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Chap VII.

Fondations profondes (Norme P94 251-1)

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VII. Fondations profondes

1. Définition
Une fondation est considérée comme profonde lorsque son élancement est important : De/B > 5
tête
D : profondeur de la fondation enterrée dans le sol ;
De : hauteur d’encastrement équivalente (définie plus loin) ;
B : largeur de la fondation (dimension minimale de la fondation). fût

On désigne plus généralement ces fondations par le terme « pieu ».


pointe

2. Principe d’un pieu Définitions : B


D Hauteur d’encastrement ou fiche de pieu = longueur enterrée.
h Hauteur de pénétration dans la couche d’ancrage
Qu Conseillé : h > min(3B et 1,50m)
Qu Charge limite Qu  Qpu  Qsu

Qpu Charge limite de pointe (si le pieu est comprimé uniquement).


Qsu Charge limite mobilisable par frottement.
ei qsi
Couches de sols et Qpu  A  qpu   b
de moindre qualité. 
Qsu D   
D

Qsu   P   qsi  ei   s ou Qsu   Pz qsu zdz  s


  i  0
De
•A Aire de la section droite du pieu
•P Périmètre de la section droite du pieu
Couche d’ancrage : h
•q Résistance limite de pointe
Couche de sol de pu
bonne qualité. •q Frottement latéral unitaire limite dans la couche i
si
Qpu •
b Facteur partiel pour la résistance de pointe
• Facteur partiel pour le frottement latéral
s
VII. Fondations profondes

Comportement d’un pieu soumis à une charge verticale

• Mobilisation du frottement latéral • Mobilisation de la résistance de pointe


Charge Q
qsu qpu
Enfoncement qs qp
du pieu
5 à 15 mm

≈B/10

B
Enfoncement du pieu Enfoncement du pieu

Q1 Q2 → Le frottement latéral est mobilisé avant la résistance de


pointe.
Charge
Q1 transmise dans
Q2 > Q1 le pieu Plus précisément, au cours d’un chargement croissant
en tête de pieu, le frottement latéral est d’abord
mobilisé dans la partie supérieure du pieu. La partie
inférieure du pieu n’est pas sollicitée.
A mesure que la charge Q augmente, le frottement
latéral des couches inférieures est mobilisé en
premier puis la résistance de pointe en second.

profondeur
VII. Fondations profondes

3. Catégories de pieux

Différents types de pieux


Sans refoulement

Avec refoulement

Norme P94 251-1


Pieu battu moulé

Pieu foré à la boue

Virole

Tarière
(forage des
couches
supérieures)

Trépan
(forage des
couches
dures)
Pieu foré tubé

Pieu tarière creuse


VII. Fondations profondes

Spécificités de chaque catégorie de pieux :


• Les pieux mis en place avec refoulement mobilisent un frottement maximal.
Cependant dans certains sols, argiles sensibles, ou sols à structure fragile
(sable carbonaté par exemple), le battage d’un pieu remanie le sol autour du
fût et diminue le frottement dans des proportions qui peuvent être importantes.
• Le vibrofonçage aboutit à des résistances inférieures aux résistances
obtenues par battage (frottement et pointe).
• A rugosité égale de l’interface pieu-sol, le frottement latéral avec des pieux mis
en place sans refoulement est en général plus faible que pour des pieux mis
en place avec refoulement.
VII. Fondations profondes
4. Détermination de la charge ultime
4.1 A partir des théories classiques de plasticité (critère de rupture de Mohr-Coulomb) :
Ces méthodes ne sont plus utilisées (non reprises dans les eurocodes).

Résistance de pointe :
Comme les fondations superficielles mais sans le terme de profondeur
qpu   'z  Nq  c'Nc
Nq  1
Nq  10 tan '  et Nc 
tan'
Conditions drainées
Résistance due au frottement latéral : (contraintes effectives)
Glissement à l’interface pieu/sol
qsu  K  tan  v  c'

qsu = contrainte de cisaillement tf à l’interface sol/pieu (contrainte s’opposant au déplacement du pieu par rapport
au sol dpieu)
qsu = coefficient de frottement [tan(d)] * contrainte normale à l’interface sol/pieu + cohésion

tf

dpieu s’h
VII. Fondations profondes
4. Détermination de la charge ultime
4.2 A partir d’essais pressiométriques :
Résistance de pointe (Charge limite de pointe)

• Si le poids de la fondation est


inclus dans la charge verticale.
qpu  k p  ple  q0
D
• Sinon :
qpu  kp  ple
pl*

h
b D 3a
1
 p z.dz
 
p 
le l
b  3a D b
B
Def : hauteur d’encastrement effective
3a
D
1
 p z.dz zinf  max 0 ;D  10B

Def   l
ple zinf

z
Si Def > 5B, kp = kp,max
a = max(B/2, 0,50m) Sinon Def < 5B, kp = 1 + (kp,max-1)(Def/B)/5
b = min(a, h)

Où kp,max est un coefficient dépendant du


type de pieu et du sol (valeurs données dans
un tableau, cf page suivante).
• Ic : indice de consistance (wL-
w)/(wL-wP)
• pl* : pression limite équivalente
(essai pressiométrique)
• qc : résistance à la pénétration
(essai pénétrométrique)
• N1,60 : grandeur mesurée par un
essai de pénétration (dynamique) au
carottier
• Cu : cohésion non drainée

Classes de sol

Tableau kp,max
VII. Fondations profondes

Contrainte limite mobilisable par frottement, qsi (kPa) : qsi  min pieu sol  fs , qsi,max 

Tableau :pieu  sol

fs (kPa)

Pl* (MPa)
VII. Fondations profondes

Tableau de qsi,max
5. Frottement négatif
Dans le cas où le pieu traverse une couche
compressible, le tassement de cette couche suite à
la contruction d’un remblai peut engendrer un
frottement latéral négatif (force exercée par le sol sur
le pieu dirigée vers le bas)

qsu z  K  tan   v z 

A priori, la contrainte ’v n’est pas la contrainte verticale effective calculée avec la méthode habituelle
« q0+’z ».
Il faudrait tenir compte d’un effet d’accrochage du sol sur le pieu qui réduit la valeur de la contrainte
verticale. On peut cependant utilisé la méthode habituelle pour obtenir une borne supérieure du
frottement négatif.
Tableau K*tan(d)

Remarque :
1. le frottement négatif agit sur le long du pieu mais aussi le long de l’écran par frottement du remblai sur
le mur.
2. le frottement négatif, dans les combinaisons aux états-limites, ne s’ajoute pas, en principe, aux actions
variables de courte durée. On retient la valeur maximale des deux actions.
FIN

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