Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MENAGES ENTREPRISES
B
Le circuit économique d’une économie élargie inclut à part les entreprises et les
ménages, l’Etat et le secteur étranger (ou reste du monde). Ce circuit économique élargi
comporte quatre marchés : marché des biens et services (ou marché réel), marché des
facteurs de production, marchés financiers et marché des changes. Il comporte également
quatre acteurs : les ménages, les entreprises, l’Etat et l’étranger ou le reste du monde. On
peut également l’étudier en commençant par n’importe quel point. Les flux de fond qui
entrent dans chaque secteur doivent compenser les flux de fond qui en sortent. La figure 2
élargit le circuit économique dans 3 directions.
- D’abord, on introduit l’épargne et le capital. Les fonds qui vont des entreprises vers
les ménages tiennent compte maintenant du rendement du capital (intérêts pour les
prêts et obligations, dividendes pour les actions). Les fonds qui vont des ménages
vers les entreprises tiennent compte de l’épargne qui sert à acheter des équipements
et des bâtiments. Les entreprises conservent également une partie de leurs recettes
pour financer leurs investissements.
- Le circuit éco comprend également les flux financiers qui se dirigent vers l’Etat ou qui
en proviennent. Ainsi, certains ménages reçoivent des fonds de l’Etat (par exemple :
des prestations sociales ou des paiements de transfert). D’autres travaillent pour
l’Etat plutôt que pour des entreprises privées. D’autres enfin perçoivent des intérêts
sur les prêts qu’ils ont faits à l’Etat (sur les titres publics comme les bons de trésor ou
les obligations). Il existe maintenant un nouveau flux important émanant des
ménages : le revenu qu’ils versent à l’Etat sous forme d’impôts. De même, les
entreprises ont de nouvelles sources de rentrées ou recettes (flux entrants) sous
forme de biens et services vendus à l’Etat et de subventions publiques. Elles sont
aussi le point de départ de nouveaux flux sortants dus aux impôts qu’elles doivent
payer à l’Etat. Les flux monétaires entrant et sortant des ménages et des entreprises
doivent être en équilibre de même que les flux monétaires entrant et sortant de
l’Etat (on ne tient pas compte ici de la possibilité qu’à l’Etat de payer ce qu’il achète
en créant de la monnaie. En cas de déficit, c’est-à-dire quand l’Etat dépense
davantage qu’il ne perçoit d’impôts (comme cela a été le cas au cours de la période
récente aux Etats-Unis), des fonds sont transférés à l’Etat sous formes d’emprunt
(fonds empruntés aux ménages).
- Enfin, la figure 2 indique les flux en provenance et à destination de l’étranger. Les
entreprises vendent des biens et services à l’étranger (exportation) et emprunte de
l’argent à des investisseurs étrangers. Les ménages achètent de biens et services à
l’étranger (importation) et investissent leur argent dans des entreprises étrangères ;
ici aussi, il doit y avoir un équilibre entre les flux entrants et les flux sortants. La
somme des exportations d’un pays et des emprunts de ce pays à l’étranger (flux
financiers en provenance de l’étranger) doit être égale à la somme des importations
et des prêts de ce pays à l’étranger (flux financiers à destinations d’autres pays).
Les liaisons et conditions d’équilibre caractérisant l’analyse du circuit économique
sont les mêmes que celle qui s’appliquent au modèle d’équilibre général concurrentiel.
Néanmoins, même si l’économie n’était pas concurrentielle (c’est-à-dire de CPP), les liaisons
et conditions d’équilibre du circuit économique n’en demeuraient pas moins vraies.
SECTEUR
EXTERIEUR
7 - 15
MENAGES ENTREPRISES
13
16 10
8
ETAT
4 : Intérêts
6 : Paiements de transfert
7 : Epargnes
11 : Subventions
14 : Emprunts
15 : Investissements
16 : Taxes
Par conséquent, l’intérêt de ce schéma est de nous rappeler qu’une variation d’un élément
dans l’économie est nécessairement équilibrée par la variation d’un autre élément que cette
économie soit concurrentielle ou non.
Le schéma du circuit nous a montré que les flux entrants et sortants de tout agent
doivent rester en équilibre. En d’autres termes, lorsque les flux entrants en provenance de
l’Etat baissent, les seules solutions possibles sont les suivantes :
- soit l’Etat augmente d’autres impôts,
- soit il emprunte davantage,
- soit il réduit ses dépenses.