage consistant les céréales et dérivés sont imposées par la réglemen-
à éliminer l’ensemble de l’écorce du grain ont pour tation de juin 2001 (466/2001). La réglementation
conséquence d’éliminer la quasi totalité des fibres de juin 2005 (856/2005) la complète en précisant les
dures ainsi que les composants minéraux et vitami- teneurs maximales en champignons synthétisant ces
niques au profit d’une augmentation des glucides mycotoxines.
amidon et de la valeur énergétique. Le CUD de ces
nutriments dans la farine blanche est amélioré, moins Ces valeurs maximales sont imposées car les myco-
nombreux mais mieux absorbé. La consommation toxines représentent une réelle toxicité pour l’hu-
de farine à taux d’extraction intermédiaire (T80) main : les effets sur le foie et le rein sont nettement
permet donc de faire un bon compromis nutrition- prouvés, notamment des cancers du foie. On observe
nel puisqu’elle contient moins de fibres et d’acide aussi qu’elles peuvent attaquer le système nerveux.
phytique qu’une farine complète et présente un profil
vitaminique et minéral assez intéressant. De plus, on sait que les moisissures sont tuées à la
cuisson mais pas les mycotoxines, très résistantes.
F. Étiquetage de la farine
Le blé et le maïs sont les deux céréales les plus
Tout ingrédient incorporé doit être mentionné dans touchées. Beaucoup de recherches sont effectuées
l’ordre décroissant de quantité. pour contrer leur développement, notamment sur les
modes de stockage et le climat : l’humidité, la chaleur
La farine de blé, sans aucune autre mention, désigne et le manque de ventilation sont des facteurs de déve-
une farine sans conservateurs, ni additifs. La mention loppement des champignons.
du taux de cendres ou du type doit être obliga-
toirement notée sur l’emballage. Pour les farines L’ergot de seigle : peut contaminer toutes les céréales
panifiables, il est autorisé de procéder à des ajouts, sauf le maïs et le sorgho mais affecte plus particuliè-
d’autres farines, d’enzymes et d’additifs. rement le seigle. Il est très riche en alcaloïdes toxiques
comme l’ergotamine qui est un vasoconstricteur.
9
2. Pesticides
Génome
Les pesticides sont des produits chimiques destinés Le génome est l’ensemble du matériel géné-
à la protection des cultures et des récoltes contre tique d’un organisme, représenté par l’ADN (ou l’ARN
les parasites, champignons, mauvaises herbes et pour des virus).
insectes. Ils sont utilisés durant la culture et parfois
durant le stockage. La plupart du temps, cette modification consiste à
ajouter un ou plusieurs gènes dans le génome. On
Exemple : des insecticides sont utilisés durant le stoc- parle alors de transgenèse et d’organismes transgé-
kage du blé pour éviter toute infestation de larves. niques. Le génome est modifié dans le but d’augmen-
ter la production, de permettre aux plantes de tolérer
Le blé est une culture très consommatrice en pesti- les pesticides ou encore d’améliorer les qualités nutri-
cides. Des teneurs maximales sont posées légale- tionnelles d’un aliment.
ment, protégeant le consommateur mais on montre
de plus en plus les effets néfastes de la consommation Face aux craintes soulevées devant l’engouement
de ces derniers sur la santé. Les effets néfastes sont : pour l’utilisation des OGM, une loi européenne est
des cancers, de l’infertilité, des malformations congé- née en 2004. Cette loi rend obligatoire l’indication de
nitales, un affaiblissement du système immunitaire et la présence d’OGM sur les emballages des aliments
des pathologies neurologiques. qui en contiennent plus de 0,9 %. On retrouve alors
la mention : « issu de… (blé, ou maïs, etc.) génétique-
Pesticides ment modifié ». Cette mention est présente mais pas
L’utilisation des pesticides pose aussi un souci toujours très visible.
écologique majeur, notamment sur l’extinction des
abeilles. Certes, ces pesticides sont à l’état de traces OGM
mais on multiplie les sources. À l’heure actuelle, on n’utilise pas en France de
semences de blé génétiquement modifiées. La loi inter-
On peut même s’interroger sur un dilemme qui dit toute mise en culture de céréales génétiquement
commence à être posé : l’intérêt nutritionnel de la modifiées.
farine complète et la présence de pesticides, plus
importante puisqu’une grande partie de l’écorce est 4. Insectes
conservée.
Le charançon de blé (ou de riz) est un insecte qui
Farine bio ressemble à un petit scarabée brun rouge. Il peut
Dans la farine bio, les pesticides doivent être pondre et se développer dans la farine.
inférieurs à 0,1 mg/100 g.
La mite ou teigne des blés est un insecte qu’on peut
Pour limiter les résidus, certaines grandes marques retrouver dans la farine et qui, en général, se propage
exigent l’interruption des traitements trois semaines assez vite dans les placards en infestant les céréales,
avant les récoltes. Certains minotiers sensibilisés les pâtes, etc. On observe dans la farine des larves, des
tentent de limiter le recours aux insecticides en agis- chrysalides et des mites mortes ou volantes. On voit
sant plutôt sur les lieux et les conditions de stockage. aussi des paquets de farine agglomérés par des fils de
soie. Ces insectes ne sont pas dangereux pour la santé
3. OGM en soi mais il est préférable de les éviter en protégeant
les aliments à risque dans des boîtes hermétiques.
Un OGM est un organisme génétiquement modifié.
C’est un organisme, un être vivant dont le génome a L’alucite est un petit papillon dont la larve pénètre
été délibérément modifié par les êtres humains grâce dans le grain, se nourrit d’amidon et y dépose ses
au génie génétique (ensemble des recherches et excréments.
manipulations aboutissant à ces modifications).
a. Conservation idéale
La farine doit être maintenue dans un récipient
hermétique, à l’abri de la lumière, au sec et au frais.
10
Les céréales et assimilés
Sa DDM est d’environ un an, un peu moins pour Il y a formation d’un tissu glutineux élastique. L’eau
la farine complète, notamment à cause des lipides permet aussi de dissoudre le sel. La quantité d’eau
du germe qui peuvent provoquer un rancissement peut être ajustée selon le résultat recherché par le
(d’où la nécessité de bien mettre la farine à l’abri de boulanger.
la lumière).
3. Le sel
11
En boulangerie, on peut aussi prélever une petite 5. Les améliorants de panification
quantité de pâte sur la fournée du jour et la laisser
reposer en la nourrissant de la même manière, pour Dans les améliorants autorisés par la réglementation,
la fournée suivante, etc. (idem que pour la fabrication on va trouver :
maison des yaourts : on garde un yaourt de la four- – des adjuvants ;
née dont on se servira pour amener les bactéries à la – des additifs ;
fournée suivante). Les pains au levain sont des pains – des auxiliaires technologiques.
dont la mie est plus dense et dont le goût est plus
acide (acide lactique et acide acétique produits par a. Les adjuvants
les bactéries lactiques). Cette fermentation fait appel Ce sont des substances ajoutées, d’origine naturelle,
à une fermentation naturelle lactique et alcoolique, permettant de corriger certaines déficiences de la
avec une mie plus compacte. farine utilisée, d’améliorer ou de faciliter la fabrica-
tion du pain.
b. La levure boulangère ou levure de bière
La levure est réputée être plus simple à utiliser que Les adjuvants autorisés sont les suivants.
le levain. Elle ne demande pas de temps comme
le nécessite le levain pour être nourri et se reposer, La farine de fèves
se développer. La levure de boulanger peut être La farine de fèves contient naturellement une enzyme,
fraîche ou déshydratée. Fraîche, elle est maintenue la lipoxygénase qui permet l’oxydation des acides
au frais, vendue en petit bloc emballé. Elle est de gras. Ainsi, cette farine est utilisée pour améliorer la
couleur gris bleuté. Son odeur est très caractéris- machinabilité (possibilité pour la pâte de supporter
tique. Déshydratée, elle est vendue en sachet et elle les opérations manuelles ou mécaniques), blanchir
est blanche, grise, en poudre ou en granules fins. la mie (par action de la lipoxygénase sur les pigments
contenus dans la farine de blé et proportionnellement
Levure chimique à l’intensité du pétrissage). Elle permet aussi de rendre
Attention à ne surtout pas confondre la levure la fermentation plus régulière. Enfin, lorsque le pain
boulangère avec la levure chimique. est fortement pétri, elle permettra au pain d’augmen-
ter son volume.
On les trouve toutes les deux au supermarché. La
levure de boulanger peut même s’acheter directe- La farine de soja
ment chez le boulanger. Cette levure est constituée de Elle a les mêmes propriétés que la farine de fèves.
champignons microscopiques unicellulaires :saccha- Ces deux farines ont au moins 2 % de lipides, ce qui
romyces cerevisiae. On ensemence la pâte avec ces donne plus de souplesse à la pâte.
champignons. La quantité n’est pas la même selon
le type de levure (déshydratée ou fraîche). La levure Le malt de blé, l’extrait de malt ou le malt d’orge
fraîche peut être ajoutée telle quelle, la levure déshy- Ces éléments apportent des amylases. Ces enzymes
dratée devra être réhydratée avant utilisation. Les permettent de libérer du glucose et du maltose à partir
champignons vont utiliser le glucose contenu dans de la dégradation de l’amidon. Ces sucres pourront
la farine et enclencher la fermentation alcoolique. alors être utilisés par les levures, améliorant alors la
Dans le paton, elle va fermenter préférentiellement fermentation ou pourront caraméliser, améliorant la
les glucides simples de la farine (tous les oligosides) coloration de la croûte.
et secondairement utiliser l’amidon. Ceci aura pour
conséquence de libérer de l’alcool (éthanol) et du gaz Le gluten
carbonique. Le gaz carbonique sera responsable de De base, la farine de blé contient du gluten mais on
la levée du pain. Certains pains sont levés grâce à un va en ajouter pour augmenter la force de la pâte,
mélange levain/levure. augmenter le volume des pains. En effet, en se déve-
loppant, le gluten rend la pâte élastique, elle peut
donc s’étirer et retenir le gaz carbonique. Le gluten
est essentiel à la fabrication du pain. (C’est pourquoi
faire du pain sans gluten est assez complexe.)
12
Les céréales et assimilés
QS
La loi pose comme quantité de gluten : QS. Ceci – acide acétique, acide lactique, acide citrique.
signifie « quantité suffisante ». Ce qui pose un souci Souplesse de la pâte, conservation prolongée.
dans le monde de la boulangerie car une farine de faible
qualité à laquelle on ajoute du gluten permettra de faire, c. Les auxiliaires technologiques
technologiquement parlant, du pain. Ce sont des enzymes qui aident à la fabrication mais
ne se trouveront plus dans le produit fini :
La levure désactivée
Elle permet de diminuer la force des farines si besoin. – amylases fongiques : obtenues à partir de moisis-
Elle assouplit les pâtes, mais en quantité trop impor- sures (aspergillus niger) cultivées sur amidon.
tante, elle les rend très collante. Même action que le malt ;
Dans le pain de tradition française, seuls quatre adju- – hémicellulases fongiques : obtenues à partir
vants sont permis : la farine de fèves ou de soja, le de moisissures. Même action que la levure
malt et le gluten. désactivée ;
13
3. La pesée : division de la pâte en pâtons Les levures continuent à produire du CO2. Le réseau
de gluten qui s’est bien développé permet au CO2
La pâte va être divisée en pâtons de poids identiques. d’être retenu et celui-ci commence à former des
Ceci s’effectue dans une diviseuse/peseuse permet- alvéoles dans le pâton (les futurs trous dans la mie). À
tant une régularité et une meilleure répartition des l’issue de cette étape, chaque pâton devra avoir triplé
levures. de volume. Le temps de cette étape, 1 à 4 heures en
moyenne, va dépendre de la quantité de levure, de la
température, du temps précédent de pointage.
7. Enfournement
4. La détente
14
Les céréales et assimilés
– Les pâtons augmentent de volume : le CO2 se La teneur moyenne est de 32 %. Très peu dans la
dilate. Les alvéoles de la mie augmentent. croûte, le plus dans le cœur de la mie.
– Fin de l’activité des levures : lorsque la température Moins il y aura de fibres, moins la teneur en eau sera
arrive à 50 °C à cœur, les levures meurent. élevée. En effet, les fibres solubles ont la propriété de
retenir l’eau (c’est d’ailleurs pour cela que manger
– Activation de l’amylolyse à 70 °C. L’amidon est plus de fibres pour lutter contre la constipation ne
hydrolysé : il y a formation de maltose. suffit pas, il faut aussi boire pour augmenter le poids
et le volume des selles).
– Gélification : formation d’empois d’amidon de
55 °C à 83 °C. L’empois est le gonflement des gains 2. Protéines
d’amidon dans l’eau tiède, aboutissant à la forma-
tion d’un gel (exemple d’empois : la béchamel). La teneur moyenne est de 8 %. Le gluten est la proté-
Au-dessus de 75 °C, l’éthanol s’évapore. ine majoritaire.
– Coagulation du gluten entre 70 et 98 °C. La struc- Le taux de protéines chute par rapport à la teneur
ture définitive du pain est donnée. La température de la farine, le CUD et la VB des protéines sont très
de la mie ne dépasse pas 100 °C. La température faibles. En effet, les protéines entrent dans la réaction
de la croûte atteint les 200 °C. de Maillard. Pour la même raison, le taux de lysine
est encore plus bas car c’est cet acide aminé qui parti-
– Formation de la croûte : 100 °C, l’eau se vaporise, cipe à la réaction. Le pain représente un apport en
la croûte sèche ; 130 °C, dextrinisation (dégra- protéines non négligeable. Elles sont d’ailleurs plus
dation de l’amidon en dextrines, la dextrine est digestes dans le pain.
une chaîne d’une dizaine de glucoses) ; 160 °C,
caramélisation (réaction de Maillard, il s’agit d’un 3. Lipides
brunissement non enzymatique dû à l’interaction
entre un acide aminé et un sucre soumis tous les La teneur moyenne est de 2 % seulement. La teneur,
deux à la chaleur) ; 200 °C, torréfaction (début de négligeable, augmente légèrement selon les adju-
la carbonisation). vants utilisés.
9. Défournement 4. Glucides
Le pain est sorti du four. La teneur moyenne est de 55 %. C’est essentiellement
de l’amidon sous forme d’empois ou des glucides
10. Ressuage ou refroidissement hydrolysés en dextrines. La digestibilité est bonne :
les amylases salivaires et pancréatiques peuvent faci-
On laisse le pain refroidir plus ou moins longtemps lement agir. L’index glycémique (IG) du pain blanc
selon la taille du pain. Pour cela, on le garde dans une est élevé. L’IG d’un aliment est calculé en fonction
pièce sèche et aérée, dans des corbeilles. Tout ceci des effets qu’a la consommation de cet aliment sur la
permet ainsi qu’il n’y ait pas de condensation et donc glycémie, c’est-à-dire le taux de glucose sanguin. Plus
de ramollissement. précisément comment la glycémie augmente (plus ou
moins haut) et en combien de temps (plus ou moins
vite), durant les deux heures suivant l’ingestion de
l’aliment étudié.
15
Glycémie Cependant, faible teneur en vitamine E, les vitamines
On observe une courbe :
la glycémie monte plus ou liposolubles étant contenues principalement dans le
moins haut, en plus ou moins
longtemps
son qui a été retiré.
– B1 : il contient 0,11 mg pour 100 g.
Courbe de référence
Courbe de l’aliment testé – B2 : il contient 0,05 mg pour 100 g.
– B3 : il contient 1 mg pour 100 g.
Temps
– B6 : il contient 0,17 mg pour 100 g.
– B9 : il contient 18,5 µg pour 100 g.
Ingestion
de l’aliment
– E : il contient 0,28 mg pour 100 g.
IG =
Vitamines et minéraux
surface de la courbe de l’aliment testé
x 100 Il y a moins de vitamines et minéraux dans
surface de la courbe de l’aliment le pain que dans le blé car ils ont été éliminés par la
de référence (le glucose)
mouture.
Fig. 7 Schéma des glucides © Skill and You
6. Minéraux
16
Les céréales et assimilés
Rappelons que plus le taux de cendres est élevé, plus – éventuellement, contenir, par rapport au poids
la farine sera riche en VMO. Ainsi, les pains à base de total de farine mise en œuvre, une proportion
farine complète seront plus riches. maximale de : 2 % de farine de fèves, 0,5 % de
farine de soja, 0,3 % de farine de malt de blé, aussi
On va trouver déjà différentes formes de pain : ficelle du gluten, et des amylases fongiques.
(125 g), flûte (200 g), pain (400 g), baguette (200 à
300 g, 250 g en moyenne). On peut retrouver ces
différentes formes avec différentes farines.
17
2. Pain bis Tableau n°3 Les nutriments dans le pain de seigle et le pain complet
C’est un pain fabriqué avec une farine de blé de NUTRIMENTS PAIN DE SEIGLE PAIN COMPLET
type 80 ou 110 dite « bise ». Eau (%) 36 38
Protéines (g) 7 10
3. Pain complet Lipides (g) 1 4
Glucides (g) 46 41
Il est fabriqué avec de la farine de blé dite T150 ou
Fibres (g) 7 9
« intégrale ». Sa teneur en fibres est élevée, 7 g. C’est
Magnésium (mg) 30 90
un pain plus riche en eau car certaines de ses fibres
retiennent l’eau. L’assise protéique est gardée lors Potassium (mg) 180 315
de la mouture, donc le taux de protéines est plus Calcium (mg) 23 60
important. Fer (mg) 1,2 2
Phosphore (mg) 35 265
Pain complet Vit. B1 (mg) 0,15 0,2
Attention à sa richesse en acide phytique.
Vit. B2 (mg) 0,1 0,11
CUD de 68 contre CUD de 98 pour le pain blanc.
Vit. B3 (mg) 0,5 2,4
4. Pain au son Vit. B6 (mg) 0,12 0,24
Vit. E (mg) 0,1 0,3
C’est un pain enrichi au son. Il est remis en question Vit. B9 (µg) 12 26,5
car il est, certes, riche en fibres mais aussi irritant. De
plus, il contient des enveloppes et donc potentielle-
ment plus de pesticides. 6. Pain de campagne
18
Les céréales et assimilés
La biscotte est en fait une tranche de pain de mie cuit 13. Pains régionaux
puis grillée (d’où le nom biscotte = deux cuissons).
La pâte est pétrie, fermentée, façonnée et moulée. Bretzel : d’origine alsacienne. Il est composé
Elle est à nouveau fermentée puis cuite et démou- de farine, eau, beurre et levure de boulanger, sel. On
lée. Le ressuage dure plus longtemps (24/36 heures) le fait d’abord pocher à l’eau additionnée de bicarbo-
pour permettre un sciage plus simple. Le sciage est nate de soude puis on le saupoudre de gros sel avant
la découpe en tranches. Les tranches sont ensuite la cuisson au four.
grillées à haute température sur tapis roulant. Elles
subissent donc une réaction de Maillard qui leur Bagel : d’origine polonaise. C’est un petit pain en
donne une couleur et un goût caractéristiques. Les forme d’anneau, à texture ferme et au levain dont la
biscottes seront ensuite conditionnées. mie est dense. Il est rapidement cuit à l’eau puis au
four.
Les biscottes sont très déshydratées, elles contiennent
6 % d’eau maximum (moyenne de 1 %). On dit donc Tortilla : d’origine mexicaine. C’est un pain rond et
qu’elles ont un haut pouvoir hydrophobe. Ainsi, elles plat, comme une galette, non levé, à base de farine
absorberont bien la salive, ce qui facilitera l’action de maïs. On le retrouve dans les burritos, les tacos.
des amylases salivaires. Elles sont aussi choisies par
le consommateur pour tremper dans une boisson Pain matloua : d’origine arabe. Il est composé de
chaude. farine, levure, sucre, sel et huile. Sans pétrissage et
cuit à la poêle.
Elles contiennent 6,5 % de lipides, 10 % de protéines
(teneur en lysine affaiblie) et 77 % de glucides dont Naan : d’origine indienne. Il est à base de farine de blé
7 g de sucres. Leur taux de sodium est de 590 mg. On et cuit sur les parois brûlantes d’un four.
les retrouve déclinées : sans sel ajouté (18 mg/100 g
de sodium), sans gluten, enrichies en protéines, Mantou : d’origine chinoise. Il est composé de farine,
aux céréales, briochées. Elles sont particulièrement d’eau et de levure. Il est cuit à la vapeur.
digestes, elles sont des alliées de choix durant les
troubles digestifs et donc très présentes en milieu Pain azyme : composé de farine de froment et eau,
hospitalier. sans levure, ni levain.
19
Les dérivés du pain : comme la chapelure. C’était une pâte de farine et d’œufs cuite plusieurs
fois pour en améliorer la conservation. Aujourd’hui,
Pain sans gluten, pain enrichi en protéines, etc. le biscuit est représenté par plus de 800 spécialités à
travers le monde : spéculoos, biscuits de Reims, petits
E. Conseils de conservation beurres, tuiles, dentelles, palets, palmiers, gaufrettes,
boudoirs, cookies. Ils sont plutôt de texture sèche et
Le pain a tendance à rassir assez rapidement, plus craquante, à la différence d’un gâteau (roulé, génoise,
ou moins rapidement selon la taille du pain. On gâteau au chocolat) qui est plus moelleux et moins
parle du processus de rassissement et de pain rassis. sec.
Durant ce processus, l’eau va migrer de la mie vers
la croûte, la croûte va se ramollir et la mie devenir Peu importe le biscuit considéré, il y a des ingrédients
sèche. Ensuite, l’amidon lié jusque-là à l’eau va se de base :
voir priver d’eau et donc reprendre sa forme initiale.
On parle de la rétrogradation de l’amidon. Le pain – la farine de blé tendre : c’est l’ingrédient principal
devient alors peu digeste et, de plus, perd toutes ses (environ 50 %) ;
qualités organoleptiques.
– les matières grasses (souvent le beurre mais aussi
Si le pain est en début de rassissement, on peut le les matières grasses végétales) (5 à 35 %) : elles
passer légèrement au four avec un peu d’humidité jouent sur le fondant des biscuits et gâteaux. Elles
(on peut l’humidifier légèrement). Il retrouvera alors permettent aussi d’obtenir différentes textures
provisoirement un aspect plus frais. On peut conge- de pâte : brisée, sablée ou encore feuilletée.
ler le pain, à la décongélation il aura un aspect frais, Elles participent à la couleur finale du biscuit et,
éphémère lui aussi. évidemment, à sa saveur ;
Afin de ralentir ce processus, on peut envelopper le – les œufs (5 %): ils apportent leur propriété mous-
pain dans un torchon en coton (qui ne sent pas la sante mais aussi la propriété liante et émulsifiante.
lessive, attention) et dans une atmosphère dont l’hu- Le jaune participe aussi à la couleur ;
midité est relative. L’environnement ne doit pas être
trop sec ni trop humide non plus, sous peine de le voir – le sucre (environ 20 %): il participe largement
moisir. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe si vous mettez au goût. Il peut amener aussi le croustillant et la
le pain dans un sac plastique, l’eau qui s’échappe caramélisation.
condense, ramollit le pain et invite les moisissures.
De nombreux autres ingrédients peuvent entrer dans
Certains le conservent dans le bac à légumes du réfri- la composition des biscuits :
gérateur, mais cette méthode est discutée. Le torchon
et la huche à pain semblent être une bonne solution. – lait et dérivés du lait (plus de moelleux) ;
Ne pas couper le pain à l’avance si on veut le garder.
– sel ;
Si le pain est rassis, on peut faire le fameux « pain
perdu » pour ne pas le perdre. Le tremper pour cela – miel, marmelade, confiture ;
dans le lait, le pain sec va l’absorber facilement (on
parle du pouvoir rhéologique) puis dans l’œuf (ou le – fruits secs ;
mélange des deux) et le sucre. On va le faire dorer au
beurre. La recette existe aussi en version salée. Le pain – chocolat (en enrobage, en pépites, en poudre) ;
rassis peut aussi vous servir à faire de la chapelure
maison. – arômes : vanille, cannelle ;
20
Les céréales et assimilés
Donner une moyenne nutritionnelle pour les biscuits Les biscuits sont considérés comme des aliments
est difficile étant donné le nombre de biscuits qui « plaisir », de confort, en accompagnement avec un
existe. dessert, un laitage par exemple. Ils peuvent être un
complément énergétique à une prise alimentaire et ils
En moyenne : sont très souvent attractifs auprès des enfants.
– les biscuits secs (simples, sans ajout, de type petit G. Les produits de pâtisseries
beurre) : 7 g de protéines, 70 g de glucides dont 35 et viennoiserie
g de sucres, 15 g de lipides (AGS/AGI 50/50), 3 g
de fibres, 334 mg de sodium. Ceci pour 100 g. Un Il s’agit ici, pour les pâtisseries, de préparations de
Petit Beurre pèse 10 g ; pâte sucrée (ou salée) travaillée et cuite au four et/
ou dans un moule, de forme et de garnitures variées
– les biscuits avec nappage chocolat : 7 g de proté- (crème, fruits, confiture), le plus souvent destinées à
ines, 62 g de glucides dont 40 g de sucres, 25 g de être consommées fraîches et en dessert. Cette pâte est
lipides (deux tiers AGS, un tiers AGI), 2 g de fibres, composée de farine, sucre, œufs, matières grasses,
156 mg de sodium ; lait, puis d’ajout de type alcool, arôme.
21
On peut regarder la vitrine d’un pâtissier pour se Semoules et pâtes
rendre compte du nombre de pâtisseries existantes et La fabrication des pâtes et des semoules ne se
donc de toutes les compositions possibles. fait qu’avec le blé dur.
Qu’elles soient sucrées ou salées, on distingue les Dans les semouleries, on reçoit les blés durs qui vont
pâtisseries à pâte molle, ferme, à choux ou à beignets. être triturés (comme pour le blé tendre) : triés (enle-
ver les pierres, insectes, corps étrangers), brossés et
Le CIQUAL donne comme moyenne : 5 à 10 g de lavés. Les grains vont être mis au repos et se laisser
protéines, 43 g de glucides dont 28 g de sucres, 7 à 30 humidifier par l’eau du nettoyage (idem pour le blé
g de lipides, 2,5 g de fibres et 30 g d’eau. tendre dans la fabrication de la farine). Ils vont ensuite
subir la mouture. Ici, le but n’étant pas d’obtenir de
Exemples : la farine mais des semoules, le broyage se fait par
Mille-feuilles : 4 g de protéines, 43 g de glucides, 11 g cisaillement entre des cylindres cannelés, tournant à
de lipides, 0,2 g de fibres. des vitesses différentes et des sens différents. De la
même manière, on verra les grains subir le blutage et
Gâteau au chocolat : 6 g de protéines, 49 g de le sassage.
glucides, 23 g de lipides et 2,5 g de fibres.
Les issues de ces étapes sont :
Tarte aux fruits : 4 g de protéines, 47 g de glucides,
11 g de lipides et 2,6 g de fibres. – de la farine et des remoulages qui serviront à l’ali-
mentation animale ;
Pour les viennoiseries, on retrouve ici les produits
de boulangerie qui ne sont pas du pain. On va trou- – des semoules vêtues qui ont encore du son collé
ver dans cette catégorie : brioche, croissant, pain au sur elles, elles subiront le sassage pour devenir
chocolat, etc. « propre » (c’est le terme technique, rien à voir
avec propre/sale) ;
En moyenne : 7,6 g de protéines, 49,5 g de glucides
dont 12 g de sucres, 16 g de lipides, 2,7 g de fibres, – des semoules propres (sans son).
66 mg de cholestérol, 415 mg de sodium. Le poids
d’une viennoiserie standard est de 50 à 80 g. Les semoules seront classées selon leur granulomé-
trie, c’est-à-dire selon leur grosseur. Pour cela, on les
Remarque : Ce sont des produits à considérer comme tamise :
suppléments énergétiques avec un intérêt nutritionnel – semoule grosse : couscous ;
médiocre voire nul. Il faut être vigilant sur les gammes – semoule moyenne : taboulé ;
allégées qui ne sont pas forcément plus avantageuses – semoule fine : entremets (ex : semoule au lait),
(lecture d’étiquettes). fabrication des pâtes.
22
Les céréales et assimilés
Fig. 11 Logo du Syndicat des industriels fabricants de pâtes de France Elles vont être emballées sous atmosphère protectrice
ou pasteurisées telles quelles ou bien elles seront
Les semoules à usage culinaire vont donc être embal- fourrées avant, puis stockée en CFP avec une DLC.
lées et suivre leur chemin vers la commercialisation. Ce marché se développe beaucoup.
Les semoules qui entrent dans la fabrication des pâtes
vont, elles, continuer leur chemin vers la pastification. Le préséchage : par ventilation à 80 °C, il suffira de
quelques minutes pour préparer le séchage et éviter
1. La fabrication des pâtes alimentaires que les pâtes se fendent. Cela sèche l’extérieur de la
pâte.
Les semoules sont mélangées à de l’eau. C’est la
base. À cela peut s’ajouter éventuellement des Le séchage : les pâtes avancent dans un tunnel d’air
éléments naturels uniquement, comme œuf, gluten, chaud et humide allant de 35 à 70 °C et entre 2 et
légumes, extraits de légumes, épices, aromates, 16 heures, selon les pâtes. Le taux d’humidité passe
légumes secs. Ces ingrédients vont subir le malaxage. de 32 à 12,5 % maximum réglementairement. Ce
On parle aussi d’empâtement. Cette étape se fait en séchage impacte les teneurs en vitamines et lysine.
partie sous vide pour éviter les bulles d’air dans la
pâte (ce n’est pas une pâte dont on attend une levée). Le refroidissement et le conditionnement : les pâtes
Cette pâte ne subit aucune fermentation et aucune vont aller en silos pour être refroidies avant d’être
cuisson. Cette pâte homogène sera ensuite pétrie en conditionnées en paquet.
étant compressée et avancera alors vers le tréfilage ou
le laminage pour être mise en forme. 3. Valeur nutritionnelle des pâtes
2. La mise en forme Pour 100 g de pâtes crues, on trouve 12 g de proté-
ines, 1,5 g de lipides et 70 g de glucides, 3 g de fibres,
Il existe trois types de mises en forme. 25 mg de calcium, 50 mg de magnésium et des vita-
mines B1 et B3. Il s’agit ici de pâtes crues, c’est-à-dire
Tréfilage : la pâte passe dans des filières. Ces filières des pâtes non cuites, celles sorties du paquet.
sont des plaques en métal (moules) qui comportent
des trous de différents diamètres, de différentes Pour avoir la teneur en pâtes cuites, il faut savoir que
formes en fonction de la pâte attendue. les pâtes se gorgent de trois fois leur eau en moyenne.
Ainsi, pour 100 g de pâtes crues, il faut compter
Exemple : les spaghettis, les vermicelles, mais aussi 300 g de pâtes cuites. Une fois cuites, les pâtes ont
macaronis, coquillettes, alphabets, étoiles. La forme pour valeurs nutritionnelles : 4 g de protéines, 0,5 g
des trous change alors. de lipides, 25 g de glucides, 2 g de fibres, 15 mg de
calcium, 17 mg de magnésium et 34 mg de potassium.
Une lame vient les couper à la sortie de la filière en
fonction de la longueur voulue.
23
Bien sûr, ces teneurs changent selon le type de pâtes : En effet, sa culture demande énormément d’eau et
de chaleur.
– les pâtes aux œufs : trois œufs/kg de pâte sont
ajoutés ; On parle d’une plante aquaphile.
– les pâtes aux légumes ; Elle est cultivée dans une rizière. On parle de
riziculture.
– les pâtes enrichies aux protéines : + gluten, soja,
lait, légumineuses ; Selon le mode de culture utilisé, on parle de :
– les pâtes sans gluten : pour 100 g crues, les valeurs – riz pluvial : qui profitera des eaux de pluie ;
nutritionnelles sont de 6 g de protéines, 1 g de
lipides et 79 g de glucides, 1,2 g de fibres ; – riz irrigué : le plus courant, qui pousse dans une
rizière où les entrées et sorties d’eau sont contrô-
– les pâtes fourrées (appertisées, fraîches ou lées (il y a des bouches d’entrées d’eau et des
surgelées) ; évacuations d’eau) ;
– les pâtes précuites (pour des temps de cuisson – riz inondé : où la quantité d’eau n’est pas
diminués au domicile) ; contrôlée ;
– les pâtes hypoprotidiques ; – riz flottant : semé à la volée dans des rizières en
début de moisson.
– les pâtes complètes ;
Il existe énormément d’espèces de riz (oryza) mais
– les pâtes colorées (avec ajout d’ingrédients ou seulement deux sont cultivées : oryza sativa (riz asia-
d’adjuvants). tique), qui est le plus productif et le plus cultivé, et
oryza glaberrina (riz africain). Il existe beaucoup de
Les valeurs nutritionnelles des semoules de blé sont sous-espèces (rond, long, basmati, gluant). Le riz est
approximativement similaires aux pâtes. La valeur récolté 30 jours après fleuraison, soit 90 à 160 jours
nutritionnelle va changer en fonction de ce qu’on après semence.
ajoute dans les pâtes : sauces, matières grasses,
assaisonnements. A. Coupe d’un grain de riz paddy
Les autres dérivés du blé : Glumelles ou balles
Embryon / germe
24
Les céréales et assimilés
Au moment de la récolte, le riz est appelé riz Le riz étuvé, en raison de la réorganisation de
« paddy ». C’est le riz qui est encore à son état brut. l’amidon durant la montée en température, est péné-
tré plus lentement par l’eau, ce qui donne des riz plus
En l’état, il n’est pas consommable, il va falloir qu’il élastiques, plus fermes en bouche.
subisse de multiples transformations en rizerie. Il peut
aussi servir de semence pour les nouvelles récoltes. Ils sont recherchés car ils ne collent pas à la cuisson.
Ce traitement permet aussi la migration des vita-
La première étape : le riz après récolte (manuellement mines/minéraux du péricarpe jusqu’au grain, ce qui
ou avec de petites machines, les rizières peuvent être augmente les valeurs nutritionnelles du riz.
peu accessibles) va être séché. Puis, il va être nettoyé
et les impuretés vont être retirées. On obtient du riz Il existe aussi le riz précuit : le riz blanchi est précuit à
paddy trié et propre. la vapeur puis il est déshydraté. C’est un riz à cuisson
rapide.
Ensuite vient le décorticage : on retire la balle en
passant le grain dans des rouleaux. On obtient un riz Riz glacé
dit « cargo » ou riz complet. Ce riz est consommable Le riz glacé est un riz poli talqué. On ne peut
en l’état, il est riche en fibres car il reste du son. Sa l’utiliser qu’en le lavant auparavant pour retirer ce talc.
couleur beige (on parle aussi de riz brun) est carac- On ne le trouve plus beaucoup. Cette technique sert à
téristique. Il est long à cuire car les fibres empêchent donner une apparence attirante au riz.
l’eau de pénétrer.
C. Différents riz
Le riz « cargo » va être ensuite abrasé sur des râpes
pour continuer à éliminer le son et le germe. Après Selon la réglementation (09/88), on peut classer le riz
tamisage et triage des grains par forme, longueur, on en trois longueurs de grains :
obtient le riz blanc. C’est l’amande pure.
– riz rond : longueur moyenne du grain inférieure
La dernière étape est le polissage. Le grain est pulvé- ou égale à 5,2 mm. Rapport longueur/largeur
risé d’eau pour le nettoyer, retirer le son restant et la inférieur à 2. Grain de riz à IG moyen haut, du
poussière d’amidon. On obtient du riz poli blanc. fait de la forme de son amidon (amylopectine).
Principalement utilisé pour les préparations de
Le riz est à nouveau trié : les grains cassés et les types risotto, sushi ou riz au lait ;
brisures sont retirés. Les grains de couleur différente
ou tachés aussi. – riz moyen ou demi-long : longueur moyenne du
grain supérieure à 5,2 mm et inférieure ou égale
Bien sûr, l’usinage du riz implique des pertes de nutri- à 6 mm. Rapport longueur/largeur inférieur à
ments, tout comme la mouture pour le blé. Mais, 3. IG moyen du fait de la forme de son amidon
comme pour le blé, enlever la balle permet de perdre (amylose). Accompagne principalement les plats
en teneur en fibres et donc d’augmenter le CUD des principaux ;
nutriments.
– riz long : longueur moyenne supérieure à 6 mm.
Le riz peut aussi être étuvé. De même : IG moyen du fait de la forme de son
amidon (amylose). Accompagne principalement
Le riz paddy est étuvé, c’est-à-dire qu’il est mis au les plats principaux.
contact de l’eau et de la vapeur. Le riz est trempé entre
trois et cinq heures. L’humidité du grain augmente.
Le riz égoutté passe dans une colonne d’étuvage
(comme une cocotte-minute) où le riz est monté en
température et sous pression. Le riz y reste environ
20 minutes.
25
Selon la botanique, on va surtout retrouver deux D. Composition nutritionnelle du riz
espèces de riz :
Tableau n°4 Composition nutritionnelle du riz
– les riz oryza Japonica : les riz ronds, demi-longs.
Ces riz servent à faire des préparations où on NUTRI-
RIZ BLANC RIZ
MENTS RIZ BLANC
cherche un riz collant, crémeux, moelleux, agglu- ÉTUVÉ COMPLET
EN G OU CRU
tiné comme le riz au lait, le risotto. On trouve les CRU CRU
MG/100 G
riz arborio ou carnaroli dans cette catégorie ; Protéines 6,5 7 7,5
Glucides 78 78 71
– les riz oryza Indica : les riz longs. Ces riz servent à
Lipides 1 1 2,8
faire des préparations ou au contraire, on souhaite
un riz non collant, un peu ferme comme les pael- Vit. B1 0,15 0,26 0,42
las, riz d’accompagnement. On trouvera le basma- Vit. B5 0,9 0,9 1
ti, le thaï dans cette catégorie. Vit. B6 0,1 0,43 0,1
Vit. B3 2 3,5 5
Différents riz Magnésium 31 31 118
À chaque type de préparation, son riz.
Phosphore 118 162 163
Fibres 1 1,5 5
Le riz est également classé en fonction du pourcen-
tage de brisures (grains cassés lors des diverses étapes Calcium 10 35 20
de l’usinage) qu’il contient : Potassium 121 162 219
– riz de qualité supérieure : contenant au maximum
5 % de brisures ; Protéines : On retrouve de l’albumine, des globulines
– riz standard sans autre mention : contenant au et des prolamines et de la glutéline. Les prolamines
maximum 15 % de brisures ; ne contiennent pas de gluten mais de l’orzénine, qui
– riz brisures ou riz de second choix : contenant 15 ne provoque pas de réaction chez les cœliaques. Le
à 20 % de brisures. riz est une céréale sans gluten (donc non panifiable).
– riz brisures : contient plus de 50 % de brisures.
Le facteur limitant est la lysine. Le CUD est de 90 %,
En ce qui concerne le riz précuit, les taux limites VB (valeur biologique) 80.
acceptables en brisures correspondent aux taux
mentionnés ci-dessus augmentés de 10 %. Les Le riz est réputé digeste.
brisures pourront être utilisées pour la nourriture
animale, en flocons de riz, faire de la farine de riz, Glucides : Amidon principalement sous forme d’amy-
etc. On peut d’ailleurs faire beaucoup de choses avec lopectine (encore plus pour le riz rond). L’amylose se
le riz : alcool (saké), crème, jus (appelé improprement retrouvera en petite proportion dans les riz gluants,
lait), sirop, galettes (pour les nems), pâtes/nouilles, qui sont des riz asiatiques particuliers. Cette richesse
crackers, vinaigre. en amylopectine fait du riz la céréale la plus digeste.
On verra d’ailleurs le riz dans beaucoup de menus
Riz sauvage thérapeutiques, avant ou après chirurgie du système
Le « riz sauvage » (Zizania palustris), de couleur digestif par exemple.
noire, n’est pas du riz : c’est une autre poacée d’Amé-
rique du Nord. La plante aquatique pousse naturelle- Le riz est un aliment considéré sans résidu, c’est-à-
ment dans des lacs peu profonds, mais on peut aussi dire absorbé totalement, sans produire des déchets
ensemencer des zones marécageuses. La valeur nutri- intestinaux. C’est pourquoi on l’utilise dans les cas
tive du riz sauvage est intéressante, elle est plus riche de diarrhées où le côlon a besoin de repos. Le riz se
en protéines et minéraux et vitamine B2. gorge de deux fois son poids en eau à la cuisson. Par
exemple, 100 g de riz cru est égal à 200 g de riz cuit.
Pour 100 g de riz sauvage cru : 11 g de protéines, 69 g
de glucides, 1 g lipides, 6 g de fibres, 317 mg de phos- On se servira de ce ratio surtout quand on procédera
phore, 298 mg de potassium, 90 mg de magnésium, à une cuisson pilaf (faire revenir le riz dans la matière
vitamines B9 et B3 en bonnes proportions, etc. grasse, puis l’arroser d’eau chaude).
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Les céréales et assimilés
Pour la cuisson créole, on ne mesurera pas l’eau, le riz en bêtacarotène, ce qui lui donne cette couleur
est cuit dans une grande casserole d’eau. jaune prononcée caractéristique. On en retrouve
30 µg/100 g dans le maïs appertisé par exemple.
On observe un taux de lipides plus important que dans – mondée : grains sans balle. Valeur nutritionnelle :
les autres céréales. C’est une particularité du maïs. protéines = 10, lipides = 1,5 et glucides = 66. On
Les lipides sont dans le germe. Au niveau protéique, le retrouve les moyennes des céréales ;
maïs a un AA limitant de plus que la lysine, le trypto-
phane. La complémentation sera donc d’autant plus – orge perlé : semoule d’orge obtenue par polissage
importante avec cette céréale. du grain. 100 % amande ;
Le tryptophane est précurseur de la vitamine PP. Si – malt : orge germée qui est très utilisée dans l’in-
on manque de tryptophane, on manque par consé- dustrie de la bière car l’orge germée apporte des
quent de cette vitamine. La carence en vitamine PP enzymes facilitant la fabrication de la bière. Farine
induit la pellagre (perte de cheveux, troubles cuta- maltée : farine d’orge germée.
nés). Le maïs est sans gluten. Comme le riz, l’amidon
est surtout sous forme d’amylopectine, ce qui en fait C. L’avoine
une céréale très digeste et assimilable, surtout sous
forme transformée : farine, polenta car la peau des L’avoine a une composition particulière par rapport
grains quant à elle est assez peu digeste, elle est d’ail- aux autres céréales.
leurs souvent retrouvée telle quelle dans les selles.
Avoine crue : 17 g de protéines, 55 g de glucides,
La teneur en vitamines et minéraux est plus faible 7 g de lipides, 177 mg de magnésium, 10 g de fibres,
dans cette céréale que pour le blé. Par contre, son 523 mg de phosphore, 429 mg de potassium, 5 mg
germe contient de la vitamine E en quantité impor- de fer.
tante. Aussi, la particularité du maïs est sa teneur
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Flocons d’avoine : 13 g de protéines, 58 g de glucides, Pour 100 g de quinoa cru : 13 g de protéines, 58 g
6,5 g de lipides, 10 g de fibres, 148 mg de magné- de glucides, 6 g de lipides, 7 g de fibres, 5 mg de
sium, 422 mg de phosphore, 377 mg de potassium. fer, 197 mg de magnésium, 457 mg de phosphore,
563 mg de potassium, zinc, vitamines B9 et B3.
On consomme l’avoine surtout sous forme de flocons
(bouillie type porridge) même si on en fait aussi de À la cuisson, elle garde son croquant et devient
la farine. Comme on peut le voir, l’avoine est riche translucide. On peut la manger telle quelle ou
en protéines mais surtout en lipides et fibres. Elle est elle peut entrer dans la composition de biscuits,
réputée aujourd’hui (et fait un retour en force dans croquettes, elle peut être moulue. On s’en sert aussi
les rayons et les caddies) pour sa fibre spécifique : la en Amérique du Sud, d’où elle est originaire, pour
bêta-glucane. faire une boisson alcoolisée : la chicha.
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Les céréales et assimilés
– séchées, laminées en grains entiers pour éclater Même si vous ajoutez du sucre vous-même dans
les parois internes du grain, et soumises à haute ces dernières, il est peu probable que cela atteigne
température pour provoquer le gonflement, le maximum. De plus, vous savez quels sucres sont
grillées, enrobées ou non : céréales éclatées ajoutés. Les études indiquent de plus en plus que cette
(exemple : Chocopops). Cette technique augmente catégorie de produits est particulièrement touchée par
la digestibilité ; la présence de perturbateurs endocriniens. On peut
donc se poser la question de l’utilité de se tourner vers
– soufflage (forte pression permettant à l’air à l’in- le bio, surtout lorsqu’il s’agit de produits consommés
térieur du grain de repousser les parois du grain), par les petits.
enrobage ou non : céréales soufflées ;
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Seules les céréales petit-déjeuner complètes non Il est également vérifié aujourd’hui que la consom-
sucrées sont considérées comme des féculents. mation de céréales complètes est préférable à celle
Sinon, elles font partie des produits sucrés. des céréales raffinées pour la prévention de certaines
pathologies (cancers, diabète, MCV).
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