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Ko

Boundiali
(département)

Pour les articles homonymes, voir


Boundiali.
Boundiali
Administration
Pays  Côte d'Ivoire
Région Région des savanes
Villes Boundiali
Langues Malinké, sénoufo, dioula,
français, peul
Démographie
Gentilé Boundialikas
Population 163 425 hab. (2007)
Densité 19 hab./km2
Géographie
Superficie 864 400 ha = 8 644 km2
modifier  

Le département de Boundiali,
circonscription administrative et
collectivité territoriale, est un
département de Côte d'Ivoire portant le
nom de son chef-lieu, la ville de
Boundiali. Outre la sous-préfecture de
Boundiali, il comprend celles de Ganaoni,
Gbon, Kolia, Kasséré, Sianhala et
Siempurgo[Note 1].

Peuplé depuis l'ère préhistorique, il se


situe dans la Région des Savanes, au
nord du pays, près du Mali, et compte
environ 163 000 habitants. Bien que les
parcelles cultivées ne représentent
qu'une très faible superficie en regard de
l'immensité de la savane, son économie
est essentiellement agricole et il vit au
rythme des calendriers rizicole et
cotonier.

Après la crise politico-militaire de 2002


qui a conduit à une partition de fait de la
Côte d'Ivoire, entre sa partie
septentrionale et sa partie méridionale, le
département de Boundiali s'est retrouvé
sous le contrôle des Forces nouvelles de
Côte d'Ivoire. Depuis l'accord de
Ouagadougou, conclu en 2007 entre les
protagonistes du conflit, qui a mis fin aux
affrontements armés, l'administration
publique s'est réinstallée dans le
département ; ce qui a permis la reprise
des projets de développement.

Géographie
Situation
111 Ko

Région de Boundiali (cliquer pour agrandir)

Le département fait partie de la vaste


région des savanes, la plus
septentrionale du pays, à la frontalière du
Mali et du Burkina Faso. Les
départements voisins, nommés d'après
leur chef-lieu, sont ceux de Korhogo et
Tingréla dans la même région, ceux
d'Odienné et Madinani dans la région du
Denguélé jouxtant la Guinée et le Mali,
ceux de Séguéla et Mankono dans la
région du Worodougou. Il se situe à
570 km d’Abidjan, la capitale
économique et plus grande ville du pays
et à 450 km de Yamoussoukro, la
capitale politique. Son chef-lieu se situe
à 9°32 de latitude nord et 6°29 de
longitude ouest ( 9° 32′ N, 6° 29′ O).

Géologie

Les formations géologiques du nord de


la Côte d'Ivoire sont constituées d'une
succession de bandes de roches
schisteuses, de roches migmatites et de
roches plutoniques[1]. Il s'agit
essentiellement de granites, de
granodiorites, de zones de schistes
indifférenciés et des schistes sériciteux.
Il en résulte plusieurs types de sols dont
les lithosols qui couvrent environ 39 %
des sols du département de Boundiali et
présentent des aptitudes culturales
faibles en raison d'un manque de
profondeur utilisable, de leur faible
capacité de rétention en eau et aussi de
leur insuffisante réserve minérale. L'on
distingue également les vertisols, qui
couvrent 4 % des sols et sont présents
exclusivement dans certaines plaines
alluviales et des bas-fonds. À ceux-ci
s'ajoutent les sols ferrugineux couvrant
environ 57 % des sols.

Relief
 

La « montagne » volcanique de Boundiali

Sur un relief plat parsemé d'inselbergs[2],


situé à 421 mètres au-dessus du niveau
de la mer, deux « montagnes » (terme
effectivement utilisé par la population
locale) entourent la ville de Boundiali.
Elles sont d'origine volcanique et
constituent le résultat géologique de la
dorsale guinéenne, ligne de montagnes
qui culmine au mont Nimba à 1 752 m[3].
L'une d'elles abrite des grottes qui étaient
utilisées jadis comme refuge en cas
d'invasion, selon la tradition orale locale
rapportée par les griots sénoufos.

En direction d’Odienné, près de Madinani,


à une trentaine de kilomètres de
Boundiali, s'élève un massif montagneux
dont le point culminant atteint
894 mètres et qui fait partie du « Massif
du Denguélé »[Note 2].

Climat

Le climat, qualifié de « climat


soudanais »[Note 3], est tropical sec de
savane, classé de type As (Classification
de Köppen). Ce climat chaud se
caractérise par une très longue saison
sèche, d'octobre à mai et une saison des
pluies marquée par deux maxima
pluviométriques, l'un en juin et l'autre en
septembre. Pendant la saison des pluies,
les précipitations peuvent se prolonger
pendant une semaine sans interruption,
ou tomber violemment pendant quelques
heures avant que le soleil ne
réapparaisse. On compte en moyenne 77
jours de pluies par an dans le
département de Boundiali, le total des
précipitations annuelles se situent autour
des 1 300 à 1 500 mm[4]. Les
températures varient peu, allant de 21 à
35 °C[5],[6]. En mai, la température de l’air
avoisine les 32 °C. En janvier et février,
les mois les plus froids, l'harmattan, un
vent puissant venu du Sahara abaisse
considérablement la température qui se
situe toutefois toujours aux alentours de
20 °C. Il arrive parfois que des vents de
sable, issus du désert malien, atteignent
la région et la recouvrent d'une couleur
ocre.
Les activités agricoles, et notamment la
riziculture, qui constituent l'essentiel de
l'activité économique du département,
dépendent étroitement de la pluviosité et
de sa répartition annuelle.
 

Climat - Région de Boundiali

Mois Temp. (C) Précip. (mm)

Janvier 20,3 10

Février 20,8 19

Mars 25,0 39

Avril 30,0 95

Mai 32,5 117

Juin 30,5 186

Juillet 24,8 271

Août 30,9 366

Septembre 30,8 275

Octobre 28,8 144

Novembre 28,3 42

Décembre 25,4 10

Hydrographie
 

Pêcheurs au filet sur la « Bagoue », dans le


département de Boundiali

La rivière Bagoé, à mi-chemin de la ville


de Boundiali et du village de
Ponondougou, coule vers le nord avant
de confluer avec le Baoulé pour former le
Bani en territoire malien, à une centaine
de kilomètres à l'est de Bougouni et à
une centaine de kilomètres également à
l'ouest de Sikasso. Elle prend sa source à
l'ouest du département, vers Madinani,
près des villages de Kébi et Niempurgué.
Son principal affluent dans sa partie
ivoirienne est le Niangboué et elle est
aussi alimentée, un peu au nord-est de
Boundiali, près du village de Fahani, par
une autre rivière, La Palée, qui prend sa
source dans la forêt du même nom. Son
cours mesure 230 km avant de quitter le
territoire de Côte d'Ivoire et son bassin
versant couvre une superficie d’environ
4 740 km2 au niveau de la sous-
préfecture de Kouto.

Dans le département prennent aussi leur


source le Bandama blanc et le Bandama
rouge, aussi appelé la Marahoué. Ces
deux fleuves se regroupent au centre du
pays, au sud-est de Bouaflé, pour former
le Bandama, l'unique fleuve du pays
ayant son bassin versant, d'une
superficie de 97 000 km2, entièrement
situé en Côte d'Ivoire[7].

Flore

La végétation du département, comme


celle de toute la région, est une savane
de type ouest soudanienne, selon la
classification des écorégions définie par
le World Wide Fund for Nature. Elle se
caractérise par des arbres d'une hauteur
comprise entre 8 et12 m, et arbustes,
disséminés avec une densité de couvert
de l'ordre de 25 à 35 %.
 

La savane de Boundiali abrite de


nombreux baobabs

Boundiali et la savane autour abritent de


nombreux flamboyants
 

La savane autour de Boundiali abrite de


nombreux fromagers

  Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Le département abrite quatre forêts


classées : celle de Niangboué, d'une
superficie de 14 800 ha, celle de la Palée,
d'une superficie de 200 000 ha, celle de
Fengolo, située entre Kolia et Madinani,
d'une superficie de 188 ha et celle du
Nyangbou, d'une superficie de 62 ha[8].
On y trouve notamment du bois d’Iroko,
bois blond, qui, de même que l’acajou,
est utilisé en particulier pour la
fabrication de mobiliers et des jeux
d'awalé ainsi que du teck qui est le bois
le plus abondant dans le nord de la Côte
d'Ivoire[Note 4].

Les flamboyants et les hibiscus sont


nombreux. La savane est plantée de
fromagers dont le bois grisé et léger est
facile à travailler, de baobabs séculaires
ainsi que d'anacardiers, de nérés et de
karités, « arbres miracle » dont le fruit
peut se manger tel quel ou se
transformer en « beurre » qui remplace
l'huile et toutes les matières grasses
dans les régions de savane et qui est
aussi utilisé comme produit
cosmétique[7].

On y retrouve aussi les habituels arbres à


fleurs tropicaux tels que les
frangipaniers, les bougainvilliers, les
acacias ou les ananas roses ainsi que de
multiples variétés d'orchidées, spécialité
du pays[9].

Faune

Dans la région de Boundiali, l'on croise notamment


des cobes de Buffon
 

Dans la région de Boundiali, l'on croise notamment


des phacochères

La rivière Bagoué abrite quelques


hippopotames. Dans la région, on croise
de nombreux babouins, des
Cercopithèques, des civettes, des
phacochères, des potamochères, des
hylochères, des perdrix et des francolins,
des bubales ainsi que des antilopes,
essentiellement des cobes de Buffon,
des guib harnachés et des céphalophes.
Les forêts abritent des panthères que,
nécessité faisant loi, les villageois
abattent parfois, bien que la chasse soit
interdite sur tout le territoire du pays
depuis 1974. On y trouve également
beaucoup d'agoutis dont la chair est très
appréciée, des boas, des pythons et les
Gekkos. Dans la région vivent des
corbeaux, des aigles, des éperviers et de
nombreux hérons garde-bœufs, ici
appelés « pic-bœufs », ainsi que les
calaos désignés par le terme local de
Sèdjèn par les sénoufos qui les
considèrent comme des animaux
fétiches et les vénèrent de multiples
façons[7].
Certains animaux, et en particulier le
bétail constitué de zébus, sont parfois
affectés de la maladie du sommeil
causée par la présence de la mouche tsé-
tsé. Cette présence a conduit à l'abandon
d'une vaste zone sylvo-pastorale de
200 000 ha, la Zone de la Palée[4]. Elle a
aussi donné lieu à d'importants
programmes de coopération ivoiro-
allemande et ivoiro-française pour tenter
d'éradiquer ce fléau.

On trouve aussi des caméléons, des


mygales, des scorpions et des termites,
qui construisent de gigantesques
termitières, fertilisant la terre, et qui sont
aussi nombreuses que leurs ennemies,
les fourmis magnans.

Histoire
Article connexe : Histoire de la Côte
d'Ivoire.

Préhistoire

Pierre polie de l'ère préhistorique trouvée près de


Boundiali. (Photo prise au musée de l'IFAN à Dakar,
au Sénégal).
Il est difficile d'évaluer la date de la
première présence humaine en Côte
d'Ivoire car les ossements ne se
conservent pas dans le climat humide du
pays. Cependant, les fragments d'armes
et les nombreux outils de pierre trouvés
dans le pays, notamment dans le nord et
particulièrement le département de
Boundiali, et datant du Paléolithique, il y a
plusieurs centaines de milliers d'années,
attestent que la Côte d'Ivoire a été
occupée depuis des temps reculés[10]. À
l'époque plus récente du Néolithique
(5 000 à 10 000 ans avant notre ère), le
Sahara a commencé à se désertifier.
Devant l'assèchement progressif de leurs
terres arables et de leurs pâturages, les
Africains du nord sont descendus vers le
sud pour y retrouver de meilleures
conditions climatiques, en particulier un
taux d'hygrométrie plus élevé qui leur
permette de continuer à s'adonner à
l'élevage ou à l'agriculture. Cette
migration vers le sud a bouleversé la
géographie humaine des pays
subsahariens, où des peuples très
anciens vivaient déjà et durent se replier
pour laisser la place aux nouveaux
arrivants. Parmi ces peuples se
trouvaient les pygmées, réfugiés
aujourd'hui dans la grande forêt d'Afrique
centrale et dont l'implantation aux temps
préhistoriques était déjà signalée par les
Égyptiens et l'historien grec Hérodote
jusque dans la haute vallée du Nil[11], [12],
[Note 5].

Histoire pré-coloniale

e
Jusqu'au  siècle, contrairement aux
royaumes situés plus au nord qui ont été
décrits par les colonisateurs almoravides
musulmans, il n'existe aucun témoignage
écrit du peuplement de la Côte d'Ivoire.
Les portugais furent les premiers
Européens à débarquer en Côte d'Ivoire
e
au  siècle dans la région de
Sassandra et San-Pédro, sous l'impulsion
de Henri le Navigateur et dans le cadre
du Traité de Tordesillas, amenant ainsi
avec eux l'écriture. Les spécialistes
estiment toutefois que les sénoufos,
avec les koulangos, constituent une des
populations les plus anciennes de Côte
d'Ivoire et qu'ils se sont installés dans la
e e
région entre le et le  siècles, venus
de l’actuel Mali et du Burkina Faso[10]. Le
nord du pays, dont l'actuel département
de Boundiali, a longtemps été sous
l'influence des royaumes sahéliens :
Empire songhaï, empire du Ghana,
empire du Mali. C'est dans ce contexte
que s'est propagé l'Islam, répandu soit
par des commerçants dioula, soit par le
Jihad mené par des armées à cheval. Les
populations ne connaissaient pas la
propriété privée, ne cherchaient pas à
délimiter leur territoire, et elles avaient
une organisation sociale traditionnelle
démocratique. Leur culture était marquée
par une tradition orale, musicale, de
danse, et la croyance à la magie[13].

La région a aussi parfois subi des


invasions temporaires, menées par
d'autres peuples de Côte d'Ivoire,
notamment les Lobis venus de l'est du
pays, en particulier depuis la ville de
Bondoukou, ce dont témoignent les
grottes aménagées dans les
« montagnes » du département pour s'en
protéger autant se faire que peut. Il
s'agissait pour eux de rafler le maximum
de richesses et de ramener en esclavage
le maximum de gens. Un des aspects
malheureux de la traite négrière est que
des esclaves étaient capturés par des
peuples africains pour être revendus aux
européens des comptoirs installés sur
les côtes du golfe de Guinée[14],[15],[16]
dans le cadre du commerce triangulaire
qui fera en particulier la fortune des villes
françaises de Nantes, Bordeaux et La
Rochelle[Note 6]. Les sénoufos qui
peuplent majoritairement le département
de Boundiali, pour leur part, ne se sont
jamais livrés à ce type de pratique,
contrairement aux Malinkés[17]. Les
grottes qu'on trouve dans l'une des
« montagnes » du département
constituaient un refuge pour échapper
aux rafles.
e siècle

Article connexe : Histoire de la Côte


d'Ivoire au XIXe siècle.

L'explorateur français René Caillié a parcouru la


région du nord de la Côte d’Ivoire au début du
e siècle.

La fondation de la ville de Boundiali


e
remonterait au  siècle, selon la
tradition orale locale rapportée par les
anciens et les griots dont c'est l'essentiel
de la fonction sociale[Note 7]. On ne
dispose guère d'autre information car,
ainsi que l'exprimait fort justement
l'écrivain et ethnologue malien Amadou
Hampâté Bâ en 1960 à l'UNESCO, « En
Afrique, quand un vieillard meurt, c'est
une bibliothèque qui brûle », lequel
Amadou Hampâté Bâ, qui avait fort bien
perçu et décrit l'importance de l'oralité
dans la transmission des connaissances,
se définissait de la manière suivante :
« Je suis un diplômé de la grande
université de la parole enseignée à
l’ombre des baobabs. ». Cinq siècles plus
tard, en 1827, l'Européen René Caillié
sillonne la région lors de son célèbre
voyage qui l'a conduit de Conakry à
Tombouctou. Il connaîtra même une
halte forcée pendant 5 mois au village de
Tiémé pour cause de scorbut[Note 8] et il
sera le premier Européen à laisser un
témoignage écrit sur la région et les
villages de l'actuel département de
Boundiali en 1830, témoignage d'ailleurs
fort peu bienveillant[18].

e
À la fin du  siècle, toute la région sera
sous la domination de l'Almamy Samory
Touré[Note 9], fondateur de l'empire
wassoulou vers 1881, empire qui
s'étendait de Kankan à Dabakala et Kong,
et résistant à la conquête coloniale
jusqu'à sa capture en 1898 et sa
déportation au Gabon. Ses troupes, qui
auraient été armées de fusils
britanniques, l'Angleterre occupant alors
la Sierra Leone, massacrèrent les
militaires français de la mission du
capitaine Charles Ménard en 1892
quelques kilomètres au sud de Boundiali,
près de Séguéla[19].

La Côte d'Ivoire n'a été réellement


colonisée[Note 10] que tardivement,
comparativement aux autres États de
l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'aux
expéditions de Louis-Gustave Binger,
Marchand (1887-1899), la zone forestière
du centre était inconnue et le nord ne
sera occupé qu'après la défaite de
Samory Touré face à Gouraud, en 1898.
La colonie française de Côte d'Ivoire est
officiellement constituée le 10 mars
1893, après avoir été déclarée
protectorat français en 1843, mais elle
représente alors seulement la bande
côtière puisqu'il s'agit du regroupement
des comptoirs français du Golfe de
Guinée fondés un demi-siècle plus tôt par
Philippe de Kerhallet et Paul Fleuriot de
Langle. Le nord, d’Odienné à Kong, en
passant par Boundiali, et jusqu'à la
hauteur de Touba et Dabakala, a d'abord
été rattaché au Soudan français, l’actuel
Mali, avant d’être réuni à la Côte d'Ivoire
en janvier 1900, laquelle sera rattachée à
l’Afrique-Occidentale française, sous
l’autorité du gouverneur général résidant
à Dakar, le 13 octobre 1904[11]. Le
gouverneur de Côte d'Ivoire était alors
François Joseph Clozel avec Ernest
Roume comme Gouverneur de l'Afrique-
Occidentale française.

e siècle

Bien que ses frontières aient été établies


en 1904 à la suite du partage de l'Afrique
entre les grandes puissances
européennes qui a eu lieu au congrès de
Berlin[20], la « pacification » n'est achevée
qu'en 1915[21],[Note 11]. De 1932 à 1947, la
Haute-Volta, aujourd'hui le Burkina Faso,
a été démembrée, son territoire étant
partagé entre le Mali, le Niger et la Côte
d'Ivoire[Note 12],[22]. Cela conduira alors la
France à distinguer, administrativement,
la « Basse Côte d’Ivoire » au sud et la
« Haute Côte d’Ivoire » au nord, cette
dernière entité incluant le territoire de
l'actuel département de Boundiali, ainsi
que ceux de Korhogo, Tingréla,
Ferkessédougou.

Ceci peut être relié à la crise politico-


militaire apparue violemment dans le
pays à partir de septembre 2002, les
habitants du nord n'étant pas considérés
dans certains milieux du sud, adeptes du
concept xénophobe de l'Ivoirité, comme
étant de « vrais Ivoiriens » mais plutôt
comme étant des maliens ou des
burkinabés[23]. Cette considération a été
accentuée par le fait que les populations
qui habitent au nord du pays, sénoufos et
malinkés, et aussi de nombreux mossis
venus travailler dans les plantations, sont
effectivement réparties sur les territoires
de Côte d'Ivoire, du Mali et du Burkina
Faso[Note 13] et sont en effet
historiquement venues des régions
situées plus au nord.

Les habitants du département de


Boundiali, comme tous ceux des
colonies, étaient considérés comme des
« sujets » français sans droit de
représentation. Pendant la Seconde
Guerre mondiale, le Régime de Vichy
gardera le contrôle du territoire jusqu’en
1943, année où le GPRF réussit à prendre
le contrôle de l'AOF. La conférence de
Brazzaville en 1944, la première
assemblée constituante de 1946
conduisirent à des réformes : la
citoyenneté française fut alors accordée
aux « sujets » africains et le droit de
s’organiser politiquement et
syndicalement leur fut reconnu.

Les habitants du département de


Boundiali, comme tous ceux de l'AOF et
de l'AEF, ont été soumis au travail forcé,
souvent dénommé « prestation »[24]
jusqu'à sa suppression en 1946 grâce à
la « loi Houphouët-Boigny » qui
satisfaisait les revendications du
Syndicat agricole africain[Note 14] : était
astreinte à 12 jours de travail annuel
toute personne de sexe masculin, de plus
de 15 ans et de moins de 65 ans, et
n'occupant pas de poste administratif ou
militaire. Cette pratique du travail forcé
en Afrique, qui a fait de nombreuses
victimes dans les empires coloniaux
français et belge, avait été dénoncée en
Europe par l'écrivain André Gide en 1927
dans son livre, Voyage au Congo, et par
le reporter Albert Londres dans son
ouvrage paru en 1928, Terre d'ébène. De
surcroît, la capitation[Note 15],[25], impôt lié
à l'existence de la personne, donc
indépendant de ses revenus, et aboli en
France par la Révolution de 1789, avait
été établie en 1901 et elle devait
théoriquement être perçue en argent à
partir de 1903. Elle devait être payée par
tous les habitants des deux sexes ayant
atteint l'âge de 8 ans. La capitation était
souvent remplacée dans les faits par des
journées de travail supplémentaire, faute
de liquidité monétaire, par les redevables,
pour s'en acquitter. On note, par exemple,
un télégramme reçu en 1935 par le
commandant du cercle de Korhogo de la
part d'un planteur européen lui
enjoignant de « recruter 100 manœuvres
pour Boundiali, et de faire en sorte que
les hommes soient prêts pour le 5
avril »[26]. Le principe officiel de travail
d'intérêt public avait dans les faits été
remplacé par la mise à disposition par
l'administration de main d'œuvre gratuite
au bénéfice des fonctionnaires de
l'administration et des colons européens,
les planteurs africains n'étant nullement
concernés. C'est d'ailleurs, pour
l'essentiel, dans le cadre de ce travail
forcé que s'est développée l'immigration
mossi, issue de la Haute-Volta,
actuellement Burkina Faso, dans tout le
nord de la Côte d'Ivoire[27]. Avec le
déclenchement de la Seconde Guerre
mondiale, outre l'impôt de capitation, les
populations seront astreintes à verser
des « dons pour la défense de la Côte
d'Ivoire et de la France ».

Beaucoup de jeunes hommes seront


également soustraits de leur village et
enrôlés de force dans les régiments de
tirailleurs sénégalais pour participer aux
conflits sur les territoires européen,
indochinois et algérien[28], [29], [30], [Note 16].
De retour au pays, les survivants,
minoritaires, sont devenus des anciens
combattants dont la pension, bien que
faible et longtemps « cristallisée », et qui
a très récemment été revalorisée à la
suite du succès en France du film
Indigènes[31], a fait vivre des familles
entières dans les villages du
département, phénomène qui, par la
force des choses, est en train de
s'estomper : 3014 pensions militaires ou
retraites du combattant (montant
annuel : 467 euros en 2008) concernaient
la Côte d'Ivoire en 1998[32], [33], [34]. Il est
vrai que beaucoup d'habitants du
département vivent avec 15 000 Francs
CFA mensuels, soit environ 25 euros
(moins de 1 euro par jour), parfois même
avec moins[Note 17],[35]... L'écrivain
Ahmadou Kourouma, né à Boundiali en
1927, a ainsi servi en Indochine pendant
quatre ans : tirailleur sénégalais gradé, il
avait refusé de participer avec son
bataillon à la répression des luttes du
PDCI-RDA ; il se vit donc dégradé,
emprisonné et désigné d’office pour
l’Indochine[Note 18], [36]

Politique et administration
Avant l'indépendance du pays en
1960[Note 19], tout le nord de la Côte
d'Ivoire était placé sous l'autorité d'un
« administrateur des colonies », le
« commandant du cercle de Korhogo »
qui administrait l'ensemble du territoire
actuellement couvert par les
départements de Korhogo,
Ferkessédougou, Boundiali et Tingréla.
Placé sous l'autorité du gouverneur, ce
fonctionnaire administrait une région du
pays, appelée « Cercle », en particulier en
appliquant le code de l'indigénat en
vigueur dans tout l'empire colonial
français jusqu'à son abrogation en 1945
grâce à l'action du sénégalais Lamine
Guèye. Le gouverneur était placé sous
l'autorité du gouverneur général, lui-
même dépendant du Ministre des
Colonies[37],[38],[Note 20], [Note 21]. L'actuel
département de Boundiali était alors une
« subdivision » du cercle de Korhogo
après avoir été une subdivision du cercle
de Sikasso, situé dans l'actuel Mali,
jusqu'en 1902, et elle regroupait alors 10
cantons[39]. Le quadrillage administratif
découpait chaque « subdivision » en
cantons et en villages. En Côte d'Ivoire, il
y avait, en fin de période coloniale, 19
circonscriptions primaires appelées
« cercles » et administrées par un
« commandant de cercle », 48
circonscriptions secondaires ou
« subdivisions » dirigées par un chef de
subdivision, auprès duquel était placé un
« conseil des notables », organe supposé
être représentatif des intérêts des
populations locales. En 1938, le chef de
subdivision de Boundiali était M.
Champeau[40]. En 1941, il s'agissait de M.
Vérin[41].

Administration étatique

Créé par le décret no 69-241 du 9 juin


1969, le département de Boundiali
s’étendait alors jusqu’à Tingréla et était
constitué de 10 cantons. Boundiali est
chef-lieu du département tel qu'il est
aujourd'hui depuis 1974 et chef-lieu de
sous-préfecture. Il s'agit d'une entité
administrative à la fois décentralisée et
déconcentrée qui, outre ses sous-
préfectures, comporte 7 cantons : Gbato,
Kassemblé, Gnéné nord, Gnéné sud,
Zona, Ténéouré et Pongala.

Le préfet administre le département.


Représentant l'état au sein de la
circonscription placée sous son autorité,
il assure la tutelle des collectivités
territoriales, leur apporte assistance et
conseil et procède à un contrôle tant sur
leurs actes que sur leurs organes. La
sous-préfecture, circonscription
administrative déconcentrée, est
administrée pour certaines matières par
le sous-préfet, agissant, par délégation,
pour le préfet.

Après les évènements de 2002, le


département, comme tous ceux du nord
du pays, a été placé sous l'administration
du MPCI puis des Forces nouvelles de
Côte d'Ivoire[42] et se trouvait de fait sous
l'autorité unique d'un « commandant de
zone », dit « com-zone ». Ce dernier est
désigné par le secrétaire général des
Forces nouvelles de Côte d'Ivoire et
actuel premier ministre, Guillaume Soro,
originaire du nord du pays, comme pour
chacun des 10 secteurs de la zone nord
ivoirienne, le département de Boundiali
étant désignée depuis 2006 sous le
terme de « Zone no 9 »[43]. Depuis 2007, il
s'agit de Gaoussou Koné, alias Jah
Gao[44], [45], qui a succédé à Touré
Moussa, démis de ses fonctions. Cette
autorité existe toujours en 2008 et
cohabite avec les fonctionnaires de l'état,
préfet et sous-préfets, revenus dans la
région à la suite des accords de
Ouagadougou.

Administration locale
Le département, collectivité territoriale,
est administré par un conseil général
conduit par son président en vertu de la
Loi no 2001-477 du 9 août 2001 relative à
l'organisation des départements en Côte
d'Ivoire.

Conseillers généraux

Date
Identité Parti Qualité S
d'élection
Zémogo Homme
1995 RDR él
Fofana politique
Zémogo Homme
2001 RDR él
Fofana[Note 22] politique

2007 Koné RDR Homme no


Dramane politique
Comme dans la plupart des villes et
villages africains, une organisation
traditionnelle, dite coutumière, coexiste
avec celle de l'état : C'est ainsi qu'un
« Conseil des Anciens », dirigé par le
« Chef de canton », siège périodiquement
ou occasionnellement sous l’« arbre à
palabres »[46],[47].

Représentation politique

L'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire


compte 223 députés élus pour 5 ans[48].
Le département de Boundiali est divisé
en trois circonscriptions.
Députés de la commune et sous-
préfecture de Boundiali

Date
Identité Parti Quali
d'élection
PDCI- Homm
1980 Ibrahima Koné[49]
RDA politiq
PDCI- Homm
1983
RDA politiq
PDCI- Homm
1985
RDA politiq
PDCI- Homm
1990
RDA politiq
Homm
1995 Zémogo Fofana RDR
politiq
2001 Zémogo RDR Homm
Fofana[Note 23], [50] politiq
Bamba PDCI- Homm
2006
Kartiahouan[51],[48] RDA politiq

Députés des autres circonscriptions


du département (2001)

Circonscription Identité Parti Qualité


Koné Homme
Gbon/Kouto RDR
Dossongui politique
Drissa Homme
Kolia/Kasséré RDR
Ballo politique

Le mandat de l’Assemblée nationale élue


en 2001 s'achevait le 16 décembre 2005.
Mais, en raison de la crise politico-
militaire de 2002, les élections
législatives n'ont pas été organisées et
l’Assemblée nationale en place est
demeurée en fonction et a conservé ses
pouvoirs.

Services publics et para-


publics

Parmi les services publics présents avant


la crise de 2002 figuraient la brigade de
la Gendarmerie nationale et une unité du
« Service civique ». Le gouvernement de
Laurent Gbagbo a récemment relancé le
programme de « Service civique » avec
pour objectif premier la ré-insertion des
anciens combattants des Forces
nouvelles[52].
Les services parapublics sont constitués
par la Compagnie ivoirienne d'électricité
(anciennement EECI), la Poste de Côte
d’Ivoire[Note 24] dont l'unique bureau dans
le département se situe à Boundiali, la
Société de distribution d'eau de la Côte
d'Ivoire (SODECI), et l’Agence nationale
d’appui au développement rural
(ANADER) qui a repris les prérogatives
de la SODEPRA, dissoute en 1994 dans le
cadre de la restructuration du secteur
agricole : construction de barrages, de
lieux de vaccination, distribution de
semences de cultures fourragères à des
prix subventionnés.
En juin 2008, dans le cadre de l'appui au
processus de paix inter-ivoirien, l'ONUCI
a installé un poste de police (UNPOL) à
Boundiali. À partir de 2009, Boundiali, qui
auparavant dépendait de celle de
Korhogo, sera le siège d'une DREN
(Direction régionale de l'Éducation
nationale) couvrant le département de
Boundiali ainsi que celui de Tingréla.

Société
Démographie
 

Démographie du département de Boundiali

Dans son ouvrage paru en 1955, B. Holas


indique une population de 92 000
habitants pour la « subdivision » de
Boundiali sur une superficie de
9 150 km2, soit une densité de 10
habitants par km2[53]. Il est à noter
toutefois que cette subdivision incluait le
territoire qui constitue l'actuel
département de Tingréla.
Évolution démographique

Rec. Est.
1955 1975 Rec.1998
1988 2007
92
96 884 127 847 155 789 163 425
000
Nombre retenu à partir de 1955 :
Population sans doubles comptes
Population du département de
Boundiali - Recensement de 1998

Nombre
Rapport de
Hommes Femmes de
masculinité
ménages
80 110 83 315 96,20 % 22 137
Ces chiffres portent sur l'ensemble des
villages et campements

En Côte d'Ivoire, le taux de fécondité est


de 5,7 enfants par femme, avec une
fécondité très précoce : dans le
département de Boundiali, il n'est
nullement exceptionnel de rencontrer des
mères de famille de 14 ou 15 ans. Le
rapport de masculinité (nombre
d'hommes pour 100 femmes) est de
96,2 % pour département. 40,8 % de la
population du pays a moins de 14 ans,
56,4 % a entre 14 et 64 ans et 2,8 % a
plus de 64 ans. L’espérance de vie à la
naissance est de 44 ans pour les
hommes et 46 ans pour les femmes. Le
taux de mortalité est de 16,65 pour mille
et le taux de mortalité infantile est de
93,65 pour mille[Note 25]. Il s'agit-la des
chiffres de 2001, les données plus
récentes et plus précises, ciblées sur le
département de Boundiali par exemple,
n'étant pas disponibles, tout le nord du
pays étant, entre 2002 et 2007, une
« zone rebelle » hors de tout contrôle
gouvernemental.

Pour l'ensemble du département de


Boundiali, ce sont au total 163 425
habitants (80 110 hommes et 83 315
femmes) qui ont été recensés en 1998.
Ils sont regroupés en 22 137 ménages
qui vivent dans les villes et villages
noyaux (155 799 habitants) et dans 232
campements (7 626 habitants), lesquels
sont habités essentiellement par des
peuls[54].

Selon ce recensement, en Côte d'Ivoire,


un habitant sur quatre est étranger, en
précisant toutefois que 47,3 % de la
population étrangère, notamment chez
les ressortissants du Burkina Faso, du
Mali, du Bénin ou du Nigéria, n'est pas
immigrante mais est née dans le pays.
C'est localement le cas dans le
département de Boundiali, les
populations allogènes venant
principalement du Burkina Faso et du
Mali, particulièrement pour travailler dans
les plantations et dans le secteur du
commerce informel[55]. Dans ce dernier
secteur, on trouve aussi beaucoup de
sénégalais comme dans toute l’Afrique
de l'ouest. Après la prise de contrôle de
tout le nord du pays par les Forces
nouvelles de Côte d'Ivoire en 2002, cette
migration issue des pays les plus
proches s'est accentuée. Parallèlement,
un certain nombre d'habitants du
département de Boundiali, originaires du
sud du pays et craignant des représailles
de la part du MPCI, ont fui au Mali voisin
ou ils ont été regroupés dans des camps
de réfugiés à Loulouli, Faragouana et
Sikasso[56],[57]. Certains d'entre eux ont
été rapatriés dès 2003. D'autres, et en
particulier les fonctionnaires de l'état, au
premier rang desquels les militaires, les
douaniers et les policiers qu'en Côte
d'Ivoire on désigne sous le terme
générique des « corps habillés », avaient
pris la route du sud et sont devenus des
« déplacés de guerre », selon la
terminologie officielle[58].
Un nouveau recensement de la
population du pays est envisagé par les
autorités du pays en 2008, avec l'appui
technique et financier du Fonds des
Nations unies pour la population (UNFPA),
organisme de l'ONU. Ce sera le 4e, après
ceux de 1975, 1988 et 1998[59], [60]

La population du département est


constituée essentiellement de Malinkés
venus du Mali, de la Guinée et du Burkina
Faso (20 à 25 % de la population) que
l'on trouve essentiellement au centre et à
l'ouest et surtout de Sénoufos (environ
70 à 75 % de la population)[61],
respectueux d'une tradition matrilinéaire,
qui sont installés dans la région depuis le
e
 siècle[10]. Des populations Peuls,
peuple nomade, sont également
installées dans des campements
disséminés sur tout le territoire du
département.

Comme partout en Afrique, la population


autochtone était animiste et ces
traditions et ces usages anciens,
marqués par des « bois sacrés »,
espaces dévolus aux rites d'initiation, des
fétiches, etc., subsistent toujours et sont
restés vivaces : ils cohabitent avec les
religions monothéistes importées par les
colonisateurs, le catholicisme et l'islam,
dont l'arrivée dans la région est somme
toute extrêmement récente. Selon le
dernier recensement qui, à la différence
de ce que l'on connait dans les pays
européens ou cela est strictement
interdit[Note 26], pose ce type de question,
la religion musulmane constitue la
religion dominante du pays avec 38,6 %
de pratiquants. Ils sont suivis des
catholiques (19,4 %), des personnes
ayant déclaré n'avoir aucune religion
(16,7 %), des animistes (11,9 %), et des
protestants (6,6 %).

Langues

Article connexe : Langues en Côte


d'Ivoire.
Depuis l'indépendance, la langue
officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le
français. La langue véhiculaire, parlée et
comprise par la majeure partie de la
population, est le dioula mais la langue
vernaculaire de la région est le sénoufo.
Le français effectivement parlé dans le
département de Boundiali, comme à
Abidjan, est communément appelé le
français populaire ivoirien ou français de
moussa[Note 27] qui se distingue du
français standard par la prononciation et
qui le rend quasi inintelligible pour un
francophone non ivoirien. Une autre
forme de français parlé est le nouchi, un
argot parlé surtout par les jeunes et qui
est aussi la langue dans laquelle sont
écrits 2 magazines satiriques, Gbich!,
fondé par le caricaturiste Lassane
Zohoré, et Y a fohi. Le département de
Boundiali accueillant de nombreux
ivoiriens issus de toutes les régions du
pays, toutes les langues vernaculaires du
pays, environ une soixantaine, y sont
pratiquées. Avec la présence dans la
région de nombreux burkinabés venus
travailler notamment dans les
plantations de coton, présence accrue
depuis 2002, on y parle aussi le moré,
langue des Mossis[Note 28], [62], [63]. Le peul
est également parlé, le département
abritant de nombreux campements
peuls.
Éducation

Élèves de l'enseignement secondaire à Boundiali

Article connexe : Éducation en Côte


d'Ivoire.

Le département de Boundiali, alors


appelé subdivision du cercle de Korhogo,
comportait, en 1938, 38 élèves au Cours
élémentaire et 98 élèves au cours
préparatoire dont 4 filles de
fonctionnaires dans la classe supérieure.
Le camp scolaire était constitué de
cases rondes, caractéristiques de
l'habitat dans la région, et prévues
chacune pour accueillir 10 élèves[64].

En 2008, le département comporte deux


lycées, le lycée municipal de Kouto et le
lycée moderne de Boundiali, lequel
scolarisait 1813 élèves en 2006-2007,
des collèges, publics et privés, 101
écoles primaires ( il y a 465 écoles
primaires dans toute la région des
savanes) et sept écoles maternelles[65]. Il
compte 89 enseignants professionnels
qui encadrent 366 classes[66].

Dans la région des savanes à laquelle est


rattaché administrativement ce
département, le taux de scolarisation est
de 37 %[67] alors qu'il est de 74 % en Côte
d'Ivoire[68]. Comme dans tout le pays,
l'accès à l'enseignement secondaire est
limité par un concours d'entrée en
sixième à l'issue duquel un tiers des
élèves ayant suivi l'enseignement
primaire est admis à poursuivre ses
études. Ce mode de sélection est hérité
de l'époque coloniale puisqu'il existait en
France jusqu'en 1959 et a été maintenu
en l'état à l'indépendance du pays, en
1960. En dépit de cette « sélection », à
laquelle il faut toutefois ajouter un
nombre indéterminé mais non
négligeable de « recrutements
parallèles »[69], [70] et d'élèves ayant suivi
l'école coranique, dispensée dans
certains villages par des anciens de
bonne volonté, et n'ont donc pas
« fréquenté » l'école primaire au cours de
leurs jeunes années, et en raison de la
faiblesse des moyens matériels,
financiers et humains au nord du pays, le
nombre d'élèves par classe, dans
l'enseignement secondaire, varie de 90 à
110 élèves pour les établissements du
département. Il est vrai que le nord du
pays a toujours été nettement moins bien
pourvu en enseignants que le sud car
beaucoup de fonctionnaires, originaires
du sud du pays, ne rejoignent pas leur
poste d'affectation dans le nord qu'ils
considèrent comme une « terre d'exil »
pour eux-mêmes et leur famille. Il existe
également, comme dans tout le nord du
pays, une sous-scolarisation des filles,
phénomène auquel tente de remédier
l'UNICEF depuis 1993 via des dons de
fournitures et de tenues scolaires et les
autorités en organisant des « clubs de
sensibilisation »[71]. Malgré cet accès à
l'éducation, l'analphabètisme était estimé
à 80 % dans le département de Boundiali
en 2002 alors qu'il était estimé à 57,8 %
pour l'ensemble du pays[72], [73].

Du fait de la politique gouvernementale


de l'éducation du pays, on retrouve de
nombreux élèves originaires de l'est, de
l'ouest et du sud dans les deux lycées du
département, ce qui contribue au
brassage linguistique.

En raison du manque criant d'instituteurs,


phénomène constant dans le nord du
pays depuis l'indépendance et nettement
accentué depuis 2002, ces dernières
emploient de nombreux « enseignants
bénévoles », lesquels réclament de façon
récurrente leur intégration au sein de la
fonction publique[74]. Les 101 écoles
primaires du département employaient,
en 2001-2002, 180 instituteurs pour 17
1721 élèves dont 6598 filles (38,43 % de
l'effectif scolarisé, le taux national étant
de 43,22 %), soit un ratio élèves-
enseignants de 95 alors qu'il est de 47 au
niveau national[4].

Élèves de l'enseignement primaire, se rendant à


l'école.

L'éducation télévisuelle a été


expérimentée dans le département
durant les années 1970. La tradition orale
locale, témoin privilégié de cette
malheureuse initiative, utilise parfois le
terme de « génération sacrifiée » pour
désigner les anciens élèves, nombreux
dans le département de
Boundiali [réf. nécessaire], ayant suivi cet
« enseignement » tout à fait particulier,
qui a pourtant donné des résultats très
nets[75],[76].

Salle de classe à Boundiali

Le département compte aussi une


Institution de Formation et d'Éducation
Féminine située au chef-lieu, Boundiali,
l'un des 90 centres de cette nature
existant dans le pays. Cette institution a
pour objet de permettre aux femmes
analphabètes, aux jeunes filles non
scolarisées ou déscolarisées, aux
femmes agricultrices de trouver une
opportunité pour le développement
d'aptitudes nouvelles permettant leur
insertion ou leur autonomisation [77].

En 1996, une Organisation non


gouvernementale[78], Savane
Développement, a créé à Kolia, sous-
préfecture située 30 km au nord de
Boundiali, une école pour une
scolarisation partiellement en langue
maternelle : c'est le Centre scolaire
intégré du Niéné (CSIN). Dans ce centre
expérimental, les élèves reçoivent, du
préscolaire à la fin de la première année
du primaire, un enseignement en sénoufo
ou en malinké, selon leur langue
maternelle, et poursuivent par la suite
leurs études en français. En 2001, le
ministère de l'Éducation nationale a
réalisé une évaluation de l'établissement
d'enseignement et a décidé d'élargir
l'expérimentation à dix autres langues :
abidji, agni, attié, baoulé, bété, guéré, dan
ou yacouba, koulango, mahou et sénoufo
de Korhogo[79].

Santé

Le département comptabilise 35
établissements de santé dont un hôpital
baptiste privé et un hôpital général à
Boundiali, lequel a fait l'objet d'une
réhabilitation en 2005 pour un montant
de 30 millions de francs CFA, et 4
officines de pharmacie qui alimentent
aussi 7 dépôts pharmaceutiques
installés dans des villages. Vingt
dispensaires ruraux ont été construits
avec l'appui de la coopération
canadienne mais 5 d'entre eux ne sont
pas fonctionnels. Toutefois, le manque
de personnel qualifié se fait sentir,
comme dans toute la région des savanes
puisque pour les 4 départements qui la
constituent, ceux de Boundiali, Korhogo,
Tingréla et Ferkessédougou, 45
médecins exerçaient en 2001 et
seulement 23 en 2005 pour une
population totale de 1 215 000 habitants.
Le nombre des infirmiers a également
baissé de 254 à 67 sur cette même
période[80]. Dans toute la région des
savanes, on dénombre 93 dispensaires et
51 maternités.

Le département est une zone de grandes


endémies, bien que l'onchocercose,
couramment nommée ici la « cécité du
fleuve », qui faisait des ravages dans les
villages situés au bord des rivières et qui
est à l'origine du nombre élevé
d'aveugles, ait été efficacement
éradiquée dans les années 1980 par la
pulvérisation massive de pesticides au-
dessus des rivières[81]. Comme dans
toutes les zones tropicales, l'hépatite due
à la qualité aléatoire de l'eau, affecte
beaucoup d'habitants, tout comme la
bilharziose et le paludisme, propagé par
un moustique, l'anophèle femelle. Pour
lutter contre ce dernier, des ONG
distribuent des moustiquaires
imprégnées, la plupart des habitants
n'ayant guère les moyens de s'offrir
régulièrement quinine ou chloroquine[82].
Toutefois, contrairement à ce qui est
observé dans toutes les autres régions
de grandes endémies du pays, on ne
relève pas d'ulcère de Buruli dans le
département de Boundiali, ni dans celui
de Tingréla, alors que 22 000 cas avaient
été détectés dans l'ensemble du pays en
2006[83], [84].

La lèpre sévit encore dans certains


villages du département comme dans
ceux, voisins, de Tingréla et
Korhogo[Note 29]. 856 nouveaux cas ont
été dépistés en Côte d'Ivoire au cours de
l'année 2007 et 1 367 malades sont
actuellement en traitement, selon les
autorités sanitaires du pays[Note 30]. En
1984, la « Journée mondiale des
lépreux » a été organisée à Boundiali,
sous la présidence du professeur
Alphonse Djédjé Mady, alors ministre de
la santé du gouvernement de Félix
Houphouët-Boigny. La
polychimiothérapie qui associe trois
médicaments est le seul traitement qui
guérit véritablement la lèpre. Efficace et
gratuit, il est disponible dans tous les
centres de santé du pays[85],[86] dont
l'hôpital de Boundiali.

Économie
Article connexe : Économie de la Côte
d'Ivoire.

Secteur primaire

Les habitants sont soit agriculteurs, soit


éleveurs s'ils ne sont ni commerçants ni
fonctionnaires car le pays sénoufo
bénéficie d'un climat et de sols très
favorables à l'agriculture, en particulier
grâce à l'existence de nombreuses
termitières qui conduisent à une
meilleure productivité du sol. L'essentiel
de l'économie du département concerne
le secteur agro-alimentaire, la Côte
d'Ivoire ayant, depuis longtemps et
comme la plupart des pays du tiers-
monde, mis l'accent sur l'autosuffisance
alimentaire, laquelle a été atteinte dès
1980, à la différence des pays voisins,
Guinée, Mali et Burkina Faso en
particulier.

Les paysans de cette région, à la


différence de ce que l'on constate en
Europe, ne sont jamais à la fois
cultivateurs et éleveurs. Ce sont des
populations différentes qui cultivent la
terre ou qui élèvent les animaux. En
particulier, ce sont les peuls qui
s'occupent des troupeaux de zébus. Ce
qui n'empêche pas les cultivateurs,
comme d'ailleurs aussi des
commerçants ou des artisans, désireux
d'investir leurs économies, d'acheter des
animaux : ceux-ci sont alors vus comme
une caisse d'épargne pour être revendus
en cas de besoin (intempéries, mauvaise
récolte, maladie, etc.) ou consommés à
l'occasion des funérailles.

Le machinisme agricole n'en est qu'à ses


débuts. L'essentiel du travail se fait soit
au moyen de la « culture attelée » qui
mobilise les zébus et améliore les
rendements soit à la main, notamment
au moyen de l'outil rudimentaire, la houe,
ici appelée la daba[87], avec une
importante main d'œuvre féminine : les
hommes assurent le défrichage et les
labours et les femmes repiquent les
plants de riz puis les récoltent et
récoltent le coton. Les rares propriétaires
de tracteurs n’ont guère fait d’émules, le
coût du matériel et les frais d’entretien
étant hors de portée. L'agriculture locale
est toutefois pénalisée par le fléau que
constitue la tradition multi-séculaire des
« feux de brousse » allumés à des fins de
chasse tous les ans pendant la saison
sèche.

La colonisation du territoire avait conduit


à la désorganisation de l’agriculture
traditionnelle sénoufo pour développer
une économie orientée vers l'exportation
de produits agricoles non-transformés.

Le coton

Fleurs de coton
La culture du coton est la plus pratiquée
puisque 40 à 50 % des terres exploitées
sont emblavées en coton[1]. Déjà
ancienne dans la région, cette culture
commerciale s'est fortement développée
à partir des années 60 grâce à l'action
dune société d'économie mixte, la
Compagnie ivoirienne de développement
des textiles (C.I.D.T.) qui a remplacé la
variété « Mono » par la variété « Allen », a
distribué gratuitement des engrais aux
planteurs et a pratiqué des prix élevés à
la production grâce à l'appui de la Caisse
de stabilisation, principal organisme
d'état du pays jusqu'en 1999. En 2001,
sur les 400 000 tonnes produites par la
Côte d'Ivoire, troisième producteur
africain[88], le département de Boundiali
en produisait environ 45 000 tonnes.
Cette production a toutefois
considérablement baissé ces dernières
années à la suite de la guerre civile qui a
secoué le pays à partir de 2002 : 20 000
pour le département de Boundiali sur les
150 000 tonnes produites en Côte
d'Ivoire en 2007[89], [90], [91].

Le coton, surtout destiné à l'exportation


vers les pays européens est, en un
certain sens, une « culture
d'importation » : après l'abolition de
l'esclavage aux États-Unis, en 1807, les
compagnies textiles, face à
l'augmentation du coût de la main-
d'œuvre dans les plantations
américaines, ont imposé cette culture
dans les colonies d'Afrique où elle
n'existait antérieurement que très
modestement pour la seule
consommation locale. Les parcelles de
coton, remplaçant les cultures vivrières
au grand dam de la population locale,
avaient été baptisées « le champ du
commandant ». Le facteur multiplicateur,
entre le prix payé aux paysans locaux et
le prix constaté à l'arrivée dans les ports
d'Europe, après égrenage et
conditionnement, et avant
transformation en vêtements bon
marché en Europe, est estimé à 70.
Autres cultures

Article connexe : Production agricole en


Côte d'Ivoire.

Ignames au marché

La cola
Les cultures vivrières comme le maïs qui
couvre 20 % des surfaces cultivées,
l'arachide qui couvre 10 % des surfaces
cultivées[1], le sorgho, le mil, le manioc, la
patate douce, le fonio, la banane plantain,
l'igname, l'anacarde et le riz sont
pratiquées, principalement pour la
consommation locale. Dans le
département de Boundiali, le riz, qui
constitue l'aliment de base en Côte
d'Ivoire, n'est pas cultivé dans des
rizières, mais sous la forme de riz pluvial,
avec un rendement supérieur au
précédent, et qui présente l'avantage de
permettre deux récoltes annuelles[Note 31].
La production de l'anacarde, dont la Côte
d'Ivoire est le premier pays exportateur
africain, est passée de 30 000 tonnes
avant la guerre à 10 000 tonnes
aujourd'hui[92]. Les aubergines, la salade,
le piment, les tomates et les oignons,
principales cultures maraichères, sont
également cultivés de façon intensive sur
les rives des nombreux barrages que
compte le département pour alimenter le
marché local qui en est gros
consommateur. Ce secteur des cultures
maraichères, essentiellement exploité
par les femmes, bénéficie de la
coopération allemande via la fourniture
de matériel agricole[93]. Dans les années
1980, un projet de développement de la
culture d'oignons avait été initié en
coopération avec Taiwan. Ce projet fut
abandonné en raison de la
reconnaissance de la République
populaire de Chine par la Côte
d'Ivoire[Note 32] qui se traduisit
concrètement par le départ immédiat des
experts taiwanais. Il a été ultérieurement
relancé en sollicitant l'assistance de la
FAO pour développer la culture de
l’oignon de contre-saison dans le nord
avec pour objectif de réduire les écarts
entre l’offre et la demande au niveau
national[94]. On produit également la noix
de cola dont la Côte d'Ivoire est le
premier producteur mondial, et qui est
abondamment utilisée par les paysans,
notamment en période de récolte, en
raison de ses propriétés stimulantes. On
y produit également le karité qui est
consommé localement, sous forme
d'huile pour l'alimentation et de produits
cosmétiques[Note 33], ainsi que du tabac.

L'arboriculture fruitières des fruits


tropicaux y est également développée
avec des vergers d'orangers qui
produisent des oranges de couleur verte,
de papayers, de citronniers, d’avocatiers,
de bananiers, de goyaviers, d'ananas et
surtout les mangues dont la Côte d'Ivoire
est le premier pays africain exportateur
sur le marché européen et le troisième au
niveau mondial.
Élevage

Troupeau de zébus

L'élevage est ici un élevage extensif et de


transhumance de zébus et de taurins
N'Dama[95]. Quelques fermes d'état, ici
dénommées ranchs, ont été établies
dans le département : elles regroupent
plusieurs villages et campements autour
d'une activité d'élevage de zébus[4] . Une
activité d'élevage de moutons et
d'élevage caprin, essentiellement des
chèvres naines locales de race Djallouké,
existe également chez les peuls. Pendant
la saison des pluies les troupeaux sont
dirigés par les pasteurs vers les espaces
de savanes boisées afin d'éviter les
dégâts aux cultures. Il arrive toutefois
que des conflits, parfois violents, éclatent
entre cultivateurs et éleveurs peuls
lorsque les troupeaux détruisent
malencontreusement les récoltes
puisque, comme dans la plupart des
pays du tiers-monde, il n’y a pas ici de
systèmes d'assurance permettant de
dédommager les préjudices subis. Ainsi,
en 1985, un grave conflit entre
cultivateurs sénoufos et éleveurs peuls
s'est traduit par des dizaines de
victimes[96]. Selon les experts, les plus
riches parmi les éleveurs peuls peuvent
posséder jusqu'à 2 000 têtes de bétail.

Pêche

Une activité halieutique s'est développée


sur la rivière La Bagoué et sur les
retenues d'eau en avant des nombreux
barrages que compte le département[97].
On y pêche de façon artisanale surtout
des carpes, des carpes rouges et des
capitaines destinés à la consommation
locale, mais aussi des silures. Cette
activité est pratiquée avec des pirogues
légères longues de 5 à 8 mètres, taillées
d'une seule pièce dans le tronc d'un
fromager, et à l'aide de filets et de
nasses. Le poisson est ensuite vendu sur
le marché local, après fumage ou
grillade.

Mines

On trouve dans le département du fer qui


est travaillé de façon artisanale dans les
villages de Gbon, Kolia et Kanitélégué, de
l'or, du mercure, du nickel et du cuivre[98]
mais aucune exploitation industrielle n'a
encore été entreprise.

Secteur secondaire
 

Métier à tisser traditionnel

À la suite du désengagement de l'État


ivoirien des activités productrices de
coton, il a été créé le 23 août 1998 par le
consortium IPS (WA) et la société Paul
Reinhart Ag, la société Ivoire Coton,
groupe privé à capitaux israéliens et
suisses, qui est propriétaire à Boundiali
de deux usines d'égrenage de coton
présentant chacune une capacité de
traitement de 70 000 tonnes par an :
Boundiali 1 et Boundiali 2[99]. Outre leur
personnel permanent, ces deux usines
emploient beaucoup de saisonniers,
notamment des ressortissants
burkinabés. Le coton constitue la
principale richesse de la région, au point
d'y être appelé l’« or blanc ».

De façon artisanale, de nombreux


tisserands transforment le coton en
pièces de tissu et les couturiers
fabriquent ensuite des boubous[Note 34],
des pagnes et des vêtements de toute
nature sur mesure à la demande des
clients et clientes, la couture étant ici une
activité pratiquée par les hommes.
Dans de nombreux villages, les forgerons
travaillent le fer dans des haut-fourneaux
artisanaux pour fabriquer de nombreux
objets utilitaires.

Secteur tertiaire

Comme dans tous les pays du tiers-


monde en voie de développement, une
grande partie de l'économie locale se
situe dans le domaine que les
économistes qualifient d'économie
informelle avec ses nombreux « petits
métiers ».

Transports
 

Taxi-brousse en Côte d'Ivoire

Le département dispose d'un aéroport


(code OACI : DIBI et code AITA : BXI)
situé à Boundiali qui met Abidjan à 2h30
de vol et dont la piste est en latérite.
Comme chacun des 14 aéroports du
pays[Note 35], il est géré par un
établissement public, l’Anam (Agence
nationale de l’aviation civile et de la
météorologie). Avant 2002, un avion
quotidien reliait cet aéroport à Abidjan.
Toutefois, depuis le déclenchement de la
crise, il n'est plus réellement accessible
puisque seules cinq plateformes de
transport aérien sont encore desservies
régulièrement en Côte d'Ivoire : Abidjan,
San-Pédro, Yamoussoukro, Daloa et
Tabou.

Le département est traversé par quatre


pistes principales en latérite reliant
Boundiali à Odienné, Tingréla, Séguéla,
Mankono et une route bitumée la reliant
à Korhogo. Des autocars de différentes
compagnies assurent le voyage régulier
aller-retour depuis la ville de Boundiali
vers les autres localités ivoiriennes. Des
cars effectuent des voyages réguliers
entre la Région des savanes et des villes
extra-ivoiriennes dont Bobo-Dioulasso au
Burkina Faso. Les principales villes chef-
lieux des départements éponymes
voisins (Odienné, Tingréla, Korhogo,
Séguéla) sont aussi reliées à Boundiali
au moyen de taxis brousse allant de 9 à
22 places assises et de gbakas. Il n'est
pas rare que ces taxis brousse affichent
sur leur flanc la devise colorée du
chauffeur : « trompe la mort »,
« Sababoum madogo » (qui signifie,
littéralement : « Petit à petit, l'oiseau fait
son nid »..), etc. Depuis la crise ivoirienne
de 2002, il s'est développé, sur le modèle
burkinabé, le système des « moto-taxis »,
devenus populaires dans tous les
départements du nord de la Côte d'Ivoire
en raison de leur prix forfaitaire modéré,
à défaut de l'existence de compagnies de
taxis.

Taxi-brousse et pousse-pousse

Mais le département n'échappe pas au


syndrome du nord ivoirien s'agissant des
voiries : peu de voies sont bitumées, les
routes sont souvent en latérite[100]. Dans
les années 1990, il avait été envisagé, et
annoncé par les premiers ministres de
l'époque, Daniel Kablan Duncan et Pascal
Affi N'Guessan, le bitumage de la piste
vers Odienné, avec prolongation jusqu'à
Kankan en Guinée, mais la crise de 2002
a interrompu le projet. Ce problème a été
évoqué par le président de la république
Laurent Gbagbo, lors de sa visite
historique dans le nord en novembre
2007[101], [102], [103] : Il a lancé le projet de
bitumage de la route entre Boundiali et
Tingrela dont le coût estimé est de dix
milliards de francs CFA[104]. Il est vrai
que, dans cette région du monde, le coût
d'un kilomètre de bitume est estimé, en
moyenne, à 100 millions de Francs CFA,
soit environ 1,6 million d'euros. Le
lancement des travaux de bitumage,
marqué par une nouvelle visite de
Laurent Gbagbo, a eu lieu le 18 juillet
2008[105].

Commerce

Marché de Boundiali.

Chaque chef-lieu de sous-préfecture


dispose d'un marché mais le principal, et
le mieux achalandé, du département se
situe à son chef-lieu : Boundiali est
équipée en son centre d'un marché dont
l'activité est quotidienne mais qui
culmine le samedi lorsque les villageois
des alentours viennent s'approvisionner
et y vendre leur production. Comme
partout en Afrique, il est d'usage de
discuter le prix. Les marchandises, entre
le taxi brousse et l'étal des vendeurs ou
vendeuses, sont la plupart du temps
transportées par des pousse-pousses,
lesquels sont parfois tirés par des
enfants, le travail des enfants[Note 36]
étant ici très répandu, par la force des
choses, puisque la scolarisation, pour
beaucoup, cesse vers 13 ou 14 ans. Elle
compte aussi un supermarché, ce qui
n'est pas le cas de beaucoup de villes
analogues de Côte d'Ivoire. Il est géré par
la Compagnie du nord de Côte d’Ivoire
(CNCI) qui assure aussi de façon
monopolistique la distribution
alimentaire dans les sous-préfectures du
département.

Après la prise de contrôle de tout le nord


du pays par les Forces nouvelles de Côte
d'Ivoire en 2002, le commerce
transfrontalier avec le Mali et surtout le
Burkina Faso s'est considérablement
développé, l'approvisionnement par le
sud étant devenu très difficile et
aléatoire. Il en a résulté une moindre
taxation des marchandises, la vie
devenant ainsi meilleur marché au nord
qu'au sud, contrairement à la situation
qui prévalait antérieurement, même si la
pratique de la « taxation directe à la
source », très répandue dans les pays du
tiers-monde, perdure comme dans la
partie sud du pays, au détriment du
niveau de vie de la population[106],[107].

Banques

Deux des principaux établissements du


réseau bancaire ivoirien disposent d'une
agence à Boundiali : BNI (Banque
Nationale d'Investissement), BACI
(Banque Atlantique de Côte d'Ivoire)
Les divertissements nocturnes du
département, le Boundiali by night, se
limite à deux discothèques ouvertes le
week-end à Boundiali. La ville, comme la
plupart des villes d'Afrique, compte
également de nombreux maquis et des
allocodromes.

Le tourisme, en Côte d'Ivoire, n'a jamais


vraiment été développé pour en faire un
véritable industrie économique. Le pays
ne figure pas parmi les destinations
habituelles des voyagistes. Toutefois,
avant 2002, Boundiali était une ville étape
d'un circuit touristique autour du pays
pour quelques groupes de touristes
européens venus du sud. Il leur était par
exemple proposé une version édulcorée
du N'Goron (art chorégraphique du
peuple sénoufo) exécutée par les troupes
de danseurs des hameaux environnant.

Les voyageurs étaient logés à l'hôtel Le


Dala, récemment renommé Le Dalaba,
(en langue sénoufo, dala signifie
littéralement « La terre »)[4] qui avait la
particularité d'être la propriété d'une
coopérative regroupant plusieurs
centaines d'habitants de la ville,
respectant en cela la tradition sénoufo de
la propriété collective, avant d'être cédé à
un propriétaire privé. Cet hôtel a été
construit dans une architecture originale
imitant l'habitat sénoufo de la région
avec des chambres-cases rondes
couvertes d'un toit de chaume. Les cases
portant le nom d'un des villages
environnants sont disposées autour
d'une immense case-paillote abritant le
bar et le restaurant. L'hôtel est équipé de
l'unique piscine du département. Dans
les années 1970, il avait accueilli les
deux principaux personnages de l'état
ivoirien, le Président de la République,
Félix Houphouët-Boigny et le président
de l'Assemblée nationale, Philippe Yacé,
à l'occasion de l'unique visite des plus
hautes autorités du pays dans le
département.

Infrastructures
Depuis la gare routière de Boundiali, des
compagnies de bus et des taxis brousse
relient le chef-lieu du département aux
localités voisines. Une compagnie de
bus, STK, relie directement la ville de
Boundiali à Abidjan. Il arrive toutefois
que ces bus soient victimes des
« coupeurs de route »[108]. La ville est
équipée d'un aéroport dont la piste a été
construite en latérite (code AITA : BI,
code OIAC DIBI). Dans les années 1980,
un vol quotidien de la compagnie Air
Ivoire reliait la ville à la capitale
économique du pays, Abidjan.

Le département est équipé de 40


barrages. Les autorités envisagent la
construction d'un nouveau barrage, pour
un coût estimé de deux milliards de
francs CFA afin de permettre
l'approvisionnement en eau potable d'un
maximum de localités. Il ne comporte
que 49 kilomètres de routes bitumés
pour 1 894 kilomètres de pistes en
latérite. Il est vrai que, dans cette région
du monde, le coût d'un kilomètre de
bitume est estimé, en moyenne, à 100
millions de franc CFA, soit environ 1,6
million d'euros. Sur les 112 localités
rurales que compte le département,
seules 27 sont électrifiées[4]. Certains
des villages qui ne disposent pas de
l'électricité se dotent de groupes
électrogènes.
Sports
Le football est le sport roi en Côte
d'Ivoire. Les compétitions sportives se
déroulent exclusivement au chef-lieu du
département, les autres localités ne
disposant d'aucune infrastructure
spécifique : avant la guerre civile qui a
scindé le pays en deux territoires à partir
de 2002, la ville de Boundiali disposait
d'un club de football, l'Élan sportif de
Boundiali, évoluant en « 2e division
nationale », actuellement dénommée
MTN Ligue 2, et disputant ses matchs
sur le terrain du stade Ténéouré. En 2008,
le club évolue en Championnat de
division régionale, équivalent d'une « 4e
division » [109]. Comme dans la plupart
des villes du pays, il est organisé, de
façon informelle, des tournois de football
à 7 joueurs qui, très populaires en Côte
d'Ivoire, sont dénommés Maracanas.

Le handball est également pratiqué,


particulièrement par les filles, élèves des
lycées du département, ce sport étant
très en vogue dans le pays en raison des
bons résultats de l'équipe nationale au
niveau continental, victorieuse à deux
reprises de la Coupe d'Afrique.

En 2008, Boundiali a constitué une ville-


étape du Tour de l'or blanc, de retour
dans le nord du pays après plusieurs
années d'absence en raison de la crise
de 2002. Pour la première fois de son
histoire, le département accueillait une
épreuve nationale du calendrier cycliste
ivoirien[Note 37].

Culture
À la différence de beaucoup de villes
africaines dotées de simples cinémas en
plein air, la ville de Boundiali dispose
d'une salle de cinéma qui est la seule du
département. L'essentiel de sa
programmation repose sur des films de
karaté, des films égyptiens ou des films
indiens venus de Bollywood, très
appréciés en Afrique de l'Ouest comme
dans la plupart des pays du tiers-monde.
Un peintre local, reprenant une très
ancienne tradition familiale, a développé
un style original de peintures
représentant la vie de la région et de ses
habitants dans un genre tout à fait
différent de celui des célèbres « toiles de
Korhogo ». Elles sont élaborées en
« peinture naturelle », à base de plantes,
notamment d'indigo, sur des bandes de
coton cousues entre elles que lui
procurent les tisserands locaux.
Le département de Boundiali est aussi le
lieu de naissance de Muriel Diallo, auteur
de contes pour enfants, de la chanteuse
mandingue Aicha Koné, originaire de
Gbon, de la chanteuse Teeyah, et de
l'écrivain ivoirien, Ahmadou Kourouma,
lauréat à deux reprises, en 1969 et 1991,
du Grand prix littéraire d'Afrique noire. Il
est l'auteur de : En attendant le vote des
bêtes sauvages, Allah n'est pas obligé,
récompensé par le prix Renaudot en
2000, et surtout Les Soleils des
indépendances, écrit en 1968 en réaction
aux régimes politiques africains issus de
la décolonisation et qui lui valut quelques
« soucis » dans son propre pays le
forçant à s'exiler pendant plusieurs
années.
Deux groupes de balafon du
département, le « Bologo » et le
« Benkadi », font également le bonheur
des nombreux festivals organisés sur ce
thème en Afrique de l'Ouest[110].
Dans le département, seules les villes de
Boundiali et Kolia sont dotées d'un centre
culturel et la ville de Boundiali est seule à
posséder une librairie. Au centre de
Boundiali s'élève une mosquée de style
soudanais, style d'architecture introduit
dans l'empire du Mali au e
 siècle[111].

L'« Art Africain »

 
Porte en bois, Boundiali, 1920

Les civilisations africaines ont toujours


privilégié la fonction à la forme, la beauté
n’étant pas recherchée en soi. Ce que les
collectionneurs « du Nord » appellent
« l’art africain », voire, étonnamment, les
« arts premiers », désigne en fait des
objets usuels ou culturels qui,
désacralisés ou inutilisés aujourd’hui,
sont exposés ou vendus comme pièces
de collections. Il en va ainsi, pour le
département de Boundiali, des « chaises
sénoufos » et des « portes sénoufos »,
fabriquées en Iroko, en teck ou en bois
de fromager, joliment décorées et
stylisées, toujours fabriquées sur
commande pour une personne
déterminée, et dont l'usage premier est
d'abord utilitaire.

Traditions

Article connexe : Masques de Côte


d'Ivoire.

Traditionnellement, l'Ivoirien, comme


dans la plupart des sociétés africaines,
se sait débiteur de l'association humaine,
trouvée autour de lui à sa naissance, qui
l'a guidé et initié à la vie. Il en résulte un
culte des ancêtres et un respect du
passé. La tradition orale est très
développée : les griots constituent la
mémoire des villages. Les conflits et les
problèmes de famille ou de voisinage
sont souvent résolus en prenant conseil
auprès des anciens, réputés « sages »,
réunis au pied de l’« arbre à palabres »,
souvent un baobab, qui trône dans
chaque village. En Afrique, le mot
« vieux » n’est pas péjoratif, bien au
contraire : il désigne les
« anciens »[Note 38], respectés, qui ont
acquis la « sagesse » et qui, par
conséquent, peuvent prodiguer des
conseils avisés. C'est la raison pour
laquelle leurs « décisions » sont suivies
d'effet, même si elles n'ont pas de valeur
légale, au sens où on l'entend
ordinairement en Europe.
Les villages sénoufos forment autant de
terroirs autonomes et indépendants sans
pouvoir hiérarchisé ou centralisé. C'est
une société lignagère à forte
accentuation matrilinéaire, l'autorité à
l'intérieur du clan revenant au patriarche.
Dans la société sénoufo traditionnelle, il
n'existe pas de propriété individuelle de la
terre : le « chef de village », aussi appelé
« chef de terre » ou « Dalafôl » en langue
sénoufo, attribue les lopins de terre à
exploiter aux familles en fonction de
leurs desiderata et de leurs besoins,
lesquelles familles exercent ensuite un
droit d'usage inaliénable[112]. Cette
pratique foncière des sénoufos interdit
de facto toute spéculation sur la terre qui
ne peut être ni vendue ni échangée et
dont on n'accorde, éventuellement, aux
« étrangers » que l'usufruit, concession
toujours limitée dans le temps, et jamais
la propriété. Cette concession est
assortie de l'interdiction, tout un
symbole, de planter un arbre ou de
creuser un puits, ce qui vise à empêcher
toute velléité de revendication de
propriété de cette terre. Ce « chef de
terre » est un descendant du lignage
fondateur du village ; il est gardien et
dépositaire du fétiche du village. Ses
prérogatives s'exercent dans le domaine
foncier et plus généralement à tout ce
qui a trait à la terre[113]. Pour autant,
malgré ces prérogatives, il n'est pas un
chef politique. Au sein d'une famille,
l'ainé exerce une ascendance morale et
spirituelle sur les autres membres. C'est
lui qui protège le fétiche familial et veille
aux rituels qui lui sont dus. Il organise
par ailleurs les travaux agricoles
collectifs et il représente la famille à
l'extérieur. Les principaux patronymes
sénoufos correspondent aux 5 lignages
d'origine : Soro, Tuo, Sekongo, Yeo, Silué
(les noms mandingue correspondants
sont : Coulibaly, Touré, Camara, Ouattara
et Koundé) qui ont pour animal fétiche,
respectivement, la panthère, le
phacochère, l'écureuil de terre, l'antilope
rouge, le singe noir. Il existe, à l'intérieur
du groupe sénoufo, des liens de parenté
à plaisanterie entre certains patronymes:
les Coulibaly avec les Ouattara, les Traoré
avec les Koné, etc.

Dans tous ces villages sont fabriquées


des statues qui imitent soit le corps
humain soit celui des animaux,
notamment le calao qui est considéré
comme un animal fétiche par les
sénoufos, mais aussi des tortues, des
caméléons, des sauriens, des reptiles.
Les sauriens et les reptiles sont
considérés, dans la tradition animiste,
comme étant les ancêtres vivants de
toute espèce sur terre. On y sculpte aussi
des portes en bois et des chaises
sénoufo, la plupart du temps en teck ou
en fromager. De nombreux forgerons
dioulas réalisent également de petits
masques en cuivre (masque kpélié très
stylisé) et des petits personnages très
expressifs en bronze.
 

balafon

« homme-panthère »
 

Danse de la région de Boundiali

  Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Les danses traditionnelles, également


présentes à chacune des cérémonies de
la région, sont le N'Goron, danse sacrée
accompagnée de la musique du balafon
et du tam-tam, et le Boloye, également
appelé « danse des hommes-panthères »
car l'habit du danseur imite fidèlement le
pelage de ces félins, et qui est exécuté à
la clôture des rites initiatiques ou lors de
la sortie du « bois sacré ». La « danse des
hommes-panthères » est une danse
d'acrobaties composée de sauts, de
déplacements latéraux, de mouvements
de toupies, de chutes, etc. et elle est
toujours accompagnée de la musique de
la kora et de celle du Tchali, une
calebasse entourée de colliers de perles.

La musique du djembé, de la kora et du


balafon est particulièrement présente à
chacune des nombreuses cérémonies
célébrées dans la région, notamment à
l'occasion des mariages coutumiers ou
des funérailles organisées selon le rite
senoufo[114].
 

Joueur de Kora

Djembé
 

Masque Waniugo de la région de


Boundiali

  Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Comme dans tous les villages africains,


les masques revêtent une importance
primordiale et sont associés à une danse
spécifique : les masques-heaumes
zoomorphes sont appelés Wanyugo et
sont utilisés dans le cadre du « Poro » ;
les masques Kpélyé (Le mot Kpélyé vient
du terme sénoufo Gpélé qui signifie
surprendre) sont utilisés lors des
funérailles. Leurs danses accompagnent
des récits de la vie du défunt et des
libations qui durent en général toute la
nuit.

Le panthéon religieux des sénoufos


comprend le dieu fondateur de tout,
« Koutyolo ». Selon la tradition, ce dieu
s'est endormi et n'intervient plus dans les
affaires du monde. Son pendant féminin
est « Katiéléo » qui est la mère tutélaire
du village et la protectrice du « bois
sacré ».

Dans la tradition sénoufo, les jeunes


garçons étaient initiés par le cercle des
anciens « Poro » durant 3 cycles d'une
durée de 7 ans chacun dans un « bois
sacré »[115] : de 12 à 19 ans pour une pré-
initiation, de 19 à 26 ans puis de 26 à 33
ans, ce dernier âge constituant le début
de la sagesse. Cette initiation était l'école
de la vie pour devenir des hommes, c'est-
à-dire pour se rendre utile à la société :
elle servait à dispenser la culture
générale, la médecine, et tout ce qu'un
sénoufo, doit savoir. À l'issue de cette
période, les « initiés » dansent le N'Goron
et l'apprennent aux jeunes filles de leur
génération qui l'utilisent comme une
danse d'accueil ou de
réjouissance[116],[117]. Le « Poro » aura
permis de conserver et de perpétuer
l'antique aspect culturel du sénoufo
contre les assauts simultanés de la
civilisation occidentale et du coran, selon
B. Holas[53]. Cette tradition a été
aménagée pour tenir compte des
nécessités du monde moderne qui
mobilise les jeunes à l'école.

Les chasseurs traditionnels sénoufos


sont regroupés dans la confrérie des
Dozos[118]. Avec leurs fusils à poudre et à
un coup, ils avaient la réputation d'être
jadis de redoutables chasseurs
d'éléphants. Aujourd'hui, comme dans la
majeure partie de l’Afrique, il ne reste
dans la région que le petit gibier : lièvre,
perdrix, canard sauvage, singe, …,
l'essentiel des éléphants survivant
encore en Côte d'Ivoire ayant été
regroupé dans le Parc national de la
Comoé situé au nord-est du pays et placé
sous l'étroite surveillance, en principe,
des gardes forestiers[119]. Cette confrérie
des Dozos, qui nécessite une initiation
particulière pour y entrer, est très
structurée et très hiérarchisée et ses
membres jouissent d'une grande
respectabilité. Ils sont particulièrement
craints pour les « pouvoirs mystiques »
qu'ils possèderaient : « faculté d'ubiquité,
d'invisibilité, de métamorphose,
d'invulnérabilité aux armes ». Mais ce
statut est aussi contraignant puisqu'il
s'accompagne d'interdits devant être
scrupuleusement respectés. Les Dozos,
facilement reconnaissables par leur
uniforme marron, décoré de nombreux
« gris-gris » ou « fétiches », leur chapeau
tressé et leur fusil à un coup fabriqué
traditionnellement, représentent une
corporation de près de 100 000 hommes,
e
ancienne puisque datant du  siècle. Il
est à noter que la chasse a été déclarée
illégale sur tout le territoire de Côte
d'Ivoire en 1974...Dans le contexte de la
crise politico-militaire de 2002, les Dozos
se sont très largement engagés aux
côtés des Forces nouvelles.

Parallèlement au développement rapide,


y compris en Afrique, des hautes
technologies de télécommunication,
mondialisation oblige, le tam-tam
demeure traditionnellement utilisé pour
transmettre les idées, les ordres, un
sentiment, une nouvelle ou une invitation
de village à village.

Les villages du département


Article connexe : Localités du
département de Boundiali.

Appatam dans le nord de la Côte d'Ivoire

Les villages du département de Boundiali


peuvent compter plusieurs milliers
d'habitants, à la différence d'autres
villages sénoufos du Nord du pays qui
sont parfois minuscules. L'habitat est
constitué de cases rondes, ovales ou
rectangulaires en banco avec un toit de
chaume, parfois fermées de portes
finement sculptées. Leur mobilier est
souvent rudimentaire (tabouret bas,
chaise, lit…), mais elles sont équipées
d'un abondant matériel ménager
(calebasses, canaris, pilons en bois,
paniers, masses pour le broyage, fours,
métiers à tisser…). Au sein des villages
sont édifiés des appatams, abris
traditionnels, ainsi que des greniers à mil,
qui, outre son usage nutritif après avoir
été décortiqué et pilé pour fabriquer le tô,
est aussi utilisé pour fabriquer une bière
très forte appelée le tchapalo. Chaque
village comporte soit un « arbre à
palabres », soit une « case à palabres »,
lieux où les anciens se réunissent autour
du « chef du village » pour discuter et
régler les conflits relatifs à la vie de la
communauté[120].

Femmes peuls au marché de Boundiali.


On y trouve aussi, quelques campements
peuls, peuple nomade qui a toujours
opposé une résistance farouche à la
colonisation. Ils refusèrent très
longtemps la scolarisation[Note 39]. Leur
arrivée dans la région remonte au début
des années 1960. Ils se sont installés
dans la savane : leurs cases y sont
constituées d'un toit de paille soutenu
par des branches et le sol est tapissé de
sable, symbole du désert de leur origine
présumée. Rarement désigné par son
patronyme, « le Peul » et sa famille vivent
souvent de manière isolée. La plupart
des familles résident dans des
campements qui sont placés sous
l'autorité de l'homme le plus âgé. Les
rares peuls installés dans des villages
« en dur » ne parlent la plupart du temps
pas la langue sénoufo[Note 40].

L'activité principale des hommes est


l'élevage des zébus, dont certains leur
sont confiés par des cultivateurs
sénoufos. S'y ajoute une petite activité,
localisée autour du campement, de
culture de maïs et de sorgho dans un
contexte de subsistance familiale.

Les femmes portent de somptueux


colliers en ambre autour du cou,
d'anciennes pièces de monnaie ou des
cauris dans les cheveux et des anneaux
recouverts de feuilles d'or autour des
chevilles. Elles sont vêtues de robes aux
couleurs chatoyantes mais jamais de
boubou ou de pagne, contrairement aux
autres femmes de la région. Elles
s'adonnent à l'élevage de chèvres, au
filage manuel du coton, à la fabrication et
à la vente de lait caillé (kosam en langue
peul), boisson particulièrement
rafraichissante sous ces
latitudes[121],[122].

Au nord de la ville de Boundiali, en


direction de Tingréla, à laquelle elles sont
reliés par une piste en latérite, les
localités de Kouto, érigée en chef-lieu de
département en mars 2008[123], Gbon et
Kolia sont essentiellement des villages
de tisserands et de forgerons. Kouto a la
particularité d'être divisé en deux
parties : un quartier dit « musulman »
avec sa mosquée en banco de style
soudanais[111] et un quartier sénoufo
séparés par la piste principale. Près de
Kouto se trouve le village de
Fahandougou qui abrite les « lacs sacrés
sénoufos » : Lac Dalaba, Lac Warapa, Lac
Loupougo, Lac Gbéni.

Sur la route d'Odienné se trouve le village


de Nondara[124] ainsi que celui de Tiémé,
qui abrita René Caillié lors de son voyage
de Conakry à Tombouctou. Il y fut soigné
et guéri du scorbut par les villageois, ce
qui ne l'empêcha nullement de faire, dans
son récit de voyage publié en 1830, une
description fort peu amène des villages
du nord de la Côte d'Ivoire qu'il fut amené
à traverser et qui assurèrent sa
subsistance et sa survie.

Vers le sud, en direction de Seguela, se


trouvent les villages de Ouazomon, Kébi,
Morondo, Kani, Ganaoni, érigé en sous-
préfecture, et Kanitélégué qui abrite des
hauts-fourneaux et des artisans du fer,
minerai abondant dans la région mais qui
n'a jamais fait l'objet d'une exploitation
industrielle.

Le village sénoufo typique de Niofoin se


situe en direction de Korhogo, après celui
de Ponondougou. C'est dans ce village
que Jean-Jacques Annaud a tourné son
premier long métrage, La Victoire en
chantant en 1975, avec Jean Carmet,
Jacques Spiesser, Jacques Dufilho,
Catherine Rouvel, Dora Doll et Maurice
Barrier, entre autres. Il a, à ce titre,
constitué, avant 2002, une halte obligée
pour les rares excursions touristiques
organisées au nord de la Côte d'Ivoire.
 

Village sénoufo traditionnel

Case rectangulaire en banco

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Notes et références
Notes
1. Kouto qui était auparavant une sous-
préfecture est devenu un département en
mars 2008
2. Du nom du point culminant, qui, en
langue malinké, signifie « fils unique de la
montagne »
3. Le terme « climat soudanais » fait
référence à l'époque où le Mali portait le
nom de Soudan français
4. Contrairement à ce que prétendent
parfois des commerçants peu scrupuleux,
le bois d'ébène n'existe pas en Côte
d'Ivoire.
5. Les pygmées ont peut-être été les
premiers habitants de la Côte d'Ivoire.
Dans leur tradition orale, la plupart des
peuples actuels, en particulier les Dans et
les Yacoubas, enseignent que leurs
ancêtres, arrivant dans le pays y ont
trouvé des « petits hommes roux » qu'ils
repoussèrent dans la forêt. D'autres font
état de « petits hommes bruns », dotés de
pouvoirs surnaturels auxquels il faut faire
des cadeaux pour se les concilier. On peut
penser que ces pygmées, qui ont disparu
aujourd'hui de la Côte d'Ivoire, ont été
décimés, repoussés vers l'extérieur ou
complètement assimilés
6. La République française, sous
l’impulsion de la députée de la Guyane,
Mme Christiane Taubira-Delanon, a
reconnu en mai 2001, la traite négrière
européenne comme un « Crime contre
l’Humanité ». La traite des esclaves est un
fléau qui a ravagé l'Afrique, pendant trois
siècles jusqu'à ce qu'elle soit
définitivement interdite en 1848, par
l'Europe entière. Les avis des experts sont
partagés : ils estiment le nombre
d'esclaves capturés entre 20 et 100
millions sur l'ensemble du continent.
S'agissant de la France, c'est à Victor
Schœlcher que l'on doit cette abolition
définitive, en 1848 puisque l'esclavage,
aboli grâce à la Révolution de 1789
(décret pris par la Convention le 7 février
1794), avait été rétabli par Napoléon Ier en
1802
7. L'importance de l'oralité dans la
transmission des connaissances a été
fort bien perçue et décrite par Amadou
Hampâté Bâ : « Les peuples de race noire
n’étant pas des peuples d’écriture ont
développé l’art de la parole d’une manière
toute spéciale. Pour n’être pas écrite, leur
littérature n’en est pas moins belle.
Combien de poèmes, d’épopées, de récits
historiques et chevaleresques, de contes
didactiques, de mythes et de légendes au
verbe admirable se sont ainsi transmis à
travers les siècles, fidèlement portés par
la mémoire prodigieuse des hommes de
l’oralité, passionnément épris de beau
langage et presque tous poèmes ! », 1985,
lettre à la jeunesse
8. René Caillié est le premier européen à
avoir atteint la mythique ville de
Tombouctou en 1828 et à en être revenu
vivant, deux ans après que l'Écossais
Alexander Gordon Laing y fut assassiné.
9. L'ancien président de Guinée, Ahmed
Sékou Touré, se disait descendant de
Samory Touré
10. Citation du gouverneur, Gabriel
Angoulvant : « Je désire qu'il n'y ait
désormais aucune hésitation sur la ligne
politique à suivre. Cette ligne de conduite
doit être uniforme pour toute la Colonie.
Nous avons deux moyens de les mettre
en pratique : ou attendre que notre
influence et notre exemple agissent sur
les populations qui nous sont confiées ;
ou vouloir que la civilisation marche à
grands pas, au prix d'une action… J'ai
choisi le second procédé »
11. Le premier poste militaire français en
pays sénoufo fut celui de Loango, sur la
rive gauche du Bandama, en face de
Tiémou, dans l'actuelle circonscription du
Haut-Bandama
12. Démembrée le 5 septembre 1932, la
Haute-Volta sera reconstituée le
4 septembre 1947 dans ses limites de
1932
13. Les Miniankas, par exemple,
considérés comme apparentés au peuple
Sénoufo sont installés dans les cercles de
Koutiala et de San, au Mali
14. Le Syndicat agricole africain (SAA) a
été fondé le 3 septembre 1944 par Félix
Houphouët-Boigny, alors riche planteur.
Regroupant les planteurs africains
mécontents de leur sort, le SAA,
anticolonialiste et antiraciste, revendique
de meilleures conditions de travail, une
hausse des salaires et l’abolition du travail
forcé. Ce syndicat rencontre rapidement
le succès et reçoit l’appui de près de
20 000 planteurs, ce qui déplait fortement
aux colons qui vont jusqu'à porter plainte
contre Houphouët.
15. Cet étrange et injuste impôt avait été
remis au goût du jour en Angleterre dans
les années 80 par Margaret Thatcher sous
le nom de Poll tax, ce qui lui coûta son
poste de premier ministre
16. Une très réaliste scène de
recrutement se trouve dans le film de
Jean-Jacques Annaud, La Victoire en
chantant, tourné à Niofoin
17. En Côte d'Ivoire, en 2002, le PIB par
habitant était de 645 dollars annuels et le
PNB par habitant était de 843 dollars
annuels en 2005
18. Ahmadou Kourouma décrit aussi fort
bien le travail forcé : « La colonisation fut
quelque chose d'extraordinaire. Elle m'a
plongé dans la révolte à cause de ce que
j'ai vu. Mon oncle était fonctionnaire dans
l'administration. Il avait droit chez lui aux
gens qui faisaient les travaux forcés… J'ai
vu quelque chose de terrible dans la
colonisation. Pendant les travaux forcés,
on obligeait les gens à aller travailler
pendant six mois, à descendre vers le
sud…. Il y avait les plantations des
Européens. Les gens qui étaient recrutés
pour aller travailler dans les plantations
du sud étaient parqués dans des wagons
fermés, sous la chaleur. Quand j'étais à
Bingerville, j'ai vu ce qu'ils faisaient
comme travail. Ils n'avaient pas droit aux
soins, ils souffraient beaucoup, ils
mouraient. Et je me rappelle une scène à
Bingerville que je n'oublierai jamais. J'ai vu
les gens qui travaillaient dans la coupe de
bois, l'exploitation forestière ; un monsieur
qui les avait conduits dans la nuit, les
pieds partout enflés, et il venait les mettre
au dispensaire où j'étais hospitalisé… J'ai
été profondément marqué et cela a
amené une grande révolte en moi. Les
Français, c'est difficile de leur faire
comprendre les travaux forcés ; ils ne se
l'imaginent pas. »
19. Dates des indépendances dans
l'empire colonial français
20. Parmi les pays devenus indépendants
en 1960, le Mali a conservé cette
dénomination de « Cercle » pour désigner
ses divisions administratives
21. Entre 1939 et 1944, les autorités
coloniales de l'AOF étaient vichystes et
anti-gaulliste, contrairement à celles de
l'AEF, notamment grâce au gouverneur du
Tchad, Félix Éboué
22. Zémogo Fofana était président du
conseil général de Boundiali. Depuis 2007,
il est remplacé à ce poste par Koné
Dramane, en raison de son départ du RDR
23. Zémogo Fofana a créé, en 2007, un
nouveau parti politique, l'ANCI. Il n'est
donc plus considéré comme membre du
RDR.
24. En Côte d'Ivoire, il n'existe pas de
facteur : les entreprises ou les
administrations, et quelques rares
particuliers aisés, disposent d'une Boite
Postale et un vaguemestre va chercher le
courrier directement à la poste
25. En France, le taux de mortalité à 20
ans est de 0,6 pour mille : Taux de
mortalité en France , site de l'INED,
consulté le 7 juin 2009
26. La question de la religion est toutefois
posée lors des recensements organisés
en Suisse
27. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle
de français de Moussa, dans l'ouest du
pays, on parle de français de Dago
28. Avant 2002, le nombre de Burkinabés
en Côte d'Ivoire était estimé à 3 millions.
Ils étaient les étrangers les plus
nombreux, loin devant les ghanéens dont
le nombre était estimé à 500 000.
29. La lèpre sévit aussi dans les
départements de Danané, Man,
Biankouma, Touba, Katiola, Dabakala et
Béoumi
30. L'OMS estime à 500 000 le nombre de
lépreux dans le monde et à plus d'un
million, le nombre de personnes
présentant des invalidités dues à la lèpre
31. Dans certaines régions d'Asie, la
culture en rizière permet de faire 3
récoltes annuelles
32. Le 3 mars 1983, la Côte d'Ivoire a
reconnu la République populaire de Chine,
ce qui a conduit à la fermeture de la
représentation diplomatique de Taiwan,
en vertu du principe, toujours exigé par
Pékin, d'« une seule Chine ».
33. Les quantités de karité produites en
Côte d'Ivoire en 2000, 2001 et 2004 sont
estimées à 30 874, 30 564 et 930 kg.
1 300 kg sont exportés en 2000.
34. En langue wolof, langue principale du
Sénégal, le terme boubou signifie
vêtement ou désigne certaines coupes
particulières. En Afrique, Le boubou est
porté aussi bien par les hommes que par
les femmes
35. Outre ses 14 aéroports, la Côte
d'Ivoire comporte également 27
aérodromes
36. Le BIT considère comme « travail des
enfants » le travail fait par les personnes
de moins de 18 ans
37. L'étape Korhogo-Boundiali du Tour de
l'or blanc 2008 a été remportée par le
coureur burkinabé Alfred Nikiéma devant
les coureurs ivoiriens Ahmed Ouédraogo,
Fofana Issiaka, vainqueur final de
l'épreuve, et Ouattara Bolodigui
38. Le mot « doyen » est très
fréquemment usité en Afrique pour
qualifier le plus « vieux » des « anciens ».
39. Aucun peul n'a jamais participé à une
exposition coloniale, même moyennant
finances ou avantages
40. Il existe toutefois une singularité dans
la région des savanes : dans le
département voisin de Tingréla, le village
« en dur » de Foulabougou a été fondé en
1964 par des migrants peuls venus du
Mali

Références

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de la Côte d'Ivoire Erreur de référence :
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« geo1 » est défini plusieurs fois avec
des contenus différents
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Erreur de référence : Balise <ref> non
valide ; le nom « palee1 » est défini
plusieurs fois avec des contenus
différents
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<ref> non valide ; le nom « dep1 » est
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Matin du 15 mars 2008
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Annexes
Liens externes

« Conseil général de Boundiali »

Galerie vidéos

Vidéo

Visite de Laurent Gbagbo à


BOUNDIALI

Bibliographie

   : document utilisé comme source pour


la rédaction de cet article.

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