19. Revenons à l'Esprit Saint : s'il est saint lui aussi
par la participation à une sainteté étrangère, qu'on le compte au nombre des créatures ; mais si, au contraire, il procure la sainteté à ceux qui participent à lui-même, qu'on le place alors avec le Père et le Fils. Or que l'Esprit Saint soit reçu par d'autres sans rien recevoir lui-même des autres, nous venons actuellement de l'exposer et l'avons fait aussi dans le Livre des Sectes, autant que nous l'avons pu1. Il est très facile au surplus de trouver confirmation de nos dires tout au long de l'Écriture.
20. Le bienheureux Apôtre, écrivant aux Éphésiens,
dit : « Et croyant en lui, vous avez été marqués du sceau de l'Esprit Saint de la promesse, gage de notre hérita gea. » Si, en effet, certains sont marqués du sceau de l'Esprit Saint, recevant sa forme et son empreinte, l'Es prit, lui, fait partie de ceux que l'on possède et qui ne possèdent pas, puisque ceux qui le possèdent sont marqués de son sceau. De même, écrivant aussi aux Corinthiens1, l'Apôtre dit : « N'attristez pas l'Esprit Saint en qui vous avez été marqués d'un sceau b », attestant par là qu'ont été marqués du sceau ceux qui avaient accueilli la communion de l'Esprit Saint. Car de même que celui qui s'approprie un savoir ou une vertu reçoit en son esprit le sceau et la forme, pour ainsi dire, de la science à laquelle il s'est appliqué, de même aussi celui qui est rendu participant de l'Esprit Saint devient, par la communion qu'il en a, spirituel et saint tout à la fois.
20. a. Éphés. 1,13 || b. Éphés. 4,30
§ 19. 1. Mention répétée de ce Livre des sectes au §93. On ne
peut que faire des hypothèses sur son contenu ; cf. Bardy, Did. l'Av., p. 19. — Voir également infra, § 87, 2. § 20. 1 . Didyme, ou le copiste, se trompe ici ; il s'agit toujours de VEpître aux Éphésiens.