Lupercal4, c'est l'hôtellerie e de Marie et la grotte du
Sauveur que j'eus sous les yeux. C'est pourquoi, Pauli- nien, mon cher frère, puisque le Pontife dont j'ai parlé, Damase — le premier à m'avoir engagé à cet ouvrage —, repose désormais dans le Seigneur, maintenant, avec le secours de tes prières aussi bien qu'avec celles des vénérables servantes du Christ, mes chères Paula et Eus- tochium, je murmure ici en Judée, sur vos instances, le cantique que je n'ai pas pu chanter sur une terre étran- gèref, car, pour moi, l'endroit qui a vu naître le Sauveur du mondes est plus auguste, de beaucoup, que celui qui a produit le meurtrier de son frère. Et j'avoue, pour déclarer l'auteur dès le titre, que j'ai préféré me faire le traducteur de l'ouvrage d'un autre plutôt qu'agir à la manière de certains et me parer, telle une vilaine corneille, de couleurs étrangères5. J'ai lu naguère sur l'Esprit Saint les « petits livres » d'un certain auteur et, selon le mot du Comique, j'ai trouvé que du bon grec avait donné du piètre latin : rien là de dialectique, rien de mâle et rigoureux qui entraîne,
4. ludicrum (à la place de ludorwn ou nudorum selon les mss)
est une conjecture que nous avons justifiée dans Alexandrîna, p. 308. A la grotte de Bethléem, Jérôme oppose, avec un dédain mesuré, une autre grotte, celle de Lupercal, repaire traditionnel, aux flancs du Palatin, de la louve nourricière des deux jumeaux Romulus et Remus, tenus comme premiers rois de Rome. Jérôme rappelle un peu plus bas que Romulus tua son frère. 5. Ces aménités s'adressent à Ambroise, alors évêque de Milan. Il avait écrit ses trois livres Sur le Saint Esprit assez rapidement à la demande de l'empereur Gratien et avait certainement lu le traité de Didyme avant de composer le sien. Il faut la malignité de Jérôme pour le comparer à une vieille corneille et pour le mettre, au paragraphe suivant, dans la mire du Comique Térence fustigeant (Prologue de VEunuque, v.7 et 8) un auteur qui avait mis en mauvais latin un texte grec de bonne qualité.
Conversation chez la Comtesse d'Albany (L'Art de la guerre): Suivie d'un opuscule anonyme publié à Berlin et qui paraît avoir servi de modèle à cet écrit célèbre