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DE L’EXPERT-COMPTABLE
relèvent d’un droit de discrétion qui, un peu à l’instar de la vie privée,
ne relèvent que de la responsabilité civile.
L
a protection du secret professionnel par l’État est d’inérêt géné- éclairé par un « sachant », il escompte une prise de conscience par le
ral. En effet, il est primordial que chaque client, en se confiant client des risques d’une infraction qu’il renoncera ainsi à commettre.
sans crainte à un professionnel, et notamment à un expert-
comptable, puisse se rassurer sur sa situation et sa conformité aux Le secret Le caractère absolu et le fait qu’il soit pénalement sanctionné distinguent
règles de droit. Dans le cas contraire, il doit pouvoir la rectifier, cor- le secret professionnel de l’obligation de confidentialité et de discrétion
rectement conseillé par ce même professionnel. professionnel également opposable à l’expert-comptable.
Si la protection n’était que contractuelle, ce qui est le cas dans beau- est qualifié
coup de pays, elle serait relative car le client pourrait, maître qu’il est Distinction entre le secret professionnel, l’obligation
du contrat, relever le professionnel de son secret. d’absolu, en ce de confidentialité et le devoir de discrétion :
Le devoir de discrétion est prévu à l’article 147 du code de déontologie
L’intervention du code pénal empêche ce relèvement et fait passer le sens, que rien qui dispose que : « sans préjudice de l’obligation au secret professionnel,
secret de relatif à absolu et « le secret absolu empêche qu’il puisse être ne peut en délier les personnes mentionnées à l’article 141 sont soumises à un devoir de
fait pression sur le client pour qu’il commande une levée du secret » discrétion dans l’utilisation de toutes les informations dont elles ont
(Comptabilité et Droit pénal, LITEC, sous la direction de Maxime l’expert-comptable, connaissance dans le cadre de leur activité ».
Delhomme et Yvonne Muller, n°758).
pas même La discrétion vise donc toutes les informations générales, recueillies au
Il y a là une ligne de départage entre « les informations à caractère l’autorisation de cours de la mission, et que le professionnel de l’expertise comptable ne
secret » de l’article 226-13 du code pénal dont l’expert-comptable doit pas divulguer sans l’accord explicite de son client (ancienne norme
est, en conscience, maître, et les informations plus ordinaires que son client professionnelle n°114) ce qui les distinguent de celles couvertes par le
son client peut lui demander d’adresser à tel ou tel partenaire et qui secret professionnel. uuu
Le secret
Droit de communication de l’administration fiscale
Lorsque l’administration fiscale exerce son droit de communication en
vertu des articles L.81, L.86 et L.102 du livre des procédures fiscales,
l’expert-comptable doit se limiter à ce qui peut être requis. L’article
professionnel
L.86 du LPF précise que le droit de communication « ne porte que sur
Vie du cabinet
l’identité du client, le montant, la date et la forme du versement ainsi
que les pièces annexes de ce versement ».
a un
Dans ce cadre, l’expert-comptable doit refuser toute demande d’élargir
à d’autres renseignements et en particulier à ceux relevant du secret
professionnel.
caractère
Droit de communication des agents de l’URSSAF
L’article L.114-19 du code de la sécurité sociale créé un droit de com-
Le Francilien
munication pour les agents de l’URSSAF, qui ont les mêmes préroga-
tives que les agents du fisc.
absolu même Ainsi, l’expert-comptable doit veiller à ne transmettre que les rensei-
gnements demandés sur l’identité de son interlocuteur et sur les modes
s’il comporte
d’échanges. Il ne doit transmettre ni documents comptables, ni notes
ou correspondances, sous peine de violer le secret professionnel. C’est
la réponse du conseil supérieur.
certaines
Convocation par la police
L’expert-comptable doit se soumettre à la convocation. Toutefois, il ne
peut, sans violer le secret professionnel, divulguer spontanément des René Keravel
Président de la commission
exceptions
informations couvertes par le secret.
Déontologie & Études techniques
Il ne peut fournir que des informations non couvertes par le secret
professionnel, qui doivent être limitées à ce qui est indispensable à la
prévues par
sincérité de sa déposition.
la loi ou fiscale. Il peut, en tant que « sachant », éclairer les enquêteurs et les
juridictions, pour leur éviter de mauvaises interprétations sur les docu-
ments comptables dont ils disposent déjà.