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Juillet 2010
A ma femme Sarra :
Pour m’avoir supporté, encouragé et soutenu pour la préparation de ce travail.
Qu’elle trouve ici l’expression de mes fidèles rattachements éternels.
A mes proches des familles Ben Mansour, Marghli, Mabrouk et Ben Slima
A mes amis :
Pour leur soutien.
Qu’ils trouvent dans ce mémoire ma grande considération pour eux.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier vivement M. Abderrazek GABSI qui a dirigé le présent mémoire pour sa
disponibilité et la qualité de ces recommandations et conseils. Qu'il trouve dans ce modeste
travail l'expression de mon profond respect et ma reconnaissance pour ses encouragements et
ses recommandations constructives.
Mes remercîments s’étendent, également, à ma femme Sarra qui m’a soutenu, avec beaucoup
de patience et de courage, tout au long de la préparation de ce travail.
Je ne manquerai pas non plus de remercier infiniment tous ceux qui m’ont enseigné un jour, à
l’école primaire, au lycée et à l’université.
Je remercie finalement les membres du jury pour l’honneur qu’ils m’ont fait en acceptant de
juger et évaluer cet humble travail.
PLAN
Pages
INTRODUCTION GENERALE 1
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DEUXIEME PARTIE : COMPTABILISATION DES IMMEUBLES DE
PLACEMENT : IMPLICATIONS ET ETUDE DE POSITIONNEMENT 30
Introduction 31
CHAPITRE 1 : TRAITEMENT COMPTABLE DES IMMEUBLES DE PLACEMENT
DANS LE CONTEXTE TUNISIEN 32
Section 1 : Cadre général : recours à la norme NCT 05 relative aux
immobilisations corporelles en l’absence de norme spécifique 32
Page 2/9
2.1.1.4. Placements immobiliers en cours 44
2.1.2. Evaluation des placements immobiliers à la date de clôture 45
2.1.2.1. Méthode d’évaluation des placements immobiliers 45
2.1.2.2. Amortissement des placements immobiliers 46
2.1.3. Sortie des placements immobiliers et leur présentation dans les
états financiers 46
2.1.3.1. Sortie des placements immobiliers 46
2.1.3.2. Présentation des placements immobiliers et informations
à fournir 47
2.1.4. Comptabilisation des revenus et charges liés aux placements
immobiliers 47
2.1.4.1. Revenus des placements immobiliers 47
2.1.4.2. Charges de placement 48
2.2. Adéquation des normes comptables sectorielles aux besoins des
compagnies d’assurance et/ou de réassurance en matière d’immeubles de
placement 48
2.2.1. Absence d’une définition claire des placements immobiliers 48
2.2.2. Absence de distinction entre les immeubles de placement et les
immeubles d’exploitation 49
2.2.3. Evaluation des placements immobiliers à la date de clôture 50
Section 3 : Pratiques comptables des immeubles de placement dans les
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes (étude empirique) 51
3.1. Présentation 51
3.2. Méthodologie et échantillon 52
3.3. Dépouillement de l’enquête et analyse des résultats 53
3.4. Conclusions de l’enquête et enseignements tirés 53
3.4.1. Définition et présentation des immeubles de placement au niveau
des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes 53
3.4.2. Evaluation des immeubles de placement au niveau des
compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes à la date de
clôture 55
3.4.3. Evaluation du système comptable tunisien et recours aux normes
IFRS 57
3.4.4. Implications et difficultés pratiques liées à l’application de
l’IAS 40 pour le contexte tunisien 59
CHAPITRE 2 : IMMEUBLES DE PLACEMENT SELON CERTAINS AUTRES
REFERENTIELS COMPTABLES ET SELON LES IFRS 62
Section 1 : Traitement comptable des immeubles de placement selon certains
autres référentiels comptables 63
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1.1. Traitement des immeubles de placement selon le référentiel Français 63
1.1.1. Cas Général: Absence de traitement particulier réservé aux
immeubles de placement 63
1.1.2. Immeubles de placements détenus par les sociétés d’assurance 64
1.1.2.1. Coût d’entrée 64
1.1.2.2. Evaluation des actifs immobiliers à la date de clôture 64
1.1.3. Cas particulier des sociétés civiles de placement immobilier 64
1.1.3.1. Coût d’entrée 65
1.1.3.2. Evaluation des actifs immobiliers à la date de clôture 65
1.1.3.3. Sortie des immeubles de placement 65
1.1.3.4. Comptabilisation des produits et charges 65
1.1.4. Cas particulier des organismes de placement collectif immobilier 66
1.1.4.1. Coût d’entrée 66
1.1.4.2. Evaluation des actifs immobiliers à la date de clôture et
calcul de l’actif net 66
1.1.4.3. Sortie des immeubles de placement 66
1.1.4.4. Comptabilisation des produits et charges 67
1.1.5. Immeubles de placements dans le cadre des états financiers
consolidés des sociétés cotées en bourse 67
1.2. Traitement des immeubles de placement selon le référentiel canadien 67
1.2.1. Traitement des immeubles de placement au niveau des PCGR 67
1.2.2. Traitement des immeubles de placement dans le cadre des
sociétés de placement 68
1.2.3. Adoption des IFRS au canada 69
1.3. Traitement des immeubles de placement selon le référentiel américain 69
1.3.1. Cas général 69
1.3.2. Cas des sociétés d’assurance 70
1.3.3. Projet de convergence entre les US GAAP et les IFRS 70
Section 2 : Traitement comptable des immeubles de placement selon les IFRS 71
2.1. Règles de comptabilisation des immeubles de placement 71
2.1.1. Comptabilisation des immeubles de placement à la date d’entrée 71
2.1.1.1. Coût d’acquisition des immeubles de placement 71
2.1.1.2. Coût de production d’un immeuble de placements 72
2.1.2. Traitement comptable des immeubles de placement à la date de
clôture 72
2.1.2.1. Modèle de la juste valeur 72
Page 4/9
2.1.2.2. Modèle du coût 74
2.1.3. Transfert et sortie d’un immeuble de placement 78
2.1.3.1. Transfert 78
2.1.3.2. Sortie d’un immeuble de placement 79
2.2. Règles de présentation des immeubles de placement et informations à
fournir 79
2.2.1. Dispositions générales 79
2.2.2. Modèle de la juste valeur 80
2.2.3. Modèle du coût 81
2.3. Evaluation des immeubles de placement et guide de détermination de la
juste valeur 82
2.3.1. Evaluation à la juste valeur selon les US GAAP 82
2.3.2. Evaluation à la juste valeur selon les IFRS 83
2.3.3. Guide de détermination de la juste valeur 84
2.3.3.1. Techniques d’évaluation 84
2.3.3.2. Hiérarchie des justes valeurs 85
Section 3 : Application de l’IAS 40 dans le contexte tunisien 87
3.1. Applicabilité de l’IAS 40 pour les sociétés tunisiennes : préalables ou
pré-acquis 87
3.1.1. Recensement des immeubles de placement 88
3.1.2. Détermination de la juste valeur des immeubles de placement 89
3.1.3. Une information financière plus détaillée 89
3.2. Modèle de la juste valeur : Quelles implications pour les sociétés
tunisiennes ? 89
3.2.1. Choix irréversible et application généralisée 90
3.2.2. Effets comptables de l’adoption du modèle de la juste valeur 90
3.2.2.1. Impact lors de la première adoption des normes IFRS 90
3.2.2.2. Impact à chaque clôture d’exercice 91
3.2.3. Nécessité de suivi permanent des indicateurs du marché et de
recours à un expert pour l’évaluation de la juste valeur 92
3.3. Modèle du coût : Quelles implications pour les sociétés tunisiennes ? 92
3.3.1. Ajustement du coût d’entrée et de l’amortissement des immeubles
de placement 92
3.3.2. Recours à l’approche par composantes 93
3.3. 3. Mise en place des indices de dépréciation et détermination de la
valeur recouvrable 94
Conclusion 96
Page 5/9
TROISIEME PARTIE : AUDIT DES IMMEUBLES DE PLACEMENT 97
Introduction 98
CHAPITRE 1 : PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE ET PLANIFICATION DE
L’AUDIT : APPLICATION AUX IMMEUBLES DE PLACEMENT 99
Section 1 : Connaissance de l’entité et de son environnement de contrôle 99
1.1. Acceptation de la mission 99
1.1.1. Risque professionnel lié à l’acceptation de la mission d’audit 100
1.1.2. Facteurs pouvant influencer l’acceptation de la mission d’audit 100
1.1.2.1. Caractéristiques et intégrité de la direction 100
1.1.2.2. Organisation et structure de la direction 101
1.1.2.3. Nature de l’activité 101
1.1.2.4. Environnement de l’entreprise 101
1.1.2.5. Nature de la mission d’audit 101
1.1.2.6. Résultats financiers 102
1.1.2.7. Relation entreprise et parties liées 102
1.1.2.8. Informations mensongères 102
1.2. Connaissance de l’entité 102
1.2.1. Collecte des informations 103
1.2.2. Modalités de collecte d’informations 103
1.2.2.1. Entretien avec la direction 103
1.2.2.2. Visite des principaux établissements 104
1.2.2.3. Revue des rapports et autres documents 104
1.2.3. Compréhension des facteurs internes ayant une incidence sur
l’activité et sur les comptes de la société 104
1.2.3.1. Structure de l’actionnariat et de la direction 105
1.2.3.2. Objectifs de la société 105
1.2.3.3. Exploitation et financement de la société 105
1.2.3.4. Personnel 106
1.2.4. Compréhension des facteurs externes ayant une incidence sur
l’activité et sur les comptes de la société 106
1.2.4.1. Secteur d’activité 106
1.2.4.2. Environnement général de la société 106
1.2.4.3. Analyse comparative de performance 106
1.2.4.4. Législation et réglementation 107
1.3. Examen du système de contrôle interne 107
1.3.1. Présentation 107
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1.3.2. Composantes de l’environnement de contrôle interne 108
1.3.2.1. L’environnement de contrôle 108
1.3.2.2. Le processus d'évaluation des risques par l'entité 108
1.3.2.3. Le système d’information, y compris les processus
opérationnels y afférents, relatifs à l’information financière et à
sa communication 109
1.3.2.4. Les activités de contrôle 109
1.3.2.5. Le suivi des contrôles 110
1.3.3. Questionnaire de contrôle interne relatif aux immeubles de
placement 110
Section 2 : Evaluation préliminaire des risques d'audit inhérents aux
immeubles de placement 114
2.1. Risques inhérents relatifs au cadre général 116
2.1.1. Risques inhérents liés aux dirigeants et aux actionnaires 116
2.1.2. Risques inhérents liés au locataire 116
2.1.3. Risques inhérents liés aux parties liées 117
2.1.4. Risques inhérents liés à la nature du patrimoine foncier 117
2.1.5. Risques inhérents liés à la gestion technique des immeubles 118
2.2. Risques inhérents relatifs à l’évaluation des immeubles de placement 118
2.2.1. Risques inhérents relatifs au marché immobilier 118
2.2.2. Risques inhérents aux estimations à la juste valeur 119
2.2.3. Risques inhérents relatifs au recours à des travaux d’autres
experts 119
2.2.4. Risques inhérents à la réévaluation des immeubles de placement
des compagnies d’assurance et/ou de réassurance 120
Section 3 : Compréhension des règles de prise en compte, d'évaluation et de
présentation des immeubles de placement et examen analytique préliminaire 120
3.1. Compréhension des règles de prise en compte, d'évaluation et de
présentation des immeubles de placement 121
3.1.1. Connaissance du processus comptable 121
3.1.2. Revue des règles de prise en compte, d'évaluation et de
présentation des immeubles de placement 122
3.2. Examen analytique préliminaire 124
3.2.1. Cadre général 124
3.2.2. Cas des immeubles de placement 125
CHAPITRE 2 : ELABORATION ET MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE D'AUDIT :
DILIGENCES LIEES AUX IMMEUBLES DE PLACEMENT 126
Section 1 : Examen des procédures de comptabilisation et d’évaluation des
Page 7/9
immeubles de placement 128
1.1. Identification des procédures de comptabilisation et d’évaluation des
immeubles de placement et examen des méthodes pratiquées 128
1.1.1. Evaluation des procédures de contrôle spécifiques à la gestion et
au traitement comptable des immeubles de placement 129
1.1.2. Evaluation des procédures de contrôles spécifiques à l’évaluation
des immeubles de placement 129
1.2. Tests de contrôle interne 130
1.2.1. Tests de contrôle interne relatifs à la gestion et au traitement
comptable des immeubles de placement 130
1.2.1.1. Acquisition des immeubles de placement 130
1.2.1.2. Aliénation des immeubles de placement 131
1.2.1.3. Gestion des immeubles de placement 131
1.2.1.4. Revenus des immeubles de placement 131
1.2.2. Tests de contrôle interne relatifs à l’évaluation des immeubles de
placement 132
1.2.2.1. Cas des sociétés d’assurance et de réassurance 132
1.2.2.2. Estimation de la juste valeur 132
1.2.2.3. Recours aux travaux d’un expert pour l’évaluation des
immeubles de placement 133
Section 2 : Audit des comptes et de l’information financière relatifs aux
immeubles de placement 133
2.1. Audit de la comptabilisation, de la présentation et des informations à
fournir des immeubles de placement 134
2.1.1. Audit des comptes relatifs aux immeubles de placement 134
2.1.1.1. Cas des compagnies d’assurance et/ou de réassurance
tunisiennes 134
2.1.1.2. Spécificités liées au référentiel IFRS 136
2.1.2. Audit de la présentation et des informations à fournir se
rapportant aux immeubles de placement au niveau des états financiers 137
2.2. Examen des estimations et des évaluations à la juste valeur 138
2.2.1. Diligences de l’auditeur quant à l’examen du choix de la méthode
d’évaluation 138
2.2.2. Examen des hypothèses de l’estimation 139
2.2.3. Préparation d’estimations indépendantes à la juste valeur 140
2.2.4. Vérification des informations à fournir portant sur l’estimation de
la juste valeur 141
2.3. Utilisation des travaux d’autres experts 141
2.3.1. Evaluation de l’indépendance, de l’objectivité et de l’aptitude de
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l’expert immobilier 142
2.3.2. Diligences de l’auditeur portant sur les évaluations effectuées par
l’expert immobilier 143
Section 3 : Travaux de fin de mission 145
3.1. Evaluation des résultats des procédés de vérification 145
3.1.1. Revue finale des comptes 145
3.1.2. Revue des papiers de travail et établissement d’une note de
synthèse 146
3.2. Revue des événements postérieurs à la clôture de l’exercice 147
3.2.1. Evènements postérieurs survenus avant la date du rapport d’audit 147
3.2.2. Faits découverts après la date du rapport de l’auditeur 149
3.2.2.1. Faits découverts après la date du rapport de l’auditeur et
avant la date de publication des états financiers 149
3.2.2.2. Faits découverts après la date du rapport de l’auditeur et
après la date de publication des états financiers 150
3.3. Obtention de la lettre d’affirmation de la direction et rapports d’audit 150
3.3.1. Obtention de la lettre d’affirmation 150
3.3.1.1. Déclarations de la direction 150
3.3.1.2. Déclarations de la direction portant sur les informations
à la juste valeur 151
3.3.2. Rapport d’audit 152
3.3.2.1. Cadre général 152
3.3.2.2. Opinion d’audit 153
3.3.3. Cas particulier du rapport du commissaire aux comptes d’une
compagnie d’assurance et/ou de réassurance destiné au ministre des
finances et diligences liées aux immeubles de placement 154
Conclusion 157
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Page 9/9
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALE
A cet effet, plusieurs études ont été menées pour satisfaire les besoins particuliers des
investisseurs en matière d’information financière, en essayant de fixer des traitements
spécifiques pour l’évaluation et la prise en compte de ces nouveaux types d’actifs. Il en est,
ainsi, du traitement des immeubles de placement qui ont donné lieu, ces dernières années, à
une multitude de débats et de réflexions.
Un immeuble de placement est détenu pour en retirer des loyers et/ou pour valoriser le capital.
Par conséquent, il génère des flux de trésorerie indépendamment du cycle d’exploitation et
des autres actifs détenus par l’entité. Ceci le distingue d’un bien d’exploitation qui, pour la
production ou la fourniture de biens ou de services, génère des flux de trésorerie qui sont
attribuables non seulement au bien immobilier mais aussi à d’autres actifs utilisés dans le
processus de production ou d’offre. Dans certains cas, il peut être même difficile de
déterminer s’il s’agit d’un immeuble de placement ou non. Généralement, il est fait recours à
des jugements selon divers critères pour trancher.
Sur le plan national, les immeubles de placement sont fréquemment rencontrés dans les bilans
des entités économiques tunisiennes. Le recours à ces actifs est devenu de plus en plus
Mémoire d’Expertise Comptable Page 1
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
répandu en Tunisie du fait que le marché de l’immobilier est un marché actif qui procure
souvent des plus-values substantielles.
En se référant aux dispositions de l’arrêté du Ministre des finances du 27 février 2001 fixant
la liste, le mode de calcul des provisions techniques et les conditions de leur représentation tel
que modifié par l’arrêté du 28 mars 2005, les compagnies d’assurance et de réassurance
doivent inscrire à leurs bilans, des actifs adéquats pour représenter leurs engagements envers
les assurés. Il s’agit d’actifs qu’elles pourront réaliser au moment opportun afin de se procurer
la trésorerie nécessaire pour faire face à leurs engagements techniques et régler l’intégralité
des indemnisations devenues exigibles envers les assurés. Parmi ces actifs, le législateur
tunisien a cité, en sus des immeubles d’exploitation, les immeubles de placement (placements
immobiliers).
La norme comptable tunisienne numéro 31 intitulée « Norme relative aux placements dans les
entreprises d’assurance et/ou de réassurance » a énuméré les règles de prise en compte,
d’évaluation et de présentation des placements immobiliers au niveau des états financiers des
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes. Néanmoins, dans certaines situations
particulières, ces règles ne sont pas suffisamment détaillées et les modalités pratiques de
traitement de cette nature d’actifs n’ont pas été clairement énoncées.
La Tunisie s’est engagée dans la voie de l’adoption des normes IFRS dans un prochain avenir.
La transition au référentiel comptable international induit, certes, des changements
comptables considérables pour plusieurs motifs :
Ces changements auront nécessairement des implications sur les travaux d’audit ou de
certification des états financiers préparés conformément à ce référentiel. Les immeubles de
placement, en tant que rubrique des états financiers, n’échapperont pas à ces évolutions.
Au niveau international, les normes IFRS ont traité en détail les immeubles de placement par
le biais de l’IAS 40 « Immeubles de placement ». Manifestement, cette norme constitue une
importante source de divergences entre le référentiel international et les pratiques comptables
en Tunisie. Les retraitements effectués sont parfois significatifs.
Au-delà de ces mutations, la notion de la juste valeur a fait l’objet de plusieurs discussions et
interprétations au sein du référentiel international. Celle-ci est définie par l’IAS 40 comme
« le montant pour lequel un actif pourrait être échangé entre des parties bien informées,
consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale »1. L’introduction de la
juste valeur a remis en question le principe de l’évaluation au coût historique. La juste valeur
privilégie, à l’encontre du principe du coût historique, qui maintient au bilan la valeur
d’acquisition du bien diminuée des amortissements, la valeur potentielle de vente.
- les traitements différents réservés aux immeubles de placement au sein des entités
économiques en Tunisie (compagnies d’assurance et de réassurance et les autres
sociétés opérant dans d’autres secteurs),
1
IAS 40 « Immeubles de placement » ; § 5.
nous avons jugé utile d’aborder l’étude des spécificités de ces immeubles de placement, les
modalités de leur comptabilisation au niveau des compagnies d’assurance et de réassurance et
au niveau des autres sociétés tunisiennes, les similitudes et surtout les divergences entre les
référentiels comptables tunisien et international ainsi que les diligences d’audit à mettre en
place par les auditeurs face à des comptes qui intègrent des actifs particuliers, qui peuvent
être évalués sur une base autre que «le coût historique ».
L'étendue de notre travail aux aspects d'audit trouve sa justification dans l'importance
manifeste, aussi bien de la valeur de ces immeubles de placement dans les états financiers des
compagnies d’assurance et de réassurance et dans d’autres sociétés tunisiennes, que des
risques d’audit en matière de difficultés de traitement et d’évaluation des immeubles de
placement (estimations de la juste valeur…) et de mesure des revenus y afférents.
A cet effet, les deux principaux objectifs qu’on essaiera d’atteindre à travers cette étude sont :
- Quelles sont les divergences entre les règles comptables nationales et internationales
en matière de traitement des immeubles de placement ?
- Quelles sont les règles de présentation des immeubles de placement et quelles sont les
informations à fournir à leur propos dans les notes aux états financiers?
- Quelles sont les préalables devant être vérifiés avant l'entrée en vigueur d'une norme
générale relative à la comptabilisation des immeubles de placement pour les sociétés
tunisiennes ? Quelles sont les implications sur la norme sectorielle tunisienne relative
aux placements dans compagnies d’assurance et de réassurance ?
- Quelle démarche doit-on suivre pour l'audit des comptes et des évaluations des
immeubles de placement ?
- Quelles diligences doit-on associer aux risques inhérents à l’évaluation des immeubles
de placement au niveau des sociétés d’assurance et/ou de réassurance ?
- Quels sont les risques particuliers à identifier par l’auditeur lors de l'introduction
d’une nouvelle méthode de comptabilisation et d’évaluation des immeubles de
placement ?
Le présent mémoire tentera d’apporter des réponses à toutes ces interrogations. Ces dernières
s’articulent autour d’une problématique synthétisée comme suit :
- Quelles sont les implications sur la démarche d'audit financier et ce, plus
particulièrement, dans le cas des compagnies d’assurance et de réassurance ?
- L’analyse fondée sur la doctrine existante : les normes comptables et les normes
d’audit nationales et internationales ;
- L’enquête établie par le biais d’un questionnaire menée auprès des compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes et auprès d’un échantillon d’experts
comptables membres de l’OECT afin de revoir les modalités de traitement comptables
des immeubles de placement au niveau des compagnies d’assurance et de réassurance
tunisiennes.
Une deuxième partie, ayant pour titre : Comptabilisation des immeubles de placement :
Implications et étude de positionnement, sera consacrée à l’étude des traitements
comptables des immeubles de placement. Un premier chapitre sera réservé au traitement
comptable des immeubles de placement selon le référentiel tunisien en particulier au niveau
des compagnies d’assurance et de réassurance. Quant au deuxième chapitre, il traitera des
dispositions du référentiel comptable international et de certains autres référentiels
comptables en la matière. Seront exposées, aussi, les implications induites par les
dispositions des normes comptables internationales (IFRS) au niveau des comptes des
sociétés tunisiennes en matière d’immeubles de placement. Une étude de positionnement de
ces référentiels sera réalisée avec une réflexion sur les préalables des mesures
d’accompagnement pour assurer le succès qui se doit à l’application de ces traitements.
Certes, il ne s’agira pas d’un exposé exhaustif de tous les préalables nécessaires car ces
derniers varieront en fonction des situations pouvant se présenter. Toutefois, et tout en ayant
une vision pratique des choses, nous présenterons certains préalables que nous avons jugés
les plus pertinents.
La troisième partie de cette étude, titrée Audit des immeubles de placement, traitera dans
un premier chapitre de la planification de l’audit et de la prise de connaissance générale de
l’entité et de son environnement ainsi que de l’évaluation des risques d’audit inhérents aux
immeubles de placement. Le deuxième chapitre, sera réservé à la méthodologie d’audit des
immeubles de placement. Il explicitera l’examen du système de contrôle interne, les
diligences à mettre en œuvre pour le contrôle des comptes et les travaux de fin de mission,
particulièrement, dans les compagnies d’assurance et de réassurance.
INTRODUCTION
1.1.Définitions
La NCT 31 « Norme relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de
réassurance » n’a pas donné de définition claire aux immeubles de placement. Elle s’est
limitée à la définition d’un placement dans le contexte général en précisant qu’il s’agit d’« un
actif détenu par une entreprise dans l’objectif d’en tirer des bénéfices sous forme d’intérêts,
de loyers, de dividendes ou de revenus assimilés, des gains en capital ou d’autres gains tels
que ceux obtenus au moyen de relations commerciales. Le bénéfice tiré de l’actif détenu peut
se traduire par une économie de charges d’exploitation dans le cas des immeubles
d’exploitation »2.
Selon la norme IFRS pour les petites et moyennes entreprises publiée le 9 juillet 2009 « Un
immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâtiment - ou partie d’un bâtiment
- ou les deux) détenu par le propriétaire ou par le preneur dans le cadre d’un contrat de
2
Norme Comptable Tunisienne N° 31 relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de
réassurance ; § 6.
3
IAS 40 « Immeubles de placement » ; § 5.
location-financement pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital ou les deux, plutôt
que pour :
En France, l’instruction fiscale N° 4A-13-05 définit les immeubles de placement comme étant
« des biens immobiliers inscrits à l’actif immobilisé et non affectés par l’entreprise à sa propre
exploitation industrielle, commerciale, agricole ou à l’exercice d’une profession non
commerciale5 ».
Le chapitre 3061 des PCGR, n’a pas fourni de définition aux immeubles de placement mais a
défini, par contre, les immeubles destinés à la location : ce sont « des biens immobiliers
destinés principalement à être loués à des tiers en vue de générer des bénéfices. Il s'agit donc
de biens qui ne sont pas destinés à être vendus dans le cours normal des affaires. Ces biens
comprennent les immeubles dont la mise en valeur est en cours ou achevée et qui sont
destinés à la location. Sont également considérés comme immeubles destinés à la location les
terrains réservés à des fins de mise en valeur à ce titre »6.
L’IAS 40 énumère les différents types d’immeubles de placement, ainsi que les critères de
distinction des immeubles de placement des autres notions voisines. Sont ainsi considérés
comme immeubles de placement :
- Les terrains détenus par la société pour valoriser le capital à long terme et non pas
pour être vendus à court terme dans le cadre de l’exploitation de la société;
- Les terrains détenus pour une utilisation future actuellement indéterminée. Dans ce
cas, ces terrains sont assimilés à des terrains détenus pour valoriser le capital ;
4
Norme IFRS pour les petites et moyennes entreprises ; section 16 ; § 16.1.
5
Instruction fiscale N° 4 A-13-05 ; Bulletin officiel des impôts n° 213 du 30 décembre 2005 ; § 118
6
Le chapitre 3061 des PCGR « Immobilisations corporelles » ; § 11
- Les bâtiments actuellement vacants mais détenus en vue de leur location simple à des
tiers.
Ne sont par considérés comme immeubles de placement, selon les dispositions de la norme
précitée :
- Les biens immobiliers détenus en tant que stocks et destinés à être vendus dans le
cadre du cycle normal d’exploitation tel est le cas d’un bien immeuble acquis pour
être vendu dans un avenir proche ou qui sera vendu après des travaux
d’aménagement ;
- Les biens immobiliers occupés par leurs propriétaires : il peut s’agir de biens
immobiliers détenus en vue de leur utilisation future en tant que biens immobiliers
occupés par leurs propriétaires, de biens immobiliers détenus afin d’être aménagés
dans le futur et qui seront utilisés en tant que biens immobiliers occupés par leurs
propriétaires, de biens immobiliers occupés par des membres du personnel ou de
biens immobiliers occupés par leurs propriétaires en attendant qu’ils soient vendus ;
Notons que les biens immobiliers en cours de construction ou d’aménagement en vue d’une
utilisation ultérieure en tant qu’immeubles de placement, étaient assimilés auparavant à des
immeubles d’exploitation et ce, jusqu’à l’achèvement des travaux de construction ou
d’aménagement. Au-delà de la période de ces travaux, l’immeuble en question aura le statut
d’un immeuble de placement auquel s’applique la norme IAS 40. Il en est de même pour les
immeubles de placement existants en cours de réaménagement et qui continueront à être
utilisés en tant qu’immeubles de placement.
Toutefois, l’IASB a publié, en mai 2008, des améliorations aux IAS et IFRS, dans le cadre de
son projet de modification annuel visant à rationaliser et à clarifier ses normes.
A cet effet, une modification a été apportée à la norme IAS 40 prévoyant qu’à compter du
1er janvier 2009, les biens immobiliers acquis à des fins de construction ou d'aménagement
d'un futur immeuble de placement seront considérés comme des immeubles de placement et
entrent dans le champ d'application de la norme IAS 40.
Le tableau ci-après renseigne sur les différentes catégories de biens immobiliers détenus par
une société tout en différenciant les immeubles de placement des autres notions voisines et
en précisant, dans chaque cas, la norme IFRS applicable :
Immeubles en cours de
construction destinés à être
X
utilisés en tant qu’immeubles de
placement.
Immeubles en cours de
IAS 11 : Contrat de
construction pour le compte des
construction
tiers.
Il est possible qu’un bien immobilier soit utilisé, en partie, en tant qu’immeuble de placement
pour retirer des loyers et/ou valoriser le capital, et en partie, dans le cadre de l’exploitation de
la société, soit dans le processus de production ou à des fins administratives. Selon l’IAS 40,
si les deux parties de cet immeuble peuvent être vendues ou louées séparément, elles peuvent
être comptabilisées séparément. Dans le cas où les deux parties ne peuvent pas être vendues
séparément, ce bien immobilier ne peut être considéré comme immeuble de placement que si
la partie utilisée dans le cadre des activités d’exploitation de la société (Production, fourniture
de biens ou services, local administratif) n’est pas significative.
Il est également possible, selon l’IAS 40, que le propriétaire du bien immobilier fournisse un
service accessoire aux occupants de son immeuble. Dans ce cas, si le service accessoire ne
présente pas une composante significative du contrat pris dans son ensemble, le bien en
question est considéré comme un immeuble de placement.
Dans le cas contraire, si les services rendus présentent une composante significative du
contrat pris dans son ensemble, tel est le cas d’un hôtel géré par le propriétaire du local, le
bien immobilier en question est assimilé à un bien immobilier exploité par son propriétaire
plutôt qu’à un immeuble de placement.
Il peut être difficile, dans certains cas, de déterminer si les services annexes sont d’une
importance significative ou non afin de se prononcer sur la nature du bien immeuble. Dans de
telles situations, il faut recourir à l’exercice d’un jugement et à la mise en place des critères
garantissant la permanence et la cohérence de ce jugement.
Il arrive parfois qu’une société dispose d’un bien immobilier qu’elle loue à sa société mère
ou à une autre filiale du groupe. Cet immeuble est considéré comme immeuble de placement
dans les états financiers du propriétaire puisqu’il est loué à une autre entité et donc il répond
à la définition d’un immeuble de placement. En revanche, il ne peut pas l’être au niveau des
états financiers consolidés, car du point de vue du groupe, il est occupé par son propriétaire.
En France, l’instruction fiscale N° 4 A-13-05 précise que les biens donnés en location ou mis
à disposition à titre principal à des entreprises liées, ne sont pas considérés comme des
immeubles de placement. Le caractère principal de l’occupation de l’immeuble par des
entreprises liées s’apprécie par référence à la proportion des superficies louées aux entreprises
liées par rapport à la superficie totale de l’immeuble. Ce critère est déterminé immeuble par
immeuble.
Cette même instruction précise que, par mesure de simplification, les immeubles occupés
effectivement pour plus de 50 % par des entreprises liées ne sont pas considérés comme
immeubles de placement.
Le recours au placement en immobilier est devenu une pratique de plus en plus répandue en
Tunisie. Contrairement au référentiel international, le système comptable des entreprises n’a
pas réservé de traitement spécifique pour les immeubles de placement. Ces derniers restent
comptabilisés par les entreprises tunisiennes, autres que les compagnies d’assurance et de
réassurance, par référence à la NCT 5 « Norme comptable relative aux immobilisations
corporelles ». Cette méthode de comptabilisation a été abandonnée par le référentiel
comptable international qui a instauré des méthodes de traitement adaptées à cette nature
d’actifs spécifiques.
Les institutions financières ainsi que les sociétés tunisiennes de grande taille recourent, pour
le placement de leur excédent de trésorerie, à l’acquisition d’immeubles pour des fins de
placement afin de tirer profit de leur location ou de réaliser une plus-value lors de leur
cession. Ces immeubles de placement ne peuvent pas être distingués des autres immeubles
exploités par la société dans le cadre normal de son activité. Par ailleurs, il n’existe pas de
règles spécifiques dédiées à la comptabilisation de cette catégorie d’immeubles qui restent
considérés comme des immobilisations corporelles au même titre que les immeubles
d’exploitation.
Le Plan Comptable Général français (PCG) ne prévoit pas de traitement particulier pour les
immeubles de placement hors le cas particulier des immeubles détenus par des sociétés civiles
de placement immobilier (SCPI), par les organismes de placement collectif immobilier
(OPCI) et par les compagnies d’assurance ou de réassurance françaises.
Les immeubles de placement sont assimilés, selon le référentiel français à des immobilisations
corporelles avec l’application des dispositions comptables correspondantes du PCG.
Les sociétés civiles de placement immobilier, dont l’objet exclusif est l’acquisition et la
gestion d’un patrimoine immobilier locatif, bénéficient d’un plan comptable spécifique
applicable depuis le 1er janvier 2000. Ce plan comptable traite des particularités comptables,
des règles d’enregistrement et d’évaluation et du contenu des documents de synthèse.
Il est en est de même pour les organismes de placement collectif immobilier qui ont pour
objet l’investissement dans des immeubles qu’ils donnent en location ou qu’ils font construire
exclusivement en vue de leur location, qu’ils détiennent directement ou indirectement.7
Selon le code des assurances français, les sociétés d’assurance françaises recourent, pour les
besoins de représentation des engagements réglementés par des actifs équivalents, aux
placements, sous formes d’actifs immobiliers et autres. Les placements sous forme d’actifs
7
Les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) sont institués par l’ordonnance 2005-1278 du 13
octobre 2005 qui modifie profondément le Code monétaire et financier (articles L. 214-89 à L. 214-146).
A compter de l’exercice 2005, les sociétés françaises cotées sont appelées à publier des états
financiers consolidés conformément aux normes IFRS d’où l’obligation de recourir à
l’application des dispositions de l’IAS 40 pour le traitement des immeubles de placement
détenus par les sociétés du groupe.
Les actifs détenus à des fins de location à des tiers entrent dans la définition des
immobilisations corporelles prévue dans le chapitre 3061 des Principes Comptables
Généralement Reconnus (PCGR) du Canada. Il est à signaler qu’il n’existe pas de
dispositions spécifiques portant sur les immeubles de placement dans les PCGR du Canada.
Le chapitre 3061 traite des immeubles de placement sans les distinguer des autres
immobilisations corporelles.
En décembre 2008, le CNC a confirmé que les états financiers des exercices ouverts à
compter du 1er janvier 2011 au Canada, devront obligatoirement comprendre des données
établies selon les normes IFRS d’où l’obligation de recours aux dispositions de l’IAS 40
pour le traitement comptable des immeubles de placement.
Le FASB et l’IASB ont formulé leur engagement pour une convergence entre les IFRS et les
US GAAP. Les deux « board » consacrent leurs efforts à rendre les normes comptables
existantes compatibles et pratiques, et à coordonner leurs programmes de travail pour
s’assurer de la comparabilité de ces normes une fois les travaux sont achevés.
S'il est difficile, à l'échelle internationale, de définir le champ d'application d'une norme
comptable par rapport à une activité ou un secteur d'activité, il est en revanche plus aisé de
mettre en place une norme comptable applicable pour un certain type d'opérations. La norme
IAS 40 est un exemple de ce processus de normalisation. Cette norme porte sur les immeubles
de placement, c'est-à-dire ceux qu'une entreprise n’utilise pas dans le cadre de son cycle
d’exploitation habituel mais qu'elle loue à des tiers. L’impact de cette norme est important
pour la plupart des sociétés foncières et de placements immobiliers dont l'activité consiste à
gérer des immeubles loués à des tiers, principalement des bureaux ou des immeubles
d'habitation. Pour ces sociétés, la norme IAS 40 peut être qualifiée de norme « sectorielle »
puisqu'elle touche leur « cœur de métier ».
Les IFRS préconisent que les immeubles de placement soient comptabilisés selon les
dispositions de la norme IAS 40. Selon cette norme normes, un immeuble de placement est un
bien immobilier détenu par une entité pour en tirer des revenus locatifs ou pour valoriser le
capital (ou les deux) plutôt que pour l'utiliser à ses fins propres ou le vendre dans le cadre de
l'activité ordinaire.
La norme IFRS pour les petites et moyennes entreprises traite, quant à elle, de la
comptabilisation des immeubles de placement détenus par les petites et moyennes entreprises.
Les immeubles de placement détenus par une compagnie d’assurance et/ou de réassurance
peuvent faire partie de l’actif règlementé détenu par celle-ci pour représenter ses provisions
techniques.
Les provisions techniques des sociétés d’assurance et/ou de réassurance sont, à toute époque,
représentées par des actifs dits ‘en représentation des provisions techniques’ selon des
conditions et des limites prévues par la loi. Les immeubles de placement font partie
intégrante de ces actifs.
1.1.1. Définition
Le système comptable tunisien définit les provisions techniques comme étant « l’ensemble
des provisions évaluées par les entreprises d’assurance et/ou de réassurance suffisantes pour
le règlement intégral de leur engagement technique vis-à-vis des assurés ou bénéficiaires de
contrats. Le qualificatif technique, prévu par la réglementation en vigueur, permet de faire la
distinction avec les autres provisions telles que les provisions pour risques et charges, les
provisions pour dépréciation »8.
- Aux charges à prévoir pour faire face aux sinistres non encore déclarés mais
prévisibles, pour des contrats en cours.
8
NCT 29 « Les provisions techniques dans les entreprises d’assurances et / ou de réassurance » ; §4.
Ces provisions ne concernent que l’assureur. Elles figurent à ce titre au passif de son bilan et
sont représentées à l’actif par des placements réglementés. Cependant, les assurés ont un
droit de créance sur ces provisions, garanti par l’institution à leur profit d’un privilège
général sur les actifs mobiliers de la société d’assurance. Un tel dispositif permet aux assurés
de bénéficier d’une sécurité financière spécifique, que nul autre organisme n’est en mesure
de procurer.
L’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode du calcul des
provisions techniques et les conditions normales de leur représentation tel que modifié par
l’arrêté du 28 mars 2005 prescrit, dans son article premier, la constitution des provisions
techniques suivantes :
L’article 2 de l’arrêté du Ministre des finances du 27 février 2001 fixant la liste, le mode de
calcul des provisions techniques et les conditions de leur représentation tel que modifié par
l’arrêté du 28 mars 2005, stipule que « Les provisions mathématiques représentent la
différence à la date d’inventaire entre les valeurs actuelles des engagements respectivement
pris par l’assureur et les assurés ».
La provision mathématique est calculée, d’une façon séparée, pour chaque contrat individuel
d’assurance vie.
Elles représentent la dette de la compagnie d’assurance envers ses assurés au titre des
sinistres survenus jusqu’à la fin de l’exercice, déclarés ou non, déduction faite des sommes
déjà payées au titre de ces sinistres. Il peut s’agir également des rachats et des arrivées à
terme non encore réglés par la compagnie d’assurance.
Ces provisions comprennent tous les montants provisionnés conformément aux dispositions
légales et réglementaires pour permettre d'égaliser les fluctuations des taux de sinistres pour
les années à venir ou de couvrir des risques spéciaux, notamment en matière d’assurance
grêle, d’assurance crédit, d’assurance caution et aussi en matière d’assurance groupe.
Ces provisions comprennent les montants destinés aux assurés ou aux bénéficiaires des
contrats sous la forme de participations et ristournes dues au titre des bénéfices n’ayant pas
encore été versés ou crédités au compte de l’assuré.
Le montant de la participation aux bénéfices est déterminé en tenant compte des obligations
réglementaires et/ou contractuelles et des décisions de gestion de la société.
Il s’agit de provisions constituées pour couvrir les charges de gestion future des contrats en
portefeuille qui ne sont pas couverts par des chargements sur primes ou par des prélèvements
sur les produits financiers attendus.
Ces provisions sont constituées pour enregistrer l'engagement de la société d'assurance envers
les assurés qui ont souscrit des contrats dont la garantie n'est pas exprimée en dinars tunisiens
mais en fonction d'un support constitué de titres et d’actions.
Les provisions pour primes non acquises correspondent à la fraction des primes qui, à la
clôture de l’exercice, n’est pas acquise à la société et qui continue à garantir le risque pour la
ou les période(s) suivante(s). Ceci étant, la part de la prime qui correspond à la période de
garantie de l’exercice en cours sera intégrée dans les revenus de cet exercice. Le reliquat doit
être reporté sur les exercices suivants.
Les sociétés d’assurance doivent déclarer et comptabiliser, à la clôture de chaque exercice, les
provisions pour primes non acquises pour les contrats en cours, séparément pour chaque
catégorie d’assurance.
Il s’agit du montant à provisionner en supplément des primes non acquises pour couvrir les
risques à assumer. Ce montant est destiné à faire face à toutes les demandes d'indemnisation
et à tous les frais liés aux contrats d'assurance en cours excédant le montant des primes non
acquises et des primes exigibles relatives à ces contrats.
Ces provisions correspondent à la différence négative calculée pour les placements, entre le
montant global de la valeur de marché et la valeur comptable nette des placements
concernés. La valeur de marché est déterminée séparément pour chaque catégorie de
placement de même nature.
Les sociétés d’assurance doivent constituer au passif du bilan des provisions techniques
suffisantes. Ces provisions techniques doivent être représentées par des actifs équivalents en
quantité et sélectionnés en qualité. Cette représentation permanente des provisions techniques
par des éléments d’actifs réels, d’une valeur au moins égale, permet d’honorer l’intégralité des
engagements exigibles envers les assurés. L’obligation de la représentation des engagements
techniques est permanente et ne se limite pas à la date d’arrêté des comptes annuels.
Cet actif comprend des placements, des liquidités et des créances qui génèrent des produits
contribuant à l’amélioration du résultat technique et par la suite du résultat global de la
compagnie d’assurance et/ou de réassurance. Cet actif permet, par ailleurs, de couvrir les
engagements de la compagnie au titre des paiements de sinistres surtout en cas de survenance,
au même moment, de plusieurs sinistres, dont les occurrences sont supposées être réparties
dans le temps. Une telle situation entraine une réalisation massive de ces placements.
L’actif en représentation des provisions techniques devrait être adéquat. Cette adéquation
s’apprécie évidemment en montants, mais aussi en termes de sécurité, de liquidité et de
rentabilité.
Selon le code des assurances français, les provisions techniques peuvent être représentées par
les actifs suivants :
- Actifs immobiliers : Droits réels immobiliers afférant à des immeubles situés sur le
territoire de l'un des Etats membres de l'O.C.D.E, parts ou actions des sociétés à objet
strictement immobilier, parts des sociétés civiles à objet strictement foncier, ayant leur
siège social sur le territoire de l'un des Etats membres de l'O.C.D.E, ou actions
d'organismes de placement collectif immobilier ;
- Prêts et dépôts : Prêts obtenus ou garantis par les Etats membres de l'O.C.D.E, par les
collectivités publiques territoriales et les établissements publics des Etats membres de
l'O.C.D.E, prêts hypothécaires aux personnes physiques ou morales ayant leur
domicile ou leur siège social sur le territoire de l'un des Etats membres de l'O.C.D.E,
autres prêts ou créances représentatives de prêts consentis aux personnes physiques ou
morales ayant leur domicile ou leur siège social sur le territoire de l'un des Etats
membres de l'O.C.D.E.9
Les actifs admis en représentation sont des placements énumérés limitativement ; c’est la
notion de cantonnement : un ou plusieurs actifs identifiés sont affectés à un ou plusieurs
passifs identifiés. Il est à noter que seul l’actif représentant les provisions techniques est
considéré comme réglementé.
Selon l’arrêté du Ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de calcul
des provisions techniques et les conditions de leur représentation tel que modifié par l’arrêté
du 28 mars 2005, « les sociétés d’assurance doivent représenter leurs provisions techniques
dans des actifs dont la valeur ne peut être inférieure au montant de ces provisions10…».
Ce même arrêté régit le choix des placements, leur répartition, leur dispersion et les modalités
de leur évaluation aux états financiers des sociétés d’assurance.
La gestion des actifs admis en représentation des provisions techniques se fait selon le
principe de cantonnement basé sur la séparation entre les actifs admis en représentation des
provisions techniques en assurance vie et les actifs en représentation des provisions
9
Code des assurances français ; article R332-2
10
Arrêté du ministre des finances du 27 février 2001 tel que modifié par l’arrêté du 28 mars 2005; § 29.
Le retrait de ces valeurs mobilières ne peut se faire qu’en cas de réemploi des fonds d’un
montant au moins équivalent à celui des valeurs, faisant l’objet du retrait, ou en cas de
réduction des provisions techniques. Le retrait effectué suite à une réduction des provisions
s’effectue trimestriellement avec la justification d’une réduction au moins équivalente
desdites provisions.
Il est à noter que tout retrait de valeurs mobilières ne peut être effectué que sur autorisation
préalable du ministre des finances et que seuls les revenus des valeurs inscrites peuvent être
retirés sans autorisation préalable.
L’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001 tel que modifié par l’arrêté du 28 mars
2005, a énuméré les conditions de représentation des engagements techniques dans les
compagnies d’assurance tunisiennes. Ces règles sont détaillées dans le tableau suivant :
Selon le même arrêté suscité, il n’est pas autorisé de placer plus que 50 % du total des
provisions techniques, d’une façon cumulée, dans les emprunts obligataires, les actions
cotées, les parts des OPCVM (SICAV et FCP), les actions des sociétés d’assurance ou de
réassurance étrangères, les placements sur le marché monétaire et les dépôts auprès des
établissements financiers.
Les placements immobiliers admis en représentation des provisions techniques ne doivent pas
être grevés d’hypothèques représentant plus de 20% de leur valeur.
L’examen de la structure des actifs en représentation des provisions techniques au niveau des
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, nous a permis de constater que les
placements immobiliers admis en représentation des provisions techniques sont en perpétuelle
évolution au fil des années du fait de leur importance et de leur valeur sûre sur le marché
tunisien.
Le tableau suivant, extrait des rapports annuels du Comité Général des Assurances (CGA)11,
fournit la quote-part des placements immobiliers par rapport au total des actifs admis en
représentation des provisions techniques.
Evolution des Immeubles de placement en MDT 2003 2004 2005 2006 2007 2008
11
Rapports annuels du Comité Général des Assurance tels que publiés sur le site www.portail.finances.gov.tn
La seule distinction apportée par l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001 tel que
modifié par l’arrêté du 28 mars 2005 consiste au fait qu’un placement immobilier, autre que le
siège social de la société, pris individuellement, ne peut être admis en représentation des
provisions techniques que dans la limite de 10% du montant des provisions techniques. Cette
limite n’est pas applicable pour les immeubles servant de siège social pour la société
d’assurance ou de réassurance.
Les immeubles d’exploitation permettent, cumulativement, avec les autres catégories d’actifs
prévues par l’arrêté du ministre des finances cité plus haut, d’honorer les engagements de la
compagnie en matière de paiement de sinistres.
Ces immeubles d’exploitation sont présentés au même titre que les immeubles de placement
au niveau de la rubrique « placements » dans les états financiers des compagnies d’assurance
et/ou de réassurance tunisiennes.
Conclusion
L’importance des immeubles de placement pour les sociétés tunisiennes justifie la nécessité
de l’étude de leur traitement au niveau du système comptable tunisien afin de se positionner
par rapport au référentiel international. Ces immeubles de placement sont assimilés par les
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes à des actifs en représentation des
provisions techniques. Le traitement de ces immeubles de placement diffère au niveau des
‘Tunisian GAAP’ selon qu’il s’agisse d’une compagnie d’assurance et/ ou de réassurance ou
qu’il s’agisse d’une autre société tunisienne ou d’une filiale d’une société étrangère implantée
en Tunisie appliquant les normes IFRS.
1- Quelles sont les divergences entre le traitement comptable des immeubles de placement
dans le contexte tunisien et leur traitement dans le référentiel international?
2- Quels sont les effets de l’adoption des IFRS aussi bien, sur les sociétés d’assurance et/ou de
réassurance que sur les autres sociétés tunisiennes ?
La réponse à ces questions ne peut être apportée qu’après avoir effectué une étude de
positionnement des méthodes de comptabilisation des immeubles de placement appliquées en
Tunisie par rapport aux méthodes comptables préconisées par certains autres référentiels
comptables nationaux et par le référentiel comptable international. C’est l’objet des
développements qui suivent.
INTRODUCTION
Le cadre comptable international a été marqué ces dernières années par l’adoption des IFRS et
par le recours de plusieurs référentiels comptables à l’échelle internationale à l’adoption des
normes IFRS ou à la convergence avec ce référentiel.
Nous nous proposons dans cette partie d’étudier, dans un premier chapitre, le paysage
comptable tunisien en matière d’immeubles de placement aussi bien, dans le cas général tel
que préconisé par la NCT 5 « Norme comptable relative aux immobilisations corporelles »
que dans le cas particulier des compagnies d’assurance et de réassurance en se référant à la
NCT 31 « Norme relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de
réassurance ». Le deuxième chapitre aura à aborder le traitement des immeubles de placement
selon certains autres référentiels comptables et selon les IFRS, l’applicabilité de l’IAS 40
« Immeubles de placement » dans le contexte tunisien et les implications qui en découlent.
Les immeubles de placement détenus par les sociétés tunisiennes autres que les compagnies
d’assurance et/ou de réassurance sont régis par les dispositions de la NCT 5 « Norme
comptable relative aux immobilisations corporelles » et ne sont pas distingués des autres
catégories d’immeubles. Cependant, les immeubles de placement détenus par les sociétés
d’assurance et de réassurance sont régis par les dispositions de la NCT 31 « Norme relative
aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de réassurance » qui leur a réservé un
traitement particulier.
- ayant un potentiel de générer des avantages futurs, sont détenus par une entreprise soit
pour être utilisés dans la production ou la fourniture de biens et de services, soit pour
être loués à des tiers, soit à des fins administratives et de soutien à leur activité,
Partant de cette définition, les immeubles loués à des tiers, normalement assimilés à des
immeubles de placement, sont considérés dans le référentiel comptable tunisien comme des
immobilisations corporelles.
Nous nous limitons dans ce chapitre à l’étude des particularités de cette norme applicables
aux actifs immobiliers, sans pour autant traiter des spécificités des autres immobilisations
corporelles.
12
La norme comptable N°5 Relative aux Immobilisations Corporelles ; § 6.
Selon le référentiel comptable tunisien, une société évalue initialement ses immobilisations
corporelles, y compris ses actifs immobiliers, à :
Le prix d’achat, y compris les droits et taxes supportés et non récupérables, après
déduction des remises et rabais commerciaux ;
Tous les coûts directement attribuables tels que les commissions, les frais d’actes et les
honoraires d’avocats, d’architectes et d’ingénieurs ;
Les frais accessoires tels que l’indemnité d’éviction ou de résiliation du bail, les frais
d’aménagement, les frais d’installation et les frais de démolition et de viabilisation
(nettoyage, nivelage, remplissage..) pour les acquisitions de terrains.
L’intégration de coûts dans la valeur comptable d’un immeuble cesse lorsque l’élément se
trouve dans l’état nécessaire pour être exploité de la manière prévue par la direction.
Les dépenses postérieures relatives à un immeuble propriété de la société doivent être ajoutées
à la valeur comptable du bien lorsqu’il est probable que des avantages futurs, supérieurs au
niveau de performance initialement évalué du bien existant, bénéficieront à l’entreprise.
Toutes les autres dépenses ultérieures doivent être inscrites en charges de l’exercice de leur
rattachement.
Dans le cas où la valeur comptable d’un immeuble prend en considération la diminution des
avantages futurs, les dépenses à engager en vue de rétablir les avantages économiques futurs
attendus de cet immeuble sont à immobiliser si la nouvelle valeur comptable de l’immeuble
n’excède pas le montant récupérable lors de son utilisation future.
Lorsqu’un immeuble est acquis par voie d'échange, son traitement comptable diffère selon
qu’il s’agisse d’un échange d’actifs similaires ou non. Dans le cas d’échange d’actifs de
natures différentes, l’évaluation est effectuée à la juste valeur de l’actif reçu et qui correspond
en fait, à la juste valeur de l’actif donné en échange ajustée du montant de la soulte. La soulte
correspond, dans ce cas, aux liquidités ou équivalents de liquidités versés ou reçus. Tout gain
ou perte de change résultant de l’échange doit être constaté en résultat de l’exercice.
Dans le cas d’échange d’actifs de natures semblables (utilisations et justes valeurs similaires),
l’évaluation de l’immeuble acquis est effectuée à la valeur comptable nette de l’immeuble
cédé. Aucun gain ou perte ne doit être constaté car le coût de l’actif acquis correspond à la
valeur comptable de l’actif cédé. Il est possible, toutefois, que la juste valeur de l’actif reçu
renferme une diminution de la valeur de l’actif cédé. La valeur de l’actif cédé se trouve alors
réduite du montant de cette diminution de valeur. La valeur obtenue doit correspondre à la
valeur d’entrée du nouvel actif.
Le coût de production en interne d’une construction comprend l’ensemble des coûts engagés
depuis les travaux d’évacuation jusqu’à l’achèvement. Il s’agit :
Les profits internes, les coûts anormaux de gaspillage de matières premières et de main
d’œuvre, les charges correspondant à la sous-activité, les pertes opérationnelles initiales et les
amortissements dérogatoires ne sont pas pris en compte dans le coût de production en interne
des immeubles de la société.
L’incorporation des charges encourues dans le coût de production d’un immeuble doit cesser
lorsqu’il se trouve dans l’état nécessaire pour être exploité de la manière prévue par la
direction générale de la société propriétaire.
Le montant amortissable d’un bien immeuble doit être systématiquement réparti sur sa durée
d’utilisation. La méthode d’amortissement à utiliser doit refléter la manière avec laquelle les
avantages futurs liés à l’immeuble sont consommés par la société à travers son utilisation. La
durée d’utilisation est une affaire de jugement et est basée sur l’expérience passée de la
société avec des biens de même nature, tout en tenant compte des facteurs suivants :
Toutefois, et pour des raisons fiscales, les sociétés tunisiennes recourent généralement à
l’utilisation d’un taux d’amortissement ne dépassant pas le taux maximum permettant la
déduction fiscale de la totalité de la charge d’amortissement de l’exercice tel que fixé par le
décret n°2008-492 du 25 février 2008. Ces taux sont fixés à 5% pour les constructions en dur,
à 10% pour les constructions légères et à 15% pour les dépenses de grosses réparations des
constructions.
Les terrains et constructions sont considérés comme des actifs distincts et sont comptabilisés
séparément même s’ils étaient acquis ensemble. Les terrains ne sont pas considérés comme
des immobilisations amortissables du fait qu’ils ont une durée d’utilisation illimitée.
Toutefois, les terrains ayant une durée d’utilisation limitée, sont considérés comme des
immobilisations amortissables à l’instar des constructions.
Les immeubles sont évalués à leur coût historique correspondant au coût d’entrée diminué des
amortissements cumulés.
La valeur comptable d’un immeuble doit être comparée régulièrement à sa valeur recouvrable
afin de s’assurer que la valeur comptable nette n’est pas supérieure à la valeur récupérable de
l’utilisation ou de la vente de l’actif en question.
Si des indices ou des évènements particuliers laissent à penser que la valeur comptable nette
d’un bien immeuble est inférieure à sa valeur récupérable, correspondant aux résultats futurs
provenant de son utilisation ou de sa vente, la valeur de l’immeuble en question doit être
ramenée à sa valeur récupérable. Parmi ces indices et/ou évènements particuliers, nous
citons :
La valeur récupérable peut être déterminée en actualisant les cash-flows futurs. Selon la
NCT 05, « Le montant des cash-flows est déterminé à partir de projections et d’hypothèses
raisonnablement justifiées. L’estimation des cash-flows peut se faire à l’aide d’une fourchette
de prévisions auxquelles l’entreprise applique une probabilité de réalisation, en fonction du
caractère objectivement vérifiable des hypothèses retenues13 ».
13
NCT 05 ; § 44
Lorsque la valeur recouvrable est inférieure à la valeur comptable nette, une provision pour
dépréciation doit être constatée (pour ramener la valeur comptable à la valeur récupérable).
Cette provision n’est constatée que si la dépréciation n’est pas considérée comme irréversible.
Au cas où cette moins-value s’avère irréversible, une réduction de valeur devrait être
constatée en charge en réduisant la valeur brute de l’immobilisation. Cette réduction de
valeur, irréversible, est comptabilisée ainsi :
Cette valeur comptable nette ajustée constitue sa nouvelle base d’amortissement. Le calcul
dudit amortissement sera effectué sur la période restant à courir.
La réduction de valeur constatée est jugée définitive et ne peut pas être reprise même en cas
d’amélioration des résultats futurs. Elle est imputée sur le résultat de l’exercice et doit donner
lieu à une information au niveau des notes aux états financiers. Cette information porte
essentiellement sur :
- Lors de sa cession ou ;
- Lorsqu’il est devenu hors usage d’une façon permanente et l’entité ne s’attend plus à
des avantages futurs de sa sortie.
Les immeubles retirés de l’actif d’une société sont évalués à leur coût initial, après déduction
des amortissements cumulés et de la charge d’amortissement de l’exercice en cours relative à
la période précédant l’opération de retrait.
La différence entre le prix de cession et la valeur comptable nette de l’actif cédé doit être
constatée dans le résultat de l’exercice en tant que moins-value ou plus-value sur cession
d’immobilisation.
Dans le cas où l’encaissement du produit de cession est différé, le montant à comptabiliser est
le prix de cession comptant équivalent. La différence entre le montant à encaisser et le prix au
comptant équivalent est comptabilisée en produits financiers.
Les notes aux états financiers de la société doivent fournir aux utilisateurs des états financiers
les informations suivantes relatives aux immeubles propriétés de la société :
Les notes aux états financiers doivent, également, fournir les informations suivantes chaque
fois qu’elles sont jugées significatives :
L’information comptable, divulguée à travers les états financiers publiés doit permettre aux
investisseurs d’évaluer la situation financière, la performance et la solvabilité de l’entité et de
prendre les décisions adéquates au moment opportun. Cette information comptable devrait
être, par conséquent, fiable, pertinente, intelligible et comparable.
Les utilisateurs des états financiers ont besoin d’informations suffisamment détaillées leur
permettant une nette séparation du patrimoine d’exploitation de la société de celui
14
Décret n° 96-2459 du 30 décembre 1996, portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité ; § 1
correspondant à des placements. L’état actuel des traitements préconisés par la NCT 05 ne
satisfait pas, toutefois, les besoins et les attentes des utilisateurs.
L’hypothèse de continuité de l’exploitation suppose que les états financiers soient préparés en
se plaçant dans une perspective de continuité d’exploitation dans un avenir prévisible afin de
permettre à la société d’utiliser son investissement et de réaliser ses objectifs. Plusieurs
indices peuvent permettre de constater que la continuité d’exploitation de la société est
compromise.
En effet, lorsqu’une entreprise n’est pas en mesure de produire des bénéfices futurs suffisants
provenant de son activité principale, il y a lieu de considérer qu’elle n’est pas en mesure de
recouvrer son actif net et que dès lors, il peut ne plus y avoir de continuité d’exploitation.
Par ailleurs, la présentation des immeubles de placement en tant qu’actifs d’exploitation peut
fausser les données d’exploitation et les statistiques de la société.
Selon cette convention du coût historique, les actifs et les passifs de la société sont maintenus
à leur valeur d’origine. Cette convention a été contestée à l’échelle internationale au niveau
des normes IFRS qui ont mis l’accent sur la notion de la juste valeur. Ces normes offrent la
possibilité aux sociétés d’évaluer leurs immeubles de placement en recourant, soit au modèle
du coût historique, soit au modèle de la juste valeur.
Cette convention consiste en l’adoption, d’une période à une autre, des mêmes méthodes de
prise en compte, de mesure et de présentation.
Il est possible qu’un immeuble exploité par la société dans le cadre de son activité normale,
soit exploité, ultérieurement, en tant qu’immeuble de placement. Cet immeuble continue à
être comptabilisé en tant qu’immobilisation corporelle au niveau de l’actif du bilan alors que
réellement sa vocation a changé. Nous pensons qu’une présentation différente de ces
immeubles de placement met en valeur le changement qui a eu lieu et assure une meilleure
application de la convention de permanence de méthodes.
Selon cette convention, la société doit prendre toutes les précautions nécessaires pour que sa
situation financière ne soit pas présentée d’une façon plus favorable que la réalité. Il s’agit en
fait de présenter l’évaluation la plus objective de la société et de laisser à l’utilisateur des états
financiers le soin de prendre lui-même la position adéquate.
La prééminence du fond sur la forme signifie que les transactions et les évènements sont
enregistrés et présentés en harmonie avec leur substance et réalité économique sans se limiter
à leur apparence juridique.
Egalement, les charges et les revenus afférant aux immeubles de placement doivent être
assimilés à des charges et produits de placement.
La NCT 31 « Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou
de réassurance » traite de la prise en compte, de l’évaluation et de la présentation, par une
société d’assurance et/ou de réassurance de ses placements, y compris ses placements
immobiliers.
Cette norme n’a pas fourni de définition aux immeubles de placement en particulier mais elle
a arrêté une définition des placements en général. La NCT 31 a précisé que les aspects non
abordés par elle-même sont régis par la NCT 07 « Norme Comptable Relative aux
Placements ».
La NCT 31, bien qu’elle ne fournisse pas de définition aux immeubles de placement, précise
dans la partie informations à fournir que les éléments d’actifs suivants sont assimilés à des
placements immobiliers :
La NCT 31 précise dans son §7 que les immeubles de placement (placements immobiliers au
sens de cette norme) sont comptabilisés à l’actif de la société, à la date d’entrée, à leur coût
d’acquisition pour les acquisitions à titre onéreux, à leur juste valeur pour les acquisitions à
titre gratuit et au coût de production pour celles produites par la société elle-même.
Les acquisitions à titre onéreux sont comptabilisées à leur prix d’acquisition. La NCT 31 a
exclu les frais d’acquisitions du coût d’entrée. Ces frais comprennent les droits de mutation,
les frais d’actes et les commissions aux intermédiaires immobiliers. Ils sont constatés en
charges et peuvent être répartis sur une durée maximale de 5 ans. Le coût d’acquisition de
l’immeuble de placement peut inclure, toutefois, les honoraires d’étude et de conseil engagés
par la société pour son acquisition. Ce coût d’acquisition correspond à celui prévu au niveau
de la norme NC7 « Norme Comptable Relative aux Placements » (tous les frais engagés sont
exclus du coût à l’exception des honoraires d’études et de conseils qui peuvent être inclus).
Mémoire d’Expertise Comptable Page 43
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Les immeubles de placement acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur juste valeur. La
juste valeur d’un placement est défini par la NCT 31 comme « le prix auquel celui-ci pourrait
être échangé entre un acheteur et un vendeur normalement informés et consentants, dans une
transaction équilibrée »15. La norme ne fournit pas de détail quant à la méthode de
détermination de la juste valeur.
Selon la NCT 31, les immeubles de placement produits par la société elle-même figurent à
l’actif pour leur coût de production. Toutefois, cette norme n’a pas fourni de détail quant à la
détermination de ce coût de production et n’a pas fait de renvoi à une autre norme.
- Les immeubles créés par les moyens propres de la société (cas rare pour les
compagnies d’assurance et de réassurance). Dans ce cas, la contrepartie des
immeubles en cours constatés à l’actif est le crédit du compte 72 « production
immobilisée ».
- Les immeubles résultant des travaux confiés à des tiers : ces immeubles sont
comptabilisés pour les avances et les règlements partiels sous forme d’acomptes
effectués par la société en fonction de l’avancement des travaux.
15
NCT 31 : Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de réassurance ; § 6
Pour la détermination de la valeur d’usage d’un placement immobilier, la NCT 31 fait recours
aux mêmes critères définis par la NCT 07. Il s’agit de :
- La valeur de marché ;
- L’actif net ;
- Le résultat de la société ;
- La perspective de rentabilité de l’entreprise détentrice ;
- La conjoncture économique ;
- L’utilité procurée à la société à travers ce placement immobilier ;
Cette valeur d’usage doit être déterminée d’une manière séparée pour chaque placement
immobilier (terrain ou construction). Les plus-values dégagées ne doivent pas être prises en
compte. Les moins-values constatées doivent être provisionnées. La dotation aux provisions
constatée au titre d’un exercice doit figurer parmi les charges de l’exercice.
La valeur de marché correspond, selon la NCT 31, au « prix auquel les terrains et
constructions pourraient être vendus, à la date de l’évaluation, sous contrat privé, entre un
vendeur consentant et un acheteur non lié, étant entendu que le bien a fait l’objet d’une offre
publique sur le marché, que les conditions de celui-ci permettent une vente régulière et que le
délai disponible pour la négociation de la vente est normal compte tenu de la nature du
16
NCT 31 : Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de réassurance ; § 6
bien17 ». Les notes aux états financiers de la société doivent mentionner la méthode de
détermination de la valeur de marché.
Si les placements immobiliers de la société sont vendus à la date d’arrêté des comptes ou le
seront dans un avenir proche, la valeur de marché en question doit tenir compte des frais de
cession qui doivent venir en déduction.
La NCT 31 précise que les placements immobiliers doivent faire l’objet d’un amortissement
et fait référence à la NCT 5 « Immobilisations Corporelles » pour la détermination de la
charge d’amortissement.
Selon cette norme, les terrains ne sont pas considérés comme des actifs amortissables puisque
leur durée de vie est illimitée. De ce fait, les constructions et les terrains sont comptabilisés
d’une façon séparée. Les immeubles sont amortis sur leur durée d’utilisation. La méthode
d’amortissement utilisée doit refléter la manière avec laquelle les avantages futurs liés à
l’immeuble sont consommés par la société.
2.1.3. Sortie des placements immobiliers et leur présentation dans les états financiers
Un placement immobilier cédé doit être retiré de l’actif de la société. Le résultat de cession
d’un immeuble correspond à la différence entre le prix de vente et la valeur brute de
l’immeuble en question diminuée des amortissements cumulés (y compris la dotation de
l’exercice pour la période précédant l’opération de cession). La plus ou moins-value dégagée
doit être imputée sur le résultat de l’exercice de la cession en tant que charge ou produit de
placement.
Les provisions constituées au titre des placements immobiliers cédés doivent être reprises.
Cette reprise doit être constatée en tant que produit de placement de l’exercice au cours
duquel l’opération de cession a été effectuée.
17
NCT 31 : Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de réassurance ; § 6
Les notes aux états financiers de la société doivent mentionner les principes et les méthodes
d’évaluation des placements immobiliers et de calcul des amortissements et des provisions.
Selon la NCT 26 « Présentation des états financiers des entreprises d’assurance et/ou de
réassurance », les sociétés d’assurance et/ou de réassurance doivent inclure dans les notes aux
états financiers, un état récapitulatif des placements qui reprend la valeur brute, la valeur nette
et la juste valeur. Cet état doit être présenté conformément au modèle prévu à l’annexe 9 à
cette norme.
Cet état récapitulatif des placements doit préciser les informations suivantes :
- La valeur des terrains et constructions en distinguant les droits réels des parts de SCI
(Sociétés Civiles Immobilières) non cotées et en faisant apparaître les immobilisations
utilisées pour les besoins de l'activité et les autres immobilisations,
Les revenus des placements immobiliers sont essentiellement constatés sous forme de loyers.
Ces loyers sont pris en compte en produits dès qu’ils sont acquis, même s’ils n’étaient pas
encore encaissés. Les loyers perçus par anticipation au titre d’un exercice sont comptabilisés
en tant que produits constatés d’avance.
Font partie des charges de placements, selon le plan comptable dédié aux placements
immobiliers tel que fourni dans l’annexe 1 aux normes sectorielles relatives aux compagnies
d’assurance et/ou de réassurance :
Selon l’annexe 2 relative au fonctionnement des comptes, les compagnies d’assurance et/ou
de réassurance propriétaires de leurs locaux d’exploitation doivent constater, dans l’objectif
de ne pas fausser leurs états financiers, une charge de loyer fictive dans le compte 9137
« loyers théoriques des immeubles d’exploitation appartenant à l’entreprise » en contrepartie
du compte 76019 « Revenus des immeubles d’exploitation ».
2.2. Adéquation des normes comptables sectorielles aux besoins des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance en matière d’immeubles de placement
Contrairement à la NCT 05, les normes comptables sectorielles relatives aux compagnies
d’assurance et/ou de réassurance ont réservé un traitement particulier aux immeubles de
placement (désignés comme placements immobiliers au niveau de la NCT 31). Toutefois,
l’étude des dispositions de ces normes nous a permis de relever plusieurs insuffisances quant
au traitement et à la présentation des placements immobiliers.
La norme NCT 31 n’a pas arrêté une définition claire des immeubles de placement ou des
placements immobiliers et ne les a pas distingués des autres catégories d’immeubles. Ces
placements, considérés comme des actifs en représentation des provisions techniques, n’ont
pas été définis même au niveau des textes règlementaires régissant ces opérations.
La norme NCT 31 n’a énuméré les différentes catégories d’immeubles de placement qu’au
niveau des informations à fournir. Sont, ainsi, assimilés à des immeubles de placement :
Contrairement aux normes comptables internationales, les normes sectorielles relatives aux
compagnies d’assurance et/ou de réassurance ont assimilé, à des placements immobiliers, les
immeubles exploités par ces entreprises dans l’exercice de leur activité.
Le législateur tunisien a réservé le même traitement comptable aux immeubles exploités par
ces compagnies dans le cadre de leur activité (siège social, délégations, agences, dépôt..) et
aux immeubles loués à des tiers ou conservés pour acquérir de la valeur. Ces immeubles sont
présentés dans la rubrique placements immobiliers au niveau des bilans des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes.
Le souci du législateur tunisien est de garantir le droit des assurés par la constitution
suffisante et adéquate d’actifs en représentation des provisions techniques. Ces actifs pourront
être réalisés à tout moment aux fins d’honorer les engagements de la société envers ses
clients. Le législateur tunisien s’est basé, dans ce cas, sur une approche liquidative.
Toutefois, il est crucial de signaler qu’en garantissant les droits de leurs assurés, les sociétés
d’assurance doivent assurer leur continuité d’exploitation et ce notamment, en préservant une
séparation adéquate entre leur patrimoine d’exploitation et les droits des assurés sur les
placements effectués à partir des primes collectées auprès de ces derniers.
Assimiler les immeubles d’exploitation à des placements immobiliers et les considérer comme
des actifs en représentation des provisions techniques, appelle, à notre avis, à réserver le
même traitement à tous les actifs d’exploitation de la société, meubles ou immeubles,
puisqu’ils sont supposés procurer de la liquidité à l’assureur pour faire face à ses engagements
envers ses assurés, s’ils font l’objet de cession.
Selon le référentiel comptable tunisien, les compagnies d’assurance et/ou de réassurance sont
autorisées à constater un revenu de placement sur leurs locaux d’exploitation en contrepartie
d’une charge de loyer fictive. En recourant à un tel traitement, la société sera amenée à
« fausser » ses états financiers par la constitution fictive de charges et de produits de
placement. Bien que, sans incidence sur le résultat de l’exercice, ce traitement risque de
majorer les charges et les produits de placement de la compagnie. D’autant plus qu’à travers
ce traitement, le législateur tunisien n’a pas fixé de méthode, ni de fourchette de
détermination des charges et des revenus de placement. Il a permis, par conséquent, aux
compagnies d’assurance et/ou de réassurance d’estimer librement leur valeur. Nous pensons
qu’une telle situation donne la possibilité à ces compagnies de majorer les loyers estimés de
leurs immeubles d’exploitation et d’accroître, ainsi, le taux moyen de rendement de leurs
placements ce qui peut fausser les statistiques et les ratios d’exploitation et de financement de
la société.
La valeur de marché correspond, selon la NCT 31, au « prix auquel les terrains et
constructions pourraient être vendus, à la date de l’évaluation, sous contrat privé, entre un
vendeur consentant et un acheteur non lié, étant entendu que le bien a fait l’objet d’une offre
publique sur le marché, que les conditions de celui-ci permettent une vente régulière et que le
délai disponible pour la négociation de la vente est normal compte tenu de la nature du
bien »19.
19
NCT 31 : Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de réassurance ; § 6
Il est à noter, par ailleurs, que les conditions d’existence d’une offre publique sur le marché et
d’un temps suffisant pour la négociation à la date d’évaluation correspondant, généralement, à
la date d’arrêté des comptes, ne peuvent que rarement être remplies en pratique. En effet,
l’entreprise ne procède jamais à une offre publique sur le marché si elle n’a pas l’intention de
vendre réellement l’immeuble à sa disposition.
La NCT 31 permet de retenir le coût d’acquisition ou le coût de revient en tant que valeur de
marché d’un placement immobilier en cas d’impossibilité de détermination de cette dernière.
Cette solution, bien que d’une simplicité absolue, est à notre avis, inadéquate du fait qu’elle
consacre le principe de la valeur historique d’un bien immobilier au détriment de sa valeur de
marché. Le coût historique d’un bien immobilier acquis depuis une longue période, est loin
d’être comparé à sa valeur actuelle du marché.
Il est à signaler que le législateur tunisien n’a pas prévu le recours aux évaluations effectuées
par des experts immobiliers, ni arrêté les conditions et les particularités de ces expertises
contrairement à son homologue français, qui a prévu dans le code des assurances que la valeur
de réalisation est déterminée sur la base d’une expertise quinquennale effectuée par un expert
accepté par la Commission de Contrôle des Assureurs. Le recours à des évaluations
indépendantes effectuées par des experts immobiliers agrées constitue, certes, une garantie
supplémentaire quant à la réalité et à la pertinence des évaluations des immeubles de
placement à la date de clôture de l’exercice.
3.1. Présentation
Dans le but d’enrichir les propos techniques de cette étude, une enquête a été menée auprès
des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes et auprès des experts comptables
membres de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT). L’objectif de cette étude est
de revoir :
- Les préalables, les effets et les implications de l’adoption des normes IFRS pour le
contexte Tunisien.
Cette étude a été effectuée auprès des compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes et
auprès des experts comptables membres de l’OECT.
Cette enquête a été établie par voie électronique pour les Experts comptables membres de
l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie, et par contact direct avec les responsables
comptables et financiers au niveau des compagnies d’assurance et/ou de réassurance
tunisiennes.
L’intérêt du choix de la cible de notre enquête réside dans le recours à des personnes ayant
des connaissances sur les pratiques comptables actuelles appliquées par les compagnies
d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes et sur les nouveautés des normes IFRS en
matière d’immeubles de placement.
Nous avons ainsi réussi à collecter seize questionnaires exploitables des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance.
Le deuxième échantillon comporte 506 experts comptables membres de l’OECT tels que
figurant au niveau du site de l’OECT20. Les réponses reçues sont au nombre de 30. Il est à
noter, toutefois, que nous nous sommes heurtés à des difficultés pour la collecte des données
auprès des experts comptables. Ceci peut être expliqué par :
- Le manque de disponibilité ;
20
www.oect.org.tn
Le questionnaire a été présenté sous forme de questions à choix multiples (QCM). Il a été
également prévu la possibilité de répondre à certaines questions autrement que les réponses
proposées et de justifier, dans ce cas, les raisons de recourir à une option plutôt qu’à une
autre.
L’exploitation de l’enquête en question est faite sur la base de calcul de pourcentages des
réponses recueillies synthétisées et d’établissement de graphique par le biais de tableurs sur
Excel tels que développés au niveau de l’annexe 2 à ce mémoire.
Les conclusions tirées de ce questionnaire sont présentées avec une analyse séparée, pour
chaque catégorie de répondants, sur les quatre aspects suivants:
Les conclusions tirées à partir des résultats des deux premières questions se présentent comme
suit :
Question 1 : Absence d’une définition claire et d’exposé des différents types d’immeubles de
placement
Sociétés Experts
(Q1)
d’assurance Comptables
(a) Constitue une faiblesse majeure se rattachant à cette norme 25% 43%
(b) Ne permet pas d’arrêter la liste des placements immobiliers
6% 23%
ainsi que les traitements comptables s’y rattachant.
(c) N’a pas d’impact significatif puisque cette norme considère
que tout immeuble détenu par une société d’assurance et/ou de 75% 30%
réassurance est assimilé à un placement immobilier.
(d) Est sans effet considérable puisque les différentes
catégories de placements immobiliers sont énumérées dans la - 13%
partie informations à fournir au niveau de la NC 31.
Sociétés Experts
(Q2)
d’assurance Comptables
(a) Une présentation et un traitement adéquats ne posant pas de
63% 13%
problèmes.
(b) Une présentation inadéquate et en contradiction avec les
13% 53%
normes comptables internationales.
(c) Une présentation et un traitement inappropriés car ces
immeubles d’exploitation ne répondent pas à la définition 31% 37%
d’un placement immobilier.
(d) Autres - -
ces immeubles d’exploitation font partie intégrante des actifs en représentation des
provisions techniques et leur présentation en tant que tels est favorable à ses compagnies.
Contrairement à cette position, 90% des experts comptables sollicités trouvent que le
traitement des immeubles d’exploitation en tant que placements immobiliers au niveau des
sociétés d’assurance et de réassurance tunisiennes constitue une présentation inadéquate ou
inappropriée (inadéquate pour 53% et inappropriée pour 37%). Ceci peut être expliqué par
le fait que ce traitement ne reflète pas, selon eux, le souci d’homogénéisation comptable
recherché aussi bien, par rapport aux normes comptables tunisiennes qu’internationales
Les résultats obtenus à partir de l’analyse des résultats des questions de 3 à 6 se présentent
comme suit :
Sociétés Experts
(Q3)
d’assurance Comptables
(a) Au coût historique amorti 88% 13%
(b) A la juste valeur. - 17%
(c) A la valeur d’usage. 12% 70%
(d) Autres - -
Les réponses à cette question montrent que 88% des compagnies d’assurance et de
réassurance interrogées évaluent leurs placements immobiliers, à la date de clôture, au coût
historique. Cette constatation vient en contradiction avec les dispositions de la NCT 31 qui
exige une détermination de la valeur d’usage par immeuble de placement à la clôture de
chaque exercice. L’argument avancé par ces compagnies est que le prix de l’immobilier est
en perpétuelle évolution, et que la valeur d’usage dépasserait largement le coût historique
de ces immeubles.
70% des experts comptables considèrent que les placements immobiliers des compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur valeur
d’usage conformément aux dispositions de la NCT 31.
Sociétés Experts
(Q4)
d’assurance Comptables
(a) La valeur de marché 100% 83%
(b) La valeur de remplacement. - 10%
(c) L’utilité procurée à la société à travers ce placement
- 13%
immobilier.
(d) Autres - -
La totalité des compagnies d’assurances et de réassurance ainsi que la quasi majorité des
experts comptables interrogés considèrent que la valeur d’usage des placements
immobiliers est déterminée, à la date de clôture, en référence à la valeur de marché.
Question 5 : Les normes NC07 et NC031 sont suffisamment claires et explicites quant aux
critères de détermination de la valeur d’usage des placements immobiliers à la date de clôture
Sociétés Experts
(Q5)
d’assurance Comptables
(a) Oui, les critères de détermination de la valeur d’usage sont
6% -
explicites et suffisamment détaillées
(b) Non, les critères de détermination de la valeur d’usage sont
63% 63%
vagues et manquent de clarté.
(c) Oui, les facteurs pris en compte pour la détermination de la
- 7%
valeur d’usage sont propres aux immeubles de placement.
(d) Non, les facteurs pris en compte pour la détermination de la
valeur d’usage ne sont pas propres aux immeubles de 31% 33%
placement mais aux placements mobiliers prévus par la NC07
(e) Autres - -
Sociétés Experts
(Q6)
d’assurance Comptables
(a) La valeur d’usage est déterminée aisément. - -
(b) Absence de marché actif. 81% 73%
(c) Difficulté de collecte de l’information se rapportant à la
44% 80%
vente de biens similaires.
(d) Difficulté de déterminer l’utilité procurée à la société à
13% 23%
travers ces placements immobiliers.
L’absence de marché immobilier actif en Tunisie constitue, pour 81% des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance et pour 73% des experts comptables interrogés, une
difficulté pratique relative à l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage
à la clôture de chaque exercice. La difficulté de collecte de l’information se rapportant à
la vente de biens similaires constitue, également, pour 44% des compagnies d’assurance
et/ou de réassurance et pour 80 % des experts comptables interrogés, une difficulté
pratique relative à l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la
clôture de chaque exercice. Il est à noter que plusieurs répondants ont donné
cumulativement ces deux réponses.
Les conclusions liées à l’analyse des résultats des questions de 7 à 10 se présentent comme
suit :
Sociétés Experts
(Q7)
d’assurance Comptables
(a) Adapté aux sociétés tunisiennes. - 3%
(b) Bien, mais présente quelques insuffisances non significatives. - 20%
(c) Moyen et comporte des lacunes à corriger. 100% 77%
(d) Médiocre avec beaucoup de problèmes. - -
Toutes les compagnies d’assurance et 77% des experts comptables interrogés sont
unanimes sur le fait que le système comptable des entreprises tunisien est qualifié de
moyen et comportant des lacunes à corriger.
Question 8 : Solution proposées pour pallier, le cas échéant, aux insuffisances du système
comptable des entreprises tunisien
Sociétés Experts
(Q8)
d’assurance Comptables
(a) Le système comptable tunisien est adéquat et ne comporte pas de
- -
déficiences majeures.
(b) Conserver les mêmes normes comptables en proposants des
- 7%
explicatifs et des traitements appropriés aux faiblesses soulevées.
(c) Mettre à jour les normes comptables en vigueur en apportant
94% 70%
certaines modifications inspirées des normes IFRS.
(d) Adopter les normes IFRS. 6% 30%
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, la majeure
partie des compagnies d’assurance et/ou de réassurance ainsi que 70% des experts
comptables interrogés pensent qu’il est nécessaire de mettre à jour les normes comptables
tunisiennes en vigueur et ce, en apportant certaines modifications inspirées des normes
IFRS. Toutefois 30% des experts comptables interrogés trouvent qu’il serait plus
opportun d’adopter les normes IFRS en Tunisie.
Sociétés Experts
(Q9)
d’assurance Comptables
(a) Sans intérêt, du fait que les normes IFRS ne sont pas adaptées
- 7%
au contexte tunisien.
(b) Importante car les normes IFRS procurent un volume
d’information plus important et des traitements assez
75% 43%
détaillées des problèmes particuliers permettant, ainsi, de
surmonter les lacunes du système comptable des entreprises.
(c) Indispensable car elle permet d’homogénéiser les différents
19% 50%
traitements comptables à l’échelle internationale.
(d) Autres. 13% -
L’adoption en Tunisie des normes IFRS en Tunisie est importante pour 75% des
compagnies d’assurance et de réassurance ainsi que pour 43% des experts comptables
interrogés. Elle est en revanche indispensable pour 19% des compagnies d’assurance et
de réassurance et pour 50% des experts comptables interrogés.
Question 10 : Modalités de passage aux normes IFRS en cas de leur adoption en Tunisie
Sociétés Experts
(Q10)
d’assurance Comptables
(a) Ce passage aux normes IFRS n’est pas nécessaire. - -
(b) Ce passage doit être effectué progressivement. 81% 53%
(c) Procéder à un passage général, direct et définitif aux normes
6% 44%
IFRS.
(d) Autres. 13% 3%
L’analyse des résultats tirés des questions 11 à 15 nous a permis de dégager les conclusions
suivantes :
Sociétés Experts
(Q11)
d’assurance Comptables
(e) Le modèle du coût historique. 50% 20%
(f) Le modèle de la juste valeur. 31% 50%
(g) Le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi. 19% 30%
(h) Pas de différence entre ces deux modèles. - -
Dans le cas du passage aux normes IFRS, 50% des compagnies d’assurance et de
réassurance et 20% des experts comptables interrogés privilégient le recours au modèle du
coût historique et ce, par mesure de prudence. Toutefois, Seuls 31 % des compagnies
d’assurance et de réassurance et 50% des experts comptables interrogés privilégient le
recours au modèle de la juste valeur. 30% des experts comptable et 19% des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance interrogés trouvent, par mesure de prudence, que le choix
Sociétés Experts
(Q12)
d’assurance Comptables
(a) Coûts excessifs d’obtention de l’information à la juste valeur. 31% 47%
(b) Informations non disponibles ou non fiables sur les prix de
94% 83%
marché.
(c) Personnel comptable et financier incompétent. - 10%
(d) Autres problèmes. - -
Nous avons cherché à identifier les difficultés liées à la mise en place de l’IAS 40 dans le
contexte tunisien. 94 % des compagnies d’assurance et de réassurance ainsi que 83% des
experts comptables questionnés affirment que cette difficulté réside dans l’absence
d’informations disponibles ou fiables sur les prix de marché. Pour, 31% des compagnies
d’assurance et de réassurance et 47% des experts comptables interrogés, c’est plutôt le coût
d’obtention de l’information à la juste valeur qui présente la principale difficulté. Il est à
noter que plusieurs répondants ont donné cumulativement ces deux réponses.
Sociétés Experts
(Q13)
d’assurance Comptables
(a) Recensement des immeubles de placement et exclusion du
50% 63%
siège social et des locaux d’exploitation.
(b) Volume important d’informations à présenter au niveau des
25% 27%
notes aux états financiers.
(c) Obligation de déterminer la juste valeur par immeuble de
38% 60%
placement.
(d) Autres. - 3%
Sociétés Experts
(Q14)
d’assurance Comptables
(a) Absence de difficultés rencontrées. - 10%
(b) La mise en place des indices de dépréciation. 75% 57%
(c) La détermination de la valeur recouvrable. 31% 60%
(d) La mise en place de l’approche par composantes. 13% 10%
Sociétés Experts
(Q15)
d’assurance Comptables
(a) Absence de difficultés rencontrées - -
(b) La difficulté de suivi permanent des indicateurs du marché et
100% 90%
de la détermination de la valeur du marché.
(c) Difficulté de détermination des cash-flows futurs actualisés. 6% 17%
(d) La difficulté du choix du modèle de la juste valeur vu que ce
choix est irréversible et d’une application généralisée à 13% 30%
l’ensemble des immeubles de placement de la société.
(e) Autres. - -
Les résultats du questionnaire nous ont permis d’analyser la perception des acteurs concernés
sur les méthodes comptables appliquées actuellement par les compagnies d’assurance et/ou de
réassurance tunisiennes en ce qui concerne le traitement des immeubles de placement ainsi
que les préalables, les implications et les difficultés pratiques liés à l’application des normes
IFRS pour cette catégorie d’actifs. Les résultats de l’enquête confirment, en grande partie, les
idées développées dans le présent mémoire.
Malgré ces résultats satisfaisants, cette enquête n’est pas dépourvue de limites. Le nombre
limité de réponses émanant des experts comptables malgré nos multiples relances, ne permet
pas une meilleure validation des résultats de cette enquête.
Cependant, nous estimons que les conclusions tirées à partir des résultats de l’enquête
reflètent la perception des acteurs aussi bien sur les points abordés dans cette partie et portant
sur le traitement des immeubles de placement dans le cadre des compagnies d’assurance et/ou
de réassurance tunisiennes que sur les parties qui suivent.
Le choix du référentiel français est indispensable du fait que la France constitue un partenaire
stratégique pour la Tunisie et que notre réglementation se trouve largement inspirée du
modèle français.
Le choix des référentiels canadien et américain est expliqué par l’avance de ces deux
référentiels sur plusieurs questions comptables par rapport aux autres référentiels comptables.
Quant au référentiel international, il a mis en place, à partir du 1er janvier 2005, un traitement
détaillé des immeubles de placement. Ce traitement nécessite d’être étudié vu le souci
d’harmonisation recherché par notre normalisateur comptable avec les normes comptables
internationales.
Le paysage comptable français est marqué par l’absence de règles spécifiques portant sur la
comptabilisation des immeubles de placement au niveau du Plan Comptable Général (PCG).
Aucune distinction n’a été prévue entre les immeubles de placement et les autres immeubles
propriétés de la société.
Comme pour les autres immobilisations corporelles, les règles françaises préconisent
l’application de la seule méthode du coût historique sur la base d’un coût d’entrée comprenant
le prix d’acquisition net majoré de tous les frais directs ou indirects engagés pour mettre
l'immeuble prêt à son utilisation prévue. A partir du 1er janvier 2005, les droits de mutation,
les honoraires ou les commissions et les frais d'actes liés à l'acquisition peuvent, sur option,
être rattachés au coût d'acquisition de l'immeuble ou comptabilisés en charges.
Les immeubles de placement détenus par les sociétés d’assurance sont enregistrés pour leur
prix d'achat ou de revient ou, pour certains cas spécifiques prévus par l'Autorité de Contrôle
des Assurances et des Mutuelles, pour une valeur déterminée après expertise effectuée
conformément à l'article R. 332-23 du code des assurances. Ces valeurs sont diminuées des
amortissements pratiqués.
Selon l’article R332-20-1 du code des assurances, les immeubles de placement détenus par les
sociétés d’assurance font l'objet d'une évaluation sur la base de leur valeur de réalisation
déterminée suite à une expertise quinquennale effectuée par un expert accepté par l'Autorité
de Contrôle des Assurances et des Mutuelles. Entre deux expertises, la valeur de réalisation
doit faire l'objet d'une actualisation annuelle, effectuée par un expert immobilier accepté par
l'Autorité de Contrôle des Assurances et des Mutuelles.
Selon l’article R 332-23 du code des assurances, la valeur de réalisation peut constituer le
nouveau prix d'achat de ces immeubles de placement et ce, dans les limites et les conditions
fixées dans chaque cas par l'Autorité de Contrôle Prudentiel. La différence entre la valeur de
réalisation et la valeur comptable antérieure est constatée en résultat de l’exercice.
Les SCPI sont des sociétés qui « ont pour objet exclusif l'acquisition et la gestion d'un
patrimoine immobilier locatif 21».
La comptabilisation des actifs immobiliers détenus par ces sociétés est effectuée selon les
dispositions du plan comptable applicable aux sociétés civiles de placement immobilier
adopté par le CNC le 23 juin 1998 (avis n° 98-06) et intégrant les dispositions du règlement
n° 99-06 du Comité de la Réglementation Comptable du 23 juin 1999.
21
Article L. 214-50 du Code monétaire et financier
A la date de son acquisition, chaque immeuble locatif, ou partie d’immeuble, est comptabilisé
pour son coût d’acquisition comprenant le prix d’achat ainsi que les frais accessoires à
l’exception de la taxe sur la valeur ajoutée non récupérable pour les immeubles commerciaux
et professionnels, des droits d’enregistrement et des frais de notaire à comptabiliser en
charges.
Aucun amortissement ou provision pour dépréciation n’est pratiqué sur les immeubles locatifs
sauf cas exceptionnels, tels que celui d’un immeuble non assuré détruit par un incendie.
A l’arrêté des comptes, il est procédé à la détermination de la valeur vénale des immeubles
locatifs qui correspond au « prix présumé qu’accepterait d’en donner un investisseur éventuel
dans l’état et le lieu où se trouve cet immeuble ; à l’arrêté des comptes, l’immeuble sera
normalement considéré comme devant continuer d’être à usage locatif. Cette valeur est
déterminée hors droits d’acquisition22 ».
Toute SCPI a la possibilité de réévaluer ses actifs immobiliers à condition qu’un rapport
spécial ait été préalablement présenté, par les commissaires aux comptes, à l’assemblée
générale et approuvé par celle-ci. Cette réévaluation doit porter sur l’ensemble des immeubles
locatifs. L’écart de réévaluation est déterminé en comparant la valeur vénale de chaque
immeuble à son coût historique. Une compensation est effectuée, par la suite, entre les moins-
values et les plus-values constatées permettant ainsi de dégager un écart global positif (plus-
value) ou un écart global négatif (moins-value). Les plus ou moins-values dégagées sont
inscrites dans un compte de capital.
Lors de la cession d’actifs, les coûts directement attribuables à l’opération de cession sont
diminués du prix de cession.
Les loyers sont enregistrés en produits sur la base des loyers courus et des termes du bail.
22
Plan comptable applicable aux sociétés civiles de placement immobilier
Les sociétés civiles de placement immobilier disposent d'un délai de cinq ans, à compter du
13 octobre 2005, date d'homologation des dispositions du règlement général de l'Autorité des
Marchés Financiers relatives aux organismes de placement collectif immobilier, pour tenir
l'assemblée générale extraordinaire des associés afin qu'elle se prononce sur la possibilité de
transformation de la SCPI en OPCI.
Les règles comptables applicables aux organismes de placement collectif immobilier (OPCI)
sont régies par l’avis n° 2007-01 du 4 mai 2007 du conseil national de la comptabilité.
Les immeubles, terrains et droits réels sont comptabilisés à l’actif à la date de signature de
l’acte notarié. Le coût d’acquisition correspond au prix d’achat avec la possibilité d’inclure ou
non les frais d’acquisition. Le mode d’enregistrement choisi (frais d’acquisition inclus ou
exclus) doit être appliqué pour l’ensemble des actifs de la même catégorie. Les coûts
significatifs de remplacement ou de renouvellement d’un élément doivent être enregistrés à
l’actif en augmentant son coût d’acquisition initial.
1.1.4.2. Evaluation des actifs immobiliers à la date de clôture et calcul de l’actif net
Un inventaire détaillé des actifs à caractère immobilier est effectué actif par actif à la valeur
actuelle et ce, pour le calcul de l’actif net de l’OPCI, à chaque calcul de la valeur liquidative
et à la clôture de chaque exercice.
La valeur actuelle d’un bien immobilier est déterminée, hors droits de mutation, par la valeur
du marché, ou à défaut d’existence de marché, par tous moyens externes, ou par recours à des
modèles financiers. Les différences d’estimation entre la valeur actuelle du bien immobilier et
sa valeur d’entrée, correspondant à des plus ou moins-values, sont inscrites directement dans
un compte de capital.
Les actifs immobiliers détenus par les OPCI ne supportent pas la charge d’amortissement.
Lors de la cession d’actifs, les plus ou moins-values dégagées suite à la cession des
immeubles locatifs ont la nature de gains ou pertes en capital et n’entrent pas dans le résultat.
Mémoire d’Expertise Comptable Page 66
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
La provision pour grosses réparations dotée pour l’immeuble n’est pas modifiée. C’est
seulement à la clôture de l’exercice que cette provision est ajustée en fonction des travaux à
prévoir sur le parc existant. L’écart de réévaluation précédemment constaté, et se rattachant à
l’immeuble cédé, devrait faire l’objet d’annulation.
Les loyers doivent être pris en compte au fur et à mesure de l’exécution du contrat. Pour les
charges, une distinction est opérée entre les charges immobilières incombant normalement au
propriétaire, mises contractuellement à la charge des locataires, et les charges locatives
incombant normalement aux locataires, acquittées par le propriétaire pour leur compte. La
refacturation de ces deux types de charges au locataire constitue un produit d’exploitation à
comptabiliser.
1.1.5. Immeubles de placements dans le cadre des états financiers consolidés des
sociétés cotées en bourse
L’application des normes IFRS est devenue obligatoire pour toutes les sociétés cotées
présentant des comptes consolidés à partir du 1er janvier 2005. Il peut y avoir, ainsi, une
déconnexion de fond entre les traitements dans les comptes sociaux (PCG) et les comptes
consolidés (IFRS) vu les différences de traitement entre ces deux référentiels. Une telle
situation peut conduire à des écarts surprenants, notamment en matière d’évaluation des
immeubles de placement.
Le référentiel comptable Canadien n’a pas prévu, au niveau des principes comptables
généralement reconnus (PCGR) du Canada, de norme spécifique réservée aux immeubles de
placement. Ces derniers sont assimilés, selon le chapitre 3061 des PCGR à des
immobilisations corporelles. Toutefois, la note d’orientation « NOC18- Sociétés de
placement » a traité de la comptabilisation des placements, y compris les immeubles de
placement au niveau des sociétés de placement.
Le chapitre 3061 des PCGR précise dans son paragraphe 4 que les éléments d’actifs
identifiables, destinés à être donnés en location à des tiers, remplissent la définition d’une
immobilisation corporelle.
Le coût d’acquisition d’un immeuble destiné à la location comprend le prix d'achat ainsi que
les autres coûts d'acquisition tels que le prix de levée d'un droit d'option, les frais de courtage,
les frais d'installation, y compris les frais de conception et les honoraires des architectes et des
ingénieurs, les frais juridiques, les frais d'assainissement et d'aménagement d'un terrain, etc.
Le coût de construction d’un immeuble destiné à la location comprend les frais directs de
construction (coût des matières et de la main-d’œuvre) ainsi que les frais indirects imputables
à l'activité de construction.
L’amortissement doit être calculé d’une manière systématique sur la durée de vie utile de
l’immeuble. La charge d’amortissement de l’exercice correspond au montant le plus élevé
entre :
- Le coût d’acquisition ou de production, moins la valeur de récupération23, réparti sur la
durée de vie de l'immobilisation ; et
- Le coût d’acquisition ou de production, moins la valeur résiduelle24, réparti sur la
durée de vie de l'immobilisation ;
Selon la note d’orientation « NOC18 Sociétés de placement », une société de placement peut
être, soit un fonds d'investissement, soit une entité juridique distincte dont la principale
activité économique consiste à effectuer des placements.
Selon cette note d’orientation, tous les placements détenus par une société de placement
doivent être évalués et présentés à leur juste valeur dans ses états financiers. Cette juste
valeur est définie comme étant « le montant de la contrepartie dont conviendraient des
parties compétentes agissant en toute liberté dans des conditions de pleine concurrence 25 ».
Toute variation de la juste valeur des placements doit figurer au niveau du résultat de
l’exercice concernée.
23
La valeur de récupération est la valeur de réalisation nette estimative d'une immobilisation corporelle à la fin
de sa durée de vie. La valeur de récupération est normalement négligeable.
24
La valeur résiduelle est la valeur de réalisation nette estimative d'une immobilisation corporelle à la fin de sa
durée de vie utile pour l'entreprise.
25
NOC18- Sociétés de placement ; §7.
La société de placement doit indiquer au niveau des notes aux états financiers que ses
placements sont évalués et présentés à leur juste valeur et doit mentionner, également, les
méthodes adoptées et les hypothèses retenues pour la détermination de cette évalaution.
Les sociétés canadiennes seront amenées à présenter leurs états financiers selon le référentiel
IFRS à compter du 1er janvier 2011.
Les US GAAP n’ont pas avancé une définition des immeubles de placement. La seule
distinction possible prévue par la norme « Topic 360 Property, Plant and Equipment » porte
sur les immeubles exploités par la société et les immeubles destinés à la vente. Cette norme
précise que les immeubles de la société sont comptabilisés à la date d’entrée à leur coût
d’acquisition comprenant l’ensemble des coûts engagés par la société pour mettre le bien
immeuble à l’usage prévu.
Les immeubles destinés à la vente doivent être présentés dans une rubrique distincte des états
financiers et ne supportent pas la charge d’amortissement du moment où ils sont classés en
tant que tels. Tout immeuble destiné à la vente doit être évalué à la date de clôture au plus
bas de sa juste valeur et de sa valeur comptable nette.
Selon la FAS 144 «Accounting for the Impairment or Disposal of Long-Lived Assets », les
tests d’ « impairment » sont effectués en cas de survenance d’évènements ou de changements
particuliers indiquant une dépréciation de la valeur d’un immeuble. Dans ce cas, la société
détermine, dans une première étape, le montant des flux de trésorerie futurs non actualisés. Si
ce montant est inférieur à la valeur comptable nette de l’immeuble, une perte de valeur est
calculée, dans une deuxième étape, en comparant la valeur comptable nette de l’immeuble à
sa juste valeur. Les pertes de valeurs résultant de ces tests d’ « impairment » doivent être
constatées en tant que perte de l’exercice.
Les immeubles de placement détenus par les sociétés d’assurance doivent être évalués au
coût historique net des amortissements cumulés. Les charges d’amortissement ainsi que
toutes les autres charges sont assimilées à des charges de placement.
Les immeubles de placement, pour lesquelles aucun traitement particulier n’est réservé par
les US GAAP, font partie des secteurs d'activités qui subiront les plus grands changements.
En effet, en cas d’adoption de l’IAS 40, il est fort probable que des changements importants
devront intervenir sur la méthode d’évaluation et de comptabilisation, en fonction de la
convention comptable retenue et de la situation des entités concernées par ce changement.
Egalement, certains référentiels comptables ont annoncé l’adoption des IFRS (Conseil
National de la Comptabilité au Canada) ou la convergence avec les normes IFRS (FASB).
Ceci est expliqué par la volonté d’harmonisation des règles comptables et par le souci
d’obtention d’une information financière transparente, répondant aux besoins des
investisseurs.
La notion d’immeubles de placement a été introduite, au niveau des IFRS, par la norme
IAS 40 « immeubles de placement ». Cette norme traite de la comptabilisation, de
l’évaluation et de la présentation de cette catégorie d’immeubles dans les états financiers des
sociétés appliquant le référentiel international (IFRS).
Le coût d’entrée d’un immeuble de placement comprend les coûts encourus initialement pour
acquérir cet immeuble, et les coûts encourus ultérieurement pour accroître sa capacité ou pour
remplacer certains éléments.
En se référant à l’IAS 40, un immeuble de placement doit être comptabilisé à son prix
d’achat majoré de toutes les dépenses directement attribuables tels que les honoraires
juridiques, les droits de mutation et les autres coûts de transaction.
des paiements à effectuer est constatée en frais financiers et est étalée sur la durée du
paiement ou du crédit.
Lorsqu’un ou plusieurs immeubles sont acquis par voie d’échange contre un ou plusieurs
actifs non monétaires ou, à la fois, contre des actifs monétaires et des actifs non monétaires,
leur comptabilisation est effectuée à la juste valeur.
La valeur d’entrée d’un immeuble de placement construit par la société correspond aux
dépenses encourues à la date d’achèvement de la construction ou de l’aménagement. Sont
exclus du coût de production :
- Les frais de démarrage à l’exception des frais nécessaires pour mettre l’immeuble
dans l’état d’exploitation de la manière souhaitée par la direction.
- Les pertes d’exploitation supportées avant que l’immeuble n’atteigne le niveau
d’exploitation souhaité.
- Les montants anormaux de déchets de fabrication, de main d’œuvre ou d’autres
ressources utilisées dans la construction ou dans l’aménagement de l’immeuble.
Selon l’IAS 40, une société détenant des immeubles de placement doit choisir entre le
modèle du coût et le modèle de la juste valeur, et doit appliquer la méthode choisie à tous ses
immeubles de placement. Ce même traitement a été maintenu par la norme IFRS pour les
petites et moyennes entreprises.
Le premier traitement préconisé par l’IAS 40 est le modèle de la juste valeur. La norme IAS
40 définit la juste valeur d’un immeuble de placement comme étant « le montant pour lequel
un actif pourrait être échangé entre des parties bien informées, consentantes et agissant dans
des conditions de concurrence normale26 ». Cette définition fait référence à des parties
consentantes et bien informées. Un acheteur consentant est un acheteur intéressé par l’achat
sans être tenu de le faire et sans subir aucune pression. Cet acheteur n’est pas prêt à payer un
prix supérieur au prix de marché. Le vendeur consentant est un vendeur motivé pour vendre
son bien au meilleur prix obtenu sur le marché. Il ne s’agit pas donc d’un vendeur pressé,
forcé de vendre ou disposé à abandonner son bien pour un prix qui n’est pas jugé raisonnable
dans les conditions actuelles du marché. Ces deux parties doivent être bien informées de la
nature et des caractéristiques de l’immeuble de placement en question.
Cette transaction doit être réalisée dans des conditions de concurrence normale. Cela signifie
qu’elle est présumée se réaliser entre des parties n’ayant pas de relations particulières, et dont
chacune agit de manière indépendante.
La juste valeur est spécifique à une période déterminée du fait que la valeur de marché peut
changer d’une période à l’autre. Il est, alors, plus approprié d’arrêter cette juste valeur à la
date de clôture ou à une date qui lui est proche afin de refléter l’état du marché à la date
d’arrêté des comptes.
L’IAS 40 encourage les entités à déterminer la juste valeur d’un immeuble de placement en
recourant aux services d’un évaluateur indépendant « possédant une qualification
professionnelle pertinente et reconnue et une expérience récente quant à la localisation
géographique et la catégorie de l’immeuble de placement objet de l’évaluation27 ».
« (a) les prix actuels sur un marché actif de biens immobiliers différents de par leur nature,
leur état ou leur localisation (ou faisant l’objet de contrats de location ou autres contrats
différents) corrigés pour refléter ces différences ;
26
IAS 40 « Immeuble de placement » ; § 36.
27
IAS 40 « Immeubles de placement » ; § 32.
(b) les prix récents d’immeubles similaires sur des marchés moins actifs, corrigés pour
refléter tout changement des conditions économiques intervenu depuis la date des
transactions effectuées aux prix en question ; et
(c) les projections actualisées des flux de trésorerie sur la base d’estimations fiables des flux
de trésorerie futurs s’appuyant sur les termes de contrats de location et autres contrats
existants et, dans la mesure du possible, sur des indications externes telles que les loyers
actuels demandés sur le marché pour des biens similaires ayant la même localisation et dans
le même état, en appliquant des taux d’actualisation qui reflètent les estimations par le
marché actuel de l’incertitude quant au montant et à la date des flux de trésorerie »28.
Il est, toutefois, possible que les diverses sources sus-indiquées puissent aboutir à des
conclusions différentes quant à la juste valeur d’un immeuble de placement. L’entité est
amenée dans ce cas à examiner les raisons de ces différences afin d’arrêter l’estimation la
plus fiable dans un intervalle d’estimations raisonnables de la juste valeur.
S’il s’avère impossible de déterminer la juste valeur d’un immeuble de placement d’une
façon fiable et continue (transactions comparables peu fréquentes et absence d’estimations
fiables de la juste valeur), il est exigé d’évaluer ledit immeuble de placement selon le modèle
du coût. La valeur résiduelle de l’immeuble en question doit être égale à zéro.
Une entité qui choisit le modèle de la juste valeur, doit l’utiliser pour tous ses immeubles de
placement. Si une entité, ayant choisi auparavant le modèle de la juste valeur, se trouve dans
l’impossibilité de déterminer la juste valeur d’un de ses immeubles de placement, elle peut
appliquer le modèle du coût historique uniquement à cet immeuble de placement.
28
IAS 40 « Immeubles de placement ; § 46.
Toute partie ayant un coût significatif par rapport au coût global de l’immeuble doit être
amortie séparément. Les parties significatives d’un même immeuble, ayant une même durée
d’utilité et un même mode d’amortissement, peuvent être regroupées pour déterminer la
dotation aux amortissements.
Il est à noter que les terrains et les constructions sont considérés comme des actifs distincts et
doivent être comptabilisés séparément. Les terrains sont des actifs non amortissables du fait
qu’ils ont une durée d’utilité illimitée.
Le mode d’amortissement doit refléter la manière avec laquelle les avantages économiques
futurs liés à l’actif seront consommés par la société et doit être conservé d’une période à
l’autre. L’amortissement d’un actif prend effet du moment où le bien immeuble est prêt à être
utilisé, soit à l’endroit et dans l’état nécessaires pour pouvoir l’exploiter de la manière prévue
par la direction. Cet amortissement ne prend fin que si l’immeuble en question est classé
comme détenu pour être vendu ou lorsqu’il est décomptabilisé.
La valeur résiduelle ainsi que la durée d’utilité d’un immeuble de placement doivent être
révisées à la clôture de chaque exercice. Les changements constatés sont considérés comme
des changements d’estimation comptable à traiter conformément aux dispositions de l’IAS 8
« Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs ».
Selon les dispositions de l’IAS 36 dépréciation d’actifs, « Une entité doit apprécier à la fin de
chaque période de reporting s’il existe un quelconque indice qu’un actif a pu se déprécier. S’il
existe un tel indice, l’entité doit estimer la valeur recouvrable de l’actif 29».
29
IAS 36 « Dépréciation d’actifs » ; § 9.
Afin d’apprécier l’existence d’un indice de dépréciation, l’entité prend en considération des
facteurs externes et internes, et au minimum ceux-ci :
- Diminution de la valeur de marché d’un actif d’une façon plus importante du seul effet
attendu du passage du temps ou de l’utilisation normale de l’actif.
- Survenance de changements importants dans l’environnement technologique,
économique, juridique ou dans le marché, ayant un effet négatif sur l’entité.
- Augmentation du taux d’intérêt du marché affectant probablement le taux
d’actualisation utilisé dans le calcul de la valeur d’utilité d’un actif et engendrant la
diminution d’une façon significative de la valeur recouvrable de l’actif.
- La valeur comptable de l’actif net de l’entité est supérieure à sa capitalisation
boursière.
La juste valeur ‘diminuée des coûts de la vente’ est le prix conçu dans un accord de vente
irrévocable pour une transaction dans des conditions de concurrence normale entre des parties
bien informées et consentantes, ajusté de l’effet des coûts marginaux relatifs à la sortie de
l’actif.
En l’absence d’un accord de vente irrévocable, et en cas d’existence d’un marché actif sur
lequel l’immeuble peut être négocié, la juste valeur diminuée des coûts de la vente correspond
au prix du marché de l’actif moins les coûts de sortie s’y rattachant. En l’absence d’un accord
de vente irrévocable ainsi que d’un marché actif, la juste valeur diminuée des coûts de la
vente est estimée à partir de la meilleure information disponible reflétant le montant, net des
coûts de sortie, qu’une entité pourrait obtenir, à la date de reporting, lors d’une transaction,
dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes.
Les projections des cash-flows futurs doivent émaner des budgets les plus récents approuvés
par la direction et couvrant une période maximale de cinq ans. Au-delà de la période de cinq
ans, l’entité estime, par extrapolation, des projections issues des budgets (ou prévisions) en
leur appliquant un taux de croissance stable ou décroissant pour les années futures, sauf si un
taux croissant pourrait être justifié.
Le taux d’actualisation est le « taux de rendement que des investisseurs demanderaient s’ils
avaient à choisir un placement qui générerait des flux de trésorerie dont le montant,
l’échéance et le profil de risque seraient équivalents à ceux que l’entreprise s’attend à obtenir
de l’actif 30». Il s’agit d’un taux, avant impôt, reflétant l’appréciation courante du marché de
la valeur temps et de l’argent et des risques spécifiques à l’actif.
En cas d’existence d’un indice de perte de valeur d’un actif, sa valeur recouvrable doit être
estimée. Si cette dernière devient inférieure à la valeur comptable de l’actif, l’entité
comptabilise immédiatement la perte de valeur en charges de l’exercice.
30
IAS 36 « Dépréciation d’actifs » ; § 56.
L’entité doit apprécier, à chaque date de reporting, l’existence d’un indice montrant qu’une
perte de valeur, précédemment constatée, n’existe plus ou a diminué. Dans ce cas, elle estime
la valeur recouvrable de l’actif et comptabilise éventuellement, sauf cas de goodwill, une
reprise de la perte de valeur en tant que produit dans la limite de la valeur comptable nette,
déterminée à partir du coût initial de l’actif et du montant de la perte.
Pour apprécier l’existence ou non d’un indice montrant qu’une perte de valeur, précédemment
constatée, n’a plus lieu d’exister ou a diminué, l’entité considère les indices suivants :
Indices externes
Indices internes
En cas d’existence d’un indice montrant qu’une perte de valeur précédemment comptabilisée
n’a plus lieu d’exister ou devrait être diminuée, l’entité sera amenée à examiner et à ajuster la
durée d’utilité restant à courir, le mode d’amortissement et/ou la valeur résiduelle.
2.1.3.1. Transfert
de transfert d’un immeuble de placement évalué à la juste valeur à un bien immobilier occupé
par son propriétaire ou à la catégorie ‘stocks’, le bien sera comptabilisé à sa juste valeur à la
date du changement de l’utilisation.
En cas de transfert d’un bien immobilier occupé par son propriétaire vers un immeuble de
placement qu’elle compte comptabiliser à la juste valeur, l’entité doit appliquer l’IAS 16
jusqu’à la date du changement de l’utilisation. Ainsi, elle amortit le bien immobilier et
comptabilise toute perte de valeur survenue.
Un immeuble de placement est décomptabilisé lorsqu’il est retiré de l’actif ou lorsqu’il n’est
plus utilisé par l’entité d’une façon permanente et qu’aucun avantage économique futur n’est
attendu de sa sortie de l’actif. La sortie d’un immeuble de placement peut correspondre à la
vente de l’immeuble ou à la conclusion d’un contrat de location financement.
Si la société comptabilise dans la valeur comptable d’un actif le coût de remplacement d’une
partie d’un immeuble de placement sorti, elle décomptabilise la valeur remplacée dudit
immeuble.
Les immeubles de placement doivent être présentés dans une rubrique spécifique au niveau
des états financiers de la société.
Selon l’IAS 40, la société détentrice des immeubles de placement doit présenter une
information sur les critères développés pour distinguer un immeuble de placement des autres
catégories d’immeubles (stocks, immeuble d’exploitation) lorsque sa classification est
difficile. Egalement, elle doit indiquer les méthodes et les hypothèses importantes retenues
pour déterminer la juste valeur des immeubles de placement. Elle doit aussi préciser, si la
juste valeur des immeubles de placement repose sur une évaluation effectuée par un
évaluateur indépendant, ayant une qualification professionnelle pertinente et reconnue, et
muni d’une expérience récente sur la situation géographique et la catégorie de l’immeuble de
placement objet de l’évaluation. En cas d’absence d’une telle évaluation, l’entité est tenue de
le mentionner.
L’entité doit préciser, dans ses états financiers, les montants comptabilisés en résultat au titre
des produits locatifs des immeubles de placement, les charges opérationnelles directes
relatives à ces immeubles ayant, ou non, généré des produits locatifs au cours de la période.
L’entité est tenue, par ailleurs, de signaler l’existence ainsi que les montants des restrictions
portant sur la réalisation des immeubles de placement ou sur la récupération des produits (y
compris les produits de leur cession) ainsi que les obligations contractuelles d’achat, de
construction et d’aménagement ou de réparation, de maintenance et d’améliorations des
immeubles de placement.
Mis à part les dispositions sus-indiquées, toute entité ayant opté pour le modèle de la juste
valeur doit fournir un rapprochement entre la valeur comptable de placement à l’ouverture et
à la clôture de l’exercice en mentionnant les informations suivantes :
- Les entrées en distinguant celles qui résultent d’acquisitions, celles qui résultent de
dépenses ultérieures incluses dans la valeur de l’actif et celles qui résultent
d’acquisitions dans le cadre de regroupements d’entreprises ;
- Les actifs détenus en vue de leur revente conformément à l’IFRS 5 et autres sorties ;
- Les profits ou pertes nets résultant de la variation de la juste valeur ;
- Les transferts des immeubles de placement en stocks et en biens immobiliers occupés
par leur propriétaire et vice versa ;
- Les écarts de change nets résultant de la conversion des états financiers dans une
monnaie étrangère et de la conversion d’une activité étrangère dans la monnaie de
présentation des états financiers de l’entité ;
- Toute autre variation.
Lorsqu’une entité est dans l’impossibilité de déterminer la juste valeur d’un immeuble de
placement, le rapprochement entre la valeur comptable de placement à l’ouverture et à la
clôture de l’exercice doit être effectué, pour cet immeuble, d’une façon séparée. L’entité est
appelé à fournir les informations suivantes :
Toute entité ayant opté pour le modèle du coût doit fournir, outre les informations générales,
les éléments suivants :
L’entité doit, également, fournir un rapprochement entre la valeur comptable des immeubles
de placement à l’ouverture et à la clôture de l’exercice tout en mentionnant les informations
suivantes :
- Les entrées en distinguant celles qui résultent d’acquisitions, celles qui résultent de
dépenses ultérieures incluses dans la valeur de l’actif et celles qui résultent
d’acquisition dans le cadre de regroupements d’entreprises ;
- Les actifs détenus en vue de leur revente conformément à l’IFRS 5 ainsi que les autres
sorties ;
- Les amortissements ;
- Le montant des pertes de valeur comptabilisées et/ou reprises au cours de la période
conformément à l’IAS 36 « Dépréciation d’actifs » ;
- Les profits ou pertes nets résultant de la variation de la juste valeur ;
L’évaluation des immeubles de placement, telle que développée dans les parties précédentes,
peut être effectuée à la date de clôture à la juste valeur. Les normes IFRS, applicables à partir
de 2005 accordent une importance accrue à la détermination de la juste valeur.
Dans un souci de convergence avec les US GAAP, l’IASB a publié un exposé-sondage sur
l’évaluation de la juste valeur reprenant les changements apportés par la norme américaine
FAS 157 relative aux évaluations à la juste valeur. Cet exposé permet d’établir une source
unique d’indicateurs pour toutes les évaluations de la juste valeur.
L’objectif de la norme FAS 157 est de définir un cadre conceptuel susceptible d’être utilisé
dans toutes les normes nécessitant une évaluation à la juste valeur. La juste valeur correspond
au prix qui serait perçu pour vendre un actif, ou payé pour transférer un passif, dans une
transaction normale intervenant, à la date d’évaluation, entre les acteurs d’un marché. La juste
valeur est définie comme un prix de sortie (exit price) sur le marché.
La norme américaine définit trois niveaux de hiérarchie pour les données qui permettent
d’évaluer la juste valeur. Ces niveaux sont établis par ordre de fiabilité et de disponibilité des
données sur le marché :
Assimiler la valeur spécifique d’un bien à son prix de cession (exit price) fait de la
négociabilité de l’actif une condition fondamentale de son évaluation. En conséquence, les
actifs corporels spécifiques à l’entreprise trouvent difficilement leur place selon ce principe.
La norme FAS 157 retient trois approches cohérentes de valorisation :
- l’approche de marché à partir des prix observables et des autres informations tirées des
transactions réelles ;
- l’approche par les revenus selon des techniques actuarielles ;
- l’approche coût (appelée aussi coût de remplacement).
Il est à préciser que la norme FAS 157 ne comporte pas, dans le prolongement de son cadre
conceptuel de guide d’application des techniques d’évaluation. Une telle situation est de
nature à encourager la diversité des pratiques en matière d’évaluation et ne permet pas
d’assurer une comparabilité, dans le temps et dans l’espace.
- Celle de l’actif dit « à l’utilisation » : si l’actif apporte une valeur maximale du fait de son
utilisation conjointement avec d’autres actifs et passifs, sa juste valeur doit être évaluée
selon le postulat de la valeur de son utilisation. Elle est déterminée en se basant sur le prix
à recevoir lors d’une transaction actuelle de vente de cet actif, dans l’hypothèse où ce
dernier sera utilisé avec d’autres actifs et passifs (en tant que groupe) qui seraient
disponibles pour les intervenants.
- Celle de l’actif dit « à l’échange » : si l’actif apporte à lui seul une valeur maximale aux
intervenants du marché, la juste valeur de l’actif doit être évaluée selon le postulat de la
valeur à l’échange. Cette juste valeur de l’actif est déterminée, alors, sur la base du prix à
recevoir suite à une transaction actuelle de vente à des intervenants du marché pour son
utilisation de façon autonome.
L’utilisation optimale de l’actif est déterminée sur la base de son utilisation par les
intervenants du marché. En se basant sur le postulat de la valeur en utilisation ou sur le
postulat de la valeur à l’échange, l’actif est vendu individuellement. Cependant, pour le
postulat de la valeur en utilisation, les intervenants du marché utiliseront l’actif conjointement
avec d’autres actifs et passifs, qui seront disponibles pour eux.
- L’approche par le marché : Cette approche se fonde sur les prix et les informations
pertinentes issus des transactions de marché portant sur des actifs ou des passifs identiques
ou comparables. Les données de marché seront déterminées sur la base d’une information
récente provenant de sources indépendantes et utilisées par les participants du marché lors
de leurs prises de décisions.
- L’approche par le résultat : Cette approche consiste à déterminer la valeur d’un bien en
appliquant, au revenu qu’il procure à son propriétaire, un coefficient d’actualisation
convenablement choisi. La mise en œuvre de cette approche exige, d’une part, la
connaissance des estimations des flux de trésorerie futurs liés à l’actif ou au passif faisant
l’objet de l’évaluation et d’autre part, la détermination du taux d’actualisation adapté.
- L’approche par les coûts : Cette méthode consiste donc à reconstituer le prix de revient du
bien, déduction faite, le cas échéant, d’une dépréciation provenant de l’obsolescence. cette
approche fait référence à l’actif de remplacement ayant une utilité comparable. L’approche
par les coûts est généralement appropriée pour l’évaluation de la juste valeur des actifs
corporels selon le postulat de la valeur en utilisation. Cette méthode est peu utilisée sur le
marché. Elle est plus fréquemment utilisée pour des biens immobiliers très spécialisés ou
pour définir des valeurs d'exploitation comme les stocks.
La société doit recourir à des techniques d’évaluation appropriées pour lesquelles les données
sont disponibles en quantités suffisantes pour évaluer la juste valeur. Elle est appelée à utiliser
au maximum les données d’entrée observables pertinentes et à mettre à jour, périodiquement,
les techniques d’évaluation utilisées en fonction des prix des transactions actuelles du marché
observables pour le même actif. Il est plus adéquat dans certains cas de recourir à une seule
technique d’évaluation. Dans d’autres cas, l’utilisation de plusieurs techniques d’évaluation
est plus appropriée.
En cas de recours à plusieurs techniques pour déterminer la juste valeur, les résultats obtenus
doivent être évalués et pondérés, s’il y a lieu, en tenant compte du caractère raisonnable de la
fourchette de valeurs qu’indiquent ces résultats. L’évaluation de la juste valeur correspond au
montant compris dans cette fourchette, qui sera le plus représentatif de la juste valeur compte
tenu des circonstances.
Le projet de norme IFRS « Evaluation de la juste valeur » prévoit une hiérarchie des justes
valeurs selon trois niveaux d’importance.
Il s’agit des prix cotés (non ajustés) sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs
identiques auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation. L’entité doit avoir accès
au marché à la date d’évaluation sans la nécessité d’être en mesure de vendre l’actif ou de
transférer le passif à cette date.
Est considéré comme marché actif, pour un actif donné, tout marché sur lequel ont lieu des
transactions portant sur un actif donné selon une fréquence et un volume suffisants afin de
fournir une information sur le prix d’une façon continue. Le prix coté sur un marché actif
fournit les indications les plus fiables pour la détermination de la juste valeur. Dans certaines
circonstances, un prix coté peut ne pas être représentatif de la juste valeur. C’est le cas, par
exemple, lorsqu’une entité détient un grand nombre d’actifs similaires évalués à la juste
valeur et qu’il est possible qu’un prix coté sur un marché actif soit disponible mais pas
facilement accessible pour chaque actif ou passif pris individuellement. Dans ce cas, l’entité
peut recourir à une autre méthode pour évaluer la juste valeur. Cette méthode d’évaluation
aboutit à une juste valeur d’un niveau inférieur.
Il se peut, dans certaines situations, qu’un prix coté sur un marché actif ne reflète pas la juste
valeur à la date d’évaluation ; tel est le cas d’événements importants survenus après la clôture
du marché, mais avant la date d’évaluation. Si le prix coté est ajusté en tenant compte de ces
nouvelles informations, la juste valeur est classée à un niveau inférieur. C’est le cas, par
exemples, d’une information qui était disponible après la clôture du marché, d’une transaction
importante de gré à gré, d’une annonce importante après la date de clôture ou d’un prix coté
sur un autre marché actif. Dans ce cas, bien qu’une entité ne soit pas tenue d’entreprendre
tous les efforts nécessaires pour connaître de tels événements, elle ne peut ignorer les
informations disponibles à la date de clôture. De ce fait, une politique doit être appliquée de
manière constante par l’entité pour identifier et traiter de tels événements.
Ce sont des données d’entrée se rapportant à l’actif ou au passif, autres que les prix cotés
inclus dans les données d’entrée de niveau 1. Ces données peuvent être observables
directement (sous forme de prix) ou indirectement (déterminées à partir de prix).
Il est possible que l’actif ou le passif en question ait une échéance spécifiée (contractuelle).
Dans ce cas, une donnée d’entrée de niveau 2 doit être observable pour la quasi-totalité de la
durée de l’actif ou du passif.
- les prix cotés sur des marchés actifs relatifs à des actifs ou à des passifs similaires ;
- les prix cotés sur des marchés qui ne sont pas actifs relatifs à des actifs ou à des passifs
identiques ou similaires ;
- les données d’entrée autres que les prix cotés qui sont observables pour l’actif ou le
passif tels que les taux d’intérêt et les courbes de taux, etc ;
- les données d’entrée obtenues principalement à partir de données de marché observables
ou les données d’entrée corroborées par ces données de marché.
Les ajustements apportés aux données d’entrée de niveau 2 dépendent de plusieurs facteurs
spécifiques à l’actif ou au passif, tels que l’état de l’actif ou l’endroit dans lequel il se trouve,
dans quelle mesure les données d’entrée ont trait à des éléments comparables à l’actif ou au
passif, ainsi que le volume et le niveau d’activité sur les marchés dans lesquels ces données
d’entrée sont observées. Si un ajustement significatif de la juste valeur dans son ensemble a
lieu, il pourra faire émerger une valeur de niveau 3.
Il s’agit des données d’entrée se rapportant à un actif ou à un passif non fondées sur des
données de marché observable et donc fondées sur des données d’entrée non observables. Ces
données d’entrée non observables doivent refléter les hypothèses utilisées par les intervenants
du marché afin de fixer le prix de l’actif ou du passif.
Les données d’entrée non observables doivent être arrêtées en recourant aux meilleures
informations disponibles et pouvant être générées à partir de données propres à l’entité. Les
propres données de l’entité doivent être ajustées si les informations disponibles indiquent :
- qu’il existe un élément propre à l’entité sans qu’il soit disponible pour les autres
intervenants du marché.
Les règles et les principes prévus par les normes IFRS sont en voie de devenir le langage
comptable universel de la plupart des pays et des marchés de capitaux. Le référentiel IFRS
prévoit des informations beaucoup plus complètes et détaillées.
L’application, pour le contexte tunisien des normes IFRS en général, et de la norme IAS 40 en
particulier, nécessite plusieurs retraitements préalables à mettre en place afin de permettre une
transition facile et au temps opportun aux normes IFRS.
Toute société optant pour l’application l’IAS 40 devrait commencer par recenser l’ensemble
de son patrimoine immobilier afin d’identifier les immeubles de placement. Elle doit
commencer par recenser les biens immeubles qu’elle possède ou utilise. Il s’agit :
- Des biens immobiliers qu’elle loue en tant que preneur dans le cas de contrats de
location que ce soient des terrains, des constructions…
Dans une deuxième étape, la société doit identifier parmi ses biens immobiliers ceux qui
répondent à la définition d’un immeuble de placement. Elle doit suivre les étapes suivantes :
Non
Oui
Le bien immobilier est-il occupé par
son propriétaire ?
A traiter en tant
Non qu’immobilisations
corporelles
Non
L’IAS 40 exige la détermination de la juste valeur par immeuble de placement que ce soit en
appliquant le modèle de la juste valeur ou le modèle du coût historique. En recourant au
modèle de la juste valeur, l’évaluation des immeubles de placement est effectuée, à chaque
date de clôture, à la juste valeur. Si la société choisit, par contre, d'appliquer le modèle du
coût historique, elle serait appelée à fournir une information, au niveau des notes aux états
financiers, sur la juste valeur des immeubles de placement qu’elle détient.
En cas d’adoption des normes IFRS, les sociétés tunisiennes doivent veiller à présenter une
information financière plus détaillée. Dans un souci de transparence, le volume des
informations à présenter au niveau des notes aux états financiers est plus détaillé dans les
normes IFRS. Cette démarche va même jusqu’à demander aux sociétés qui ont le choix entre
deux traitements, de publier dans leurs notes aux états financiers l’information calculée selon
le traitement qu’elles n’auront pas choisi ainsi que l’impact de l’option délaissée. Et c’est,
notamment, le cas de l’évaluation des immeubles de placement à la date de clôture puisque les
entités qui choisissent le modèle du coût doivent présenter une information au niveau des
notes aux états financiers portant sur la juste valeur de leurs immeubles de placement.
Toutefois, quelque soit l’option choisie, les immeubles de placement doivent être présentés
dans une ligne séparée de l’actif en ajoutant une ligne spécifique « Immeubles de
placement ».
Le choix du modèle de la juste valeur peut avoir plusieurs conséquences sur la présentation
des états financiers des entités détenant des immeubles de placement.
Bien que la norme IAS 40 préconise l’usage de la juste valeur pour les évaluations
postérieures des immeubles de placement, elle ne l’impose pas. Mais une fois ayant retenu le
modèle de la juste valeur, la société doit continuer à l’utiliser. Autrement dit, le choix de la
méthode de la juste valeur est irréversible : si une entreprise a choisi l'option juste valeur, il
lui est pratiquement impossible de revenir au modèle du coût.
Par ailleurs, l’application du modèle de la juste valeur doit être généralisée à l’ensemble des
immeubles de placement de la société et ne devra pas être effectuée individuellement pour
chaque immeuble. L’entreprise ne peut pas choisir d’évaluer une partie des immeubles de
placement selon le modèle de la juste valeur et l’autre partie selon le modèle du coût.
Les impacts du passage aux normes IFRS sont nombreux. L’IFRS 1 précise que tout
ajustement lié à la première application des IFRS ne doit pas avoir d’impact sur le résultat de
l’exercice et doit être imputé directement sur les capitaux propres. Ainsi, l’effet de
l’évaluation des immeubles de placement de la société à la juste valeur sera comptabilisé dans
les capitaux propres lors de l’adoption des IFRS.
Débit Crédit
Immeubles de placement X
Réserves X
Débit Crédit
Réserves X
Immeubles de placement X
On peut présumer que dans la plupart des cas, la juste valeur d’un immeuble de placement
sera nettement supérieure à sa valeur comptable nette, ce qui aura pour conséquence une
hausse sensible des capitaux propres. Ceci étant, le choix de cette option ne pourra pas avoir
lieu sans impacter les capitaux propres de la société et sans refléter sa situation patrimoniale
réelle au niveau de ses états financiers.
Pour les compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes, la valeur d’un immeuble
de placement, faisant partie de l’actif en représentation des provisions techniques, peut être
ramenée à la hausse suite à l’application du modèle de la juste valeur. Une plus-value latente,
correspondant réellement à une réévaluation de la valeur de l’immeuble de placement, devrait
être constatée. La nouvelle valeur de l’immeuble de placement évalué à la juste valeur ne peut
être prise en considération dans l’arrêté de l’actif en représentation des provisions techniques
que suite à l’autorisation préalable du ministre des finances conformément aux dispositions de
l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de calcul des
provisions techniques et les conditions de leur représentation tel que modifié par l’arrêté du
28 mars 2005.
Par l’adoption des normes IFRS, les entreprises verront apparaître de nouveaux éléments dans
leur compte de résultat tels que les variations de la juste valeur. L’IAS 40 impose aux sociétés
qui choisissent le modèle de la juste valeur, de comptabiliser la variation de la juste valeur
dans le résultat de l’exercice au cours duquel elle se produit. Par conséquent, le résultat de
l’exercice traduit, à chaque date de clôture, la variation de la juste valeur du patrimoine de
l’entreprise, permettant ainsi de fournir des indications ses performances et sur la conjoncture
du marché immobilier.
Il est à préciser que toute société ayant choisi le modèle de la juste valeur pour évaluer et
présenter ses immeubles de placement, devrait mentionner dans les notes aux états financiers
la valeur comptable des immeubles en question au cas où ils étaient comptabilisés selon le
modèle du coût.
Bien que la norme comptable NCT 31 impose l’évaluation des placements immobiliers des
sociétés d’assurance et/ou de réassurance, à la date de clôture, à la valeur d’usage
correspondant, essentiellement, à la valeur du marché, elle ne fournit pas de guide ou de
méthodes de détermination de la valeur d’usage. Cette valeur sera remplacée par la juste
valeur au niveau de l’IAS 40.
Contrairement à la norme NCT 31, l’IAS 40 détaille les méthodes de détermination de la juste
valeur et préconise un suivi rigoureux des prix appliqués pour des transactions afférant à des
biens immeubles semblables. Elle devrait, également, collecter les informations nécessaires
sur les revenus des immeubles de placement similaires sur le marché afin de pouvoir estimer
les cash-flows actualisés, base de détermination de la juste valeur dans certaines situations
L’IAS 40 encourage les sociétés à faire appel à un expert immobilier afin de déterminer la
juste valeur des immeubles de placement. Il peut s’agir, éventuellement, d’une personne
interne ou externe à la société. Le recours aux travaux d’un expert immobilier devra être
effectué aussi bien au moment du passage aux normes IFRS qu’à la clôture de chaque
exercice et ce, afin d’estimer convenablement la juste valeur des immeubles de placement.
La norme IFRS 1 offre la possibilité, aux sociétés qui choisissent d’appliquer le modèle du
coût historique, de valoriser les immeubles de placement à leur juste valeur à la date de la
transition et de la retenir comme valeur comptable de l’immeuble en question. Cette option
permettrait aux sociétés d’éviter le retraitement du coût de leurs immobilisations et de leurs
immeubles de placement. La juste valeur est considérée comme la valeur comptable du bien et
les amortissements recommencent à zéro. L’impact de cet ajustement de la valeur des
immeubles de placement est constaté au niveau des capitaux propres dans le bilan
d’ouverture. Le choix de cette option risque d’augmenter la charge d’amortissement annuelle.
Selon l’IAS 16, l’amortissement d’un actif prend effet à partir du moment où l’actif est prêt à
être mis en service (se trouvant dans l’endroit et dans l’état nécessaire pour être exploité de la
manière prévue par la direction). Il est à noter que la NCT 05 précise que la date de début de
l’amortissement correspond à la date de mise en service de l’immobilisation corporelle.
Certains retraitements sont alors à effectuer afin d’ajuster la valeur comptable nette desdits
immeubles de placement.
La valeur résiduelle de l’immeuble de placement doit faire l’objet, selon l’IAS 16, d’une
réévaluation à la fin de chaque période annuelle afin de tenir compte d’une éventuelle
augmentation de prix. Les modifications qui en résultent auront un impact sur la base
amortissable et sur la charge d’amortissement.
constitutifs. Chaque élément est comptabilisé séparément dès lors que ses composantes ont
des durées d’utilité différentes de l’actif auquel elles se rapportent et qu’elles procurent des
avantages à l’entreprise selon un rythme différent (de l’actif auquel elles se rapportent).
L’objectif de l’approche par composantes est de refléter le mode de consommation d’un
composant s’il est plus rapide que le reste de l’actif.
Les sociétés qui adoptent cette approche par composantes doivent s’assurer que l’ensemble de
leurs immeubles de placement a fait l’objet d’une décomposition par composantes, et vérifier
que cette décomposition est suffisamment détaillée et précise. Elles doivent revoir, également,
le mode d’amortissement et s’assurer qu’il reflète le rythme selon lequel seront consommés
les avantages économiques futurs.
La Fédération Française des Sociétés Immobilières et Foncières (FISF) a retenu cinq éléments
de composition d’un immeuble qui sont les suivants :
- Le terrain ;
- Les gros œuvres ;
- Les façades, étanchéités, couvertures et menuiseries extérieures ;
- Les installations générales et techniques (chauffage, climatisation, ascenseurs..) ;
- Les agencements : agencements intérieurs et de décoration ;
La FISF précise, cependant, que la ventilation des composantes doit être établie selon
l’historique et l’aspect technique propre à chaque immeuble.
Les immeubles de placement comptabilisés selon le modèle du coût sont évalués à leur coût
d’entrée diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur. Pour
déterminer la perte de valeur d’un immeuble suite à une dépréciation de valeur, l’entité doit
recourir aux dispositions de la norme IAS 36 « Dépréciation d’actifs ».
Selon cette norme, chaque entité doit revoir, à chaque date de reporting, l’existence d’indices
de dépréciation internes ou externes montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur. Dans
l’affirmative, elle est tenue d’effectuer une estimation formalisée de la valeur recouvrable de
l’actif.
Les sociétés tunisiennes devront mettre en place des indices de dépréciation pour le suivi de
l’évaluation de leurs immeubles de placement. Il peut s’agir des éléments suivants :
Il est à noter que la difficulté réside essentiellement dans le suivi de la valeur de marché en
l’absence d’un marché actif dédié aux biens immeubles et dans la collecte d’informations sur
les transactions effectuées sur des actifs similaires.
Conclusion
En conclusion de cette deuxième partie, il nous semble difficile de penser que la position de la
Tunisie, ne suive pas le courant international qui a dédié une norme relative au traitement des
immeubles de placement et a encouragé au recours à l’évaluation à la juste valeur.
Ainsi, un effet d’harmonisation des traitements comptables sur la scène nationale s’impose et
la publication ou l’adoption d’une norme traitant des immeubles de placement devient,
aujourd’hui, indispensable compte tenu de l’importance de ces actifs.
Pour réussir cette transition vers une nouvelle norme, des préalables seront nécessaires pour
assurer au mieux sa mise en place et la préparation et la formation des différents intervenants
et utilisateurs des états financiers.
L’analyse des modèles de prise en compte et d’évaluation des immeubles de placement, dans
le cadre des référentiels tunisien et international, montre bien la complexité des traitements
s’y rattachant ce qui est de nature à générer des risques spécifiques d’audit en matière de
traitement et d’évaluation des immeubles de placement que l’auditeur est appelé à intégrer
dans sa démarche. Une troisième partie de ce mémoire sera réservée à l’étude de cet aspect.
INTRODUCTION
Dans le cadre d’une mission d’audit, l’auditeur est appelé à exprimer son opinion sur la
régularité et la sincérité des états financiers de la société et des informations fournis. Pour
cela, il devra mener sa mission en adoptant une approche d’audit par les risques qu’il
adaptera aux spécificités de la société auditée (nature de l’activité, système de contrôle
interne…).
Les immeubles de placement font partie intégrante des actifs de la société et peuvent
présenter plusieurs spécificités quant à leurs traitements comptables et à leur évaluation,
lesquels traitements méritent d’être revus par l’auditeur dans le cadre de ses travaux de
certification des comptes.
Pour cela, l’auditeur est appelé à mettre en place une stratégie d’audit adéquate, en se basant
sur une bonne connaissance de l’entité et de son environnement de contrôle afin d’estimer le
risque d’anomalies significatives et de fixer l’étendue de ses travaux.
La troisième partie de cette étude a pour objectif d'exposer, d’une part, les risques d'audit
spécifiques associés aux immeubles de placement, et de présenter, d’autre part, les diligences
à mettre en œuvre, par l’auditeur, se rattachant à l’audit de cette catégorie d’actifs,
notamment, au niveau des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes.
Cette partie traitera dans son premier chapitre la planification de l’audit et la prise de
connaissance générale de l’entité et de son environnement, l’examen des risques inhérents
aux immeubles de placement et la compréhension des règles de prise en compte,
d’évaluation et de présentation de ces actifs.
Le deuxième chapitre de cette partie sera réservé à la méthodologie d’audit des immeubles
de placement. Il explicitera l’examen du fonctionnement du contrôle interne, les tests de
contrôle des comptes et les travaux de fin de mission tout en mettant l’accent sur les
spécificités des sociétés d’assurance et/ou de réassurance et sur les implications de
l’application de la norme IAS 40 dans le contexte tunisien. Il proposera, également, des
outils pratiques d’audit des immeubles de placement.
A cet effet, l’auditeur démarrera sa mission par une prise de connaissance générale de
l’entreprise à travers laquelle il acquiert une compréhension de l’activité et des systèmes
comptable et de contrôle interne. Cette compréhension lui permettra d’apprécier les risques
d’anomalies significatives au niveau des assertions et de définir la stratégie préliminaire
d’audit.
Préalablement à l’acceptation d’une mission d’audit, l’auditeur est tenu d’évaluer le risque
professionnel qui lui y est associé afin d’anticiper les difficultés qui pourront entraver le
déroulement de ses travaux.
Une fois la mission acceptée, l’auditeur devra acquérir une compréhension suffisante de
l’entité et de son environnement de contrôle interne pour évaluer l’attitude générale, la
sensibilisation et les actions de la direction et des administrateurs à l’égard du contrôle
interne. Cette compréhension permettra à l’auditeur de déterminer s’il pourra s’appuyer sur
l’efficacité de ces contrôles pour planifier ses travaux et collecter une partie de la confiance
globale.
Avant d’accepter une mission d’audit, l’auditeur doit s’assurer de son indépendance et de sa
compétence pour mener à bien la mission proposée. Par la suite, il doit recueillir les
informations nécessaires de sources internes et externes afin de pouvoir évaluer le risque
professionnel relatif à la mission.
Avant l’acceptation d’une mission d’audit, l’auditeur doit évaluer d’abord le risque
professionnel s’y rattachant. Ce dernier correspond au risque auquel l’auditeur pourrait être
exposé, résultant de son association avec le client, de l’existence d’erreurs significatives au
niveau des états financiers ou de la possibilité d’une mauvaise interprétation de ces derniers
par les utilisateurs.
Préalablement à l’acceptation d’une nouvelle mission, l’auditeur doit mener les investigations
nécessaires et mettre en œuvre les procédures appropriées lui permettant de procéder à une
première évaluation du risque professionnel et de se prononcer sur l’acceptabilité de la
mission. A cet effet, il sera amené à organiser, au minimum, des entretiens avec la direction et
avec les tiers connaissant l’entreprise et à effectuer une revue des derniers comptes annuels. Il
doit, également, s’efforcer à obtenir des informations au sujet des principaux actionnaires de
la société, de sa direction générale, de sa structure financière, de sa réputation professionnelle
et de sa situation financière.
Au cas où l’auditeur est nouvellement nommé, il doit chercher à connaitre les raisons qui ont
motivé le changement de l’ancien auditeur et doit le contacter afin de déterminer si la décision
du client de changer d’auditeur était liée à des circonstances normales ou pas. Ce contact
formel avec les anciens auditeurs relève d’une obligation professionnelle et déontologique.
L’intégrité des dirigeants de la société est un critère fondamental quant à l’acceptation d’une
mission d’audit et un élément clé quant à l’évaluation du risque professionnel qui lui est
associé. L’auditeur doit s’interroger sur les éventuelles raisons de mettre en cause l’intégrité
des dirigeants de la société ou la fiabilité des affirmations de la direction. Plusieurs indices
peuvent accroitre le risque professionnel associé à une mission tels que le changement
fréquent de banques, d’avocats ou d’auditeurs, l’implication de la direction dans des
opérations illégales, le manque d’expérience des dirigeants, etc.
Afin d’évaluer l’intégrité des dirigeants, l’auditeur doit prendre en compte son expérience
passée vis-à-vis de ces derniers ainsi que leur comportement à l’égard des auditeurs et des
tiers.
Le risque professionnel peut être augmenté au cas où l’entité est vulnérable aux facteurs
externes qui affectent ses opérations et la continuité de son exploitation. C’est le cas par
exemples de la pression exercée par les autorités de tutelle pouvant inciter la direction à
vouloir manipuler les résultats financiers, de la vulnérabilité de l’entreprise à certains
évènements économiques (fluctuation brutale des taux d’intérêt, des taux de change), etc.
La nature de la mission d’audit ainsi que l’expérience antérieure de l’auditeur peuvent avoir
une incidence significative sur l’évaluation du risque professionnel. Ce dernier peut être
augmenté dans les cas où le contexte de la mission d’audit est de nature à imposer des
conclusions attendues des travaux de l’auditeur ou des délais déraisonnables pour l’émission
du rapport d’audit. Il peut aussi être augmenté dans le cas où l’entité recourt aux provisions et
aux estimations comptables d’une façon inhabituelle.
Le risque professionnel peut être augmenté par l’existence de pressions significatives sur la
direction pour afficher certaines performances financières ou pour manipuler ses états
financiers afin de dissimuler une continuité d’exploitation compromise. Nous citons à titre
d’exemples la rémunération des dirigeants indexée au résultat de la société, le maintien du
revenu imposable à un niveau bas, les difficultés importantes et/ou incapacité de respecter les
échéances d’emprunts ou d’autres dettes, etc.
Le risque professionnel peut être augmenté si l’auditeur n’arrive pas à avoir une bonne
compréhension des transactions significatives et des relations commerciales que la société
entretienne avec d’autres sociétés assimilées à des tiers, alors qu’il s’agisse réellement de
parties liées. Ces éléments peuvent avoir un impact sur les conclusions portant sur l’intégrité
des dirigeants.
L’existence de relations commerciales importantes avec les parties liées n’indique pas en soi
que le risque professionnel est plus important. Il faut, tout d’abord, vérifier si les opérations
entre parties liées ont pour objectif d’améliorer les résultats ou la situation financière publiée.
L’auditeur doit s’intéresser au fondement économique des opérations conclues avec les parties
liées et non seulement à leur apparence juridique.
L’auditeur doit être vigilent et faire preuve d’un niveau approprié de scepticisme
professionnel dans ses relations avec ses clients. Certains faits et évènements doivent attirer,
particulièrement, son attention tels que l’existence de règlements non justifiés, la rotation
importante au sein des organes de direction et au niveau de la direction financière, la collecte
d’informations contradictoires auprès de différentes personnes, etc.
d’identifier et de comprendre les évènements, les transactions et les pratiques qui sont
susceptibles d’affecter de manière significative sa stratégie d’audit.
Cette connaissance de l’entité et de son environnement est à la base des travaux relatifs à la
phase de planification et sera d’un grand intérêt même lors de l’application des tests d’audit.
L’auditeur devra collecter des informations sur les facteurs internes et externes ayant une
incidence sur l’activité du client. La structure de l’actionnariat et de la direction de la société
auditée, ses objectifs commerciaux, ses activités, son financement, les méthodes comptables
qu’elle applique constituent des facteurs internes. Cependant, le secteur d’activité et
l’environnement général dans lequel évolue la société sont considérés comme des facteurs
externes.
L’auditeur aura à collecter, également, des informations sur le processus mis en place par la
direction pour l’identification et la maîtrise des risques et sur les systèmes de supervision
utilisés.
Les entretiens avec la direction générale et avec le personnel de la société constituent une
source importante de renseignements pour la compréhension de l’entité et de son activité.
Outre les entretiens avec la direction financière et comptable, l’auditeur aura à s’entretenir
avec les cadres responsables de certaines fonctions clés. Ces personnes détiennent
généralement des informations d’ordre opérationnel se rapportant aux différents cycles
d’exploitation de la société.
Plusieurs points sont à discuter avec la direction générale. Il est cité entre autres éléments : les
préoccupations majeures de la direction et les modifications dans ses objectifs et stratégies, la
situation financière de la société et ses derniers résultats d’exploitation, les opérations et les
évènements économiques inhabituels susceptibles d’affecter les comptes ainsi que tout autre
changement significatif survenu au sein de la société, etc.
Dans le cas d’existence d’une structure d’audit interne, l’auditeur devra s’entretenir avec les
personnes chargées de cette fonction pour obtenir des renseignements sur le système de
contrôle interne, sur les contrôles mis en place et leur efficacité. L’auditeur pourra, également,
s’entretenir avec les membres du conseil d’administration et du comité d’audit.
Ces visites sont, particulièrement, importantes dans le cadre de missions d’audit multisites ou
auprès de multinationales qui ont opté pour une gestion décentralisée. Il est rappelé que
l’éloignement géographique de certaines activités augmente le risque d’erreurs et/ou
d’omission.
L’auditeur peut prendre en compte d’autres informations aussi bien de sources internes
qu’externes. Il s’agit des budgets, des rapports d’activité, des business plan, des rapports
d’autres auditeurs, des analyses, des rapports d’expertise des immeubles, etc.
1.2.3. Compréhension des facteurs internes ayant une incidence sur l’activité et sur
les comptes de la société
L’identification des principaux facteurs internes qui ont une incidence sur l’activité de la
société et sur les comptes s’avère indispensable. L’environnement interne d’une société varie
en fonction de sa taille, de son secteur d’activité, de sa complexité, de la dispersion et
localisation géographique de ses unités d’exploitation, de la structure de sa direction et de sa
stratégie commerciale.
Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour la compréhension des facteurs internes
ayant une incidence sur l’activité de l’entreprise :
L’existence de parties liées et d’opérations avec des parties liées constituent des données
habituelles de l’exploitation d’une société. Toutefois, l’auditeur doit exercer son jugement
professionnel pour apprécier l’incidence de telles opérations sur les comptes sociaux, compte
tenu de sa connaissance du client, de son évaluation du risque professionnel et des obligations
relatives aux informations à fournir dans les comptes.
Lors de l’évaluation du risque professionnel, l’auditeur doit s’interroger sur les procédures
mises en place par le client pour identifier les parties liées et les opérations effectuées entre
elles et pour fournir l’information appropriée sur celles-ci. Il doit inclure l’identification des
éventuelles parties liées dans le processus de compréhension de l’activité et porter son
attention sur la substance de ces relations en sus de leur apparence juridique.
La compréhension des principaux objectifs poursuivis par les dirigeants, ainsi que des
politiques et des stratégies qu’ils ont arrêtées pour les atteindre, constitue un lien important
entre la compréhension des comptes et les activités d’exploitation qui les sous-tendent.
Une bonne compréhension des activités de la société aide à identifier les différents types de
transactions et les comptes significatifs.
Il est important de comprendre la structure financière de l’entité ainsi que ses flux de
trésorerie d’exploitation pour identifier les principaux facteurs ayant une incidence sur ses
placements et ses investissements. Il est également important de comprendre les flux
provenant des opérations de placement de l’entité (placements financiers, placements
monétaires, placements immobiliers…), ses besoins en matière de financement externe et sa
capacité à les obtenir.
1.2.3.4. Personnel
1.2.4. Compréhension des facteurs externes ayant une incidence sur l’activité et sur
les comptes de la société
L’auditeur doit comprendre les principaux facteurs externes qui ont une incidence sur
l’activité du client et sur ses comptes. La démarche usuelle consiste à collecter des
informations sur le secteur d’activité concerné et sur les divers éléments qui influencent
l’environnement général de l’entité.
Plusieurs éléments propres au secteur d’activité peuvent avoir un impact sur la mission
d’audit tels que le changement technologique, la concurrence, les acquisitions, les sources
d’approvisionnent, les cycles d’exploitation, etc.
L’auditeur doit s’efforcer à identifier les éléments qui ont un impact significatif sur l’activité
du client et sur la mission d’audit. C’est le cas par exemples de la variation du taux d’intérêt,
de la fluctuation du cours des devises, etc.
La comparaison des comptes du client avec des données similaires provenant de sociétés
opérant dans le même secteur d’activité permet d’identifier les écarts par rapport au secteur
et à la concurrence et d’améliorer la compréhension de l’activité du client.
Il sera possible de rechercher des informations indépendantes dans les états financiers publiés
par des sociétés similaires faisant appel public à l’épargne ou dans les publications des
associations professionnelles du secteur. L’auditeur peut aussi s’adresser directement à des
sociétés spécialisées dans la collecte de données et de statistiques.
L’auditeur doit avoir une compréhension générale du cadre légal et réglementaire applicable à
la société et au secteur d’activité dans lequel elle opère. Il doit avoir, également, une
perception de la bonne application de ces textes par la société.
1.3.1. Présentation
Le contrôle interne est défini comme étant un « processus conçu, mis en place et supervisé par
les personnes constituant le gouvernement d'entreprise, la direction et autre personnel, pour
fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs d'une entité en ce qui
concerne la fiabilité de l'information financière, l'efficacité et l'efficience des opérations, ainsi
que leur conformité avec les textes législatifs et réglementaires applicables »31.
L’auditeur doit acquérir une connaissance des contrôles pertinents pour l'audit dans l’objectif
d'évaluer le risque lié au contrôle et de déterminer, par la suite, s’il pourra s’appuyer sur les
contrôles internes pour obtenir une partie de la confiance globale. Le risque lié au contrôle est
défini comme étant le « risque qu'une anomalie significative susceptible de se produire au
niveau d'une assertion portant sur un flux de transactions, un solde de compte ou une
information fournie dans les états financiers et qui pourrait être significative individuellement
ou cumulée avec d'autres, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps voulu par le
contrôle interne de l'entité ». 32
Il est à préciser que la phase de connaissance du système de contrôle interne de l’entité ne doit
pas être confondue avec celle de l’évaluation détaillée du contrôle interne et des tests
permettant de s’assurer du bon fonctionnement de celui-ci.
31
ISA 315 « Identification et évaluation des risques d'anomalies significatives à travers la connaissance de
l'entité et de son environnement » ; § 4.
32
ISA 200 « Objectifs généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit selon les normes internationales
d'audit » ; § 13 (n) (ii).
Les composantes du contrôle interne prévues par l’ISA 315 « Identification et évaluation des
risques d'anomalies significatives à travers la connaissance de l'entité et de son
environnement » sont les suivantes :
- L’environnement de contrôle ;
L’auditeur doit s’assurer que l’entité a mis en place un processus d’identification des risques
liés à l’activité au regard des objectifs d’élaboration de l’information financière. Il doit,
également, vérifier qu’elle a mis en place un processus permettant d’évaluer l’importance des
risques ainsi que la possibilité de leur survenance et de décider les mesures à prendre pour
répondre à ces risques.
L’évaluation de la maitrise des risques est un processus continu en raison des changements
fréquents de l’environnement, dus, notamment, à un changement du personnel, à un
changement dans le système d’information, à un changement dans les normes comptables et
d’audit ou à un développement et une restructuration de l’entité.
L’auditeur doit acquérir une connaissance suffisante du système d’information ainsi que des
processus opérationnels y afférents ayant un lien avec l’élaboration de l’information
financière. Il s’agit, notamment :
- Des flux d’opérations dans les activités de l’entité ayant un caractère significatif pour
les états financiers,
- Des procédures du système informatique et des systèmes manuels, par le biais
desquelles ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées dans les états
financiers,
- Des enregistrements comptables électroniques et/ou manuels y afférents, étayant
l’information et les postes spécifiques des états financiers et ce, notamment, en ce qui
concerne le lancement, l’enregistrement, le traitement et la présentation des
opérations,
- De la façon avec laquelle le système d’information saisit les événements, autres que
les flux d’opérations, jugés significatifs au niveau des états financiers,
- Du processus d’élaboration de l’information financière servant à l’établissement des
états financiers de l’entité, y compris les estimations comptables significatives et les
informations à fournir.
L'auditeur doit acquérir une connaissance suffisante des procédures ou des activités de
contrôle pour évaluer, d’une part le risque d’anomalies significatives et pour mettre en place,
d’autre part des procédures d'audit complémentaires répondant aux risques évalués. Ces
activités de contrôle correspondent aux politiques et procédures permettant de s’assurer que
les instructions de la direction ont été appliquées et que les mesures nécessaires ont été prises
face aux risques menaçant la réalisation des objectifs de l’entité. Parmi ces activités de
contrôle, nous citons :
- L’autorisation ;
- L’évaluation des performances ;
- Les contrôles physiques ;
L’auditeur doit acquérir une compréhension des principales mesures utilisées par l’entité pour
assurer le suivi et la surveillance du contrôle interne exercé sur les informations financières. Il
doit examiner, également, la manière avec laquelle l’entité s’appuie sur ces activités de
contrôle afin de les améliorer et d’apporter des correctifs nécessaires.
Une des responsabilités qui incombent à la direction est de mettre en place et de maintenir un
contrôle interne de façon continue. Si la structure organisationnelle de l’entité prévoit la
fonction d’audit interne, l’auditeur doit revoir sa position hiérarchique, la nature de ses
responsabilités, les travaux qu’elle a menés, ou qu’elle aura à mener. Tous ces éléments
permettent à l’auditeur de juger si les travaux de l’audit interne peuvent être utiles pour les
besoins de l’audit.
Nous proposons dans ce qui suit un questionnaire de contrôle interne relatif aux immeubles de
placement. Nous nous plaçons à cet effet au niveau opérationnel d’une équipe d’audit chargée
de contrôler les comptes relatifs aux immeubles de placement et aux revenus s’y rattachant
détenus par une compagnie d’assurance et/ou de réassurance.
Effectué
Questionnaire Réf WP
ou N/A
15- Les aliénations des immeubles de placement ayant lieu avant ou après
la date de clôture de l’exercice sont-elles vérifiées où rapprochées pour
s’assurer de leur enregistrement complet et courant l’exercice comptable
approprié ?
30- Les contrats de location et les avenants à ces contrats font-ils l’objet
d’approbation par la direction avant leur signature ?
31- La société a-t-elle arrêté une liste des personnes autorisées à louer les
immeubles de placement et à signer les contrats de location ? Existe-t-il
des limites de pouvoir de signature ?
32- Les contrats de location et les avenants à ces contrats sont-ils tous
revus et classés par la société ?
33- Les factures de loyer sont-elles toutes éditées et validées ? Les erreurs
détectées sont-elles corrigées promptement ?
34- Les factures de loyer sont-elles toutes rapprochées avec les clauses
des contrats de location d’une façon régulière ? Les erreurs relevées sont-
elles corrigées promptement ?
Selon l’ISA 200 « Objectifs généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit selon
les normes internationales d'audit », le risque inhérent correspond à la « possibilité qu'une
assertion portant sur un flux de transactions, un solde de compte ou une information fournie,
comporte une anomalie qui pourrait être significative, individuellement ou cumulée avec
d'autres, avant la prise en compte des contrôles y afférents ».33
En d’autres termes, le risque inhérent est la prédisposition d’une assertion à contenir une
anomalie qui pourrait être significative, isolément ou cumulée avec d’autres anomalies, à
supposer qu’il n’y ait aucun contrôle correspondant. Il est généralement défini comme ne
pouvant être évité par des contrôles, des préventions ou des agissements raisonnables.
Les assertions, sous-tendant l’établissement des comptes, auxquelles l'auditeur fait appel sont
détaillées comme suit :
- Exhaustivité : toutes les opérations et/ou événements qui devraient être enregistrés,
sont comptabilisés ;
- Exactitude : les montants ainsi que les autres données relatives aux opérations et
événements ont été correctement enregistrés ;
- Séparation des périodes (exercices) : Les opérations et/ou événements sont enregistrés
dans la période comptable appropriée ;
33
ISA 200 « Objectifs généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit selon les normes internationales
d'audit» ; § 13 définitions (n) (i) ;
- Imputation comptable : les opérations et/ou événements sont enregistrés dans les
comptes correspondants.
- Existence : les actifs, les passifs et les fonds propres sont existants ;
- Droits et obligations : l’entité détient ou contrôle les droits sur les actifs. Les dettes
correspondent aux obligations de l’entité ;
- Exhaustivité : tous les actifs, les passifs et les fonds propres devant être enregistrés
l'ont bien été ;
- Valorisation et affectation : les actifs, les passifs et les fonds propres figurent dans les
états financiers pour leurs valeurs correspondantes et tous les ajustements se
rapportant à leur valorisation ou à leur affectation sont enregistrés d’une façon
appropriée.
Assertions concernant la présentation et les informations fournies dans les états financiers :
- Survenance, droits et obligations : les événements, les transactions ainsi que les autres
informations fournies se sont réellement produits et se rapportent à l’entité ;
- Exhaustivité : toutes les informations se rapportant aux états financiers devant être
fournies dans ces états l'ont bien été ;
Pour arrêter son programme de vérification, l’auditeur, prendra en compte son évaluation du
risque inhérent pour apprécier les assertions retenues pour chacun des soldes de comptes
significatifs ou pour chaque catégorie d’opérations significatives. Il tiendra compte, à cet
effet, de l’existence des facteurs suivants :
Outre les risques inhérents communs à toutes les activités, certains risques sont spécifiques à
l’exploitation, à la gestion et à l’évaluation des immeubles de placement de la société. Ces
risques sont détaillés dans le développement qui suit.
Les actionnaires et les dirigeants des sociétés auditées attendent une valeur appréciable et une
bonne rentabilité de leurs actifs. Ceci peut se traduire par une majoration de la valeur des
immeubles de placement et des revenus s’y rattachant ou par une manipulation de leurs
évaluations.
La signature de contrats récents avec de nouveaux locataires peut accentuer le risque de non
paiement des loyers afférant aux immeubles de placement de la société surtout en cas
d’informations insuffisantes sur la solvabilité de ces locataires.
L’auditeur devra accorder une importance accrue aux créances des locataires et aux délais de
retard de paiement. Il doit examiner l’incidence que pourrait avoir l’insolvabilité de chaque
locataire en fonction de la valeur de ses créances envers la société.
L’existence de relations d’affaires importantes entre des parties liées est un facteur qui peut
accentuer le risque inhérent. En effet, les immeubles de placement de la société peuvent être
exploités par des sociétés du groupe moyennant des loyers plus avantageux que ceux
pratiqués sur le marché.
Dans le cas contraire, si les loyers convenus sont supérieurs à ceux pratiqués sur le marché,
cela peut entrainer un risque de surévaluation aussi bien des revenus des immeubles de
placement que de l’évaluation de ces derniers, notamment en cas de recours à la méthode des
cash-flows actualisés.
L’auditeur doit rester vigilant lors de l’identification d’immeubles de placement loués à des
sociétés du groupe.
Les placements en immobilier ne sont pas considérés comme des placements liquides à
comparer aux instruments financiers. Certains immeubles de placement sont difficiles à céder
(situés dans des zones sensibles ou dans des zones rurales) ou sont plus sensibles aux
variations du marché. Le recours à un patrimoine diversifié pourra limiter ce risque.
D’un autre côté, l’auditeur doit examiner les mesures de sauvegarde et de sécurité mises en
place par la société (gardiennage, détecteur de fumée et d’incendie…) et de s’assurer que tous
les immeubles de placement ont fait l’objet d’une couverture en assurance contre tous les
risques encourus (incendie, bris de glaces, inondation, dégâts des eaux, responsabilité
civile, etc.).
La rentabilité des immeubles de placement est étroitement liée à l’état dans lequel ils se
trouvent. Ainsi, la société doit gérer sainement son patrimoine et maintenir en bon état ses
immeubles de placement. Ceci aura une incidence sur la valeur des biens et l’amélioration des
performances. En effet, les immeubles bien entretenus seront loués et vendus plus chers que
les autres immeubles et seront également moins vacants que les immeubles vétustes.
Le risque de vétusté pourra être détecté lorsqu’un immeuble présente une vétusté structurelle
ou suite à l’examen des rapports d’expertise et des rapports de visites effectués.
L’auditeur doit, alors, veiller à vérifier les conditions du marché ainsi que les facteurs qui
peuvent influencer la valorisation des immeubles de placement et à examiner les prix de la
concurrence afin de s’assurer de la réalité des montants arrêtés par la société.
Les estimations en juste valeur qui ne résultent pas d'une transaction contractuelle et qui ne
génèrent pas de mouvements de trésorerie, ou pour lesquelles il n'existe pas de valeur de
référence sur le marché, présentent une incertitude quant au montant et au calendrier des cash-
flows futurs.
Ces estimations en juste valeur sont généralement basées sur des hypothèses relatives à des
conditions, transactions ou événements futurs dont la survenance est incertaine et sont
sujettes, par conséquent, à des fluctuations dans le temps.
L’auditeur doit apprécier les risques inhérents liés à l’évaluation à la juste valeur des
immeubles de placement et aux informations les concernant contenues dans les états
financiers.
Les évaluations en juste valeur des immeubles de placement sont plus complexes en l’absence
d’un marché actif ou d’informations claires, fondées et objectives de la part de l’entité (durée
de la période prévisionnelle, revenus actualisés des immeubles de placement, etc.) risque de
rehausser le risque d’anomalies significatives lié à la mission.
Afin de minimiser le risque inhérent lié à l’estimation en juste valeur, l’auditeur doit collecter,
des éléments probants, soit en procédant à la recherche d’informations disponibles sur des
immeubles similaires pour une période proche, soit en recourant aux travaux d’autres experts
ou en utilisant d’autres modèles d’évaluation telle que l’actualisation des flux de trésorerie
futur, etc.
La recherche d’informations disponibles sur des transactions similaires, sur une période
proche, peut aider à évaluer les immeubles de placement. Toutefois, l’auditeur doit s’assurer
de la fiabilité des informations obtenues et doit tenir compte du risque inhérent à la
communication par les concurrents d’informations irréalistes, mensongères ou exceptionnelles
pour des raisons fiscales ou autres.
Afin de déterminer la juste valeur d’un immeuble de placement, l’auditeur peut recourir aux
travaux d’autres experts. Ces derniers peuvent être désignés soit par l’auditeur lui même, soit
par les dirigeants de la société. Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque d’audit
inhérent. Nous citons notamment :
Les immeubles de placement font partie intégrante des actifs en représentation des provisions
techniques des compagnies d’assurance et de réassurance. Ces actifs servent à couvrir les
provisions techniques enregistrées au niveau des passifs de ces compagnies.
Une telle situation appelle à une attention particulière de la part de l’auditeur quant aux
circonstances de l’évaluation et aux méthodes appliquées.
L’auditeur doit procéder à la revue des méthodes comptables utilisées par la société auditée
pour comptabiliser l’ensemble de ses opérations et doit évaluer l'impact du recours à ces
méthodes et les risques nécessitant une attention particulière.
- Les principales activités d’affaires, les soldes de comptes touchés et les types
d’opérations significatives ;
- Les systèmes d’application importants, les lignes directrices et les procédés établis
pour le traitement de l’information financière ainsi que les registres comptables ;
- Les lignes directrices et les procédés établis pour maintenir un niveau approprié de
séparation des tâches ;
- Les environnements de traitement informatique pour les clients qui ont une
dépendance significative envers l’informatique ;
34
ISA 315 « Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives à travers la connaissance de
l'entité et de son environnement » ; § 11.
- La démarche suivie par la direction pour examiner les états financiers, y compris les
estimations et les informations comptables importantes ainsi que les autres rapports
de gestion.
La mesure avec laquelle la séparation des tâches doit être respectée dépend de la taille et de la
complexité de l’entité. En général, aucun service ou aucune personne ne devrait être
responsable de tous les aspects d’une transaction du début à la fin. D’une manière similaire,
aucun service ou personne ne devrait effectuer plus d’une des fonctions suivantes:
Dans le cadre de l’audit des immeubles de placement de la société, l’auditeur doit passer en
revue les règles générales de présentation des immeubles de placement, les méthodes de
comptabilisation retenues, les méthodes de valorisation (coût historique, juste valeur, valeur
d’usage…) et les notes à annexer aux états financiers. Il doit s’assurer de leur adéquation au
référentiel comptable en vigueur (Système comptable des entreprises, IFRS…).
L'auditeur s'interrogera sur le caractère approprié ainsi que sur les raisons de changements
éventuels des traitements comptables des immeubles de placement. La présentation des
immeubles de placement conformément au référentiel comptable en vigueur s’étend à la
présentation et au contenu des notes aux états financiers, y compris, le détail et le fondement
des chiffres donnés. L'auditeur apprécie le caractère pertinent des informations fournies par
l'entité à ce sujet au vu des faits dont il a eu connaissance.
L’auditeur doit s’assurer de la mise en place, par l’entité, d’un processus d'élaboration des
estimations en juste valeur. Ce processus est tributaire du choix des méthodes comptables
appropriées et de la définition du processus d'évaluation. L’auditeur doit, également, s’assurer
L’auditeur doit revoir les changements survenus dans les méthodes suivies pour les
estimations de la juste valeur par rapport à la période précédente et doit examiner les raisons
et le caractère approprié de ces changements.
L’examen analytique préliminaire consiste généralement à effectuer une étude critique des
variations des soldes et à analyser les tendances et les ratios.
« Des procédures analytiques réalisées en tant que procédures d'évaluation des risques
peuvent identifier des aspects de l'entité dont l'auditeur n'avait pas connaissance et peuvent
l'aider dans son évaluation des risques d'anomalies significatives dans le but de fournir une
base pour définir et mettre en ouvre des réponses aux risques évalués ».35
35
ISA 315 « Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives à travers la connaissance de
l'entité et de son environnement » ; Modalités d'application et autres informations explicatives § A7.
L’auditeur dispose généralement des données de l’exercice précédent présentées d’une façon
comparable à celles de l’exercice en cours. Il peut obtenir, également, les budgets et
prévisions ou tout autre document. Toutefois, l’auditeur doit s’assurer que ces documents ont
été préparés sur la base d’hypothèses raisonnables afin de déterminer les montants auxquels
l’entité peut s'attendre au cours de l'exercice courant. Dans certains cas, la comparaison porte
sur les soldes de comptes de l'exercice courant avec ceux de plusieurs exercices précédents.
Ce moyen est souvent utile pour identifier des tendances qui se dégagent sur plusieurs
années.
Les variations inhabituelles dans les soldes de comptes doivent faire l’objet d’explications
auprès de la direction générale et c’est à l’auditeur de déterminer si les explications données
sur les fluctuations sont plausibles.
- Des informations relatives aux immeubles de placement et aux revenus s’y rattachant
des périodes précédentes ;
- Des budgets d’acquisition d’immeubles de placement ainsi que les données
d’exploitation prévisionnelles ;
- Des informations publiées par les sociétés opérant dans le secteur de l’immobilier.
C’est le cas notamment des sociétés foncières.
- Des rapports et les documents publiés par les instances de régulation à l’instar des
rapports du Comité Général des Assurances en ce qui concerne le traitement des
immeubles de placement dans les compagnies d’assurance et de réassurance
tunisiennes.
L'auditeur pourra également arrêter les résultats attendus sur la base d'hypothèses plausibles
et les comparer aux réalisations. C’est le cas, notamment, de l’estimation des revenus des
immeubles de placement à partir des clauses des contrats et des conventions de location ou
en se référant aux moyennes appliquées dans le secteur par rapport aux montants réalisés et
comptabilisés. Si cette comparaison conduit à des variations inhabituelles ou inattendues,
l’auditeur devra prendre en compte le résultat des procédures analytiques lors de
l'identification du risque d’anomalies significatives.
Après avoir pris connaissance des informations générales sur l’entité et son environnement de
contrôle interne et sur les méthodes et principes comptables appliqués, l’auditeur sera en
mesure d’évaluer le risque d’erreurs significatives, d’arrêter sa stratégie d’audit et de fixer le
seuil de signification préliminaire.
Le risque d’erreurs significatives est défini comme étant le « risque que les états financiers,
avant audit, contiennent des anomalies significatives »36. Ce risque comprend deux
composantes : le risque inhérent et le risque lié au contrôle.
Le risque de non détection est défini comme étant le « risque que les procédures mises en
œuvre par l'auditeur pour réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable ne détectent
36
ISA 200 « Objectifs généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit selon les normes internationales
d'audit ». §11 (n).
pas une anomalie qui existe et qui pourrait être significative, soit prise individuellement ou
cumulée avec d'autres anomalies »37.
Il convient de signaler que le niveau du risque de non détection est inversement proportionnel
à l’étendue des travaux. Si le risque inhérent et le risque de non contrôle sont à leurs niveaux
élevés, le risque de non détection est à son niveau minimum. Dans ce cas, l’auditeur devra
planifier des contrôles substantifs assez étendus pour qu’il puisse effectuer ses vérifications
avec un niveau de confiance assez important et maintenir, ainsi, le risque d’audit à un niveau
bas et acceptable.
Dans certains cas, l'auditeur peut considérer qu’il n’est pas nécessaire de tenir compte de
l’efficacité des contrôles et que seule la mise en œuvre de contrôles substantifs est justifiée.
Cela peut être le cas lorsque les procédures d’évaluation du risque faites par l'auditeur n'ont
pas identifié de contrôles pertinents pour cette assertion, ou lorsqu’il ne serait pas efficient de
procéder à des tests de fonctionnement des contrôles. Dans d’autres cas, l’auditeur peut
estimer qu’une approche mixte utilisant à la fois des tests de procédures et des contrôles de
substance est une approche efficace lorsqu’il est convaincu que la mise en œuvre des seuls
contrôles de substance ne lui permettra pas de réduire le risque d’anomalies significatives à un
niveau faible acceptable.
Nous proposons d’étudier dans ce chapitre les diligences d’audit liées aux immeubles de
placement en traitant, dans une première section, les tests de contrôle interne à mettre en
place. Dans une deuxième section, nous nous intéressons aux contrôles substantifs ou contrôle
37
ISA 200 « Objectifs généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit selon les normes internationales
d'audit ». §11 (e).
des comptes se rattachant aux immeubles de placement pour tirer les éléments probants
nécessaires pour la validation des assertions sous-tendant la préparation de l’information
financière relative à cette rubrique. La troisième section traitera, quand à elle, des travaux de
fin de mission et des rapports d’audit.
Dans le cadre de sa mission d’audit, l’auditeur devra revoir les contrôles mis en place par la
société et effectuer des tests de procédures requis afin de vérifier la possibilité de s’appuyer
sur l’efficacité du contrôle interne et de réduire, par la suite, l’étendue des contrôles
substantifs.
L’auditeur procède à une analyse des procédures écrites relatives au traitement, à la gestion
et à l’évaluation des immeubles de placement de société. Il procède par le biais de tests de
vérification du fonctionnement du système de contrôle interne, à la revue des procédures de
contrôle mises en place par la société auditée. Ces tests permettent à l’auditeur de vérifier
que la société a convenablement décrit et appliqué les processus de traitement ainsi que les
contrôles existants et viennent, par conséquent, confirmer sa compréhension de ces
processus.
L’auditeur doit examiner les moyens matériels et humains dont dispose la société pour
appréhender le traitement comptable de ses immeubles de placement, ainsi que les
différentes méthodes de traitements possibles. L’auditeur doit s’assurer, également, que
toutes les opérations comptabilisées font l’objet de contrôles efficaces.
L’objectif recherché à travers l’examen des procédures et moyens de contrôle mis en place
par l’entité est de :
- S’assurer que toutes les opérations se rattachant aux immeubles de placement sont
enregistrées et intégrées dans les états financiers selon les normes qui lui sont
appropriées ;
Ces procédures sont liées aux systèmes mis en place par la société afin de s’assurer que
l’évaluation des immeubles de placement est effectuée conformément au référentiel
comptable en vigueur, compte tenu de toutes les données disponibles.
L’évaluation des immeubles de placement peut être effectuée, aussi bien, en interne par les
propres moyens de la société, ou en externe par le recours aux travaux d’un expert
immobilier. Dans les deux cas, l’auditeur devrait être vigilant quant aux contrôles mis en
place par l’entité afin de s’assurer de l’objectivité et de l’indépendance des experts mandatés
ainsi que de la réalité et de la pertinence des évaluations effectuées. Il doit s’assurer que
l’évaluation retenue a été validée par la direction, à un niveau de responsabilité approprié, et
conformément au processus qu’elle a arrêté.
L’auditeur doit mettre en place les tests de procédures nécessaires afin de réunir des éléments
probants quant à l’efficacité du fonctionnement des opérations de contrôles au sein de
l’entité.
Les tests de fonctionnement de contrôle interne doivent couvrir toutes les opérations et/ou
transactions se rattachant aux placements immobiliers de la société.
L’auditeur doit s’assurer que l’entité a prévu les contrôles nécessaires pour les différentes
opérations d’acquisition d’immeubles de placement. A cet effet, il doit tenir comptes des
objectifs de contrôle suivants :
- Les charges d’amortissement des immeubles de placement ont été enregistrées dans
la période comptable appropriée ;
- L’amortissement est recalculé de manière indépendante ;
- Des visites périodiques sont effectuées aux immeubles de placement de la société.
Les objectifs de contrôle à prendre en compte pour s’assurer du bon fonctionnement des
opérations de contrôle se rattachant à la gestion des immeubles de placement sont les
suivants :
- Tous les contrats de location sont signés par les locataires ou les exploitants des
immeubles de placement de la société ;
- Le rapprochement est effectué entre les revenus de placement et les montants fixés
dans les contrats de location ;
- Un contrôle est mis en place pour s’assurer que les revenus de placement sont
comptabilisés dans la période appropriée ;
L’auditeur doit vérifier, par le biais d’entretiens avec les personnes responsables et, le cas
échéant, avec la direction générale, que les évaluations retenues par l’entité ont été
correctement effectuées et ont été validées par la direction en respectant le processus de
contrôle mis en place par cette dernière.
L’auditeur peut également s’assurer, pour certaines évaluations des immeubles de placement
à la valeur d’usage, que :
Les opérations de contrôles liées aux estimations de la juste valeur visent à s’assurer que les
données utilisées dans ces différentes évaluations sont cohérentes, fiables et mises à jour.
L’auditeur doit s’assurer, à cet effet, que la direction de la société procède à l’examen et au
suivi des estimations de la juste valeur. Il doit vérifier les mesures qu’elle a prises pour la
recherche et le suivi des données des marchés actifs se rattachant aux biens immeubles dont
elle est propriétaire. Il doit vérifier, également, les contrôles mis en place pour s’assurer de la
pertinence de ces informations dans le but d’assurer une information fiable et en temps réel
sur les prix de vente et sur les transactions effectuées sur des actifs semblables. Il doit
s’assurer, également, que la direction a mis en place tous les contrôles nécessaires pour une
évaluation réelle et fondée.
1.2.2.3. Recours aux travaux d’un expert pour l’évaluation des immeubles de
placement
Lors du recours aux travaux d’un expert externe mandaté par la société pour l’évaluation de
ses immeubles de placement, l’auditeur devra considérer les objectifs de contrôle suivants :
- Les critères de sélection des experts externes retenus sont arrêtés et suivis par la
direction générale (évaluation des qualifications professionnelles, des compétences et
de la réputation de l’expert) ;
- La direction vérifie que toute la documentation nécessaire aux travaux d’évaluation a
été communiquée à l’expert ;
- La fréquence des visites des immeubles de placement effectuées par l’expert
évaluateur est suivie par la société ;
- Les données comptables issues des évaluations des immeubles de placement
effectuées par l’expert ainsi que leur correcte traduction au niveau des comptes sont
vérifiées.
L’étendue des tests substantifs à mettre en place dans cette phase des travaux d’audit dépend
des résultats des tests de contrôle interne effectués par l’auditeur. Si, à la suite de ces tests, les
contrôles internes s’avèrent efficaces et permanents, l’auditeur programmera des contrôles
substantifs dont l’étendue est moins importante. Si, au contraire, ces contrôles s’avèrent
inefficaces et/ou non permanents, des contrôles substantifs plus étendus seront prévus.
Dans certains cas, l’auditeur n’identifie pas de contrôles internes pertinents au niveau de la
phase de prise de connaissance de l’entité et de son système de contrôle interne, ou décide de
ne pas se fier aux contrôles identifiés. Face à de telles situations, des contrôles substantifs
seront directement programmés.
Les tests de validation à mettre en œuvre lors des contrôles substantifs permettent à
l’auditeur de s’assurer que les différentes transactions, évaluations et informations, sont
correctement reflétées au niveau des états financiers de la société et ce, d’une manière
complète et dans la période comptable appropriée.
L’auditeur est appelé à mettre en place les tests de validation nécessaires afin de s’assurer de
la réalité, de l’exhaustivité et du caractère approprié des traitements comptables portant sur
les immeubles de placement et aux informations comptables présentées au niveau des états
financiers de la société auditée.
Les procédés d’audit à mettre en place diffèrent selon que l’entité applique les normes
comptables tunisiennes (cas des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes)
ou les normes IFRS.
A la clôture de l’exercice, l’auditeur doit examiner les travaux entrepris par la société afin
d’arrêter la valeur d’usage de ses immeubles de placement et doit s’assurer de la réalité et de
la pertinence des évaluations effectuées. Pour cela, il peut se renseigner, si nécessaire, sur les
prix pratiqués sur le marché, et sur les coûts de transfert ou de construction de certains
immeubles semblables ou se situant dans la même région, afin d’avoir une idée
approximative sur le prix de vente du mètre carré tout en tenant comptes des aménagements
qui diffèrent d’un immeuble à un autre.
L’auditeur doit vérifier s’il est nécessaire de constater une provision pour dépréciation de la
valeur des immeubles de placement, conformément aux dispositions de la NCT 31 et si, le
cas échéant, la société a correctement déterminé et comptabilisé cette provision.
Nous présentons dans ce qui suit les objectifs de contrôle se rattachant à la validation des
comptes des immeubles de placement. Un programme détaillé de contrôle des comptes
figure au niveau de l’annexe 3.
- S’assurer que les acquisitions, les aliénations des immeubles de placement ainsi que
les amortissements cumulés sont correctement comptabilisés, d’une façon exhaustive
et dans la période comptable appropriée ;
38
L’article 34 de l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de calcul des
provisions techniques et les conditions de leur représentation tel que modifié par l’arrêté du 28 mars 2005,
précise que « sur demande et justification de l’entreprise d’assurance, le ministre des finances peut admettre les
plus-values résultant de la réévaluation d’éléments d’actifs en représentation des provisions techniques ».
- S’assurer que les plus ou moins-values sur cession d’immeubles de placement sont
correctement déterminées et comptabilisées ;
- S’assurer que les provisions pour dépréciation relatives aux immeubles de placement
sont correctement calculées et comptabilisées ;
- S’assurer que les charges relatives aux immeubles de placement sont valides,
rattachées à la période comptable appropriée et correctement comptabilisées.
L’auditeur doit vérifier que les résultats des évaluations sont correctement reflétés au niveau
des états financiers de la société.
Au cas où l’entité auditée a opté pour le modèle de la juste valeur, l’auditeur devra s’assurer
de la correcte comptabilisation des résultats de l’évaluation à la juste valeur au niveau des
comptes du bilan, ainsi que de la correcte prise en compte des variations de la juste valeur
des immeubles de placement au niveau des comptes de résultat. Dans le cas d’une première
application des normes IFRS, l’auditeur doit vérifier que les plus ou moins-value constatées,
résultant de l’évaluation à la juste valeur des immeubles de placement de la société lors de la
première application des normes IFRS, ont été imputées sur les capitaux propres et qu’elles
n’ont pas d’impact sur le résultat de l’exercice audité.
Dans le cas où une entité a opté pour le modèle du coût historique, les immeubles de
placement doivent être comptabilisés à leur coût diminué du cumul des amortissements et du
cumul de pertes de valeurs. L’auditeur devra ainsi s’assurer de l’exactitude du taux et de la
base de calcul de la charge d’amortissement. Il doit également revoir, les indices utilisés afin
de déceler les éventuelles pertes de valeur. Il peut s’agir notamment, de la baisse du prix de
marché des immeubles similaires ou du rendement des immeubles de placement en question,
etc. Ces informations peuvent émaner des constatations de la société ou de travaux d’experts
immobiliers. L’auditeur doit, par conséquent, rester vigilent afin de s’assurer que la société :
- A tenu compte de tous les indices de dépréciation de valeur aussi bien internes
qu’externes ;
L’auditeur doit vérifier que l’information financière est présentée correctement et que la
société a divulgué toute l’information nécessaire à une présentation fidèle conformément aux
normes professionnelles et aux exigences de la loi.
L’auditeur doit s’assurer que les immeubles de placement sont correctement présentés dans
les comptes de la société conformément au référentiel comptable applicable. Il doit s’assurer,
également, que les informations présentées par la société, se rattachant à ses immeubles de
placement, sont détaillées, explicites, compréhensibles et conformes aux exigences des
normes comptables et des dispositions règlementaires.
L’auditeur doit vérifier, également, que la société a correctement présenté les informations se
rattachant à ses placements immobiliers au niveau du tableau prévu à l’annexe 9 de la NCT
26 « Présentation des états financiers des entreprises d’assurance et/ou de réassurance ».39
L’auditeur doit s’assurer, par ailleurs, que la société a fourni toutes les informations se
rapportant aux restrictions, suretés et hypothèques grevant ses immeubles de placement.
39
Selon la NCT 26 « Présentation des états financiers des entreprises d’assurance et/ou de réassurance »Les
sociétés d’assurance et/ou de réassurance doivent inclure dans les notes aux états financiers, un état récapitulatif
des placements qui reprend la valeur brute, la valeur nette et la juste valeur. Cet état doit être présenté
conformément au modèle prévu à l’annexe 9 de cette norme.
Cet état récapitulatif des placements doit préciser les informations suivantes :
- Le montant des acomptes inclus dans le poste terrains et constructions,
- La valeur des terrains et constructions en distinguant les droits réels des parts de SCI (Sociétés Civiles
Immobilières) non cotées et en faisant apparaître les immobilisations utilisées pour les besoins de l'activité et les
autres immobilisations,
- Le solde non encore amorti de la différence entre le prix de remboursement et la valeur comptable des titres
amortissables.
La norme internationale d’audit ISA 540 « Audit des estimations comptables, y compris des
estimations comptables en juste valeur et des informations fournies les concernant » traite
des aspects relatifs aux estimations et aux évaluations à la juste valeur et des informations à
fournir les concernant, conformément à un référentiel comptable applicable. Cette norme est
applicable pour l’audit des évaluations des immeubles de placement à la juste valeur,
notamment, en cas de recours aux dispositions de la norme IAS 40. Cette norme peut être
applicable, également, pour l’audit des estimations de la valeur d’usage des immeubles de
placement détenus par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes.
L'auditeur doit recueillir des éléments probants suffisants et appropriés pour s'assurer que les
estimations comptables en juste valeur sont raisonnables et que les informations fournies les
concernant sont pertinentes.
Les méthodes d’évaluation peuvent aller de la cotation sur un marché actif (méthode jugée
simple) aux évaluations complexes par le recours à des méthodes alternatives telles que
l’actualisation de cash-flows futurs ou autres méthodes comparables. De telles méthodes sont
caractérisées par une grande incertitude quant à la fiabilité du processus suivi pouvant
résulter :
- De la fixation de la durée de la période de projection ;
- De la multitude et de la complexité des hypothèses retenues ;
- Du degré élevé de subjectivité des hypothèses et d’incertitudes portant sur les
réalisations d’évènements futurs sous-tendant ces hypothèses.
L’auditeur doit s’assurer que les évaluations à la juste valeur et les informations à fournir s’y
rattachant sont correctement déterminées et traduites au niveau des états financiers de la
société conformément au référentiel comptable applicable.
société. Il peut vérifier, par le biais d’entretiens avec la direction, les raisons et les critères de
choix de cette méthode.
L'auditeur doit s’assurer de la permanence des méthodes utilisées par la société pour
l’estimation de la juste valeur de ses immeubles de placement. Il doit vérifier, également, si
la permanence dans l’application d’une méthode d’évaluation demeure appropriée suite à la
survenance d’un changement dans l'environnement de l'entité (création d’un marché
immobilier actif) ou de modifications au niveau du référentiel comptable applicable
(exigence d’une autre méthode d’évaluation).
L’auditeur doit recueillir des éléments probants lui permettant d’apprécier le caractère
raisonnable des estimations en juste valeur conformément au référentiel comptable
applicable.
L’auditeur doit vérifier le processus suivi par la direction pour procéder à l’estimation de la
juste valeur de ses immeubles de placement. Il doit vérifier les sources et la fiabilité des
informations justifiant les hypothèses retenues et doit s’assurer que ces dernières émanent
d’informations historiques, réelles et disponibles au moment de l’évaluation.
Les hypothèses prises en compte par la direction de la société doivent être raisonnables,
qu’elles soient prises individuellement ou dans leur ensemble. Pour évaluer le caractère
raisonnable des hypothèses de la direction sous-tendant les estimations comptables en juste
valeur, l’auditeur peut vérifier que les éléments sources de ces hypothèses sont fiables et
pertinentes. Il peut à cet effet examiner leur cohérence avec :
Si les hypothèses de la société portent sur des informations historiques, l’auditeur doit
vérifier la consistance de cette approche et les changements survenus dans les conditions
d’exploitation.
Il est à préciser que l’auditeur est appelé à vérifier le caractère approprié de tout modèle
d’évaluation appliqué par la société, et à s’assurer que les hypothèses arrêtées par la direction
ont été correctement traduites dans les évaluations effectuées à la juste valeur.
L’auditeur aura à juger si les incertitudes portant sur les évaluations à la juste valeur et le
manque d’informations objectives, peuvent influer son opinion quant à la certification des
états financiers.
Afin de vérifier le caractère approprié des hypothèses utilisées par la direction et d’apprécier
l’estimation qu’elle a arrêtée, l’auditeur peut recourir à la préparation de sa propre estimation
en juste valeur. Il peut s’agir d’une estimation ponctuelle ou d’une fourchette d’estimations.
Ceci est tributaire de plusieurs facteurs tels que le modèle utilisé, la nature des données
disponibles, les exigences du référentiel comptable applicable, etc.
L’auditeur pourra arrêter ses propres hypothèses afin de préparer une évaluation
indépendante et la comparer à l’évaluation effectuée par la société. Cela suppose une bonne
connaissance de sa part, des hypothèses de la direction dans le but de vérifier que le modèle
d'évaluation utilisé prend en considérations toutes les variables. Il pourra également utiliser
les hypothèses arrêtées par la direction ou recourir, s’il le juge nécessaire, aux travaux d’un
expert (voir 2.3. Utilisation des travaux d’autres experts).
L’auditeur doit vérifier que l’entité a fourni une information fiable et appropriée sur
l’estimation de la juste valeur de ses immeubles de placement au niveau des notes aux états
financiers. Il doit s’assurer que les informations à fournir portant sur l’estimation de la juste
valeur des immeubles de placement ont été présentées conformément au référentiel
comptable en vigueur. Ces informations peuvent contenir :
En cas d’incertitude importante portant sur l'évaluation à la juste valeur d'un immeuble de
placement, l'auditeur doit vérifier que l'information fournie au niveau des notes aux états
financiers est suffisante pour éclairer les utilisateurs des états financiers sur la nature et
l’impact de ces incertitudes.
L’auditeur peut juger, lors de la prise de connaissance de l'entité, s’il est opportun de recourir
aux travaux d’un expert immobilier dans le but d’obtenir une évaluation indépendante et
objective des immeubles de placement de la société. L’auditeur peut également juger
opportun de recourir aux travaux de l’expert immobilier désigné par l’entité.
La décision de recours aux travaux d’un expert dépend de plusieurs facteurs tels que la
spécificité de l’immeuble à évaluer, son emplacement, le degré d’incertitude rattaché à
l’évaluation, etc.
« L'auditeur peut ne pas posséder les compétences ou les connaissances spécialisées requises
lorsqu'il s'agit d'un domaine étranger à la comptabilité ou à l'audit et peut avoir besoin de
recourir à un expert pour les acquérir »40. L’ISA 620 « Utilisation des travaux d'un expert
désigné par l'auditeur» est applicable pour les cas de recours aux travaux d’un expert désigné
par l’auditeur. Ce dernier recourt, lorsqu’il le juge nécessaire, aux travaux d’un expert qu’il
désigne pour recueillir des éléments probants suffisants et appropriés se rapportant à
l’évaluation des immeubles de placement de l’entité. Dans ce cas, « l'auditeur doit évaluer si
l'expert qu'il a désigné possède la compétence, les aptitudes et l'objectivité nécessaires au
regard des besoins de l'audit41 ».
Si l’auditeur recourt aux travaux d’un expert désigné par la société pour collecter des
éléments probants se rapportant à l’évaluation des immeubles de placement de l’entité, il doit
appliquer les dispositions de l’ISA 500 « Eléments probants ».
Si la société auditée recourt aux travaux d’un expert immobilier pour les besoins d’évaluation
de ses immeubles de placement, l’auditeur devra évaluer, dans ce cas, l’indépendance de cet
expert, surtout lorsqu’il fait partie du personnel de la société ou lorsqu’il détient une
participation dans celle-ci. L’auditeur doit se renseigner sur :
L’auditeur doit vérifier l’objectivité, la compétence et l’aptitude de l’expert mandaté par ses
soins ou par l’entité. Il peut collecter les informations nécessaires de plusieurs sources tels que
la documentation publiée par l’expert, un entretien avec cet expert, l’examen des anciens
40
ISA 540 « Audit des estimations comptables, y compris des estimations comptables en juste valeur et des
informations fournies les concernant » ; § A99.
41
ISA 620 « Utilisation des travaux d'un expert désigné par l'auditeur» ; § 9.
travaux de l’expert mandaté, etc. Il doit s’assurer également que les travaux de cet expert sont
soumis à des normes de travail techniques, à des règles professionnelles ou à d’autres règles
imposées par la loi.
2.3.2. Diligences de l’auditeur portant sur les évaluations effectuées par l’expert
immobilier
Afin de juger l’adéquation de l’étendue des travaux de l’expert mandaté par l’entité aux
besoins de l’audit, l’auditeur doit recueillir les éléments probants qui lui sont appropriés et ce,
en examinant les instructions communiquées à l’expert portant sur :
Afin de s’assurer du caractère adéquat des travaux effectués par l’expert mandaté par ses
soins ou par l’entité, l’auditeur doit tenir compte des éléments suivants :
- Les données sources utilisées : L’auditeur examine les données sources utilisées par
l’expert afin de s’assurer de leur caractère approprié. L’auditeur peut s’enquérir sur
les diligences mises en œuvre par l’expert afin de s’assurer de la pertinence et de la
fiabilité des informations qui lui ont été communiquées.
- Les conclusions de l’expert : l’examen des conclusions de l’expert peut être effectué
par la revue de ses dossiers de travail et de ses rapports. L’auditeur peut recourir,
éventuellement, à d’autres procédures de corroboration (calcul, examen analytique
détaillé, examen des rapports et statistiques publiées, etc).
Certains facteurs peuvent être utiles pour évaluer la pertinence et le caractère raisonnable des
conclusions de l’expert mandaté. C’est le cas, notamment, lorsque ces conclusions :
- Sont présentées d’une façon cohérente avec les normes professionnelles appliquées ;
Il est à noter, toutefois, que l’expert immobilier a une responsabilité de moyen et non pas de
résultat. Ainsi, sa responsabilité ne peut pas être engagée suite à une erreur d’appréciation.
L’objectivité des évaluations menées par les experts immobiliers ne peut être remise en cause
qu’en cas de complicité ou de convergence entre les intérêts de la société et de l’expert.
En examinant le rapport d’expertise, l’auditeur doit accorder une attention particulière aux
limitations mentionnées afin de mettre en évidence les travaux qui n’ont pas été réalisés et les
éléments qui risquent de ne pas être appréhendés. Il doit recourir à son jugement professionnel
et à l’expérience acquise afin d’évaluer l’impact de ces limitations et la nécessité de
s’entretenir avec l’expert ou de recourir à une deuxième expertise. Il doit aussi s’assurer du
caractère récurrent de ces limitations, d’un exercice à l’autre, et d’un immeuble à l’autre.
Dans le cas où les résultats des travaux de l’expert ne fournissent pas d’éléments probants
suffisants et adéquats ou ne concordent pas avec les autres éléments probants collectés par
l’auditeur, ce dernier sera amené à discuter avec la société et avec l’expert et pourra,
éventuellement, recourir aux travaux d’un autre expert ou modifier le contenu de son rapport.
L’auditeur pourra modifier son rapport d’audit s’il juge que ce problème ne peut pas être
résolu suite à la mise en œuvre des procédures d'audit additionnelles (travaux
complémentaires, désignation d’un autre expert, etc.)
Il peut être approprié de faire référence, dans certaines circonstances, aux travaux de l'expert
désigné par l'auditeur dans un rapport d'audit contenant une opinion modifiée dans le but
d’expliciter la nature de la modification apportée. Dans ce cas, l'auditeur peut être appelé à
demander l'autorisation de l'expert avant d'inclure une telle mention dans son rapport.
Suite à l’exécution des tests de procédures et des contrôles substantifs programmés, l’auditeur
disposera d’éléments probants suffisants et appropriés pour en tirer les conclusions adéquates
sur les comptes de la société.
L’auditeur doit, préalablement à son rapport, évaluer les résultats des procédés de vérification
qu’il a effectués, revoir les évènements postérieurs et obtenir les déclarations nécessaires de la
direction de l’entité.
Si l’auditeur conclut que l’étendue des travaux est insuffisante, il doit effectuer des travaux
complémentaires. S’il trouve que les comptes contiennent des anomalies significatives,
prises isolément ou dans leur ensemble, il doit demander à la société de les corriger.
L’auditeur doit effectuer, par ailleurs, une revue finale des comptes dans leur ensemble (y
compris les comptes relatifs aux immeubles de placement) afin de s’assurer que :
- Ces comptes sont cohérents avec sa connaissance de l’entité et avec les éléments
probants obtenus ;
- Les règles et méthodes comptables utilisées pour arrêter les comptes, ainsi que tous
les changements de méthodes comptables d’évaluation ou de comptabilisation, sont
appropriés et correctement décrits dans les notes aux états financiers.
L’examen final des comptes, à l’issu des travaux d’audit effectués, permet à l’auditeur
d’avoir une vision globale sur les comptes dans leur ensemble. L’auditeur recourt, ainsi, à :
- L’examen analytique afin de s’assurer que les comptes sont cohérents avec sa
connaissance de l’entité ;
Les comparaisons faites lors de la revue finale des comptes et de l’examen analytique
préliminaire sont souvent de même nature. Les principales différences entre ces deux
procédures ont trait au calendrier, à la portée et, par conséquent, à la quantité et à la qualité
des données disponibles. En règle générale, ces opérations incluent une analyse des
tendances et des ratios. Si de nouvelles informations apparaissent ou si l’éventualité d’une
inexactitude possible est décelée, des éléments probants supplémentaires peuvent s’avérer
nécessaires.
L’objectif étant d’expliquer les variations significatives des postes importants par rapport à
l’exercice précédent.
La revue des comptes relatifs aux immeubles de placement suppose l’examen des tendances
et des évolutions importantes afin de s’assurer de la cohérence des informations présentées et
de se doter des explications nécessaires pour toute évolution jugée importante. L’auditeur
doit s’assurer du caractère plausible des revenus de location afférant aux immeubles de
placement de la société et de revoir et expliquer les variations par rapport aux exercices
précédents.
A la fin de la mission et avant d’exprimer son opinion sur les états financiers, l’auditeur doit
procéder à une revue des papiers de travail dans l’objectif de s’assurer que :
Chaque mission d’audit devra donner lieu à la rédaction d’une note de synthèse, destinée à
consigner les principales constatations et conclusions sur tous les points importants
concernant l’audit, y compris ceux liés à la comptabilisation et à l’évaluation des immeubles
de placement de la société.
La note de synthèse doit être préparée à la dernière phase de l’audit et doit aborder, entre
autres, les points suivants :
L'auditeur doit apprécier l’effet des évènements postérieurs sur les comptes et sur le rapport
d’audit. Il doit mettre en œuvre des procédures permettant de collecter des éléments probants
suffisants et adéquats justifiant que tous les événements survenus jusqu'à la date de son
rapport, nécessitant un ajustement des comptes ou une information à fournir au niveau des
états financiers, ont été identifiés. Ces procédures viennent s’ajouter aux travaux de
validation qui peuvent être mis en œuvre sur des transactions postérieures à la date de clôture
de l’exercice.
Ces procédures sont mises en place à une date la plus proche possible de la date du rapport
de l’auditeur. Il peut s’agir, notamment, des travaux suivants :
De plus, l’auditeur peut recourir à une demande d’informations, auprès de la société, sur les
évènements postérieurs identifiés ayant un impact sur les états financiers. Cette demande
d’information peut porter sur :
Si l’auditeur identifie des évènements postérieurs significatifs, il doit s’assurer qu’ils sont
correctement comptabilisés et qu’ils font l’objet d’une information adéquate au niveau des
états financiers. Si ce n’est pas le cas, il doit s’interroger sur la nécessité de modifier son
opinion.
Selon l’ISA 540 « Audit des estimations comptables, y compris des estimations comptables
en juste valeur et des informations fournies les concernant », l’auditeur doit mettre en œuvre
des procédures d'audit lui permettant de collecter des éléments probants suffisants et
appropriés confirmant que tous les événements survenus entre la date des états financiers et
celle de son rapport, nécessitant l'ajustement de ceux-ci, ou la mise en place d’une
information à fournir dans ceux-ci, ont été identifiés et pris en compte d’une manière
appropriée dans les états financiers.
Les opérations et les événements qui ont eu lieu postérieurement à la clôture de l’exercice et
avant l’achèvement des travaux d’audit peuvent fournir des éléments probants appropriés
quant aux évaluations faites par la direction à la juste valeur. Citons le cas de la cession d'un
immeuble de placement intervenue juste après la clôture de l’exercice pouvant, ainsi,
constituer une base d’évaluation réelle de cet immeuble à sa juste valeur.
Il faut distinguer, dans ce cas, entre les faits découverts antérieurement à la date de
publication des états financiers et les faits découverts postérieurement à cette date.
Postérieurement à la date de son rapport, l’auditeur n’a plus l’obligation de mettre en œuvre
des procédures et de mener des investigations sur les comptes. Courant la période allant de la
date du rapport à la date de publication des états financiers, la direction est responsable
d’informer l’auditeur de tout évènement important survenu.
En cas d’évènements survenus, courant cette période, ayant un impact significatif sur les
comptes, l’auditeur doit apprécier la nécessité de modifier les états financiers de la société et
de discuter de la question avec la direction afin qu’elle prenne les mesures nécessaires.
Si la direction modifie les états financiers, l’auditeur met en œuvre les procédures
nécessaires et fournit à la direction un nouveau rapport sur les états financiers modifiés. Si la
direction refuse de modifier, l’auditeur doit changer son opinion sur les comptes.
Si le rapport d’audit est déjà communiqué au client, l’auditeur doit demander formellement à
la direction générale de ne pas publier les états financiers et le rapport correspondant. En cas
de refus par cette dernière, l’auditeur doit prendre les mesures nécessaires afin d’empêcher
les tiers d’utiliser ce rapport. Ces mesures dépendront des droits et obligations juridiques et
des recommandations des conseillers juridiques.
Au cas où l’auditeur a eu connaissance d’un fait qui pourrait affecter de manière significative
les états financiers sur lesquels il a déjà émis son opinion et qui existait à la date de son
rapport sans en avoir pris connaissance, il doit en discuter avec la direction générale afin de
déterminer les éventuelles mesures à prendre, notamment, la modification des états
financiers.
Si les états financiers sont modifiés, le rapport d’audit sur les comptes modifiés doit
comporter une nouvelle date et faire référence, dans un paragraphe d'observation, à une note
annexe aux états financiers décrivant en détail les raisons de la modification des états
financiers précédemment publiés, et au précédent rapport d'audit émis sur les comptes de la
société.
Il est, toutefois, possible que la direction de la société ne prenne pas les mesures nécessaires
pour s'assurer que tous les utilisateurs des états financiers possédant les anciens états
financiers et rapports d'audit sont au courant de la situation ou qu’elle refuse de corriger les
états financiers. Dans ce cas, s’il estime que cette correction est obligatoire, il est appelé à
informer la direction de la société et les personnes constituant le gouvernement d'entreprise
de la nécessité de prendre les mesures nécessaires afin d’empêcher les tiers d’utiliser ce
rapport. Si ces personnes ont manqué à leurs obligations d’informer les tiers, les mesures
prises par l’auditeur dépendront des droits et des obligations juridiques et des
recommandations de ses avocats.
Selon l’ISA 580 « Déclarations écrites », l’auditeur est tenu d’obtenir auprès de la direction
de la société toutes les déclarations qu’il juge nécessaires.
Dans cette lettre d’affirmation, l’auditeur réclame des confirmations sur la régularité et la
sincérité des comptes de la société, y compris ceux rattachés aux immeubles de placement et
la communication de tous les documents afférant à la comptabilisation des opérations de la
société. La direction confirme à l’auditeur l’absence d’intention d’altérer d’une manière
significative la valeur des actifs et des passifs de la société, qu’elle possède tous les titres de
propriété et qu’elle a donné une information complète dans les notes sur les nantissements,
les suretés et les hypothèques grevant ses actifs immobiliers et éventuellement ses
immeubles de placement.
La lettre d’affirmation doit porter la même date que le rapport de l’auditeur et doit être
signée par la direction de la société (généralement le PDG ou le DG et le directeur financier).
« Si, en complément de telles déclarations requises, l'auditeur estime nécessaire d'obtenir une
ou plusieurs autres déclarations écrites pour appuyer d'autres éléments probants relatifs aux
états financiers ou à une ou plusieurs assertions spécifiques contenues dans ceux-ci, il doit
demander d’autres déclarations écrites sur ces questions ».42
« L'auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction confirmant que celle-ci
considère que les hypothèses importantes qu'elle a retenues en procédant aux estimations
comptables sont raisonnables ».43
42
ISA 580 « Déclarations écrites » ; § 13.
43
ISA 540 « Audit des estimations comptables, y compris des estimations comptables en juste valeur et des
informations fournies les concernant », § 22.
Les déclarations écrites de la direction se rattachant aux estimations de la juste valeur et aux
informations fournies les concernant au niveau des états financiers, peuvent inclure les
déclarations suivantes :
Selon l’ISA 700 « Fondement de l'opinion et rapport d'audit sur les états financiers », les
objectifs de l'auditeur sont :
- Arrêter une opinion sur les états financiers, basée sur une évaluation des conclusions
tirées des éléments probants recueillis ;
- Exprimer cette opinion dans un rapport d’audit qui décrit également le fondement de
celle-ci.
L’auditeur exprime une opinion, au terme des travaux d’audit, précisant que les états
financiers présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière
de la société conformément au référentiel comptable applicable. Ceci sous-entend que :
L’auditeur doit indiquer dans son rapport que la direction de la société est responsable de
l'établissement des états financiers conformément au référentiel comptable applicable. Il doit
signaler que cette responsabilité comprend la conception, la mise en place et le suivi d'un
contrôle interne se rattachant à l'établissement et la présentation sincère d'états financiers ne
comportant pas d'anomalies significatives, qu'elles résultent de fraudes ou d'erreurs. Il inclut,
également, le choix et l'application de méthodes comptables appropriées et l’arrêté
d'estimations comptables raisonnables.
Les différents types d’opinions d’audit prévues par l’ISA 700 intitulée « Fondement de
l'opinion et rapport d'audit sur les états financiers » et par l’ISA 705 intitulée « Modifications
apportées à l'opinion dans le rapport de l'auditeur indépendant » sont les suivantes :
- Opinion sans réserve ou non modifiée : une opinion dite sans réserve est exprimée
lorsque l’auditeur conclut, à travers les travaux effectués par ses soins, que les états
financiers présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation
financière conformément au référentiel comptable applicable ;
- Opinion avec réserve : une opinion avec réserve est exprimée en cas de désaccord avec
la direction ou en cas de limitation à l’étendue des travaux de l’auditeur dont
l’importance et le nombre ne justifient par le recours à une opinion défavorable ou à
l’impossibilité d’exprimer une opinion ;
- L’impossibilité d'exprimer une opinion : cette opinion est exprimée par l’auditeur suite
à une limitation importante ou concernant un nombre important d’éléments contenus
dans les états financiers et que l'auditeur n'a pas pu recueillir des éléments probants
suffisants et, à cet effet, il n’a pas pu exprimer une opinion sur les états financiers ;
- Une opinion défavorable : elle doit être exprimée en cas d'incidence importante d’un
désaccord avec la direction sur les états financiers ou si elle concerne un nombre
important d’éléments contenus dans les états financiers et que, suite à cela, l'auditeur
estime que seule une réserve ne permet pas d’informer les éventuels utilisateurs des
états financiers sur leur nature incomplète ou trompeuse.
Il est possible dans certaines situations que le contenu d’un rapport d'audit soit modifié par
l’ajout d'un paragraphe d'observation conformément aux dispositions de l’ISA 706 «
Paragraphes d'observation et paragraphes descriptifs d'autres questions dans le rapport de
l'auditeur indépendant ». Un tel paragraphe n'affecte pas l'opinion de l’auditeur mais permet
de mettre l’accent sur un point ayant une incidence sur les états financiers.
Il est à noter que, contrairement aux normes internationales d’audit, la norme n° 15 de l’Ordre
des Experts Comptables de Tunisie ne prévoit pas le cas d’une impossibilité d'exprimer une
opinion. Elle assimile cette opinion à un refus de certification à l’instar d’une opinion
défavorable.
L’article 62 du code des assurances, tel que modifié par la loi n° 2002-37 du 1er avril 2002
précise que les commissaires aux comptes doivent remettre au Comité Général des
Assurances (CGA), outre les copies des rapports destinés à l’assemblée générale et aux
organes de l’entreprise qu’ils contrôlent, un rapport portant sur les contrôles effectués par eux.
Ce rapport doit être communiqué au CGA dans les six mois qui suivent la clôture de
l’exercice. Inculpé
En cas de manquement à l’obligation sus-indiquée, une interdiction peut être prononcée, par
le ministre des finances, sur proposition du CGA, à l’encontre du commissaire aux comptes
concerné, d’exercer ses fonctions auprès des compagnies d’assurance et/ou de réassurance,
soit, à titre provisoire pour une durée maximale de 3 ans, soit à titre définitif.
L’article 61 du code des assurances précise que le rapport en question doit être établi
conformément aux règles et conditions arrêtées par le ministre des finances.
La circulaire du ministre des finances n°947 du 16 septembre 2002, fixant les conditions et les
modalités d’établissement du rapport des commissaires aux comptes des entreprises
d’assurance et des entreprises de réassurance, précise que les commissaires aux comptes des
compagnies d’assurance et de réassurance doivent accomplir des travaux complémentaires
permettant d’évaluer la situation financière de ces compagnies. Ce rapport doit être établi
autour de quatre axes principaux :
Il doit, également, vérifier que l’évaluation, à la date de clôture, des actifs admis en
représentation des provisions techniques, est faite conformément aux dispositions de la NCT
31 « Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d’assurance et/ou de
réassurance » et de l’article 33 de l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001 tel que
modifié par l’arrêté du 28 mars 2005.
Pour le cas des placements immobiliers, le commissaire aux comptes doit renseigner sur la
valeur issue de leurs évaluations à la valeur d’usage, la méthode utilisée par la compagnie
d’assurance et/ ou de réassurance pour la détermination de cette évaluation ainsi que les
vérifications effectuées par ses soins pour s’assurer de la réalité de cette valeur d’usage.
Le commissaire aux comptes doit s’assurer de la conformité des valeurs de ces actifs et des
conditions de leur couverture aux dispositions légales prévues par l’arrêté du ministre des
finances du 27 février 2001, tel que modifié par l’arrêté du 28 mars 2005 dans ses articles 29 à
32, tout en tenant compte des ajustements comptables portant sur les provisions techniques et
sur les actifs en représentation des provisions techniques.
Le commissaire aux comptes doit s’assurer, par ailleurs, qu’aucun placement immobilier pris
individuellement, à l’exception du siège social, ne doit dépasser 10% de la valeur des
provisions techniques, s’il est considéré par la société comme un actif en représentation des
provisions techniques. Il doit s’assurer, par la suite, que l’ensemble des placements
immobiliers de la compagnie, admis en tant qu’actifs en représentation des provisions
techniques, ne dépasse pas 20% de la valeur des provisions techniques. Si les limites sus-
indiqués se trouvent dépassées, le commissaire aux comptes est tenu de les mentionner dans
son rapport.
Par ailleurs, il est tenu de dresser un tableau détaillant les charges et les produits de placement
par nature d’actifs admis en représentation des provisions techniques.
CONCLUSION
L'auditeur émet son opinion sur la régularité et la sincérité des états financiers de la société
ainsi que sur l'image fidèle qu'ils donnent sur le patrimoine de cette dernière. Il doit s'assurer
que les comptes établis sont conformes, dans tous leurs aspects significatifs, au référentiel
comptable en vigueur.
L’auditeur doit examiner les risques d'audit liés à la comptabilisation et à l’évaluation des
immeubles de placement. Ces risques ne doivent pas être appréhendés par l’auditeur
séparément des risques liés aux autres comptes et au traitement de l'information.
En auditant les comptes se rattachant aux immeubles de placement, le réviseur des comptes
doit s’assurer de la correcte comptabilisation et évaluation de cette catégorie d’actif détenue
par la société et des revenus et charges s’y rattachant. L’auditeur est considéré comme le
garant de ces informations et, par conséquent, il devra mesurer le risque lié à une information
incomplète ou erronée qui pourra induire en erreur les lecteurs des états financiers.
CONCLUSION GENERALE
Les perpétuelles évolutions des normes IFRS observées ces dernières années suite aux travaux
engagés par l’IASB, dans un objectif d’harmonisation des règles comptables à l’échelle
internationale, ont accentué les divergences existantes entre le système comptable des
entreprises tunisien et le référentiel IFRS. Le souci d’harmonisation recherché par le
législateur tunisien, qui s’est traduit en 1996 par l’adoption d’un référentiel largement inspiré
des normes comptables internationales, n’a pas été suivi par un effort d’analyse et de mise à
jour par rapport à l’évolution de la réglementation internationale en la matière.
L’adoption des normes IFRS par la Tunisie ne serait, sans doute, pas sans conséquences sur la
responsabilité et le rôle de l’expert comptable, qui se trouverait confronté à de nouveaux
défis, surtout lorsqu’il aura à intervenir lors des premiers exercices d’audit ou dans le cadre
d’accompagnement pour une première mise en place des normes IFRS.
Tout au long de ce mémoire, nous avons essayé de définir les immeubles de placement et de
revoir les différentes méthodes de comptabilisation et d’évaluation de cette catégorie d’actif,
tout en mettant l’accent sur les particularités liées à leur audit dans chacun des contextes
tunisien et international. A cet effet, nous avons essayé de mettre en évidence la nécessité
d’adopter les pratiques internationales au contexte local en précisant que :
- La plupart des pays ayant opté pour l’application des normes IFRS, ont planifié
d’adopter ou de converger vers ces normes. Les normes comptables tunisiennes
inspirées des normes internationales méritent d’être revues afin de concorder avec les
spécificités du référentiel IFRS. L’accent a été, aussi, mis sur la nécessité d’accuser
une bonne planification pour mettre en place les préalables qui se doivent pour de une
telle convergence.
A travers l’étude du cadre comptable tunisien actuel, nous avons essayé de présenter, en
premier lieu, les principes généraux et les méthodes comptables actuellement pratiqués par les
sociétés tunisiennes (compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes et autres
sociétés), ainsi que les limites afférant à ces méthodes. En second lieu, nous avons examiné
les apports des normes IFRS et notamment l’IAS 40 et les traitements comptables qu’elle a
introduits en matière d’immeubles de placement. Nous avons, par ailleurs, revu les
implications de l’adoption de cette norme dans le contexte tunisien actuel et les éventuels
impacts des deux options offertes par l’IAS 40 pour l’évaluation des immeubles de placement
à la date de clôture.
Il est, ainsi, établi que dans le cadre d’une transition aux normes IFRS, l’adoption d’une
option d’évaluation serait théoriquement irrévocable (juste valeur). La décision pourrait être
lourde de conséquences pour les sociétés tunisiennes. Ces dernières auront à choisir la
pratique la plus répandue et dont les effets sont les plus facilement prévisibles : en
l’occurrence la convention du coût historique. Cette dernière possède la légitimité liée à sa
longue application sur notre territoire.
- L’obligation de fournir une information financière détaillée : les sociétés sont obligées
d’indiquer, entre autres, dans les notes annexes les justes valeurs de leurs immeubles
de placement.
Toutefois, l’IASB a introduit à travers ses nouvelles normes, l’évaluation des actifs et des
passifs à leur juste valeur et ce, au détriment du coût historique prédominant dans le
référentiel comptable tunisien. Cette alternative « juste valeur » est instaurée par l’IAS 40, en
tant qu’une des deux options d’évaluation des immeubles de placement.
- La nécessité d’effectuer une expertise détaillée pour arrêter la juste valeur des
immeubles de placement.
Tout au long de ce travail, nous avons essayé de présenter les traitements comptables des
immeubles de placement et les obligations légales s’y rattachant, notamment, dans le cadre
des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes, les implications de l’application
des normes IFRS et les obligations à la charge des auditeurs de ces compagnies.
Le recours à l’application des dispositions des normes IFRS n’est pas sans effet sur les
comptes des sociétés tunisiennes. L’évaluation des immeubles de placement à la juste valeur,
à la date de clôture de l’exercice, appelle à plusieurs critiques quant au fondement et aux
conséquences du recours à une telle pratique. Dans un contexte économique, caractérisé par
une crise financière globale, le niveau de confiance fût en baisse et le recours au modèle du
coût historique constitue une position prudente et plus confortable aux utilisateurs des états
financiers.
L’évaluation des immeubles de placement à la juste valeur peut entrainer des ajustements qui
ne reflètent pas toujours les mutations des événements économiques de l'entreprise et ne
permet pas de traduire fidèlement la réalité des transactions et de la situation financière. En
plus, seules les valeurs issues de marchés actifs peuvent prétendre aux qualités d'objectivité et
de neutralité. Les immeubles de placement ne sont pas cotés et n'ont pas de marché organisé
ou assimilé. Leur évaluation repose en conséquence sur des modèles développés en interne ou
des expertises externes. Ces évaluations comportent des paramètres estimés avec des degrés
d'incertitude variables.
Notons que cette juste valeur n’est donc pas la cause d’un marché déficient, mais un marché
déficient peut être la cause de la détermination d’une juste valeur erronée. La juste valeur est
une affaire de jugement professionnel fondé sur des hypothèses de modèle et de gestion
dûment documentées afin de conférer aux utilisateurs des états financiers, une confiance
raisonnable dans les évaluations et dans les comptes. Finalement, les tenants de l’alternative
« juste valeur » n’ont pas encore su convaincre la communauté du bien-fondé de cette
dernière, c’est pourquoi pour l’instant, elle semble ne pas être en mesure de remettre en cause
le coût historique.
Nous avons appuyé cette partie de la recherche par une enquête menée auprès des compagnies
d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes et auprès d’un échantillon d’experts comptables
membres de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie. L’objectif recherché est de déceler
les insuffisances du système comptable tunisien en matière de traitement et d’évaluation des
immeubles de placement, de revoir l’opportunité de converger vers les normes IFRS et
d’identifier les préalables et les implications de l’adoption des normes IFRS, notamment
l’IAS 40 au niveau des compagnies d’assurance et/ou de réassurance tunisiennes.
Il a été établi que l’auditeur est amené à moduler sa démarche d’audit en fonction des
méthodes adoptées par l’entreprise. L'auditeur aura besoin d'un guide méthodologique, lui
permettant d'identifier la démarche d'audit à adopter. C'est ce que nous avons développé tout
au long de cette partie pour proposer un programme d’audit des immeubles de placement
présenté en annexes.
Comme tout travail de recherche, ce mémoire présente des limites. Dans notre étude, nous
avons essayé d’apporter des réponses aux impacts pouvant découler de l’application des
normes IFRS, en matière d’immeubles de placement, au niveau des compagnies d’assurance
et/ou de réassurance. Les autres sociétés tunisiennes n’ont pas fait partie de l’étendue de cette
étude du fait de l’absence de traitements particuliers dédiés à cette catégorie d’actifs et à la
difficulté d’identifier les sociétés possédant des immeubles de placement en se basant,
uniquement, sur les états financiers qu’elles publient.
Madame, Monsieur,
Les immeubles de placement sont des actifs détenus pour en retirer des loyers et/ou pour
valoriser le capital. Par conséquent, Ils génèrent des flux de trésorerie largement indépendants
des autres actifs détenus par l’entité.
Mon étude se propose de revoir les pratiques comptables appliquées par les sociétés
tunisiennes et essentiellement les compagnies d’assurance et de réassurance en matière
d’immeubles de placement et d’examiner les dispositions prévues par la norme comptable
internationale IAS 40 « immeubles de placement » et les effets de l’application de cette norme
dans contexte tunisien.
En vous remerciant d’avance pour l’intérêt et l’attention que vous porterez à ce questionnaire,
je vous prie d’agréer, Monsieur/ Madame, mes salutations les plus distinguées.
Cordialement.
Question 3 : Comment sont évalués ces placements immobiliers à chaque date de clôture ?
Question 6 : A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques relatives à l’évaluation des
immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque exercice ?
Question 8 : Quelle solution proposeriez-vous pour pallier, le cas échéant, aux déficiences du
système comptable des entreprises de 1997 ?
(a) Sans intérêt, du fait que les normes IFRS ne sont pas adaptées au contexte
tunisien
(b) Importante car les normes IFRS procurent un volume d’information plus
important et des traitements assez détaillées des problèmes particuliers
permettant, ainsi, de surmonter les lacunes du système comptable des
entreprises.
(c) Indispensable car elle permet d’homogénéiser les différents traitements
comptables à l’échelle internationale.
(d) Autres, à préciser ………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………
Question 10 : A votre avis comment doit être effectué le passage aux normes IFRS au cas où
leur adoption aura lieu en Tunisie ?
Question 11 : En cas de passage aux normes IFRS, quelle méthode d’évaluation des
immeubles de placement à la date de clôture de l’exercice privilégieriez- vous ?
Question 12 : Selon-vous quelles sont les difficultés pratiques liées à l’application de l’IAS
40 au contexte tunisien ?
(b) Informations non disponibles ou non fiables sur les prix de marché.
Question 13 : Selon- vous quelles sont les implications de l’adoption de l’IAS 40 sur les
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
Question 14 : A votre avis quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle
du coût historique dans l’évaluation des immeubles de placement pour les compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
Question 15 : A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle
de la juste valeur lors de l’évaluation des immeubles de placement des compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
Profession ……………………………………………………
Question 1 :
Figure 1 :
Interprétation de la figure 1:
Symbole Interprétation
25% des répondants pensent que l’absence d’une définition claire et d’arrêtés de la
(a) liste des placements immobiliers par la NCT 31 Constitue une faiblesse majeure se
rattachant à cette norme.
6% des répondants pensent que l’absence de définition claire et d’arrêtés de la liste
(b) des placements immobiliers par la NCT 31 ne permet pas d’arrêter la liste des
placements immobiliers ainsi que les traitements comptables s’y rattachant.
75% des répondants pensent que l’absence de définition claire et d’arrêtés de la liste
des placements immobiliers par la NCT 31 n’a pas d’impact significatif puisque
(c)
cette norme considère que tout immeuble détenu par une société d’assurance et/ou
de réassurance est assimilé à un placement immobilier.
Question 2 :
Figure 2 :
Interprétation de la figure 2:
Symbole Interprétation
63% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(a)
tunisiennes constitue une présentation et un traitement adéquats ne posant pas de
problèmes.
13% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(b)
tunisiennes constitue une présentation inadéquate et en contradiction avec les
normes comptables internationales
31% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(c) tunisiennes constitue une présentation et un traitement inappropriés car ces
immeubles d’exploitation ne répondent pas à la définition d’un placement
immobilier.
Question 3 :
Figure 3 :
Interprétation de la figure 3:
Symbole Interprétation
88% des répondants considèrent que les placements immobiliers des compagnies
(a) d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur coût
historique.
12% des répondants considèrent que les placements immobiliers des compagnies
(c) d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur
valeur d’usage.
Question 4 :
Tous les répondants sont unanimes sur le recours à la valeur du marché pour la détermination
de la valeur d’usage.
Question 5 :
Figure 5 :
Interprétation de la figure 5:
Symbole Interprétation
Seulement 6% des répondants pensent que les critères de détermination de la valeur
(a) d’usage arrêtés par la NCT 07 et la NCT 31, sont explicites et suffisamment
détaillées.
63% des répondants considèrent que les critères de détermination de la valeur
(b)
d’usage arrêtés par la NCT 07 et la NCT 31 sont vagues et manquent de clarté
31% des répondants considèrent que les facteurs pris en compte pour la
détermination de la valeur d’usage, tels qu’arrêtés par la NCT 07 et la NCT 31 ne
(d)
sont pas propres aux immeubles de placement mais aux placements mobiliers prévus
par la NC07.
Question 6 :
A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques relatives à l’évaluation des
Q6
immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque exercice ?
(a) La valeur d’usage est déterminée aisément.
(b) Absence de marché actif.
(c) Difficulté de collecte de l’information se rapportant à la vente de biens similaires.
Difficulté de déterminer l’utilité procurée à la société à travers ces placements
(d)
immobiliers.
Figure 6 :
Interprétation de la figure 6:
Symbole Interprétation
81% des répondants pensent l’absence de marché actif constitue une difficulté
(b) pratique relative à l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la
clôture de chaque exercice.
44% des répondants considèrent la difficulté de collecte de l’information se
rapportant à la vente de biens similaires comme difficulté pratique relative à
(c)
l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque
exercice.
13% des répondants considèrent la difficulté de déterminer l’utilité procurée à la
société à travers ces placements immobiliers comme difficulté pratique relative à
(d)
l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque
exercice.
Question 7 :
Tous les répondants sont unanimes sur le fait que le système comptable des entreprises
tunisien est moyen et comporte des lacunes à corriger.
Question 8 :
Figure 8 :
Interprétation de la figure 8:
Symbole Interprétation
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, 94%
(c) des répondants pensent qu’il faudra mettre à jour les normes comptables en vigueurs
en apportant certaines modifications inspirées des normes IFRS.
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, 6%
(d)
des répondants pensent qu’il faudra adopter les normes IFRS.
Question 9 :
(a) Sans intérêt, du fait que les normes IFRS ne sont pas adaptées au contexte tunisien.
Importante car les normes IFRS procurent un volume d’information plus important et
(b) des traitements assez détaillées des problèmes particuliers permettant, ainsi, de
surmonter les lacunes du système comptable des entreprises.
Indispensable car elle permet d’homogénéiser les différents traitements comptables à
(c)
l’échelle internationale.
(d) Autres, à préciser
Figure 9 :
Interprétation de la figure 9:
Symbole Interprétation
75% des répondants pensent que l’adoption des normes IFRS est importante car ces
normes procurent un volume d’information plus important et des traitements assez
(b)
détaillées des problèmes particuliers permettant, ainsi, de surmonter les lacunes du
système comptable des entreprises.
19% des répondants pensent que l’adoption des normes IFRS est indispensable car
(c) elle permet d’homogénéiser les différents traitements comptables à l’échelle
internationale.
13% des répondants pensent l’adoption de IFRS est importante mais doit être
(d)
adaptée au contexte tunisien (Autres).
Question 10 :
A votre avis comment doit être effectué le passage aux normes IFRS au cas où leur
Q10
adoption aura lieu en Tunisie ?
(a) Ce passage aux normes IFRS n’est pas nécessaire
(b) Ce passage doit être effectué progressivement.
(c) Procéder à un passage général, direct et définitif aux normes IFRS.
(d) Autres, à préciser
Figure 10 :
Symbole Interprétation
81% des répondants pensent que le passage aux normes IFRS doit être effectué
(b)
progressivement.
6% des répondants pensent que le passage aux normes IFRS doit être général, direct
(c)
et définitif.
13% des répondants pensent que ce passage doit être progressif avec l’adaptation au
(d)
contexte tunisien (Autres).
Question 11 :
En cas de passage aux normes IFRS, quelle méthode d’évaluation des immeubles
Q11
de placement à la date de clôture de l’exercice privilégieriez- vous ?
(a) Le modèle du coût historique.
(b) Le modèle de la juste valeur.
(c) Le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi.
(d) Pas de différence entre ces deux modèles.
Figure 11 :
Symbole Interprétation
En cas de passage aux normes IFRS, 50 % des répondants privilégient le recours au
(a)
modèle du coût historique.
En cas de passage aux normes IFRS, 31 % des répondants privilégient le recours au
(b)
modèle de la juste valeur.
(c) 13% des répondants pensent que le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi.
Question 12 :
Figure 12 :
Symbole Interprétation
En cas d’application de l’IAS 40 pour le contexte tunisien, 31% des répondants
(a)
pensent que le coût d’obtention de l’information à la juste valeur est excessif.
94 % des répondants considèrent que l’absence d’informations disponibles et fiables
(b)
constitue une difficulté pratique liée à l’application de l’IAS 40 au contexte tunisien
Question 13 :
Selon- vous quelles sont les implications de l’adoption de l’IAS 40 sur les
Q13
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
Recensement des immeubles de placement et exclusion du siège social et des locaux
(a)
d’exploitation.
(b) Volume important d’informations à présenter au niveau des notes aux états financiers.
(c) Obligation de déterminer la juste valeur par immeuble de placement.
(d) Autres problèmes, à préciser.
Figure 13 :
Symbole Interprétation
50% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes, ces dernières doivent procéder au
(a)
recensement des immeubles de placement et à l’exclusion du siège social et des
locaux d’exploitation.
25% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
(b) d’assurance et de réassurance tunisiennes, un volume important d’informations est à
présenter au niveau des notes aux états financiers.
38% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
(c) d’assurance et de réassurance tunisiennes, ces dernières doivent déterminer la juste
valeur par immeuble de placement.
Question 14 :
A votre avis quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle du
Q14 coût historique dans l’évaluation des immeubles de placement pour les
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
(a) Absence de difficultés rencontrées
(b) La mise en place des indices de dépréciation
(c) La détermination de la valeur recouvrable.
(d) La mise en place de l’approche par composantes.
Figure 14 :
Symbole Interprétation
75% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(b) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la mise en place des indices de dépréciation.
31% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(c) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la détermination de la valeur recouvrable.
13% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(d) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la mise en place de l’approche par composantes.
Question 15 :
A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle de la
Q15 juste valeur lors de l’évaluation des immeubles de placement des compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
(a) Absence de difficultés rencontrées
La difficulté de suivi permanent des indicateurs du marché et de la détermination de la
(b)
valeur du marché.
(c) Difficulté de détermination des cash-flows futurs actualisés.
La difficulté du choix du modèle de la juste valeur vu que ce choix est irréversible et
(d)
d’une application généralisée à l’ensemble des immeubles de placement de la société.
(e) Autres problèmes, à préciser.
Figure 15 :
Symbole Interprétation
Tous les répondants sont unanimes sur la difficulté pratique dans le suivi permanent
des indicateurs du marché et dans la détermination de la valeur du marché en cas
(b)
d’application du modèle de la juste valeur par les compagnies d’assurance et de
réassurance tunisiennes.
6% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle de la juste valeur par
(c) les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la détermination des cash-flows futurs actualisés.
13% des répondants pensent que la difficulté réside dans le choix du modèle vu que
(d) ce choix de la juste valeur est irréversible et d’une application généralisée à
l’ensemble des immeubles de placement de la société.
1.5.1. Enquête auprès des Experts Comptables membres de l’Ordre des Experts
Comptable de Tunisie
Question 1 :
Figure 1 :
Interprétation de la figure 1:
Symbole Interprétation
43% des répondants pensent que le défaut de définition claire et d’arrêtés de la liste
(a) des placements immobiliers par la NCT 31 Constitue une faiblesse majeure se
rattachant à cette norme.
23% des répondants pensent que l’absence de définition claire et d’arrêtés de la liste
(b) des placements immobiliers par la NCT 31 ne permet pas d’arrêter la liste des
placements immobiliers ainsi que les traitements comptables s’y rattachant.
30% des répondants pensent que l’absence de définition claire et d’arrêtés de la liste
des placements immobiliers par la NCT 31 n’a pas d’impact significatif puisque
(c)
cette norme considère que tout immeuble détenu par une société d’assurance et/ou
de réassurance est assimilé à un placement immobilier.
13% des répondants pensent que l’absence de définition claire et d’arrêtés de la liste
des placements immobiliers par la NCT 31 est sans effet considérable puisque les
(d)
différentes catégories de placements immobiliers sont énumérées dans la partie
informations à fournir au niveau de la NC 31.
Question 2 :
Figure 2 :
Interprétation de la figure 2:
Symbole Interprétation
13% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(a)
tunisiennes constitue une présentation et un traitement adéquats ne posant pas de
problèmes.
53% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(b)
tunisiennes constitue une présentation inadéquate et en contradiction avec les
normes comptables internationales
37% des répondants pensent que le traitement des immeubles d’exploitation en tant
que placements immobiliers au niveau des sociétés d’assurance et de réassurance
(c) tunisiennes constitue une présentation et un traitement inappropriés car ces
immeubles d’exploitation ne répondent pas à la définition d’un placement
immobilier.
Question 3 :
Figure 3 :
Interprétation de la figure 3:
Symbole Interprétation
13% des répondants considèrent que les placements immobiliers des compagnies
(a) d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur coût
historique.
17% des répondants considèrent que les placements immobiliers des compagnies
(b) d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur
juste valeur.
70% des répondants considèrent que les placements immobiliers des compagnies
(c) d’assurance et de réassurance tunisiennes sont évalués à la date de clôture à leur
valeur d’usage.
Question 4 :
Figure 4 :
Interprétation de la figure 4:
Symbole Interprétation
83% des répondants considèrent que la valeur d’usage des placements immobiliers
(a) des compagnies d’assurance et de réassurance est déterminée, à la date de clôture,
en recourant à la valeur de marché.
10% des répondants considèrent que la valeur d’usage des placements immobiliers
(b) des compagnies d’assurance et de réassurance est déterminée, à la date de clôture, en
en recourant à la valeur de remplacement.
13% des répondants considèrent que la valeur d’usage des placements immobiliers
(c) des compagnies d’assurance et de réassurance est déterminée, à la date de clôture, à
travers l’utilité procurée à la société à travers ce placement immobilier.
Question 5 :
Figure 5 :
Interprétation de la figure 5:
Symbole Interprétation
63% des répondants considèrent que les critères de détermination de la valeur
(b)
d’usage arrêtés par la NCT 07 et la NCT 31 sont vagues et manquent de clarté
7% des répondants considèrent que les facteurs pris en compte pour la détermination
(c)
de la valeur d’usage sont propres aux immeubles de placement.
33% des répondants considèrent que les facteurs pris en compte pour la
détermination de la valeur d’usage, tels qu’arrêtés par la NCT 07 et la NCT 31 ne
(d)
sont pas propres aux immeubles de placement mais aux placements mobiliers prévus
par la NC07.
Question 6 :
A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques relatives à l’évaluation des
Q6
immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque exercice ?
(a) La valeur d’usage est déterminée aisément.
(b) Absence de marché actif.
(c) Difficulté de collecte de l’information se rapportant à la vente de biens similaires.
Difficulté de déterminer l’utilité procurée à la société à travers ces placements
(d)
immobiliers.
Figure 6 :
Interprétation de la figure 6:
Symbole Interprétation
73% des répondants pensent l’absence de marché actif constitue une difficulté
(b) pratique relative à l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la
clôture de chaque exercice.
80% des répondants considèrent la difficulté de collecte de l’information se
rapportant à la vente de biens similaires comme difficulté pratique relative à
(c)
l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque
exercice.
23% des répondants considèrent la difficulté de déterminer l’utilité procurée à la
société à travers ces placements immobiliers comme difficulté pratique relative à
(d)
l’évaluation des immeubles de placement à la valeur d’usage à la clôture de chaque
exercice.
Question 7 :
Figure 7 :
Interprétation de la figure 7:
Symbole Interprétation
3% des répondants pensent que le système comptable des entreprises tunisien est
(a)
adapté aux sociétés tunisiennes.
20% des répondants pensent que le système comptable des entreprises tunisien est
(b)
bien, mais présente quelques insuffisances non significatives.
77% des répondants pensent que le système comptable des entreprises tunisien est
(c)
moyen et comporte des lacunes à corriger.
Question 8 :
Figure 8 :
Interprétation de la figure 8:
Symbole Interprétation
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, 7%
(b) des répondants pensent qu’il faudra conserver les mêmes normes comptables en
proposants des explicatifs et des traitements appropriés aux faiblesses soulevées.
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, 70%
(c) des répondants pensent qu’il faudra mettre à jour les normes comptables en vigueur
en apportant certaines modifications inspirées des normes IFRS.
Pour pallier aux insuffisances du système comptable des entreprises Tunisien, 30%
(d)
des répondants pensent qu’il faudra adopter les normes IFRS.
Question 9 :
(a) Sans intérêt, du fait que les normes IFRS ne sont pas adaptées au contexte tunisien.
Importante car les normes IFRS procurent un volume d’information plus important et
(b) des traitements assez détaillées des problèmes particuliers permettant, ainsi, de
surmonter les lacunes du système comptable des entreprises.
Indispensable car elle permet d’homogénéiser les différents traitements comptables à
(c)
l’échelle internationale.
(d) Autres, à préciser
Figure 9 :
Interprétation de la figure 9:
Symbole Interprétation
7% des répondants pensent que l’adoption des normes IFRS est sans intérêt, du fait
(a)
qu’elles ne sont pas adaptées au contexte tunisien.
43% des répondants pensent que l’adoption des normes IFRS est importante car les
ces dernières procurent un volume d’information plus important et des traitements
(b)
assez détaillées des problèmes particuliers permettant, ainsi, de surmonter les
lacunes du système comptable des entreprises.
50% des répondants pensent que l’adoption des normes IFRS est indispensable car
(c) elle permet d’homogénéiser les différents traitements comptables à l’échelle
internationale.
Question 10 :
A votre avis comment doit être effectué le passage aux normes IFRS au cas où leur
Q10
adoption aura lieu en Tunisie ?
(a) Ce passage aux normes IFRS n’est pas nécessaire
(b) Ce passage doit être effectué progressivement.
(c) Procéder à un passage général, direct et définitif aux normes IFRS.
(d) Autres, à préciser
Figure 10 :
Symbole Interprétation
53% des répondants pensent que le passage aux normes IFRS doit être effectué
(b)
progressivement.
44% des répondants pensent que le passage aux normes IFRS doit être général,
(c)
direct et définitif.
3% des répondants pensent que ce passage aux normes IFRS ne concerne pas toutes
(d) les sociétés. Il doit toucher essentiellement les sociétés faisant appel public à
l’épargne.
Question 11 :
En cas de passage aux normes IFRS, quelle méthode d’évaluation des immeubles
Q11
de placement à la date de clôture de l’exercice privilégieriez- vous ?
(a) Le modèle du coût historique.
(b) Le modèle de la juste valeur.
(c) Le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi.
(d) Pas de différence entre ces deux modèles.
Figure 11 :
Symbole Interprétation
En cas de passage aux normes IFRS, 20 % des répondants privilégient le recours au
(a)
modèle du coût historique.
En cas de passage aux normes IFRS, 50 % des répondants privilégient le recours au
(b)
modèle de la juste valeur.
(c) 30% des répondants pensent que le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi.
Question 12 :
Figure 12 :
Symbole Interprétation
En cas d’application de l’IAS 40 pour le contexte tunisien, 47% des répondants
(a)
pensent que le coût d’obtention de l’information à la juste valeur est excessif.
83 % des répondants considèrent que l’absence d’informations disponibles et fiables
(b)
constitue une difficulté pratique liée à l’application de l’IAS 40 au contexte tunisien
(c) 10% des répondants pensent que le choix d’un seul modèle ne peut pas être établi.
Question 13 :
Selon- vous quelles sont les implications de l’adoption de l’IAS 40 sur les
Q13
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
Recensement des immeubles de placement et exclusion du siège social et des locaux
(a)
d’exploitation.
(b) Volume important d’informations à présenter au niveau des notes aux états financiers.
(c) Obligation de déterminer la juste valeur par immeuble de placement.
(d) Autres problèmes, à préciser.
Figure 13 :
Symbole Interprétation
63% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes, ces dernières doivent procéder au
(a)
recensement des immeubles de placement et à l’exclusion du siège social et des
locaux d’exploitation.
27% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
(b) d’assurance et de réassurance tunisiennes, un volume important d’informations est à
présenter au niveau des notes aux états financiers.
60% des répondants pensent, qu’en cas d’adoption de l’IAS 40 par les compagnies
(c) d’assurance et de réassurance tunisiennes, ces dernières doivent déterminer la juste
valeur par immeuble de placement.
3% des répondants pensent que les immeubles d’exploitation seront comptabilisés
(d)
selon l’IAS 16 au niveau des compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes.
Question 14 :
A votre avis quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle du
Q14 coût historique dans l’évaluation des immeubles de placement pour les
compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
(a) Absence de difficultés rencontrées
(b) La mise en place des indices de dépréciation
(c) La détermination de la valeur recouvrable.
(d) La mise en place de l’approche par composantes.
Figure 14 :
Symbole Interprétation
10% des répondants pensent, qu’il n’y aura pas de difficultés pratiques en cas
(a) d’application du modèle du coût historique par les compagnies d’assurance et de
réassurance tunisiennes
57% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(b) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la mise en place des indices de dépréciation.
60% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(c) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la détermination de la valeur recouvrable.
10% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle du coût historique
(d) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la mise en place de l’approche par composantes.
Question 15 :
A votre avis, quelles sont les difficultés pratiques liées à l’adoption du modèle de la
Q15 juste valeur lors de l’évaluation des immeubles de placement des compagnies
d’assurance et de réassurance tunisiennes ?
(a) Absence de difficultés rencontrées
La difficulté de suivi permanent des indicateurs du marché et de la détermination de la
(b)
valeur du marché.
(c) Difficulté de détermination des cash-flows futurs actualisés.
La difficulté du choix du modèle de la juste valeur vu que ce choix est irréversible et
(d)
d’une application généralisée à l’ensemble des immeubles de placement de la société.
(e) Autres problèmes, à préciser.
Figure 15 :
Symbole Interprétation
90% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle de la juste valeur
par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
(b)
réside dans le suivi permanent des indicateurs du marché et dans la détermination de
la valeur du marché.
17% des répondants pensent, qu’en cas d’application du modèle de la juste valeur
(c) par les compagnies d’assurance et de réassurance tunisiennes, la difficulté pratique
réside dans la détermination des cash-flows futurs actualisés.
30% des répondants pensent que la difficulté réside dans le choix du modèle vu que
(d) ce choix de la juste valeur est irréversible et d’une application généralisée à
l’ensemble des immeubles de placement de la société.
Ce programme de travail constitue un support pour la conduite des travaux de contrôle des
comptes relatifs aux immeubles de placement. Il ne constitue qu’un guide qui pourra être
enrichie ou développé davantage en fonction des spécificités de l’entité auditée.
Effectué
Programme de travail Réf WP
ou N/A
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 1/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 2/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Objectivité de l’expertise
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 3/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Cette procédure peut être réalisée par sondage dans le cas d’un nombre
important de biens testés par l’expert. Elle comprendra les étapes
suivantes :
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 4/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 5/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Conclusion
Obtenir les contrats de location et les avenants à ces contrats signés par les 2
parties :
- Vérifier les revenus de loyer par immeuble et par exercice ;
- Procéder à la visite de certains immeubles, déclarés vacants pour s’assurer
des informations reçues.
S’assurer que tous les montants de loyer figurant au niveau de l’état locatif
sont correctement repris au niveau des états financiers.
S’assurer que les revenus de loyer et les produits sur immeubles de placement
sont comptabilisés dans la période comptable appropriée et que la quote-part
des loyers revenant aux exercices avenirs est comptabilisée par le biais du
compte « produits constatée d’avance ».
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 6/7
Les immeubles de placement: comptabilisation et audit - Application aux Compagnies d’Assurance et de Réassurance en Tunisie
Charges locatives
S’assurer que les informations à fournir sont présentées dans les états
financiers d'une façon adéquate et qu’elles sont compréhensible, détaillée et
explicites.
Annexe 3: Programme de contrôle des comptes relatifs aux immeubles de placement Page 7/7
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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Code des assurances promulgué par la loi n° 92-24 du 9 Mars 1992 et les textes
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Arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de calcul
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Circulaire du ministre des finances n°947 du 16 septembre 2002 fixant les conditions
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