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UNIVERSITE CADI AYYAD Année Universitaire 2016-2017

Faculté des Sciences Semlalia Durée 2h


Département de Mathématiques

Examen de rattrapage d'Analyse Numérique de SMA-S5


Février 2017

Exercice 1 (8 points)

Soit le système d'équations non linéaire :


 1 2 1
 − sin(x) + y + cos(z) − x = 0
81 9 3

(1)


1 1

− cos(x) + sin(z) − y = 0

 81 3
 − 1 sin(x) + 1 y + 1 cos(z) − z = 0



9 3 6
1. Montrer que le système (1) s'écrit sous la2 forme G(x, y, z) = (x, y, z) où G est une application de
R dans R telle que k∇G(x, y, z)k ≤ , pour tout (x, y, z) ∈ R .
3 3

3
(2.5 pts)
3
2. Montrer que le système (1) admet une solution unique α = (x̄, ȳ, z̄) ∈ [−1, 1] . 3
(2 pts)

3. Construire une suite α = (x , y , z ) ∈ R convergente vers α. (On explicitera α ).


k k k k
3
k (1 pt)

4. Donner une estimation de l'erreur kα − αk . k ∞ (1 pt)

5. Donner un nombre susant d'itérations pour approcher la solution α à 10 pour α = (0, 0, 0). −5

(On donne ln(10) = 2, 30 et ln(2/3) = −0, 40).


0
(1.5 pt)

Corrigé :

1. Soit G : IR
3
−→ IR3 dénie par :
 1 2 1 
− sin(x) + y + cos(z)
x  81 9 3
 

1 1
 
X = y  −→ G(X) =  − cos(x) + sin(z) 
   
 81 3 
z 
1 1 1

− sin(x) + y + cos(z)
9 3 6
on a le système (1) s'écrit sous la forme G(X) = X , et ∇G(X) est dénie par :
1  2 1 

cos(x) − sin(z)
 81 9 3 
 1 1
 
∇G(X) =  sin(x) 0 cos(z) 

 81 3 
1 1 1
 
− cos(x) − sin(z)
9 3 6
et pour tout X ∈ on a : IR
3

   
1 2 1 1 1 1 1 1 46 28 11 2
k∇G(X)k∞ ≤ max + + ; +0+ ; + + = max ; ; < .
81 9 3 81 3 9 3 6 81 81 18 3

Corrigé d'Examen de rattrapage d'Analyse Numérique de SMA-S5 - Février 2017 - page : 1/7
2. On a pour tout X ∈ [−1, 1] : 3

   
1 2 1 1 1 1 1 1 46 28 11 2
kG(X)k∞ ≤ max + + ; +0+ ; + + = max ; ; < < 1,
81 9 3 81 3 9 3 6 81 81 18 3
donc G([−1, 1] ) ⊂ [−1, 1] , de plus d'après la formule de Taylor avec reste intégrale :
3 3

Z 1
0 0
3
∀z, z ∈ IR , G(z ) − G(z) = ∇G(z + t(z 0 − z)).(z 0 − z)dt
0

Z 1
0
⇒ kG(z ) − G(z)k∞ ≤ k∇G(z + t(z 0 − z)k∞ .kz 0 − zk∞ dt
0
2
≤ kz 0 − zk∞
3

donc G est lipschitzienne avec la constante de Lipschitz L = 23 < 1, et par suite d'après le
théorème de convergence globale le système (1) admet une solution unique α ∈ [−1, 1] . 3

3. On construit la suite (α = (x , y , z )) dénie par :


k k k k k∈IN
 1 2 1
 xk+1 = − sin(xk ) + yk + cos(zk )
81 9 3




1 1

yk+1 = − cos(xk ) + sin(zk )

 81 3
1 1 1


k+1 = − sin(xk ) + yk +

 z cos(zk )
On a α = G(α ), et pour , .
9 3 6
k+1 k α0 = (x0 , y0 , z0 ) ∈ [−1, 1]3 (αk )k∈IN −→ α ∈ [−1, 1]3
4. On a l'estimation d'erreur suivante :
 k
2 2
kαk − αk∞ = kG(αk−1 ) − G(α)k∞ ≤ kαk−1 − αk∞ ≤ kα0 − αk∞ ,
3 3
ou d'après le cours on a :
 k
Lk 2
kαk − αk∞ ≤ kα1 − α0 k∞ = 3 kα1 − α0 k∞ .
1−L 3

5. Pour α = (0, 0, 0) on a : donc si ( ) :


 k  k
2 2
0 kαk − αk∞ ≤ kαk∞ ≤ ≤ 10−5 ⇐
3 3

k ≥ 5 ln(10)/ ln(3/2) ≈ 28, 75. ⇐ Soit k ≥ 29.

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Exercice 2 (12 points)

On considère le problème aux limites


d2 u

(2)
 − 2 (x) + u(x)
 = f (x) x ∈]0, 1[
dx


u(0) = 0; u(1) = 0

où f est une fonction de classe C ([0, 1]) .


0

Soit W = {v ∈ C ([0, 1]) tel que v est continue par morceaux et v(0) = v(1) = 0}. On admet que W
0 0

munit de la norme :
(3)
Z Z 1 1 1/2
2 0 2
kvk = W v (x)dx + (v ) (x)dx

est un espace de Hilbert.


0 0

1. Montrer qu'une solution u ∈ C ([0, 1]) de (2) est solution du problème variationnel
2

a(u, v) = L(v) ∀v ∈ W (4)


où a(., .) est une forme bilinéaire sur W × W et L(.) est une forme linéaire sur W . (1 pt)

2. Montrer que le problème (4) admet une solution unique. (2 pts)

Corrigé :

1. Soit u une solution classique de (2), (u ∈ C ([0, 1]), multiplions l'équation (2) par une fonction
2

test v ∈ W . En intégrant par partie on obtient : Z


Z 1 Z 1 1
0 0 0
u v − [u v]10 + uv = fv

d'où pour u(1) = 0 et v(0) = 0 on a donc :


0 0 0

Z 1 Z 1 Z 1
0 0
uv + uv = fv

on pose alors :
0 0 0

et L(v) = f v
Z 1 Z 1 Z 1
0 0
a(u, v) = uv + uv

Le problème (2) s'écrit sous la forme variationnelle (4), où a(., .) est une forme bilinéaire symé-
0 0 0

trique sur W × W et L(.) est une forme linéaire sur W .


2.  On a ∀ v ∈ W : Z Z 1 1
a(v, v) = (v 0 )2 + (v)2 = kvk2W

d'où a est coercive avec α = 1.


0 0

 D'après l'inégalité de Cauchy-Schwartz, ∀ u, v ∈ W :


Z 1  12 Z 1  12 Z 1  21 Z 1  21
0 2 0 2 2 2
|a(u, v)| ≤ (u ) (v ) + (u) (v)

et d'après Cauchy-Schwartz discrète on a :


0 0 0 0

Z 1  21 Z 1  21 Z 1  12 Z 1  12
0 2 0 2 2 2
(u ) (v ) + (u) (v)
0 0 0 0
Z 1 Z 1  21 Z 1 Z 1  21
2 0 2 2 0 2
≤ (u) + (u ) (v) + (v ) = kukW kvkW
0 0 0 0

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d'où a est continue sur W × W avec M = 1.
 De même ∀ v ∈ W on a :
Z 1 1/2 Z 1 1/2
2 2
|L(v)| ≤ (f ) (v) ≤ CkvkW
0 0

avec C = R (f ) ≤ sup |f | < +∞ car f ∈ C [0, 1], et par suite L est continu sur W .
 1/2
1 2 0
0

D'où d'après le théorème de Lax-Milgram, elle existe une et une seule solution de (4), u ∈ W .
[0,1]

On introduit l'espace des fonctions


W = v ∈ C ([0, 1]) tel que v | ∈ P pour i = 0, . . . , N, et v (0) = v (1) = 0
0

h h h [xi ,xi+1 ] 1 h h

où N ∈ , h = , x = ih pour i = 0, . . . , N + 1 et P l'ensemble des polynômes de degré inférieur


∗ 1

ou égale à 1.
IN i 1
N +1

3. Montrer que W est un sous espace vectoriel de dimension nie de W et que


h

B = {φ ∈ W , tel que φ (x ) = δ pour i, j = 1, . . . , N }


i h i j ij

est une base de W . h (1 pts)

Corrigé :

3. Il est évidant que W est un sous espace vectoriel de W . (0 ∈ W ⊂ W et pour tout v , w ∈ W


et α, β ∈ on a αv + βw ∈ W ).
h h h h h
IR h h h

Soit v ∈ W on pose ϕ ∈ W tel que ϕ = X v (x )ϕ , on a ∀i = 0, · · · , N , ϕ(x ) = v (x ) de plus


N

h h h h i i i h i

(v − ϕ)|
h est un polynôme de degré ≤ 1 qui est nul en x et x donc il est identiquement
[xi ,xi+1 ]
i=1
i i+1

nul, d'où v = ϕ = X v (x )ϕ , et par suite B engendre W .


N

h h i i h

Soient (α ∈ ) tel que :


i=1
N
i IR i=1

N
X N
X
αi ϕ i = 0 ⇒ αi ϕi (xj ) = 0, ∀j = 1, · · · , N ⇒ αj = 0, ∀j = 1, · · · , N
i=1 i=1

donc B est libre, et par suite B est une base de W ,


et la dimension de W est Card {B} = N < ∞.
h
h

on approche le problème (4) par le problème discret :


(5)

uh ∈ Wh
a(uh , vh ) = L(vh ) ∀vh ∈ Wh

4. Monter que u = u ϕ (x) est solution de (5) si est seulement si U est solution
N
X
h i i h = (u1 , . . . , uN )T

d'un système linéaire de la forme : i=1

(6) Ah Uh = bh
Où A = (a ) est une matrice carrée d'ordre N et b un vecteur de dimension N , on
calculera les coecients de la matrice A en fonction de h et on précisera les composantes du
h ij 1≤i,j≤N h

vecteur b .
h
h (3 pts)

Corrigé d'Examen de rattrapage d'Analyse Numérique de SMA-S5 - Février 2017 - page : 4/7
Corrigé :

4. L'équation dans (5) est linéaire par rapport à W et (ϕ ) une base W , donc : h
N
i i=1 h

a(uh , vh ) = L(vh ) ∀vh ∈ Wh


⇔ a(uh , ϕi ) = L(ϕ! i ) 1≤i≤N
XN
⇔ a uj ϕj , ϕi = L(ϕi ) 1 ≤ i ≤ N
j=1
N
X
⇔ a (ϕj , ϕi ) uj = L(ϕi ) 1≤i≤N
j=1
⇔ Ah Uh = bh .

Où A = (a ) est la matrice carrée d'ordre N telle que : a = a(ϕ , ϕ ) = a(ϕ , ϕ ) (car a


h N h h

est symétrique) et b = (b ) le vecteur de dimension N de composantes b = L(ϕ ).


h ij i,j=1 ij j i i j
h N h

Pour i = 1, · · · , N , la fonction ϕ a pour support [x , x ] avec


h i i=1 i i

i i−1 i+1
 t − xi−1
 t ∈ [xi−1 , xi ]
h


ϕi (t) = xi+1 − t
t ∈ [xi , xi+1 ]


 h
0 sinon

donc a h
= a(ϕi , ϕj ) = 0 si
]xi−1 , xi+1 [∩]xj−1 , xj+1 [= ∅ pour j = 1, · · · , N , d'où a h
=0 si
ou , et par suite est une matrice tridiagonales avec :
ij ij
i+1≤j−1 j+1≤i−1 Ah
Z xi+1
(ϕ0i (t))2 + (ϕi (t))2 dt
h

aii = a(ϕi , ϕi ) =
xi−1
Z xi+1 Z xi Z xi+1
1 2
= dt + (ϕi (t)) dt + (ϕi (t))2 dt
xi−1 h2 xi−1 xi
3 xi
xi+1
(xi+1 − t)3
  
2 (t − xi−1 ) 2 2h
= + + = +
h 3h2 xi−1 3h2 xi h 3

ahii+1 = ahi+1 i car a est symétrique, et on a :


Z xi+1
ahi+1 i = ϕ0i+1 (t)ϕ0i (t) + ϕi+1 (t)ϕi (t)dt
xi
xi+1 Z xi+1   
−1 t − xi xi+1 − t
Z
= dt + dt
xi h2 xi h h
x
(t − xi )3 (t − xi )2 i+1

1 1 h h 1 h
= − + − 2
+ 2
=− − + =− +
h 3h 2h xi h 3 2 h 6

d'où 2 2h

1 h

+ − + 0 ··· 0
h
 1 3h
− +
h 6
... ... ... 
 ..
... ... ...

 h 6 
 
Ah = 
.. ... ... ...
 0 0 

 1 h
 − + 
 h 6
1 h 2 2h
 
0 ··· 0 − + +
h 6 h 3
Corrigé d'Examen de rattrapage d'Analyse Numérique de SMA-S5 - Février 2017 - page : 5/7
Le vecteur b est donné par b = L(ϕ ) = .
Z xi+1
h = (bhi )N
i=1 i i f (t)ϕi (t)dt
xi−1

5. Montrer que le problème (6) admet une solution unique. (1 pt)

6. Montrer que l'on a l'estimation suivante :


ku − uh kW ≤ C1 inf ku − vh kW
vh ∈Wh
(7)
où C est une constante positive indépendante de h que l'on précisera.
1 (1 pt)

Corrigé :

5. On a A est à diagonale strictement dominante car pour i = 2, . . . , N − 1 on a :


h
 
1 h 2 h
|ahii−1 | + |ahi+1 i | ≤2 + ≤ + < |ahii |
h 6 h 3

de même pour la ligne i = 1 et i = N . Donc A est inversible, et par suite le système (6) admet une
solution unique.
h

6. Comme W ⊂ W on a pour u solution de (4) :


h

a(u, v ) = L(v ) et a(u , v ) = L(v ) ∀v ∈ W


h h h h h h h

On en déduit alors que : a(u − u , v ) = 0, ∀v ∈ W , et par suite


h h h h

ku − u k ≤ a(u − u , u − u )
h W
2
a est coercive avec α = 1
h h
⇔ ku − uh k2W ≤ a(u − uh , u − vh ) + a(u − uh , vh − uh )
⇔ ku − uh k2W ≤ a(u − uh , u − vh ) ∀vh ∈ Wh
⇔ ku − uh k2W ≤ ku − uh kW ku − vh kW a est continu avec M = 1
⇔ ku − uh kW ≤ ku − vh kW ∀vh ∈ Wh

d'où (7) avec C = 1. 1

On suppose dans la suite que la solution u du problème (4) est dans C ([0, 1]) et on note π u la fonction 2

de W telle que π u(x ) = u(x ) pour i = 1, . . . , N .


h
h h i i

7. Démontrer que pour i = 0, . . . , N on a (1 pt)

|(u − π u) (x)| ≤ h sup|u (x)| h


0
∀x ∈ [x , x ]
[0,1]
(8)00
i i+1

8. En utilisant le résultat d'interpolation suivant :


h2
|(u − πh u)(x)| ≤ sup|u00 (x)| ∀x ∈ [0, 1]
2 [0,1]

et les estimations (7) (8), démontrer que l'on a l'estimation d'erreur suivante :
ku − uh kW ≤ hC2 sup |u00 |
[0,1]

où C est une constante positive, indépendante de h que l'on précisera.


2 (2 pts)

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Corrigé :

7. On a π u ∈ W et tel que π u(x ) = u(x ) pour i = 0, · · · , N + 1, donc π u = u(x )ϕ , et pour


N
X
h h h i i h i i

i = 0, · · · , N on a sur [x , x ] : (u − π u) (x ) = 0 et (u − π u)(x ) = 0, comme (u − π u) est


i=1

continu donc il existe ξ ∈]x , x [ tel que (u − π u) (ξ) = 0, or


i i+1 h i h i+1 h
0
i i+1 h

π u est un polynôme de degré 1


Z x Z x
0 00 00
(u − π u) (x) =
h (u − π u) (x)dx = u (x)dx
h h
ξ ξ
00
⇒ |(u − πh u)0 (x)| ≤ h sup |u (s)| ∀x ∈ [xi , xi+1 ]
s∈[0,1]

8. D'après le résultat sur l'erreur d'interpolation on a :


h2
|(u − πh u)(x)| ≤ sup |u00 (s)| ∀x ∈ [0, 1]
2 s∈[0,1]

soit donc :
Z 1 Z 1
ku − πh uk2W = (u − πh u) + (u − πh u)02
2
0 0 !2 !2
donc (h
 4 
h 5
≤ + h2 sup |u00 (s)| ≤ h2 sup |u00 | (h < 1) 4
< h2 )
4 s∈[0,1] 4 [0,1]

et d'après (7), on a :
ku − uh kW ≤ inf ku − vh kW ≤ ku − πh ukW
vh ∈Wh

d'où :
ku − uh kW ≤ ku − πh ukW ≤ hC2 sup |u00 |
[0,1]

où C2 =
2
5
.

Corrigé d'Examen de rattrapage d'Analyse Numérique de SMA-S5 - Février 2017 - page : 7/7

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