Vous êtes sur la page 1sur 8

b)- NOMBRE DE MODES NORMAUX :

On considère une chaîne finie comportant N+1 atomes identiques de masse m équidistants de
longueur « a ». La longueur de cette chaîne est donc L=Na.
a
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
L=Na
Deux conditions aux limites sont à étudier.
b-1- CONDITIONS AUX LIMITES FIXES.
Ce cas suppose que le premier et le dernier atome sont fixes ce qui veut dire que les atomes s=0 et s =N
ont respectivement us0  us N  0

La condition us=0 impose des ondes stationnaires de la forme :


u s  u sin ksa. exp  it  13

L’autre condition u s N  0 impose au vecteur d’onde k de prendre les valeurs possibles de la forme :

n
k , n=1, 2, 3, …... N 14
L
Chaque valeur de k représente un mode de vibration, on obtient normalement N modes possibles. Or
lorsque k= kmax= Nπ/L=π/a, on obtient u s  u sin s exp  t   0 et par conséquent ce mode (k=π/a)

attribue à tous les atomes un déplacement nul c’est à dire aucune vibration. Il y a donc en réalité N-1
modes de vibrations équivalents au nombre N-1 d’atomes qui peuvent bouger.
b-2- DENSITE DE MODES

Ce résultat montre que pour une chaîne finie, il y a un mode par intervalle k  . Le nombre de modes par
L
unité de k, noté g k  est

1 L 
 k
 k  pour a

 0 pour k .
a
dN mod
Ce nombre de mode par unité de k définit la densité de modes g k   et dNmod représente le nombre
dk
de modes compris dans l’intervalle k , k  dk 
b-3- CONDITIONS AUX LIMITES PERIODIQUES
On suppose une chaîne infinie qui possède une première périodicité sur la constante du réseau
« a » et une seconde périodicité sur la longueur macroscopique « L=Na » où N est le nombre d’atomes du
segment de la chaîne.
La seconde périodicité « L=Na » établit une condition aux limites qui impose que les déplacements
u s sa et u s sa  L  soient égaux et que les solutions soient de la forme d’une onde progressive.
u s  u exp iksa  t 

Physique du Solide BOUATTOU M 69


En effet, u s sa  u s sa  L  implique que exp ikL , ce qui donne kL  2n . Les valeurs de k

possibles sont donc normalement :


2 4 N
k  0,  ,  ,............., 15
L L L

la limite de la zone de Brillouin limite la valeur de n à N/2 car pour k  , on doit avoir
a
L Na
kL    2n ou encore n  N / 2 . Les valeurs de n sont:
a a
n=0, ±1, ±2, …..±N/2.
On remarque qu’il y a N+1 valeurs de n et donc N+1 modes possibles. Or les valeurs de k=±Nπ/L

 N 
ne représentent qu’un seul mode car exp   i sa   exp is   exp  is  et par conséquent le nombre
 L 
de modes possibles est donc N équivalent ici aussi au nombre d’atomes en mouvement.

b-4- DENSITE DE MODES


2
La seconde condition aux limites montre que les valeurs de k sont espacées de k  , ce qui donne le
L
L  
nombre de modes par unité de k égal à dans l’intervalle   k  et 0 ailleurs. Si on se réfère à des valeurs
2 a a
absolues de k, on trouve la densité de modes par unité de k :

g k  
L
16

b-5- NOMBRE DE MODES DANS LES CRISTAUX BI-et TRIDIMENSIONNELS
On vient de voir le cas d’une chaîne linéaire. Le principe est le même quand on passe aux cas bi et
tridimensionnel. On impose également les conditions aux limites périodiques sur les mailles primitive
contenues dans le carré (cube) de coté L. Chaque coté contient N  atomes. Les valeurs de k sont

déterminées de la même manière que dans le cas linéaire.


Dans le cas bidimensionnel :
exp ik x x  k y y   exp ik x x  L  k y y  L 

Dans le cas tridimensionnel,


exp ik x x  k y y  k z z   exp ik x x  L  k y y  L  k z z  L  , d’où pour ce dernier cas on obtient :

2 4 N
k x , k y , k z  0,  ,  ,.............,  17
L L L

 2 
2

On remarque l’existence d’un vecteur d’onde possible pour chaque élément de surface   de la zone de
 L 
Brillouin dans le cas bidimensionnel
Physique du Solide BOUATTOU M 70
 2 
3

Alors que dans le cas tridimensionnel, l’élément de surface est remplacé par l’élément de volume  
 L 
la densité de modes est donc :
2
 L 
g k     à 2 dimensions 18
 2 
3
 L 
g k     à 3 dimensions 19
 2 
3
 L 
Pour le réseau cubique la densité de mode s’écrit g k    
 2 
ce qui permet d’avoir le nombre de modes permis dans une sphère de rayon k :

 L  4 3
3

N mod   g k dVk    .k 20


 2  3
Dans le cas des grandes longueurs d’ondes (Ka<<1) appelée encore l’approximation de Debye, la relation

V 3
de dispersion est donnée par   Vs k , on obtient : N mod  21
6 2Vs3
où V=L3 est le volume du cristal.
la densité de modes en fonction de la fréquence est définie par :
dN mod V 2
g     22
d 2 2Vs3
Cette expression montre bien que g(ω) augmente quand ω augmente. Pour limiter cette augmentation on
doit introduire une fréquence dite fréquence de coupure ou fréquence de Debye ωD. Pour cela, on identifie le
nombre de mode total au nombre N de mailles primitives contenues dans le cristal de volume V=L3, ce qui
donne :
N
 D3  6 2Vs3 23
V
la valeur maximale du module de k est kD :
1
D  N 3
kD    6 2  24
Vs  V

g(ω)

0 ωD ω

Figure 5

Physique du Solide BOUATTOU M 71


Conclusion :
Un cristal qui contient N mailles primitives comportant chacune un seul atome possède N
valeurs de k possibles dans la première zone de Brillouin. Chacune de ces valeurs peut donner 3
modes : un longitudinal et 2 transversaux. Il existe donc 3N modes de vibrations possibles dans le
cristal. Le nombre trois (3) désigne le nombre de degrés de liberté.

IV-RESEAU COMPORTANT PLUS D’UN ATOME PAR MAILLE PRIMITIVE


IV-a- BRANCHES ACOUSTIQUES ET OPTIQUES DANS LES RESEAUX MUNIS
D’UN MOTIF
Si on considère un cristal composé de N mailles primitives contenant chacune p atomes, il
contient donc pN atomes et il y a donc 3pN modes de vibration possibles. Les 3pN modes peuvent
être partagés comme suit

 Il y a 3N modes qui constituent les trois branches acoustiques : 1 longitudinale LA et 2


transversales TA. Chacune représente une relation de dispersion.
 Il y a 3(p-1)N modes qui comportent (p-1)N modes optiques longitudinaux et 2(p-1)N modes
optiques transversaux
On note que les modes optiques longitudinaux constituent p-1 branches optiques longitudinales LO
alors que les modes optiques transversaux constituent 2 (p-1) branches optiques transversales TO.
Remarque : Le mot acoustique signifie phénomène sonore et vient du fait que pour les valeurs de k
très petites, la vitesse de groupe de ces modes correspond à la vitesse du son dans un milieu continu. On
étudiera le cas d’un réseau à 2 atomes par maille primitive.

IV-b- RESEAU DIATOMIQUE LINEAIRE


Lors de l’étude précédente des modes de vibration d’un réseau monoatomique, on a réduit le
problème au modèle de la chaîne linéaire. Ce modèle peut être appliqué aussi au réseau qui possède un motif
formé de deux atomes. On remarque par exemple que compte tenu de la structure cristalline du chlorure de
sodium NaCl (fig6), ce modèle est applicable aux directions de propagation 111 pour le NaCl. Dans ce cas,
les plans perpendiculaires aux directions de propagation ne sont formés que d’un seul type d’atome (fig 6)
us
vs

K 111

NaCl
vs

us

Physique du Solide BOUATTOU M 72


CsCl

Figure 6

On désigne par M1 et M2 les masses des deux types d’atomes et par a le paramètre du réseau
dans la direction normale aux plans considérés (distance entre deux atomes proche voisin est b=a/2) (fig 7).
vs-1 us vs us+1 vs+1

M2 M1 M2 M1
a

Figure 7

Si on suppose que les interactions aient lieu uniquement entre les plus proches voisins et que la
constante d’interaction C soit identique pour toutes les paires de plus proches voisins, les équations de
mouvement des atomes M1 et M2 dans la maille s prennent la forme suivante :

d 2u s
M1  C (v s  v s 1  2u s )
dt 2
25
d 2 vs
M2  C (u s 1  u s  2v s )
dt 2
Ici us est le déplacement par rapport à la position d’équilibre de l’atome de masse M 1 qui appartient au plan s
et vs est le déplacement par rapport à la position d’équilibre de l’atome de masse M2.
Les solutions recherchées ont la forme d’ondes de propagation :
u s  u exp iksa  t  26

vs  v exp iksa  t  27

En injectant, les solutions 26 et 27 dans 25, on obtient deux équations linéaires et homogènes en u et v :

Physique du Solide BOUATTOU M 73


(2C   2 M 1 )u  C (1  exp( ika))v  0
28
 C (1  exp(ika))u  (2C  M 2 2 )v  0
Ces équations admettent une solution non triviale si le déterminant des coefficients est nul

2C   2 M 1 ....................  C (1  exp( ika))


=0 29
 C (1  exp(ika))................2C  M 2 2
Ceci revient à résoudre l’équation suivante de 4ème degré en ω :
M 1 M 2 4  2C (M 1  M 2 ) 2  2C 2 (1  cos ka)  0
dont les solutions ne sont autres que les deux relations de dispersion suivantes :
1
 1 1   1 1 
2
2  2

  C
2
   C      (1  cos ka)  30
 M1 M 2    M 1 M 2  M 1M 2 

La discussion portera sur les deux cas limites, à savoir les vecteurs d’ondes proches du centre

(ka<<1) et aux limites ( k max   ) de la zone de Brillouin.
a

Figure 8

 lorsque ka<<1, les propriétés des relations trigonométriques donnent :


1
cos ka  1  (ka) 2  ... 31
2
Ce qui permet d’obtenir deux relations de dispersion à partir de l’équation 30 :

 1 1 
 2  2C    Branche optique 32
 M1 M 2 
C
2  (ka) 2 Branche acoustique 33
2( M 1  M 2 )
Branche acoustique : En remplaçant la relation 33 par exemple dans la première équation de 28, on
obtient pour la branche acoustique :

Physique du Solide BOUATTOU M 74


 
(ka) 2  2C u  C1  exp( ika)v
M 1C
 34
 2( M 1  M 2 ) 
soit en posant ka  0 et exp( ika)  1 , on obtient relation entre u et v de la forme :
2

u
1 35
v
Ce qui permet de remarquer dans ce cas que les deux atomes de masses M 1 et M2 et leur centre de
masse vibrent ensemble comme dans le cas des vibrations acoustiques (son) de grandes longueurs
d’onde (ka<<1). Cette remarque justifie l’appellation de branche acoustique.
M1  M 2

TA ka  0
Vecteurs de déformation u et v correspondant aux vibrations transversales

acoustiques de la chaîne linéaire diatomique M 1  M2 : ka=0

Branche optique : lorsqu’on remplace la relation 32 dans une des équations 28, on arrive à :
M1
 2C u  C (1  exp( ika))v 36
M2
ou encore avec la remarque exp( ika)  1

u M
 2 37
v M1
Ce qui montre que dans ce cas les atomes vibrent l’un par rapport à l’autre mais leur centre de masse
reste immobile. Si les atomes possèdent des charges opposées, une telle vibration peut être produite
par le champ électrique d’une onde lumineuse, ce qui explique l’appellation de branche optique.
M1  M 2

TO ka  0
Vecteurs de déformation u et v correspondant aux vibrations transversales optiques
TO de la chaîne linéaire diatomique M 1  M 2 : (1) ka=0


 lorsque k max   , les racines de l’équation 18 seront en nombre de deux :
a
2C 2C
2  ..........et ......... 2  38
M1 M2
a- Branche acoustique :

Physique du Solide BOUATTOU M 75


2C 
En injectant la solution  
2
avec k   , dans la 2ème équation de la relation 28, c-à-d
M1 a

 C (1  exp(ika))u  (2C  M 2 2 )v  0
On voit bien que u peut prendre des valeurs non nulles, alors que la masse M2 reste immobile (v=0)
On remarque que deux masses successives de même type vibrent dans des sens opposés car

u s  u exp iksa  t  et u s 1  u exp iksa  t  exp ika


D’où

us
 exp i  1
u s 1
La figure ci-dessous représente les vecteurs de déformation u et v correspondant aux vibrations transversales

acoustiques TA de la chaîne linéaire diatomique M 1  M 2 : cas k   .


a

TA k  a
2C 
b- Branche optique : En injectant la solution  
2
avec k   , dans la 1ère équation de la relation 28
M2 a

(2C   2 M 1 )u  C (1  exp( ika))v  0


On voit bien que dans ce cas u est nulle : la masse M1 reste immobile (u=0) alors que v peut prendre des
valeurs non nulles.
On remarque aussi que deux masses successives de même type vibrent dans des sens opposés

vs  v exp iksa  t  et vs 1  v exp iksa  t exp ika


D’où

vs
 exp i  1
v s 1
La figure ci-dessous représente les vecteurs de déformation u et v correspondant aux vibrations transversales

optiques TO de la chaîne linéaire diatomique M 1  M 2 : cas k   .


a

TO k   a

On remarque que la maille du réseau direct est égale à a=2b et donc la longueur totale de la première zone de
2 
Brillouin est égale  et par conséquent le nombre de modes pour une polarisation donnée
a b
(longitudinale fig8) correspond toujours au nombre d’atomes susceptibles (pouvant) bouger.

Physique du Solide BOUATTOU M 76

Vous aimerez peut-être aussi