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CHAPITRE III : LE CIRCUIT ECONOMIQUE

Le circuit économique est une représentation schématique des différentes relations


entre les agents économiques. Il est constitué par des flèches indiquant des flux de
production, de revenus et de dépenses allant d’un agent à un autre ; et traduit la circulation
entre les divers pôles en faisant à la fois ressortir l’indépendance qui existe entre leurs
fonctions.

L’analyse en termes d’équilibre général ne constitue pas la seule manière d’étudier


les interactions entre les divers secteurs de l’économie. Un autre moyen consiste à se fonder
sur les flux financiers de l’économie. Les ménages achètent des biens et services aux
entreprises, ils leurs offrent du travail et du capital.
Les revenus perçus par les ménages ou les individus sous forme de salaire ou de
rendement de leurs épargnes (ou dividende, ou intérêts, ou rentes) sont dépensés pour
acheter les biens et services produits par les entreprises. L’ensemble de ces échanges
constitue ce que l’on appelle le CIRCUIT ECONOMIQUE.
I- Le circuit économique au niveau d’une économie simplifiée :

La figure 1 ci-dessous représente le circuit économique dans le cadre d’une économie


simplifiée (qui n’inclut pas encore l’Etat et le reste du monde) où les ménages et les
entreprises sont les seuls agents. Les ménages n’épargnent pas et les entreprises
n’investissent pas.
Ce schéma du circuit simplifié a une double fonction.
- Il permet tout d’abord de suivre la façon dont circulent les fonds dans l’économie.
Partons d’abord par exemple du point A et suivons le flux circulaire vers la droite. La
flèche du haut montre que les ménages versent de l’argent aux entreprises pour
acheter les biens ou services qu’ils vont consommer.
La flèche du bas (point B) montre que les entreprises utilisent cet argent pour payer
les ménages sous forme de salaires (en échange du travail), sous forme de rentes
(pour les propriétaires fonciers) et de profits (pour les entreprises c’est-à-dire aux
propriétaires des entreprises).
- Le schéma du circuit simplifié met ensuite l’accent sur certaines conditions
d’équilibre qui doivent toujours être satisfaites dans l’économie.
Dans l’exemple de ce flux simple, il existe une condition d’équilibre. Le revenu des
ménages (flux financiers émanant des entreprises, flèche du bas) doit être égal aux dépenses
des ménages (flux financiers allant vers les entreprises, flèche du haut).
A

MENAGES ENTREPRISES
B

Figure 1 : un circuit économique au niveau d’une économie simplifiée

Ce circuit économique d’une économie simplifiée ne présente que le marché du


travail et le marché des biens et il ne fait intervenir que les ménages et les entreprises. On
peut l’étudier en commençant par n’importe quel point, par exemple les flux monétaires
vont des ménages vers les entreprises sous forme d’achat de biens et services. Ces flux
reviennent ensuite des entreprises vers les ménages sous forme de rémunérations des
travailleurs et de profits versés aux propriétaires.
II- Le circuit économique au niveau d’une économie élargie :

Le circuit économique d’une économie élargie inclut à part les entreprises et les
ménages, l’Etat et le secteur étranger (ou reste du monde). Ce circuit économique élargi
comporte quatre marchés : marché des biens et services (ou marché réel), marché des
facteurs de production, marchés financiers et marché des changes. Il comporte également
quatre acteurs : les ménages, les entreprises, l’Etat et l’étranger ou le reste du monde. On
peut également l’étudier en commençant par n’importe quel point. Les flux de fond qui
entrent dans chaque secteur doivent compenser les flux de fond qui en sortent. La figure 2
élargit le circuit économique dans 3 directions.
- D’abord, on introduit l’épargne et le capital. Les fonds qui vont des entreprises vers
les ménages tiennent compte maintenant du rendement du capital (intérêts pour les
prêts et obligations, dividendes pour les actions). Les fonds qui vont des ménages
vers les entreprises tiennent compte de l’épargne qui sert à acheter des équipements
et des bâtiments. Les entreprises conservent également une partie de leurs recettes
pour financer leurs investissements.
- Le circuit éco comprend également les flux financiers qui se dirigent vers l’Etat ou qui
en proviennent. Ainsi, certains ménages reçoivent des fonds de l’Etat (par exemple :
des prestations sociales ou des paiements de transfert). D’autres travaillent pour
l’Etat plutôt que pour des entreprises privées. D’autres enfin perçoivent des intérêts
sur les prêts qu’ils ont faits à l’Etat (sur les titres publics comme les bons de trésor ou
les obligations). Il existe maintenant un nouveau flux important émanant des
ménages : le revenu qu’ils versent à l’Etat sous forme d’impôts. De même, les
entreprises ont de nouvelles sources de rentrées ou recettes (flux entrants) sous
forme de biens et services vendus à l’Etat et de subventions publiques. Elles sont
aussi le point de départ de nouveaux flux sortants dus aux impôts qu’elles doivent
payer à l’Etat. Les flux monétaires entrant et sortant des ménages et des entreprises
doivent être en équilibre de même que les flux monétaires entrant et sortant de
l’Etat (on ne tient pas compte ici de la possibilité qu’à l’Etat de payer ce qu’il achète
en créant de la monnaie. En cas de déficit, c’est-à-dire quand l’Etat dépense
davantage qu’il ne perçoit d’impôts (comme cela a été le cas au cours de la période
récente aux Etats-Unis), des fonds sont transférés à l’Etat sous formes d’emprunt
(fonds empruntés aux ménages).
- Enfin, la figure 2 indique les flux en provenance et à destination de l’étranger. Les
entreprises vendent des biens et services à l’étranger (exportation) et emprunte de
l’argent à des investisseurs étrangers. Les ménages achètent de biens et services à
l’étranger (importation) et investissent leur argent dans des entreprises étrangères ;
ici aussi, il doit y avoir un équilibre entre les flux entrants et les flux sortants. La
somme des exportations d’un pays et des emprunts de ce pays à l’étranger (flux
financiers en provenance de l’étranger) doit être égale à la somme des importations
et des prêts de ce pays à l’étranger (flux financiers à destinations d’autres pays).
Les liaisons et conditions d’équilibre caractérisant l’analyse du circuit économique
sont les mêmes que celle qui s’appliquent au modèle d’équilibre général concurrentiel.
Néanmoins, même si l’économie n’était pas concurrentielle (c’est-à-dire de CPP), les liaisons
et conditions d’équilibre du circuit économique n’en demeuraient pas moins vraies.

SECTEUR
EXTERIEUR

7 - 15

MENAGES ENTREPRISES
13
16 10
8

ETAT

Figure 2 : un circuit économique élargi


1 : Impôts

2 : Emprunts destinés au financement de déficit

3 : Services (éducation, santé, …)

4 : Intérêts

5 : Paiements pour les services de travail

6 : Paiements de transfert

7 : Epargnes

8 : Paiements pour les importations

9 : Paiements pour les exportations

10 : Salaires – Rentes – Profits – Intérêts – Dividendes

11 : Subventions

12 : Achats publiques de biens et services

13 : Bénéfices non distribués

14 : Emprunts

15 : Investissements

16 : Taxes

Par conséquent, l’intérêt de ce schéma est de nous rappeler qu’une variation d’un élément
dans l’économie est nécessairement équilibrée par la variation d’un autre élément que cette
économie soit concurrentielle ou non.
Le schéma du circuit nous a montré que les flux entrants et sortants de tout agent
doivent rester en équilibre. En d’autres termes, lorsque les flux entrants en provenance de
l’Etat baissent, les seules solutions possibles sont les suivantes :
- soit l’Etat augmente d’autres impôts,
- soit il emprunte davantage,
- soit il réduit ses dépenses.

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