Vous êtes sur la page 1sur 83

BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes

Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

T1 : UTILISATION DES GEOTEXTILES ET PRODUITS APPARENTES.

T2 : OUVRAGES EN SOLS RAPPORTES RENFORCES PAR ARMATURES OU NAPPES SOUPLES ET


EXTENSIBLES.

T3 : DIMENSIONNEMENT ET CONCEPTION.

Descripteurs : matériau, renforcement, sol, remblai, textile, géotextile, géosynthétique,


ouvrage, soutènement, conception, dimensionnement.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 1/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
SUIVI DES REVISIONS

BNSR Géosynthétiques No. Document: NF G 38064 - Version 1


Titre: Dimensionnement des massifs en sol renforcé par géosynthétiques.
Indice 0 1 2 3 4 5
Date de réunion 05/11/1998 06/01/1999 17/02/1999 31/03/1999 11/05/1999 30/06/1999
Indice MODIFICATIONS
0 Réorganisation de la version du 15 Janvier 1997.
Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
Avant Propos,
1 Objet et domaine d'application,
2 Références normatives et
3 Terminologie (hors figure pour Hm)
1 Sections révisées suite à lecture en commun :
Avant Propos, Section 1, Section 2 et Section 3 (hors figure pour Hm).
Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
8.3 VERIFICATIONS
8.3.2 Résistance des renforcements géosynthétiques
8.3.3 Elongation post construction des renforcements géosynthétiques
Annexe A. Résistance en traction à long terme des renforcements.
2 Sections révisées suite à lecture en commun :
8.3 VERIFICATIONS
8.3.2 Résistance des renforcements géosynthétiques
Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
Section 3, figure pour Hm
Annexe A. Résistance en traction à long terme des renforcements (fin).
3 Sections révisées suite à lecture en commun :
3 Terminologie (figure pour Hm)
8.3.2 Résistance des renforcements géosynthétiques
Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
Annexe.A. Influence du fluage sur la résistance en traction à long terme des
renforcements (fin).
4 Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.1 Méthode de détermination des tensions de service
8.2.2 Propriétés du matériau de remblai
8.3.3 Elongation post-construction des renforcements géosynthétiques
5 Sections révisées suite à lecture en commun :
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.1 Méthode de détermination des tensions de service
8.2.2 Propriétés du matériau de remblai
8.3.3 Elongation post-construction des renforcements géosynthétiques
Sections reprises pour lecture en commun et discussion :
Annexe.A. Influence du fluage sur la résistance en traction à long terme des
renforcements (fin)

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 2/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
BNSR Géosynthétiques No. Document: NF G 38064 - Version 1
Titre: Dimensionnement des massifs en sol renforcé par géosynthétiques.
Indice 6 7 8 9 10 11
Date de réunion 21/09/1999 08/12/1999 19/01/2000 09/03/2000 25/07/2000 27/10/00
Indice MODIFICATIONS
6 Sections révisées suite à lecture en commun :
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.1 Méthode de détermination des tensions de service
8.2.7 Résumé des coeff de sécu partiels pour déterminer Tserv
8.3.2 Elongation post-construction des renforcements géosynthétiques
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
1 OBJET ET DOMAINE D'APPLICATION : définition bande et nappe
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.2.3 Rigidité des renforcements géosynthétiques
Annexe D. Coefficient de frottement apparent entre sol et bande de
renforcement
7 Sections révisées suite à lecture en commun :
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.2.2 Propriétés du matériau de remblai
Annexe D. Coefficient de frottement apparent entre sol et bande de
renforcement
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
ANNEXE C. Endommagement des géosynthétiques à la mise en oeuvre
8 Sections révisées suite à lecture en commun :
Annexe D. Coefficient de frottement apparent entre sol et bande de
renforcement
ANNEXE C. Endommagement des géosynthétiques à la mise en oeuvre
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION
4.2.2. Choix du matériau de remblai
9 Sections révisées suite à lecture en commun :
4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION
4.1.2. Durée de service
4.2.2. Choix du matériau de remblai
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.2 Définition du modèle de calcul : introduction
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
8.2.1. géométrie et conditions au parement
4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION
4.2.3 à 4.2.8. dont Parement
Annexe B. Vieillissement des renforcements geosynthetiques
10 Sections révisées suite à lecture en commun :
4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
7. JUSTIFICATION DE LA STABILITE GLOBALE
10 DOCUMENTS
10.1 Spécifications
10.2 Justificatifs d’agrément

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 3/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
BNSR Géosynthétiques No. Document: NF G 38064 - Version 1
Titre: Dimensionnement des massifs en sol renforcé par géosynthétiques.
Indice 12 13 13 14 15
Date de réunion 15/12/2000 29/03/2001 16/03/2001 29/06/2001 18/09/2001
Indice MODIFICATIONS
11 Sections révisées suite à lecture en commun :
4. Eléments généraux de conception
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
5. PRINCIPES DE JUSTIFICATION
6. JUSTIFICATION DE LA STABILITE EXTERNE
7. JUSTIFICATION DE LA STABILITE GLOBALE
12 Sections révisées suite à lecture en commun :
5. PRINCIPES DE JUSTIFICATION/ stabilité globale
7. JUSTIFICATION DE LA STABILITE GLOBALE
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
13 Sections révisées suite à lecture en commun :
1.2 DOMAINE D APPLICATION
7. JUSTIFICATION DE LA STABILITE GLOBALE
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
6. JUSTIFICATION DE LA STABILITE EXTERNE
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
14 Sections révisées suite à lecture en commun :
4. Eléments généraux de conception
Sections rédigées pour lecture en commun et discussion :
6. JUSTIFICATION DE LA STABILITE EXTERNE
8. JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE
9. SPECIFICATIONS
15 Reprise globale de la rédaction du corps de texte
Paragraphes 6 à 8 en particulier
16 Préparation de la version pour mise à l’enquête

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 4/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
SOMMAIRE

LISTE DES FIGURES 5

NOTATIONS 5

AVANT PROPOS 6

1. OBJET ET DOMAINE D'APPLICATION..................................................................................................... 8


1.1 OBJET ............................................................................................................................................................... 8
1.2 DOMAINE D’APPLICATION................................................................................................................................. 9
2. RÉFÉRENCES NORMATIVES .................................................................................................................... 10

3. TERMINOLOGIE ........................................................................................................................................... 12

4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION ........................................................................................... 14


4.1 DEFINITION DU PROJET ................................................................................................................................... 14
4.1.1 Site d'implantation de l'ouvrage............................................................................................................ 14
4.1.2 Durée de service.................................................................................................................................... 14
4.1.3 Catégorie d'ouvrage.............................................................................................................................. 15
4.1.4 Température de service ......................................................................................................................... 15
4.2 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES GENERALES.................................................................................................... 15
4.2.1 Introduction........................................................................................................................................... 15
4.2.2 Choix du matériau de remblai............................................................................................................... 16
4.2.3 Choix du parement ................................................................................................................................ 17
4.2.4 Choix des renforcements géosynthétiques............................................................................................. 18
4.2.5 Longueur des renforcements ................................................................................................................. 19
4.2.6 Espacement des renforcements ............................................................................................................. 19
4.2.7 Drainage du massif ............................................................................................................................... 20
4.2.8 Profondeur de fiche............................................................................................................................... 20
5. PRINCIPES DE JUSTIFICATION ............................................................................................................... 21
5.1 COMPORTEMENT DES OUVRAGES .................................................................................................................... 21
5.2 APPROCHE EMPLOYEE POUR LA JUSTIFICATION .............................................................................................. 24
5.3 COMBINAISON D'ACTIONS ............................................................................................................................... 25
6. STABILITE EXTERNE .................................................................................................................................. 26
6.1 PRINCIPE ......................................................................................................................................................... 26
6.2 SCHEMATISATION DE CALCUL......................................................................................................................... 26
6.2.1 Actions volumiques ............................................................................................................................... 26
6.2.2 Poussée des terres ................................................................................................................................. 26
6.3 JUSTIFICATION ................................................................................................................................................ 27
6.3.1 Combinaison d'actions.......................................................................................................................... 27
6.3.2 Justification vis à vis du glissement sur la base.................................................................................... 28
6.3.3 Justification vis à vis du poinçonnement............................................................................................... 28
6.3.4 Coefficients de sécurité partiels ............................................................................................................ 29
6.3.5 Calculs des tassements.......................................................................................................................... 29
7. STABILITE GLOBALE.................................................................................................................................. 30

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 5/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
7.1 PRINCIPES DE CALCUL..................................................................................................................................... 30
7.2 CHOIX DES PARAMETRES DE CALCULS ............................................................................................................ 31
7.3 JUSTIFICATION DE LA STABILITE GLOBALE ...................................................................................................... 32
7.3.1 Combinaisons d’actions........................................................................................................................ 32
7.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres des sols en place.................................................. 33
8. STABILITE INTERNE ................................................................................................................................... 33
8.1 PRINCIPES DE CALCULS ................................................................................................................................... 34
8.2 DEFINITION DU MODELE DE CALCUL – CHOIX DES PARAMETRES ..................................................................... 36
8.2.1 Géométrie de l'ouvrage et conditions au parement .............................................................................. 36
8.2.2 Caractéristiques des matériaux du remblai renforcé............................................................................ 36
8.2.3 Caractéristiques des renforcements géosynthétiques............................................................................ 38
8.2.4 Paramètres d’interaction entre le remblai et le renforcement géosynthétique ..................................... 38
8.3 JUSTIFICATION DE LA STABILITE INTERNE ....................................................................................................... 39
8.3.1 Combinaisons d’actions........................................................................................................................ 39
8.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres du sol et d’interaction avec les géosynthétiques . 39
8.3.3 Justification de la stabilité générale interne ......................................................................................... 40
8.3.4 Calcul de la tension admissible dans la nappes.................................................................................... 40
8.3.5 Coefficients de sécurité global γGEO et partiels Γflu , Γvieil , Γinstal ................................................. 41
8.3.6 Justification de la longueur d’ancrage des renforcements géosynthétiques dans le remblai –
coefficient de sécurité sur l’ancrage γa.............................................................................................................. 41
8.4 SYNOPTIQUE DU CALCUL DE LA STABILITE INTERNE. ...................................................................................... 42
9. SPECIFICATIONS.......................................................................................................................................... 43
9.1 MATERIAU DE REMBLAI .................................................................................................................................. 43
9.2 RENFORCEMENTS GEOSYNTHETIQUES ET INTERACTION ENTRE LE REMBLAI ET LES RENFORCEMENTS ............ 44
9.3 LE PAREMENT ................................................................................................................................................. 44
10. MISE EN OEUVRE ET CONTRÔLES .................................................................................................... 45
10.1 PRINCIPES GENERAUX ................................................................................................................................ 45
10.2 REGLES PRATIQUES DE MISE EN OEUVRE ....................................................................................................... 45
10.2.1 Pose et raccordement des nappes ........................................................................................................... 45
10.2.2 Pré-tension des nappes ........................................................................................................................... 46
10.2.3 Régalage et compactage ......................................................................................................................... 46

Annexes :

A (normative) – Influence du fluage sur la résistance en traction à long terme des


renforcements géosynthétiques.
B (normative) - Vieillissement des renforcements géosynthétiques.
C (normative) - Endommagement des renforcements géosynthétiques par le compactage.
D (normative) - Frottement apparent entre sol et géosynthétique.
E (informative) - Parement
F (informative) - Principe des méthodes de calculs.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 6/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

LISTE DES FIGURES

NOTATIONS

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 7/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
AVANT PROPOS

La présente norme fait partie d'un ensemble de normes expérimentales définissant l'emploi des
produits géosynthétiques dans différentes applications de séparation, de renforcement de
drainage et de filtration. Dans la suite, le terme "géosynthétique" fait référence uniquement aux
géotextiles et produits apparentés, à l'exclusion des géomembranes.

Cette norme est une norme expérimentale. La normalisation relative aux produits
géosynthétiques et leurs applications constitue, pour la partie « spécifications et essais », le
domaine de travail du Comité Européen de Normalisation, Comité Technique numéro 189
(CEN TC 189) et, pour la partie « mise en œuvre des massifs renforcés », du CEN TC 288.

1. OBJET ET DOMAINE D'APPLICATION

1.1 Objet

Cette norme porte sur le dimensionnement des ouvrages de soutènement en sol renforcé par
des inclusions géosynthétiques. Les ouvrages concernés comportent un ou plusieurs massifs
construits en alternant le placement d'une ou plusieurs couches de sol et l'installation d'un lit
horizontal de renforcement géosynthétique.

Dans son principe de fonctionnement, le remblai transmet par frottement aux inclusions
géosynthétiques, les efforts qui se développent dans la masse ; ces inclusions se mettent alors
en traction et tout se passe comme si le remblai possédait, dans les directions où sont placés
les éléments de renforcement, une résistance à la traction dont la valeur est directement
proportionnelle aux efforts repris par les nappes ou les bandes. Celles-ci reportent les efforts de
la zone active, à l’aval, vers la zone résistante à l’arrière du massif.

La figure 1.1 montre, de manière non exhaustive, deux exemples d'ouvrages comportant un
massif de soutènement en sol renforcé par inclusions géosynthétiques : (a) un ouvrage pour la
création, l'élargissement ou la réparation d'une route, dans un site où l'emprise est limitée par la
pente du terrain ou par des constructions et (b) un merlon de protection contre le bruit ou les
chutes de blocs rocheux.

Figure 1-1 Exemples d’ouvrages en sol rapporté renforcé par géosynthétiques

Le terme "renforcement géosynthétique" recouvre dans la présente norme les nappes de


géotextile ou de géogrille et les bandes, disposées par lits dans le massif. La norme ISO 10318
(NF EN 30318), portant sur le vocabulaire employé dans le domaine des géotextiles et produits
apparentés, définit ces produits comme matériaux, à base de polymère, perméables dans le
cas des nappes et utilisés dans le domaine de la géotechnique et du génie civil.

Au sens de la norme NF P 94-210, les renforcements géosynthétiques sont classés parmi les
renforcements souples et extensibles. Dans ces renforcements, les contraintes de flexion et de
cisaillement sont négligeables. Ces renforcements travaillent donc essentiellement en traction.
Le rapport de la rigidité axiale de ces renforcements sur l'espacement vertical entre les lits dans
le massif est inférieur à 20 MPa, valeur généralement inférieure au module de déformation du
sol constituant le massif. Cette particularité induit un comportement spécifique aux massifs en
sols renforcés par géosynthétiques.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 8/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

1.2 Domaine d’application

Deux techniques de construction peuvent être employées. Dans la première, le massif est tout
d'abord construit entièrement, par retournement des nappes côté parement. Le parement est
ensuite installé pour protéger les renforcements géosynthétiques. Dans la seconde, la montée
du massif et la construction du parement sont simultanées. Les renforcements sont fixés à des
éléments préfabriqués constituant le parement définitif.

Les parements des massifs peuvent être verticaux ou inclinés. Différentes technologies peuvent
également être employées pour constituer le parement. Les croquis de l’annexe E informative,
illustrent de manière non exhaustive, plusieurs technologies :
(a) Parement constitué de panneaux de pleine hauteur
Suivant la technique de construction, les renforcements géosynthétiques peuvent être fixés
ou non aux panneaux.
(b) Parement constitué d'écailles
Les renforcements sont ancrés ou liaisonnés aux plaques préfabriquées constituant le
parement.
(c) Parement cellulaire
Le parement est constitué de blocs préfabriqués empilés. Les renforcements sont fixés au
parement ou pincés entre deux blocs.

(d) Parement en treillis, grillage métallique ou gabions


Le parement est constitué de panneaux ou de gabions en treillis ou grillages métalliques.
Suivant la technique, les renforts peuvent être accrochés au parement ou pincés entre les
gabions.
(e) Protection végétale
Une couche de terre végétale est retenue en surface du talus par un dispositif accroché en
tête de talus, éventuellement avec un produit géosynthétique de protection contre l'érosion.

Les ouvrages concernés par cette norme peuvent comporter une surface du terrain inclinée sur
l'horizontale à l'amont et/ou à l'aval du massif en sol renforcé. A l'intérieur du massif, la
longueur des renforcements et l'espacement vertical entre les lits de renforcements peuvent ne
pas être constants. Les charges extérieures appliquées au massif doivent être réparties,
uniformes ou non (surcharges routières, ferroviaires, statiques,…).

Cette norme ne traite pas:


- le dimensionnement des massifs chargés par une culée de pont,
- le calcul des renforcements par inclusions géosynthétiques des sols de fondation sous les
ouvrages,
- le calcul des renforcements à la base des remblais sur sols compressibles et pour le
franchissement des zones effondrables,
- le calcul des massifs de protection de peau (perré renforcés par exemple) pour lesquels les
géosynthétiques ont pour fonction « d’accrocher » le parement au sol sous-jacent,
- le dimensionnement des parements.
En outre, cette norme n’aborde pas l’étude des ouvrages qui doivent être dimensionnés vis-à-
vis des chocs accidentels et la justification vis à vis des séismes fera l’objet d’une mise à jour
ultérieure.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 9/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

2. RÉFÉRENCES NORMATIVES

Ce document comporte des références à d'autres publications. En particulier, les normes citées
dans ce document, ou considérées pour rédiger ce document, sont listées ci-après. Dans cette
liste, lorsque la référence de la norme est suivie d'une date, la version applicable est la version
publiée à cette date. Lorsque la référence de la norme n'est pas suivie d'une date, la version
applicable est la version courante.

pr EN 13251 : juillet 2000 Géotextiles et produits apparentés - Caractéristiques requises


pour l’utilisation dans les travaux de terrassement, fondations et
structures de soutènement.
NF P 94-210 : mai 1992 Renforcement des sols – Généralités et terminologie.
ISO 10318 : 1990 Geotextiles : vocabulary
PR NF EN 30318
NF EN 963 : 1995 Géotextiles et produits apparentés - Echantillonnage et
préparation des éprouvettes.
NF EN ISO 11058 : 1998 Géotextiles et produits apparentés - Détermination des
caractéristiques de perméabilité à l'eau normalement au plan,
sans contrainte mécanique (ISO/FDIS 11058:1998).
NF EN ISO 12958 : 1998 Géotextiles et produits apparentés - Détermination de la capacité
de débit dans leur plan.
NF EN ISO 12956 : 1998 Géotextiles et produits apparentés - Détermination de l'ouverture
de filtration caractéristique.
NF EN ISO 10319 : 1996 Essai de traction sur bandes larges.
NF EN ISO 10321 : 1996 Géotextiles - Essai de traction pour joints/coutures par la méthode
de la bande large.
NF EN ISO 13431 : 1998 Géotextiles et produits apparentés - Détermination du
comportement au fluage en traction et de la rupture en fluage en
traction.
XP ENV 12447 "Resistance to hydrolysis"
XP ENV 12224 : 1996 Géotextiles et produits apparentés - Détermination de la
résistance aux essais climatiques.
XP ENV 12225 : 1996 Géotextiles et produits apparentés - Méthode pour la
détermination de la résistance microbiologique par essai
d'enterrement.
XP ENV 12226 : 1996 Géotextiles et produits apparentés - Essais généraux pour
l'évaluation après les essais de durabilité.
XP ENV 10722-1 "Damage evaluation".
NF EN ISO 12236 : 1996 Géotextiles et produits apparentés - Essai de poinçonnement
statique (essai CBR).
NF EN 918 : 1996 Géotextiles et produits apparentés - Essai de perforation
dynamique (essai par chute d'un cône).

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 10/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
PR EN ISO 12957-1 : 1997 Géotextiles et produits apparentés - Détermination des
caractéristiques de frottement - Partie 1: Essai de cisaillement
direct (ISO/DIS 12957-1:1997).
NF EN 00189016 "Geotextiles and geotextile related products - Determination of
pullout resistance in soil (CEN/TC 189 doc N 284, December
1997)".
NF P 94-232-1 Ouvrages en sols rapportés renforcés par armatures extensibles
et souples. Partie 1 : essai d’extraction en place, par paliers,
d’une bande d’armature.
NF EN ISO 30320 Géotextiles - Identification sur site (IDT ISO 10320).

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 11/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
3. TERMINOLOGIE

Remblai renforcé : matériau constitué de sol rapporté renforcé par des géosynthétiques.

Massif renforcé : massif de remblai renforcé considéré comme un bloc pesant peu déformable,
pouvant transmettre à sa base des efforts de compression et de cisaillement résultant de la
poussée des terres et d'autres efforts extérieurs.

Ouvrage renforcé : ouvrage de génie civil constitué de un ou plusieurs massifs renforcés


pouvant avoir des fonctions variées (soutènement, merlon, seuil…).

Renforcement géosynthétique : géosynthétique (à l'exclusion des géomembranes), utilisé


pour renforcer le sol constituant le remblai. Ces produits ont la forme de nappes, de grilles ou
de bandes.

Lit de renforcement : ensemble de renforcements géosynthétiques disposés à un même


niveau dans un massif renforcé.

Nappe : dans un massif renforcé, lit de renforcement pour lequel les renforcements
géosynthétiques sont de grande largeur, jointifs ou espacés entre axes d'une distance
inférieure à trois fois la largeur du renforcement.

Bande : dans un massif renforcé, désigne le renforcement géosynthétique, lorsque, dans un lit,
les renforcements sont espacés entre axes de plus de trois fois la largeur du renforcement.

Tension de calcul : effort de traction appliqué à un renforcement géosynthétique, nécessaire


pour justifier la stabilité interne de l'ouvrage. Cet effort de traction est déterminé par le calcul de
dimensionnement.

Résistance en traction à court terme : résistance en traction d'un renforcement


géosynthétique, mesurée dans l'essai de traction, conformément à la norme NF EN ISO 10319.

Résistance en traction de dimensionnement à long terme : résistance en traction d'un


renforcement géosynthétique installé dans un remblai compacté, pour un chargement constant
appliqué pendant la durée de service de l'ouvrage, à la température de dimensionnement. Cette
résistance en traction du géosynthétique doit être comparée à la tension de calcul, en tenant
compte des coefficients de sécurité lié à l’emploi des géosynthétiques.

Lignes de rupture potentielle : lignes dessinées sur une coupe verticale transversale de
l'ouvrage, suivant lesquelles des ruptures peuvent se produire (figure 3-1).

Zone active : partie de l'ouvrage située entre une ligne de rupture potentielle et le parement.

Zone résistante : partie de l'ouvrage située à l'arrière d'une ligne de rupture potentielle.

Longueur d'ancrage ( L a ) : longueur de la partie du renforcement géosynthétique située dans


la zone résistante (Lar) ou dans la zone active (Laa) (figure 3-1).

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 12/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

ligne de rupture
potentielle

Zone active

Lar Laa

Zone
résistante

figure 3-1 Illustration de la terminologie relative aux massifs renforcés par


géosynthétiques

Hauteur mécanique (Hm ) : hauteur fictive, permettant de transposer certaines règles de


dimensionnement des ouvrages verticaux et sans talus en tête aux cas d'ouvrages de
géométrie plus complexe. La figure 3-2 précise cette hauteur dans le cas des ouvrages
comportant des parements inclinés ou des redans.

Figure 3-2 Définition de la hauteur mécanique d’un ouvrage en sol rapporté renforcé par
géosynthétiques

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 13/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
4. ELEMENTS GENERAUX DE CONCEPTION

L’objet de ce chapitre est de préciser les règles essentielles de conception générale des
ouvrages en sol renforcé par géosynthétiques.

4.1 Définition du projet

Les données du projet, fixées contractuellement par le maître d’œuvre, correspondent au choix
du site, à l'implantation du massif renforcé, à la durée de service et à la catégorie de l'ouvrage.

Les autres données nécessaires à la justification de l'ouvrage sont les suivantes :

- données géométriques
ƒ plan d’implantation,
ƒ profils du terrain naturel et projet fini,
ƒ élévations,
- phases de construction
- données géotechniques
ƒ coupes de terrains au droit de l'ouvrage,
ƒ nature et caractéristiques des sols en place,
ƒ données nécessaires à l’analyse des problèmes de tassements, de portance du sol
support et de stabilité générale du versant,
- données climatiques
ƒ température de service,
ƒ indice de gel,
- actions
ƒ surcharges,
ƒ charges concentrées,
- ouvrages existants se trouvant dans la zone d’influence du projet ; on entend par zone
d’influence la zone concernée par la stabilité globale de l’ouvrage définie au § 5.1,
- hydrologie et hydrogéologie
ƒ nappes, variations piézométriques, écoulements de surface,
ƒ fluctuation de niveau des eaux de surface : rivières, lacs, marées (plus hautes eaux
PHE, plus basses eaux PBE, décennales et centennales, éventuellement vitesse de
décrue),
- nature et caractéristiques géotechniques des sols de remblai du massif renforcé et des
remblais courants.

4.1.1 Site d'implantation de l'ouvrage

On distingue :
ƒ les ouvrages en site terrestre "hors d'eau", qui ne sont jamais immergés.
ƒ les ouvrages ou parties d'ouvrages immergés dans l'eau, en permanence ou par
intermittence.

4.1.2 Durée de service

La durée de service doit être précisée par le maître d’œuvre. Elle vise la prise en compte de
l'évolution des propriétés des matériaux avec le temps. Un ouvrage en terre renforcé par

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 14/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
géosynthétiques doit satisfaire aux critères de résistance et de déformation définis pour sa
justification pour une durée au moins égale à sa durée de service.

On définit 3 classes de durée de service :


- ouvrage provisoire : durée de service inférieure ou égale à 2 ans
- ouvrage temporaire : durée de service supérieure à 2 ans et inférieure ou égale à 5 ans
- ouvrage permanent : durée de service supérieure à 5 ans et inférieure ou égale à 100 ans.

4.1.3 Catégorie d'ouvrage

La catégorie de l’ouvrage doit être fournie par le maître d’œuvre. Elle représente son
appréciation de l’importance de l’ouvrage en cas de désordres, vis-à-vis d’une mise hors
service de l’ouvrage lui-même, ou vis-à-vis des conséquences sur les ouvrages et constructions
avoisinantes, ou encore sur les personnes. La catégorie de l’ouvrage oriente donc le choix des
produits et des matériaux, mais elle détermine aussi les coefficients de sécurité partiels qui
s’appliquent pour le dimensionnement de l’ouvrage.

Les ouvrages courants :

Les ouvrages courants sont les ouvrages pour lesquels une défaillance locale serait sans
conséquence grave sur les ouvrages et constructions avoisinantes, ni sur les personnes. Par
exemple pour les murs verticaux dans un environnement ordinaire, ce peut être les ouvrages
dont la hauteur mécanique est inférieure à 7 mètres.

Les ouvrages sensibles :

Ce sont les ouvrages non courants, pour lesquels une défaillance même locale aurait des
conséquences humaines ou matérielles de grande ampleur. Par exemple pour les murs
verticaux dans un environnement ordinaire, ce peut être les ouvrages dont la hauteur
mécanique est supérieure ou égale à 7 mètres.

4.1.4 Température de service

La température de service, représentative d’une température moyenne du massif, est


usuellement fixée à 20°C en France métropolitaine.

Cette température usuelle doit être reconsidérée pour l’application de la présente norme en
dehors de la France métropolitaine.

4.2 Dispositions constructives générales

4.2.1 Introduction

Les remblais renforcés par géosynthétiques constituent un matériau souple, ce qui leur permet
d'accepter des déformations dues à des tassements généraux mais aussi différentiels. Lorsque
cette faculté de se déformer est nécessaire, les dispositions constructives et la technologie
adoptée (type de géosynthétiques, système de coffrage, type de parement et aspect esthétique,
...) ne doivent pas la compromettre. Par ailleurs, les déformations de l'ouvrage en service
doivent être admissibles pour les ouvrages associés. Pour cela, il convient de faire le choix
approprié des produits et de la méthode de mise en œuvre.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 15/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

La présente norme ne traite pas du cas où les lits de renforcement seraient inclinés. Les
renforcements sont donc normalement disposés horizontalement en profil en long et en travers.
Pour des raisons de dispositions constructives, on peut toutefois donner une légère pente aux
nappes, en profil en long et en profil en travers (3 à 4% au plus).

Pour les ouvrages sensibles, on pourra prévoir une instrumentation et des accès permettant
une surveillance pendant la durée de service. Des témoins de durabilité peuvent aussi être mis
en place (cf annexe B).

4.2.2 Choix du matériau de remblai

Le matériau de remblai participe directement à la résistance de l’ouvrage en sol renforcé, son


choix revêt donc une grande importance. Les §7.2 et 8.2.2 précisent la définition des
paramètres caractéristiques du matériau : poids volumique et résistance au cisaillement. Ces
paramètres intéressent directement la justification de la stabilité de l’ouvrage. Le présent
paragraphe rassemble les principaux critères d’identification à satisfaire du point de vue des
dispositions constructives.

L’identification de la nature et de l’état hydrique du matériau doit être réalisée selon la norme
NF P 11-300. Le matériau choisi devra satisfaire:

- aux règles de l’art des terrassements pour la réutilisation en remblai,


- aux critères spécifiques des ouvrages en sol renforcé par géosynthétiques :
¾ incidence du matériau sur le vieillissement
¾ risque d’endommagement au compactage
¾ interaction mécanique sol – géosynthétique
- à des critères relatifs à la situation de l’ouvrage et à son environnement.

Critères généraux d’utilisation en remblai :

Les matériaux choisis doivent satisfaire pleinement les règles de l’art pour leur réutilisation en
remblai, en tenant compte, de la hauteur maximale de l’ouvrage, des moyens matériels
disponibles pour leur mise en œuvre et des conditions météorologiques probables considérées.

En outre, le comportement dans le temps des matériaux doit être compatible avec la durée de
service de l’ouvrage, en particulier pour les matériaux évolutifs et les matériaux gélifs.

Le recours au traitement des sols doit faire l’objet d’une attention particulière vis-à-vis des
contraintes de durabilité des géosynthétiques (cf annexe B).

Pour les ouvrages en sol renforcé de catégorie sensible, les matériaux seront limités à ceux qui
conviennent normalement aux remblais non renforcés sans limitation de hauteur.

Pour des ouvrages en sol renforcés courants, on pourra utiliser des matériaux comportant une
fraction importante de fines, tels que les sols de classe A1, A2 et exceptionnellement A3. La
caractérisation mécanique de ces matériaux du point de vue de leur résistance au cisaillement
devra être faite avec rigueur (cf. § 8.2.2). Par contre, les sols gonflants et les matériaux évolutifs
résultant de l’évolution des familles R1 (craies) et R3 (marnes et schistes sédimentaires) ainsi
que les matériaux R2 (calcaires) sensibles au gel seront généralement à éviter.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 16/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

L’utilisation de matériaux argileux ou limoneux nécessite la mise en place de systèmes de


collectes des eaux et de drainage efficients et pérennes à l’arrière du massif, en surface, à la
base et éventuellement en parement.

Critères spécifiques aux ouvrages en sol renforcé par géosynthétiques :

Ces critères portent sur la nature, le pourcentage de fines, la présence d’éléments anguleux et
le diamètre maximal des éléments de sol, critères qui doivent être vérifiés à la source de
l’approvisionnement et lors de la mise en œuvre du matériau. Ils visent trois objectifs
principaux :

¾ prévoir l’incidence de la nature du matériau sur le vieillissement du géosynthétique, selon la


nature du ou des polymères constitutifs des géosynthétiques (cf. annexe B),
¾ maîtriser le risque d’endommagement du géosynthétique à la mise en œuvre du remblai (cf.
annexe C),
¾ assurer un frottement sol / géosynthétique conforme aux hypothèses de la technique de
renforcement envisagée (cf annexe D),
¾ limiter les déformations différentielles entre le parement et le massif renforcé, dans le cas où
elles conditionnent l’intégrité du parement ou l’esthétique finale de l’ouvrage.

Pour cela, le matériau et sa mise en œuvre doivent satisfaire les exigences suivantes :

. Le diamètre maximal des éléments du sol doit rester inférieur à 2/3 de l’épaisseur des
couches de compactage. Cette épaisseur est fonction, d’une part de l’efficacité des engins
de compactage que l’on pourra utiliser selon le type de matériau, d’autre part de l’intervalle
qui sépare les lits de renforcement.

. Le compactage doit être conforme aux spécifications normales de mise en œuvre des
remblais, sur la base des essais classiques en laboratoire (essai Proctor, IPI, CBR) et/ou
de la réalisation d’une planche d’essai en début de chantier. Un défaut de compactage
pourrait se traduire par des tassements, absolus et/ou différentiels, particulièrement
préjudiciables pour le parement. Le compactage à proximité du parement doit respecter les
limitations d’énergie à son approche, l’emploi d’engins plus légers pourra alors imposer une
diminution de l’épaisseur des couches de compactage.

La diversité des procédés rend complexe la spécification d’exigences particulières pour


chacune des technologies. L’annexe informative E « Parement » présente néanmoins
quelques exemples de procédés pour lesquels le choix des matériaux et des conditions de
mise en œuvre nécessite des précautions particulières.

4.2.3 Choix du parement

En plus de son importance sur l’aspect visuel de l’ouvrage, le parement a deux rôles :

- un rôle de confinement des matériaux de remblai,

- un rôle de protection des géosynthétiques de renforcement vis-à-vis de la lumière (ultra –


violets) qui provoque leur vieillissement (cf. annexe B), ainsi que vis-à-vis des
endommagements accidentels (vandalisme, déchirures, exposition au feu, etc…). La

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 17/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
nécessité de protéger les géosynthétiques doit notamment être soulignée pour les
principes de construction par retournement des nappes.

Différents types de parements existent. Le choix technique d'un type de parement est
principalement lié à l'inclinaison requise ou souhaitée pour la face avant du massif :

- Pour les massifs dressés jusqu’à une pente de 1 pour 1, un parement n’est pas obligatoire
et une végétalisation peut suffire pour protéger les géosynthétiques.

- Pour les massifs dressés à une pente comprise entre 1 pour 1 (45°) et 3 vertical pour 1
horizontal (70°), le matériau de remblai doit être confiné mécaniquement. La végétalisation
peut suffire à condition d’inclure un dispositif de retenue de la terre végétale, par exemple
un géosynthétique. Sinon, un parement est nécessaire, par exemple en éléments
préfabriqués en béton.

- Pour les massifs dressés à plus de 3 vertical pour 1 horizontal (70°), un parement doit
nécessairement être considéré dans le projet.

Le choix du parement est également fonction des surcharges attendues en bord de talus. Enfin,
il peut être tenu compte de la possibilité ou non de réparer le parement le cas échéant.

Certains parements massifs, comme les gabions peuvent avoir une fonction partielle de
soutènement. Cette fonction particulière n’est pas prise en compte dans la présente norme.

Les calculs de justification des ouvrages renforcés par géosynthétiques prévoient deux types de
conditions aux limites à la liaison entre le parement et les lits de renforcement (cf. § 8.1 – point
c) :

• la liaison au parement correspond à l’hypothèse de « non déplacement relatif », mais


suppose également que le parement n’augmente ni ne diminue les tensions dans les
nappes (effet d’accrochage ou de soutènement négligeables),
• l’hypothèse « libre au parement » correspond à la condition « tension nulle » à l’extrémité du
lit.

Des conditions d’accrochage intermédiaires peuvent justifier que les deux types de calculs
soient effectués, comme par exemple dans le cas des nappes pincées ou s’il existe un risque
de dégradation locale.

On rappellera que la stabilité propre du parement sort du cadre de la présente norme.

Des exemples de parements types et les recommandations vis à vis de leur conception sont
donnés en annexe E (informative).

4.2.4 Choix des renforcements géosynthétiques

Le choix du géosynthétique doit s’effectuer en fonction :

- de sa résistance en traction de dimensionnement à long terme ou de sa raideur,


- de son coefficient d’interaction à l’interface avec le matériau de remblai,

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 18/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
- du polymère dont il est constitué, qui doit être compatible en terme de durabilité avec le
matériau de remblai, et le cas échéant, avec les matériaux constitutifs du parement.

Résistance en traction à long terme :

La résistance en traction à long terme du géosynthétique, par rapport à sa résistance à la


traction « à court terme », est réduite pour tenir compte du fluage, de l’endommagement et du
vieillissement. Les différents coefficients partiels de réduction correspondants sont déterminés
selon les modalités décrites dans les annexes A, B et C.

La résistance en traction à long terme du géosynthétique doit être comparée à la tension de


calcul, en tenant compte des différents coefficient de sécurité lié à l’emploi des
géosynthétiques. La tension de calcul est déterminée par la justification de la stabilité interne de
l’ouvrage (cf. §8 et annexe F).

Coefficient d’interaction à l’interface entre le géosynthétique et le matériau de remblai :

Le géosynthétique de renforcement doit permettre d’obtenir le frottement requis sur l’interface


sol – géosynthétique pour la justification de la stabilité interne de l’ouvrage, en tenant des
coefficients de sécurité partiels correspondants, respectivement vis-à-vis de l’adhérence et du
frottement (voir § 8.2.4 et annexe D).

Polymère :

En terme de durabilité, le choix du ou des polymères constitutifs des renforcements


géosynthétiques doit être compatible avec le matériau de remblai employé (cf. ci-dessus § 4.2.2
et annexe B).

4.2.5 Longueur des renforcements

Les longueurs des différents lits de géosynthétique sont fixées par le respect des conditions de
stabilité externe et interne.

A titre indicatif, un massif renforcé avec un parement vertical aura généralement une largeur
transversale de l’ordre de 0,7 Hm, Hm étant la hauteur mécanique moyenne définie dans le
chapitre 3.

Certains ouvrages particuliers pourront être dimensionnés avec un rapport inférieur à 0,7 Hm,
sans être inférieur à 0,4 Hm en pied et 0,5 Hm en moyenne, la stabilité globale du massif (§7)
devant être dans tous les cas vérifiée.

Les longueurs des renforcements peuvent varier à l’intérieur du massif renforcé.

4.2.6 Espacement des renforcements

L’espacement vertical entre lits de renforcement est nécessairement un multiple entier de


l’épaisseur des couches de compactage. L’espacement vertical dépend aussi pour certains
types de parement de la taille des éléments de façade et des accrochages des renforcements
qu’ils comportent.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 19/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Dans le cas des nappes géosynthétiques, l'espacement vertical des lits de renfort normalement
sera compris entre 0,20 m et 0,80 m pour permettre de garder au massif renforcé son caractère
de matériau composite.

Un espacement légèrement plus important, de l’ordre de 1 mètre, peut être admis dés lors que
le parement a une fonction locale de soutènement, dont la justification sort du cadre de la
présente norme. Dans tous les cas, l’espacement maximal doit être examiné en fonction du
type de parement retenu et de la hauteur de l’ouvrage.

L’espacement entre les nappes est aussi un des paramètres qui conditionne la stabilité interne
de l’ouvrage (surfaces critiques empruntant le lit d’une nappe - cf. figure 5-3).

Dans le cas des bandes géosynthétiques, l'espacement vertical des lits de renfort sera compris
entre 0,20 m et 0,80 m et l'espacement horizontal entre axe sera inférieur à 2 fois l'espacement
vertical pour permettre de garder au massif renforcé son caractère de matériau composite.

L’espacement vertical entre lits de renforcement peut varier à l’intérieur du massif renforcé.

4.2.7 Drainage du massif

Il convient de prévoir un drainage efficace et pérenne, en particulier pour les ouvrages situés
sur pente, ainsi que pour les remblais renforcés édifiés avec un matériau naturellement peu
drainant (sable fin à granulométrie étalée, matériaux argileux).

Il s’agit de dériver les eaux d’infiltration, et le cas échéant de rabattre la nappe, afin de prémunir
l’ouvrage :

. de l’apparition éventuelle de pressions interstitielles, généralement très pénalisantes pour


la stabilité de l’ouvrage lorsqu’elles n’ont pas été prises en compte,
. de l’altération éventuelle des matériaux de remblai, en particulier de la diminution de la
résistance au cisaillement des sols fins, suite à l’augmentation de leur teneur en eau,
. des risques de diminution du frottement à l’interface sol / géosynthétique lorsque les
infiltrations circulent de façon préférentielle le long des lits de renforcement,
. de l’érosion interne des sols de granulométrie discontinue par lessivage des fines,
. d’un vieillissement accéléré des géosynthétiques lorsque les eaux d’infiltration sont
agressives,
. des dégradations possibles d’aspect du parement dues aux suintements.

Le système de drainage doit être conforme aux règles de l’art, pour assurer l’évacuation des
débits maximum prévisibles et garantir son fonctionnement vis à vis des risques de colmatage.

4.2.8 Profondeur de fiche

Les ouvrages doivent comporter une fiche D supérieure ou égale à la fiche minimale Dm définie
dans le tableau 4-1 ci-après, en fonction de la contrainte de référence qref calculée sous
l'ouvrage, avec une valeur minimale de 0,40m :

Tableau 4-1 Rapport Dm / qref en fonction de la pente βp du terrain à l'aval.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 20/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Pente du terrain à l'aval Dm / qref (m / kPa)

βp = 0 1,5 x 10-3

βp = 18° (tanβp = 1/3) 3,0 x 10-3

βp = 27° (tanβp = 1/2) 4,5 x 10-3

βp = 34° (tanβp = 2/3) 6,4 x 10-3

Dans le cas particulier de fondations résistantes, cette fiche peut être diminuée (rocher franc ou
béton : Dm = 0).

Lorsque le terrain à l’aval de l’ouvrage est en pente, il faut prévoir une plate-forme horizontale
d’au moins 1 mètre. La figure 4-1 précise le principe de ces dispositions.

terrain naturel
1m

Figure 4-1 Fiche d’un ouvrage renforcé par géosynthétique, fondé sur un terrain incliné à
l’aval.

5. PRINCIPES DE JUSTIFICATION

5.1 Comportement des ouvrages

L’association d’un sol rapporté et de géosynthétiques crée un matériau composite, à la fois


résistant et souple, dans lequel les géosynthétiques résistent essentiellement en traction. Ce

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 21/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
matériau appelé remblai renforcé permet de réaliser des ouvrages de type « poids », où le
poids propre du massif joue un rôle prépondérant dans la stabilité.

L’analyse d’un ouvrage de ce type consiste à vérifier sa stabilité externe, sa stabilité globale et
sa stabilité interne.

Stabilité externe :

Par mesure de simplification, il est d'usage de considérer les massifs renforcés courants
comme monolithiques pour le calcul de leur stabilité externe.

Comme pour un mur de soutènement, la stabilité externe d’un ouvrage renforcé concerne la
stabilité vis à vis du glissement sur la base, le risque de poinçonnement et éventuellement une
évaluation des tassements.

Hormis les réserves relatives à certains types de parement (cf annexe E), les ouvrages souples
peuvent généralement admettre des déformations et des tassements différentiels importants.
Le risque de basculement d’un ouvrage souple n’est normalement pas pris en compte.

Stabilité globale et stabilité d’ensemble:

La justification de la stabilité globale consiste à vérifier la stabilité du projet vis-à-vis de toutes


les surfaces de rupture potentielles qui englobent entièrement l'ouvrage (voir figure 5-1a à 5-
1c)..

Figure 5-1 Stabilité globale : exemples de surfaces de rupture potentielles

L'attention est attirée sur la nécessité d'effectuer cette justification non seulement pour la phase
définitive, mais également pour la phase travaux de décaissement provisoire qui peut constituer
la phase la plus critique. Si nécessaire, des confortements destinés à assurer la stabilité en
phase provisoire doivent être prévus (clouage du talus par exemple).

On distingue généralement la justification de la stabilité globale de l'ouvrage proprement dit, qui


concerne une zone d'environ trois fois la hauteur de l'ouvrage de part et d’autre du massif
renforcé, de la vérification de la stabilité d'ensemble du site qui concerne une zone plus
étendue (figure 5-2). La vérification de la stabilité d’ensemble est particulièrement importante
pour les ouvrages sur pente. Il est important de souligner que justification de la stabilité globale
des ouvrages doit comporter ces deux vérifications différentes.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 22/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

surface critique avant travaux


3Hm
3Hm

Hm
surface critique globale
après travaux Terrain naturel

surface critique
générale
après travaux

Figure 5-2 Exemple d’analyse de la stabilité globale et d’ensemble avant et après


construction d’un ouvrage renforcé par géosynthétique

La méthode de justification de la stabilité globale de l'ouvrage est détaillée au chapitre 7.

La méthode de justification de la stabilité d'ensemble du site est identique pour les principes de
calcul, les coefficients de pondération des actions et les coefficients de sécurité partiels sur les
propriétés des matériaux. Par contre, alors que la vérification de la stabilité globale de
l'ouvrage consiste à s'assurer que le coefficient de sécurité est supérieur ou égal à 1,00, la
vérification de la stabilité d'ensemble du site consiste à évaluer l'impact de l'ouvrage sur le site
en comparant le coefficient de sécurité avant travaux avec celui après réalisation du projet.

Lorsque l'ouvrage est destiné à améliorer la stabilité du site, il faut vérifier que l'objectif
d'amélioration du coefficient de sécurité global (fixé par le maître d'oeuvre) est bien obtenu. Cet
objectif est en général de l'ordre de 20 à 30% d'amélioration. Lorsque l'ouvrage n'est pas
directement destiné à améliorer la stabilité du site, il faut vérifier que la diminution du coefficient
de sécurité global induit par le projet est acceptable.

Comme le montre l’exemple de la figure 5-2, les problèmes de stabilité globale et d’ensemble
peuvent être étroitement imbriqués.

Stabilité interne :

La justification de la stabilité interne du massif renforcé consiste à vérifier le choix des


géosynthétiques en type, nombre, longueur et disposition à l'intérieur du massif, de façon à
assurer l’équilibre pour toutes les surfaces de rupture qui coupent un ou plusieurs lits de
renforcement ou bien qui empruntent le plan d’un lit de renforcement (figure 5-3).

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 23/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Figure 5-3 Stabilité interne : exemples de surfaces de ruptures potentielles

Ce choix nécessite la connaissance du mécanisme d'interaction par frottement entre le sol et


les géosynthétiques. Dans ce contexte, les caractéristiques géométriques et fonctionnelles des
géosynthétiques, ainsi que le type de sol, revêtent une importance toute particulière.

Les ouvrages avec risbermes ne doivent pas être assimilés à une simple superposition
d’ouvrages de petite dimension, la stabilité interne doit être vérifiée pour chaque ouvrage
élémentaire et pour toutes leurs compositions.

La condition de liaison au parement et par conséquent le type de parement est un paramètre


qui doit être pris en compte dans le calcul de stabilité interne.

Pour certains types d’ouvrages renforcés par géosynthétiques, le parement peut avoir une
fonction partielle de soutènement (cf. § 4.2.3). Cette fonction locale particulière n’est pas prise
en compte dans la présente norme, qui peut toutefois être appliquée pour tous les autres
aspects des calculs de justification.

5.2 Approche employée pour la justification

La justification des ouvrages en sols renforcés par géosynthétiques se fait suivant la méthode
des états limites avec la prise en compte des coefficients partiels de sécurité.

La stabilité externe du massif renforcé est justifiée à l'état limite ultime vis à vis des critères
suivants :
- glissement sur la base,
- poinçonnement du sol de fondation.

La stabilité globale et d’ensemble du massif renforcé est justifiée à l'état limite ultime vis à vis
de la rupture du sol par glissement le long des lignes de rupture potentielle.

La stabilité interne est justifiée à l'état limite ultime, le long des lignes potentielles de
glissement, vis à vis des critères suivants :
- résistance au cisaillement du sol,
- résistance à la traction des géosynthétiques,
- résistance en ancrage des géosynthétiques,

La présente norme ne traite pas de la justification du parement vis-à-vis de l'intensité et de la


distribution des efforts qui le sollicitent.

La justification consiste à vérifier que, pour chaque combinaison d'actions, les résistances de
calcul des éléments constitutifs ou celles mobilisées par les phénomènes mis en jeu (interaction
sol - géosynthétique, cisaillement du sol) sont supérieures ou égales aux sollicitations de calcul
provenant des actions pondérées.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 24/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
5.3 Combinaison d'actions

Les sollicitations de calcul Sd à considérer résultent des actions :


- permanentes dont l'intensité peut être considérée comme constante pour la justification,
notées Gmax quand elles sont défavorables vis à vis du phénomène que l'on veut éviter (ruines
ou déformations excessives) et Gmin quand elles sont favorables.
- variables dont l'intensité varie fréquemment, notées Q1 pour l'action variable de base et Qi (i
> 1) pour les autres actions variables dites d'accompagnement.
- accidentelles provenant de phénomènes rares, notées FA.

Pour les ouvrages en sols rapportés renforcés par géosynthétiques, ces différentes actions
doivent être prises en compte dans les combinaisons suivantes :

- combinaison d'actions permanentes (état limite de service)


Sd = S ( Gmax + Gmin )
cette combinaison n'est à considérer que pour le calcul des déformations.

- combinaisons fondamentales (état limite ultime)

Sd = γF3 S (γF1GmaxGmax + γF1GminGmin + γF1Q1 Q1 + γFW Fw + γF1Qi Σi>1ψoi Qi )

Parmi toutes les combinaisons fondamentales possibles, on retiendra les plus défavorables.

- combinaisons accidentelles (état limite ultime)

Sd = S ( Gmax + Gmin + F A + ψ11 Q 1 + Σ ψ2i Qi )

Les coefficients γF3, γF1Gmax , γF1Gmin, γF1Q1 , γFW , γFQi sont définis pour les principaux cas dans
les paragraphes suivants.

Les coefficients ψ0i , ψ11 , ψ2i correspondent à des pondérations inférieures à l'unité afin de tenir
compte de la probabilité conditionnelle d'avoir simultanément deux ou plusieurs actions
variables. Le premier indice indique qu'il s'agit d'une valeur de combinaison (0), d'une valeur
fréquente (1) ou d'une valeur quasi permanente (2) alors que le second fait référence au
numéro de l'action variable.

Suivant le type d'ouvrage et le niveau d'eau considéré, les actions Fw provenant de l'eau
(poussée hydrostatique, surpressions interstitielles, forces d'écoulement) peuvent être
considérées comme permanentes (niveau nominal dans le cas d'un barrage ou d'un quai),
comme variables (hautes eaux ou écoulements dus à la marée pour un ouvrage maritime) ou
accidentelles (inondation, crues centennales). Dans tous les cas le coefficient de pondération à
appliquer à l’eau et à ses effets est γFW égal à 1.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 25/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
6. STABILITE EXTERNE

6.1 Principe

Le massif renforcé est considéré comme un corps pesant indéformable, subissant les actions
volumiques (poids, pressions interstitielles, inertie en cas d'accélération sismique, cette
dernière action n’est pas abordée dans la présente version de la norme), ainsi que les actions
externes appliquées (surcharges diverses, poussée des terres à l'arrière du massif). Les
éléments de réduction de toutes ces actions sont rapportées à la base du massif et servent à
vérifier la sécurité vis-à-vis des modes de rupture envisagés (poinçonnement de la fondation,
glissement sur la base) et une évaluation des tassements du sol support.

6.2 Schématisation de calcul

6.2.1 Actions volumiques

Le poids s'applique à l'ensemble du volume enveloppe limité à l'arrière par le ou les écrans
fictifs (a), passant par les extrémités des renforcements les plus longs, comme illustré sur la
figure 6.1. La largeur de base du massif renforcé est prise égale à la longueur du premier lit de
renforcement.

sol du massif
renforcé:
φ1 C1

(a)

(b)

sol
extérieur: φ2 C2

sol de
fondation:
φf Cf
L

(a)= Ecrans fictifs pour le calcul des actions volumiques et de la poussée des terres
(b)= Limite conventionnelle du massif renforcé

Fig 6.1 : Actions volumiques pour le dimensionnement externe

6.2.2 Poussée des terres

La poussée des terres se calcule conventionnellement sur le ou les écrans fictifs (a) Elle est
appliquée sur l'arrière du massif renforcé.

La ou les inclinaisons δ de la poussée à l'arrière du massif par rapport à la normale aux écrans
dépend de nombreux facteurs, tels que la pente de l’écran fictif, les caractéristiques
mécaniques du sol qu'il soutient, la pente du terrain etc…

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 26/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

La détermination des angles δ permet de calculer la poussée suivant les règles habituelles de la
mécanique des sols. Il est recommandé de considérer deux valeurs, maximale et minimale,
pour chaque inclinaison : une poussée strictement normale à chaque écran fictif, qui est un
majorant vis à vis du risque de glissement et une poussée inclinée de ϕ’ vers le bas, par rapport
à la normale à l’écran fictif, qui constitue un majorant vis à vis de la portance du sol support.

La détermination du diagramme de poussée se fait en utilisant les angles de frottement de


dimensionnement ϕ2d et les cohésions de dimensionnement c2d définie par :

⎛ tan ϕ2k ⎞ c 2d =
c 2k
ϕ2 d = Arc tan⎜⎜ ⎟⎟
⎝ γ mϕ2 ⎠ γ mc 2

ϕ2k et c2k sont respectivement l’angle de frottement et la cohésion des différentes


couches de terrain soutenues par l’ouvrage renforcé,
γmφ2 et γmc2 sont les coefficients de sécurité partiels donnés dans le tableau 6-2 du
§6.3.4.

6.3 Justification

6.3.1 Combinaison d'actions

Les combinaisons d'action sont à former suivant les principes généraux de 5.3 vis à vis de tous
les modes de rupture envisageables. Le tableau 6-1 présente les combinaisons les plus
fréquemment rencontrées.

Tableau 6-1 Combinaisons d’actions

Combinaison Fondamentale Accidentelle


Actions A B S (1)
Poinçonnement Glissement

Poids du massif, γF1G = 1.20 γF1G = 1.00 γF1G = 1.00


surcharge
permanente
Surcharge variable γF1q = 1.33 γF1q = 0 γF1q = 0
sur le massif
Poussée due au γF1G = 1.20 γF1G = 1.20 γF1G = 1.00
poids du sol
Poussée due à la γF1q = 1.33 γF1q = 1.33 γF1q = 0
surcharge (2)
Coefficient de γF3 = 1.00 γF3 = 1.00 γF3 = 1.00
méthode
(1) La combinaison S vise essentiellement le glissement sur la base.
(2) Pour les surcharges étroitement bornées (ferroviaires ou convois exceptionnels) prendre γF1q
= 1.20 au lieu de 1.33.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 27/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
6.3.2 Justification vis à vis du glissement sur la base

Il faut vérifier les inégalités suivantes :

Rhd . γF3 ≤ (Rvd tanϕ1k / γmϕ1) + L . c1k / γmc1


et Rhd . γF3 ≤ (Rvd tanϕfk / γmϕf) + L . cfk / γmcf

Rh, Rv sont les résultantes horizontale et verticale pondérées à la base du massif,


par unité de longueur,
φk, ck sont les valeurs caractéristiques des paramètres de résistance au
cisaillement, du remblai renforcé (φ1k, c1k), ou du sol de fondation (φfk, cfk)
L est la largeur de l'enveloppe du massif à la base, c'est à dire la longueur du
premier lit de renforcement (cf figure xx)
γmφ est le coefficient de sécurité partiel sur la tangente de l'angle de frottement, du
remblai renforcé (γmφ1), ou du sol de fondation (γmφf), données dans le tableau du §6.3.4.
γmc est le coefficient de sécurité partiel sur la cohésion effective, du remblai
renforcé (γmc1), ou du sol de fondation (γmcf), données dans le tableau du §6.3.4.

6.3.3 Justification vis à vis du poinçonnement

Il faut vérifier l'inégalité :


qref ≤ q fu / γ mq
où : qfu est la contrainte ultime du sol de fondation
γmq est le coefficient de sécurité vis-à-vis du poinçonnement, donné dans le tableau du
§6.3.4.
qref est la contrainte de référence en pied de massif, calculée suivant la formule :

qref = γF3 . Rv / (L – 2e) relation dans laquelle e est l’excentricité du point de passage
de Rv, par rapport au milieu de la base de largeur L, comme illustré sur la figure 6.2.

(a)

Rh

R
Rv
e
L

Figure 6.2 : Résultantes des actions volumiques et de la poussée des terres

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 28/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
6.3.4 Coefficients de sécurité partiels

Propriété des matériaux Coefficients partiels de sécurité


Combinaison Combinaison
Notations fondamentale2 accidentelle
Caractéristiques Sol1 paramètres Catégorie Catégorie
courant sensible courant sensible
(1) tanφ'm1k γmφ1 1.35 1.45 1.1 1.2

tangente de l'angle de (2) tanφ'm2k γmφ2 1.35 1.45 1.1 1.2


frottement des sols
(f) tanφ'mfk γmφf 1.35 1.45 1.1 1.2

(1) c'mk1 ,cum1k γmc1 1.7 1.8 5 1.4 1.5

cohésion des sols (2) c'mk2,cum2k γmc2 1.7 1.85 1.4 1.5

(f) c'mfk, cumfk γmcf 1.45 1.6 1.2 1.3

capacité portante du sol (f) qfu γmq 1.5 1.5 1.35 1.35
de fondation
Coefficient de méthode γF3 1.00 1.00 1.00 1.00

1
- Les sols (1), (2 ) et (f) et les paramètres correspondants sont définis sur la figure 6-1.
2
- Dans le cas des combinaisons fondamentales et seulement pour le calcul du poinçonnement, on peut
admettre un coefficient de méthode γF3 = 1,125 et des coefficient de sécurité partiels relatifs aux
paramètres de résistance au cisaillement divisés par 1,125. Ce même coefficient de méthode de 1,125
sera alors retenu pour définir les combinaisons d’actions (colonne A du tableau 6-1).

6.3.5 Calculs des tassements

Le calcul des déformations du sol support doit être faite pour vérifier que les valeurs obtenues
sont acceptables par rapport aux tolérances admises pour l’ouvrage lui même, pour le
parement en particulier et pour les structures dont il assure le soutient.

Les règles de calculs des tassements des ouvrages souples qui reposent sur un support
déformable, sont normalement celles utilisées pour les remblais sur sols compressibles.
Chaque couche de sol d’épaisseur D sera caractérisé par les paramètres suivants :

Cc et Cs : indices de compressibilité mesurés à l’œdomètre


σvo, σ’p contrainte verticale et surconsolidation mesurée ou estimée
pour chaque couche de sol.

Le tassement de chaque couche élémentaire i est donné par la relation :

⎡ Cs σ' p Cc σvo + Δσ ⎤
w = ΣiDi ⎢ +
σ ' p ⎥⎦ i
log log
⎣1 + eo σ ' vo 1 + eo

Δσ est l’accroissement de contrainte verticale sur la couche i.


Document principal, Version 1.16
30 Octobre 2002 Page 29/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

La détermination de ces paramètres de compressibilité peut s’avérer impossible pour certains


types de matériaux. Le sol pourra alors être caractérisé par un module de déformation, par
exemple le module pressiométrique EM.

Le tassement de chaque couche i, d’épaisseur D, peut alors être estimé au moyen de la


relation :

⎡α ⋅ Δσ ⎤
w = ∑i Di ⎢ ⎥
⎣ EM ⎦ i

α: coefficient rhéologique fonction du type de sol


EM : module pressiométrique
Δσ : accroissement de contrainte au niveau de la couche i

Le calcul des contraintes verticales pourra se faire en utilisant les théories de l’élasticité. On
pourra utiliser les abaques publiés dans la littérature ou bien utiliser les formules classiques
correspondant par exemple à des superpositions de charges trapézoïdales.

Ces calculs ne tiennent pas compte de l’incidence de la déformation latérale sur l’augmentation
des tassements, les mesures faites dans le cas des remblais sur sols compressibles permettent
de justifier que l’on applique un coefficient majorant de 20% par rapport au tassement calculé
dans les conditions œedométriques (avec frettage latéral).

w projet = w calcul x 1,2

7. STABILITE GLOBALE

La justification de la stabilité globale, par opposition à la justification de la stabilité interne,


consiste à vérifier la stabilité du massif le long de toutes les surfaces de rupture potentielles qui
ne coupent ni ne passent entre deux lits de renforcement géosynthétiques.

7.1 Principes de calcul

La justification de la stabilité globale se fait à l’aide d’une étude de stabilité par une méthode de
calcul à la rupture d’équilibre limite – c’est-à-dire par une méthode classique d’étude de stabilité
des pentes. Les méthodes classiques admises sont les méthodes des tranches, parmi
lesquelles la méthode de Bishop et la méthode des perturbations constituent les méthodes de
référence. L’annexe informative H rappelle le principe de la méthode des tranches.

Les méthodes de calcul à la rupture utilisent la notion de surface de rupture délimitant une
masse de sol qui glisse d’un seul bloc et dont on calcule l’équilibre par rapport à la limite de
rupture.

L’équilibre est atteint lorsque la résistance au cisaillement du sol le long de la surface de


rupture est supérieure ou égale au poids des terres et aux surcharges qui tendent à faire glisser

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 30/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
le massif. Cet équilibre est donc obtenu pour un coefficient de sécurité global supérieur ou égal
à 1,00. Il est noté Fglobal.

Pour chacune des surfaces de rupture potentielles qui entrent dans le champ de la stabilité
globale, l’équilibre de la masse de sol doit être vérifié en tenant compte :

¾ des différentes combinaisons des actions, permanentes, variables et accidentelles,


affectées des coefficients pondérateurs définis au paragraphe 7.3.1 (les actions
accidentelles dues aux séismes ne sont pas abordées dans cette première version
de la norme),
¾ des coefficients de sécurités partiels affectés aux caractéristiques mécaniques du
sol, définis au paragraphe 7.3.2.

Il est nécessaire d’étudier un grand nombre de surfaces potentielles. Pour une surface de trace
circulaire sur un profil en travers, le minimum d’un coefficient de sécurité n’est correctement
défini pour cette surface, que si son centre est bien encadré par des valeurs supérieures, d’une
part en faisant varier le rayon du cercle et d’autre part en changeant ses coordonnées. Dans le
cas de surfaces de forme quelconque, on doit vérifier que les surfaces voisines (décalées ou
déformées et cinématiquement possibles) correspondent aussi à des valeurs supérieures du
coefficient de sécurité.

Dans le cas des ouvrages avec risberme, la stabilité interne doit être vérifiée non seulement
pour chaque massif, mais également pour l’ensemble des massifs.

La justification de la stabilité globale nécessite l'établissement du modèle en coupe en travers


de l'ouvrage. Pour cela, la géométrie du problème sera étudiée sur autant de profils en travers
que de sections d'ouvrages représentatives des situations rencontrées au droit de sa hauteur
maximale.

Du point de vue du régime hydraulique, la géométrie du modèle de calcul doit prendre en


compte le cas échéant la géométrie de la nappe ou des écoulements.

La méthode de référence pour les calculs de stabilité globale est la méthode des tranches, de
Bishop ou des perturbations.

7.2 Choix des paramètres de calculs

Le poids volumique et les caractéristiques de résistance au cisaillement des sols en place sont
les paramètres nécessaires pour la justification de la stabilité globale de l'ouvrage. Ces
paramètres seront déterminés par le géotechnicien, pour chaque couche de terrain.

Dans les notations qui suivent, conformément aux notations de la figure 6-1, l’indice 2
correspond au terrain naturel ou au matériau soutenu à l’arrière du massif renforcé et l’indice k
à une information donnée par le géotechnicien (essai ou estimation) pour chaque couche de
terrain identifiée.

Poids volumique :

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 31/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Pour chaque couche de terrain le poids volumique est désigné par la notation (γ2k), il s’agit du
poids volumique total en place.

Paramètres caractéristiques de la résistance au cisaillement

Pour déterminer le coefficient de sécurité global relatif à l’équilibre d’une masse de sol délimitée
par une surface de rupture, la contrainte de cisaillement du sol est calculée en chaque point le
long de la surface de rupture à l’aide de la relation générale suivante :

τ = c + σ tan ϕ
où :
τ est la contrainte de cisaillement de calcul du sol,
σ est la contrainte dans le sol, normale à la surface de rupture,
c est la cohésion
ϕ est l’angle de frottement interne

Pour chaque couche de sol en place ou à l’arrière du massif renforcé, le géotechnicien doit
donner les valeurs de :

¾ la cohésion : c2k
¾ l’angle de frottement : φ2k

Dans le cas d'un sol purement frottant, les calculs de stabilité sont menés en contraintes
effectives avec les caractéristiques de résistance au cisaillement du sol à long terme (noté ϕ’2k).

Dans le cas d'un sol support compressible, les calculs des stabilité doivent être menés en
contraintes effectives, mais aussi en contraintes totales. Ce calcul en contraintes totales
requiert l'introduction des caractéristiques de résistance au cisaillement du sol à court terme,
mesurées au scissomètre ou à partir d’essais en laboratoire (notation cu2k et ϕu2k = 0).

Les paramètres de dimensionnement sont définis sur la base des coefficients de


sécurité partiel appliqués aux caractéristiques mécaniques du matériau (§ 7.3.2).

7.3 Justification de la stabilité globale

7.3.1 Combinaisons d’actions

Les combinaisons d'actions doivent être étudiées selon les principes généraux du § 5.3.

Les différents coefficients pondérateurs sont précisés dans le tableau 7.1

COMBINAISONS Fondamentale

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 32/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Coefficients de pondération
des ACTIONS
Actions permanentes Poids du massif γF1G = 1,2
surcharge sur le massif
Actions variables Surcharge d’exploitation γF1Q1 = 1,33
sur le massif

Tableau 7.1 : coefficients de pondérations sur les actions

7.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres des sols en place

Les sols en place sont caractérisés par la cohésion c2k et l’angle de frottement φ2k ,paramètres
auxquels on appliquera les coefficients de sécurité partiels donnés dans le tableau 7.2 et définis
ci-après.
Poids volumique du sol en place γ2d = γ2k/γmγ
Cohésion de dimensionnement du sol en place: c2d = c2k / γmc
Frottement de dimensionnement du sol en place: tan φ2d = tan φ2k/γmφ

coefficients de sécurité partiels sur les ouvrages simples ouvrages sensibles


PROPRIETES DES MATERIAUX et courants
Poids volumique du sol γ2κ γmγ = 1.00 γmγ = 1.00
tangente de l’angle de frottement tan ϕ2κ γmϕ = 1,35 γmϕ = 1,45

cohésion c2k γmc = 1,7 γmc = 1,85

Tableau 7.2 : Coefficients de sécurité partielle sur les paramètres de résistance mécanique des
sols en place

8. STABILITE INTERNE

La justification de la stabilité interne des ouvrages en sol renforcé consiste à analyser l’équilibre
d’une masse de sol d’épaisseur unité, par rapport à l’état d’équilibre limite, le long de toutes les
surfaces potentielles de rupture qui recoupent une ou plusieurs nappe, sans critère de
longueur, ou qui suivent une nappe.

Comme pour les calculs de stabilité globale, la méthode de référence est la méthode des
tranches de Bishop ou des perturbations (cf annexe F).

Il s’agit d’un calcul « à la rupture », tant pour le sol que pour les nappes qui sont caractérisés
par leur résistance de dimensionnement en traction à long terme et par leur longueur d’ancrage
minimum.

Les méthodes de calculs « dites d’équilibre des blocs » peuvent servir à un


prédimensionnement, mais ne sont pas acceptées pour la justification des ouvrages à cause du
risque de sous-estimation des tensions maximales et de la non vérification de l’équilibre des
moments.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 33/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Les calculs en déformation ne sont pas abordés dans la présente norme. Ces calculs en
éléments finis constituent une information complémentaire intéressante, mais non suffisante
dans l’état actuel de nos connaissances des paramètres caractéristiques des sols et des lois
d’interface.

8.1 Principes de calculs

Pour chaque surface étudiée, l’équilibre est atteint lorsque l’ensemble des actions qui
s’opposent au glissement du massif est supérieur ou égal à l’ensemble des actions qui tendent
à faire glisser la masse, notamment son poids. Les actions qui s’opposent au glissement du
massif comprennent, le long de la surface de rupture, la résistance au cisaillement du sol –
remplacée par la résistance au cisaillement à l’interface sol / géosynthétique lorsque la surface
de rupture tangente un renforcement –, à laquelle s’ajoutent les actions des lits de renforcement
coupés par cette surface de rupture. Ces actions sont normalement orientées dans le sens des
nappes, c’est à dire horizontalement. L’équilibre de la masse de sol est donc obtenu pour un
coefficient de sécurité global supérieur ou égal à 1,00. Ce coefficient est noté Fglobal.

Pour chacune des surfaces de rupture potentielles qui entrent dans le champ de la stabilité
interne, l’équilibre de la masse de sol doit être vérifié en tenant compte :

¾ des différentes combinaisons des actions, permanentes, variables et accidentelles,


affectées des coefficients pondérateurs définis au paragraphe 8.3.1 (les actions
accidentelles dues aux séismes ne sont pas abordées dans cette première version
de la norme),
¾ des coefficients de sécurités partiels affectés aux caractéristiques mécaniques du
sol et des renforcement, définis au paragraphe 8.3.2.

Le choix et l’analyse des différentes surfaces de rupture potentielle est faite selon les mêmes
principes que ceux décrits au paragraphe 7.1.

Vis à vis de la stabilité interne, les renforcements doivent être dimensionnés en fonction de la
tension maximale dans les nappes, de leur longueur d’ancrage et des conditions de liaison au
parement.

(a) – Tension maximale dans les nappes

Chaque renforcement induit à son intersection avec la surface de rupture une force horizontale
stabilisatrice. Pour calculer cette force deux méthodes sont admises.

Méthode n°1

¾ Pour chaque surface de rupture étudiée, le calcul détermine le déplacement


nécessaire pour générer les tensions de calcul dans les nappes qui assurent la
stabilité le long de cette surface (Fglobal = 1). Le déplacement calculé doit rester dans
un intervalle fixé au préalable. Pour chaque lit, les tensions de calcul sont fonction
de la raideur J de la nappe, des conditions aux limites, le la longueur d’ancrage.
Pour un lit de renforcement donné, la surface de rupture potentielle critique est celle
qui génère la tension de calcul la plus grande, cette tension est bornée par les

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 34/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
caractéristiques du géosynthétique et les coefficients de sécurité partiels et global
définis au paragraphe 8.3.4.

Méthode n°2

¾ Pour chaque surface de rupture potentielle étudiée, on introduit à l’intersection avec


chaque lit de renforcement, une force locale horizontale, fonction de la position du lit,
des conditions aux limites et de la longueur d’ancrage. Cette force stabilisatrice est
la tension de calcul qui sera prise en compte dans le calcul du coefficient de sécurité
Fglobal. Cette tension est bornée par les caractéristiques du géosynthétique et les
coefficients de sécurité partiels et global définis au paragraphe 8.3.4. Les surfaces
critiques correspondent aux valeurs minimales du coefficient de sécurité Fglobal qui
ne doit pas être inférieur à 1.

On trouvera en annexe F un paragraphe qui explicite les principes de ces deux approches qui
peuvent faire l’objet de programmes informatiques spécifiques.

Pour les deux méthodes, les actions des renforcements sont introduites dans les équations
d’équilibre limite conformément à la méthode des tranches. La tension calculée ou retenue pour
chacun des lits est alors la tension maximale obtenue pour ce lit parmi toutes les surfaces de
rupture étudiées. Cette tension est appelée tension de calcul « Tcalc » du lit de renforcement.

(b) – Longueur d’ancrage

Le calcul doit également vérifier que la longueur d’ancrage est suffisante pour reprendre les
efforts calculés ou nécessaires. La loi de frottement sol/géotextile est donnée par la relation :

τ sg = c sg + σ v tan ϕ sg

où :
τ sg est la résistance au cisaillement à l’interface sol / géosynthétique,
σ v est la contrainte verticale,
c sg est l’adhérence à l’interface sol / géosynthétique
φsg est l’angle de frottement à l’interface sol / géosynthétique

Les paramètres mécaniques de dimensionnement seront définis sur la base des


coefficients de sécurité partiels appliqués au paramètres d’interaction sol/géotextile (§8.3.2)

Selon la méthode choisie pour déterminer la tension maximale deux principes sont possibles :

¾ dans la première méthode, le calcul du déplacement nécessaire pour générer la


tension qui assure la stabilité, permet de définir une tension de calcul dans chaque
lit, il faut alors vérifier que cette tension de calcul est compatible avec la longueur
d’ancrage,

¾ dans la deuxième méthode, la longueur d’ancrage est une donnée qui permet de
calculer la tension maximale mobilisable et donc d’en déduire la tension de calcul à
prendre en compte dans le calcul de stabilité.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 35/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
(c) – Conditions de liaison au parement

Les renforcements peuvent être :

¾ Soit libres au parement (en particulier en l’absence de parement). La condition limite


correspondante est une tension nulle dans le géosynthétique au parement. Ce cas de
figure comprend notamment les technologies avec pincement des renforcements entre
les modules constitutifs de parement, ainsi que les géosynthétiques mis en œuvre avec
retournement lorsque leur petite longueur est inférieure à 2,5 fois l’espacement vertical
entre lits.

¾ Soit accrochés au parement. La condition limite correspondante est un déplacement


relatif sol – géosynthétique nul au parement. Ce cas de figure comprend notamment les
géosynthétiques mis en œuvre avec retournement lorsque leur petite longueur est
supérieure ou égale à 2,5 fois l’espacement vertical entre lits.

8.2 Définition du modèle de calcul – choix des paramètres

La définition du modèle de calcul pour la stabilité interne repose sur les données géométrique
du massif, les conditions hydrauliques, les paramètres mécaniques caractéristiques du sol et
des renforcements géosynthétiques.

8.2.1 Géométrie de l'ouvrage et conditions au parement

La justification de la stabilité interne nécessite l’établissement du modèle en profil en travers de


l’ouvrage. Il sera fait un calcul pour chaque profil caractéristique de l’ensemble du projet. On
entend par profil caractéristique d’une section, toute zone où l’espacement des nappes, leur
longueur et leurs caractéristiques sont identiques. Pour une section donnée, le calcul est fait sur
le profil correspondant à la plus grande hauteur.

Un nouveau calcul n’est donc pas nécessaire si, toute autre choses égales par ailleurs
(surcharge, hydraulique..) et pour une hauteur moindre du massif, on retient les mêmes
espacements, longueurs et caractéristiques.

Un nouveau calcul est nécessaire si l’on souhaite changer un de ces paramètres.

Les conditions hydrauliques sont prises en compte comme dans les calculs de stabilité globale.

8.2.2 Caractéristiques des matériaux du remblai renforcé

Le matériau de remblai est choisi selon les prescriptions détaillées au § 4.2.2.

Le poids volumique et les caractéristiques de résistance au cisaillement du matériau de remblai


(notations avec indice 1) sont les paramètres nécessaires pour la justification de la stabilité
interne de l’ouvrage. Ces paramètres seront déterminés par le géotechnicien, ce qui est noté
par un deuxième indice « k ».

On notera que des matériaux différents peuvent être utilisés pour réaliser le remblai, en
particulier à l’arrière de la zone renforcée (notation avec l’indice 2). Certaines surfaces critiques

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 36/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
qui recoupent les nappes peuvent aussi intéresser le terrain naturel, il est donc nécessaire de
s’assurer que les poids volumiques γ2κ , la résistance au cisaillement (c2k et φ2k) définis au
paragraphe 7.1.2 et les conditions hydrauliques sont bien caractérisés.

Poids volumique (γ1k) :

Les calculs prévisionnel de stabilité seront fait avec le poids volumique humide déterminé à
partir de l’essai proctor (valeur à l’optimum). S’il y a un risque de saturation, cette valeur sera
corrigée en tenant compte du risque d’augmentation de teneur en eau, à poids volumique sec
constant.

Caractéristiques de résistance au cisaillement :

Les caractéristiques de résistance au cisaillement comprennent la cohésion du matériau (notée


c1k) et son angle de frottement interne (noté ϕ1k).

Les caractéristiques de résistance au cisaillement seront définies sur la base des conditions de
mise en œuvre du matériau, soit une densité sèche équivalent à 95% de l’optimum proctor. Si
le géotechnicien juge nécessaire la réalisation d’un essai cisaillement en laboratoire (cas des
sols fins et plus particulièrement des sols argileux), l’essai sera réalisé sur des éprouvettes
reconstituées à la densité et teneur en eau de l’optimum, puis saturées avant le cisaillement au
triaxial (essai drainé ou non drainé).

Pour les sols à prédominance sableuse, on peut retenir la même procédure, mais réaliser
l’essai dans une boite de cisaillement, toujours après saturation et à vitesse lente (essai drainé)

Remarque : les essais de cisaillement sur les sols non saturés, (délicats à réaliser et non
normalisés) donnent une cohésion apparente forte, due à la succion, que l’on doit ensuite
négliger, en partie à cause des risques d’imbibition sur le site. Par contre l’angle de frottement
est sensiblement plus faible que pour le sol saturé, du moins dans le domaine des faibles
charges, ce qui est inutilement défavorable. La saturation des éprouvettes avant les essais de
cisaillement simplifie la procédure, donne des résultats plus significatifs et du coté de la
sécurité.

Le sol compacté sera donc caractérisé par ses caractéristiques mécaniques effectives à long
terme, désignée ici :
cohésion : c1k = c’
angle de frottement : φ1k = φ’

Dans le cas des ouvrages de grande hauteur construits avec des sols fins, les calculs avec les
paramètres de résistance au cisaillement à court terme peuvent être envisagés, en plus du
calcul à long terme. Comme pour les grands barrages il faut alors disposer de résultats d’essais
non drainés de type UU sur le sol compacté. Il faut également vérifier les valeurs de Ru (taux
de génération de surpression interstitielle en cours de construction). Outre le dimensionnement,
le suivi de la construction devra être contrôlé par un géotechnicien expérimenté.

Les matériaux traités requièrent une étude spécifique, en laboratoire, de leur résistance au
cisaillement. On devra s’assurer que la minéralogie du matériau utilisé n’est pas défavorable vis
à vis de la pérennité du traitement.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 37/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Les calculs seront normalement faits avec une cohésion nulle. Dans le cas des sols argileux,
les essais peuvent conduire à une cohésion c’ relativement importante. Toutefois, on ne
retiendra pas de valeurs supérieures à c1k = 5 kPa, sauf si les valeurs sont dûment justifiées
par un géotechnicien, en particulier pour les sols traités.

Pour les matériaux sablo-graveleux contenant moins de 15% de passant au tamis de 80µm, en
l’absence de mesures spécifiques, les calculs pourront être faits conformément aux
caractéristiques proposées dans la norme P 94-220-0 :

φ1k = 36° ; c1k = 0 ; γ1k = 20 kN/m3 ;

Cette règle ne sera pas appliquée aux sols uniquement sableux, pour lesquels l’essai en
laboratoire est possible et qui risquent d’avoir un angle de frottement sensiblement plus faible.

On rappellera que pour les mélanges de sols fins et grenus, on admet que la matrice contrôle le
comportement mécanique, dés lors qu’elle représente 30% du matériau. Dans ce cas les essais
en laboratoire sont fait sur la matrice seule.

Pour les calculs, les caractéristiques mécaniques sont affectées par les coefficients de
sécurité partiels définis au paragraphe 8.3.2.

8.2.3 Caractéristiques des renforcements géosynthétiques

Deux paramètres permettent de caractériser un renforcement géosynthétique :

¾ la résistance en traction à court terme, désignée Tik, déterminée conformément à la


norme NF EN ISO 10319. (voir annexe normative A).
¾ la raideur Jik est la pente de la courbe de charge en fonction de la déformation,
déduite d’un essai à court terme :
Jik = Tik / εik,
relation dans laquelle εik est la déformation à la rupture.

Ainsi dans le domaine des déformations limitées, le géosynthétique est supposé avoir une loi
de comportement élastique linéaire, bornée par la résistance ultime.

Dans le cas des bandes, la rigidité du produit est ramenée à un mètre de largeur de lit de
renforcement par la relation suivante :

J = Jb / Sb

où :
Jb est la rigidité de la bande en kN,
J est la rigidité par mètre de largeur de lit de renforcement en kN/ml,
sh est l’espacement horizontal entre axes des bandes en m,

8.2.4 Paramètres d’interaction entre le remblai et le renforcement géosynthétique

La loi d’interaction sol/géotextile donnée au paragraphe 8.1 nécessite la connaissance des


paramètres suivants :

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 38/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

τ sg : résistance au cisaillement à l’interface sol / géosynthétique,


c sg : adhérence à l’interface sol / géosynthétique
ϕ sg : angle de frottement à l’interface sol / géosynthétique

Les paramètres de cette loi sont obtenus à partir des résultats d’essais de frottement, objets de
la norme Pr En ISO 12957 (cf annexe normative D)

Pour les calculs, les caractéristiques mécaniques sont affectées par les coefficients de
sécurité partiels définis au paragraphe 8.3.2.

8.3 Justification de la stabilité interne

8.3.1 Combinaisons d’actions

Les combinaisons d’actions doivent être formulées sur la base des principes généraux définis
au paragraphe 5.3. Deux calculs sont nécessaires pour l’analyse des combinaisons
fondamentales, un calcul A dont les hypothèses sont plus défavorable au calcul des tensions
dans les nappes et un calcul B plus défavorable au calcul des longueurs d’ancrage.

Le calcul relatif aux sollicitations accidentelles (séismes en particulier), n’est pas abordé dans la
présente version de la norme.

Le tableau 8.1 précise les valeurs à prendre pour les coefficients de pondération définis dans le
paragraphe 5.3.

COMBINAISONS Fondamentale A Fondamentale B


Tensions Longueurs d’ancrage
ACTIONS
Actions permanentes Poids du massif γF1G = 1,20 γF1G = 1,00
Surcharge sur le massif
Actions variables Surcharge γF1Q1 = 1,33 γF1Q1 = 0
d’exploitation
sur le massif

Tableau 8.1 : coefficients de pondération sur les actions

8.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres du sol et d’interaction avec les
géosynthétiques

Le sol en remblai est caractérisé par une cohésion c1k et un angle de frottement φ1k (paragraphe
8.2.2), paramètres auxquels on appliquera les coefficients de pondération donnés dans le
tableau 8.2 et définis ci-après.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 39/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Cohésion de dimensionnement du sol: c1d = c1k / γmc
Frottement de dimensionnement du sol: tan φ1d = tan φ1k/γmφ

Pour les surfaces qui intéressent également le terrain naturel, on se reportera au tableau 7.2 ci-
dessus pour le choix des paramètres de dimensionnement correspondants.

Les paramètres caractéristiques de l’interaction entre le sol et les géosynthétique sont définis
au paragraphe 8.2.4. Pour le dimensionnement on leur appliquera les coefficients de
pondération définis ci-après et donnés dans le tableau 8.3.

Adhérence de dimensionnement sol/géosynthétique : csgd = csg / γmcg


Frottement de dimensionnement sol/géosynthétique : tan φsgd = tan φsg/γmφsg

COMBINAISONS Fondamentale A et Fondamentale B


Tensions et longueur d’ancrage
PROPRIETES DES MATERIAUX
Valeurs caractéristiques de dimensionnement Ouvrages courants Ouvrages sensibles

Poids volumique du sol γ1κ γmγ = 1.00 γmγ = 1.00

Tangente de l’angle de frottement tan ϕ1d γmϕ=1,35 γmϕ=1,45

Cohésion c1d γmc=1,70 γmc=1,85

Tangente de l’angle de frottement tan ϕsgd γmϕsg=1,35 γmϕsg=1,45


sol/géosynthétique (essais)

Adhérence à l’interface csg γmcsg=1,70 γmcsg=1,85


sol/géosynthétique

Tableau 8.3 : Coefficients de pondération sur les paramètres du sol et des interactions
sol/géosynthétique

8.3.3 Justification de la stabilité générale interne

Comme indiqué au paragraphe 8.1, la stabilité globale est assurée dés lors que le coefficient de
sécurité global pour toutes les surfaces de rupture potentielle:

Fglobal est supérieur ou égal à 1.

8.3.4 Calcul de la tension admissible dans la nappes

La méthode décrite en Section 8.1 permet de calculer, dans chaque lit de renforcement, l’effort
de traction maximal Tcalc, par mètre, nécessaire pour justifier la stabilité de l’ensemble des
surfaces de rupture potentielle considérées. Dans le cas des bandes, cet effort par mètre est

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 40/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
traduit en effort par bande en le multipliant par le facteur sh/b, sh étant la distance entre-axe
des bandes et b leur largeur.

8.3.5 Coefficients de sécurité global γGEO et partiels Γflu , Γvieil , Γinstal


La justification de la résistance des renforcements choisis, consiste à vérifier que le produit
installé dans un remblai compacté, pour un chargement constant appliqué pendant la durée de
service de l'ouvrage, à la température de dimensionnement, a des caractéristiques qui satisfont
l'équation suivante :

Tik ≥ Tcalc . [γgeo . Γflu . Γviel . Γinstal]


dans laquelle :
Tik .........résistance en traction "à court terme" caractéristique du produit. Cet effort est la borne
inférieure de l'intervalle de confiance à 95 % des résistances en traction mesurées lors
d'essais de traction conformes à la norme NF EN ISO 10319, réalisés sur des
échantillons intacts du produit. Conformément à la norme NF EN 13251, cette valeur
inclut l'influence de la variabilité des caractéristiques de fabrication du produit
(caractéristiques du polymère, tolérances dimensionnelles) et l'influence de la qualité
du contrôle de production sur la valeur caractéristique de la résistance en traction du
produit.
TCALC tension calcul (cf. §8)

γgeo coefficient de sécurité global sur l’emploi des géotextiles.

Γflu .......coefficient partiel lié au comportement en fonction du temps des géosynthétiques.


L'application de ce coefficient permet, pour la durée de service de l'ouvrage, de
considérer l'influence du fluage sur la résistance en traction des renforcements
géosynthétiques et de limiter les déformations post construction (cf. annexe A)
Γvieil .....coefficient partiel lié au vieillissement des produits géosynthétiques, par exemple par
hydrolyse ou oxydation, dépendant des conditions d'environnement du produit (cf.
annexe B).
Γinstal ...coefficient partiel correspondant à l'endommagement des renforcements
géosynthétiques produit par leur installation et le compactage des remblais (cf. annexe
C).

Des interactions peuvent exister entre les effets du fluage des géosynthétiques, du
vieillissement et de l'endommagement à l'installation. Dans l'état actuel des connaissances,
l'équation ci-dessus est considérée représenter une approche sécuritaire de ces interactions.

Le paragraphe 8.4 précise le synoptique du calcul itératif de justification.

8.3.6 Justification de la longueur d’ancrage des renforcements géosynthétiques dans le


remblai – coefficient de sécurité sur l’ancrage γa

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 41/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
Le calcul doit vérifier que la tension calculée dans chaque nappe est inférieure à la tension
limite d’ancrage , soit :
TCALC < Tancrage / γa

ce qui se traduit par un coefficient de sécurité identique sur toute la longueur d’ancrage.

Les valeurs du coefficient de sécurité γa sont données dans le tableau 8.4

types d’ouvrages Ouvrages simples et Ouvrage sensible


ouvrages ordinaires
Longueur d’ancrage des La γa = 1,20 γa = 1,30
géosynthétiques

Tableau 8.4 : Coefficient de sécurité sur la longueur d’ancrage

8.4 Synoptique du calcul de la stabilité interne.

Les calculs de stabilité interne d’un massif renforcé correspondent à une démarche itérative au
cours de laquelle le projeteur vérifie qu’aucun des coefficients de sécurité n’est inférieur à ceux
imposés par la norme.

La norme ne propose donc pas une procédure de dimensionnement optimisée, une quasi-
infinité de solutions pouvant théoriquement résoudre un problème posé.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 42/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

9. SPECIFICATIONS

Les spécifications ont pour objet de définir toutes les caractéristiques des matériaux
(géosynthétiques et remblai) nécessaires à garantir une mise en oeuvre correcte et un bon
comportement après construction, ainsi qu'une conformité des matériaux aux paramètres de
justification du dimensionnement de l'ouvrage.

On pourra distinguer les caractéristiques d'identification facilement contrôlables sur chantier et


les caractéristiques fonctionnelles, qui, pour être mesurées nécessitent des conditions et des
matériels adaptés qu'il est difficile de trouver sur le chantier. Pour ces dernières, il sera
indispensable de prévoir la réalisation des essais correspondants suffisamment en avance du
début des travaux, afin d'obtenir les résultats à une date correcte pour établir l'agrément des
produits.

La décision d'agréer ou non les matériaux relève dans tous les cas de la responsabilité du
maître d'oeuvre.

9.1 Matériau de remblai

En ce qui concerne les matériaux de remblai, les spécifications doivent permettre de choisir un
matériau de remblai conforme à la conception et à l’environnement de l’ouvrage (cf. § 4.2.2) et
dont les caractéristiques mécaniques seront bien définies, pour permettre l’application des
règles de calculs données dans le chapitre 8. Les spécifications porteront sur les points
suivants :

¾ Identification géotechnique : elle se fera conformément à la norme NF P 11-300. Les


essais normalisés seront réalisés par un laboratoire agrée COFRAC ou à défaut agréé
par le Maître d’œuvre.

¾ Conditions de mise en oeuvre et de compactage : elles seront définies par référence


aux règles de l’art des terrassements et si le matériau est adapté à la réalisation de
l’essai Proctor, les caractéristiques de compactage seront déterminées sur la base de
la norme NF P 94-093. On se reportera également au paragraphe 4.2.2 qui précise les
conditions particulières de réemploi des matériaux dans un ouvrage renforcé.

¾ Caractérisation mécanique : Les textes réglementaires actuels ne précisent pas les


règles à adopter pour définir les paramètres de résistance au cisaillement des sols
compactés mis en remblai. On se reportera donc au paragraphe 8.2.3 qui précise la
méthodologie à suivre en fonction du type de matériau utilisé. Lorsqu’un essai de
cisaillement est envisagé, il doit être fait conformément aux normes NF P 94-070 et 94-
074 pour l’essai triaxial, NF P 94-071 1 ou 2 pour l’essai de cisaillement direct.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 43/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
9.2 Renforcements géosynthétiques et interaction entre le remblai et les
renforcements

Les spécifications des géosynthétiques et celles de l’interaction avec le remblai doivent être
établies conformément à la norme NF EN 13251 “ Géotextiles et produits apparentés -
Caractéristiques requises pour l’utilisation dans les travaux de terrassement, les fondations et
les structures de soutènement ”.

Les spécifications doivent définir pour l’ouvrage considéré :

¾ les caractéristiques de performance du produit (tableau 1 de la norme NF EN 13251) (H)


Harmonisées (Marquage CE) et (A) Applicables dans toutes les conditions d’utilisation ;
¾ dans les cas où cela est nécessaire, d’autres caractéristiques de performance qui
peuvent issues
a. du tableau 1 de la norme EN 13251 (S) ; elles s’appliquent alors à des conditions
spécifiques d’utilisation,
b. des annexes de la présente norme.

Note :

(1) la résistance mécanique sera spécifiée par référence à la résistance en traction et


non par la résistance au poinçonnement statique (CBR) ;
(2) la résistance à la perforation dynamique ne pourra être un élément discriminatoire par
rapport au produits pour lesquels l’essai ne peut s’appliquer ; (il est conseillé de
spécifier une valeur maximale de 50mm).

Les valeurs numériques à spécifier pour chacune de ces caractéristiques sont issues des
dimensionnements définis dans les paragraphes précédent de la présente norme.

Présentation des caractéristiques dans les spécifications.

Dans le cadre du Marquage CE, conformément à la norme NF EN 13251, les caractéristiques


spécifiées, doivent être exprimées par le producteur sous forme de valeur moyenne et de la
(des) valeur(s) de tolérance correspondant au niveau de confiance de 95 %. Les informations
sur la durabilité doivent être présentées conformément aux directives de l’annexe B (normative)
de la norme NF EN 13251.
Pour être en conformité à cette norme, les spécifications des caractéristiques de performance
seront présentées sous forme d’une valeur minimum (maximum) exigée avec un niveau de
confiance de 95 % calculée à partir de la valeur moyenne et de la (des) valeur(s) de tolérance
correspondant au niveau de confiance de 95 % exigées dans le Marquage CE ;
Les spécifications de durabilité s’articuleront autour des exigences et des seuils définis dans
l’annexe B (normative) de la norme NF EN 13251.

9.3 Le parement

Les spécifications pour le parement seront établies sur la base des recommandations
proposées dans l’annexe E (annexe informative), complétées par les contraintes spécifiques à
chaque projet : environnement, aspect architectural, tolérances sur les déplacements
horizontaux.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 44/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

10. MISE EN OEUVRE ET CONTRÔLES

Les conditions de mise en œuvre et les contrôles sortent du cadre de l’objet de la présente
norme. Quelques principes sont rappelés ci-après à titre informatif.

10.1 Principes généraux

Les particularités et notamment le mode de fonctionnement des massifs renforcés par des
nappes géotextiles impliquent de manière générale :

. une mise en « pré-tension » légère des nappes au moment de leur recouvrement par
les matériaux de remblai.

. un compactage soigné du matériau de remblai et tout particulièrement à l'extrémité


côté talus des couches.

. la mise en œuvre de dispositions constructives particulières permettant d'assurer la


conformité de la géométrie des talus avec celle qui est définie dans les plans d'exécution.

. la protection et, si nécessaire, l'aménagement décoratif de la partie visible des nappes


sur les talus par tout procédé approprié.

10.2 Règles pratiques de mise en œuvre

Les principes généraux applicables à l'ensemble des massifs renforcés par nappes de
géotextiles se traduisent en un certain nombre de règles pratiques de mise en œuvre dont les
principales sont énoncées ci-après. Ces règles complètent celles déjà mentionnées dans la
norme "Recommandations générales pour la réception et la mise en œuvre des géotextiles.

10.2.1 Pose et raccordement des nappes

Les plates-formes recevant les nappes doivent être compactées, nivelées et débarrassées de
tout élément anguleux ou autre susceptible d'endommager les nappes (par poinçonnement ou
déchirure) lors de leur étalement, positionnement et pré-tension.

Les nappes sont étalées sur la plate-forme par déroulement des rouleaux, découpées à la
longueur (ou éventuellement par déploiement de panneaux pré-cousus) en vérifiant bien, le cas
échéant, la conformité de l'anisotropie mécanique du géotextile avec la direction des efforts qu'il
aura à reprendre dans l'ouvrage.

Lorsque la géométrie du massif renforcé est telle que les tensions induites dans les nappes
peuvent être considérées comme unidirectionnelles, le raccordement entre 2 nappes
adjacentes disposées parallèlement à la direction des tensions peut se faire

- par couture (réalisée directement sur le chantier),


- par recouvrement d'une nappe sur l'autre, sur une longueur d'au moins 0,20 m.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 45/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Dans ce cas l'ordre du recouvrement dépend du sens du remblaiement et du régalage (cf NF G


380--)

Lorsque les tensions dans les nappes sont réparties dans toutes les directions du plan, il est
conseillé de raccorder les nappes par couture et il convient de vérifier que la résistance de la
couture est compatible avec les efforts qu'elle devra supporter.

10.2.2 Pré-tension des nappes

La pré-tension des nappes doit se faire en même temps que le régalage. Elle peut être réalisée
commodément par 2 ou 3 ouvriers qui progressent d'une nappe à l'autre au fur et à mesure que
la pré-tension est maintenue par le dépôt d'un cordon de matériaux.

10.2.3 Régalage et compactage

L'épaisseur de mise en oeuvre ou épaisseur de régalage doit permettre l'obtention d'une


compacité égale à celle exigée pour les remblais courants (remblais routiers par exemple) c'est
à dire 95 % de la densité maximum Proctor Normal du matériau considéré.

Si l'épaisseur inter-nappes résultant du dimensionnement ne permet pas, compte tenu du


matériau et du compacteur utilisés, de garantir la compacité exigée, il y a lieu soit de revoir le
choix de l'engin de compactage, soit d'adopter comme épaisseur de régalage une valeur sous
multiple de l'épaisseur inter-nappes qui satisfasse la condition d'obtention de la compacité avec
le compacteur considéré.

Pour obtenir la compacité requise, il convient non seulement de respecter l'adéquation


matériau-compacteur-épaisseur de régalage comme développé précédemment, mais
également de répartir uniformément sur toute la surface de la couche régalée (y compris
notamment sur les extrémités côté talus des couches) une certaine énergie de compactage
exprimée par un nombre de passes du compacteur utilisé.

Ce nombre de passes est indiqué, pour la quasi totalité des cas de chantier pouvant se
présenter, dans le fascicule 3 de la Recommandation pour les Terrassements Routiers déjà
citée.

Pour les rares cas où les tableaux du fascicule 3 n'apporteraient pas la réponse, il conviendra
de déterminer le nombre de passes en début de chantier en réalisant une planche d'essai de
compactage.

Les contrôles ont pour objet de vérifier que les caractéristiques des produits mis en œuvre sont
conformes aux spécifications.

Les contrôles porteront sur le sol de remblai et sur les géotextiles.

Le contrôle des géotextiles ou du produit apparenté doit être réalisé conformément à la norme
prEN 189070, suivant les exigences définies pour les fonctions de renforcement.

Document principal, Version 1.16


30 Octobre 2002 Page 46/46
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

ANNEXE A (NORMATIVE)
INFLUENCE DU FLUAGE SUR LA RESISTANCE EN TRACTION
DES RENFORCEMENTS GEOSYNTHETIQUES

1. INTRODUCTION

A long terme, le fluage dans un renforcement géosynthétique peut produire des déformations
importantes ou la rupture du renforcement. La résistance au fluage d'un renforcement
géosynthétique a été définie pour contrôler ces deux effets pendant la durée de service d'un
ouvrage. Cette annexe décrit la méthode permettant à l'organisme tiers définissant les
propriétés d'un produit géosynthétique de déterminer la résistance au fluage du produit, pour
une durée de service et une température spécifiées.

La résistance au fluage d'un renforcement géosynthétique ( TLT ) est l'effort de traction maximal
applicable au produit intact supposé non vieillissant, pour lequel, pendant la durée de service et
à la température de service, les déformations de fluage ne produiront pas la rupture du
renforcement et seront inférieures à une valeur donnée. Cet effort est défini par rapport à la
résistance en traction à court terme du produit :
Tik
TLT = (1)
Γflu
où :
Tik ........représente la résistance en traction "à court terme" caractéristique du produit. Cet
effort est la borne inférieure de l'intervalle de confiance à 95 % des résistances en
traction mesurées lors d'essais de traction conformes à la norme NF EN ISO 10319,
réalisés sur des échantillons intacts du produit. Conformément à la norme
NF EN 13251, cette valeur inclut l'influence de la variabilité des caractéristiques de
fabrication du produit (caractéristiques du polymère, tolérances dimensionnelles) et
l'influence de la qualité du contrôle de production sur la valeur caractéristique de la
résistance en traction du produit.
Γflu .......est le coefficient partiel lié au fluage des renforcements géosynthétiques. L'application
de ce coefficient permet, pour la durée de service de l'ouvrage, de considérer
l'influence du fluage sur la résistance en traction des renforcements géosynthétiques et
de limiter les déformations post construction.

Le coefficient partiel Γflu est déterminé en considérant deux critères, le premier correspondant
à la rupture physique du produit, le second correspondant à un allongement de fluage maximal,
entre la fin de construction et la durée de service de l'ouvrage. La valeur de Γflu est la valeur
maximale obtenue par application des deux relations suivantes :

• Limitation liée à la rupture du produit :


Tik
Γflu = (2)
TFR
• Limitation des déformations de fluage :

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 1/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Tik
Γflu = (3)
TFS
dans lesquelles, TFR représente l'effort de traction maximal applicable au renforcement
géosynthétique intact supposé non vieillissant, sans produire de rupture en fluage pendant la
durée de service et à la température de service. TFS représente l'effort de traction produisant,
dans les mêmes conditions, des déformations de fluage au plus égales à une valeur donnée.

Cette définition de Γflu signifie que la résistance au fluage d'un produit géosynthétique ( TLT ),
est le minimum de TFR et TFS , pour une durée post construction et une température de service
spécifiées.

Cette Annexe présente la méthode de détermination des efforts TFR et TFS caractéristiques
d'un produit géosynthétique. Cette méthode utilise les résultats d'essais de fluage de longue
durée à différentes températures. L'influence de la température sur le comportement en fluage
des produits géosynthétiques permet d'effectuer une extrapolation statistique dans le temps.

Les valeurs de TFR et TFS dépendent de trois paramètres de dimensionnement : la catégorie


de l’ouvrage, la durée de service et la température de service. Parmi les éléments généraux de
conception, présentés en Section 4 de la norme, la Section 4.1.2 définit différentes catégories
d’ouvrage et la Section 4.1.3 différentes classes de durées de service.

Le Tableau A1 définit la déformation de fluage post construction maximale autorisée dans les
renforcements géosynthétiques ( ε flu ). Cette déformation est utilisée pour déterminer la valeur
de l’effort de traction TFS . Chaque entrée dans ce tableau correspond à une catégorie
d’ouvrage. Pour chaque catégorie, les colonnes 2, 3 et 4 du tableau contiennent la déformation
de fluage post construction pour différentes durées de service ( t s ).

Tableau A1. Déformation de fluage post construction admissible dans les renforcements
géosynthétiques ( ε flu ).
Durée de Service : Provisoire Temporaire Permanent
Catégorie d’ouvrage t s ≤ 2 ans 2ans < t s ≤ 5ans 5 ans < t s ≤ 120 ans
Simple 2% 1.5 % 1%
Ordinaire 1.5 % 1% 1%
Sensible 1% 1% 0.5 %

La température de service correspond à la température du sol dans l'ouvrage en service, au


voisinage des renforcements. Généralement, cette température dépend de l'environnement du
massif en sol renforcé et de la constitution du parement. Par mesure conservatoire, en France
métropolitaine, le dimensionnement des massifs en sol renforcé par géosynthétiques sera
réalisé pour une température de service ( θ s ) égale à 20°C :
θ s = 20 ° C (4)

Si une fonction particulière de l'ouvrage pouvait induire dans le massif une température de
service supérieure, cette température devra être employée pour évaluer TFR et TFS . Par

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 2/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

ailleurs, en Section 4.2.2, des dispositions constructives ont été données, concernant la
protection des renforcements près du parement contre l'action directe des agents climatiques.

Enfin, il est important de noter que le comportement en fluage des géosynthétiques est affecté
par différents facteurs, liés notamment à la nature du polymère et au procédé de fabrication. De
plus, la détermination des paramètres utilisés pour représenter ce comportement dépend de la
méthode d’extrapolation et de la dispersion des résultats d’essais. Les facteurs ayant une
influence sur la détermination de la résistance au fluage des renforcement géosynthétiques
sont les suivants :
• Type de polymère et additifs stabilisateurs,
• Méthode de fabrication,
• Température d'environnement,
• Niveau de chargement,
• Méthodologie d'essai de fluage,
• Dispersion des résultats d'essais et
• Méthode d'extrapolation.

Par conséquent, pour limiter les incertitudes dans l'évaluation de TFR et TFS , la réalisation
d'essais de fluage de longue durée pour chaque produit est recommandée. Toutefois,
l'organisme tiers indépendant définissant les valeurs de TFR et TFS caractéristiques d'un
produit pourra éventuellement, après accord du fabriquant, utiliser son expérience avec un
produit similaire, notamment composé du même polymère et de la même gamme. Dans les
calculs de TFR et TFS , un coefficient de sécurité partiel est appliqué, dépendant de la nature et
de la qualité des résultats d'essais disponibles.

La suite de cette Annexe tout d'abord présente le programme d'essais de fluage de longue
durée requis pour évaluer TFR et TFS , puis l'extrapolation des résultats dans le temps, basée
sur l'influence de la température sur le comportement en fluage des géosynthétiques. Enfin, la
détermination de TFR et de TFS , donc du coefficient partiel Γflu , est précisée.

2. PROGRAMME D'ESSAIS DE FLUAGE

La détermination de la résistance à long terme des produits géosynthétiques requiert la


réalisation d'essais de fluage de longue durée, à différents degrés de chargement et à
différentes températures. A l'exception de la durée d'application de la charge, ces essais
devront être effectués conformément à la norme prEN ISO 13431. Pour chaque essai, la durée
de chargement devra être supérieure ou égale à 10000 heure. Le choix de cette durée est lié à
l'extrapolation des déformations de fluage dans le temps. Les principales caractéristiques des
essais de fluage, communes à l'ensemble des essais, sont donc :
• Essais de fluages conformes à la norme prEN ISO 13431 et
• Durée d'application de chaque charge supérieure ou égale à 10000 heure.

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 3/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Le choix des autres paramètres d'essai, l'intensité de la charge et la température, sont liés à la
nature du polymère constituant le renforcement géosynthétique et à la capacité de résistance
en traction du produit. Ce choix est précisé dans la suite de cette section.

A la température de service, le mécanisme de fluage des géosynthétiques et l'importance des


déformations de fluage dépendent de l'intensité de la charge et de la durée d'application.
Conformément à la norme prEN ISO 13431, au moins quatre intensités de charge seront
considérées, sélectionnées entre 10% et 60% de la résistance en traction à court terme
caractéristique du produit ( Tik ). Les différences entre deux charges d'essai devront être
supérieures ou égales à 10% de Tik .

La Figure A1 illustre les résultats d'essais de fluage réalisés sur un renforcement


géosynthétique à une température égale à θ1 . Cinq intensités de charge, croissantes de C1 à
C5, ont été considérées. Pour chaque charge, les déformations observées ont été représentées
en fonction du logarithme décimal du temps. Il peut être noté que, pour la charge C5, le
mécanisme de fluage a changé après une durée de l'ordre de 1000 heure et que la rupture du
renforcement a été observée avant la fin de l'essai (10000 heure).

Ces résultats seront employés pour prédire les déformations de fluage dans le renforcement
pendant la période de service de l'ouvrage et pour étudier la traction de rupture en fluage du
produit, i.e. évaluer TFS et TFR .

Dans la Figure A2, les résultats d'essais de fluage de la Figure A1 ont été représentés sous la
forme de courbes effort-déformation isochrones, chaque courbe correspondant à une durée
d'application de la charge. Pour évaluer TFS et prédire les déformations de fluage d'un produit
pendant la période de service d'un ouvrage, ces relations devront être extrapolées dans le
temps. Par conséquent, ce graphe ne doit pas comporter d'observation pour laquelle le
mécanisme de fluage a changé depuis le début de l'essai. Par exemple, pour la charge C5, le
dernier point utilisable correspond à une durée de l'ordre de 1000 heure.

Si au moins quatre points d'essais ont été obtenus sur une courbe effort-déformation isochrone,
l'interpolation entre les points et l'extrapolation vers l'origine sont autorisés. L'extrapolation vers
les déformations et les charges croissantes est interdite. Par exemple, dans la Figure A2,
l'isochrone correspondant à 10000 heure de fluage n'a pas été extrapolée jusqu'à la charge C5.

Pour étudier la rupture en fluage d'un produit et évaluer TFR , les courbes effort-déformation
isochrones décrites précédemment ou les observations des temps de rupture en fluage peuvent
indifféremment être employées. Lorsque les courbes isochrones sont utilisées, la rupture est
définie par une déformation maximale. Pour utiliser les temps de rupture, la norme
prEN ISO 13431 précise que la mesure du temps de rupture doit être directe, déclenchée par la
rupture.

Ces deux définitions de la rupture en fluage ne doivent pas être employées concouramment
pour évaluer TFR d'un produit. Dans la Figure A2, la rupture a été définie en terme de
déformation maximale. Cette définition fournit quatre couples de valeurs (temps de "rupture",
charge appliquée), correspondant à une même déformation. Dans la Figure A1, la mesure de la
durée de fluage pour observer la rupture sous la charge C5 pourrait être employée pour évaluer
TFR , si d'autres observations de rupture en fluage étaient disponibles.

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 4/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

Par exemple, pour les renforcements composés de polyoléfines, la rupture est usuellement
définie par une déformation maximale. Cette déformation maximale définissant la "rupture" doit
être inférieure à 10 %. Pour les autres produits, ayant un comportement en fluage moins
marqué, l'observation directe des temps de rupture sous différentes charges est généralement
disponible. Les temps de rupture utilisables dans l’analyse du comportement en fluage de ces
produits doivent être supérieurs à une heure.

Il peut sembler sécuritaire d'étudier la rupture en fluage d'un produit en termes de déformation
maximale, puisque la rupture n'est pas observée. En fait, la définition de la rupture par une
déformation maximale généralement donne des couples de valeurs (temps de "rupture", charge
appliquée) moins dispersés que les observations directes des temps de rupture sous une
charge donnée. Lorsque la rupture est définie en termes de déformation, l'intervalle de
confiance de la relation entre charge appliquée et temps de rupture en fluage est donc réduit.

Pour chaque température, le programme d'essais doit permettre d'obtenir au moins quatre
couples de valeurs (temps de rupture, charge appliquée). Ces observations doivent être
représentées dans un graphe montrant la charge appliquée en fonction du logarithme décimal
du temps de rupture. Dans ce type de graphe, les observations sont approximativement
alignées. Pour illustration, les observations déduites des courbes isochrones de la Figure A2
(repères ronds vides) ont été représentées dans le graphe de la Figure A3.

Pour prédire le comportement en fluage des renforcements pendant la durée de service, les
courbes effort-déformation isochrones de la Figure A2 (pour évaluer TFS ) et la relation entre
charge appliquée et temps de rupture en fluage de la Figure A3 (pour évaluer TFR ) doivent être
extrapolés dans le temps. Cette extrapolation est basée sur l'influence de la température sur les
déformations de fluage des produits synthétiques. Sous l'action d'une même charge, les
déformations correspondant à une durée de fluage donnée augmentent avec la température
d'essai. Par conséquent, une relation d'équivalence peut être définie entre les durées de fluage
d'essais réalisés à différentes températures.

Dans l'état actuel des connaissances sur le comportement des géosynthétiques, cette relation
d'équivalence est considérée valide pour extrapoler d'un facteur 100 dans le temps les
déformations en fluage ou la charge de rupture en fluage, sous une condition : au moins un
point doit pouvoir être généré, en employant cette relation d'équivalence, au delà du temps
maximum de l'extrapolation. Pour prédire le comportement d'un produit géosynthétique à la
température de service sous charge constante pendant 120 ans (environ 10 6 heure), la durée
des essais de fluage à cette température doit donc au minimum être égale à 10 4 heure.

Pour extrapoler les déformations de fluage dans le temps, le programme d'essais doit
comporter différentes températures d'essai. De préférence, une température d’essai sera prise
égale à la température de service. Pour générer un point de fluage à la température de service
au-delà de 120 ans, et donc autoriser l'extrapolation dans le temps basée sur la relation entre
temps et température, au moins une température d'essai devra être supérieure à la température
de service. Les essais de fluage à température inférieure à la température de service
permettent de réduire l'amplitude de l'intervalle de confiance de l'extrapolation.

Trois températures d'essais différentes doivent être utilisées pour extrapoler dans le temps les
observations de fluage. Pour les produits constitués de polymères polyoléfines (polyéthylène
haute densité (PEHD) ou polypropylène (PP)), les températures doivent être sélectionnées
Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 5/10
27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

entre 10°C et 60°C, avec une différence de température minimale de 10°C entre deux séries
d'essais. Généralement, les températures de 10 C, 20°C et 40°C sont employées et permettent
d'extrapoler les résultats des essais de fluage jusqu'à 120 ans.

Pour les produits constitués de polyester (PET), les températures doivent également être
comprises entre 10°C et 60°C. Les températures doivent être inférieures à 60°C pour éviter le
phénomène de transition vitreuse du polyester pendant l'essai. La différence de température
entre deux séries d'essais doit être de l'ordre de 20°C, car la pente des courbes de rupture en
fluage (Figure A3) est relativement faible pour les produits constitués de PET.

Donné comme exemple, le Tableau A2 résume le programme d'essais requis pour estimer les
déformations de fluage et évaluer la résistance à long terme des renforcements
géosynthétiques. Tous les essais de fluage doivent être réalisés conformément à la norme
prEN ISO 13431, à l'exception de la durée de chargement, prise égale à 10000 heure. Pour
chaque nature de polymère constituant les renforcements géosynthétiques, la colonne 2 du
tableau précise le programme minimal d'essais et la colonne 3 les critères de sélection des
intensités de charge et des températures. Le Tableau A3 rappelle les résultats recherchés et
les conditions appliquées lors de l'interprétation les mesures.

Enfin, il est souligné que, en employant la relation d'équivalence entre les temps de fluage à
différentes températures, le programme d'essai doit permettre de générer au moins un point de
résultats correspondant, à la température de service, à un temps de fluage supérieur à la durée
de service de l'ouvrage. La section suivante précise cette relation d'équivalence permettant
d'extrapoler les résultats des essais de fluage.

Tableau A2. Essais requis pour caractériser le comportement en fluage des géosynthétiques.
Composition Programme Critères de sélection
PEHD et Charge Au moins quatre intensités. Entre 10% et 60% de Tik . Différences entre intensités
PP supérieures ou égales à 0.1 × Tik .
Température Au moins trois températures. Entre 10°C et 60°C. Différences entre températures
supérieures ou égales à 10°C.
PET Charge Au moins quatre intensités. Entre 10% et 60% de Tik . Différences entre intensités
supérieures ou égales à 0.1 × Tik .
Des intensités plus élevées peuvent être employées
pour étudier la résistance au fluage en traction.
Température Au moins trois températures. Entre 10°C et 60°C. Différences entre températures
supérieures ou égales à 20°C.

Tableau A3. Résultats recherchés pour caractériser le comportement en fluage des produits.
Composition Définition Interprétation des mesures
PEHD et Résultat (1) A chaque température, courbes Exclure les résultats ultérieurs à un changement
PP effort-déformation isochrones à 1, de comportement en fluage. Au moins quatre
10, 100, 1000 et 10000 heure. points pour définir une courbe. Ne pas extrapoler
vers les charges croissantes.
Résultat (2) A chaque température, relation Définition de la rupture par une déformation
entre résistance limitée par le maximale, de l'ordre de 10 %. Au moins quatre
fluage et durée de chargement. points pour définir une relation.
PET Résultat (1) A chaque température, courbes Exclure les résultats ultérieurs à un changement
effort-déformation isochrones à 1, de comportement en fluage. Au moins quatre
points pour définir une courbe. Ne pas extrapoler
Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 6/10
27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

10, 100, 1000 et 10000 heure. vers les charges croissantes.


Résultat (2) A chaque température, relation Observation des temps de rupture ou définition
entre résistance limitée par le de la rupture par une déformation maximale, mais
fluage et durée de chargement. pas les deux dans une même relation. Exclure les
observations correspondant à des temps de
rupture inférieurs à 1 heure. Au moins quatre
points pour définir une relation.

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 7/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

3. EXTRAPOLATION DANS LE TEMPS BASEE SUR L'INFLUENCE DE LA TEMPERATURE

La section précédente a présenté le programme d'essais de fluages requis pour pouvoir


extrapoler dans le temps le comportement en fluage d'un produit géosynthétique et les
conditions appliquées lors de l'interprétation des mesures. Cette section définit la procédure
d'extrapolation dans le temps des résultats déduits de ces essais.

La Figure A4 montre les relations entre durée de chargement et "résistance limitée par le
fluage", déduites de trois séries d'essais de fluage, à différentes températures ( θ1 , θ 2 et θ 3 ).
Dans cet exemple, la température de service a été supposée égale à θ 2 . Comme expliqué en
section précédente, la "résistance limitée par le fluage" est la charge correspondant à la rupture
du renforcement ou produisant une déformation définie dans le renforcement.

La procédure d'extrapolation présentée dans la suite peut indifféremment être appliquée aux
résultats exprimés en termes de déformations ou en termes de rupture. Les paramètres de
cette extrapolation, déduits de l'analyse des déformations ou de l'analyse des ruptures en
fluage, sont identiques. Ces paramètres pourront donc être employés pour extrapoler dans le
temps le jeu de relations effort-déformation isochrones (Figure A2) et la relation à température
donnée entre charge appliquée en temps de rupture en fluage (Figure A3).

Comme indiqué en Figure A4, à température donnée, la résistance limitée par le fluage décroît
approximativement linéairement avec le logarithme décimal de la durée d'application de la
charge. Pour les produits en PEHD ou PET, la pente de cette relation généralement est
indépendante de la température :
⎛ t ⎞
T(θ, t) = T0 (θ) − a × log⎜ ⎟ (5)
⎝ t0 ⎠

où T(θ, t) représente la résistance en traction limitée par le fluage à la température θ et pour


une durée d'application de la charge t et T0 (θ) la résistance à la température θ pour une durée
de fluage égale à t 0 . Le paramètre a désigne la pente de la relation semi-logarithmique.

Ces résultats montrent également qu'une augmentation de la température d'essai de θ1 à θ 2


est équivalente à une multiplication de la durée d'application de la charge d'un facteur, appelé
facteur de décalage temps-température ( K θ ) :
T(θ 2 , t) = T(θ1, K θ × t) (6)

C1
K θ (θ1, θ 2 ) = 10 a (7)

où, comme montré dans la Figure A4, C1 est la différence d'ordonnée entre les relations
correspondant à θ1 et θ 2 dans un graphe représentant la résistance en traction limitée par le
fluage en fonction du logarithme de la durée d'application de la charge.

Enfin, pour les produits constitués de polyéthylène, la différence d'ordonnée entre deux
relations dans le graphe de la Figure A4 est proportionnelle à la différence de température
correspondant à ces deux relations. Par conséquent, le facteur de décalage temps-température
peut être exprimé par l'équation suivante :

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 8/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

α (θ 2 − θ 1 )
K θ (θ1, θ 2 ) = 10 a (8)

où α est un paramètre dépendant du renforcement géosynthétique.

En employant les équations (5) à (8), il peut être démontré que la résistance en traction limitée
par le fluage pendant une durée t à la température θ est donnée par la relation suivante :
⎛ t⎞
T(θ, t) = T0 (θ s ) − α × (θ − θ s ) − a × log⎜ ⎟ (9)
⎝ t0 ⎠

où θ s est la température de service de l'ouvrage, utilisée comme température de référence, et


T0 (θ s ) représente la valeur de T pour une durée de fluage t 0 à la température θ s .

Une régression linéaire (en logarithme du temps) multiple peut être réalisée sur l'ensemble des
données représentées dans la Figure A4. Cette régression permet de déterminer les
paramètres a, α et T0 (θ s ) de l'équation (9).

En utilisant les valeurs de a et de α , l’équation (8) donne le facteur de décalage temps-


température ( K θ ) entre deux températures d’essais de fluage, θ1 et θ 2 . Comme représenté
par l’équation (6), l’application de ce facteur au temps de chargement produisant la rupture lors
d’un essai de fluage réalisé à la température θ1 permet de calculer le temps de chargement
produisant la rupture en fluage sous la même charge dans un essai à la température θ 2 .

4. RESISTANCE EN TRACTION LIMITEE PAR LA RUPTURE EN FLUAGE

La Figure A5 montre le résultat de la régression linéaire multiple décrite en section précédente,


appliquée aux observations représentées dans la Figure A4. Les marques vides sont les
observations correspondant aux essais de fluage réalisés à la température de service ( θs ,
θ s = θ 2 ). Les marques pleines correspondent aux observations déduites des essais de fluage
réalisés aux températures θ1 et θ3 , par application du facteur de décalage temps-température
entre θs et θ1 et entre θs et θ3 .

La régression linéaire multiple permet également de déterminer l’intervalle de confiance à 95 %


autour de la relation optimale. Comme représenté dans la Figure A5, la valeur de la résistance
en traction limitée par la rupture en fluage ( TFR ) correspond à la borne inférieure de l’intervalle
de confiance à 95 % pour la durée de service de l’ouvrage, 120 ans dans la figure.

Le coefficient partiel Γflu lié à la rupture en fluage en traction du produit est alors donné par
l’équation suivante :
Tik
Γflu = × Γextrapolation × Γvar
TFR

où Γextrapolation est un coefficient de sécurité lié à la confiance dans la méthode d’extrapolation


dans le temps des observations, présentée en section précédente. La valeur de Γextrapolation ,
donnée dans la Figure A6, dépend du facteur d’extrapolation dans le temps, le rapport de la

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 9/10


27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

durée de service sur la durée minimale des essais de fluage. Γvar est un coefficient lié à la
reproductibilité des essais, pris égal à 1.10 pour tous les géosynthétiques.

5. EFFORT DE TRACTION LIMITE PAR LES DEFORMATIONS DE FLUAGE

Prendre la déformation de fluage entre l'isochrone correspondant à la durée de construction


réelle de l'ouvrage et la durée de service serait correct, si le chargement était instantané, dès le
début de construction. En fait, le chargement total n'est pas appliqué dès le début de
construction. Les déformations de fluage peuvent être fortement sous-estimées.

cf. Figures A7 et A8.

Plus condition restrictive complémentaire:


50 heure ≤ t ce ≤ 100 heure (10)

Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 10/10


27 octobre 2000
1/8

ANNEXE B
PARTIE NORMATIVE

INFLUENCE DU VIEILLISSEMENT SUR LA RESISTANCE EN TRACTION DES


RENFORCEMENTS GEOSYNTHETIQUES

1. INTRODUCTION

Au cours du temps, le vieillissement d’un renforcement géosynthétique peut


conduire à l’altération de ses propriétés fonctionnelles. La résistance au
vieillissement d’un renforcement géosynthétique a été définie pour contrôler ces
effets pendant la durée de service d’un ouvrage. A l’attention de l’organisme tiers
ayant à charge de définir les propriétés d’un produit géosynthétique, cette annexe
décrit la démarche qui permet de prendre en compte la résistance d’un produit au
vieillissement, pour une durée de service et des conditions de service spécifiées.

La résistance au vieillissement d’un renforcement géosynthétique (à noter Tv ?) est


l’effort de traction maximal applicable au produit non endommagé, supposé sans
fluage, pour lequel, pendant la durée et la température de service, la résistance à la
rupture du renforcement ne sera pas inférieure à une valeur donnée. Cet effort est
défini par rapport à la résistance en traction à court terme du produit.
Tik
Tv = (1)
Γvieil
où :
Tik ....... représente la résistance en traction « à court terme » caractéristique du
produit.

Γvieil ... est le coefficient partiel lié au vieillissement du renforcement


géosynthétique. Ce terme Γvieil ≥ 1 exprime dans la pratique l’aptitude d’un
matériau, pour une caractéristique donnée, à résister au vieillissement (plus il est
proche de l’unité, plus le matériau est résistant).

Ce coefficient n’est actuellement pris en compte que pour la résistance en traction,


mais d’autres coefficients pourraient correspondre à d’autres caractéristiques
(module, déformation à la rupture ...).

2. GENERALITES

Les géosynthétiques concernés par la fonction de renforcement sont


principalement :
‰ les polymères polyoléfines : polyéthylène haute densité (PEHD) et le
polypropylène (PP).
‰ le polyester (polytéréphtalate d’éthylène - PET).
‰ à un degré moindre, le polyamide (PA 6 ou PA 6,6)

Un polymère doit en grande partie ses principales propriétés, au fait qu’il est
constitué de molécules de très grandes tailles (macromolécules) et il existe
généralement des corrélations étroites entre la valeur de diverses caractéristiques et
la longueur des chaînes macromoléculaires exprimée généralement par la Masse
Moléculaire ; c’est en particulier le cas de la résistance en traction des polymères
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
2/8

précités qui diminue si les chaînes macromoléculaires sont coupées lors de divers
processus de vieillissement. En fait le problème est complexe et d’autres critères
structurels du polymère interviennent, par exemple le taux de phase cristalline.

Les différents processus de vieillissement qui peuvent affecter les produits


polymériques utilisés en renforcement sont mentionnés en Annexe. Il convient de
préciser que divers examens de produits en service depuis 20 à 30 ans ont montré
que les polymères précités, s’ils sont non recyclés et correspondent aux critères du
§ 4, ont une stabilité chimique satisfaisante, ce qui permet de manière réaliste
d’envisager des utilisations à très long terme (100 ans) dans les conditions précisées
au § 4 : environnement normal, pH de 4 à 9, températures inférieures à 25° C -
c’est pourquoi on notera que les coefficients partiels de sécurité indiqués au § 4
sont relativement faibles (comparés à ceux relatifs à l’endommagement ou au
fluage).

Le cas d’autres polymères (tels PVC-P) utilisés en gainage ne sera qu’évoqué, car si
celui-ci participe à la protection mécanique du produit, il ne peut être pris en
compte de manière sûre pour la résistance au vieillissement.

3. RÉFÉRENTIEL POUR L’ÉVALUATION DE LA RÉSISTANCE AU


VIEILLISSEMENT D’UN PRODUIT

Actuellement sur le plan international, cette démarche est en évolution récente et


importante ; cette norme s’appuie sur divers types de documents :
3.1. Documents normatifs européens

3.1.1. un projet de Guide sur la Durabilité des Géotextiles et produits


apparentés, initié par le CEN et repris par l’ISO (dernière version CR/ISO
13434 - Décembre 1998) ;
3.1.2. une série de projets de normes européennes EN d’application des
géotextiles et en particulier pr EN 13251 « Géotextiles et produits
apparentés - Caractéristiques requises pour l’emploi - Ouvrages en terre -
Fondations ».
Dans leur dernière version (décembre 1999) ces normes contiennent une
Annexe B sur l’évaluation de la durabilité :

3.1.3. une série de normes d’essais (tableau 1)

3.2. Autres documents, voir bibliographie (au § 5)

projet de norme NF G 38064


Version 1.11 du 27 octobre 2000.
3/8

Tableau 1 - Normes d’essais relatives à la durabilité


Numéro de la norme Titre
(ou du projet)
1 pr NF EN 12226 Essais généraux pour l’évaluation après les essais de
durabilité
2 pr NF EN 12224 Détermination de la résistance au vieillissement dû
aux conditions climatiques
3 pr NF EN 12225 Détermination de la résistance microbiologique par un
essai d’enfouissement
4 pr NF EN 13438 Méthode d’essai pour la détermination de la résistance
à l’oxydation à pression d’oxygène élevée
(février 2000)
5 pr NF EN 12447 Méthode de détermination de la résistance à
l’hydrolyse (interne)
(1997)
6 pr ENV ISO 12960 Méthode de détermination de la résistance aux
liquides.
(1998)
6.1. Milieu alcalin
6.2. Milieu acide
7 NF ISO 10390 Qualité du sol, mesure du pH
(novembre 1994)

4. COEFFICIENTS PARTIELS DE VIEILLISSEMENT - SPECIFICATIONS .

4.1. Spécifications générales

Les éléments du § 4.2. ne peuvent être pris en compte que dans les conditions
suivantes :
- le fabricant doit être certifié ISO 9001 ou 9002
- pas d’usage de matériaux recyclés (usage de polymère « vierge ») ;
- polymères concernés : PP, PEHD, PA 6 et 6,6, PET ;
- les polymères utilisés doivent être de caractéristiques connues et correspondre
aux spécifications de la note 1 ;
- les températures de services moyennes annuelles doivent être inférieures à
25° C et supérieures à 0° C (sol au contact), sinon voir note 3 ;
- un gainage n’est pas à prendre en compte pour l’évaluation de la résistance au
vieillissement du polymère de renforcement ; si des essais relatifs à la durabilité
sont nécessaires, celui- ci doit si possible être enlevé ;
- les produits doivent être recouverts dans les 24 heures suivant leur mise en
oeuvre (pour éviter l’exposition au rayonnement UV) et donc les géotextiles utilisés
en parement ne sont pas considérés dans le document.
- les sols ne doivent pas être pollués.

4.2. Spécifications particulières - Coefficients partiels de vieillissement


Remarques préalables :
1/ Les spécifications ci-après sont provisoires ; elles tiennent compte de l’état des
connaissances actuelles et elles évolueront en même temps que ces dernières ; c’est
en particulier pourquoi par prudence on limite les prévisions à 100 ans.
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
4/8

2/ En ce qui concerne la durabilité il est prématuré et difficile de pouvoir dès à


présent utiliser pleinement les documents européens (§ 3.1.1 et 3.1.2) précités,
pour la plupart en projet ; ils sont peu explicites sur certains points, en particulier
en ce qui concerne l’évaluation des coefficients partiels à très long terme ; c’est
pourquoi, à titre transitoire les coefficients mentionnés au tableau 2, pour un usage
en environnement normal sont des grandeurs forfaitaires indicatives issues ou
établies à partir des documents [1], [2] et [3].
Dans le cas d’un environnement sévère, les modalités proposées au tableau 2 et
Note 2 sont issues ou inspirées des projets de documents européens.

Tableau 2 - Coefficients partiels de vieillissement et critères de durabilité


Type de Type Durée de vie souhaitée
polymètre d’Environnement Court terme Moyen terme Long terme (100
(jusqu’à 5 (jusqu’à 25 ans) ans)
ans)
Tous polymères ƒ TRES SEVERE Sous réserve
ci-dessous pH > 12 (1) ; pH < 2 non utilisable
Note 5
POLYESTER ƒ SEVERE

pH 10 à 12 (2) non utilisable


utilisation avec réserve
Note 2
pH 9 à 10 (3) Γ = 1,05 utilisation avec réserve - Note 2

pH 2 à 4 (5) Non utilisable


Utilisation avec réserve
Note 2
ƒ NORMAL
Pas de restriction d’emploi
mais spécifications générales - Note 1
pH 4 à 8 Γ = 1,0 Γ = 1,05 Γ = 1,2 *
pH 4 à 9 (4)
pH 8 à 9 Γ = 1,0 Γ = 1,1 Γ = 1,3 *
POLYOLEFINE ƒ NORMAL : pH 4 à 9 Γ = 1,0 Γ = 1,05 Γ = 1,15 *
(PP, PE)
ƒ AUTRE : voire Note 2
POLYAMIDE ƒ NORMAL 4 à 9 Γ = 1,0 Γ = 1,05 Γ = 1,1 *
(PA)
ƒ AUTRE voire Note 2
(1) intérieur de béton de ciment et certains sols traités
(2) par exemple sols et graves traités (à la chaux, au ciment, au laitier)
(3) peau superficielle de béton durci (anciens) ; quelques sols naturels (dolomitiques)
(4) grande majorité des sols
(5) quelques sols naturels (tourbières)
* Indicatif, fonction des résultats de Note 2

Note 1 : Emploi en environnement normal ; les coefficients de sécurité Γ


mentionnés au tableau 2 correspondent à des polymères ayant les caractéristiques
suivantes :

. pour le PET :
- Masse moléculaire > 25000,
- Densité de 1,4,
- % GCT < 30 meq/kg (*)
- RR > 50 % à l’essai index pr ENV 12447 (**)
(*) groupe carboxyl terminaux
(**) RR : Résistance Résiduelle après essai.
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
5/8

. pour PE et PP : - RR > 50 % à l’essai index pr ENV ISO 13438


. pour PA : - RR > 50 % à chacun des deux essais index pr EN 12447 et
pr EN 13438

Note 2 : Emploi en environnement sévère et/ou à long terme


Modalités de levée des réserves selon les modalités prévues au § B4 de
l’annexe B des projets de normes CEN, le fabricant doit produire des résultats
d’étude comportant :

. d’une part les spécifications de la NOTE 1,


. d’autre part :

- pour PET et PA :
a) des résultats aux index test EN ISO 12960-1 ou 2 pour PET et PA et
ENV ISO 13438 pour PA
b) une interprétation des résultats ; celle-ci est basée sur des séries
d’essais prenant en compte les conditions réelles du site (pH extrême
du sol) permettant une évaluation des coefficients partiels au moyen
des équivalence temps/température tel que préconisé au § 7.3.5 du
Guide CR ISO 13434 (1998).

- pour PE, PP :
a) résultats à l’index test ENV ISO 13438 de la Note 1
b) série d’essais temps/température comme au § b) précédent.

Note 3 : Pour des températures supérieures en environnement normal, pour le


PET, il est proposé (d’après le document 3.1.2.) les pertes de résistance suivantes
pour 25 ans dans un sol saturé ; par extrapolation et à titre indicatif ; seulement,
sont mentionnées celles à 100 ans.

R/Ro d’où Γ vieil. (arrondi) R/Ro Γ vieil. (arrondi)


25° C 95 % 1,05 80 % 1,25
30° C 90 % 1,10 60 % 1,65
35° C 80 % 1,25 20 % 5
25 ans 100 ans

Pour d’autres polymères le fabricant fournira des justificatifs selon les modalités de
la note 2 b.

5. BIBLIOGRAPHIE

[1] - FHWA (FEDERAL HIGHWAY ADMINISTRATION) - USA - Durability of


Geosynthetics for highway applications - 1997.

[2] - ELIAS, SALMAN, GOULIAS - The effect of pH, resin properties and
manufacturing process on laboratory degradation of polyester geosynthetic -
Geosynthetics International - 1998 - Vol 5 - n° 5.

[3] - JP. BENNETON ; JC. BLIVET ; H. PERRIER - Hydrolyse alcaline des


géotextiles polyesters (PET) - Colloque Rencontres 97 à Reims.

projet de norme NF G 38064


Version 1.11 du 27 octobre 2000.
6/8

ANNEXE B : VIEILLISSEMENT
Partie informative
PRINCIPAUX PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT

1. Principaux processus de vieillissement relatifs à chaque famille de


polymère.

1.1. Processus de coupure de chaîne

Pour les polymères précités, il y existe trois processus de coupure de chaînes


conduisant à la dégradation du polymère et à la perte de résistance :

a) photo-dégradation (ou photo-oxydation) ; c’est un processus initié par le


rayonnement ultra violet et accéléré par la température. Il est souvent dénommé
« vieillissement climatique ».

Dans le cas des géosynthétiques de renforcement où le recouvrement des


nappes par le sol est rapide (1 à 2 jours) le problème ne se pose pas vraiment ;
il se pose par contre pour le cas où les géosynthétiques sont en parement.

b) oxydation (ou thermo-oxydation)


C’est une réaction commune à tous les matériaux organiques contenant du
carbone et de l’hydrogène.
La cinétique de cette réaction est fortement influencée par la température et la
pression partielle de l’oxygène. Dans le cas des géosynthétiques enterrés,
l’oxygène provient de l’air ou de l’eau, et la vitesse de la réaction est faible.
Elle se produit pour tous les polymères concernés mais particulièrement pour
les polyoléfines ; divers type d’additifs antioxydants permettent de réduire ce
phénomène.

c) dégradation chimique
La coupure de chaîne se fait au niveau d’un motif fonctionnel (par exemple
fonction ester d’un polyester) réagissant chimiquement avec un composé tel
acide, base, ou autre produit chimique. C’est le cas des polyesters et
polyamides. Elle est fortement influencée par la température et le pH.
Remarque : le phénomène d’oxydation (§ b) ainsi que celui d’hydrolyse
interne (§ d) vu ci-après sont également des processus chimiques de
dégradation ; ils sont conventionnellement répertoriés séparément pour la seule
facilité de rapprochement avec l’appellation des normes d’essais
correspondantes.

d) hydrolyse interne
La dégradation s’effectue suivant le même processus qu’en c), mais pour des pH
voisins de la neutralité (pH 4 à 9).

Dans les produits précités, sont concernés les polyesters et à un degré moindre
les polyamides ; la vitesse de dégradation est faible et fortement influencée par
la température. On la dénomme interne car elle concerne tout le volume du
produit et non seulement la surface comme c’est quelquefois le cas en c). Cette
réaction se produit même si le sol n’est pas saturé en permanence.

projet de norme NF G 38064


Version 1.11 du 27 octobre 2000.
7/8

e) dégradation biologiqe

Pour les polymères concernés, il semble que ce mode d’altération soit de peu
d’importance sauf peut être pour des polymères de gainage (certains PVC-P).

1.2. Autres processus de vieillissement associés

D’autre processus physico-chimiques peuvent venir compléter ou renforcer les


processus précédents :

‰ pertes d’additif (par exemple antioxydant) par migration dans le milieu


environnant

‰ catalyse de l’oxydation des polyoléfines par certains éléments métalliques

‰ perte de plastifiant (qui constitue environ 35 % d’un PVC-P) dans le milieu


environnant

‰ dissolution/gonflement au contact des produits chimiques tels hydrocarbures


(sols pollués)

‰ fissuration sous contrainte en milieu tensioactif (ESC) des PEHD

A titre d’information, les principaux processus de dégradations relatifs à chaque


type de polymères sont donnés dans le tableau 1.

1.3. Tableau indicatif des principaux processus de dégradation

Processus de vieillissement Polyéthylène Polypropylène Polyester Polyamide (PA)


(PE) (PP) (PET)
1. Processus de coupure de chaîne :
- climatique (UV, chaleur) ** ** ** **
- oxydation (thermo-oxydation) *** *** * *

- chimique :
. alcaline NC NC ***
. acide NC NC * **
. autres produits chimiques * * ** **

- hydrolyse interne NC NC *** **

2. Autres processus :

. Microbiologique * * * *
. Pertes d’additifs ** ** * *
. Perte de plastifiant
. Gonflement/dissolution * * *** ***
dans produits chimiques
divers (hydrocarbures)
. Stress cracking (ESC) ** (PEHD) NC NC NC

NC : Non Concerné ; *: peu concerné ; ** : moyennement concerné ;


*** : très concerné

Remarque : Il convient de noter que tous ces processus de vieillissement ont une
cinétique dépendant fortement de la température et que toutes les prédictions de
comportement mentionnés dans cette norme ne sont valables que pour des
températures moyennes permanentes inférieures à 20/25° C.
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
8/8

1.4. Autres caractéristiques du produit influant sur le vieillissement

Comme indiqué précédemment à chaque famille chimique de produit est associé un


mode de vieillissement préférentiel relatif à la famille chimique du polymère : en
simplifiant oxydation pour les polyoléfines, hydrolyse neutre ou alcaline pour les
polyesters, mais pour chacun des cas, la cinétique de dégradation peut être
fortement influencée par divers facteurs :

‰ relatifs au polymère lui-même et sa micromorphologie : masse moléculaire,


polydispersité, taux de cristallinité, structure chimique et d’agencement pour
copolymères.

‰ relatif au produit de base semi-fini ; par exemple la grosseur d’une fibre influe beaucoup
sur la durabilité en modifiant les phénomènes de diffusion.

‰ relatif au produit fini : zones de contraintes localisées liées au type de structure textile, à
l’aiguilletage où localement les dégradations chimiques peuvent être accentuées.

C’est cette multiplicité des facteurs d’influence qui justifie de pratiquer des essais de
durabilité sur chaque type de produit.

projet de norme NF G 38064


Version 1.11 du 27 octobre 2000.
09/03/2000 = 27/10/2000

BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes

Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

PROJET
Annexe C (normative)
Endommagement des renforcements géosynthétiques à la mise en œuvre dans le
remblai

1 - Introduction

L’endommagement mécanique des géosynthétiques peut être occasionné durant les


différentes étapes de manipulation du produit : stockage au dépôt, transport des rouleaux,
stockage sur chantier, pose...).

A la mise en œuvre du matériau de la couche de remblai, les contraintes générées,


principalement par le compactage, provoquent sous l’effet du frottement, de l’abrasion, du
poinçonnement ou de déformations localisées excessives, des dégradations des
caractéristiques physiques et mécaniques du géosynthétique. Il en résulte une perte de sa
résistance à la traction et de sa déformation à l’effort maximal. Le module de déformation est
toutefois peu affecté. Des dommages plus importants du géosynthétique (usures, coupures,
déchirures, perforations...) peuvent être observés.

Dans le cas de l’application renforcement, l’emploi des matériaux granulaires naturels ou


concassés ou des matériaux comportant des gros éléments pour la constitution du remblai
conduisent à des situations de sollicitation du géosynthétique bien plus sévères que dans
d’autres applications par exemple celles en séparation, filtration ou drainage. Pour cette
application, l’endommagement mécanique à la mise en œuvre est apprécié principalement
en terme de perte de caractéristiques mécaniques du géosynthétique et en particulier de sa
résistance à la traction, caractéristique utilisée pour le dimensionnement des ouvrages.

L’endommagement mécanique affecte les caractéristiques mécaniques à court terme du


géosynthétique. Son influence sur les caractéristiques à long terme et sur la durabilité est
moins bien connue. Certaines études ont montré que les caractéristiques mécaniques à long
terme comme celles de la courbe de fluage ne sont pas modifiées. Au chargement, la
déformation initiale de l’échantillon endommagé est devenue plus faible que celle du témoin
du fait d’une « consolidation » mécanique de la structure de la nappe du géosynthétique lors
de son installation.

La prise en compte de l’endommagement du géosynthétique pour la détermination de la


résistance en traction de dimensionnement est effectuée à travers le coefficient partiel Γ instal
défini par le rapport T ik non endommagé/ T ik endommagé.

T D = T ik / Γ instal

TD Résistance en traction de dimensionnement

XP G 38064/annexe C/09.03.00 1
T ik Résistance en traction « à court terme » caractéristique du
produit
Γ instal Coefficient partiel correspondant à l’endommagement des
renforcements géosynthétiques produit par leur installation et le
compactage des couches de remblai

2 - Endommagement mécanique à la mise en œuvre des géosynthétiques - Aspects


techniques

L’endommagement mécanique du géosynthétique à la mise en œuvre est plus ou moins


important et dépend :

- des caractéristiques du géosynthétique : nature du polymère, type de fabrication, masse


surfacique;

- des caractéristiques du matériau de remblai : nature, granulométrie et angularité des


granulats ;

- des conditions de mise en œuvre du remblai : mise en place du matériau, compactage,


épaisseur de la couche compactée et

- de la déformabilité relative de la couche compactée et du sol-support.

2.1 - Influence des caractéristiques du géosynthétique

En fonction de la nature du polymère, les fibres organiques présentent un comportement


dépendant du type de sollicitations mécaniques appliquées en particulier vis-à-vis de celles
dues à l’abrasion. Ce paramètre de nature est pris en compte dans toutes les études
d’endommagement. Les résultats publiés montrent que les géosynthétiques à base de
polypropylène ou de polyéthylène résistent généralement mieux que ceux à base d’autres
polymères.

Le type de fabrication du géosynthétique (nontissé, tissé, composite, grille) influe


également sur le niveau de l’endommagement mécanique. La plupart des études ont montré
que les géogrilles HDPE présentent un endommagement généralement plus faible que les
autres types de géosynthétique.

La masse surfacique est certainement le paramètre le plus important. Le taux


d’endommagement diminue lorsque la masse surfacique augmente. Des effets de seuil
existent. Certaines recommandations préconisent une masse surfacique du géotextile
supérieure à 300 g/m² pour éviter un taux d’endommagement trop élevé. Certaines études
ont montré que le taux d’endommagement ne diminue d’une façon significative qu’à partir
d’une variation relativement importante de masse surfacique. Pour les géogrilles enduites ou
les bandes gainées, la nature et la masse de l’enduction ou de la gaine de protection sont
également des paramètre caractéristiques de l’endommagement.

2.2 - Influence des caractéristiques du matériau de remblai

Le matériau de remblai intervient sur l’endommagement par sa nature, sa granulométrie et


l’angularité des granulats. C’est un paramètre important. Un matériau grossier à
granulométrie uniforme ou discontinue comportant des éléments concassés et anguleux
conduit à des conditions de mise en œuvre très sévères pour le géosynthétique. Signalons
que l’endommagement à la mise en œuvre peut être observé dans le cas des matériaux de
remblai de type sables ou sols fins.

XP G 38064/annexe C/09.03.00 2
2.3 - Influence des conditions de mise en oeuvre

La contrainte exercée sur le géosynthétique à la mise en œuvre est générée à la mise en


place de la couche par les engins mécaniques et au compactage par les compacteurs
généralement de type vibrant.

Les principaux paramètres à considérer sont :

- l’épaisseur de la couche compactée et

- l’énergie de compactage appliquée (classe de compacteur, nombre de passes et vitesse de


translation).

Une énergie de compactage élevée appliquée par un compacteur vibrant lourd (classe GTR
supérieure à 2) sur une couche relativement mince ( ≤ 25 cm) de matériau grossier mise en
œuvre sur un support très peu déformable ou très déformable provoque des dommages
importants du géosynthétique. Les contraintes mécaniques exercées sur le géosynthétique à
la base d’une couche de grave par le compactage peuvent atteindre plusieurs dixième de
MPa. Dans ce cas, le niveau élevé de sollicitation associé à la présence d’éléments
anguleux ou de gros éléments du matériau de remblai provoque des déchirures ou des
perforations de la nappe. Certaines recommandations préconisent une mise en œuvre à
l’avancement et une couche de matériau d’épaisseur minimale supérieure à 15 cm.

3 - Définition des situations de sévérité de la mise en œuvre

Le degré de sévérité des conditions de mise en œuvre vis à vis de l’endommagement


dépend :

- des caractéristiques du matériau de remblai,

- des caractéristiques du compacteur utilisé,

- de l’épaisseur de couche compactée et

- de la rigidité de la couche support.

Le tableau suivant définit, dans le cas d’une mise en œuvre en 30 cm d’épaisseur de


couche, le degré de sévérité des conditions de mise en œuvre dans le remblai.

D max ≤ 50 mm D max > 50 mm


Sols fins,
Sols graveleux, Matériaux avec des
Matériau Sables graves sableuses gros éléments
alluvionnaires concassés roulés ou anguleux
Classe GTR des sols A, B, D1 B, D B, D C, CA, CB
Energie de peu sévère moyennement sévère très sévère
compactage moyenne sévère
Energie de moyenne- sévère très sévère non recommandée
compactage intense ment sévère

L’énergie de compactage est établie en relation avec l’objectif de densification retenu. Le


GTR SETRA-LCPC de 1992 définit les différents niveaux d’énergie de compactage faible,

XP G 38064/annexe C/09.03.00 3
moyenne, intense en fonction des paramètres du cas de compactage. Une énergie plus
grande peut être obtenue en réduisant l’épaisseur de la couche compactée, en augmentant
le nombre de passes ou en réduisant la vitesse de translation du compacteur. Pour un cas
de compactage et un objectif de densification donnés et pour réduire les effets de
l’endommagement des géosynthétiques, l’augmentation de l’intensité du compactage par
augmentation du nombre de passes du compacteur est préférable celle obtenue par la
réduction de l’épaisseur de la couche à compacter.

4 - Evaluation de l’endommagement mécanique à la mise en œuvre du géosynthétique

L’évaluation de l’endommagement mécanique à la mise en œuvre est nécessaire pour


déterminer le coefficient de réduction Γ instal à appliquer à la valeur de la résistance à la
traction du géosynthétique de renforcement.

Elle peut être effectuée en réalisant :

- des essais d’endommagement sur chantier ou en site contrôlé de mise en œuvre et de


compactage ou

- des essais de simulation de l’endommagement en laboratoire.

Ces essais permettent habituellement de calculer l’indice ou le taux d’endommagement,


rapport entre caractéristiques de l’échantillon endommagé / caractéristiques de l’échantillon
de référence. L’indice d’endommagement est l’inverse du coefficient de réduction Γ instal.

En l’absence d’essais, il peut être fait appel à des résultats existants obtenus aux essais ou
études antérieurs dans les conditions proches ou analogues. A défaut de base de données,
le recours à des valeurs forfaitaires est nécessaire.

4.1 - Essais d’endommagement en vraie grandeur

4.1.1 - Planches d’essai sur chantier

L’objet des planches d’essai sur chantier est d’évaluer dans les conditions réelles de mise en
œuvre l’endommagement mécanique du géosynthétique utilisé (définition de la méthode, du
matériel et du matériau). La réalisation des planches d’essais est une opération lourde et
coûteuse. Lorsqu’elle est envisagée, il convient de définir clairement les objectifs, les
modalités d’essais et les contrôles à effectuer. Seuls les résultats obtenus dans des
conditions techniques bien identifiées et validées permettent d’enrichir la base de données
du produit.
La réalisation des essais doit prendre en compte les règles de l’art et les recommandations
techniques relatives à l’emploi, à la mise en œuvre des sols et au compactage des couches
de remblai et des couches de forme définies dans le GTR SETRA-LCPC (1992). Les
planches d’essais doivent être représentatives de la situation de chantier et doivent avoir une
dimension suffisante pour permettre d’une part, la réalisation de la mise en œuvre et du
compactage dans de bonnes conditions et d’autre part, le prélèvement des échantillons de
géosynthétique nécessaires aux essais de contrôle de l’endommagement. Le programme
d’essai doit prévoir pour le couple sol / géosynthétique et pour un compacteur donné au
moins deux niveaux d’énergie de compactage définis en terme soit d’épaisseur de couche,
soit de nombre de passes de compacteur.

Après essai, le démontage des planches doit être soigneusement effectué de manière à ne
pas endommager le géosynthétique à prélever. Les dégradations du géosynthétique
observées doivent être minutieusement repérées et notées. Les éprouvettes d’essais sont

XP G 38064/annexe C/09.03.00 4
ensuite prélevées et préparées. Pour cela, les règles à observer sont celles définies dans la
norme NF EN ISO 13437. Les essais de traction sont réalisés sur les éprouvettes de
contrôle et les éprouvettes endommagées selon la norme NF EN ISO 10319.
Pour la réalisation pratique des planches d’essai, on peut se référer aux indications données
au §4.1.2 suivant.

4.1.2 - Planches d’essai en site contrôlé

Les planches d’essai d’endommagement sur site contrôle ou en laboratoire ont pour objet la
constitution de base de données nécessaire à l’évaluation des coefficients Γ instal appropriés.
Elles sont généralement réalisées en amont ou indépendamment du projet. Le principe est
fondé sur des essais de mise en œuvre et de compactage en vraie grandeur des structures
comportant un géosynthétique de renforcement placé entre deux couches de matériaux de
remblai-types considérés comme représentatifs des cas de chantier.

4.1.2.1 - Matériaux-types

Quatre matériaux-types sont retenus : un sol fin cohérent, une grave alluvionnaire, une grave
concassée et un sol comportant des gros éléments.

ƒ Matériau-type 1

Sol naturel fin de type A1 de la classification GTR 1992


Nature : Limon peu plastique
D max ≤ 50 mm
Tamisat à 80 μm > 35%
VBS ≤ 2,5 ou IP ≤ 12

ƒ Matériau-type 2

Grave naturelle 0/31.5 mm de type D2 de la classification GTR 1992


Nature : Grave alluvionnaire
D max ≤ 50 mm
Tamisat à 2 mm ≤ 70%
Tamisat à 80 μm ≤ 12%
VBS ≤ 0,1

ƒ Matériau-type 3

Grave 0/31.5 mm entièrement concassée


Nature : Granulats de roche massive
D max ≤ 50 mm
Tamisat à 2 mm ≤ 70%
Tamisat à 80 μm ≤ 12%
VBS ≤ 0,1

ƒ Matériau-type 4

Grave tout-venant naturelle 0/80 mm de type D3 de la classification GTR


1992
Nature : Grave alluvionnaire
D max ≥ 50 mm
Tamisat à 80 μm ≤ 12%
VBS ≤ 0,1

XP G 38064/annexe C/09.03.00 5
4.1.2.2 - Modalité d’essais

Les modalités d’essai d’endommagement pouvant être réalisées sont indiquées dans le
tableau suivant.

Sols fins Grave 0/31,5 mm Grave 0/31,5 mm Grave 0/80


cohérent alluvionnaire entièrement concassée mm
Compactage moyen X X X X
Compactage intense X X X X

Ces modalités correspondent aux degrés de sévérité de mise en œuvre définis au § 3. Le


choix des modalités à réaliser prend en compte les conditions de mise en œuvre les plus
proches de celles du projet ou du chantier.

4.1.2.3- Caractéristiques des planches d’essai

ƒ Matériau à la teneur en eau W optimum Proctor normal

ƒ Epaisseur de couche : 30 cm

ƒ Compacteur vibrant : V2 (Classe GTR 1992)

ƒ Vitesse de translation : 2 km/h

ƒ Energie de compactage moyenne : nombre d’applications de charge 8

ƒ Energie de compactage intense : nombre d’applications de charge 16

4.1.2.4 - Réalisation des essais

ƒ Aire d’essai

L’aire destinée à recevoir les planches d’essai doit être bien préparée, compactée et nivelée
à + ou - 3 cm. La déformabilité de l’assise doit être telle que le module EV2 déterminée à la
plaque ou le module équivalent à la dynaplaque soit supérieure à 35 MPa.

ƒ Dimension des planches

La dimension de chaque planche d’essai est de 5 mètres de long sur 5 mètres de large.

ƒ Préparation de la couche support

La couche support est constituée d’une couche de 30 cm d’épaisseur du même matériau


que celui de la couche de recouvrement et compactée selon la même modalité.

ƒ Géosynthétique

Pour chaque modalité, la dimension de l’échantillon de géosynthétique testé est de 5 mètres


de long sur 5 mètres de large. L’emplacement des prélèvements pour le contrôle de
l’endommagement et la direction à tester doivent être identifiés avant la mise en place dans
le sol. L’échantillon servant aux essais témoins doit être issus du même lot. Il convient de
bien noter que la dimension de l’éprouvette d’essai de traction dépend du type de mâchoire
utilisée (mors autoserrant, mors à compression ou cabestan) dont le choix est fonction de la
résistance nominale du géosynthétique.

XP G 38064/annexe C/09.03.00 6
ƒ Mise en œuvre et compactage

La nappe de géosynthétique est posée non tendue sur la couche support. La couche de
recouvrement est ensuite mise en place à l’avancement. L’épaisseur compactée est de 30
cm ± 3 cm.
Sauf spécifications contraires, le compactage est réalisé sur une largeur de compactage
perpendiculairement à la direction de renforcement du géosynthétique. Le schéma suivant
donne à titre indicatif la dimension de la planche d’essai.

Direction de renforcement du géosynthétique


Vue en plan

Largeur de compactage

Zone
de prélèvement Sens du
5m compactage
du géosynthétique

0.5 m

1.25 m 2.50 m 1.25 m


Coupe

0.30 m Couche de recouvrement Nappe de


géosynthétique
0.30 m Couche support

Plateforme d’essai

ƒ Cas particuliers des renforts de type bande

La géométrie des planches d’essai sera adaptée au cas des bandes d’armature. Les essais
d’endommagement portent directement sur les éprouvettes d’essai prélevées à partir d’un
échantillon du même lot.

ƒ Contrôle

Les caractéristiques des planches d’essais et les conditions d’essais doivent être identifiées
et notées. Après essai, le démontage des planches doit être soigneusement effectué de
manière à ne pas endommager le géosynthétique à prélever. Les dégradations du
géosynthétique observées doivent être minutieusement repérées et notées. Les éprouvettes
d’essais sont ensuite prélevées et préparées selon les règles définies dans la norme NF EN

XP G 38064/annexe C/09.03.00 7
ISO 13437. Les essais de traction sont réalisés sur les éprouvettes de contrôle et les
éprouvettes endommagées selon la norme NF EN ISO 10319.

4.2 - Essais de simulation de l’endommagement en laboratoire

L’essai de simulation de l’endommagement mécanique à la mise en œuvre en laboratoire est


définie par la norme expérimentale XP ENV ISO 10722-1. Cette première partie concerne la
mise en œuvre du géotextile dans des matériaux granulaires. Une deuxième partie en
préparation traitera des cas de mise en ouvre sur support déformable.

L’essai consiste à solliciter en chargements répétés dans deux demi-boîtes de dimension de


300 mm par 300 mm minimum une éprouvette de géotextile placée entre deux couches de
granulats artificiels Corindon (oxyde d’aluminium) de granulométrie 5/10 mm. Deux cent
cycles de contrainte d’amplitude 0.005 à 0.9 MPa sont appliqués avec une fréquence de 1
Hz. La dimension de la plaque de chargement est de 200x100 mm. L’indice
d’endommagement est défini comme la modification en pourcentage de la valeur de
référence du géotextile à l’essai réalisé.

Dans le cas de l’application renforcement, c’est l’essai de traction des bandes larges défini
par la norme NF EN ISO 10319 qui détermine la perte de la résistance à la traction (indice
d’endommagement = T endommagé / T référence en %). Des constatations visuelles de
l’endommagement doivent être également notées.

Des études paramétriques effectuées sur cet essai ont montré que les paramètres
d’endommagement les plus importants sont le niveau de la contrainte cyclique appliquée et
dans une moindre mesure le nombre de cycles. Le taux d’endommagement croît avec la
contrainte et le nombre de cycles de chargement. Les nontissés sont particulièrement plus
sensibles aux variations des paramètres de cet essai. Les résultats sont peu corrélés avec
ceux issus des essais en place.

4.3 - Base de données - résultats des études antérieures ou d’essais

En l’absence d’essais, des résultats obtenus dans des conditions analogues ou proches et
fondés sur des essais fiables et reconnus peuvent être utilisés.

4.4 - Valeurs forfaitaires de Γ instal

En l’absence d’essai et de base de données concernant le produit ou au stade du


prédimensionnement du projet, des valeurs forfaitaires peuvent être utilisées. Ces valeurs
sont fonction du sol et des conditions de mise en œuvre.

Conditions de mise en oeuvre


Peu sévère Moyennement sévère Sévère Très sévère
Tous géosynthétiques 1.10 1.25 1.50 2.50

5 - Détermination du coefficient Γ instal

Le tableau suivant donne en fonction des données disponibles le coefficient de majoration à


appliquer sur les résultats de l’essai d’endommagement pour la détermination de Γ instal = T
référence / T endommagé.

Planche d’essais Planche d’essai Essai Valeurs


de convenance site contrôle et d’endommagement forfaitaires
chantier base de données laboratoire

XP G 38064/annexe C/09.03.00 8
Coefficient 1 1.1 1.2 1

² ² ² ²

XP G 38064/annexe C/09.03.00 9
ANNEXE D (Normative) :
Coefficient de frottement apparent entre le matériau de remblai et les
géosynthétiques de renforcement.

1. Vérification de la stabilité interne

a) Comportement du frottement sol - géosynthétique dans le cas de mur de soutènement.


Lors de la vérification de la stabilité interne, la ligne de rupture potentielle coupe les
nappes de géosynthétiques en un certain nombre de points, les géosynthétiques bloquent la
zone active sur la zone résistante (cf. figure ci-dessous)

Zone active Mouvement d'extraction des


géosynthétiques de la zone
résistante

Zone résistante

Mouvement d'extraction des


géosynthétiques de la zone
active

Les géosynthétiques sont ancrés de part et d’autre de la ligne de rupture respectivement


dans la zone résistante et la zone active. Les géosynthétiques sont soumis à un mouvement
d’extraction vis à vis du sol.

b) Loi d’interaction sol - géosynthétique

Déplacement
SOL
ext.

Effort
d'extraction ext. SOL

Sous contrainte
normale σ
en kpa
Contrainte
tangentielle
à l'interface
Text.

déplacement en mm

Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 1/6


De nombreuses recherches ont permis de modéliser ce comportement du frottement sol -
géosynthétique par une loi élasto - plastique, fonction du déplacement relatif sol – géosynthétique-

extr

sol / géosynthétique

L’équation mathématique, bien connue sous l’équation de Mohr-Coulomb s’écrit :

textr = a + σ*tan ϕgéosynthétique


textr : contrainte tangentielle d’extraction:
σ : contrainte normal de confinement
a : adhérence en kN/m²
ϕ sol / géosynthétique : angle de frottement sol / géosynthétique

c) Détermination des paramètres de la loi de comportement

La détermination de la résistance à l’arrachement se fera conformément à la norme PrEN


13738 : « Geotextile et produits apparentés : Determination de la resistance à
l’arrachement du sol. »

NB : L’interprétation statistique des résultats sera précisée dans la version 1.09

d) Prise en compte des paramètres dans le dimensionnement à l’aide du coefficient de


frottement à l’interface

Le rapport de coefficient du frottement à l’interface sol/géosynthétique sur le frottement


sol/sol correspond à la notion de coefficient d’interface.

σ ϕ
a + *tan sol / géosynthétique
_________________________________
Ci par extraction =
c‘ + σ*tan ϕ‘sol

Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 2/6


L’expression retenue sera un rapport pour la cohésion et un rapport pour l’angle de
frottement, ce qui correspond à la pratique actuelle :

a
_________
ϕ
tan sol / géosynthétique
Cic par extraction = si C´≠0 Ciϕ par extraction = _______________________

C´ tan ϕ‘sol
Si c´= 0 => Cic = 0

2. Vérification de la stabilité globale

a) Comportement du frottement sol - géosynthétique dans le cas de mur de soutènement.

Lors de la vérification de la stabilité globale, certaines lignes de rupture consistent en un


glissement de la zone active sur le géosynthétique de la zone résistante. Le contact
sol/géosynthétique est alors soumis à un phénomène de cisaillement (cf. figure ci-dessous).

Zone active Zone résistante

sur le géosynthétique de la
zone résistante

b) Loi d’interaction sol - géosynthétique

Déplacement

SOL

SOL

Sous contrainte
normale σ
en kpa
contrainte
tangentielle à
l'interface
Text.

Déplacement en mm

Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 3/6


Comme pour l’essai d’extraction, le comportement du frottement sol - géosynthétique se
traduit par une loi élasto - plastique, fonction du déplacement sol - géosynthétique.

cisaillement

sol / géosynthétique

L’équation mathématique s’écrit :

tcisaillement = a + σ*tanϕsol/géosynthétique

t cisaillement : Contrainte de cisaillement à l’interface :


σ : contrainte normal de confinement
a : adhérence en kN/m²
ϕsol / géosynthétique : angle de frottement sol / géosynthétique

c) Détermination des paramètres de la loi de comportement

La détermination de l’effort de cisaillement résultant selon la norme Pr En ISO 12957-1 «


Géotextile et produits apparentés – Détermination des caractéristiques de frottement
Partie : Essai de cisaillement direct »
Le type de configuration retenue est « l’essai de cisaillement direct à surface décroissante »

NB : L’interprétation statistique des résultats sera précisée dans la version 1.09

e) Prise en compte des paramètres dans le dimensionnement à l’aide du coefficient de


frottement à l’interface

Le rapport de coefficient du frottement à l’interface sol/géosynthétique sur le frottement


sol/sol correspond à la notion de coefficient d’interface.

σ ϕ
a + *tan sopl / géosynthétique
_________________________________
Ci par cisaillement=
c‘ + σ*tan ϕ‘sol

Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 4/6


L’expression retenue sera un rapport pour la cohésion et un rapport pour l’angle de
frottement, ce qui correspond à la pratique actuelle :

a
_________
ϕ
tan sol / éosynthétique
Cic par cisaillement= si c´≠ 0 Ciϕ par cisaillement = _______________________

C tan ϕ‘sol
Si c´= 0 => Cic = 0

3. Matériaux types pour les essais.

Quatre types de matériaux sont retenus pour l’évaluation des coefficients d’interface : un sol fin
cohérent, un sol granulaire alluvionnaire, un sol granulaire concassé et un sol comportant de
gros élément.

1. Un sol fin de type A1 selon la classification GTR de 1992:

Nature : Limon peu plastique


Granulométrie : Tamisat à 80 μm > 35 %
Dmax ≤ 50 mm
VBS ≤ 2,5 ou IP ≤ 12

2. Une grave 0/31,5 mm de type D2 selon la classification GTR de 1992:

Nature : grave alluvionnaire


Granulométrie : Tamisat à 2 mm ≤ 70 %
Tamisat à 80 μm ≤ 12 %
Dmax ≤ 50 mm
VBS ≤ 0.1

3. Une grave 0/31,5 mm entièrement concassé

Nature : Granulats de roche massive


Granulométrie : Tamisat à 2 mm ≤ 70 %
Tamisat à 80 μm ≤ 12 %
Dmax ≤ 50 mm
VBS ≤ 0.1

4. Une grave tout venant 0/80 mm de type D3 selon la classification GTR de 1992 :

Nature : Granulats alluvionnaire


Granulométrie : Tamisat à 80 μm ≤ 12 %
Dmax ≤ 50 mm
VBS ≤ 0.1

Nb : Les caractéristiques de cisaillement du sol (F` et c´) seront déterminées à la boite de


cisaillement direct (cf. mode opératoire)
Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 5/6
Les fuseaux granulométriques des sols seront précisés
Les éprouvettes seront réalisées avec un taux de compactage de l’ordre de 95% de
l’optimum Proctor normal et la teneur en eau de l’optimum.

Annexe D – version 1.11 du 27/10/2000 Page 6/6


Version 1.11 du 27/10/00.

BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes

Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064

PROJET
Annexe G (Informative)
Recommandations vis à vis du système de parement

1 - Introduction

Le système de parement se constitue de l’unité de parement, du renforcement


géosynthétique et de la liaison entre le parement et le renforcement géosynthetique.

Les déformations observées sur le parement pendant et après la construction dépendent du


système de parement et du remblai utilisé. Les déformations du parement pendant la
construction seront influencées par la nature des matériaux du parement, la précision avec
laquelle ils seront fabriqués, la qualité des remblais et la nature du renforcement
géosynthétique. Les déformations du parement post-construction seront liées à la nature du
renforcement géosynthétique et à la qualité des remblais.

2 – Les tassement différentiels

2.1 Entre le remblai et le parement : sens transversal

Quel que soit le système de parements retenu, il y aura un tassement des remblais pendant
et parfois après la phase de construction. Ce tassement peut entraîner des mouvements
différentiels entre la masse du remblai renforcé et les unités de parements. Selon les
caractéristiques de tassement du sol de fondation, le phénomène sera plus ou moins
amplifié pendant et après la construction.

Ce mouvement d'affaissement du remblai génère des contraintes parasites entre le


parement et le renforcement géosynthétique
Si le renforcement du remblai est structurellement lié au parement, et que l'on ait pas tenu
compte de ces mouvements potentiels, des charges additionnelles peuvent être imposées
au niveau du renforcement. L'importance d'une telle charge sera fonction de l'extensibilité et
de la flexibilité du renforcement du remblai.
Diverses méthodes incluant l'utilisation de rainures, de fentes, de perches verticales, de
tenons et de boulons compressibles, de joints élastomères, ... peuvent permettre de laisser
un degré de liberté vertical relatif tout en transmettant les tensions horizontales.

2.1 Le long du remblai : sens longitudinal


Sur un profil en long, les hauteurs des murs ou talus peuvent varier ainsi que la
compressibilité des sols de fondation. Le long de ce profil, des tassements différentiels
peuvent apparaître.

Dans ce cas, la flexibilité des systèmes de parements est particulièrement importante pour
l’aspect du parement.

XP G 38064/annexe G/18.04.00 1
3 – Quelques exemples de systèmes de parement (non exhaustif).

3.1 Système à parement « rigide » (à redéfinir en fonction de la norme européenne)

Pour l’ensemble des exemples cités dans le tableau ci-dessous, les points importants à
vérifier sont :
• Capacité de l’unité de parement à reprendre les contraintes de compression et de
traction, cisaillement
• Finition des unités de parements
• Enchevêtrement ou interaction des unités de parements
• Poids volumique vis à vis du poids du remblai, et de la surface de contact avec le
sol de fondation

UNITE DE PAREMENT COMMENTAIRES


Eléments cellulaires préfabriqués Généralement utilisé avec des géosynthétiques pour des murs,
des soutènements ou des talus. L’inclinaison en fonction des
éléments cellulaires peut varier de 50 à 85 °

Points supplémentaires à vérifier :

• Interaction bloc/géosynthétique
• Interaction bloc/bloc
.

.
Panneaux béton de hauteur partielle Généralement utilisé avec des géosynthétiques ou des bandes
pour des murs verticaux.

Points supplémentaires à vérifier :

• Système d’accroche entre les panneaux et les


géosynthétiques ou bandes.

Panneaux béton de hauteur pleine Généralement utilisé avec des géosynthétiques ou bandes.

Points supplémentaires à vérifier :

• Système d’accroche entre l’unité de parement et les


panneaux.
• Tolérance vis à vis des tassements longitudinaux
différentiels.

XP G 38064/annexe G/18.04.00 2
Massif géosynthétique désolidarisé du Généralement utilisé avec des géosynthétiques.
parement.

Points supplémentaires à vérifier :

• Stabilité du parement.
• Principe de coffrage des géosynthétiques.

Elément végétalisable en béton Généralement utilisé avec des géosynthétiques et des bandes
pour des remblais renforcés végétalisables avec une
inclinaison de plus de 70 °.

Points supplémentaires à vérifier

• Système d’accroche entre l’élément et le géosynthétique


(resp. Bande).
• Tolérance vis à vis des tassements longitudinaux
différentiels en cas d’éléments de grande largeur.
• Arosage

Béton projeté Généralement utilisé avec des géosynthétiques

Points supplémentaires à vérifier :

• Proche de la tolérance zéro vis à vis des tassements.


• Compatibilité des géosynthétiques vis à vis du béton

3.2 Système à parement « semi rigide » (à redéfinir en fonction de la norme européenne)

Pour l’ensemble des exemples cités dans le tableau ci-dessous, les points importants à
vérifier sont :

UNITE DE PAREMENT COMMENTAIRES

Gabions Généralement utilisé avec des géosynthétiques

Points supplémentaires à vérifier :

• La durabilité du parement.
• Le liaisonnement entre le parement et le géosynthétique

XP G 38064/annexe G/18.04.00 3
Treillis métalliques Généralement utilisé avec des géosynthétiques

Points supplémentaires à vérifier :

• La durabilité du parement.
• Le liaisonnement entre le parement et le géosynthétique
• En général, la végétalisation est possible jusqu’à des
pente de 1/4

Par retournement de nappe Généralement utilisé avec des géogrilles végétalisables

Points supplémentaires à vérifier :

• Vandalisme.
• protection U.V.
• En général, la végétalisation est possible jusqu’à des pente
de 1/4

² ² ² ²

XP G 38064/annexe G/18.04.00 4

Vous aimerez peut-être aussi