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Matière: Grandes cultures

Partie I: Céréaliculture

Préparé par: Pr Ramdane BENNIOU

I. PREMIERE PARTIE - GENERALITES

Objectifs de l’enseignement.
C’est pour montrer aux futures agronomes, le système de culture pour les grandes productions,
telles que les céréales, les fourrages et les cultures industrielles dans les régions arides et semi-
arides et également, l’importance des cultures annuelles dans le système de production.

Connaissances préalables recommandées


Pour acquérir ces notions, les connaissances de l’agronomie générale (travail du sol, fertilisation)
et l’agro-pédologie et la bioclimatologie ainsi que la physiologie des plantes sont indisponibles.

1.1. Definition
On appelle céréales généralement les plantes cultivées principalement pour leurs grains, dont
l’albumen amylacé réduit en farine, sert à l’alimentation humaine et animale.
On appelle aussi céréales à paille les céréales susceptibles de fournir en plus du grain une tige
desséchée utilisable pour ses qualités propres : la paille. Ce sont principalement le blé, l'orge, le
seigle, l'avoine et le riz.

1.2. Classification botanique


Les céréales, ce sont des plantes annuelles qui appartiennent :
- Embranchement: PHANEROGAMES "plantes à fleurs et à fruits", les organes reproducteurs sont
apparents et qui reproduisent à l’aide des grains.
- Sous Embranchement: ANGIOSPERMES «groupant les plantes à fleurs et à fruits typiques (nette
caractère)».
- Classe : MONOCOTYLEDONE (1 seul cotylédon)

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- Famille : GRAMINEES (Poacéae: par référence au genre Poa): comporte 4200 espèces et 200
genres environ. Elle comprend notamment des céréales importantes: le blé, l’orge, l’avoine le
seigle et nombreuses espèces cultivées comme plantes fourragères.
- Sous Famille 1: Pooideae,
- Tribu: Triticeae
- Principaux ordres : Triticum, Hordeum et Avena

- Genre 1: Triticum
- Espèce 1: Triticum durum = Blé dur (2 n = 28),
- Espèce 2: Triticum oesticum = Blé tendre (2 n = 42),

- Genre 2 : Hordeum
- Espèce Hordeum vulgare = Orge (2 n = 14)
Hordeum hexasticum = Orge à 6 rangs (Tichedrette),
Hordeum disticum = Orge à 2 rangs (Saïda)

- Genre 3: Avena
- Espèce: Avena Sativa = Avoine (2 n = 42)

- Genre 4 : Secale
- Espèce: Secale cereale = Seigle (2 n = 14)

- Triticale (blé fourragé): c’est le croisement de deux céréales (blé) X (seigle)


1) Blé tendre x Seigle (2 n = 56) ;
2) Blé dur x Seigle (2 n = 42).
Les triticales sont utilisés comme fourrages ; car ils sont très riches en protéines. Le grain est
échaudé (ridé).
- Sarrasin (blé noir): céréales mais n’appartient pas à la famille des graminée mais à la famille
Polygonacées. Il est utilisé à l’alimentation des animaux.

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- Genre 4 : Agropyrum
- Espèce : A. esculatum (2 n = 16) ; il n’existe pas en Algérie.

- S/ Famille 2: Panicoideae
- Genre 1: Zea
- Espèce: Zea maïs = Maïs (2 n = 20)

- Genre 2: Oryza
- Espèce: Oryza sativa = riz (2 n = 24)

- Genre 3: Sorghum
- Espene: Sorghum vulgare = Sorgho (2 n = 20)
- Genre 4: Lanicum
- Espèce: Lanicum millinea = millet: nom usuel de plusieurs céréales à très petits grains, cultivées
dans des milieux défavorisés comme le Sahel (millet commun, ou millet à grappes ; millet des
oiseaux)...

1.3. Historique
La culture des céréales est très ancienne, elle remonte au Néolithique (7000 ans avant Jusus
christ). Les céréales ont dû être les premières plantes cultivées, la plus part dérivent des
graminées prairiales dont les humains ont du longtemps récolter les grains avant de penser à les
semer.
Sources :
- Centre ouest chinois: millet ;
- Sud est d’Asie: riz, seigle ;
- Asie centrale: blé tendre ;
- Moyen Orient: blé dur, seigle, Avoine et Orge ;
- Abyssinie (hauts plateaux du massif éthiopien) (‫)الحبشـة‬: orge ;
- Amérique centrale: Mais.
Dans son remarquable «inventaire des blés durs» rencontrées en Algérie « LAUMANT »
s’appuyant sur les travaux archéologiques, historiques et phylogénétiques indique que le blé dur
(Triticum-dirum) a du y être cultivé depuis fort longtemps, sans cependant préciser sa présence
dans l’antiquité malgré les voies d’accès entre l’Egypte pharaonien et l’Afrique du nord, et la
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facilité des disséminations des tétraploïdes de leur centre d’origine du moyen orient vers nos
régions.

1.4. UTILISATION
Les céréales jouent un grand rôle dans l’alimentation, car sur un petit volume facilement
transportable et conservable, nous avons un apport énergétique élevé et les utilisations sont
diverses. Actuellement, presque la totalité de la nutrition de la population mondiale est fournie
par les aliments en grains ; 96 % sont produits par les neuf principales cultures céréalières.
Le groupe des céréales se décompose en deux sous groupes :
- Céréales d’hiver: blé dur, blé tendre, orge, triticale, avoine…
- Céréales d’été: riz, mais, sorgho et millet….
La disponibilité ou l’insuffisance de ces produits de base suivant les pays provoque des pressions
au niveau des marchés internationaux aggravés par la démographie et une stagnation de la
production.
Les pays du tiers monde fond face à des déséquilibres chroniques quant à la satisfaction du besoin
alimentaire, cette situation se caractérise ainsi par une abondante de la production céréalière
dans les pays développés.

1.5. Les régions productives de céréales:


- Asie: riz ;
- Europe: blé, orge, maïs ;
- Amérique du sud et centre: blé, maïs ;
- Ex URSS: blé.

1.6. En Algérie
- Le Blé tendre par panification la farine transformée donne du pain.
- Le Blé dur par transformation - Directe: Semoulerie
- Indirecte: Pâtes alimentaires

- Orge, par transformation: alimentation Humaine, animale (ovin et bovin), brasserie (fabrication
de la bière).
- Avoine, par transformation: alimentation animale (paille, graine), utilisée dans la production
laitière ; suivant l’utilisation, on peut récolter en vert ou en maturation de la céréale.
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En association (céréale- légumineuse): vesce-avoine, vesce-orge, pois-orge, pois-triticale.
- Maïs: amidonnerie
- Le reste paille: litière : fumier et chaume pour animaux.

1.7. Composition d’un grain de céréale


* eau = 15 %,
* Glucides = 60 à 85 %,
* Lipides = 2 à 5 %,
* Protides = 7 à 15 %,
* Sels minéraux = 0,8 à 3 %,
* Pas de vitamine D.

1.8. Production des céréales en Algérie


En Algérie, la production des céréales est irrégulière, elle dépendue aux conditions climatiques.
L’irrégularité des précipitations = production très fluctuante ; c’est l’agriculture pluviale. Donc, la
répartition des pluies, plus que leur quantité conditionne grandement le résultat de la culture
céréalière.
- L’absence des pluies printanières engendre toujours une mauvaise récolte par contre, si la
répartition est correcte, les rendements peuvent atteindre un niveau satisfaisant.
- Les gelées printanières, fréquentes dans les Hautes Plaines Intérieurs causent des pertes
importantes par le gel des épis au stade floraison.
- Le sirocco également fréquent peut réduire de moitié le poids de 1000 grains en quelques
heures.
A travers ces quelques données, il faut remarquer que le climat est le facteur limitant de la
céréaliculture en Algérie et toute solution technique doit prendre en compte ces considérations.
Les céréales sont cultivées dans différentes zones de potentialités et occupent avec la jachère près
de 7 millions d’hectares soit 70 % de la SAU. Cependant, la production nationale est de loin
déficitaire.
* En plus de cette production irrégulière s’ajoute les rendements moyens moyennement faibles
(12 q/ ha).
* En plus de l’augmentation des besoins de consommation: 40 à 65 % des besoins de
consommation sont importés.
** Pour remédier à ce manque, on doit jouer sur les rendements par:
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- L’amélioration génétique,
- Fertilisation = efficace et rationnelle,
- préparation des sols et la mise en place des cultures et leur entretien,
- respecter les doses de semis et aussi les dates de semis,
- protection phytosanitaire et stockage,
- Retard dans le calendrier de la récolte.

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II. Deuxième Partie - Caractères Morphologiques

1. Le grain
Le grain est un fruit sec appelé «caryopse de blé», indéhiscent ; c.-à-d qui ne s’ouvre pas à
maturité, les téguments du grain (paroi de l’ovule) sont soudés à la paroi de l’ovaire (péricarpe). A
maturité on prévoit deux types de grains chez les céréales:
* Le grain nu: lorsque le caryopse perd ses enveloppes (glumes et glumelles) au battage, ex.: blés,
Maïs, seigle…
* Le grain vêtu: les enveloppes restent attachés voire soudés à la paroi du fruit après le battage.
On a deux types de grain:
- Orge: enveloppes soudées ; le péricarpe du grain se soude aux glumelles. Ex.: riz
- Avoine: le caryopse reste envelopper par les glumelles sans soudure.
Notons qu’il existe des orges et avoines nues.

A. Aspect extérieur du grain Brosse = reste du stigmate

a1. Blé: le grain du blé dur est nu de forme ovoïde et dont la coloration
Sillon
va du blanc au brun et on note la présence d’un sillon sur la face
ventral ; la brosse n’est que pour le blé tendre.
Arrête
a2. Orge: le grain est vêtu et la glumelle inférieure est prolongée par une arrête, sa =
barbe
face ventrale et à la base, on a une excroissance appelée baguette.

a3. Avoine: le grain est vêtu par les glumelles. Ces glumelles peuvent être de différentes couleurs
(blanche, rouge ou noire). On a une arrête dorsale coudée = torsadée (tordu).

B. La constitution d’un grain (Figures 1 et 2)


Le grain est constitue de:
- Amande qui englobe (embryon et albumen),
- Enveloppes.

B.1. Amande.
1. Embryon.
Est logé à la base de la graine et comprend: l’ébauche de la plantule et le cotylédon.
a- Ebauche de la plantule: est constitue de radicule, tigelle et gemmule.

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b- Cotylédon: qui est uni, bien différencie, épais, accolé à l’albumen et il protège la plantule
comme un bouclier = Scutellum (ou hypoplaste).
a1. Radicule: est protégée par un capuchon (gaine) = Coléorhize, de plus cette radicule comprend
une racine principale ainsi que les ébauches de la primaire et secondaire paires des racines.
a2. Tigelle: Elle va donner la future tige.
a3. Gemmule: formée de plusieurs ébauches de feuilles, ces feuilles entourent un petit bourgeon
très petit = Apex. La gemmule est protégée par une capsule = Coléoptile.

Coléoptile
Gemmule

1er Cotylédon Cotylédon avorté


(Sentellum)

Tigelle

Radicule

Coléorthize

Figure 1: Coupe transversale d’un embryon de grain de céréale

Figure 2 Coupe transversale d’un embryon de grain de céréale

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2. Albumen:
C’est le tissu nourricier, il joue un rôle important dans la composition des semences, il sert de
réserve il ne sera utilisé complètement qu’au moment de la germination. Il est constitué par des
grains d’amidons enchâssés (inclus) dans les corps azotés appelé = gluten.
On a des albumens en fonction des espèces:
- chez le blé tendre: l’albumen est farineux ou opaque, * * * * * * * Grain d’amidon
- chez le blé dur: l’albumen est translucide ou vitreux * * * * * * *
* * * * * * *
* * * * * * *
* * * * * * *
Gluten

B.2. Enveloppes:
Partie extérieur de la semence. Elles protègent l’amande. Elles proviennent des téguments de
l’ovule, paroi de l’ovaire et du reste des pièces florales ou bractées.
* Péricarpe: constitué de 03 assises des cellules: épicarpe, mésocarpe et endocarpe.
** Epicarpe: formé des cellules protectrices de forme allongée et rectangulaires et paroi épaisse.
** Mésocarpe: formé de un ou deux couches de cellules parenchymateuses à paroi épaisse.
** Endocarpe: constitué des cellules tubulaires.
** Couche à aleurone: couche épaisse protéique, constitué de grosses cellules cubiques avec des
angles arrondis.
Les enveloppes sont très riches en éléments minéraux, constituant les pigments des grains.

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Figure 3 : Coupe de grain de blé

2. Appareil végétatif:
Les graminées sont des plantes herbacées, annuelles de petit tailles en général.
2.1. Système racinaire:
Est de type fasciculé (appareil radiculaire composé de nombreuses racines, faiblement ramifiés et
de tailles équivalentes), plus au moins développé, Ex. développé chez le Maïs.
Chez toutes les céréales on a deux types de système racinaire pendent le cycle végétatif: système
primaire et secondaire.
1- Système primaire:
est constitué par des racines primaires ou séminales. Ce système fonctionne de la germination
jusqu’à la ramification de la plante au stade tallage: Une racine principale et trois paires de racines
vont être remplacées graduellement par le système racinaire secondaire.
2. Système secondaire:
On l’appel aussi racine de tallage ou racines coronales. Chez le maïs, on a des racines d’ancrage.
Toutes les racines du tallage partent du même niveau (2 cm) appelé plateau de tallage.

2.2. Système aérien:


Il est formé d’un certain nombre d’unité biologique: tiges et feuilles.

2.2.1. Tiges ou chaumes:


Cylindriques, souvent creux par résorption de la moelle centrale, formées d’un certain nombre
d’articles appelés entrenœuds qui sont séparées par des nœuds. Le Maïs, peut avoir 20 entre-
nœuds (3 m de long).
Les nœuds sont des zones méristimatiques à partir duquel s’allongent les entre-nœuds. Le nœud
est le point d’attache d’une feuille, qui d’abord engaine la tige puis s’allonge en un limbe étroit à

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nervures parallèles. Les entrenœuds sont constitués par un parenchyme médullaire appelé moelle,
cette moelle peut disparaître à maturité et on parlera alors des tiges creuses ou tiges plaines.
Paille ou tige creuse: orge et avoine
Paille ou tige plaine: blé, maïs et seigle. Mais ceci peut s’agir d’une caractéristique variétale.

2.2.2. Les Feuilles:


Sont à nervures parallèles et composées de deux parties. La partie inférieure qui entoure la jeune
tige est appelée la gaine. Au 1èr stade ; les gaines sont emboîtées l’un dans l’autre et elles forment
un tube cylindrique. Et ces gaines sont attachées au niveau des nœuds.
La partie supérieure (extérieure) sous forme de feuille appelée le limbe. Au niveau de limbe ; qu’il
y a nervures plus longs que large. Dans le cas du maïs les limbes sont assez grands
Blé: L = 15 – 20 cm et l = 1,5 à 2 cm
Maïs: L = 35 à 50 cm et l = 15 – 20 cm.

3. L’appareil reproducteur
3.1 Inflorescence:
Chez les céréales les fleurs sont groupées en inflorescence. L’inflorescence chez les graminées est
composée d’une unité morphologique des base c’est l’épillet = grappe de fleurs. Souvent la
manière dont les épillets sont insérés nous allons avoir 2 types d’inflorescence:
a. Inflorescence en épis :
Les épillets sont fixés directement sur l’axe appelé rachis. Exp. Blé, orge.
L'épi de blé est formé de deux rangées d'épillets situées de part et d'autre d'un axe. Un épillet
regroupe trois fleurs à l'intérieur de deux glumes, chaque fleur est entourée de deux glumelles
(figure 4).

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Figure 4: inflorescence d’un épi et composantes d’un épillet

b. Inflorescence en panicule:
Les épillets sont portés par des ramifications de l’axe principal. Dans ce cas on a une panicule, ex.:
sorgho, avoine.
Dans le cas de Maïs, nous avons les panicules et rachis sur le même épillet.
Lorsque l’épi porte des arrêtes, on dit: aristé = Epi barbu.
Dans le cas de l’orge l’épi est très aristé.

3.2. Organes floraux


Chez les céréales, les fleurs comprennent typiquement trois étamines dont les anthères sont en
forme d’X, une seule exception, le riz possède 6 étamines.
Une fleur entourée de ses deux glumelles contient des pièces stériles, les glumellules, trois
étamines et un ovaire surmonté de deux styles plumeux (stigmates).
L'ovaire, après fécondation de l'ovule, donnera le grain de blé. L’ovaire est formé d’un seul
carpelle et portant des stigmates plumeux ; qui peuvent devenir une brosse.
Glumelle supérieure
Stigmates
Glumelle
Inférieur Fleure Ovaire
e
Glume inférieure Filet
Glume
Supérieure Etamines
Anthères

Article de rachis Figure 5 ; unité florale : fleur et épillet

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Figure 6: les constituant d’un fleur et d’un épillet

L’Epillet est constitué d’un groupe de fleurs et varie selon les espèces.
Dans le cas de l’orge, on a une seule fleur par épillet,
Dans le cas de l’avoine et blé, on a 3 à 5 fleurs par épillet.
- Les fleurs sont incluses dans des enveloppes qu’on appelle glumelles (glumelle supérieures et
inférieures) (voir schéma 5 et 6).
* Glumelle supérieure = Paléole: possède deux nervures latérales, notons qu’elle est beaucoup
plus fine que le lemme et parfois elle est membraneuse.
* Glumelle inférieure = Lemme: possède une nervure médiane et très souvent porte une arrête
dorsale.
- L’épillet est inclus dans des enveloppes qu’on appelle glumes (supérieures et inférieures) (voire
schéma).
Les glumelles inférieures sont fréquemment munies d'arêtes (glumelles aristées), généralement
une seule, parfois plusieurs. Les caractéristiques de ces arêtes (longueur, forme, présence de poils,
mode d'insertion) aident à déterminer les différents genres et espèces. Les glumelles ont pour
fonction de protéger la fleur, et ultérieurement le grain (caryopse). Dans certains cas, ces
glumelles sont dites adhérentes car elles restent solidaires du grain à maturité. C'est le cas du riz
paddy, qu'il faut soumettre au décorticage pour obtenir le riz blanc.

Conclusion
Un épi mûr de graminée est donc un axe qui porte une série d'enveloppes desséchées - qui fournira
la balle après battage - au centre desquelles se trouvent les grains. Chaque grain comporte les
enveloppes coriaces du fruit et de la graine qui entourent un petit embryon ou germe en vie
ralentie ; ce germe est repoussé sur le côté par un volumineux tissu nourricier formant l'amande
chargée de réserves. Ce sont ces substances nutritives qui, dans les conditions naturelles, sont
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utilisées pour le développement de la jeune plantule lors de la germination et de la reprise de la
végétation. Elles sont détournées de leur fonction naturelle et exploitées en céréaliculture pour
faire de la farine.

3.3. Système de reproduction


Les fleurs sont hermaphrodites ; d’après le mode de fécondation, on a soit :
- des céréales autogames = autofécondation (blé, orge, avoine)
- des céréales allogames = fécondation croisée (seigle, sarrasin)
Dans le cas de Maïs les fleurs sont unisexuées : fleure mâle et fleure femelle portées par le même
pied mais séparés.
Le mâle ♂ est une panicule terminale et qui porte des épillets portés par paire.
L’inflorescence femelle: il s’agit d’un épi se trouvant au niveau de l’insertion d’une feuille se
trouvant au milieu de la tige. Egalement, on a 5 à 6 épis/ pied et 1 épis/ pied dans le cas d’hybride.

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Figure 7: Morphologie des graminées (exemple du blé) (Soltner 1998)

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III- Troisième Partie: Caractère Biologiques

I. Description du cycle de développement


Au cours du cycle évolutif des céréales, les graminées passent par une série d’étapes séparées par
des stades repères qui permettent de distinguer trois périodes de la vie des graminées.
 Période végétative: qui va de la germination au tallage (ébauche de l’épi),
 Période reproduction: qui va de l’apparition de l’épi à la formation de la graine,
 Période de maturation: qui s’étend de la fécondation à la maturité complète.

A. Période végétative.
Elle va de la germination jusqu’à la différenciation de maturation apicale en vue de la reproduction
c.à.d jusqu’à apparition des ébauches florales = stade début montaison. Devisée en trois phases:
- 1ère phase: Germination – levée ;
- 2 ème phase: Levée – début du tallage ;
- 3 ème phase: Début du tallage – début montaison.

a. Germination levée:
C’est le passage de la semence de la vie ralentie à l’état vie active. Cette germination se traduit la
sortie des racines séminales à travers la jeune radicule perce le coléorhize (système primaire) ;
d’autres racines primaires se développent (5 au total). Parallèlement, la coléoptile (un organe
transitoire) se développe en premier, il protège la gemmule qui croit et perce la coléoptile. La
coléoptile se développe et exerce une action mécanique au sol pour sortir, une fois la coléoptile
perce le sol, elle se dessèche et dégénère laissant ainsi l’apparition de la première feuille générée
par la gemmule.
On parle de levée, lorsque 50 % des plantes qui apparaissent en surface du sol. Si la raie est
marquée = toutes les plantes ont germé dans le cas de semis en lignes.

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Figure 8: processus de germination de grain de céréales

b. Levée - début tallage:


La première feuille s’allonge et après apparition des autres feuilles (généralement 4 feuilles) 2 e, 3e,
4e feuille. Quand la 4ème feuille apparaît (schéma 1), débute la ramification de la plante = tallage.
Donc, Tallage = ramification de la plante (tige principale) et apparition de tige II aire. Au tallage on
n’a pas allongement des entre nœuds (est un phénomène très complexe) et les nœuds restent
entassés les uns sur les autres dans une zone appelée plateau de tallage, ce dernier est relié à la
semence par un seul entre nœud qui devient un rhizome.
Ex.: chez le blé: le nombre de nœuds varie de 4 à 5 nœuds entassés et la longueur du plateau du
tallage est de 4 mm.
Lors de l’apparition des talles, on a en parallèle apparition de racines de tallage qui ont origine
aussi du plateau de tallage.
Donc la talle c’est une tige secondaire munie de racines adventices formée au niveau du plateau
de tallage des graminées.

c. Début tallage début montaison:


Période au cours de la quelle s’effectue le tallage.
On a : et
- Début tallage, T1 F4
T1 F3
- Plein tallage, F4
- Fin tallage. F3
T1F2
T1 F1

F1
F2

Tige principale ou maître brin


Schéma 1 : ramification et apparition des feuilles
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Des talles qui donnent d’inflorescences sont généralement les talles primaires.
- Talles herbacées: le schéma 1 (ramifications et apparition des feuilles),
- Talles épi : apparition d’épis.
En parallèle à chaque fois qu’on a apparition des talles, on a apparition des racines
correspondantes du plateau du tallage ; on considère comme tige et l’appelle ainsi tiges courtes
nouées (tassement des nœuds).
Les racines secondaires remplacent les racines primaires.
Fin de tallage correspond au début montaison.

Le début montaison:
C’est lorsque les entres nœuds commencent à s’allonger et si pas d’allongement, le stade de
tallage persiste.
NB : racines de tallage = racines secondaires.

B. Période de reproduction:
Début montaison ou début maturité, on a :
* Montaison,
* Epiaison et floraison,

Levée Tallage Stade A

Montaison
Stade B

Maturation Stade C
Stade M

Floraison

Stade F Epiaison

Stade E Stade D

Schéma 2: cycle de Jonard Vincet, phases physiologiques.

A. Montaison:
Allongement des entres nœuds, période de croissance très active. Pendant cette phase que vont
commencer à se former les inflorescences. Cette phase se devise en quatre stades :
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* Stades A de Jonard: on a formation des ébauches d’épi et correspond au début montaison, fin
tallage. L’initiation florale, pendant ce stade, le tallage est actif et l’épi contenue à se différencie et
à la base des ébauches d’épillet on a l’apparition de l’ébauche de glumes.
Si on observe à la loupe en blé au stade tallage le bourgeon monté en apex et la base de cet apex
ne différencie que des ébauches des feuilles. Si plus tard, on fait la coupe, au moment au on a au
moins 4 feuilles, on aura des changements ; en remarque des stries claires et sombres, pour les
claires sont les nœuds et les sombres sont les entres nœuds. A ce stade l’apex cesse de former, les
ébauches des feuilles, s’allongent et commencent à se segmenter en rides parallèles qui sont les
ébauches d’épillet (Tableau 1).

* Stade B: se stade va marquer la fin de tallage et l’élongation ou démarrage du stade montaison ;


croissance des talles et les entres nœuds s’allongent activement.
On fait des coupes au niveau du plateau de tallage et on observera différenciation des glumes (qui
sont bien visibles).
Ainsi avec ses coupes on a séparation
entre les nœuds par élongation des
entres nœuds et cette élongation
devient de plus en plus active. Les
nœuds deviennent visibles et on
compte les nœuds. On parlera des
stades : 1 nœud, 2 nœuds, 3 nœuds…
Des talles qui sont insuffisamment
développées vont régresser et les Figure 9: Phase début tallage-début montée (tallage
herbacé) (Boyeldieu, 1997)
autres sortent et donnent des
inflorescences. Pendant la montaison, on fait des coupes au niveau de la tige et on observe par
exemple épi à 1 cm c-à-d l’épi a monté de 1 cm dans la tige etc.

* Stade C: il y’a différenciation des pièces florales, des organes sexuels ainsi que différenciation
des glumes et glumelles.
- Au stade C1: différenciation des étamines,
- Au stade C2: différenciation des stigmates et ovaire.
Au même temps que les pièces se développent l’épi augmente (monte) dans la tige. L’épi est
suffisamment haut dans la tige avant émergence.
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Au stade c, l’épi s’apprête à émerger de la gaine des dernières feuilles.

* Stade D: correspond au gonflement = méiose pollinique (épi est dans une gaine).

B. Epiaison et Floraison:
* Stade E: Épiaison = lorsque l’épi émerge de la gaine,
* Stade F: Floraison = lorsque les anthères sont visibles ; fin de la formation des organes
reproducteurs (floraux). La fécondation a été déjà réalisée après une pollinisation interne chez les
céréales.
Chez certaines céréales (certaines orges) la fécondation a lieu avant épiaison : c.à.d au stade
gonflement.

Figure 9 : Phase de formation des différentes composantes du rendement du blé

Tableau 1: Echelle de Jonard-Vincent pour la description des stades des céréales (d’après (Soltner 1998)
Définition (observations après dissection de la plante) Stade
Apex lisse Végétatif

Apparition de 1 ou 2 bandes plus claires dans la zone méristématique située en dessous Stries
de l'apex (=entre-nœuds) blanches

Apparition de la première ébauche d'épillets sur l'apex (c'est l'initiation florale : le


A
bourgeon végétatif devient bourgeon floral)

Apparition des ébauches de glumes B

Apparition des ébauches de glumelles B II

Apparition des anthères (3 petites sphères disposées en triangle sur le bourgeon floral) C

Apparition des étamines de forme tronconique CI

Apparition des 2 cornes du stigmate C II

Méiose D

Fécondation, traduite extérieurement par la floraison E et F

Grossissement et maturation des grains (accumulation d'amidon et perte d'humidité) Mo et M


C. Période de Maturation du grain:
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Correspond à la période de formation et de dessiccation du grain. Elle s’étend de la fécondation à
la maturité complète du grain.

C.1. Grossissement du grain:


Correspond à la croissance de l’ovaire:
- C’est une phase de multiplication cellulaire très intense à partir de cette phase on n’a plus
croissance de tiges et feuilles.
- La matière sèche qui est synthétisée au niveau des feuilles sera réservée à l’accumulation des
réserves dans le grain.
- Il y’a augmentation de la matière sèche et de la teneur en eau du grain.
- Le grain atteint sa taille définitive en fin du grossissement mais il reste mou et vert et on parle de
stade grain laiteux.

C.2. Maturation du grain:


- Durant cette phase le point important c’est l’accumulation des réserves dans le grain surtout les
glucides et protides.
- Le grain perd aussi son excès d’eau ; dessiccation du grain. On peut subdiviser cette phase en
deux phases:

C.2.1. Accumulation et perte graduelle de l’eau:


Les réserves (amidon) provient de la photosynthèse nette des dernières feuilles, cette
photosynthèse n’est pas suffisante et la principale source d’amidon vient des réserves des feuilles
et tiges mais à condition que ces dernières soient encore vivantes pour qu’il y’est migration de
réserves il faut de l’eau même très faible car la phase d’accumulation coïncide avec le palier
hydrique (quantité d’eau constante).

C2.2. Dessiccation du grain:


Une fois l’accumulation des réserves est faite, on aura perte très rapide d’eau et en passe par
différents stades de grains:
- Stade du grain pâteux: teneure en eau de 40-45 % ; se stade marque la fin de migration
des réserves. L’amande c’est coloré en « roux pâle ».
- Stade du grain rayable à l’angle: 20 % d’eau, la dessiccation poursuit pour obtenir un grain
demi dur.
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- Stade du grain cassant sous la dent: 15-16 % d’eau ; le grain est près à la récolte.
- Stade du grain sur-maturité: qui marque la fin de dessiccation du grain. Le grain perdra
encore de l’eau après la récolte jusqu’à 12 %.

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