Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le défaut de conseil constitue la plus grande source de conflits sur la responsabilité des
experts-comptables.
Le devoir de conseil peut être défini comme étant une obligation imposée au professionnel
libéral d’influer sur le comportement de son client en vue d’assurer ses intérêts.
Le devoir de conseil est devenu depuis le 1er décembre 2007 une disposition réglementaire.
Cette disposition figure à l’article 155 du décret n°2012-432 du 30 mars 2012.
I. Le devoir d’informer
Il a pour finalité d’apporter au client des informations pouvant concerner sa situation.
L’expert-comptable doit ainsi porter à la connaissance de son client les informations d’ordre :
• Comptables
• Juridiques
• Fiscales et sociales
Il doit également être capable d’informer correctement son client sur les opportunités
offertes par telle ou telle mesure légale en regard de sa situation personnelle.
Cette catégorie d’obligation peut aussi être qualifiée de devoir de conseil « actif » dans la
mesure où l’expert-comptable, lorsqu’il est en possession d’une information, a l’obligation
(rôle actif) de faire connaitre à son client les conséquences éventuellement dommageables
résultant des données relatives à cette information.
Le devoir de mise en garde ne se limite cependant pas à alerter le client mais peut aller
jusqu’à un devoir d’incitation auprès de lui afin qu’il prenne les mesures appropriées.
À défaut pour le client de suivre les exigences imposées par son expert-comptable, ce dernier
devra en tirer les conséquences appropriées concernant le maintien ou non de sa mission
contractuelle. Il en est notamment ainsi lorsque l’expert-comptable n’obtient pas les
documents nécessaires à la réalisation de sa mission. Il doit alors y mettre fin.
IV. Le devoir de refuser toute complaisance
Ce devoir impose à l’expert-comptable de manifester une désapprobation claire des
agissements commis par un client même si ses derniers ne sont pas répréhensifs (frauduleux).
Enfin, il est essentiel de retenir que dans le cadre de son obligation de conseil, l’expert-
comptable est soumis à une obligation de moyens. La distinction avec l’obligation de
résultat présente un intérêt, du moins théorique, en matière de preuve.
Le principe veut que la charge de la preuve revienne au créancier qui devra démontrer que
l’inexécution de l’obligation résulte d’une faute du débiteur. Toutefois, la pratique montre
que, dans les faits, il revient à l’expert-comptable de prouver qu’il a bien satisfait à son
obligation de conseil.