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Blesse

Descendant de ma volonté, de mes privilèges magiques comme de mes erreurs, il apparaît que le temps à passer et que
je me suis lié à ton âme, comme Ishtar l’a voulu.
Je suis née d’une union illégitime à Longans, dans l’Empire de l’hémisphère nord, peut-être au-delà des cyclones et
tempêtes. C’est l’institution de la Main Rouge, des assassins, qui m’éleva et m’apprit les rudiments du combat : j’étais
connu sous le nom de Galva Blesse. Que j’étais compétente à trancher les gorges qu’on me désignait.
Je ne me souviens pas réellement d’un contrat en particulier, mais je sais qu’à chaque fois, c’est mon père ou ma mère
que j’imaginais tuer. Pour la Main Rouge, j’ai tué des contrées glacées de Torq aux jardins luxuriants de Leiko ; et même
ceux qui appartenaient à la Guilde des Truands, sous les ordres de la Main Rouge, cédaient face à ma lame.
Mais il fallait bien que ça s’arrête. Et un soir, le contrat de mort sur un émissaire de l’Empire tourna mal et je fus
emprisonné dans les geôles de Sem.
En prison, j’ai connu Amata : une femme de la Main Blanche qui voulait se libérer de son emprise. Elle était enthousiasme,
vivace d’esprit et avec une force de conviction qui m’attirait. Elle réussit à me sortir de l’endoctrinement de la Guilde des
Truands, pulvérisant en miettes mes propres croyances. Malheureusement, elle succomba en prison.
Moi j’ai pu m’enfuir : la vie en prison est faite de routine et l’évasion est un travail de longue haleine, faisant une petite
victoire à la fois.
Sortit, j’ai mis du temps avant de pouvoir m’en sortir par moi-même : mais après tout, j’ai toujours été dans les jupons
des Mains ou de la prison. Et finalement, pour ma survie, j’ai choisi d’intégrer la Guilde des Explorateurs. En effet, voyager
là où aucun humain n’a foulé la terre depuis une génération était un moyen comme un autre d’échapper à l’emprise
tentaculaire de la Guilde des Truands.
Et pendant un temps tout se passa bien. J’en arrivais à oublier qu’ils m’en voulaient de les avoir ainsi quittés. Je me suis
même installée à Cap Glace, à Daéjil dans l’Empire. Je me suis également mariée avec un cartographe de talents et d’une
timidité maladive, d’une charmante candeur et d’une beauté saisissante : je pouvais littéralement passer des heures à me
plonger dans ses yeux noisette avec des reflets vert émeraude. Nous avons eu ensemble un fils, Théodore, eu la chance
d’avoir les mêmes yeux que son père.
Mais jamais les Truands n’oublient. Alors que mon fils avait trois ans et lors de mon anniversaire de mariage, j’ai eu la
visite de la Main Rouge en personne. La discussion a vite tourné en combat, mais la puissance de mon adversaire était
telle qu’il me cloua au sol et m’obligea à regarder mon mari et Théodore mourir devant mes yeux. Il m’installa un torr de
soumission : objet qui se referme autour de mon cou et m’asphyxiant au souhait du maître des assassins.
J’ai raté ce jour-là, mais le goût de la liberté et de la vie normale était trop fort : mon nom devînt Amata, comme pour me
rappeler mes buts : une petite victoire à la fois comme en prison. J’ai tenu et gagner petit à petit en maîtrise que j’avais
gagner lors de mes voyages. Et ce, jusqu’à ce que mes ordres me fassent aller à Kartag.
J’ai pu y rencontrer Vrong, un forgeron de génie qui me libéra des chaînes qui étaient les miennes. Liliana, sa femme, me
perdit d’apprivoiser les aigles géants des plaines infinies du Continent Sud. Et Firthus, un grand maître des Guildes des
Occultistes qui me cacha magiquement de la Guilde des Truands.
Ma vie reprit et quelques années dans la Guilde des Explorateurs m’ont permis d’acquérir de la magie, tuant des créatures
mystérieuses des steppes de Hemdfal. Inévitablement, plus je gagnais en rang dans la Guilde et plus je devenais l’héroïne
des duchés de Torq et de Daéjil.
Et après que je sois devenue Grande Maîtresse des Éclaireurs ; que mon pouvoir soit si grand que je ne pouvais le contenir,
que mon rapace soit évolué au point d’être un immense et beau aigle géant qui se nomma lui-même Malstar ; je pu enfin
me débarrasser de la Main Rouge. Et contrairement à ce que je pensais, la vengeance ne m’a pas mené vers la paix de
mon esprit. Le tuer de sang-froid faisait plus de moi un agent des Truands qu’une Amata. Une fois ma vengeance réalisée,
je vus que tous ceux que je considérais comme mes proches étaient morts et pour les connaissances qui restaient, je ne
pouvais pas amener à leur porte la Guilde des Truands.
Je reculai dans les terres désertes et me recueillit dans les forêts vierges de Salend. J’avais déjà entendu le nom du
magicien Ishtar, mais jamais je n’avais eu envie de le rencontrer : des rumeurs sur lui le désignait comme un être sans
cœur. Mais il vînt vers moi : mes prodiges étaient venus à ses oreilles et souhaitait m’utiliser pour atteindre un objectif,
le bien de Terra disait-il. Malgré tous mes pérégrinations, Ishtar en connaissait définitivement plus que moi. Je n’ai jamais
pu cerner cet homme, mais un but noble avait de quoi me remettre en selle. Je devais ramener une feuille éternelle de
l’arbre monde. J’ai donc de nouveau parcouru Terra.
Je ne sais pas si ce que j’ai fais était pour mon bien, celui de mes proches, des Guildes, de Terra ou rien de tout ça. Mais il
m’apparaît maintenant que ce n’est plus à moi de décider de l’avenir de Terra. J’ai aidé à le façonner de mon vivant et
maintenant, la seule chose que je peux faire et de transmettre à toi, héritier involontaire, des dons et du savoir. Et la seule
chose que je veux faire et de me reposer, enfin.
Si tu prends la décision de suivre mes pas, rend toi à Kartag. Les descendants de Vrong, Liliana ou Firthus t’aideront
surement, en échange de services. Si les pommes ne sont pas tombées loin de l’arbre, les services qu’ils te demanderont
en échange ne seront pas exorbitant. Dans sa forge de Vrong, un passage secret se tient dans le mur en face de la porte,
à la sixième pierre en partant du bas et la huitième en partant du mur de gauche : Vrong y conserve ses secrets.
Entends-moi, et conserve ma volonté, puisque je n’ai plus envie de revenir, que ce soit dans ton époque ou plus loin
encore, et recommencer encore et encore. Je te laisse ma puissance. Mais ma puissance, jamais ne te permettra
d’asservir.

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