Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
T3 : DIMENSIONNEMENT ET CONCEPTION.
NOTATIONS 5
AVANT PROPOS 6
3. TERMINOLOGIE ........................................................................................................................................... 12
Annexes :
NOTATIONS
La présente norme fait partie d'un ensemble de normes expérimentales définissant l'emploi des
produits géosynthétiques dans différentes applications de séparation, de renforcement de
drainage et de filtration. Dans la suite, le terme "géosynthétique" fait référence uniquement aux
géotextiles et produits apparentés, à l'exclusion des géomembranes.
Cette norme est une norme expérimentale. La normalisation relative aux produits
géosynthétiques et leurs applications constitue, pour la partie « spécifications et essais », le
domaine de travail du Comité Européen de Normalisation, Comité Technique numéro 189
(CEN TC 189) et, pour la partie « mise en œuvre des massifs renforcés », du CEN TC 288.
1.1 Objet
Cette norme porte sur le dimensionnement des ouvrages de soutènement en sol renforcé par
des inclusions géosynthétiques. Les ouvrages concernés comportent un ou plusieurs massifs
construits en alternant le placement d'une ou plusieurs couches de sol et l'installation d'un lit
horizontal de renforcement géosynthétique.
Dans son principe de fonctionnement, le remblai transmet par frottement aux inclusions
géosynthétiques, les efforts qui se développent dans la masse ; ces inclusions se mettent alors
en traction et tout se passe comme si le remblai possédait, dans les directions où sont placés
les éléments de renforcement, une résistance à la traction dont la valeur est directement
proportionnelle aux efforts repris par les nappes ou les bandes. Celles-ci reportent les efforts de
la zone active, à l’aval, vers la zone résistante à l’arrière du massif.
La figure 1.1 montre, de manière non exhaustive, deux exemples d'ouvrages comportant un
massif de soutènement en sol renforcé par inclusions géosynthétiques : (a) un ouvrage pour la
création, l'élargissement ou la réparation d'une route, dans un site où l'emprise est limitée par la
pente du terrain ou par des constructions et (b) un merlon de protection contre le bruit ou les
chutes de blocs rocheux.
Au sens de la norme NF P 94-210, les renforcements géosynthétiques sont classés parmi les
renforcements souples et extensibles. Dans ces renforcements, les contraintes de flexion et de
cisaillement sont négligeables. Ces renforcements travaillent donc essentiellement en traction.
Le rapport de la rigidité axiale de ces renforcements sur l'espacement vertical entre les lits dans
le massif est inférieur à 20 MPa, valeur généralement inférieure au module de déformation du
sol constituant le massif. Cette particularité induit un comportement spécifique aux massifs en
sols renforcés par géosynthétiques.
Deux techniques de construction peuvent être employées. Dans la première, le massif est tout
d'abord construit entièrement, par retournement des nappes côté parement. Le parement est
ensuite installé pour protéger les renforcements géosynthétiques. Dans la seconde, la montée
du massif et la construction du parement sont simultanées. Les renforcements sont fixés à des
éléments préfabriqués constituant le parement définitif.
Les parements des massifs peuvent être verticaux ou inclinés. Différentes technologies peuvent
également être employées pour constituer le parement. Les croquis de l’annexe E informative,
illustrent de manière non exhaustive, plusieurs technologies :
(a) Parement constitué de panneaux de pleine hauteur
Suivant la technique de construction, les renforcements géosynthétiques peuvent être fixés
ou non aux panneaux.
(b) Parement constitué d'écailles
Les renforcements sont ancrés ou liaisonnés aux plaques préfabriquées constituant le
parement.
(c) Parement cellulaire
Le parement est constitué de blocs préfabriqués empilés. Les renforcements sont fixés au
parement ou pincés entre deux blocs.
Les ouvrages concernés par cette norme peuvent comporter une surface du terrain inclinée sur
l'horizontale à l'amont et/ou à l'aval du massif en sol renforcé. A l'intérieur du massif, la
longueur des renforcements et l'espacement vertical entre les lits de renforcements peuvent ne
pas être constants. Les charges extérieures appliquées au massif doivent être réparties,
uniformes ou non (surcharges routières, ferroviaires, statiques,…).
2. RÉFÉRENCES NORMATIVES
Ce document comporte des références à d'autres publications. En particulier, les normes citées
dans ce document, ou considérées pour rédiger ce document, sont listées ci-après. Dans cette
liste, lorsque la référence de la norme est suivie d'une date, la version applicable est la version
publiée à cette date. Lorsque la référence de la norme n'est pas suivie d'une date, la version
applicable est la version courante.
Remblai renforcé : matériau constitué de sol rapporté renforcé par des géosynthétiques.
Massif renforcé : massif de remblai renforcé considéré comme un bloc pesant peu déformable,
pouvant transmettre à sa base des efforts de compression et de cisaillement résultant de la
poussée des terres et d'autres efforts extérieurs.
Nappe : dans un massif renforcé, lit de renforcement pour lequel les renforcements
géosynthétiques sont de grande largeur, jointifs ou espacés entre axes d'une distance
inférieure à trois fois la largeur du renforcement.
Bande : dans un massif renforcé, désigne le renforcement géosynthétique, lorsque, dans un lit,
les renforcements sont espacés entre axes de plus de trois fois la largeur du renforcement.
Lignes de rupture potentielle : lignes dessinées sur une coupe verticale transversale de
l'ouvrage, suivant lesquelles des ruptures peuvent se produire (figure 3-1).
Zone active : partie de l'ouvrage située entre une ligne de rupture potentielle et le parement.
Zone résistante : partie de l'ouvrage située à l'arrière d'une ligne de rupture potentielle.
ligne de rupture
potentielle
Zone active
Lar Laa
Zone
résistante
Figure 3-2 Définition de la hauteur mécanique d’un ouvrage en sol rapporté renforcé par
géosynthétiques
L’objet de ce chapitre est de préciser les règles essentielles de conception générale des
ouvrages en sol renforcé par géosynthétiques.
Les données du projet, fixées contractuellement par le maître d’œuvre, correspondent au choix
du site, à l'implantation du massif renforcé, à la durée de service et à la catégorie de l'ouvrage.
- données géométriques
plan d’implantation,
profils du terrain naturel et projet fini,
élévations,
- phases de construction
- données géotechniques
coupes de terrains au droit de l'ouvrage,
nature et caractéristiques des sols en place,
données nécessaires à l’analyse des problèmes de tassements, de portance du sol
support et de stabilité générale du versant,
- données climatiques
température de service,
indice de gel,
- actions
surcharges,
charges concentrées,
- ouvrages existants se trouvant dans la zone d’influence du projet ; on entend par zone
d’influence la zone concernée par la stabilité globale de l’ouvrage définie au § 5.1,
- hydrologie et hydrogéologie
nappes, variations piézométriques, écoulements de surface,
fluctuation de niveau des eaux de surface : rivières, lacs, marées (plus hautes eaux
PHE, plus basses eaux PBE, décennales et centennales, éventuellement vitesse de
décrue),
- nature et caractéristiques géotechniques des sols de remblai du massif renforcé et des
remblais courants.
On distingue :
les ouvrages en site terrestre "hors d'eau", qui ne sont jamais immergés.
les ouvrages ou parties d'ouvrages immergés dans l'eau, en permanence ou par
intermittence.
La durée de service doit être précisée par le maître d’œuvre. Elle vise la prise en compte de
l'évolution des propriétés des matériaux avec le temps. Un ouvrage en terre renforcé par
La catégorie de l’ouvrage doit être fournie par le maître d’œuvre. Elle représente son
appréciation de l’importance de l’ouvrage en cas de désordres, vis-à-vis d’une mise hors
service de l’ouvrage lui-même, ou vis-à-vis des conséquences sur les ouvrages et constructions
avoisinantes, ou encore sur les personnes. La catégorie de l’ouvrage oriente donc le choix des
produits et des matériaux, mais elle détermine aussi les coefficients de sécurité partiels qui
s’appliquent pour le dimensionnement de l’ouvrage.
Les ouvrages courants sont les ouvrages pour lesquels une défaillance locale serait sans
conséquence grave sur les ouvrages et constructions avoisinantes, ni sur les personnes. Par
exemple pour les murs verticaux dans un environnement ordinaire, ce peut être les ouvrages
dont la hauteur mécanique est inférieure à 7 mètres.
Ce sont les ouvrages non courants, pour lesquels une défaillance même locale aurait des
conséquences humaines ou matérielles de grande ampleur. Par exemple pour les murs
verticaux dans un environnement ordinaire, ce peut être les ouvrages dont la hauteur
mécanique est supérieure ou égale à 7 mètres.
Cette température usuelle doit être reconsidérée pour l’application de la présente norme en
dehors de la France métropolitaine.
4.2.1 Introduction
Les remblais renforcés par géosynthétiques constituent un matériau souple, ce qui leur permet
d'accepter des déformations dues à des tassements généraux mais aussi différentiels. Lorsque
cette faculté de se déformer est nécessaire, les dispositions constructives et la technologie
adoptée (type de géosynthétiques, système de coffrage, type de parement et aspect esthétique,
...) ne doivent pas la compromettre. Par ailleurs, les déformations de l'ouvrage en service
doivent être admissibles pour les ouvrages associés. Pour cela, il convient de faire le choix
approprié des produits et de la méthode de mise en œuvre.
La présente norme ne traite pas du cas où les lits de renforcement seraient inclinés. Les
renforcements sont donc normalement disposés horizontalement en profil en long et en travers.
Pour des raisons de dispositions constructives, on peut toutefois donner une légère pente aux
nappes, en profil en long et en profil en travers (3 à 4% au plus).
Pour les ouvrages sensibles, on pourra prévoir une instrumentation et des accès permettant
une surveillance pendant la durée de service. Des témoins de durabilité peuvent aussi être mis
en place (cf annexe B).
L’identification de la nature et de l’état hydrique du matériau doit être réalisée selon la norme
NF P 11-300. Le matériau choisi devra satisfaire:
Les matériaux choisis doivent satisfaire pleinement les règles de l’art pour leur réutilisation en
remblai, en tenant compte, de la hauteur maximale de l’ouvrage, des moyens matériels
disponibles pour leur mise en œuvre et des conditions météorologiques probables considérées.
En outre, le comportement dans le temps des matériaux doit être compatible avec la durée de
service de l’ouvrage, en particulier pour les matériaux évolutifs et les matériaux gélifs.
Le recours au traitement des sols doit faire l’objet d’une attention particulière vis-à-vis des
contraintes de durabilité des géosynthétiques (cf annexe B).
Pour les ouvrages en sol renforcé de catégorie sensible, les matériaux seront limités à ceux qui
conviennent normalement aux remblais non renforcés sans limitation de hauteur.
Pour des ouvrages en sol renforcés courants, on pourra utiliser des matériaux comportant une
fraction importante de fines, tels que les sols de classe A1, A2 et exceptionnellement A3. La
caractérisation mécanique de ces matériaux du point de vue de leur résistance au cisaillement
devra être faite avec rigueur (cf. § 8.2.2). Par contre, les sols gonflants et les matériaux évolutifs
résultant de l’évolution des familles R1 (craies) et R3 (marnes et schistes sédimentaires) ainsi
que les matériaux R2 (calcaires) sensibles au gel seront généralement à éviter.
Ces critères portent sur la nature, le pourcentage de fines, la présence d’éléments anguleux et
le diamètre maximal des éléments de sol, critères qui doivent être vérifiés à la source de
l’approvisionnement et lors de la mise en œuvre du matériau. Ils visent trois objectifs
principaux :
Pour cela, le matériau et sa mise en œuvre doivent satisfaire les exigences suivantes :
. Le diamètre maximal des éléments du sol doit rester inférieur à 2/3 de l’épaisseur des
couches de compactage. Cette épaisseur est fonction, d’une part de l’efficacité des engins
de compactage que l’on pourra utiliser selon le type de matériau, d’autre part de l’intervalle
qui sépare les lits de renforcement.
. Le compactage doit être conforme aux spécifications normales de mise en œuvre des
remblais, sur la base des essais classiques en laboratoire (essai Proctor, IPI, CBR) et/ou
de la réalisation d’une planche d’essai en début de chantier. Un défaut de compactage
pourrait se traduire par des tassements, absolus et/ou différentiels, particulièrement
préjudiciables pour le parement. Le compactage à proximité du parement doit respecter les
limitations d’énergie à son approche, l’emploi d’engins plus légers pourra alors imposer une
diminution de l’épaisseur des couches de compactage.
En plus de son importance sur l’aspect visuel de l’ouvrage, le parement a deux rôles :
Différents types de parements existent. Le choix technique d'un type de parement est
principalement lié à l'inclinaison requise ou souhaitée pour la face avant du massif :
- Pour les massifs dressés jusqu’à une pente de 1 pour 1, un parement n’est pas obligatoire
et une végétalisation peut suffire pour protéger les géosynthétiques.
- Pour les massifs dressés à une pente comprise entre 1 pour 1 (45°) et 3 vertical pour 1
horizontal (70°), le matériau de remblai doit être confiné mécaniquement. La végétalisation
peut suffire à condition d’inclure un dispositif de retenue de la terre végétale, par exemple
un géosynthétique. Sinon, un parement est nécessaire, par exemple en éléments
préfabriqués en béton.
- Pour les massifs dressés à plus de 3 vertical pour 1 horizontal (70°), un parement doit
nécessairement être considéré dans le projet.
Le choix du parement est également fonction des surcharges attendues en bord de talus. Enfin,
il peut être tenu compte de la possibilité ou non de réparer le parement le cas échéant.
Certains parements massifs, comme les gabions peuvent avoir une fonction partielle de
soutènement. Cette fonction particulière n’est pas prise en compte dans la présente norme.
Les calculs de justification des ouvrages renforcés par géosynthétiques prévoient deux types de
conditions aux limites à la liaison entre le parement et les lits de renforcement (cf. § 8.1 – point
c) :
Des conditions d’accrochage intermédiaires peuvent justifier que les deux types de calculs
soient effectués, comme par exemple dans le cas des nappes pincées ou s’il existe un risque
de dégradation locale.
Des exemples de parements types et les recommandations vis à vis de leur conception sont
donnés en annexe E (informative).
Polymère :
Les longueurs des différents lits de géosynthétique sont fixées par le respect des conditions de
stabilité externe et interne.
A titre indicatif, un massif renforcé avec un parement vertical aura généralement une largeur
transversale de l’ordre de 0,7 Hm, Hm étant la hauteur mécanique moyenne définie dans le
chapitre 3.
Certains ouvrages particuliers pourront être dimensionnés avec un rapport inférieur à 0,7 Hm,
sans être inférieur à 0,4 Hm en pied et 0,5 Hm en moyenne, la stabilité globale du massif (§7)
devant être dans tous les cas vérifiée.
Un espacement légèrement plus important, de l’ordre de 1 mètre, peut être admis dés lors que
le parement a une fonction locale de soutènement, dont la justification sort du cadre de la
présente norme. Dans tous les cas, l’espacement maximal doit être examiné en fonction du
type de parement retenu et de la hauteur de l’ouvrage.
L’espacement entre les nappes est aussi un des paramètres qui conditionne la stabilité interne
de l’ouvrage (surfaces critiques empruntant le lit d’une nappe - cf. figure 5-3).
Dans le cas des bandes géosynthétiques, l'espacement vertical des lits de renfort sera compris
entre 0,20 m et 0,80 m et l'espacement horizontal entre axe sera inférieur à 2 fois l'espacement
vertical pour permettre de garder au massif renforcé son caractère de matériau composite.
L’espacement vertical entre lits de renforcement peut varier à l’intérieur du massif renforcé.
Il convient de prévoir un drainage efficace et pérenne, en particulier pour les ouvrages situés
sur pente, ainsi que pour les remblais renforcés édifiés avec un matériau naturellement peu
drainant (sable fin à granulométrie étalée, matériaux argileux).
Il s’agit de dériver les eaux d’infiltration, et le cas échéant de rabattre la nappe, afin de prémunir
l’ouvrage :
Le système de drainage doit être conforme aux règles de l’art, pour assurer l’évacuation des
débits maximum prévisibles et garantir son fonctionnement vis à vis des risques de colmatage.
Les ouvrages doivent comporter une fiche D supérieure ou égale à la fiche minimale Dm définie
dans le tableau 4-1 ci-après, en fonction de la contrainte de référence qref calculée sous
l'ouvrage, avec une valeur minimale de 0,40m :
βp = 0 1,5 x 10-3
Dans le cas particulier de fondations résistantes, cette fiche peut être diminuée (rocher franc ou
béton : Dm = 0).
Lorsque le terrain à l’aval de l’ouvrage est en pente, il faut prévoir une plate-forme horizontale
d’au moins 1 mètre. La figure 4-1 précise le principe de ces dispositions.
terrain naturel
1m
Figure 4-1 Fiche d’un ouvrage renforcé par géosynthétique, fondé sur un terrain incliné à
l’aval.
5. PRINCIPES DE JUSTIFICATION
L’analyse d’un ouvrage de ce type consiste à vérifier sa stabilité externe, sa stabilité globale et
sa stabilité interne.
Stabilité externe :
Par mesure de simplification, il est d'usage de considérer les massifs renforcés courants
comme monolithiques pour le calcul de leur stabilité externe.
Comme pour un mur de soutènement, la stabilité externe d’un ouvrage renforcé concerne la
stabilité vis à vis du glissement sur la base, le risque de poinçonnement et éventuellement une
évaluation des tassements.
Hormis les réserves relatives à certains types de parement (cf annexe E), les ouvrages souples
peuvent généralement admettre des déformations et des tassements différentiels importants.
Le risque de basculement d’un ouvrage souple n’est normalement pas pris en compte.
L'attention est attirée sur la nécessité d'effectuer cette justification non seulement pour la phase
définitive, mais également pour la phase travaux de décaissement provisoire qui peut constituer
la phase la plus critique. Si nécessaire, des confortements destinés à assurer la stabilité en
phase provisoire doivent être prévus (clouage du talus par exemple).
Hm
surface critique globale
après travaux Terrain naturel
surface critique
générale
après travaux
La méthode de justification de la stabilité d'ensemble du site est identique pour les principes de
calcul, les coefficients de pondération des actions et les coefficients de sécurité partiels sur les
propriétés des matériaux. Par contre, alors que la vérification de la stabilité globale de
l'ouvrage consiste à s'assurer que le coefficient de sécurité est supérieur ou égal à 1,00, la
vérification de la stabilité d'ensemble du site consiste à évaluer l'impact de l'ouvrage sur le site
en comparant le coefficient de sécurité avant travaux avec celui après réalisation du projet.
Lorsque l'ouvrage est destiné à améliorer la stabilité du site, il faut vérifier que l'objectif
d'amélioration du coefficient de sécurité global (fixé par le maître d'oeuvre) est bien obtenu. Cet
objectif est en général de l'ordre de 20 à 30% d'amélioration. Lorsque l'ouvrage n'est pas
directement destiné à améliorer la stabilité du site, il faut vérifier que la diminution du coefficient
de sécurité global induit par le projet est acceptable.
Comme le montre l’exemple de la figure 5-2, les problèmes de stabilité globale et d’ensemble
peuvent être étroitement imbriqués.
Stabilité interne :
Les ouvrages avec risbermes ne doivent pas être assimilés à une simple superposition
d’ouvrages de petite dimension, la stabilité interne doit être vérifiée pour chaque ouvrage
élémentaire et pour toutes leurs compositions.
Pour certains types d’ouvrages renforcés par géosynthétiques, le parement peut avoir une
fonction partielle de soutènement (cf. § 4.2.3). Cette fonction locale particulière n’est pas prise
en compte dans la présente norme, qui peut toutefois être appliquée pour tous les autres
aspects des calculs de justification.
La justification des ouvrages en sols renforcés par géosynthétiques se fait suivant la méthode
des états limites avec la prise en compte des coefficients partiels de sécurité.
La stabilité externe du massif renforcé est justifiée à l'état limite ultime vis à vis des critères
suivants :
- glissement sur la base,
- poinçonnement du sol de fondation.
La stabilité globale et d’ensemble du massif renforcé est justifiée à l'état limite ultime vis à vis
de la rupture du sol par glissement le long des lignes de rupture potentielle.
La stabilité interne est justifiée à l'état limite ultime, le long des lignes potentielles de
glissement, vis à vis des critères suivants :
- résistance au cisaillement du sol,
- résistance à la traction des géosynthétiques,
- résistance en ancrage des géosynthétiques,
La justification consiste à vérifier que, pour chaque combinaison d'actions, les résistances de
calcul des éléments constitutifs ou celles mobilisées par les phénomènes mis en jeu (interaction
sol - géosynthétique, cisaillement du sol) sont supérieures ou égales aux sollicitations de calcul
provenant des actions pondérées.
Pour les ouvrages en sols rapportés renforcés par géosynthétiques, ces différentes actions
doivent être prises en compte dans les combinaisons suivantes :
Parmi toutes les combinaisons fondamentales possibles, on retiendra les plus défavorables.
Les coefficients γF3, γF1Gmax , γF1Gmin, γF1Q1 , γFW , γFQi sont définis pour les principaux cas dans
les paragraphes suivants.
Les coefficients ψ0i , ψ11 , ψ2i correspondent à des pondérations inférieures à l'unité afin de tenir
compte de la probabilité conditionnelle d'avoir simultanément deux ou plusieurs actions
variables. Le premier indice indique qu'il s'agit d'une valeur de combinaison (0), d'une valeur
fréquente (1) ou d'une valeur quasi permanente (2) alors que le second fait référence au
numéro de l'action variable.
Suivant le type d'ouvrage et le niveau d'eau considéré, les actions Fw provenant de l'eau
(poussée hydrostatique, surpressions interstitielles, forces d'écoulement) peuvent être
considérées comme permanentes (niveau nominal dans le cas d'un barrage ou d'un quai),
comme variables (hautes eaux ou écoulements dus à la marée pour un ouvrage maritime) ou
accidentelles (inondation, crues centennales). Dans tous les cas le coefficient de pondération à
appliquer à l’eau et à ses effets est γFW égal à 1.
6.1 Principe
Le massif renforcé est considéré comme un corps pesant indéformable, subissant les actions
volumiques (poids, pressions interstitielles, inertie en cas d'accélération sismique, cette
dernière action n’est pas abordée dans la présente version de la norme), ainsi que les actions
externes appliquées (surcharges diverses, poussée des terres à l'arrière du massif). Les
éléments de réduction de toutes ces actions sont rapportées à la base du massif et servent à
vérifier la sécurité vis-à-vis des modes de rupture envisagés (poinçonnement de la fondation,
glissement sur la base) et une évaluation des tassements du sol support.
Le poids s'applique à l'ensemble du volume enveloppe limité à l'arrière par le ou les écrans
fictifs (a), passant par les extrémités des renforcements les plus longs, comme illustré sur la
figure 6.1. La largeur de base du massif renforcé est prise égale à la longueur du premier lit de
renforcement.
sol du massif
renforcé:
φ1 C1
(a)
(b)
sol
extérieur: φ2 C2
sol de
fondation:
φf Cf
L
(a)= Ecrans fictifs pour le calcul des actions volumiques et de la poussée des terres
(b)= Limite conventionnelle du massif renforcé
La poussée des terres se calcule conventionnellement sur le ou les écrans fictifs (a) Elle est
appliquée sur l'arrière du massif renforcé.
La ou les inclinaisons δ de la poussée à l'arrière du massif par rapport à la normale aux écrans
dépend de nombreux facteurs, tels que la pente de l’écran fictif, les caractéristiques
mécaniques du sol qu'il soutient, la pente du terrain etc…
La détermination des angles δ permet de calculer la poussée suivant les règles habituelles de la
mécanique des sols. Il est recommandé de considérer deux valeurs, maximale et minimale,
pour chaque inclinaison : une poussée strictement normale à chaque écran fictif, qui est un
majorant vis à vis du risque de glissement et une poussée inclinée de ϕ’ vers le bas, par rapport
à la normale à l’écran fictif, qui constitue un majorant vis à vis de la portance du sol support.
⎛ tan ϕ2k ⎞ c 2d =
c 2k
ϕ2 d = Arc tan⎜⎜ ⎟⎟
⎝ γ mϕ2 ⎠ γ mc 2
6.3 Justification
Les combinaisons d'action sont à former suivant les principes généraux de 5.3 vis à vis de tous
les modes de rupture envisageables. Le tableau 6-1 présente les combinaisons les plus
fréquemment rencontrées.
qref = γF3 . Rv / (L – 2e) relation dans laquelle e est l’excentricité du point de passage
de Rv, par rapport au milieu de la base de largeur L, comme illustré sur la figure 6.2.
(a)
Rh
R
Rv
e
L
cohésion des sols (2) c'mk2,cum2k γmc2 1.7 1.85 1.4 1.5
capacité portante du sol (f) qfu γmq 1.5 1.5 1.35 1.35
de fondation
Coefficient de méthode γF3 1.00 1.00 1.00 1.00
1
- Les sols (1), (2 ) et (f) et les paramètres correspondants sont définis sur la figure 6-1.
2
- Dans le cas des combinaisons fondamentales et seulement pour le calcul du poinçonnement, on peut
admettre un coefficient de méthode γF3 = 1,125 et des coefficient de sécurité partiels relatifs aux
paramètres de résistance au cisaillement divisés par 1,125. Ce même coefficient de méthode de 1,125
sera alors retenu pour définir les combinaisons d’actions (colonne A du tableau 6-1).
Le calcul des déformations du sol support doit être faite pour vérifier que les valeurs obtenues
sont acceptables par rapport aux tolérances admises pour l’ouvrage lui même, pour le
parement en particulier et pour les structures dont il assure le soutient.
Les règles de calculs des tassements des ouvrages souples qui reposent sur un support
déformable, sont normalement celles utilisées pour les remblais sur sols compressibles.
Chaque couche de sol d’épaisseur D sera caractérisé par les paramètres suivants :
⎡ Cs σ' p Cc σvo + Δσ ⎤
w = ΣiDi ⎢ +
σ ' p ⎥⎦ i
log log
⎣1 + eo σ ' vo 1 + eo
⎡α ⋅ Δσ ⎤
w = ∑i Di ⎢ ⎥
⎣ EM ⎦ i
Le calcul des contraintes verticales pourra se faire en utilisant les théories de l’élasticité. On
pourra utiliser les abaques publiés dans la littérature ou bien utiliser les formules classiques
correspondant par exemple à des superpositions de charges trapézoïdales.
Ces calculs ne tiennent pas compte de l’incidence de la déformation latérale sur l’augmentation
des tassements, les mesures faites dans le cas des remblais sur sols compressibles permettent
de justifier que l’on applique un coefficient majorant de 20% par rapport au tassement calculé
dans les conditions œedométriques (avec frettage latéral).
7. STABILITE GLOBALE
La justification de la stabilité globale se fait à l’aide d’une étude de stabilité par une méthode de
calcul à la rupture d’équilibre limite – c’est-à-dire par une méthode classique d’étude de stabilité
des pentes. Les méthodes classiques admises sont les méthodes des tranches, parmi
lesquelles la méthode de Bishop et la méthode des perturbations constituent les méthodes de
référence. L’annexe informative H rappelle le principe de la méthode des tranches.
Les méthodes de calcul à la rupture utilisent la notion de surface de rupture délimitant une
masse de sol qui glisse d’un seul bloc et dont on calcule l’équilibre par rapport à la limite de
rupture.
Pour chacune des surfaces de rupture potentielles qui entrent dans le champ de la stabilité
globale, l’équilibre de la masse de sol doit être vérifié en tenant compte :
Il est nécessaire d’étudier un grand nombre de surfaces potentielles. Pour une surface de trace
circulaire sur un profil en travers, le minimum d’un coefficient de sécurité n’est correctement
défini pour cette surface, que si son centre est bien encadré par des valeurs supérieures, d’une
part en faisant varier le rayon du cercle et d’autre part en changeant ses coordonnées. Dans le
cas de surfaces de forme quelconque, on doit vérifier que les surfaces voisines (décalées ou
déformées et cinématiquement possibles) correspondent aussi à des valeurs supérieures du
coefficient de sécurité.
Dans le cas des ouvrages avec risberme, la stabilité interne doit être vérifiée non seulement
pour chaque massif, mais également pour l’ensemble des massifs.
La méthode de référence pour les calculs de stabilité globale est la méthode des tranches, de
Bishop ou des perturbations.
Le poids volumique et les caractéristiques de résistance au cisaillement des sols en place sont
les paramètres nécessaires pour la justification de la stabilité globale de l'ouvrage. Ces
paramètres seront déterminés par le géotechnicien, pour chaque couche de terrain.
Dans les notations qui suivent, conformément aux notations de la figure 6-1, l’indice 2
correspond au terrain naturel ou au matériau soutenu à l’arrière du massif renforcé et l’indice k
à une information donnée par le géotechnicien (essai ou estimation) pour chaque couche de
terrain identifiée.
Poids volumique :
Pour chaque couche de terrain le poids volumique est désigné par la notation (γ2k), il s’agit du
poids volumique total en place.
Pour déterminer le coefficient de sécurité global relatif à l’équilibre d’une masse de sol délimitée
par une surface de rupture, la contrainte de cisaillement du sol est calculée en chaque point le
long de la surface de rupture à l’aide de la relation générale suivante :
τ = c + σ tan ϕ
où :
τ est la contrainte de cisaillement de calcul du sol,
σ est la contrainte dans le sol, normale à la surface de rupture,
c est la cohésion
ϕ est l’angle de frottement interne
Pour chaque couche de sol en place ou à l’arrière du massif renforcé, le géotechnicien doit
donner les valeurs de :
¾ la cohésion : c2k
¾ l’angle de frottement : φ2k
Dans le cas d'un sol purement frottant, les calculs de stabilité sont menés en contraintes
effectives avec les caractéristiques de résistance au cisaillement du sol à long terme (noté ϕ’2k).
Dans le cas d'un sol support compressible, les calculs des stabilité doivent être menés en
contraintes effectives, mais aussi en contraintes totales. Ce calcul en contraintes totales
requiert l'introduction des caractéristiques de résistance au cisaillement du sol à court terme,
mesurées au scissomètre ou à partir d’essais en laboratoire (notation cu2k et ϕu2k = 0).
Les combinaisons d'actions doivent être étudiées selon les principes généraux du § 5.3.
COMBINAISONS Fondamentale
7.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres des sols en place
Les sols en place sont caractérisés par la cohésion c2k et l’angle de frottement φ2k ,paramètres
auxquels on appliquera les coefficients de sécurité partiels donnés dans le tableau 7.2 et définis
ci-après.
Poids volumique du sol en place γ2d = γ2k/γmγ
Cohésion de dimensionnement du sol en place: c2d = c2k / γmc
Frottement de dimensionnement du sol en place: tan φ2d = tan φ2k/γmφ
Tableau 7.2 : Coefficients de sécurité partielle sur les paramètres de résistance mécanique des
sols en place
8. STABILITE INTERNE
La justification de la stabilité interne des ouvrages en sol renforcé consiste à analyser l’équilibre
d’une masse de sol d’épaisseur unité, par rapport à l’état d’équilibre limite, le long de toutes les
surfaces potentielles de rupture qui recoupent une ou plusieurs nappe, sans critère de
longueur, ou qui suivent une nappe.
Comme pour les calculs de stabilité globale, la méthode de référence est la méthode des
tranches de Bishop ou des perturbations (cf annexe F).
Il s’agit d’un calcul « à la rupture », tant pour le sol que pour les nappes qui sont caractérisés
par leur résistance de dimensionnement en traction à long terme et par leur longueur d’ancrage
minimum.
Pour chaque surface étudiée, l’équilibre est atteint lorsque l’ensemble des actions qui
s’opposent au glissement du massif est supérieur ou égal à l’ensemble des actions qui tendent
à faire glisser la masse, notamment son poids. Les actions qui s’opposent au glissement du
massif comprennent, le long de la surface de rupture, la résistance au cisaillement du sol –
remplacée par la résistance au cisaillement à l’interface sol / géosynthétique lorsque la surface
de rupture tangente un renforcement –, à laquelle s’ajoutent les actions des lits de renforcement
coupés par cette surface de rupture. Ces actions sont normalement orientées dans le sens des
nappes, c’est à dire horizontalement. L’équilibre de la masse de sol est donc obtenu pour un
coefficient de sécurité global supérieur ou égal à 1,00. Ce coefficient est noté Fglobal.
Pour chacune des surfaces de rupture potentielles qui entrent dans le champ de la stabilité
interne, l’équilibre de la masse de sol doit être vérifié en tenant compte :
Le choix et l’analyse des différentes surfaces de rupture potentielle est faite selon les mêmes
principes que ceux décrits au paragraphe 7.1.
Vis à vis de la stabilité interne, les renforcements doivent être dimensionnés en fonction de la
tension maximale dans les nappes, de leur longueur d’ancrage et des conditions de liaison au
parement.
Chaque renforcement induit à son intersection avec la surface de rupture une force horizontale
stabilisatrice. Pour calculer cette force deux méthodes sont admises.
Méthode n°1
Méthode n°2
On trouvera en annexe F un paragraphe qui explicite les principes de ces deux approches qui
peuvent faire l’objet de programmes informatiques spécifiques.
Pour les deux méthodes, les actions des renforcements sont introduites dans les équations
d’équilibre limite conformément à la méthode des tranches. La tension calculée ou retenue pour
chacun des lits est alors la tension maximale obtenue pour ce lit parmi toutes les surfaces de
rupture étudiées. Cette tension est appelée tension de calcul « Tcalc » du lit de renforcement.
Le calcul doit également vérifier que la longueur d’ancrage est suffisante pour reprendre les
efforts calculés ou nécessaires. La loi de frottement sol/géotextile est donnée par la relation :
τ sg = c sg + σ v tan ϕ sg
où :
τ sg est la résistance au cisaillement à l’interface sol / géosynthétique,
σ v est la contrainte verticale,
c sg est l’adhérence à l’interface sol / géosynthétique
φsg est l’angle de frottement à l’interface sol / géosynthétique
Selon la méthode choisie pour déterminer la tension maximale deux principes sont possibles :
¾ dans la deuxième méthode, la longueur d’ancrage est une donnée qui permet de
calculer la tension maximale mobilisable et donc d’en déduire la tension de calcul à
prendre en compte dans le calcul de stabilité.
La définition du modèle de calcul pour la stabilité interne repose sur les données géométrique
du massif, les conditions hydrauliques, les paramètres mécaniques caractéristiques du sol et
des renforcements géosynthétiques.
Un nouveau calcul n’est donc pas nécessaire si, toute autre choses égales par ailleurs
(surcharge, hydraulique..) et pour une hauteur moindre du massif, on retient les mêmes
espacements, longueurs et caractéristiques.
Les conditions hydrauliques sont prises en compte comme dans les calculs de stabilité globale.
On notera que des matériaux différents peuvent être utilisés pour réaliser le remblai, en
particulier à l’arrière de la zone renforcée (notation avec l’indice 2). Certaines surfaces critiques
Les calculs prévisionnel de stabilité seront fait avec le poids volumique humide déterminé à
partir de l’essai proctor (valeur à l’optimum). S’il y a un risque de saturation, cette valeur sera
corrigée en tenant compte du risque d’augmentation de teneur en eau, à poids volumique sec
constant.
Les caractéristiques de résistance au cisaillement seront définies sur la base des conditions de
mise en œuvre du matériau, soit une densité sèche équivalent à 95% de l’optimum proctor. Si
le géotechnicien juge nécessaire la réalisation d’un essai cisaillement en laboratoire (cas des
sols fins et plus particulièrement des sols argileux), l’essai sera réalisé sur des éprouvettes
reconstituées à la densité et teneur en eau de l’optimum, puis saturées avant le cisaillement au
triaxial (essai drainé ou non drainé).
Pour les sols à prédominance sableuse, on peut retenir la même procédure, mais réaliser
l’essai dans une boite de cisaillement, toujours après saturation et à vitesse lente (essai drainé)
Remarque : les essais de cisaillement sur les sols non saturés, (délicats à réaliser et non
normalisés) donnent une cohésion apparente forte, due à la succion, que l’on doit ensuite
négliger, en partie à cause des risques d’imbibition sur le site. Par contre l’angle de frottement
est sensiblement plus faible que pour le sol saturé, du moins dans le domaine des faibles
charges, ce qui est inutilement défavorable. La saturation des éprouvettes avant les essais de
cisaillement simplifie la procédure, donne des résultats plus significatifs et du coté de la
sécurité.
Le sol compacté sera donc caractérisé par ses caractéristiques mécaniques effectives à long
terme, désignée ici :
cohésion : c1k = c’
angle de frottement : φ1k = φ’
Dans le cas des ouvrages de grande hauteur construits avec des sols fins, les calculs avec les
paramètres de résistance au cisaillement à court terme peuvent être envisagés, en plus du
calcul à long terme. Comme pour les grands barrages il faut alors disposer de résultats d’essais
non drainés de type UU sur le sol compacté. Il faut également vérifier les valeurs de Ru (taux
de génération de surpression interstitielle en cours de construction). Outre le dimensionnement,
le suivi de la construction devra être contrôlé par un géotechnicien expérimenté.
Les matériaux traités requièrent une étude spécifique, en laboratoire, de leur résistance au
cisaillement. On devra s’assurer que la minéralogie du matériau utilisé n’est pas défavorable vis
à vis de la pérennité du traitement.
Pour les matériaux sablo-graveleux contenant moins de 15% de passant au tamis de 80µm, en
l’absence de mesures spécifiques, les calculs pourront être faits conformément aux
caractéristiques proposées dans la norme P 94-220-0 :
Cette règle ne sera pas appliquée aux sols uniquement sableux, pour lesquels l’essai en
laboratoire est possible et qui risquent d’avoir un angle de frottement sensiblement plus faible.
On rappellera que pour les mélanges de sols fins et grenus, on admet que la matrice contrôle le
comportement mécanique, dés lors qu’elle représente 30% du matériau. Dans ce cas les essais
en laboratoire sont fait sur la matrice seule.
Pour les calculs, les caractéristiques mécaniques sont affectées par les coefficients de
sécurité partiels définis au paragraphe 8.3.2.
Ainsi dans le domaine des déformations limitées, le géosynthétique est supposé avoir une loi
de comportement élastique linéaire, bornée par la résistance ultime.
Dans le cas des bandes, la rigidité du produit est ramenée à un mètre de largeur de lit de
renforcement par la relation suivante :
J = Jb / Sb
où :
Jb est la rigidité de la bande en kN,
J est la rigidité par mètre de largeur de lit de renforcement en kN/ml,
sh est l’espacement horizontal entre axes des bandes en m,
Les paramètres de cette loi sont obtenus à partir des résultats d’essais de frottement, objets de
la norme Pr En ISO 12957 (cf annexe normative D)
Pour les calculs, les caractéristiques mécaniques sont affectées par les coefficients de
sécurité partiels définis au paragraphe 8.3.2.
Les combinaisons d’actions doivent être formulées sur la base des principes généraux définis
au paragraphe 5.3. Deux calculs sont nécessaires pour l’analyse des combinaisons
fondamentales, un calcul A dont les hypothèses sont plus défavorable au calcul des tensions
dans les nappes et un calcul B plus défavorable au calcul des longueurs d’ancrage.
Le calcul relatif aux sollicitations accidentelles (séismes en particulier), n’est pas abordé dans la
présente version de la norme.
Le tableau 8.1 précise les valeurs à prendre pour les coefficients de pondération définis dans le
paragraphe 5.3.
8.3.2 Coefficients de sécurité partiels sur les paramètres du sol et d’interaction avec les
géosynthétiques
Le sol en remblai est caractérisé par une cohésion c1k et un angle de frottement φ1k (paragraphe
8.2.2), paramètres auxquels on appliquera les coefficients de pondération donnés dans le
tableau 8.2 et définis ci-après.
Pour les surfaces qui intéressent également le terrain naturel, on se reportera au tableau 7.2 ci-
dessus pour le choix des paramètres de dimensionnement correspondants.
Les paramètres caractéristiques de l’interaction entre le sol et les géosynthétique sont définis
au paragraphe 8.2.4. Pour le dimensionnement on leur appliquera les coefficients de
pondération définis ci-après et donnés dans le tableau 8.3.
Tableau 8.3 : Coefficients de pondération sur les paramètres du sol et des interactions
sol/géosynthétique
Comme indiqué au paragraphe 8.1, la stabilité globale est assurée dés lors que le coefficient de
sécurité global pour toutes les surfaces de rupture potentielle:
La méthode décrite en Section 8.1 permet de calculer, dans chaque lit de renforcement, l’effort
de traction maximal Tcalc, par mètre, nécessaire pour justifier la stabilité de l’ensemble des
surfaces de rupture potentielle considérées. Dans le cas des bandes, cet effort par mètre est
Des interactions peuvent exister entre les effets du fluage des géosynthétiques, du
vieillissement et de l'endommagement à l'installation. Dans l'état actuel des connaissances,
l'équation ci-dessus est considérée représenter une approche sécuritaire de ces interactions.
ce qui se traduit par un coefficient de sécurité identique sur toute la longueur d’ancrage.
Les calculs de stabilité interne d’un massif renforcé correspondent à une démarche itérative au
cours de laquelle le projeteur vérifie qu’aucun des coefficients de sécurité n’est inférieur à ceux
imposés par la norme.
La norme ne propose donc pas une procédure de dimensionnement optimisée, une quasi-
infinité de solutions pouvant théoriquement résoudre un problème posé.
9. SPECIFICATIONS
Les spécifications ont pour objet de définir toutes les caractéristiques des matériaux
(géosynthétiques et remblai) nécessaires à garantir une mise en oeuvre correcte et un bon
comportement après construction, ainsi qu'une conformité des matériaux aux paramètres de
justification du dimensionnement de l'ouvrage.
La décision d'agréer ou non les matériaux relève dans tous les cas de la responsabilité du
maître d'oeuvre.
En ce qui concerne les matériaux de remblai, les spécifications doivent permettre de choisir un
matériau de remblai conforme à la conception et à l’environnement de l’ouvrage (cf. § 4.2.2) et
dont les caractéristiques mécaniques seront bien définies, pour permettre l’application des
règles de calculs données dans le chapitre 8. Les spécifications porteront sur les points
suivants :
Les spécifications des géosynthétiques et celles de l’interaction avec le remblai doivent être
établies conformément à la norme NF EN 13251 “ Géotextiles et produits apparentés -
Caractéristiques requises pour l’utilisation dans les travaux de terrassement, les fondations et
les structures de soutènement ”.
Note :
Les valeurs numériques à spécifier pour chacune de ces caractéristiques sont issues des
dimensionnements définis dans les paragraphes précédent de la présente norme.
9.3 Le parement
Les spécifications pour le parement seront établies sur la base des recommandations
proposées dans l’annexe E (annexe informative), complétées par les contraintes spécifiques à
chaque projet : environnement, aspect architectural, tolérances sur les déplacements
horizontaux.
Les conditions de mise en œuvre et les contrôles sortent du cadre de l’objet de la présente
norme. Quelques principes sont rappelés ci-après à titre informatif.
Les particularités et notamment le mode de fonctionnement des massifs renforcés par des
nappes géotextiles impliquent de manière générale :
. une mise en « pré-tension » légère des nappes au moment de leur recouvrement par
les matériaux de remblai.
Les principes généraux applicables à l'ensemble des massifs renforcés par nappes de
géotextiles se traduisent en un certain nombre de règles pratiques de mise en œuvre dont les
principales sont énoncées ci-après. Ces règles complètent celles déjà mentionnées dans la
norme "Recommandations générales pour la réception et la mise en œuvre des géotextiles.
Les plates-formes recevant les nappes doivent être compactées, nivelées et débarrassées de
tout élément anguleux ou autre susceptible d'endommager les nappes (par poinçonnement ou
déchirure) lors de leur étalement, positionnement et pré-tension.
Les nappes sont étalées sur la plate-forme par déroulement des rouleaux, découpées à la
longueur (ou éventuellement par déploiement de panneaux pré-cousus) en vérifiant bien, le cas
échéant, la conformité de l'anisotropie mécanique du géotextile avec la direction des efforts qu'il
aura à reprendre dans l'ouvrage.
Lorsque la géométrie du massif renforcé est telle que les tensions induites dans les nappes
peuvent être considérées comme unidirectionnelles, le raccordement entre 2 nappes
adjacentes disposées parallèlement à la direction des tensions peut se faire
Lorsque les tensions dans les nappes sont réparties dans toutes les directions du plan, il est
conseillé de raccorder les nappes par couture et il convient de vérifier que la résistance de la
couture est compatible avec les efforts qu'elle devra supporter.
La pré-tension des nappes doit se faire en même temps que le régalage. Elle peut être réalisée
commodément par 2 ou 3 ouvriers qui progressent d'une nappe à l'autre au fur et à mesure que
la pré-tension est maintenue par le dépôt d'un cordon de matériaux.
Ce nombre de passes est indiqué, pour la quasi totalité des cas de chantier pouvant se
présenter, dans le fascicule 3 de la Recommandation pour les Terrassements Routiers déjà
citée.
Pour les rares cas où les tableaux du fascicule 3 n'apporteraient pas la réponse, il conviendra
de déterminer le nombre de passes en début de chantier en réalisant une planche d'essai de
compactage.
Les contrôles ont pour objet de vérifier que les caractéristiques des produits mis en œuvre sont
conformes aux spécifications.
Le contrôle des géotextiles ou du produit apparenté doit être réalisé conformément à la norme
prEN 189070, suivant les exigences définies pour les fonctions de renforcement.
ANNEXE A (NORMATIVE)
INFLUENCE DU FLUAGE SUR LA RESISTANCE EN TRACTION
DES RENFORCEMENTS GEOSYNTHETIQUES
1. INTRODUCTION
A long terme, le fluage dans un renforcement géosynthétique peut produire des déformations
importantes ou la rupture du renforcement. La résistance au fluage d'un renforcement
géosynthétique a été définie pour contrôler ces deux effets pendant la durée de service d'un
ouvrage. Cette annexe décrit la méthode permettant à l'organisme tiers définissant les
propriétés d'un produit géosynthétique de déterminer la résistance au fluage du produit, pour
une durée de service et une température spécifiées.
La résistance au fluage d'un renforcement géosynthétique ( TLT ) est l'effort de traction maximal
applicable au produit intact supposé non vieillissant, pour lequel, pendant la durée de service et
à la température de service, les déformations de fluage ne produiront pas la rupture du
renforcement et seront inférieures à une valeur donnée. Cet effort est défini par rapport à la
résistance en traction à court terme du produit :
Tik
TLT = (1)
Γflu
où :
Tik ........représente la résistance en traction "à court terme" caractéristique du produit. Cet
effort est la borne inférieure de l'intervalle de confiance à 95 % des résistances en
traction mesurées lors d'essais de traction conformes à la norme NF EN ISO 10319,
réalisés sur des échantillons intacts du produit. Conformément à la norme
NF EN 13251, cette valeur inclut l'influence de la variabilité des caractéristiques de
fabrication du produit (caractéristiques du polymère, tolérances dimensionnelles) et
l'influence de la qualité du contrôle de production sur la valeur caractéristique de la
résistance en traction du produit.
Γflu .......est le coefficient partiel lié au fluage des renforcements géosynthétiques. L'application
de ce coefficient permet, pour la durée de service de l'ouvrage, de considérer
l'influence du fluage sur la résistance en traction des renforcements géosynthétiques et
de limiter les déformations post construction.
Le coefficient partiel Γflu est déterminé en considérant deux critères, le premier correspondant
à la rupture physique du produit, le second correspondant à un allongement de fluage maximal,
entre la fin de construction et la durée de service de l'ouvrage. La valeur de Γflu est la valeur
maximale obtenue par application des deux relations suivantes :
Tik
Γflu = (3)
TFS
dans lesquelles, TFR représente l'effort de traction maximal applicable au renforcement
géosynthétique intact supposé non vieillissant, sans produire de rupture en fluage pendant la
durée de service et à la température de service. TFS représente l'effort de traction produisant,
dans les mêmes conditions, des déformations de fluage au plus égales à une valeur donnée.
Cette définition de Γflu signifie que la résistance au fluage d'un produit géosynthétique ( TLT ),
est le minimum de TFR et TFS , pour une durée post construction et une température de service
spécifiées.
Cette Annexe présente la méthode de détermination des efforts TFR et TFS caractéristiques
d'un produit géosynthétique. Cette méthode utilise les résultats d'essais de fluage de longue
durée à différentes températures. L'influence de la température sur le comportement en fluage
des produits géosynthétiques permet d'effectuer une extrapolation statistique dans le temps.
Le Tableau A1 définit la déformation de fluage post construction maximale autorisée dans les
renforcements géosynthétiques ( ε flu ). Cette déformation est utilisée pour déterminer la valeur
de l’effort de traction TFS . Chaque entrée dans ce tableau correspond à une catégorie
d’ouvrage. Pour chaque catégorie, les colonnes 2, 3 et 4 du tableau contiennent la déformation
de fluage post construction pour différentes durées de service ( t s ).
Tableau A1. Déformation de fluage post construction admissible dans les renforcements
géosynthétiques ( ε flu ).
Durée de Service : Provisoire Temporaire Permanent
Catégorie d’ouvrage t s ≤ 2 ans 2ans < t s ≤ 5ans 5 ans < t s ≤ 120 ans
Simple 2% 1.5 % 1%
Ordinaire 1.5 % 1% 1%
Sensible 1% 1% 0.5 %
Si une fonction particulière de l'ouvrage pouvait induire dans le massif une température de
service supérieure, cette température devra être employée pour évaluer TFR et TFS . Par
ailleurs, en Section 4.2.2, des dispositions constructives ont été données, concernant la
protection des renforcements près du parement contre l'action directe des agents climatiques.
Enfin, il est important de noter que le comportement en fluage des géosynthétiques est affecté
par différents facteurs, liés notamment à la nature du polymère et au procédé de fabrication. De
plus, la détermination des paramètres utilisés pour représenter ce comportement dépend de la
méthode d’extrapolation et de la dispersion des résultats d’essais. Les facteurs ayant une
influence sur la détermination de la résistance au fluage des renforcement géosynthétiques
sont les suivants :
• Type de polymère et additifs stabilisateurs,
• Méthode de fabrication,
• Température d'environnement,
• Niveau de chargement,
• Méthodologie d'essai de fluage,
• Dispersion des résultats d'essais et
• Méthode d'extrapolation.
Par conséquent, pour limiter les incertitudes dans l'évaluation de TFR et TFS , la réalisation
d'essais de fluage de longue durée pour chaque produit est recommandée. Toutefois,
l'organisme tiers indépendant définissant les valeurs de TFR et TFS caractéristiques d'un
produit pourra éventuellement, après accord du fabriquant, utiliser son expérience avec un
produit similaire, notamment composé du même polymère et de la même gamme. Dans les
calculs de TFR et TFS , un coefficient de sécurité partiel est appliqué, dépendant de la nature et
de la qualité des résultats d'essais disponibles.
La suite de cette Annexe tout d'abord présente le programme d'essais de fluage de longue
durée requis pour évaluer TFR et TFS , puis l'extrapolation des résultats dans le temps, basée
sur l'influence de la température sur le comportement en fluage des géosynthétiques. Enfin, la
détermination de TFR et de TFS , donc du coefficient partiel Γflu , est précisée.
Le choix des autres paramètres d'essai, l'intensité de la charge et la température, sont liés à la
nature du polymère constituant le renforcement géosynthétique et à la capacité de résistance
en traction du produit. Ce choix est précisé dans la suite de cette section.
Ces résultats seront employés pour prédire les déformations de fluage dans le renforcement
pendant la période de service de l'ouvrage et pour étudier la traction de rupture en fluage du
produit, i.e. évaluer TFS et TFR .
Dans la Figure A2, les résultats d'essais de fluage de la Figure A1 ont été représentés sous la
forme de courbes effort-déformation isochrones, chaque courbe correspondant à une durée
d'application de la charge. Pour évaluer TFS et prédire les déformations de fluage d'un produit
pendant la période de service d'un ouvrage, ces relations devront être extrapolées dans le
temps. Par conséquent, ce graphe ne doit pas comporter d'observation pour laquelle le
mécanisme de fluage a changé depuis le début de l'essai. Par exemple, pour la charge C5, le
dernier point utilisable correspond à une durée de l'ordre de 1000 heure.
Si au moins quatre points d'essais ont été obtenus sur une courbe effort-déformation isochrone,
l'interpolation entre les points et l'extrapolation vers l'origine sont autorisés. L'extrapolation vers
les déformations et les charges croissantes est interdite. Par exemple, dans la Figure A2,
l'isochrone correspondant à 10000 heure de fluage n'a pas été extrapolée jusqu'à la charge C5.
Pour étudier la rupture en fluage d'un produit et évaluer TFR , les courbes effort-déformation
isochrones décrites précédemment ou les observations des temps de rupture en fluage peuvent
indifféremment être employées. Lorsque les courbes isochrones sont utilisées, la rupture est
définie par une déformation maximale. Pour utiliser les temps de rupture, la norme
prEN ISO 13431 précise que la mesure du temps de rupture doit être directe, déclenchée par la
rupture.
Ces deux définitions de la rupture en fluage ne doivent pas être employées concouramment
pour évaluer TFR d'un produit. Dans la Figure A2, la rupture a été définie en terme de
déformation maximale. Cette définition fournit quatre couples de valeurs (temps de "rupture",
charge appliquée), correspondant à une même déformation. Dans la Figure A1, la mesure de la
durée de fluage pour observer la rupture sous la charge C5 pourrait être employée pour évaluer
TFR , si d'autres observations de rupture en fluage étaient disponibles.
Par exemple, pour les renforcements composés de polyoléfines, la rupture est usuellement
définie par une déformation maximale. Cette déformation maximale définissant la "rupture" doit
être inférieure à 10 %. Pour les autres produits, ayant un comportement en fluage moins
marqué, l'observation directe des temps de rupture sous différentes charges est généralement
disponible. Les temps de rupture utilisables dans l’analyse du comportement en fluage de ces
produits doivent être supérieurs à une heure.
Il peut sembler sécuritaire d'étudier la rupture en fluage d'un produit en termes de déformation
maximale, puisque la rupture n'est pas observée. En fait, la définition de la rupture par une
déformation maximale généralement donne des couples de valeurs (temps de "rupture", charge
appliquée) moins dispersés que les observations directes des temps de rupture sous une
charge donnée. Lorsque la rupture est définie en termes de déformation, l'intervalle de
confiance de la relation entre charge appliquée et temps de rupture en fluage est donc réduit.
Pour chaque température, le programme d'essais doit permettre d'obtenir au moins quatre
couples de valeurs (temps de rupture, charge appliquée). Ces observations doivent être
représentées dans un graphe montrant la charge appliquée en fonction du logarithme décimal
du temps de rupture. Dans ce type de graphe, les observations sont approximativement
alignées. Pour illustration, les observations déduites des courbes isochrones de la Figure A2
(repères ronds vides) ont été représentées dans le graphe de la Figure A3.
Pour prédire le comportement en fluage des renforcements pendant la durée de service, les
courbes effort-déformation isochrones de la Figure A2 (pour évaluer TFS ) et la relation entre
charge appliquée et temps de rupture en fluage de la Figure A3 (pour évaluer TFR ) doivent être
extrapolés dans le temps. Cette extrapolation est basée sur l'influence de la température sur les
déformations de fluage des produits synthétiques. Sous l'action d'une même charge, les
déformations correspondant à une durée de fluage donnée augmentent avec la température
d'essai. Par conséquent, une relation d'équivalence peut être définie entre les durées de fluage
d'essais réalisés à différentes températures.
Dans l'état actuel des connaissances sur le comportement des géosynthétiques, cette relation
d'équivalence est considérée valide pour extrapoler d'un facteur 100 dans le temps les
déformations en fluage ou la charge de rupture en fluage, sous une condition : au moins un
point doit pouvoir être généré, en employant cette relation d'équivalence, au delà du temps
maximum de l'extrapolation. Pour prédire le comportement d'un produit géosynthétique à la
température de service sous charge constante pendant 120 ans (environ 10 6 heure), la durée
des essais de fluage à cette température doit donc au minimum être égale à 10 4 heure.
Pour extrapoler les déformations de fluage dans le temps, le programme d'essais doit
comporter différentes températures d'essai. De préférence, une température d’essai sera prise
égale à la température de service. Pour générer un point de fluage à la température de service
au-delà de 120 ans, et donc autoriser l'extrapolation dans le temps basée sur la relation entre
temps et température, au moins une température d'essai devra être supérieure à la température
de service. Les essais de fluage à température inférieure à la température de service
permettent de réduire l'amplitude de l'intervalle de confiance de l'extrapolation.
Trois températures d'essais différentes doivent être utilisées pour extrapoler dans le temps les
observations de fluage. Pour les produits constitués de polymères polyoléfines (polyéthylène
haute densité (PEHD) ou polypropylène (PP)), les températures doivent être sélectionnées
Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 5/10
27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
entre 10°C et 60°C, avec une différence de température minimale de 10°C entre deux séries
d'essais. Généralement, les températures de 10 C, 20°C et 40°C sont employées et permettent
d'extrapoler les résultats des essais de fluage jusqu'à 120 ans.
Pour les produits constitués de polyester (PET), les températures doivent également être
comprises entre 10°C et 60°C. Les températures doivent être inférieures à 60°C pour éviter le
phénomène de transition vitreuse du polyester pendant l'essai. La différence de température
entre deux séries d'essais doit être de l'ordre de 20°C, car la pente des courbes de rupture en
fluage (Figure A3) est relativement faible pour les produits constitués de PET.
Donné comme exemple, le Tableau A2 résume le programme d'essais requis pour estimer les
déformations de fluage et évaluer la résistance à long terme des renforcements
géosynthétiques. Tous les essais de fluage doivent être réalisés conformément à la norme
prEN ISO 13431, à l'exception de la durée de chargement, prise égale à 10000 heure. Pour
chaque nature de polymère constituant les renforcements géosynthétiques, la colonne 2 du
tableau précise le programme minimal d'essais et la colonne 3 les critères de sélection des
intensités de charge et des températures. Le Tableau A3 rappelle les résultats recherchés et
les conditions appliquées lors de l'interprétation les mesures.
Enfin, il est souligné que, en employant la relation d'équivalence entre les temps de fluage à
différentes températures, le programme d'essai doit permettre de générer au moins un point de
résultats correspondant, à la température de service, à un temps de fluage supérieur à la durée
de service de l'ouvrage. La section suivante précise cette relation d'équivalence permettant
d'extrapoler les résultats des essais de fluage.
Tableau A2. Essais requis pour caractériser le comportement en fluage des géosynthétiques.
Composition Programme Critères de sélection
PEHD et Charge Au moins quatre intensités. Entre 10% et 60% de Tik . Différences entre intensités
PP supérieures ou égales à 0.1 × Tik .
Température Au moins trois températures. Entre 10°C et 60°C. Différences entre températures
supérieures ou égales à 10°C.
PET Charge Au moins quatre intensités. Entre 10% et 60% de Tik . Différences entre intensités
supérieures ou égales à 0.1 × Tik .
Des intensités plus élevées peuvent être employées
pour étudier la résistance au fluage en traction.
Température Au moins trois températures. Entre 10°C et 60°C. Différences entre températures
supérieures ou égales à 20°C.
Tableau A3. Résultats recherchés pour caractériser le comportement en fluage des produits.
Composition Définition Interprétation des mesures
PEHD et Résultat (1) A chaque température, courbes Exclure les résultats ultérieurs à un changement
PP effort-déformation isochrones à 1, de comportement en fluage. Au moins quatre
10, 100, 1000 et 10000 heure. points pour définir une courbe. Ne pas extrapoler
vers les charges croissantes.
Résultat (2) A chaque température, relation Définition de la rupture par une déformation
entre résistance limitée par le maximale, de l'ordre de 10 %. Au moins quatre
fluage et durée de chargement. points pour définir une relation.
PET Résultat (1) A chaque température, courbes Exclure les résultats ultérieurs à un changement
effort-déformation isochrones à 1, de comportement en fluage. Au moins quatre
points pour définir une courbe. Ne pas extrapoler
Annexe A Fluage, Version 1.11 Page 6/10
27 octobre 2000
BNSR, Géotextiles et Produits Apparentés, Géomembranes
Avant Projet de Norme Expérimentale XP G 38064
La Figure A4 montre les relations entre durée de chargement et "résistance limitée par le
fluage", déduites de trois séries d'essais de fluage, à différentes températures ( θ1 , θ 2 et θ 3 ).
Dans cet exemple, la température de service a été supposée égale à θ 2 . Comme expliqué en
section précédente, la "résistance limitée par le fluage" est la charge correspondant à la rupture
du renforcement ou produisant une déformation définie dans le renforcement.
La procédure d'extrapolation présentée dans la suite peut indifféremment être appliquée aux
résultats exprimés en termes de déformations ou en termes de rupture. Les paramètres de
cette extrapolation, déduits de l'analyse des déformations ou de l'analyse des ruptures en
fluage, sont identiques. Ces paramètres pourront donc être employés pour extrapoler dans le
temps le jeu de relations effort-déformation isochrones (Figure A2) et la relation à température
donnée entre charge appliquée en temps de rupture en fluage (Figure A3).
Comme indiqué en Figure A4, à température donnée, la résistance limitée par le fluage décroît
approximativement linéairement avec le logarithme décimal de la durée d'application de la
charge. Pour les produits en PEHD ou PET, la pente de cette relation généralement est
indépendante de la température :
⎛ t ⎞
T(θ, t) = T0 (θ) − a × log⎜ ⎟ (5)
⎝ t0 ⎠
C1
K θ (θ1, θ 2 ) = 10 a (7)
où, comme montré dans la Figure A4, C1 est la différence d'ordonnée entre les relations
correspondant à θ1 et θ 2 dans un graphe représentant la résistance en traction limitée par le
fluage en fonction du logarithme de la durée d'application de la charge.
Enfin, pour les produits constitués de polyéthylène, la différence d'ordonnée entre deux
relations dans le graphe de la Figure A4 est proportionnelle à la différence de température
correspondant à ces deux relations. Par conséquent, le facteur de décalage temps-température
peut être exprimé par l'équation suivante :
α (θ 2 − θ 1 )
K θ (θ1, θ 2 ) = 10 a (8)
En employant les équations (5) à (8), il peut être démontré que la résistance en traction limitée
par le fluage pendant une durée t à la température θ est donnée par la relation suivante :
⎛ t⎞
T(θ, t) = T0 (θ s ) − α × (θ − θ s ) − a × log⎜ ⎟ (9)
⎝ t0 ⎠
Une régression linéaire (en logarithme du temps) multiple peut être réalisée sur l'ensemble des
données représentées dans la Figure A4. Cette régression permet de déterminer les
paramètres a, α et T0 (θ s ) de l'équation (9).
Le coefficient partiel Γflu lié à la rupture en fluage en traction du produit est alors donné par
l’équation suivante :
Tik
Γflu = × Γextrapolation × Γvar
TFR
durée de service sur la durée minimale des essais de fluage. Γvar est un coefficient lié à la
reproductibilité des essais, pris égal à 1.10 pour tous les géosynthétiques.
ANNEXE B
PARTIE NORMATIVE
1. INTRODUCTION
2. GENERALITES
Un polymère doit en grande partie ses principales propriétés, au fait qu’il est
constitué de molécules de très grandes tailles (macromolécules) et il existe
généralement des corrélations étroites entre la valeur de diverses caractéristiques et
la longueur des chaînes macromoléculaires exprimée généralement par la Masse
Moléculaire ; c’est en particulier le cas de la résistance en traction des polymères
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
2/8
précités qui diminue si les chaînes macromoléculaires sont coupées lors de divers
processus de vieillissement. En fait le problème est complexe et d’autres critères
structurels du polymère interviennent, par exemple le taux de phase cristalline.
Le cas d’autres polymères (tels PVC-P) utilisés en gainage ne sera qu’évoqué, car si
celui-ci participe à la protection mécanique du produit, il ne peut être pris en
compte de manière sûre pour la résistance au vieillissement.
Les éléments du § 4.2. ne peuvent être pris en compte que dans les conditions
suivantes :
- le fabricant doit être certifié ISO 9001 ou 9002
- pas d’usage de matériaux recyclés (usage de polymère « vierge ») ;
- polymères concernés : PP, PEHD, PA 6 et 6,6, PET ;
- les polymères utilisés doivent être de caractéristiques connues et correspondre
aux spécifications de la note 1 ;
- les températures de services moyennes annuelles doivent être inférieures à
25° C et supérieures à 0° C (sol au contact), sinon voir note 3 ;
- un gainage n’est pas à prendre en compte pour l’évaluation de la résistance au
vieillissement du polymère de renforcement ; si des essais relatifs à la durabilité
sont nécessaires, celui- ci doit si possible être enlevé ;
- les produits doivent être recouverts dans les 24 heures suivant leur mise en
oeuvre (pour éviter l’exposition au rayonnement UV) et donc les géotextiles utilisés
en parement ne sont pas considérés dans le document.
- les sols ne doivent pas être pollués.
. pour le PET :
- Masse moléculaire > 25000,
- Densité de 1,4,
- % GCT < 30 meq/kg (*)
- RR > 50 % à l’essai index pr ENV 12447 (**)
(*) groupe carboxyl terminaux
(**) RR : Résistance Résiduelle après essai.
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
5/8
- pour PET et PA :
a) des résultats aux index test EN ISO 12960-1 ou 2 pour PET et PA et
ENV ISO 13438 pour PA
b) une interprétation des résultats ; celle-ci est basée sur des séries
d’essais prenant en compte les conditions réelles du site (pH extrême
du sol) permettant une évaluation des coefficients partiels au moyen
des équivalence temps/température tel que préconisé au § 7.3.5 du
Guide CR ISO 13434 (1998).
- pour PE, PP :
a) résultats à l’index test ENV ISO 13438 de la Note 1
b) série d’essais temps/température comme au § b) précédent.
Pour d’autres polymères le fabricant fournira des justificatifs selon les modalités de
la note 2 b.
5. BIBLIOGRAPHIE
[2] - ELIAS, SALMAN, GOULIAS - The effect of pH, resin properties and
manufacturing process on laboratory degradation of polyester geosynthetic -
Geosynthetics International - 1998 - Vol 5 - n° 5.
ANNEXE B : VIEILLISSEMENT
Partie informative
PRINCIPAUX PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT
c) dégradation chimique
La coupure de chaîne se fait au niveau d’un motif fonctionnel (par exemple
fonction ester d’un polyester) réagissant chimiquement avec un composé tel
acide, base, ou autre produit chimique. C’est le cas des polyesters et
polyamides. Elle est fortement influencée par la température et le pH.
Remarque : le phénomène d’oxydation (§ b) ainsi que celui d’hydrolyse
interne (§ d) vu ci-après sont également des processus chimiques de
dégradation ; ils sont conventionnellement répertoriés séparément pour la seule
facilité de rapprochement avec l’appellation des normes d’essais
correspondantes.
d) hydrolyse interne
La dégradation s’effectue suivant le même processus qu’en c), mais pour des pH
voisins de la neutralité (pH 4 à 9).
Dans les produits précités, sont concernés les polyesters et à un degré moindre
les polyamides ; la vitesse de dégradation est faible et fortement influencée par
la température. On la dénomme interne car elle concerne tout le volume du
produit et non seulement la surface comme c’est quelquefois le cas en c). Cette
réaction se produit même si le sol n’est pas saturé en permanence.
e) dégradation biologiqe
Pour les polymères concernés, il semble que ce mode d’altération soit de peu
d’importance sauf peut être pour des polymères de gainage (certains PVC-P).
- chimique :
. alcaline NC NC ***
. acide NC NC * **
. autres produits chimiques * * ** **
2. Autres processus :
. Microbiologique * * * *
. Pertes d’additifs ** ** * *
. Perte de plastifiant
. Gonflement/dissolution * * *** ***
dans produits chimiques
divers (hydrocarbures)
. Stress cracking (ESC) ** (PEHD) NC NC NC
Remarque : Il convient de noter que tous ces processus de vieillissement ont une
cinétique dépendant fortement de la température et que toutes les prédictions de
comportement mentionnés dans cette norme ne sont valables que pour des
températures moyennes permanentes inférieures à 20/25° C.
projet de norme NF G 38064
Version 1.11 du 27 octobre 2000.
8/8
relatif au produit de base semi-fini ; par exemple la grosseur d’une fibre influe beaucoup
sur la durabilité en modifiant les phénomènes de diffusion.
relatif au produit fini : zones de contraintes localisées liées au type de structure textile, à
l’aiguilletage où localement les dégradations chimiques peuvent être accentuées.
C’est cette multiplicité des facteurs d’influence qui justifie de pratiquer des essais de
durabilité sur chaque type de produit.
PROJET
Annexe C (normative)
Endommagement des renforcements géosynthétiques à la mise en œuvre dans le
remblai
1 - Introduction
T D = T ik / Γ instal
XP G 38064/annexe C/09.03.00 1
T ik Résistance en traction « à court terme » caractéristique du
produit
Γ instal Coefficient partiel correspondant à l’endommagement des
renforcements géosynthétiques produit par leur installation et le
compactage des couches de remblai
XP G 38064/annexe C/09.03.00 2
2.3 - Influence des conditions de mise en oeuvre
Une énergie de compactage élevée appliquée par un compacteur vibrant lourd (classe GTR
supérieure à 2) sur une couche relativement mince ( ≤ 25 cm) de matériau grossier mise en
œuvre sur un support très peu déformable ou très déformable provoque des dommages
importants du géosynthétique. Les contraintes mécaniques exercées sur le géosynthétique à
la base d’une couche de grave par le compactage peuvent atteindre plusieurs dixième de
MPa. Dans ce cas, le niveau élevé de sollicitation associé à la présence d’éléments
anguleux ou de gros éléments du matériau de remblai provoque des déchirures ou des
perforations de la nappe. Certaines recommandations préconisent une mise en œuvre à
l’avancement et une couche de matériau d’épaisseur minimale supérieure à 15 cm.
XP G 38064/annexe C/09.03.00 3
moyenne, intense en fonction des paramètres du cas de compactage. Une énergie plus
grande peut être obtenue en réduisant l’épaisseur de la couche compactée, en augmentant
le nombre de passes ou en réduisant la vitesse de translation du compacteur. Pour un cas
de compactage et un objectif de densification donnés et pour réduire les effets de
l’endommagement des géosynthétiques, l’augmentation de l’intensité du compactage par
augmentation du nombre de passes du compacteur est préférable celle obtenue par la
réduction de l’épaisseur de la couche à compacter.
En l’absence d’essais, il peut être fait appel à des résultats existants obtenus aux essais ou
études antérieurs dans les conditions proches ou analogues. A défaut de base de données,
le recours à des valeurs forfaitaires est nécessaire.
L’objet des planches d’essai sur chantier est d’évaluer dans les conditions réelles de mise en
œuvre l’endommagement mécanique du géosynthétique utilisé (définition de la méthode, du
matériel et du matériau). La réalisation des planches d’essais est une opération lourde et
coûteuse. Lorsqu’elle est envisagée, il convient de définir clairement les objectifs, les
modalités d’essais et les contrôles à effectuer. Seuls les résultats obtenus dans des
conditions techniques bien identifiées et validées permettent d’enrichir la base de données
du produit.
La réalisation des essais doit prendre en compte les règles de l’art et les recommandations
techniques relatives à l’emploi, à la mise en œuvre des sols et au compactage des couches
de remblai et des couches de forme définies dans le GTR SETRA-LCPC (1992). Les
planches d’essais doivent être représentatives de la situation de chantier et doivent avoir une
dimension suffisante pour permettre d’une part, la réalisation de la mise en œuvre et du
compactage dans de bonnes conditions et d’autre part, le prélèvement des échantillons de
géosynthétique nécessaires aux essais de contrôle de l’endommagement. Le programme
d’essai doit prévoir pour le couple sol / géosynthétique et pour un compacteur donné au
moins deux niveaux d’énergie de compactage définis en terme soit d’épaisseur de couche,
soit de nombre de passes de compacteur.
Après essai, le démontage des planches doit être soigneusement effectué de manière à ne
pas endommager le géosynthétique à prélever. Les dégradations du géosynthétique
observées doivent être minutieusement repérées et notées. Les éprouvettes d’essais sont
XP G 38064/annexe C/09.03.00 4
ensuite prélevées et préparées. Pour cela, les règles à observer sont celles définies dans la
norme NF EN ISO 13437. Les essais de traction sont réalisés sur les éprouvettes de
contrôle et les éprouvettes endommagées selon la norme NF EN ISO 10319.
Pour la réalisation pratique des planches d’essai, on peut se référer aux indications données
au §4.1.2 suivant.
Les planches d’essai d’endommagement sur site contrôle ou en laboratoire ont pour objet la
constitution de base de données nécessaire à l’évaluation des coefficients Γ instal appropriés.
Elles sont généralement réalisées en amont ou indépendamment du projet. Le principe est
fondé sur des essais de mise en œuvre et de compactage en vraie grandeur des structures
comportant un géosynthétique de renforcement placé entre deux couches de matériaux de
remblai-types considérés comme représentatifs des cas de chantier.
4.1.2.1 - Matériaux-types
Quatre matériaux-types sont retenus : un sol fin cohérent, une grave alluvionnaire, une grave
concassée et un sol comportant des gros éléments.
Matériau-type 1
Matériau-type 2
Matériau-type 3
Matériau-type 4
XP G 38064/annexe C/09.03.00 5
4.1.2.2 - Modalité d’essais
Les modalités d’essai d’endommagement pouvant être réalisées sont indiquées dans le
tableau suivant.
Epaisseur de couche : 30 cm
Aire d’essai
L’aire destinée à recevoir les planches d’essai doit être bien préparée, compactée et nivelée
à + ou - 3 cm. La déformabilité de l’assise doit être telle que le module EV2 déterminée à la
plaque ou le module équivalent à la dynaplaque soit supérieure à 35 MPa.
La dimension de chaque planche d’essai est de 5 mètres de long sur 5 mètres de large.
Géosynthétique
XP G 38064/annexe C/09.03.00 6
Mise en œuvre et compactage
La nappe de géosynthétique est posée non tendue sur la couche support. La couche de
recouvrement est ensuite mise en place à l’avancement. L’épaisseur compactée est de 30
cm ± 3 cm.
Sauf spécifications contraires, le compactage est réalisé sur une largeur de compactage
perpendiculairement à la direction de renforcement du géosynthétique. Le schéma suivant
donne à titre indicatif la dimension de la planche d’essai.
Largeur de compactage
Zone
de prélèvement Sens du
5m compactage
du géosynthétique
0.5 m
Plateforme d’essai
La géométrie des planches d’essai sera adaptée au cas des bandes d’armature. Les essais
d’endommagement portent directement sur les éprouvettes d’essai prélevées à partir d’un
échantillon du même lot.
Contrôle
Les caractéristiques des planches d’essais et les conditions d’essais doivent être identifiées
et notées. Après essai, le démontage des planches doit être soigneusement effectué de
manière à ne pas endommager le géosynthétique à prélever. Les dégradations du
géosynthétique observées doivent être minutieusement repérées et notées. Les éprouvettes
d’essais sont ensuite prélevées et préparées selon les règles définies dans la norme NF EN
XP G 38064/annexe C/09.03.00 7
ISO 13437. Les essais de traction sont réalisés sur les éprouvettes de contrôle et les
éprouvettes endommagées selon la norme NF EN ISO 10319.
Dans le cas de l’application renforcement, c’est l’essai de traction des bandes larges défini
par la norme NF EN ISO 10319 qui détermine la perte de la résistance à la traction (indice
d’endommagement = T endommagé / T référence en %). Des constatations visuelles de
l’endommagement doivent être également notées.
Des études paramétriques effectuées sur cet essai ont montré que les paramètres
d’endommagement les plus importants sont le niveau de la contrainte cyclique appliquée et
dans une moindre mesure le nombre de cycles. Le taux d’endommagement croît avec la
contrainte et le nombre de cycles de chargement. Les nontissés sont particulièrement plus
sensibles aux variations des paramètres de cet essai. Les résultats sont peu corrélés avec
ceux issus des essais en place.
En l’absence d’essais, des résultats obtenus dans des conditions analogues ou proches et
fondés sur des essais fiables et reconnus peuvent être utilisés.
XP G 38064/annexe C/09.03.00 8
Coefficient 1 1.1 1.2 1
² ² ² ²
XP G 38064/annexe C/09.03.00 9
ANNEXE D (Normative) :
Coefficient de frottement apparent entre le matériau de remblai et les
géosynthétiques de renforcement.
Zone résistante
Déplacement
SOL
ext.
Effort
d'extraction ext. SOL
Sous contrainte
normale σ
en kpa
Contrainte
tangentielle
à l'interface
Text.
déplacement en mm
extr
sol / géosynthétique
σ ϕ
a + *tan sol / géosynthétique
_________________________________
Ci par extraction =
c‘ + σ*tan ϕ‘sol
a
_________
ϕ
tan sol / géosynthétique
Cic par extraction = si C´≠0 Ciϕ par extraction = _______________________
C´ tan ϕ‘sol
Si c´= 0 => Cic = 0
sur le géosynthétique de la
zone résistante
Déplacement
SOL
SOL
Sous contrainte
normale σ
en kpa
contrainte
tangentielle à
l'interface
Text.
Déplacement en mm
cisaillement
sol / géosynthétique
tcisaillement = a + σ*tanϕsol/géosynthétique
σ ϕ
a + *tan sopl / géosynthétique
_________________________________
Ci par cisaillement=
c‘ + σ*tan ϕ‘sol
a
_________
ϕ
tan sol / éosynthétique
Cic par cisaillement= si c´≠ 0 Ciϕ par cisaillement = _______________________
C tan ϕ‘sol
Si c´= 0 => Cic = 0
Quatre types de matériaux sont retenus pour l’évaluation des coefficients d’interface : un sol fin
cohérent, un sol granulaire alluvionnaire, un sol granulaire concassé et un sol comportant de
gros élément.
4. Une grave tout venant 0/80 mm de type D3 selon la classification GTR de 1992 :
PROJET
Annexe G (Informative)
Recommandations vis à vis du système de parement
1 - Introduction
Quel que soit le système de parements retenu, il y aura un tassement des remblais pendant
et parfois après la phase de construction. Ce tassement peut entraîner des mouvements
différentiels entre la masse du remblai renforcé et les unités de parements. Selon les
caractéristiques de tassement du sol de fondation, le phénomène sera plus ou moins
amplifié pendant et après la construction.
Dans ce cas, la flexibilité des systèmes de parements est particulièrement importante pour
l’aspect du parement.
XP G 38064/annexe G/18.04.00 1
3 – Quelques exemples de systèmes de parement (non exhaustif).
Pour l’ensemble des exemples cités dans le tableau ci-dessous, les points importants à
vérifier sont :
• Capacité de l’unité de parement à reprendre les contraintes de compression et de
traction, cisaillement
• Finition des unités de parements
• Enchevêtrement ou interaction des unités de parements
• Poids volumique vis à vis du poids du remblai, et de la surface de contact avec le
sol de fondation
• Interaction bloc/géosynthétique
• Interaction bloc/bloc
.
.
Panneaux béton de hauteur partielle Généralement utilisé avec des géosynthétiques ou des bandes
pour des murs verticaux.
Panneaux béton de hauteur pleine Généralement utilisé avec des géosynthétiques ou bandes.
XP G 38064/annexe G/18.04.00 2
Massif géosynthétique désolidarisé du Généralement utilisé avec des géosynthétiques.
parement.
• Stabilité du parement.
• Principe de coffrage des géosynthétiques.
Elément végétalisable en béton Généralement utilisé avec des géosynthétiques et des bandes
pour des remblais renforcés végétalisables avec une
inclinaison de plus de 70 °.
Pour l’ensemble des exemples cités dans le tableau ci-dessous, les points importants à
vérifier sont :
• La durabilité du parement.
• Le liaisonnement entre le parement et le géosynthétique
XP G 38064/annexe G/18.04.00 3
Treillis métalliques Généralement utilisé avec des géosynthétiques
• La durabilité du parement.
• Le liaisonnement entre le parement et le géosynthétique
• En général, la végétalisation est possible jusqu’à des
pente de 1/4
• Vandalisme.
• protection U.V.
• En général, la végétalisation est possible jusqu’à des pente
de 1/4
² ² ² ²
XP G 38064/annexe G/18.04.00 4