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Procédés d’écriture et écrits professionnels commerciaux

Procédés d’écriture et écrits professionnels


commerciaux
Le milieu professionnel exige que les documents relatifs à chaque secteur d’activité restituent
dans leur rédaction des situations concrètes et précises.
Quelle que soit sa responsabilité, chacun est amené à rédiger. Des règles d’écriture sont
élaborées et régissent la communication interne et externe de l’entreprise. Il convient de
connaître ces règles et de les appliquer pour s’assurer d’une bonne qualité de transmission
des informations.

I. Les courriers Tableau n°1 Schéma d’organisation des administrations

MINISTÈRE DE MINISTÈRE DE
ÉCHELON
L’INTÉRIEUR L’ÉDUCATION
Administration Administration
centrale : ministre centrale : ministre
National
et directions et directions
ministérielles ministérielles
Préfecture de
Rectorat : recteur
région : préfet de
Régional et divisions
région et mission
rectorales
régionale
Inspection
académique
Préfecture : préfet
: inspecteur
Départemental et directions
d’académie
préfectoriales
et services
administratifs
Inspection
Fig. 1  Lettre départementale
Sous-
de l’Éducation
Local et préfecture : sous-
nationale (IDEN)
Le contenu du message à transmettre doit être la arrondissement préfet, commune,
: établissement
première préoccupation du rédacteur. Il convient maire
et chef
donc de choisir soigneusement l’information. Cette d’établissement
dernière doit répondre à trois critères : exactitude,
utilité et actualité. La hiérarchie se compose :
–– du supérieur : il dispose, fait savoir, ordonne, note,
A. La lettre constate ;
–– du subordonné : il propose, interpelle, soumet,
1. Principes et hiérarchie du courrier signale.
administratif
C’est l’autorité responsable qui décide, même si ce
Toute la vie publique est organisée par des textes de n’est pas elle qui signe.
Droit. Cette hiérarchie a une double conséquence :
–– la loi ne peut pas contredire la Constitution et le 2. Les principaux types de courriers
décret ne peut aller que dans le sens de la Loi ;
–– les autorités administratives sont, les unes par La lettre est un document courant. Au sein d’une
rapport aux autres, dans la même situation entreprise ou d’une administration, elle est adressée
hiérarchique. à un destinataire précis :
–– pour présenter une demande ;
–– pour faire un compte rendu ;
–– pour donner une consigne.

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Adressée à l’extérieur, elle met l’entreprise ou l’ad- La lettre administrative est utilisée au sein d’une admi-
ministration en relation avec d’autres entreprises et nistration pour une communication entre deux éche-
administrations ou avec des particuliers. lons. Elle sert également à réaliser les contacts entre
deux administrations.
Quand elle est émise par une personne privée,
elle peut être adressée à une entreprise ou à une Elle comporte le timbre du service émetteur et la date
administration. d’émission. Elle est caractérisée par son en-tête qui
définit de façon précise l’émetteur et le destinataire.
Pour être utilement exploitable, une lettre établissant
des relations autres que des relations privées doit Le timbre
présenter une unicité d’objet. On entend par timbre, la marque d’une maison
de commerce, d’une administration imprimée sur un
La lettre a un destinataire clairement désigné par son document.
nom, son titre ou sa fonction. Ce peut être un supé-
rieur, un égal ou un subordonné. En marge, elle mentionne l’objet et éventuellement
la référence.
On distingue, dans le domaine des activités profes-
sionnelles, trois types de lettres : Elle ne comporte ni formule d’appel (apostrophe) ni
–– la lettre administrative ; formule de prise de congé (courtoisie).
–– la lettre d’affaires ;
–– la lettre personnelle. Généralement, on trouve la formule : « J’ai l’honneur
de… » en début de texte.
Le terme fréquemment utilisé de lettre officielle est
équivoque : il peut s’appliquer à des documents La lettre est signée. La signature n’est pas précédée de
propres à chacune de ces catégories. la qualité du signataire, sauf en cas de délégation ou
par ordre, puisque cette qualité figure dans l’en-tête.
a. La lettre administrative Si le signataire détient un titre ou un grade officiel
qui ne figure pas dans l’en-tête, il peut le faire figurer
avant la signature.

Fig. 2  Lettre

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Fig. 3  Exemple de courrier administratif

b. La lettre d’affaires c. La lettre personnelle


La lettre d’affaires s’échange, dans le secteur privé, C’est une lettre très proche de la lettre privée. Elle
entre deux entreprises, ou entre une entreprise et un est adressée nommément au destinataire et non à la
particulier (ou inversement). fonction qu’il détient. L’émetteur agit à titre person-
nel et non en tant que détenteur d’une fonction,
Sa forme est aussi utilisée dans certains cas pour les même si c’est en raison de sa qualité qu’il écrit.
relations entre un particulier et une administration
(dans les deux sens). Elle a la même structure que la lettre d’affaires. On ne
mentionne pas obligatoirement l’objet et la référence.
Elle comporte :
–– la date ; Elle peut être manuscrite.
–– le nom (ou la qualité) et l’adresse du destinataire ;
–– l’objet et la référence ; Les formules d’appel et de prise de congé seront plus
–– l’apostrophe ou formule d’appel ; nuancées que dans une lettre d’affaires à caractère
–– le texte proprement dit, en évitant de commencer officiel.
par « je » ;
–– la signature qui peut être précédée de la qualité du
signataire.

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3. Les formules d’appel et de prise de b. La formule de prise de congé
congé En France, elle est traditionnellement assez longue et
permet de nuancer ce que l’on tient à dire au destina-
a. La formule d’appel (ou apostrophe) taire pour le saluer.
La formule d’appel la plus courante est « Monsieur »,
« Madame », mots écrits en toutes lettres et suivis La formule est constituée :
d’une virgule. –– d’un verbe (ou d’un groupe verbal) au mode impé-
ratif, nuancé d’une sollicitation ;
Lorsque le destinataire a un titre officiel, il est correct –– d’une interpellation qui est obligatoirement la
de le lui donner. Lorsqu’il détient plusieurs titres on répétition de l’apostrophe ;
lui donne le plus élevé dans la hiérarchie. –– d’un groupe complément du verbe où l’on exprime
la substance de ce que l’on adresse au destina-
Exemple : « Monsieur le Préfet, ». taire. Dans ce groupe de mots, il faut veiller au mot
« assurance » qui ne peut pas s’employer à l’égard
L’apostrophe, dans une lettre personnelle, peut être d’un supérieur et ne doit pas être associé au mot
nuancée d’un élément d’affectivité. « sentiments » (les sentiments ne s’assurent pas).

Exemple : « Cher Monsieur, », ou « Cher Durant, ». Le tableau ci-dessous donne quelques formules en
usage, dans l’ordre décroissant de l’expression de la
déférence :

Tableau n°2 

COMPLÉMENT
VERBE APOSTROPHE GROUPE (OBJET) (QUALIFICATION DE
L’OBJET)
L’expression de ma considération
Veuillez agréer, je vous prie de ma considération
l’assurance
Je vous prie de bien vouloir distinguée
agréer distinguées
(Identique à la formule
Je vous prie d’agréer mes salutations sincères
d’appel)
Veuillez agréer les meilleures
Agréez
Recevez cordiaux
mes sentiments amicaux
les meilleurs

Les lettres d’affaires ne tiennent pas compte de ces nuances puisqu’elles s’adressent à des fonctions et non à
des personnes.

4. Les documents transmissifs

Dans le monde des entreprises et dans le monde des administrations, il arrive fréquemment qu’un document
doive passer entre d’autres mains que celles de l’émetteur et celles du destinataire. Plusieurs procédés sont en
usage pour effectuer les transmissions.

On en distinguera trois :
–– l’avis de transmission ;
–– le bordereau simple ou la chemise bordereau ;
–– le bordereau descriptif.

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a. L’avis de transmission L’e-mail


C’est le système le plus simple. Il consiste à faire Le courrier électronique ou e-mail est un docu-
mention du transfert sur le document lui-même, au ment informatique généré par un système de messa-
moyen d’une courte rédaction par laquelle le trans- gerie qui permet de communiquer rapidement avec
metteur exprime son avis. d’autres utilisateurs par un système de boîte à lettres
électronique.
L’avis de transmission est daté, enregistré, signé avec
mention de la qualité du signataire. L’e-mail transmet une information par le biais d’un
texte simple ou d’un texte accompagné de pièces
b. Le bordereau simple et la chemise bordereau jointes.
Le bordereau simple est utilisé pour acheminer un
document vers un destinataire unique. Il est consti- Le message est envoyé par un émetteur et est reçu par
tué d’une feuille dont il faut remplir les rubriques un ou plusieurs destinataires. Le système de diffusion
suivantes : est géré par des adresses uniques qui caractérisent
–– numéro d’enregistrement ; l’émetteur et les destinataires.
–– nature du document transmis ;
–– émetteur du document transmis ; Dans le milieu professionnel, l’e-mail est devenu le
–– destinataire. moyen privilégié de communication multidirection-
nel. Il est utilisé autant dans les relations hiérarchiques
Un emplacement est généralement réservé à un court ascendantes ou descendantes que dans les relations
avis. Le bordereau est signé par : clients/fournisseurs.
–– le responsable du service transmetteur, si un avis
de ce service a été formulé ; Pour rédiger un e-mail professionnel, il convient de
–– un subordonné ayant reçu délégation dans les respecter les règles de bienséance des échanges écrits
autres cas. entre les professionnels (correction de syntaxe, d’or-
thographe et de courtoisie).
La chemise bordereau porte les mêmes renseigne-
ments. Elle peut contenir plusieurs documents, en Il faut garder à l’esprit que ce type de communica-
principe relatifs à un même objet ; elle énumère ces tion n’est pas un échange anodin d’ordre privé : il est
documents avec leurs numéros d’identification. nécessaire d’oublier le langage SMS et de se concen-
trer sur le corps du message pour aller à l’essentiel.
c. Le bordereau descriptif
C’est en général une chemise bordereau, mais elle 1. Rédiger un e-mail
comporte en plus une grille qui permet de suivre la
circulation du bordereau ainsi que les documents La rédaction d’un e-mail professionnel a pour objectif
contenus. de transmettre une information à un destinataire. Il
faut donc vérifier la pertinence :
Elle est utilisée pour des documents en un seul exem- –– du mode de communication écrit ;
plaire à communiquer à divers services. –– du degré d’urgence et de priorité du message ;
–– du ou des destinataires et leur ordre de priorité ;
On peut concevoir beaucoup d’autres systèmes pour –– du type de réponse à attendre du message.
assurer la circulation des documents, comme celui
des systèmes informatisés (e-mails en particulier). Si l’e-mail est effectivement le mode de communica-
tion le plus efficace pour transmettre l’information, on
B. L’e-mail peut donc rédiger le message.

Pour commencer, il faut définir les destinataires. Trois


catégories sont accessibles :

Fig. 5  A
Fig. 4  E-mail

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il s’agit du ou des destinataires principaux. Ils sont collègue », « Bonjour Monsieur » ou « Madame »),
directement concernés par le message envoyé. Le voire de personnaliser avec le nom du correspondant
message appelle de leur part une réponse ou une si le message est destiné à une personne en particulier.
réaction directe ;
L’e-mail n’est pas un roman, il faut donc s’appliquer
à rédiger un texte clair et précis qui expose simple-
Fig. 6  Cc ment les éléments abordés. Il est conseillé de respec-
ter la méthode dite QQOQCCP (Qui ? Quoi ? Où ?
(copie carbone) : il s’agit du ou des destinataire(s) qui Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?) qui évite
ont un intérêt à être informé(s) par le message mais des oublis tout en structurant l’information.
sans être acteur(s) direct(s) de l’information. Ils sont
donc simplement avisés de l’information. En général, Dans le cas où l’on doit fournir une plus grande quan-
il n’y a pas de réponse directe à attendre de leur part ; tité d’informations, il faut attacher un document au
message en pièce jointe.

Fig. 7  Cci c. La pièce jointe

(copie carbone invisible) : il s’agit du ou des desti-


nataire(s) masqué(s) du message. Ils reçoivent le
message sans que les autres destinataires ne soient
informés de cette diffusion.

Si vous avez trop de destinataires à informer vous


n’êtes plus dans l’envoi de mail mais dans la diffu- Fig. 8  pièce jointe
sion massive d’informations ou publipostage. Dans
ce cas, il est conseillé de créer des listes de diffusion. La pièce jointe est le complément d’informations au
mail.
a. L’objet
Une fois les destinataires définis, il faut les informer Elle peut être un document type traitement de texte,
rapidement du propos du message : c’est l’objet du un fichier tableur, une image ou tout autre fichier
mail. informatique. Dans ce cas, la pièce jointe doit elle
aussi avoir un libellé explicite avec une extension non
L’objet doit être clair et concis. Il est important d’al- équivoque.
ler droit au but. Il vaut mieux un objet simple mais
explicite. Il est important d’avoir à l’esprit que le poids de la
pièce jointe est un critère important dans la diffusion
Exemple : « Compte rendu de réunion du… » du message. Certaines messageries ne peuvent pas
diffuser ou recevoir des messages avec une pièce
L’objet du message permet aussi de préciser l’impor- jointe supérieure à 25 Mo.
tance de l’information. Il est possible d’indiquer l’at-
tente en retour « Pour avis », « Pour exécution », ou d. La prise de congé
les références d’un dossier. Comme dans tout échange épistolaire, le corps de
message doit se conclure par une formule de prise
b. Le corps de l’e-mail de congé. (Vous « remerciez de l’attention portée »,
Maintenant que les destinataires sont informés du vous « restez à disposition » qui précède une formule
sujet qui les attend, il est temps de rédiger le corps de politesse.)
du message.
Dans l’e-mail, l’emploi de « Cordialement » s’est
Avant toute chose, le mail est un écrit comme les généralisé mais on peut en utiliser d’autres (« bien à
autres. Il respecte donc les règles élémentaires de poli- vous », « sincèrement », « avec mes remerciements »,
tesse et de courtoisie. La première des choses est de etc.)
commencer par une formule d’introduction (« Cher

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e. La signature moyen d’authentification de l’auteur. Cette procédure


Le message est prêt à l’envoi, il faut donc le signer. doit être validée par un organisme certificateur.
On peut opter pour une signature automatique qui
reprend les éléments de base de sa position dans l’en- Les organismes certificateurs sont eux-mêmes fixés
treprise comme : par arrêté ministériel. En attendant, l’e-mail n’est
–– société ; valable que s’il contient :
–– prénom et nom ; –– le nom de l’expéditeur (adresse électronique et/ou
–– titre et fonction ; signature) ;
–– adresse physique ; –– l’en-tête du message avec les informations infor-
–– numéro de téléphone. matiques (date d’émission, information serveur,
système de diffusion, etc.) ;
2. La syntaxe –– les coordonnées de l’expéditeur (adresse électro-
nique), plateforme de communication, réseaux
Un e-mail est un écrit. Il faut donc vérifier la gram- sociaux de l’entreprise et autres fils de discussion.
maire et l’orthographe du texte par respect pour les
lecteurs. Une erreur de syntaxe, une faute d’ortho- L’e-mail est de plus en plus accompagné de plate-
graphe ou simplement une ponctuation hasardeuse formes d’échange collaboratives permettant de poster
pourrait prêter à confusion lors de la lecture et provo- des informations ouvertes à une liste de personnes
quer une forme d’incompréhension. titulaires de droits d’accès. On parle alors de réseau
social d’entreprise.
Enfin, il faut s’assurer que les destinataires sont bien
les bons. S’il y a plusieurs destinataires dans la boucle Dans ce cas les messages sont postés dans un flux
de diffusion, il y aura peut-être des erreurs d’inter- de discussion ouvert où la confidentialité n’existe pas
prétation, des omissions ou des informations jugées entre les interlocuteurs ayants droit.
confidentielles qui n’auraient pas dû être dévoilées.
Ces droits sont distincts en fonction des profils définis
3. La valeur juridique de l’e-mail (lecture et/ou écriture). Ce mode de communication
permet de casser les conventions organisationnelles
Depuis un arrêté du Conseil d’État de 2001, l’e-mail classiques des entreprises. La communication des
est considéré comme preuve lors d’un litige si l’au- informations devient transversale.
teur du message est clairement identifiable (tout
comme pour n’importe quels autres écrits) et que le C. La note de synthèse
destinataire est lui aussi clairement défini.
La note de synthèse concrétise (en un document rela-
Aujourd’hui l’e-mail tend à prendre la même valeur tivement court, ordonné, dont la prise de connais-
juridique que les courriers classiques envoyés en sance est aisée) l’essentiel de ce qui est contenu dans
« recommandé avec accusé de réception ». Il vaut un dossier volumineux et dans lequel les idées sont
aujourd’hui jurisprudence. dispersées.

Exemple : si un employeur envoie par e-mail une Le document est remis à celui qui a prescrit de l’éta-
proposition d’emploi, le salaire et la date d’entrée en blir et n’a pas en principe d’autre destinataire.
fonction du salarié, cet e-mail vaut donc promesse
d’embauche. En cas de rétractation sans motif légi- Il met en œuvre l’esprit d’analyse et l’esprit de
time, l’employeur peut s’exposer à des poursuites. synthèse du rédacteur. Celui-ci doit en effet prendre
connaissance du dossier qui lui a été remis. Il doit
Cette valeur juridique le rend très précieux dans les dans un premier temps analyser les diverses pièces
entreprises. constitutives, puis opérer un rapprochement des
notions éparses et enfin regrouper l’ensemble de ces
La traçabilité des échanges et de l’information est notions en un ordre clair, logique, sous une expres-
ainsi conservée. Une voie de certification repose sur sion concrète.
la validation de la signature électronique comme

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La note de synthèse n’est pas une série de résumés Le compte rendu apporte une information rapide
de textes. Si le dossier est constitué de cinq pièces visant à l’essentiel et justifiant souvent les décisions
A, B, C, D, E, la note ne sera pas une série de cinq prises par le rédacteur. Il précède souvent la rédaction
paragraphes, a, b, c, d, e, résumant chacun une pièce d’un rapport détaillé.
du dossier. Ou au contraire, on regroupera l’idée n° 1
que l’on trouve dans le document B et dans le docu- Il est souvent adressé par un subordonné à un supé-
ment D, puis l’idée n° 2 qui apparaît dans les docu- rieur immédiat. L’auteur se contente d’exposer, il n’in-
ments A, B et E, etc. terprète pas et ne fait pas de proposition d’action. Il
comporte :
Le travail sera, comme dans le cas des résumés de –– une introduction : très brève, situant l’objet, la
textes demandés dans les concours des grandes date, le lieu ;
écoles d’ingénieurs, un travail parfaitement objectif –– un développement : articulé sur un plan, soit chro-
et fidèle. La personnalité du rédacteur s’efface, mais nologique, soit par thèse ;
non son style, devant les idées exprimées dans les –– une conclusion : non obligatoire.
pièces du dossier.
Le style doit être sobre, précis, souvent technique. Il
n’y a pas de formule de politesse.

II. Le compte rendu Les erreurs dans le compte-rendu


Attention aux erreurs lors de la rédaction du
compte rendu :
–– l’interprétation tendancieuse des faits ;
–– l’information insuffisante ;
–– l’absence de lien logique entre les diverses parties.

Il appartiendra à l’autorité à qui on a transmis le


compte rendu de donner au document la suite qu’elle
juge utile.

Il peut toutefois arriver (dans certaines administra-


Fig. 9  Compte rendu tions) que le compte rendu concernant des événe-
ments graves soit à adresser directement à une haute
Le compte rendu est un document professionnel autorité. Dans ce cas, un double du document doit
largement utilisé en communication interne. Il a trois être adressé simultanément au supérieur hiérarchique
buts distincts : immédiat.
–– de rappeler aux membres présents à une réunion
les sujets abordés ou les décisions prises ; Exemple : incendie dans un établissement, compte
–– d’informer les personnes absentes ; rendu à adresser directement au ministre.
–– de garder une trace du contenu de la réunion ;
–– de contrôler une action à mener. Il convient de noter que le compte rendu peut être
spontané. L’auteur décidera alors d’avertir l’autorité.
A. Les caractéristiques du compte Toutefois, la plupart du temps, le compte rendu est
rendu provoqué par la hiérarchie :
–– soit de façon systématique : il est prescrit ;
Le compte rendu –– soit pour un cas particulier : l’autorité ayant eu
Le compte rendu est un exposé sommaire, vent d’une affaire sur laquelle elle ne possède
établi aussitôt après l’événement qu’il relate (réunion, aucun renseignement précis demande un compte
exécution d’une mission, d’une visite, débats d’une rendu pour une meilleure information ;
commission, etc.) C’est un document par lequel on fait –– soit comme suite à un ordre : « Vous me rendrez
part, aux personnes que cela concerne, d’une informa- compte des conditions d’exécution (date, fin des
tion que l’on connaît. travaux, difficultés rencontrées…) ».

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Le compte rendu est donc un document nécessaire, Conception, objectivité et nuance


car la hiérarchie ne peut diriger si elle ignore ce qui Attention cependant : concision et objec-
se passe dans le secteur qu’elle doit animer. tivité ne s’opposent pas à la notion de nuance. Il faut
bien prendre conscience que le compte rendu est le
Transportant une information d’un échelon à un premier document d’un dossier à constituer si l’affaire
autre, le document fait apparaître clairement ces deux doit avoir une suite, et notamment une suite conten-
éléments : tieuse. Chaque mot a sa valeur et peut peser ultérieu-
–– l’émetteur : sa qualité (fonction, grade, adresse) ; rement lorsqu’on recherche, par exemple, à établir des
–– le destinataire : sa qualité également. responsabilités.

Le compte rendu est daté. Mais deux dates appa- Enfin, il faut penser à indiquer la référence du compte
raissent sur le document : rendu (numéro d’enregistrement) pour prévoir l’ar-
–– d’une part, la date du document lui-même, c’est- chivage de ce document.
à-dire celle de l’émission (celle du jour de la signa-
ture ou de l’expédition) ; B. Les divers types de compte rendu
–– d’autre part, la date du fait dont il est question et
qui motive le compte rendu. 1. Le compte rendu d’un événement ou
d’un incident
Normalement, la date du compte rendu est très proche
de celle des faits dont il porte mention, ou tout au Une présentation très simple est à utiliser si les habi-
moins de la date à laquelle on en a eu connaissance. tudes (coutumes ou directives) n’imposent pas une
forme plus solennelle :
Enfin, et c’est là l’essentiel, le compte rendu retrace –– tout en haut et centré se trouve le titre « Compte
quelque chose : ce qui est son objet. La narration doit rendu de… »
répondre tout particulièrement aux caractéristiques –– en haut à droite, le lieu et la date de rédaction du
et qualités suivantes : courrier ;
–– en haut à gauche les coordonnées de l’émetteur ;
–– clarté : le destinataire, par hypothèse, ignore tout –– l’objet est indiqué à gauche sous les coordonnées,
de l’objet, de la matière de ce compte rendu qui ainsi que la référence si elle se justifie ;
parfois peut le surprendre ; –– sous cet objet se place le(s) destinataire(s) ;
–– sous le(s) destinataire(s) prend place le texte en
–– objectivité : vérité, parfaite fidélité à la réalité qu’il style narratif ;
apporte. Le compte rendu retrace exactement ce –– vient ensuite la formule de politesse ;
qui est, en des termes tels que le lecteur s’en fasse –– puis la qualité et la signature de l’émetteur.
une image en complète adéquation avec le réel ;

–– concision : dire les faits, bannir tout commentaire


inutile.

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Fig. 10  Compte rendu d’un incident

2. Le compte rendu de réunion –– la fidélité des faits est très difficile à relater. Il faut
être sûr d’avoir parfaitement compris la pensée des
On établit un compte rendu pour matérialiser, dans divers orateurs ou interlocuteurs ;
un document destiné à toutes les personnes concer- –– le document n’est exploitable que s’il est présenté
nées, ce qui s’est dit et a été décidé au cours d’une avec une structure rationnelle, les diverses idées
réunion à laquelle on a assisté. mises en ordre, s’enchaînant selon les règles de la
logique.
Comme un compte rendu d’événement, il retrace des
faits qui ont la particularité d’être constitués par une Le travail du rédacteur consistera en diverses
expression verbale. On devine la difficulté de rédac- opérations :
tion d’un tel travail, car : –– au cours de la réunion, noter ce qui se dit soit dans
les exposés, soit dans les discussions, et surtout ce
qui fait l’objet de décisions ;

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–– après la réunion, relire les notes prises, les mettre en ordre, bâtir un plan et rédiger.

Dans certains cas, il est possible de ne s’attacher qu’à une partie de la matière traitée au cours de la réunion :
celle qui intéresse le destinataire du compte rendu.

Fig. 11  Compte rendu d’une réunion

3. Le compte rendu systématique Ces documents sont attendus aux échelons supé-
rieurs qui les font souvent exploiter par les services
Il se présente sous forme de tableaux, sur imprimé informatiques.
formaté. Il peut porter différents noms : état, situation,
etc. L’absence d’un document, ou sur un document l’ou-
bli de renseignement relatif à une rubrique, peut
La rédaction d’un compte rendu systématique ne pose gêner l’exploitation de l’ensemble.
pas de difficultés particulières ; ce qui est demandé est
presque toujours à exprimer par des chiffres, parfois
par une simple mention « oui », « non ». Mais ces
imprimés sont à remplir :
–– avec soin : ne négliger aucune rubrique ;
–– avec exactitude ;
–– en temps opportun (ils sont généralement à établir
pour une date donnée).

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C. La prise de notes Décision : proposer pour 5 octobre révision des
marchés avec sous-traitants deuxième tranche.

Les idées importantes étaient :


–– dépassement et causes
–– impossibilité de révision
–– proposition révision des marchés avec
sous-traitants

Les idées notées se présentent dans un ordre logique.


La réunion a été conduite de façon rationnelle. Mais
il n’en est pas toujours ainsi. Si les participants sont
Fig. 12  Prise de notes nombreux, ou si l’ordre du jour est complexe, il est
possible que les échanges soient désordonnés : les
Pour rédiger un compte rendu de séance sans rien notes prises refléteront ce désordre.
oublier d’essentiel et sans erreur sur les éléments chif-
frés éventuellement communiqués, il est nécessaire Il conviendra, avant de rédiger le compte rendu, de
de prendre des notes au cours de la réunion. rétablir les idées dans un ordre logique en faisant un
plan.
Dès le début de la réunion, on note :
–– le lieu ; L’utilisation d’un magnétophone
–– l’heure ; L’utilisation d’un magnétophone permet de
–– les présents (noms et qualités) ; retrouver toutes les informations émises, mais n’est pas
–– et le nom du président. permise partout. Par ailleurs, elle risque de restreindre
certains intervenants qui ne seraient pas entendus et
Oreille tendue et esprit éveillé sont nécessaires pour dont les propos ne seraient pas restitués.
ne rien laisser échapper. Il ne peut être question de
tout prendre. Mais il faut noter au vol les mots-clés,
les idées essentielles.
III. Le rapport professionnel
Si on se sert de feuilles volantes, il faut numéroter les
pages.

Exemple :
Dans la réunion qui aurait donné lieu au compte
rendu ci-après, on aurait noté successivement :

Présents :
Absents et excusés :

Marché 31 – Devis : 3 500 000 € dont gros œuvre :


2 000 000 €

Gros œuvre achevé 15 sept. Coût : 2 500 000 € Fig. 13  Le rapport professionnel


Grave risque de perte
Il existe deux grands types de rapport :
Causes dépassement :
–– durée des travaux : prévue 5 mois, réelle 6 mois –– le rapport pris au sens strict du terme : ensemble de
–– majoration : ciment 2 %, sable 3 % documents au travers desquels une autorité saisit
–– révision du prix : impossible les instances supérieures en vue d’une décision à
prendre par ces instances ;

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–– le rapport pris au sens large du terme où l’on peut le rapport et, pour faciliter ce choix, il faut justifier ses
rencontrer : le rapport de mission, le rapport de affirmations.
stage, le rapport d’expertise, le rapport d’étude,
etc. Cette justification impose d’être précis.

Ici, on s’intéressera au rapport au sens strict : le rapport B. La présentation du rapport


professionnel. professionnel
A. Les fonctions du rapport Le document doit être propre, lisible.

Ici, le rapport est généralement destiné à une autorité L’objet du rapport doit figurer avant toute rédaction.
hiérarchique.
Les paragraphes peuvent être titrés et numérotés. Un
Il doit l’informer sur un problème bien déterminé intervalle d’une ligne doit séparer les alinéas.
dont on rappelle l’historique. Il contient des proposi-
tions faisant suite à un raisonnement. Le destinataire doit y reconnaître :
–– l’objet du rapport qu’il a sous les yeux ;
Le style est généralement impersonnel : on évite le –– les points abordés ;
« je » et le « vous ». Les personnalités de l’auteur et du –– les propositions formulées.
destinataire s’effacent devant les fonctions.
Il faut donc, par une présentation simple, claire et
1. Le rapport expose aérée, que le lecteur saisisse rapidement la structure
du document qu’il va étudier.
Il s’agit de réunir et d’exposer les informations néces-
saires qui peuvent être d’origines différentes : Une présentation claire implique un style léger où
–– son expérience ; l’on distingue facilement l’idée principale et les idées
–– l’échange d’idées avec des personnes secondaires.
compétentes ;
–– ses connaissances techniques ; Une décision sera suggérée, le demandeur ne devant
–– une documentation appropriée ; plus avoir de doute sur le bien-fondé de ce qu’il va
–– etc. faire suite aux suggestions apportées.

Ces informations permettent de préciser une situa- Le rapport écarte tout sentiment personnel.
tion, d’en faire l’historique. C’est, en quelque sorte,
une photographie de ce qui existe au moment où on 1. La structure
se saisit de l’affaire qui motive le rapport.
a. L’objet
2. Le rapport propose C’est le titre et il est de rigueur. Il doit être précis et
concis. Il s’étend sur toute la longueur du texte et non
Partant de la situation, on suggère des modifications, pas en haut et à gauche comme une lettre. Il doit atti-
des améliorations, dans un but signalé en tête de rer l’attention du lecteur sans pour autant dévoiler la
l’exposé. conclusion.

Il faut créer une liste exhaustive des solutions b. L’introduction


possibles. Elle précise la méthode d’analyse et de recherche.
On l’appelle parfois exposé car elle place le lecteur
3. Le rapport justifie dans l’atmosphère du travail qui a été accompli.

Certaines solutions sont à écarter, d’autres à laisser L’introduction comporte éventuellement une partie
en suspens, d’autres à approfondir, d’autres à retenir ; historique si celle-ci est brève. Si la nécessité impose
mais la décision incombe à l’autorité qui a demandé un plus long développement il est signalé dans l’in-
troduction et renvoyé en annexe.

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L’introduction doit être concise et caractériser le fait, Chaque pièce sera numérotée et on retrouvera cette
plutôt que le décrire entièrement. référence dans le rapport.

c. Le développement Les destinataires


Il interprète les faits, les analyse et présente des Si un rapport est destiné à plusieurs personnes, il faut
conclusions partielles. Il engage la valeur du rapport que chacune sache qui l’a reçu. La liste de tous les
sur le fond alors que l’introduction ne l’engage que destinataires doit donc figurer en fin de document.
sur la forme.
La lettre d’accompagnement
Les propositions sont contenues dans ce développe- Elle permet de personnaliser l’envoi au destinataire
ment et justifiées par un raisonnement appuyé sur des en précisant les limites du rapport, les difficultés
faits. rencontrées, les suites qui pourraient en découler.

Ces trois éléments (faits, raisonnement, proposi- Elle atténue le côté impersonnel du rapport et
tions) sont indissociables d’un bon rapport. comporte la formule de politesse et la signature.

L’analyse doit rester objective et exposer les avan- 2. Le style


tages et les inconvénients des solutions proposées.
Aux qualités de style des divers documents profes-
Le passage d’une idée à l’autre doit se faire par une sionnels, le rapport ajoute des exigences particulières.
transition :
La matière étant souvent abondante, il y a lieu de
–– liaisons externes (ou directes) : elles consistent à travailler la concision pour éviter de produire un trop
relier les idées par des conjonctions ou des locu- long document.
tions telles que : donc, car, alors, certes, quoi qu’il
en soit, etc. ; Indépendamment de ces considérations générales,
il faut noter quelques caractéristiques particulières
–– liaisons internes (ou indirectes) : elles constituent du style du rapport. Elles sont au nombre de trois et
un procédé plus difficile car la transition se fait par concernent :
la seule logique des idées. –– le vocabulaire ;
–– l’impersonnalité dans la conjugaison des verbes ;
d. La conclusion –– la tonalité.
Elle récapitule les différentes propositions faites
au cours du développement, sans en ajouter de a. Le vocabulaire
nouvelles. Rigoureusement précis, il accordera une large place
aux termes techniques.
Elle dégage l’expression finale du rapport qui sera
l’aide à la décision du demandeur, c’est-à-dire une Le rapport doit toutefois être compréhensible par un
ou plusieurs propositions d’action. non-technicien. Il y aura donc lieu quelquefois de
traduire en langage courant un terme trop technique,
Dans les rapports, les textes peuvent être accompa- surtout si la notion que recouvre ce terme est acces-
gnés des éléments suivants : sible à tout un chacun.
–– les pièces jointes ;
–– les destinataires ; b. La conjugaison des verbes
–– la lettre d’accompagnement. Il est d’usage dans le rapport d’adopter un style
impersonnel :
Les pièces jointes –– pas de 1re personne du singulier (je, moi, me…) ;
Afin d’alléger le corps du rapport et sa lecture, il –– pas de 2e personne (tu, vous) ;
convient de renvoyer, en annexe, des documents –– utilisation de la 3e personne pour parler de soi ;
auxquels on se réfère : des tableaux de calculs, des Exemple : on ne dira donc pas : « Comme vous l’avez
graphiques, des organigrammes, des statistiques, etc. prescrit » mais « Comme il a été prescrit ».

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Procédés d’écriture et écrits professionnels commerciaux

Exemple : « Le rapporteur s’est rendu sur les lieux… » Il fait foi en justice et on ne peut pas le mettre en
et jamais « Je me suis rendu sur les lieux ». doute, sauf par la procédure d’inscription en faux.

–– on admet quelquefois que le rédacteur se désigne Son importance exige les qualités suivantes :
par la première personne du pluriel. On trouve –– précision ;
alors des formules mais cet usage est déconseillé. Il –– objectivité ;
facilite les négligences et fait glisser vers une forme –– concision.
totalement personnelle.
Exemple : « Nous avons constaté… » C’est une relation écrite utilisant parfois des formula-
tions conventionnelles telles que :
c. La tonalité
Par définition, le rapport est émis par une personne « Et nous étant transportés audit lieu et heure indi-
en situation de subordination : un ton autoritaire est qués, nous y avons, en présence de M. X, rédigé le
ici inconcevable. présent procès-verbal, pour faire et valoir ce que de
droit. »
On peut conseiller :
A. Les fonctions
–– de ne jamais employer le futur pour formuler
les propositions de décision. En effet, le futur a Document administratif établi par un officier public
souvent un sens impératif, il ne convient donc pas (commissaire, gendarme, etc.), c’est un document
pour soumettre une proposition ; authentique, ce qui veut dire que ce qu’il exprime
est réputé vrai.
–– d’employer le conditionnel, notamment dans
la conclusion, pour formuler les propositions On comprend la gravité de la rédaction d’un tel docu-
auxquelles a conduit le raisonnement : fréquem- ment, et le Code pénal souligne cette gravité par l’ap-
ment on trouvera les formules « il conviendrait plication des peines les plus sévères pour :
de… », « il serait utile de… ». –– l’officier public qui rédigerait consciemment un
procès-verbal faussant la réalité ;
–– la personne qui s’élèverait à tort contre le contenu
d’un procès-verbal.
IV. Le procès-verbal
À la découverte du document, ici un juge, le lecteur
doit pouvoir se faire une représentation très fidèle de
la réalité décrite.

Le document est authentique, donc ce qu’il dit est


vrai. Cependant, n’est réputé vrai que ce qu’a vu et
entendu le rédacteur.

Si le procès-verbal rapporte un témoignage, ce qui est


vrai est la matérialité de ce témoignage. La véracité en
sera à contrôler ; ainsi, un même procès-verbal peut
rapporter deux témoignages contradictoires.
Fig. 14  Le procès-verbal
B. La présentation du procès-verbal
Le procès-verbal est un acte écrit qui relate ce que
l’on a vu, entendu ou subi. Le procès-verbal comporte :
–– un préambule : énoncé des circonstances de
On ne peut y décrire que les faits qu’on a constatés temps, de lieu, de personne, d’action du fait relaté ;
soi-même. –– un corps : exposé des faits et des témoignages ;

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–– une finale : nombre de copies de procès-verbal et Le rédacteur de ce document est souvent appelé
destination de chacune d’elles, ainsi que signa- rapporteur.
tures des différentes parties.
Il lui appartient de retracer la séance avec une parfaite
Aussi, la rédaction d’un procès-verbal authentique objectivité, en faisant abstraction de son jugement
est-elle soumise à une certaine solennité : personnel.

–– le rédacteur souligne son grade, sa qualité, son 1. Le style


nom (car sa responsabilité personnelle est enga-
gée) et il rappelle le mandat qui l’a qualifié pour Ce procès-verbal est rédigé en style impersonnel,
rapporter le procès-verbal ; narratif et au temps grammatical présent. Le conte-
nu des interventions des membres est exprimé soit
–– la rédaction se fait en style personnel, le rédac- en style direct, si l’on rapporte mot à mot les propos
teur se désigne par le pluriel de majesté (nous) car, exacts de l’intervenant (cas du procès-verbal analy-
effectivement, il agit revêtu d’un pouvoir conféré tique), soit en style indirect, de façon condensée.
par la puissance publique ;
Il est souvent difficile de rapporter fidèlement, objec-
–– la fin du document prend souvent une tournure tivement, des opinions que l’on ne partage pas.
solennelle : « en foi de quoi, avons établi le présent Il faut ici se méfier de toute affectivité, au profit de
procès-verbal et signé. » l’objectivité.

Le mot « foi » est très fort : il souligne la fidélité entre Il faut distinguer deux types de procès-verbaux de
ce qui a été constaté et la relation qui en est faite. séance : le procès-verbal analytique et le procès-ver-
bal synthétique.
Dans ce type de document, c’est incontestablement
la fidélité au réel qui prend une place capitale. Il faut a. Le procès-verbal analytique
que le rédacteur ait une idée rigoureusement exacte Il retrace exactement ce qui s’est dit, en quelque sorte
de la réalité. Le texte rédigé doit être l’expression mot à mot, dans l’ordre des interventions succes-
exacte de ce que sait le rapporteur. sives. Le type de ce genre de document est donné
par le « journal des débats » de nos assemblées
Pour faciliter la rédaction des procès-verbaux, les parlementaires.
officiers publics disposent souvent de formulaires
préparés et qui ne sont plus qu’à compléter par des Le procès-verbal analytique est parfois nécessaire
renseignements concrets (nom, lieu, heure, etc.) pour les débats d’importance capitale, comme c’est
le cas pour les travaux du pouvoir législatif. Mais il
Exemple : il existe des imprimés de procès-verbaux de aboutit à une rédaction très longue, difficilement
déclaration de vol de voiture. exploitable.

On distingue différents types de procès-verbaux : Aussi, dans le monde des affaires, on lui préfère géné-
–– enquête ou déclaration (gendarme) ; ralement le procès-verbal synthétique.
–– constat (huissier ou expert) ;
–– réunion de commission (administrateur, etc.). b. Le procès-verbal synthétique
Il fait la synthèse de tout ce qui a été dit ou évoqué au
C. Le procès-verbal de séance cours d’une séance et cela dans un ordre logique et
rationnel.
Le procès-verbal de séance
Le procès-verbal de séance est le document En effet, la séance a été préparée avec un ordre du
officiel qui sera gardé en archive de la commission ou jour que l’on s’efforce de respecter.
du comité dont il retrace une réunion, et il sera commu-
niqué (pour approbation éventuelle) aux différents La rédaction de ce document suit l’ordre du jour et
membres de l’assemblée. fait apparaître les diverses positions ou opinions des
différents membres de l’assemblée, pour aboutir aux

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Procédés d’écriture et écrits professionnels commerciaux

conclusions qui auront pu être dégagées, aux déci- –– elle énonce l’heure et le lieu de la réunion, le nom
sions du président (si celui-ci est qualifié pour en et la qualité du président ;
prendre) ou encore aux résultats des votes si l’assem-
blée a dû voter. –– elle donne la liste nominative des présents, des
absents excusés et des absents non excusés. Si les
2. La structure membres présents appartiennent à des catégories
différentes, ils sont nommés groupés par catégorie ;
Ni le timbre, ni la date ne s’imposent, car l’en-tête du
document va définir l’organisme dont il s’agit et la –– elle donne l’ordre du jour.
date de la réunion qui est la seule à figurer sur le docu-
ment, la rédaction étant supposée concomitante. Le corps du procès-verbal est la narration des débats,
en prenant successivement dans leur ordre les divers
L’en-tête se compose de la mention : points de l’ordre du jour.
–– de l’organisme qui siège ;
–– de la date de la séance que retrace le procès-verbal. Enfin, le procès-verbal se termine par une phrase
simple : « La séance est levée à 18 h 30 » ou encore
L’introduction descriptive de la séance se compose « L’ordre du jour étant épuisé, le président lève la
comme suit : séance à 18 h 30 ».

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Fig. 15  Exemple de procès-verbal

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