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PLAN:
INTRODUCTION
Imaginez : vous n'êtes pas conscient, vous ne pouvez plus bouger, vous ne sentez plus rien...
Pourtant vous ne dormez pas et vous n'êtes pas mort. Vous êtes sous anesthésie générale. Le
chirurgien s'occupe de vous, mais vous ne souffrez pas. Malheureusement cela n'a pas
toujours été le cas. Il fut un temps où les opérations pouvaient être un vrai supplice. Retour
sur l'histoire de l'anesthésie
A- HISTOIRE DE L’ANESTHESIE
On prétend souvent que la première anesthésie de l’Histoire fut délivrée par Dieu à Adam.
( Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit
une de ses côtes, et referma la chair à sa place).
Il décrivit comment du vin issu de la mandragore pouvait induire une anesthésie, dans le
sens absence de sensation, des soldats allant subir une chirurgie ou une cautérisation de leur
blessure. Discoride avait néanmoins anticipé les recommandations linguistiques de Holmes
de quelques 1800 années.
Celse est un naturaliste encyclopédiste qui exerce la médecine à Rome au cours du Ier siècle.
Il se démarque de ses contemporains cultivés en écrivant non pas en langue grecque mais en
latin. C’est lui qui inaugure la terminologie scientifique latine.
Pour réduire la douleur du patient durant l’opération, Hua Tuo essaya tout pour trouver une
herbe anesthésique. Un jour, alors qu’il était dans la montagne en train de cueillir des herbes,
il rencontra un bûcheron qui était gravement blessé. Le bûcheron attrapa deux feuilles, les
écrasa et les pressa contre sa blessure. Peu après, la douleur disparut. Hua Tuo était
agréablement surpris à la vue de l’herbe magique, et s’empressa de demander le nom de
l’herbe au bûcheron. Les feuilles appartenaient à une plante du nom de mandragore. Après de
nombreux essais, Huao Tuo produisit une fameuse anesthésie appelée " Ma Fei San ".
Galien de Pergame était un médecin grec. Il passa quatre ans comme médecin à l’école des
gladiateurs, où sa place lui donna une grande expérience des traumatismes médicaux. Il
conseilla l’utilisation de la mandragore et de l’alcool avant toute chirurgie. Cette association
pouvait soulager la douleur. Mais il n’induisit pas l’insensibilité, sauf à employer de fortes
doses, risquant par la même, de tuer le patient. Galien découvrit que les veines et les artères
sont remplies de sang et pas d’air comme on le croyait communément. Malheureusement
Galien n’eut pas la notion de la circulation sanguine. Il croyait que le sang pouvait stagner
aux extrémités.
Exilé en Orient par l’empereur romain Constantin, décrivit les drogues comme « berçant
l’âme vers le sommeil ».mais si le dosage était inapproprié, l’âme pouvait ne pas se réveiller
dans ce monde…
Sextus Apulieus Barbarus, au 5e siècle, dressa une compilation médicale sous forme
d’herbier : Herbarius Apulei Platonici
dans laquelle il recommanda “à celui qui doit subir une amputation, ou une brûlure, laissez
le boire une demie mesure de vin. Il s’endormira et son membre pourra être coupé sans
douleur ni sensation. » Malheureusement les douleurs extrêmes tendent à exercer un effet de
sobriété.
Abu Ali al-Husain ibn Abdallah ibn Sina, dit : Avicenne (980 - 1037)
Lullius, connu aussi sous le nom de Raymond Lull, était un génie à multiples facettes. C’était
un poète catalan, nouvelliste, théologien, inventeur, écrivain médical, marin, missionnaire, et
aurait peut-être découvert en 1275 le "doux vitriol ": l’éther.
Toutefois, aucune description n’est retrouvée dans ses travaux existants. L’éther semblerait
avoir été synthétisé par Jebbar, savant arabe au VIIIème siècle.
un chirurgien français des armées royales , les « patients » ayant recours à la chirurgie
mourraient, soit à cause de leurs blessures, soit à cause de la méthode pour fermer leur
blessure. La technique employée habituellement imposait la cautérisation par l’application
d’huile chaude ou de fers chauds.
Pour fermer les vaisseaux après amputation, le moignon sanglant pouvait être plongé dans de
la poix bouillante. Celui qui ne s’évanouissait pas de douleur, ou n’était pas saisi d’un
infarctus de stress, pouvait espérer reprendre vie peu à peu…
L’éther sous forme liquide se vaporise facilement dans une pièce tempérée. Ainsi il peut être
inhalé ou avalé.
Le terme « éther » est aussi utilisé dans la chimie organique, où un éther est un groupe
fonctionnel qui résulte de la condensation d’alcools. Ce sont des composés organiques
contenant un atome d’oxygène accolé à deux groupes d’hydrocarbone.
Un mélange de neige et de glace fut décrite par l’italien Marco Aurelio Severino (1580-
1656) dans De Novis Usa Medico (1646).
chirurgien de Napoléon, observera que les amputations sur des membres froids, sur les
champs de batailles, ne causaient aucune douleur. Quarante ans plus tard, des solutions
salines glacées furent utilisées dans les premières cryochirurgie pour retirer les tumeurs
accessibles et supprimer la douleur.
Il effectue les grands travaux fondamentaux sur l’oxygène, il met en évidence l’absorption du
gaz carbonique par la potasse en réalisant avec de la chaux sodée le premier circuit fermé à
titre expérimental, mais très loin encore du cadre de l’anesthésie générale.
Pasteur anglais exerçant à Leeds, ville du comté du West Yorkshire, dans le Nord de
l’Angleterre. Philosophe et adepte de chimie, il réussit à isoler le gaz carbonique, puis
l’oxygène de l’air. Aidé dans ses recherches, par le comte de Shelburne, il parvint à produire
de l’oxyde d’azote pur, puis le oxyde nitreux (NO) qui allait rapidement être surnommé gaz
hilarant.
Mais, toutes ces expériences chimiques dans les caves du château ne sont pas du goût de ses
concitoyens qui l’accuse rapidement de sorcellerie.
Il meurt à l’age de 71 ans, sans avoir pu appliquer les vertus anesthésiques de sa découverte
chez l’homme.
Ce jeune apprenti pharmacien reprend les travaux de Priestley sur le oxyde nitreux (NO). Il
met au point un ballonnet de soie, muni d’une tubulure, pour en faciliter l’usage. Il émet
l’hypothèse d’utiliser ce gaz pour lutter contre la douleur chirurgicale, mais son idée n’est pas
retenue.
En 1818, ce jeune préparateur en pharmacie découvre les pouvoirs narcotiques des vapeurs
d’éther. Membre d’une église presbytérienne prônant que le monde du Christ n’était que
spirituel, il fut aussi un des plus grands scientifique expérimental.
Jeune médecin, il va se consacrer à l’étude expérimentale rigoureuse de ces différents gaz sur
l’animal. Il va alors décrire" un état d’animation suspendue", permettant d’opérer des
animaux sans aucune douleur.
On peut sans doute déclarer que le véritable premier anesthésiste fut ce médecin américain.
Long était un jeune diplômé de 27 ans, quand il nota que les utilisateurs d’éther ne sentaient
aucune douleur des blessures qu’ils se faisaient durant leurs « voyage ». Il en conclu que ceci
pouvait être transposé pour supprimer la douleur chirurgicale.
Cette expérience désastreuse marqua un sérieux coup d’arrêt dans l’utilisation du protoxyde
d’azote en anesthésie et discrédita même Wells aux yeux de la communauté médicale.
« Je reprends la plume pour finir ce que j’ai à dire. Grand Dieu ! comment en suis-je arrivé
là ? Tout cela ne serait qu’un songe ? Avant minuit, j’aurais payé ma dette à la nature, et il
le faut ; car, quand je sortirais libre demain ; je ne pourrais vivre en m’entendant appeler
un malhonnête homme. Et Dieu sait que je ne le suis pas. Ah ! ma chère mère, mon frère, ma
sœur que vous dirais-je ? Mon désespoir ne me permet que de vous dire adieu. Je vais
mourir ce soir avec la conviction que Dieu qui connaît tous les cœurs, me pardonnera cet
acte terrible. Je vais passer en prière ce qui me reste de temps à vivre. Quel malheur pour
ma famille ! Et ce qui me cause le plus d’angoisses, c’est de voir mon nom se rattacher à une
découverte scientifique qui l’a rendu familier à tout le monde savant. Et maintenant que je
puis encore tenir ma plume, il faut que je leur dise adieu à tous ! Oh ! mon Dieu pardonnez-
moi ! Oh ! ma chère femme et mon enfant, que je laisse sans moyen d’existence, je voudrais
vivre et travailler pour vous ; mais je ne le puis, je deviendrais fou ! Je me suis procuré
l’instrument de ma destruction lorsque la personne chargée de me garder m’a permis hier de
monter dans ma chambre. »
Bien plus tard, la France honorera Wells en reconnaissant son antériorité dans la découverte
de l’anesthésie chirurgicale et une statue fut érigée au 1 Square des Etats-Unis à Paris. Sur le
socle, on peut lire : « Au dentiste Horace Wells. Novateur de l’anesthésie chirurgicale ».
Officiant à Boston, il fut l’un des chirurgiens les plus reconnus du 19e siècle, et le premier à
montrer l’intérêt de l’anesthésie en chirurgie.
Warren et l’anesthésie
Warren fut impliqué deux fois dans l’aube de l’histoire de l’anesthésie. Le premier incident
fut une démonstration ratée de l’oxyde nitreux (NO) par le dentiste Horace Wells le 20
Janvier 1845. Bien que le Dr. Warren ne croyait pas que cette anesthésie marcherait, il
organisa cette démonstration au Massachusetts General Hospital.
Warren présenta Wells à ses étudiants, mais le patient dont l’amputation avait été
programmée le matin, refusa d’être opéré. Warren demanda alors à ses étudiants si l’un
d’entre eux avait besoin d’une extraction dentaire, et l’un des étudiants accepta de se prêter à
l’expérience.
Une ère nouvelle s’ouvrait. Warren était réputé et une des figures les plus respectée de la
médecine. Sans sa bonne volonté à vouloir essayer de nouvelles procédures en public, la
révolution de l’anesthésie aurait pu être retardée durant des années.
Le 7 décembre, Gilbert Abbott quittait l’hôpital sain et sauf, 52 jours plus tard.
Ses multiples tentatives pour faire reconnaître l’invention comme sienne, eurent raison de lui.
Il mourra à l’âge de 48 ans d’une congestion cérébrale. Il ne put jamais faire breveter son
invention et ses rêves de fortune partirent dans une brume évanescente.
Chimiste réputé, Jackson est une personnalité importante de Boston. Il connait bien les effets
de l’éther, notamment de l’éther sulfurique pur. Il conseille Morton pour la fabrication d’un
appareil destiné à faire inhaler le gaz miraculeux.
En 1861, Jackson a édité un manuel d’Etherisation. Par ce biais, il ne clamait pas seulement
qu’il avait instruit Morton sur les propriétés anesthésiques de l’éther, mais qu’il avait utilisé
Morton pour mettre en scène la démonstration célèbre à l’hôpital général du Massachusetts
au nom de son professeur illustre.
Il invente également un masque muni d’une valve qui permet l’administration d’air
additionnel lorsque l’anesthésie doit être allégée.
" Docteur Snow donna ce chloroforme béni, avec ses effets apaisant, tranquillisant et
absolument délicieux."
Les premières tentatives d’anesthésie intraveineuse semblent dater de 1872, par le précurseur
de l’anesthésie intraveineuse, Cyprien Oré (1828 — 1889) chirurgien bordelais qui a pratiqué
l’injection intraveineuse de chloral.
L’Evipan fut le premier barbiturique intraveineux d’utilisation modeste, qui fut supplanté en
France après la guerre, par un autre barbiturique à action rapide, le thiopental utilisé pour la
première fois en 1934 par l’anesthésiste américain Lundy. Il est très largement utilisé par
l’armée américaine durant le second conflit mondial.
L’anesthésie par inhalation est l’autre façon d’endormir les patients :
Toutefois, le risque de syncope mortelle avec le chloroforme se confirme dès 1848, et on
l’abandonne au profit de l’éther, qui cède la place au protoxyde d’azote.
Puis un composé fluoré, l’halothane, est synthétisé : il allait devenir l’anesthésique par
inhalation le plus utilisé au monde dans les années 1980.
• 1967 Virtue : Ketamine
Les morphiniques :
• Nubain 1968
• Temgésic 1968
• Fentanyl 1972
• Alfentanyl 1984
• Sufentanyl 1992
• Remifentanyl 1994
• Le Forène 1965
• Le Desflurane 1960 mais commercialisé plus de 20 ans plus tard AMM 1996
1950: Elam et Liston (monitoring du CO2 expiré) par absorption de l’infra rouge.
1953: Faulconer le premier à utiliser le spectromètre de masse en salle d’opération.
1955: Satomura introduit l’effet doppler dans l’exploration cardiovasculaire
C- PRINCIPES DE L’ANESTHESIE
1 - Anesthésie générale
CONCLUSION
Sécurité, confort et surtout zéro douleur... Des conditions optimales qui n'ont pas toujours
existé. Dans l'Antiquité, pour soulager un patient lors d'une chirurgie, on utilise surtout
des plantes : pavot, mandragore, cannabis… Présentées sous forme de décoction, leur
efficacité etait très relative et les accidents nombreux.
L’aneshésie est une procédure médicale dont le concept repose sur le confort du patient et du
chirurgien. Sa pratique et surtout sa maîtrise repose sur la connaissance de la physiologie, de
l’anatomie et de la pharmacoanesthésiologie.
Réputée pour son exigence technique, l’anesthésie reste et sera toujours une activité à risque.
Les progrès actuels et futurs aideront sans doute à accroître la sécurité anesthésique.