Master 1 : électrotechnique Cours : RTD Année Universitaire 2020/2021

Chapitre II: Energie Réactive Et Réglage De Tension Page 1

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Réglage de tension
Le réglage de la tension consiste à maintenir un niveau de tension acceptable aux niveaux
de tous les jeux de barres du réseau.
Les équations précédentes montrent que le niveau de tension à un jeu de barres donné
dépend de la tension de source qui l’alimente, de la réactance de ligne qui le sépare de cette
source et des puissances active et réactive à son niveau. Ainsi, si la tension au jeu de barres en
question n’est pas dans une limite acceptable, des modifications sur un ou plusieurs de ces
paramètres sont alors nécessaires.
Méthodes et moyens de réglage de la tension
Les méthodes de réglage de la tension peuvent être divisées en deux catégories
A- Réglage directe : Il consiste à agir directement sur la tension elle-même. Dans cette
catégorie, le réglage de la tension de charge V est réalisé soit par la modification de la tension
V elle-même, soit par la modification de la tension de source E. Parmi les solutions qu’on
peut trouver dans cette catégorie, il y a :
1. La correction du niveau de la tension V, qui fait appel à un auto-transformateur (Tap-
load changer) aux niveaux des postes de distribution ;
2. La correction du niveau de la tension E, soit par auto-transformateur s’il s’agit d’une
tension à la sortie d’un poste source, soit par modification de l’excitation s’il s’agit de la
tension à la sortie d’un alternateur.
B- Réglage indirecte : Dans cette catégorie on trouve un ensemble de solutions pour
modifier la chute de tension en modifiant les caractéristiques des charges ou du réseau. On
peut citer :
1. Réduire l’impédance de la ligne :
o Réduire la distance entre la source et le consommateur ;
o Mise en parallèle de deux lignes électriques ;
o Réduire R par l’augmentation de la section des conducteurs.
2. Modification de la réactance de la ligne ; Toujours d’après les équations précédentes,
on peut remarquer qu’il est possible de modifier les chutes de tension en modifiant la
réactance de la ligne X.
3. La compensation de puissance réactive, la puissance réactive est en grande partie
responsable des chutes de tension. Ainsi, la compensation d’une partie de la puissance
réactive demandée par la charge permet de réduire ces chutes de tensions. Les compensateurs
de puissance réactive peuvent être statique comme les batteries de condensateurs, les FACTs
(Flexible Alternating Current Transmission systems), et parfois même des inductances.

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Le moteur synchrone peut être utilisé comme compensateur dynamique de puissance

réactive. En effet, ce type de moteur produit de la puissance réactive quant il est sur-excité et
en consomme lorsque il est sous-excité ;

Figure II.10
Chaîne de réglage :
La chaine de réglage de la tension est constituée par l’ensemble des moyens permettant
de contrôler, la tension en tous points des réseaux électriques. Le contrôle de la tension
présente deux aspects : assurer dans l’espace et dans le temps que la valeur de la tension reste
pour chaque niveau dans les plages admissible.
Généralement cette chaîne est bien répartie sur trois étages :
A- Réglage primaire :
Le réglage primaire (RPT) est utilisé dans les réseaux afin de maintenir les tensions des
générateurs égales à des valeurs prédéfinies par l’opérateur. Des régulateurs automatiques de
tension (Automatic voltage regulators AVR) sont conçus agit immédiatement en cas de besoin
sur l’excitation des alternateurs afin d’élever ou de baisser les tensions induites aux stators. Le
temps de réponse du réglage primaire est court, typiquement quelque fractions de secondes.
B- Réglage secondaire :
Ce type de réglage (RST) est relativement plus lent (quelques secondes à 1 minute). Il
sert à contrôler la tension au niveau régional afin d’isoler d’éventuelles perturbations du reste
du réseau. Plusieurs zones de réglage peuvent ainsi être envisagées et elles sont censées être
indépendantes. Dans chaque zone, les tensions aux jeux de barres pilotes doivent être

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maintenues à des niveaux acceptable. En générale, le RST agit aux niveaux de ces jeux de
barres (postes) en actionnant les auto-transformateurs, les compensateurs. . ..
C- Réglage tertiaire :
Le réglage tertiaire (RTT) est plus lent, généralement de 10 à 30 min. La méthode
traditionnelle pour ce type de réglage consiste à prévenir et puis optimiser l’écoulement de
puissance réactive dans le réseau. Les variables principales de cette optimisation sont les
niveaux de tensions aux bornes des générateurs ou aux jeux de barres pilotes régionaux et les
ordres de coupure ou de mise en service les dispositifs de contrôle de puissance réactive
(comme les compensateurs aux différentes régions et/ou les alternateurs eux-mêmes grâce à
l’action sur l’excitation, i.e., RPT). Néanmoins, lorsque ces moyens ne suffisent pas à combler
une demande forte de puissance réactive, des mesures peuvent être prise par RTT allant
jusqu’à l’isolation de la partie ou de la région dont l’évolution de la tension est jugée
dangereuse sur le reste du réseau. Remarque :
Les condensateurs et les compensateurs synchrones composent grossièrement la
puissance réactive appelée par la charge au plus près de cette dernière.
L’ajustement fin et rapide, des besoins de la puissance réactive et le réglage de la tension
dans les réseaux THT sont assuré par les groupes de production.
Le réglage de la tension des réseaux de répartition et de distribution est assuré par les
transformateurs à prises variable.
Toutes les techniques sont limitées soit par des limites techniques ou économiques :
- Echauffement alternateur (Rotorique et Statorique) ;
- Stabilité du réseau;
- Effondrement du plan de tension ;
- Rapidité ;
- Coût ;
-…etc

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Tableau récapitulatif des moyens de réglage de tension :

Mode Avantages Inconvénients
Alternateur Coût initiale nul Doit être éventuellement
Souplesse de fonctionnement surdimensionné
1𝑃
Bon marché si 𝑄
> Qmax pour limite d’excitation ;
𝑀𝑉𝐴𝑅 2𝑀𝑊
Qmin pour limite de stabilité ;
Réglage négatif possible
Transite du réactif par la ligne ;
Condensateur Simplicité Réglage discontinue
shunt Peut être placé au voisinage des Coût initial élevé ;
utilisateurs Courant subtransitoire très
Evite le transite du réactif dans les élevé en cas de court-circuit ;
lignes Très cher si on veut annuler la
chute de tension ;
Réglage négatif impossible ;
Effet diminué lorsque la
tension baisse.
Inductance shunt Utile dans certains cas s’il y a trop Réglage positif impossible
de puissance produite par les Pertes actives non négligeables.
lignes haute tension
Compensateur Réunion les avantages des Très coûteux
statique à condensateurs et des inductances Fort pertes actives dans le fer.
réactance réglable shunt
Compensateur Peut être placé près du Coût initiale élevé
synchrone consommateur Demande un entretien
(machine Facile à régler comme producteur Pertes actives relativement
synchrone à vide) ou consommateur d’énergie importants
réactive
Condensateur série Permet de réduire la chute de Nécessite des systèmes de
tension sans retard protection coûteux.
Améliore la stabilité dans certains Peut provoquer l’instabilité du
cas réseau ;

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Ne compense qu’une faible

partie de la puissance
réactive demandée;
Incompatible avec
condensateur en bout de ligne ;
Transformateur à Permet de compenser les chutes Ne produit aucune part de
gradin de tension puissance réactive
Ne peut compensé les chutes de
tension qu’avec un retard
Provoque l’effondrement du
plan de tension
Tableau1
II-4-3 Effondrement du plan de tension :
Les flux de puissance sur les différentes lignes dépendent de la topologie du réseau et
des charges qui y sont connectées.

Une surcharge de la ligne apparaît lorsque celle-ci transporte plus de puissance qu’elle
ne peut en supporter. Cette limitation est due à une valeur du courant qui, par effet Joule,
allonge la longueur des conducteurs aériens et les rapproche du sol. Par exemple en 400 kV
une ligne sera déclenchée au bout de :

 20 min si elle est en surcharge de 130 %

 10 min si elle est en surcharge de 150 %

 1 min si elle est en surcharge de 170 %

En hiver l’effet de dilatation est moindre et on peut donc charger d’avantage les lignes.

La perte d’une ligne est cause d’une chute de tension qui peut conduire à un
écroulement (sans compter que l’augmentation du transit dans les lignes restantes peut
conduire à de nouveaux déclenchements).

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Figure II.11 : modélisation extrêmement simplifiée du transport d’énergie vers une

charge résistive à travers une ligne via un transformateur muni d’un régleur en charge
;
Supposons que le point de fonctionnement initial du réseau soit en A. Supposons que
suite à un incident sur le réseau amont, la tension 𝑉1 vienne à baisser, notons 𝑉1′ sa nouvelle
valeur. La tension aux bornes de la charge baisse également, et le point de fonctionnement
passe de A en B. le régleur en charge « voyant » une tension aux bornes de la charge trop
faible, il va entrer en action, en relevant la tension 𝑉2′ , c'est-à-dire en augmentant le
rapport de
transformation 𝑛2, ceci va avoir pour effet de diminuer la résistance apparente 𝑅. (𝑛1)2, vue du
𝑛1 𝑛2

primaire du transformateur. Le point de fonctionnement va donc se déplacer, à partir de B,

dans le sens des résistances décroissantes, pour se stabiliser en C. point pour lequel la
puissance absorbé par la charge est revenue à la valeur initiale, ce qui indique que la tension
𝑉2′ aussi est revenue à la valeur initiale. Notons que pour maintenir la tension aux bornes de la
charge, le régleur en charge a encore dégradé le niveau de tension du réseau amont, déjà
fragilisé.

La situation peut être pire encore : si l’on part initialement du point D, la baisse de
tension sur le réseau amont fait passer en un point E, à partir duquel le régleur en charge
essaie de relever la tension, ce qui a pour effet de déplacer le point de fonctionnement dans le
sens des résistances décroissantes. Dans le cas représenté sur la figure, il est impossible de
récupérer la puissance initialement consommée par la charge, c’est-à-dire la tension V2’
initiale : le régleur continue à passer les prises, en vain. Le point de fonctionnement se
déplace irrémédiablement vers 𝑉2 = 0 : ce phénomène est appelé « écoulement de tension ».

Ce phénomène est assez lent, car le passage de prises du régleur en charge est toujours
temporisé d’au moins 10 secondes. Si l’on ne fait rien pour l’enrayer, ce phénomène est
toutefois irréversible, et se poursuit jusqu’a ce que le régleur soit en butée. La solution
consiste à bloquer les régleurs dès qu’une tension primaire anormalement basse est détectée.
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Ce blocage peut être automatique ou commandé par l’exploitant du réseau.

Figure II.12 : Variation de la tension en fonction de la puissance transportée et

point de fonctionnement;

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