Vous êtes sur la page 1sur 26

Microéconomie 1 : Microéconomie du consommateur

Cours préparé par :


BOUARARA Kenza

Partie 1

Année universitaire
1 2020/2021
Microéconomie 1 : Microéconomie du consommateur

L’analyse ordinale de l’utilité

Dans l’analyse ordinale, on suppose que le consommateur peut simplement établir un ordre de
préférence entre différents paniers de consommation ; sans pour autant pouvoir attribuer à
chacun d’eux une valeur précise.
La théorie de l’utilité ordinale constitue un progrès scientifique notable à trois titres :
 Il s'agit d'une hypothèse plus simple qui explique autant de phénomènes que la
précédente ;
 La question de la mesure de l’utilité totale est évacuée ;
 Le modèle accorde davantage d’importance aux contraintes observables qu’à l’utilité.
Dans cette analyse, le principe de la rationalité suppose que consommateur soit capable de
ranger les biens par ordre de préférence. De ce fait, le consommateur doit exprimer ses
préférences en procédant au classement des biens.
1.1 Les préférences du consommateur

L'étude des préférences permet de voir comment et pourquoi les gens préfèrent tel bien qu'un
autre. Supposons qu’il existe « n » biens, le consommateur peut combiner des quantités de
chacun de ces n biens cette combinaison est appelée : Panier de biens. Un panier de
consommation X peut être préféré à un autre panier Y contenant des combinaisons différentes
des biens (x et y).

L’étude des préférences du consommateur respectent un certain nombre d’axiomes, afin de


refléter la cohérence du comportement du consommateur :
 La relation de préférence est une relation complète : ∀ X et Y, on a :
* soit X est préféré par rapport à Y ;
* soit Y est préféré par rapport à X ;
* soit l’indifférence entre X et Y.
Le consommateur est capable de clairement classer n’importe quels deux paniers qu’on lui
propose.
 La relation de préférence est réflexive :
X est préféré de lui-même X car X est indifférent de lui-même X

2
Quand on lui présente deux fois le même panier, le consommateur est parfaitement capable
d’en rendre compte.
 La relation de préférence est transitive :
X est préféré par rapport à Y et Y est préféré par rapport Z ⇒ X est préféré par rapport à Z.
Application :
Supposons qu’on est en présence de 5 ensembles définis par la combinaison de biens x et y
comme suit : A= (xa,ya) ; B=(xb ;yb); C=(xc,yc);D=(xd,yd);
Les relations qui lient ces éléments est la suivante (I=indifférence ; > préférence) :
 xa I xd ; ya > yd ; ceci dit que : A est préféré à D
 xb> xa ; ya I yb; ceci dit que: B est préféré à A
 xc > xb; yc > yb; ceci dit que: C est préféré B
Donc on peut classer les préférences comme suit :
C>B>A>D
a. Les courbes d’indifférence

La courbe d’indifférence (ou d’iso-satisfaction, d’iso-utilité ou isophélime) est le lieu


géométrique formé par les points représentatifs des combinaisons des biens (x,y) vis-à-vis
desquelles le consommateur est indifférent. Autrement dit, c’est une courbe qui joint l’ensemble
des combinaisons des biens X et Y qui procure au consommateur le même niveau de
satisfaction. Si l’on représente plusieurs niveaux de satisfaction, on obtient une carte
d’indifférence.

Carte d’indifférence

3
 Tout au long de la courbe d’indifférence le niveau d’utilité est constant U(x,y)= cte
Remarque :
 Une fonction d’utilité associée à une relation de préférence est une relation qui fait
correspondre à un panier de consommation un nombre réel, et telle que l’utilité d’un
panier x est supérieure ou égale à celle d’un panier y si et seulement si x est préféré ou
équivalent à y.
 Si la fonction d’utilité du consommateur est composée de n biens, la représentation
graphique est impossible. C’est pourquoi on retient en microéconomie un modèle
présentant un panier se limitant à 2 biens. En utilisant la formalisation mathématique,
cela s’écrit : F(U) = U(X, Y)
 La courbe d'indifférence de niveau U0 > 0 correspond à l'ensemble des points (x,y) tels
que U(x,y) = U0. Pour tracer cette courbe d'indifférence dans le plan (x, y), on exprime
y en fonction de x : U(x, y) = U0  y = f(x).

Application :
Prenons U (x,y)= x.y avec x= tomates et y= pommes de terre, traçons la courbe d’indifférence
CI pour un niveau d’utilité U1=10
U1= x.y= 10 donc y=10/x remplaçons x par des valeurs > 0 pour obtenir y
X 1 2 4 5 10
y 10 5 2,5 2 1
Graphiquement :

courbe d'indifférence
12
10
10

6 5
Y

4
2,5
2
2 1

0
0 2 4 6 8 10 12
X

4
Tous les points appartenant à la courbe d’indifférence implique un niveau de satisfaction
constant à savoir U=10 alors on peut écrire que : Panier1 (x=1 ; y=10) apporte une satisfaction
égale au panier 2 (x=2 ; y=5).
b. Les caractéristiques des courbes d’indifférence

La forme des courbes d'indifférence n'est pas arbitraire. Elle reflète la rationalité du
consommateur et l'intensité décroissante des besoins (utilité marginale décroissante). Deux
hypothèses centrales :
 La non saturation des préférences : En économie, cela signifie que le point de satiété
n’est supposé jamais atteint : « Plus on consomme plus on est satisfait ».
Cette hypothèse a trois conséquences :
 Plus une courbe est éloignée de l’origine, plus le niveau d’utilité auquel elle correspond est
élevé ;
 La pente des courbes d’indifférence est nécessairement négative (courbe décroissante) : La
décroissance de la courbe d’indifférence résulte des hypothèses de rationalité du
consommateur à savoir, la substituabilité des biens et l’axiome de non saturation. En
effet, le consommateur rationnel ne peut augmenter sa consommation de l’un des biens,
tout en gardant le même niveau de satisfaction, sans réduire la quantité consommée de
l’autre bien.
 L’intersection entre deux courbes d’indifférences est impossible : Deux courbes
d’indifférence ne peuvent jamais se couper car chaque courbe représente un niveau de
satisfaction précis. Si l’intersection était possible, les biens A et B sont indifférents
puisque situés sur la même courbe d’indifférence. De même A et C seraient équivalents
puisque situés sur la même courbe. Il s’en suit, en vertu de l’axiome de la transitivité
des choix que B devrait être équivalent à C, ce qui ne peut être le cas, compte tenu du
fait que chaque courbe d’indifférence représente un niveau de satisfaction distinct.

5
 La convexité d’une courbe d’indifférence découle de la substituabilité des biens et de la
décroissance de l’utilité marginale. En effet, la diminution de la quantité d’un bien ne
peut être obtenue que moyennant une quantité de plus en plus croissante de l’autre bien,
cela est dû au fait que l’utilité marginale d’un bien augmente alors que celle de l’autre
bien diminue.
Remarque :
1) Pour démontrer qu’une CI est décroissante et convexe, il faut passer par le calcul des dérivées
première et seconde de la fonction d’utilité avec : (Y(x)’) < 0 et (Y(x)’’) >0.
2) La convexité des courbes indique aussi que l'analyse économique s'intéresse normalement à
l'arbitrage entre deux biens imparfaitement substituables.

 Bien substituables : deux biens sont substituables lorsque l’on peut remplacer l’un par
l’autre, par exemple le thé et le café.

Carte d’indifférence de deux substituts parfaits

6
 Biens complémentaires : des biens sont complémentaires lorsque l’utilisation de l’un
entraîne l’utilisation de l’autre (essence et automobile).

Carte d’indifférence de deux biens complémentaires

Le panier A apporte une utilité de U1. Si la quantité d'un seul des deux biens est augmentée par
rapport aux qu antités du panier A, comme dans le panier B, l'utilité ne s'accroît pas. Pour que
l'utilité augmente, il faut accroître simultanément les quantités des deux biens, comme dans le
panier C.

Application :
Courbe d’indifférence U1 Courbe d’indifférence U2
Quantité X Quantité Y Quantité X Quantité Y
1 10 2,5 10
2 6 3,5 7
4 4 4,5 5,5
6 3 6 5
8 2,5 8 4,5

Dressez les courbes d’indifférence pour le tableau en haut et commentez-les :

7
U1

U2

2.2 Le taux marginal de substitution TMS

Le taux marginal de substitution (TMSx/y) est défini comme le rapport selon lequel se fait
«l’échange » entre deux biens X et Y par le consommateur désireux de maintenir le même
niveau de satisfaction. Il mesure la quantité du bien Y (ΔY) que le consommateur doit
abandonner (céder) pour acquérir une plus grande quantité de X (ΔX), ceci dans le but de rester
sur la même courbe d’indifférence.
Par exemple : si le TMS x/y = 4 ; ceci signifie que le consommateur est capable d’abandonner
4 unités du bien Y pour obtenir une seule unité du bien X pour garder le même niveau de
satisfaction.

a. Les propriétés du TMS

➥Le TMS varie en chaque point et est continûment décroissant le long de la courbe.
- La valeur algébrique du TMS est toujours négative :
Cette propriété découle de la loi de substituabilité entre les biens. La variation positive de la
quantité d’un bien implique nécessairement, pour rester sur la même CI, une variation négative
compensatoire de l’autre bien. Cette propriété se traduit géométriquement par une pente
négative en chaque point de la CI.
TMS x y = − ΔY /ΔX

- Le TMS x/y varie le long d’une CI :

8
Le TMS est en effet une notion ponctuelle, il existe donc aux différents points de la CI des taux
d’échange différents de x et y. Cette caractéristique découle de la loi décroissante des utilités
marginales.

- Le TMS x/y est toujours décroissant :


La décroissance du TMS découle de la convexité de la CI qui résulte de son tour de la
décroissance de l’utilité marginale.

 Economiquement parlant le TMS x/y est la quantité du bien y qu’une quantité du bien
x peut remplacer tout en restant sur la même courbe d’indifférence.
 Algébriquement, le TMS x/y correspond à la dérivée première (en valeur absolue) de la
fonction de CI.
 Géométriquement, le TMS est équivalent à la pente de la tangente à la courbe
d’indifférence en chacun de ses points.
b. Applications

Enoncé 1 : Démontrer les expressions du TMS x/y pour les fonctions d’utilité suivantes : U1 =
2x2y et U2 = 2x+4y

Nous avons U1 = 2x2y et nous savons que 𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = 𝑈𝑚𝑥/𝑈𝑚𝑦 = 𝑈’𝑥/𝑈’𝑦 cherchons alors
U’x et U’y :
𝑈’𝑥 = 𝑑𝑈/𝑑𝑥 = 4𝑥𝑦 𝑒𝑡 𝑈’𝑦=2x2 donc 𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = 4𝑥𝑦/2x2 = 2𝑦/𝑥

9
Démontrons que TMS xy est décroissant :
Pour ce faire il faut chercher dTMS xy/dx= -2y/x2<0
On peut dire que TMS x/y est décroissant par rapport à l’augmentation de x
De la même manière, nous avons U2 = 2x+4y donc le TMS x/y s’écrit de la façon suivante :
𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = (2𝑥 + 4𝑦)’𝑥/ (2𝑥 + 4𝑦) 𝑦 = 2/4 = 1/2
Dans ce cas particulier le TMS x/y est constant, il s’agit de deux biens parfaitement
substituables

Enoncé 2 : Un consommateur achète deux bien X et Y, sa fonction d’utilité est exprimée par
U= XY=400 :

 Calculez le TMS x/y pour X=80, X=40, X=10


 Expliquez l’évolution du TMS x/y

Calculons le TMS x/y pour X=80, X=40, X=10 :


Nous avons 𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = 𝑈𝑚𝑥/𝑈𝑚𝑦 = 𝑈’𝑥/𝑈’𝑦
Ou bien TMS x/y= y’ tel que y=400/x2(en valeur absolue) donc TMS x/y= 400/X
X Y TMS x/y=y/x TMS x/y=400/ x2
80 5 5/80=0,0625 400/6400=0,0625
40 10 10/40=0,25 400/1600=0,25
20 20 20/20=1 400/400=1
10 40 40/10=4 400/100=4

Lorsque x augmente le TMS x/y diminue en valeur absolue, cette évolution est liée à celle des
utilités marginales des deux biens X et Y et à la convexité de la courbe d’indifférence. En effet,
lorsque x augmente son utilité marginale diminue, inversement et du fait de la substituabilité
entre les biens, y diminue et par conséquent son utilité marginale augmente.

Enoncé 3 : On suppose que la satisfaction associée à chaque combinaison de quantités x et y


peut être mesurée comme suit :

0 1 2 3 4
0 0 75 93 110 120
1 75 110 120 123 125
2 95 120 125 128 129
3 110 125 129 132 132,5
4 120 126 130 133 134

10
L’indice de satisfaction correspondant par exemple au complexe (X=2, Y=3) est égal à S=129

 Les axiomes de non saturation et de transitivité des choix sont-ils respectés par
la fonction envisagée dans le tableau ?
 Lorsque l’on se déplace sur une courbe d’indifférence, on enregistre une
modification des quantités des biens, par quel indicateur peut-on caractériser la
modification qui s’opère et quelle est l’utilité de cet indicateur ?
 Calculer les valeurs de cet indicateur sur la CI pour S=120
 Comment varie cet indicateur lorsque X croit ? que signifie économiquement
cette évolution ?

2.3 L’équilibre du consommateur dans l’analyse ordinale

La seule carte d’indifférence ne suffit pas pour expliquer le comportement du consommateur.


Il faut intégrer le prix des biens et le revenu du consommateur. Donc, le consommateur ne peut
pas choisir n'importe quelle combinaison des biens X et Y. Il ne peut choisir que parmi
l'ensemble des combinaisons qui sont possibles compte tenu de son revenu (R) et des prix (Px
et Py).

Notons que par hypothèse, le revenu de l'individu dépend pour l'essentiel du prix de son travail
(le taux salaire) qui est fixé sur le marché du travail et les prix sont fixés par l'équilibre entre
l'offre et la demande sur les marchés des deux biens. Ainsi, R, Px et Py sont des données
indépendantes des décisions de consommation prises par l'individu.

La « contrainte budgétaire » signifie que la dépense doit être égale au revenu :


R = x.Px + y.Py
 Revenu = dépense sur X + dépense sur Y = (prix de X multiplié par la quantité) + (prix
de Y multiplié par la quantité).
 X et Y les quantités de biens de consommation ;
 Px et Py le prix unitaire de chacun des biens X et Y.
a. La droite de budget

Le consommateur dispose d’un revenu noté R et que l’on suppose qu’il consomme l’intégralité
de son revenu alors :
R = x.Px + y.Py
Ceci est l’équation de la droite de budget ou ligne des prix.
La droite du budget a pour équation :

11
R = x.Px + y.Py
 y = - (Px/Py).x + (R/Py)

Les propriétés de la droite de budget


• Tous les points de la ligne de budget correspondent à des combinaisons de biens qui épuisent
l’intégralité du revenu du consommateur ;
• Les points qui se situent en dessous de la ligne de budget n’épuisent pas tout le revenu du
ménage : on dit que nous sommes dans la zone « des possibilités » ;
• Les points situés au-dessus de la ligne de budget correspondent à des combinaisons dont le
coût dépasse le revenu du consommateur.

Remarque :
Prenons la représentation suivante :

La pente de la droite de budget a une interprétation économique intéressante. Elle mesure le


taux auquel le marché est prêt à substituer le bien X au bien Y.

12
Si le consommateur économise une unité de X, il économise une somme Px. S’il consacre cette
somme à l’achat de bien Y tel que yPy = Px ⇒ Y = Px/ Py c’est le taux d’échange entre les
deux biens sur le marché des biens et services. C’est une valeur relative du bien X par rapport
au bien Y, mais du point de vue du marché (c’est un prix relatif).
Si on considère Px=10dhs et Py=5 dhs donc Px/Py=10/5=2, dans ce cas on peut échanger deux
unités de Y contre une unité de X.
b. Déplacement de la droite de budget
Cas de déplacement parallèle : Si l’on suppose que les prix des deux biens X et Y restent
constants mais que le consommateur dispose pour leur achat d’un revenu plus élevé, la droite
de budget se déplace vers le haut, conservant la même pente puisque les prix relatifs sont
inchangés.

La nouvelle ligne des prix est donc parallèle à la première ligne tracée mais elle offre des
possibilités de dépense plus élevées.
Cas de rotation : Dans le cas où le prix Px augmente, Py et R constants, il n’y a pas de
modification de l’ordonnée à l’origine (R/Py), mais la pente de la droite, en valeur absolue, est
plus forte puisque (Px/Py) s’accroît.

13
On entend par l’équilibre ou l’optimum du consommateur la combinaison de consommation de
biens X et Y qui lui permet :
 Soit de maximiser sa satisfaction sous le respect de la contrainte budgétaire ;
 Soit de minimiser le revenu nécessaire pour atteindre un niveau de satisfaction
prédéterminé.
Pour déterminer cet optimum, nous utilisons deux méthodes :
- La méthode géométrique

Ayant tracé la carte d’indifférence et la ligne de budget du consommateur, on peut déterminer


l’équilibre du consommateur. Le but du consommateur est de maximiser sa satisfaction ou son
utilité.
• La maximisation de sa satisfaction signifie que le consommateur désire atteindre sa courbe
d’indifférence la plus élevé possible.
• Le consommateur atteindra un niveau de satisfaction maximum lorsque sa ligne de budget est
tangente à la courbe d’indifférence la plus élevé. Ce point de tangence correspond au point
d’équilibre ou d’optimum du consommateur. On dit que le consommateur atteint le maximum
d’utilité lorsqu’il dépense la totalité de son revenu. Autrement dit, il doit satisfaire la
condition de la saturation budgétaire.

L’équilibre du consommateur-méthode graphique


A l’équilibre, les utilités marginales pondérées par leur prix sont égales. Et on note Au
point d’équilibre E* : - (dy/dx) = - (Py/Px)= TMS x/y

14
- Exercice d’application (partie d’un examen passé):
Soit un consommateur qui consomme seulement deux biens X et Y. Ses préférences peuvent
être représentées par la fonction d’utilité suivante : U=1/4X2Y. Ce consommateur dispose d’un
revenu R qu’il alloue en totalité à l’achat de ces deux biens. Soit et les prix des biens X et Y.
Px et Py.
1) Définissez la fonction d’utilité.
2) Supposons que le niveau d’utilité soit fixé à U0=16, donnez l’équation de la courbe
d’indifférence de ce consommateur et tracez-la.
3) Supposons que le revenu R=60 et Px =6 et Py =3. Donnez l’équation de sa droite de budget
et tracez-la sur le même graphique.
4) Déterminez le taux marginal de substitution du bien Y au bien X en un point quelconque.

Correction :
1) Une fonction d’utilité associée à une relation de préférence est une relation qui fait
correspondre à un panier de consommation un nombre réel, et telle que l’utilité d’un
panier x est supérieure ou égale à celle d’un panier y siet seulement si x est préféré ou
équivalent à y. (Revoir le cours plus haut).
2) Nous avons la fonction d’utilité : U=1/4X2Y, donc pour U0=16 nous avons 1/4X2Y=16
ainsi l’équation de la courbe d’indifférence s’écrit comme suit : Y=64/X2. Pour tracer
la courbe d’indifférence, nous donnons des valeurs à X et en fonction de ces valeurs
nous déterminons Y.

X 1 2 4
Y 64 16 4

Le graphique a la forme suivante :

15
3) L’équation de la droite du budget s’écrit de la forme suivante : 𝑅 = 𝑥𝑃𝑥 + 𝑦𝑃𝑦
Remplaçons R=60 et Px =6 et Py =3 dans l’équation, on aura :
6𝑋 + 3𝑌 = 60 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑌 = 20 − 2𝑋
Pour représenter graphiquement (voir graphique ci-dessus), nous donnons des valeurs à X
et en fonction de ces valeurs nous déterminons Y.

Les points où la droite de budget coupe les axes Ox et Oy sont : 𝑅/𝑃𝑥 = 60/6 = 10 et
𝑅/𝑃𝑦 = 60/3 = 20

X 1 2 3
Y 18 16 14

4) Le taux marginal de substitution du bien Y au bien X en un point quelconque :

𝑇𝑀𝑆𝑥 𝑈𝑚𝑥 1 1
= 𝑈𝑚𝑦 = (2 ∗ 4 ∗ 𝑋𝑌)/ ∗ 𝑋2
𝑦 4

- La méthode algébrique

On doit d’abord définir le programme du consommateur. Ainsi, on distingue entre deux cas :
o Soit un programme de maximisation : dans ce cas, l’objectif du consommateur est
de maximiser sa satisfaction (utilité) sous le respect de la contrainte du budget ;
o Soit un programme de minimisation : dans ce cas, l’objectif est de minimiser le
revenu nécessaire pour atteindre un niveau d’utilité prédéterminé.
Ainsi pour résoudre ces programmes, nous utilisons deux méthodes : La méthode du TMS à
l’équilibre, dite aussi la méthode directe ou bien la méthode de Lagrange.

16
La méthode directe (la méthode du TMS à l’équilibre)

A l’équilibre, le taux marginal de substitution du bien X au Bien Y est égal au rapport des
utilités marginales des deux biens et aussi est égal au rapport des prix des deux biens. Ainsi :

 Le cas d’un programme de maximisation (R = R0) :

 Le cas d’un programme de minimisation (U = U0) :

Application :

Soit la fonction d’utilité 𝑈 (𝑥 , 𝑦) = 𝑥𝑦 avec R= 100 dhs et 𝑃𝑦 = 𝑃𝑥/2 = 5


Nous avons :

 𝑇𝑀𝑆𝑥/𝑦 = 𝑈’𝑥/𝑈’𝑦 = 𝑃𝑥/𝑃𝑦


 100 = 10𝑥 + 5𝑦
Donc :

 𝑇𝑀𝑆𝑥/𝑦 = 𝑦/𝑥 = 2  𝑦 = 2𝑥
 100 = 10𝑥 + 5𝑦  100 = 10𝑥 + 10𝑥
Alors :
 X= 5 et y=2x=10

17
A l’équilibre 𝐸 ∗= (𝑋 ∗= 5, 𝑌 ∗= 10) et on dit que le consommateur pour être rationnel doit
consommer 5 unités de X et 10 unités de Y pour atteindre une Utilité maximale de 𝑈𝑚𝑎𝑥 =
5 ∗ 10 = 25 sous sa contrainte budgétaire R=100.

La méthode de « Lagrange »

Il faut d’abord définir la fonction de Lagrange à partir du programme du consommateur. En


introduisant λ le « multiplicateur de Lagrange », la fonction de Lagrange est définie comme
suit :
L (x, y, λ) = Fonction objectif + λ (Fonction contrainte)
 Pour un programme de maximisation La fonction de Lagrange sera comme suit :

L (x, y, λ) = U (x,y) + λ ( R0 – x.Px – y.Py)

Avec :

Pour résoudre le programme du consommateur, il faut maximiser le Lagrangien, Max L (x, y,


λ), sous deux conditions :
o Condition de premier ordre : Annuler les dérivées premières de L.

o Condition du deuxième ordre : La dérivée seconde de L doit être négative.

 Pour un programme de minimisation, la fonction de Lagrange sera comme suit :

L (x, y, λ) = x.Px + y.Py + λ (U0 - U (x,y) )

Avec :

Pour résoudre le programme du consommateur, il faut minimiser le Lagrangien, Min L (x, y,


λ), sous deux conditions :

18
o Condition de premier ordre : Annuler les dérivées premières de L.

o Condition du deuxième ordre : La dérivée seconde de L doit être positive.

Nous devons signaler que la condition du second ordre de la méthode de Lagrange correspond
à une condition suffisante et non obligatoire. Elle vérifie qu’il s’agit bien d’un optimum
(maximum ou bien minimum) et on peut la calculer à partir des dérivées secondes.
Mathématiquement on doit passer par la formulation de la matrice des dérivées appelée le
déterminant Hessien Bordé noté HB, avec :

Si HB > 0 alors l’extremum est un maximum et si HB<0 alors l’extremum est un minimum
Exemple de calcul :
Calculer le déterminant de cette matrice :

On choisit une ligne ou une colonne de la matrice et on multiplie chaque coefficient de cette ligne (ou
colonne) par le déterminant de la matrice obtenu en rayant la colonne et la ligne de ce coefficient (la
matrice obtenue est une matrice 2 x 2) :

On ajoute ensuite les 3 résultats. On peut procéder de cette façon :

19
Exercices d’Application

- Cas de maximisation

Soit un consommateur pouvant consommer les biens X et Y. Sa fonction d’utilité est U=1/3XY,
son revenu est de 360 dhs, le prix du bien X est de 6 dhs et celui du bien Y est de 18dhs.
Déterminez, par la méthode du lagrangien, les quantités consommées de X et de Y, à l’équilibre.

Solution

Posons le programme du consommateur à l’équilibre :

1
𝑀𝑎𝑥 𝑈(𝑥, 𝑦) = 𝑋𝑌
3

Sous contrainte 𝑅 = 𝑥𝑃𝑥 + 𝑦𝑃𝑦

Le Lagrangien s’écrit comme suit :

𝐿(𝑥, 𝑦, ) = 1/3𝑋𝑌 − (360 − 6𝑥 − 18𝑦)

Les conditions du premier ordre C.P.O :

𝐿’𝑥 = 𝑑𝐿/𝑑𝑥 = 0  1/3 𝑦 − 6 = 0  1/3𝑦 = 6 (1)

𝐿’𝑦 = 𝑑𝐿/𝑑𝑦 = 0  1/3𝑥 − 18 = 0 1/3𝑥 = 18 (2)

𝐿’ = 𝑑𝐿/𝑑 = 0  360 − 6𝑥 − 18𝑦 = 0  360 = 6𝑥 + 18𝑦 (3)

Les conditions du second ordre sont vérifiées

Nous aurons :  = 𝑈𝑚𝑥/𝑝𝑥 = 𝑈𝑚𝑦/𝑝𝑦 Ou bien  = é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (1)/é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (2) 𝑋/𝑌 =


18/6 = 3 𝑋 = 3𝑌

𝑅𝑒𝑚𝑎𝑟𝑞𝑢𝑒 : 𝑈𝑚𝑥/𝑝𝑥 = 𝑈𝑚𝑦/𝑝𝑦  𝑈𝑚𝑥/𝑈𝑚𝑦 = 𝑃𝑥/𝑝𝑦 Les deux expressions traduisent


la deuxième loi de Gossen.
On remplace cette équation dans la contrainte budgétaire (3) :

360 − 6 ∗ 3𝑌 − 18𝑌 = 0

20
Donc nous allons avoir : 𝑌 ∗= 10 𝑒𝑡 𝑋 ∗= 30

La combinaison optimale pour avoir un max de satisfaction avec un 𝑅 = 360 est de C*(30,10)

Quelle est la valeur de  et quelle en est l’explication économique ?

𝑌 𝑋

Théoriquement  = 𝑈𝑚𝑥/𝑃𝑥 = 𝑈𝑚𝑦/𝑝𝑦 donc nous pouvons écrire que = 3


6
= 3
18
ce qui renvoie à 0,556.

 Si le revenu du consommateur augmente d’une unité – R passe de 360 à 361- le niveau de


satisfaction va augmenter de 0,556 unités. Nous pouvons dire que le multiplicateur de agrange
n’est autre que l’utilité marginale par rapport au budget ou au revenu.

- Cas de minimisation

Soit U la fonction d’utilité d’un consommateur, elle s’écrit sous la forme 𝑈 = (𝑥 + 5) 𝑦.


Sachant que les prix respectifs de x et y sont 20 et 10 dhs, en utilisons la méthode de Lagrange :

1-déterminer le revenu qui permet au consommateur d’atteindre le niveau de satisfaction


𝑈 = 200.
2- Calculer la valeur du multiplicateur de Lagrange et donner sa signification
économique.
3- Calculer la valeur du TMS x/y au point d’équilibre du consommateur,
mathématiquement et économiquement.
Solution
1- En utilisant la méthode de Lagrange, nous devons déterminer le revenu minimum qui
permet au consommateur d’atteindre un niveau de satisfaction égal à 200. Posons le
programme du consommateur à l’équilibre :

𝑀𝑖𝑛 𝑅 = 𝑥𝑃𝑥 + 𝑦𝑃𝑦

Sous contrainte 𝑈 = (𝑥 + 5)𝑦 = 200

𝐿(𝑥, 𝑦, ) = 20𝑥 + 10𝑦 + (200 − 𝑥𝑦 − 5𝑦)

Les conditions du premier ordre C.P.O :

𝐿’𝑥 = 𝑑𝐿/𝑑𝑥 = 0  20 − 𝑦 = 0  20 = 𝑦 (1)

𝐿’𝑦 = 𝑑𝐿/𝑑𝑦 = 0  10 − 𝑥 − 5 = 0 10 = (𝑥 + 5)(2)

21
𝐿’ = 𝑑𝐿/𝑑 = 0  200 − 𝑥𝑦 − 5𝑦 = 0  200 = 𝑥𝑦 + 5𝑦 (3)

 = 𝑈𝑚𝑥/𝑝𝑥 = 𝑈𝑚𝑦/𝑝𝑦 Ou bien  = é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (1)/é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (2) ou bien  = 20/𝑌 =


10/(𝑥 + 5)
Ce qui correspond à : 𝑦/(𝑥 + 5) = 20/10 = 2  𝑦 = 2𝑥 + 10
Remplaçons dans l’équation (3) : 200 = 𝑥(2𝑥 + 10) + 5(2𝑥 + 10) = 2𝑥2 +20𝑥 + 50. Donc
on doit résoudre l’équation : 2𝑥 2 +20𝑥 + 50=0 ; Il faut calculer le discriminant de l’équation du
second degré : Δ = 400 + 1200 = 1600   Δ= 40 donc nous aurons deux solution que nous
pouvons noter x1 et x2 ou bien x et y : x = (−b + √Δ) / 2a et y= (−b − √Δ) / 2a. Dans le cas de
nos exercices nous tenons en considération la solution positive.
𝑋 = (−20 + 40)/4 = 5  𝑦 = 2𝑥 + 10 = 20
Le revenu minimum est alors :

𝑀𝑖𝑛 𝑅 = 𝑥𝑃𝑥 + 𝑦𝑃𝑦 = 20 ∗ 5 + 10 ∗ 20 = 300


2- Calcul et signification du multiplicateur de Lagrange
𝑁𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑣𝑜𝑛𝑠 20 = 𝑦 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 10 = (𝑥 + 5)   = 𝑦/20 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛  = 10/(𝑥 + 5)
Ce qui donne :
 = 20/20 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛  = 10/(5 + 5) = 1
Ce résultat implique que si le consommateur veut augmenter le niveau d’utilité (satisfaction)
d’une unité il doit augmenter son revenu d’une unité monétaire.
3- Calcul de la valeur du TMS x/y au point d’équilibre du consommateur
- Mathématiquement :
𝐿𝑒 𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = 𝑦’ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐹 = (𝑥, 𝑈0)
𝑈 = 𝑦(𝑥 + 5) = 200 𝑦 = 200/(𝑥 + 5)
𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = |𝑦′| = 200/(𝑥 + 5)2
Au point d’équilibre le 𝑇𝑀𝑆 𝑥/𝑦 = 200/( 5 + 5)2 =2
- Economiquement
𝑇𝑀𝑆𝑥/𝑦 = 𝑈𝑚𝑥/𝑈𝑚𝑦 = 𝑦/(𝑥 + 5)
𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑋 = 5 𝑒𝑡 𝑌 = 20 𝑙𝑒 𝑇𝑀𝑆𝑥/𝑦 = 20/5 + 5 = 2
Quand X=5 et Y=20 le consommateur peut substituer deux unités de Y contre une unité de X
tout en gardant le même niveau de satisfaction à savoir : U=200.

22
Examen corrigé n°1 :

23
24
Exercices d’application :
Exercice 1 : Soit un consommateur rationnel dont la fonction d’utilité est :

𝑈 = 𝑓(𝑋, 𝑌) = 𝑌(𝑋 + 1)

Où X et Y sont les quantités des deux biens

1. Calculer le taux marginal de substitution et donner sa signification économique.


2. Calculer les prix respectifs de X et Y, Px et Py, sachant que le revenu du consommateur
est de 150 dhs, et que les quantités optimales consommées sont de X=7 et Y=2.
3. Déterminer le niveau de satisfaction.

Exercice 2 : Soit un consommateur rationnel achetant deux biens X et Y aux prix simultanés
Px=30 et Py=60 et disposant d’un revenu R=300, il en tire une utilité U liée à X et Y par la
relation : 𝑈 = 21𝑋𝑌 + 12𝑋 + 24𝑌 + 48

1. Déterminer la combinaison optimale et calculer l’utilité totale


2. Calculer le TMSx/y
3. Quel sera le niveau du revenu du consommateur si ce consommateur veut atteindre un
niveau d’utilité U=568 ? Les prix restent constants.

25
Exercice 3 : les préférences d’un individu rationnel sont exprimées par sa fonction d’utilité :

𝑈 = 𝐹(𝑥, 𝑦) = 2𝑋 1/2𝑌

Où x et y sont les quantités des biens x et y et U l’indice de satisfaction.

1. Calculer l’augmentation d’utilité provoquée par une unité supplémentaire du bien X


lorsque x=4 et y=2
2. Calculer la valeur du TMSx/y (x à y) au point considéré (x=4 ;y=2) et donner
l’interprétation économique du résultat obtenu ?
3. Les prix des biens x et y sont respectivement de 6dhs et de 4 dhs. Le revenu du
consommateur est R=180 dhs.
- Déterminer les consommations optimales des biens en utilisant la méthode de
substitution (la méthode directe ou la méthode du TMSx/y) ;
- Calculer la valeur du TMS de x à y et interpréter le résultat trouvé ;
4. Sachant que R passe 360 dhs, déterminer la nouvelle situation d’équilibre en utilisant la
méthode de Lagrange et donner sa signification économique.

Exercice 4 : les préférences d’un individu rationnel sont exprimées par sa fonction d’utilité,
continue et dérivable, d’équation :

𝑈 = 𝑥2+4𝑥𝑦

Où x et y sont les quantités consommées des biens x et y et U l’indice de satisfaction.

1. En t1, le revenu du consommateur est de 420 dhs et les prix de X et Y sont


respectivement de 12 dhs et de 6dhs. Déterminez la combinaison optimale des biens X
et Y en utilisant la méthode du TMS. (N’oubliez pas de calculer U en ce point ).
2. En temps t2, le revenu et le prix de Y sont restés inchangés, seul le prix de X a diminué
et s’établit à 9 dhs :
- Déterminez la nouvelle combinaison qui maximise la satisfaction du consommateur
en utilisant la méthode de Lagrange.
- Calculez la valeur du multiplicateur de Lagrange et donnez sa signification
économique.

26

Vous aimerez peut-être aussi