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METHODE GRAPHIQUE on a :
POUR LE r
V s cos u (1)

CALCUL DES PYLONES MÉTALLIQUES (,) obtenu en décomposant i'eiiort tranchant T suivant la direc-
tion des deux croisillons.
La formule de ftésal relative au flambage donne pour le
Le grand développement des usines à vapeur et des puis- coefficient ( S ) :
santes usines hydro-électriques produisant l'énergie électri-
que, a conduit tout naturellement à l'étude des grands trans- m 1 min
ports d'énergie électrique.
dans laquelle : k est un coefficient dépendant des matériaux
Les poteaux en bois, très utilisés pour les lignes de faible
puissance, se sont montrés franchement insuffisants pour o.oii pour l'acier.
l'équipement des lignes à haute tension et à conducteurs de I est la longueur soumise au flambage en mètres ;
gi'os diamètres. m un coefficient dépendant du mode de lixation rn=i
Le pylône métallique plus robuste et n'offrant pas les pour le cas des croisillons.
2

mêmes inconvénients que le bois, est de plus en plus em- I nnil le moment d'inertie m i n i m u m en c m ,
2

ployé. s la section en m m .
Nous avons cherché une méthode rapide de calcul des II faut que r soit plus petit ou au plus égal au travail
pylônes métalliques. unitaire limite / imposé. Ce travail unitaire limite f varie
La méthode graphique que nous développons ci-dessous suivant l'échantillon d'acier adopté, et suivant le coefficient
permettra d'établir rapidement les principales caractéristi- de sécurité.
ques de l'ouvrage. La formule générale est donc :
Nous pensons, qu'arrivant a son heure, elle pourra rendre
de très grands services aux ingénieurs exploitants qui ont ' "â s cos a \ 77i 1 min ;
souvent à faire des calculs de ce genre.
' Nous n'envisageons C'est cette formule que nous vous proposons de calculer
que.le cas le.plus gé- graphiquement.
néral des pylônes mé-
talliques, soit : LARGEUR DU PYLÔNE, LONGUEUR DE FLAMBAGE
Pylône à base car- Soit :
rée, composée de qua-
tre montants en cor- B la largeur du pylône,
nière à ailes égales et l la longueur de flambage,
croisillons en corniè- a l'inclinaison du croisillon sur l'horizontale ;
ces trois quantités sont liées par la relation :
r"-""1 re également, ' dispo-
' ses suivant fig. ( i ) . B = i cos a (3)
Le problème que
nous nous' proposons pour a ou cos a = G = constante, l'équation devient B = G£ qui
de résoudre, est le est l'équation d'une droite.
suivant : Ces droites ont été inscrites dans le quadrant XOY pour

I J
Connaissant l'effort
au sommet du pylône
diverses valeurs de a :
« = 4 5 ° , 4o°, 35°, 3o°, 2o 0

Z, l'effort tranchant
Pour la commodité des lectures, l'échelle des largeurs des
T, la hauteur du py-
pylônes a été reportée sur la droite.
lône 11, la largeur du
pylône 13, trouver les COURBES RELATIVES AUX DIVERS PROFILS
profils des croisillons
L'équation générale (2) peut s'écrire :
et. des montants
T /, ; k/> s (â)
CALCUL DES CROISILLONS 2 f cos a \"1 + 77i I m i n
1

Le pylône étant carré, l'effort tranchant T agit sur les Pour un profil donné, s et I sont des constantes, de même
deux faces soit sur les croisillons des deux faces. que k. et m.
Ces croisillons sont alternativement tendus et comprimés. Posons :
Nous considérerons le cas le plus défavorable qui est celui du T
croisillon soumis à la compression compliquée de flambage. = Y et/ = X
2 /'cos a
Soit :
a l'inclinaison du croisillon sur l'horizontale ; L'équation devient :
2
s la section du croisillon ; ' s = Y fi + DX )
l la longueur de flambage ; courbe qui peut se construire par points. Chaque courue
r l'effort unitaire que supporte le croisillon ; se rapportera à un profil déterminé. Cette famille de
(') E x l r a i t d e l ' o u v r a g e : Guide pratique vour le calcul des lignes
courbes a été construite dans le quadrant X 0 Y ; les lon-
électriques aériennes a courants alternatifs simples et triphasés T
e t de l a Méthode graphique pour le calcul des pylônes métalliques, • gueurs de flambage l étant portées sur OX e t | ^ étant
p a r PIONCHON, HEIITMANN e t VALENSI, in-8» a v e c g r a v u r e s e t a b a q u e s — cos x
L i b r a i r i e d e l a H o u i l l e B l a n c h e , J REY, G r e n o b l e . portées sur 0 Y.

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1920037


LA HOUILLE BLANCHE 187
2
i 5 k g s / m m , puis verticalement HJ jusqu'à = 4 5 ° et enfin
CALCUL GRAPHIQUE DE ^-
2 /'cos horizontalement J K jusqu'au croisement E avec C E .
Nous porterons T sur OY' La cornière qu'il faudra adopter est celle de la courbe
immédiatement au-dessus du point E, soit le profil 55.55.5
X nous aurons :
Pour ( = conslanle, cl Y = ,-^-„
0
Pour a = 2 O l'abaqu« donne un profil de 5o.5o.5
11 est facile de voir que suivant les façons de procéder et
les points de départ, l'abaque permet de résoudre les problè-
Y = M T en posanj M = constanl-e= ^j.
mes suivants :
T
I. — La largeur du pylône, l'effort trancharil, le profil et
Nous pprlerons sur OX' et T sur 0,Y' l'inclinaison étant fixés trouver le: travail du métal et par
Pour chaque valeur dô / nous aurons une droite, soit dans conséquent le coefficient de sécurité.
le quadrant Y' OX' la famille des droites f.
II. — La largeur du pylône, l'effort tranchant, le profil, le
T T
De même en portant ? r - s u r O X' e( —7. sur O Y travail unitaire étant iixés trouver l'inclinaison pour que le
lS

2 / 2 / cos a . métal travaille juste à la limite permise.,


nous obtiendrons une famille de droites n. dans le qua- L'abaque permet donc de calculer immédiatement les
drant Y' OX. caractéristiques des croisillons, la largeur, l'inclinaison, le
travail unitaire, etc., pouvant varier à volonté.

CALCUL DES MONTANTS

Ce calcul est effectué dans le cas d'un pylône supposé


placé dans les mêmes conditions que précédemment, c'est-à-
dire pylône carré avec croisillons disposés comme dans la
figure ( 1 ) .
Soit :
Z l'effort supposé appliqué au sommet du pylône.
il la hauteur hors sol du pylône.
B la largeur de la base. -
s la section de la cornière du montant.
F l'effort le long du montant. .
On aura en prenant les moment par rapport à A (nous
négligerons l'inclinaison des montants) et ^
en remarquant qu'il y a deux moulants
tendus et deux montants comprimés :
ZH = a F B
appelons Z H = M moment de l'effort au
sommet et si c'est l'effort unitaire, l'équation
( 1 ) devient :
M
< ..
M = 2 r s d ou 1 on tire r =
-fr-fl

2 li s
La formule de Résal relative au flambage
est :

m I
p
dans laquelle :
k est u n coefficient dépendant des maté-
riaux 0,011 pour l'acier.
/ la longueur soumise au flambage expri-
mée en mètres.
m -un coefficient dépendant du mode de'
fixation (m = [\ pour les montants)
FIG. 2 s la section en m m . 2

Il faut que r soit, plus petit ou au plus égal au travail uni-


Mode d'emploi de l'abaque. — Supposons que l'effort
taire limite / imposé.
tranchant T étant déterminé' on se fixe une, base B
(B=io/to mm), u n e inclinaison des croisillons a = / i 5 ° et
La formule générale devient donc :
2
un travail unitaire m a x i m u m du métal / = i 5 k g s / m m .
Partant de B = io/io m m . , nous cheminons horizontale- (2)
' ~~ 2 B ,v \ mml
ment (AC), jusqu'à <x=45°, puis verticalement CE.
Reprenant à partir de l'effort tranchant fixé T = 337.5 kgs, C'est- cette formule que nous interpréterons graphique-
cheminons horizontalement H T jusqu'à l a droite / = ment.
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Remarque. Le pylône étant carré la cornière des mon-


tants pourra flamber soit le
plan Vertical dont la trace
est A B T, soit dans le plan bis-
secteur des •>. faces C B U . Le
calcul étant fait dans ces deux
cas, il faut naturellement
prendre les longueurs de flam-
bage et les moments d'inertie
qui correspondent respective-
ment à ces 2 éventualités,
soit: :
Pour le flambage dans le
plan A B T , le moment d'iner-
tie ly et la longueur de flam-
bage 2 B tg a
Pour le flambage dans le
plan C B U le moment d'iner-
tie, ix ou I min et la longueur
de flambage B tg 'J-.
Le calcul montre que c'est
le premier cas qui est le plus
défavorable.
C'est en nous plaçant dans
ce cas que nous établirons
notre calcul.

INTERPRÉTATION GRAPHIQUE DE LA FORMULE

L'abaque fig..5 qui nous servira à calculer cette formule


est établi sur un principe identique à celui qui a servi à
déterminer le profil des " croisillons. Nous conserverons les
mêmes notations.
Dans le quadrant Y' OX la famille de droites est caracté-
risée par B = constante au lieu de a = constante.
FIG. 5
La disposition des croisillons montre que si B est la
largeur du pylône a . L'inclinaison du croisillon sur l'ho- M
rizontale, la longueur de flambage est : draht Y' O X' et en portant çyQj- s u r
O Y nous aurons une
l— 2 B tg a
famille de, droites B dans le quadrant X' O Y.
L'abaque se consulte comme dans le cas des croisillons,
Nous porterons l suivant O X e t B suivant O Y' (ou sur avec la seule différence que dans le quadrant X' O Y on
la droite pour faciliter la lecture). s'arrêtera à la droite représentant la largeur de base choisie
Dans le quadrant X O Y' se placeront les droites a=cons- (en remplacement de l'inclinaison).
tante, i | R. VALENSI,
L'équation générale (2) peut s'écrire : Ingénieur E. S. E.
M kPs
2 B f 1 + ml (3)

Pour un profil donné B et I sont des constantes IMPRÉGNATION, SÉNILISATION ET IGNIFUGATION


Posons : DES BOIS D'INDUSTRIE
M
(SUITE)
TWf =
Y et I = X
l'équation devient :
2
s-=Y (1 + D X ) " courbe qui peut se construire par CARBOLINEUM ET DÉRIVÉS. — Sous les noms de carbo-
points. lineum, carboninol, carbonyle, carbonéine, on désigne
Chaque courbe se rapportera à u n profil déterminé. différents produits extraits des goudrons de houille et
Cette famille de courbes a été construite dans le quadrant renfermant de la créosote'. Le plus employé est le carbo-
X O Y, les longueurs de flambage l étant portées sur O X et lineum Avenarius, du nom de son inventeur. Il se distingue
M
n Y.
v par sa densité élevée ( 1 , 1 2 8 à 170) et sa viscosité. Il ne
.sur O
2B/ commence à distiller que vers 2.3o degrés. D'après les
M recherches de M. Henry, il pénètre profondément dans les
- J A L C U L GRAPHIQUE DE
2Bf tissus ligneux qu'il imprègne, de sorte que les pluies ou
l'action,de l'humidité atmosphérique l'en séparent diffici-
Comme précédemment, en portant M sur O Y' et s~„
lement. Sa couleur est rouge, b r u n ; il brûle d'une manière
sur O X', nous aurons une famille de droite / dans le qua- continue vers 190 degrés, ce qui est évidemment un obstacle

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