Les modules du cours

Module 1 Module 2
Le schéma des flux circulaires et les Équilibre macroéconomique, analyse de la Examen intra
indicateurs macroéconomiques conjoncture et croissance à long terme

Module 3 Module 4 Module 5

Monnaie et politique Budget et politique La balance de paiement Examen final
monétaire budgétaire le taux de change

2
 Contenu du module 11

1. Introduction
2. Les agents et les marchés macroéconomiques
3. Le schéma des flux circulaires
4. Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
5. Le calcul du taux de croissance économique
6. Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
7. Emploi, chômage et cycle économie
__________________________________________________
1- Ce module couvre le contenu des séances 1, 2 et 3 du cours.

3
1. Introduction

4
Introduction
Contrairement à la branche microéconomie des sciences
économiques, la branche macroéconomique étudie les
mécanismes qui déterminent les phénomènes économiques
globaux.
Elle s’intéresse ainsi au degré d’utilisation des ressources et
à la production nationale correspondante plutôt qu’à
l’allocation des ressources entre les différentes productions.
Dans une telle perspective, les agents économiques et les
différents marchés sont regroupés en grandes catégories.
5
2. Les agents et les marchés
macroéconomiques

6
Les agents et les marchés macroéconomiques
Il existe 4 agents macroéconomiques:
• Les ménages;
• Les entreprises;
• Le gouvernement;
• Le secteur extérieur.

Ces agents sont reliés par 4 marchés macroéconomiques :

• Le marché des biens et services dit aussi le marché réel;
• Le marché du travail dit aussi le marché de l’emploi;
• Le marché de la monnaie dit aussi le marché monétaire;
• Le marché de changes dit aussi le marché des devises.
Les agents et les marchés macroéconomiques
Les ménages détiennent les ressources productives qu’ils
offrent aux entreprises en échange d’un revenu qui leur
permettra de financer leur consommation de biens et
services.

Les entreprises regroupent tous les agents engagés dans la

production des biens et services: entreprises individuelles,
sociétés incorporées (privées ou publiques), membres des
professions libérales…
Les agents et les marchés macroéconomiques
Le gouvernement est caractérisé par tous les ministères et
organismes gouvernementaux qui fournissent des services
publics sur une base non commerciale.
Le secteur extérieur comprend tous les agents résidents à
l’extérieur des frontières et qui transigent avec les nationaux
(les exportations et les importations).
Pour leur part, les marchés macroéconomiques sont agrégés
et leur analyse nous permet d’expliquer les phénomènes
macroéconomiques importants.
Les agents et les marchés macroéconomiques
À ce titre, l’analyse du marché des biens et services nous
permet d’expliquer le volume de la production nationale1, le
niveau général des prix2 et le taux d’inflation3.
L’analyse du marché du travail nous permet d’expliquer, le
niveau d’emploi, le taux d’activité et le taux de chômage.
L’analyse du marché monétaire, nous permet d’expliquer la
détermination du taux d’intérêt.
__________________________________________________
1- dit le produit intérieur Brut (PIB);
2- dit également indice général des prix (IGP) ou encore indice implicite du PIB (IIPIB) ou encore déflateur du PIB ou encore dégonfleur du PIB;
3- qui peut être mesuré, comme on le verra plus loin, à l’aide de deux indices: l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indice général des prix (IGP).
Les agents et les marchés macroéconomiques
L’analyse du marché des changes nous permet d’établir le
taux de change de la monnaie nationale c’est à dire la valeur
de la monnaie nationale en terme d’une monnaie étrangère.
Dans le but d’illustrer l’interdépendance des différents agents
économiques et des principaux marchés macroéconomique,
nous ferons appel au schéma des flux circulaires.
3. Le schéma des flux circulaires

12
Le schéma des flux circulaires
Le schéma des flux circulaires reste un instrument
pédagogique puissant dans la mesure où il permet de
comprendre le fonctionnement d’une économie.
En effet, il permet d’illustrer l’interdépendance des 4 agents
économiques et des 4 marchés présentés plus haut.
Dans sa forme la plus simple, il ne tient compte que de deux
catégories d’agents: Les ménages et les entreprises.
Le schéma des flux circulaires
Ces 2 agents (ménages et entreprises) sont reliés entre eux
par deux marchés: Le marché des biens et services (ou marché
réel) et le marché du travail (ou de l’emploi).
Les transactions des deux agents économiques considérés
donnent naissance à un double flux: Un flux réel et un flux
monétaire.
Le flux réel correspond à un mouvement de biens et de facteurs de
production d’un agent économique à un autre. Quant au flux
monétaire, il correspond aux sommes versées en échange des biens
et des facteurs de production.
 Schéma des flux circulaires dans une forme très simplifiée

Flux monétaire (en $) 2

MARCHÉ DU TRAVAIL
Échange de services productifs
(flux réel) 1

MÉNAGES ENTREPRISES

Échange de biens et services

(flux réel) 3

MARCHÉ DES BIENS

___________________________________
1- Les ménages offrent leur force de travail aux entreprises;
2- Les entreprises rémunèrent cette force de travail;
3- Avec la force de travail, les entreprises offrent des biens et services aux ménages; Flux monétaire (en $) 4 15
4- Avec la rémunération versée, les ménages achètent les biens et services.
Le schéma des flux circulaires
Ce schéma très simplifié montre très clairement que les dépenses
d’un agent économique constituent des revenus pour l’autre agent
économique ce qui permet d’avoir l’identité d’équilibre suivante:
Dépenses = Revenus
Au niveau de notre économie simplifiée ceci revient à dire que les
dépenses de production des entreprises sont des revenus pour les
ménages et les dépenses des ménages sont des revenus pour les
entreprises.
On observe ainsi le phénomène de la circularité des flux qui est
central à la macroéconomie: Les dépenses des uns sont des revenus
16
pour les autres!
Le schéma des flux circulaires
Toutefois, une partie des revenus des ménages n’est pas
remise en circulation et n’est donc pas récupérée par les
entreprises. Cette partie des revenus non dépensée et non
récupérée par les entreprises constitue l’épargne!
Elle représente ainsi une fuite et atténue le caractère
circulaire des flux macroéconomiques.
Cette épargne peut également provenir des entreprises auquel
cas on l’appellera les bénéfices non répartis.
17
Le schéma des flux circulaires
Pour maintenir l’équilibre, cette fuite doit être compensée
nécessairement par une injection. La contre partie de
l’épargne représente l’investissement1.
Cette injection caractérise ainsi une demande de biens
d’investissement des entreprises qui s’ajoute à la demande de
consommation pour donner la demande globale de biens et
services:
Dépenses = (C + I) = Revenu
__________________________________________________
1- c’est-à-dire l’achat de capital productif (usines, machinerie et équipement) qu’il ne faut pas confondre avec le terme financier placement. 18
Le schéma des flux circulaires
Ainsi pour qu’une économie soit en équilibre, toute fuite possible doit
être compensée par une injection d’où une deuxième identité
d’équilibre:
 fuites =  injections
Ce qui revient à écrire dans le cas de notre économie simplifiée:
Épargne privée = Investissement

Pour atteindre ledit équilibre l’existence d’un marché financier

local est nécessaire. Son rôle est de canaliser l’épargne des
ménages et des entreprises1 vers l’investissement (I).
__________________________________________________
1- qu’on appellera l’épargne privée (E pv) 19
 Schéma des flux circulaires avec marchés financiers

MARCHÉ DU TRAVAIL

MARCHÉS
FINANCIERS Revenus des entreprises

Épargne des Épargne des ENTREPRISES

MÉNAGES ménages1 entreprises1
Consommation
des ménages
Investissement des
ménages et des entreprises2

___________________________________ MARCHÉ DES BIENS

1- L’épargne est une fuite qui réduit le niveau des dépenses et des revenus;
2- L’investissement est une injection qui augmente le niveau des dépenses et des 20
revenus et contre balance la fuite.
Le schéma des flux circulaires
On se rappellera que les ménages et les entreprises ne sont pas les seuls agents
économiques. En effet, les biens et services produits peuvent aussi être achetés
par l’administration publique.

Pour payer leurs dépenses en biens et services, les gouvernements prélèvent

des impôts (Imp) de toutes sortes qui servent aussi à effectuer des transferts 1
(Tr) afin de redistribuer le revenu global d’une façon plus égalitaire. C’est
pourquoi on peut écrire notre identité comptable comme suit:

Dépenses = (C + I + G) = Revenu

__________________________________________________
1- par exemple le bien être social. 21
 Schéma des flux circulaires avec l’introduction du gouvernement

MARCHÉ DU TRAVAIL

MARCHÉ
MONÉTAIRE

Épargne des Épargne des ENTREPRISES

MÉNAGES ménages entreprises

Impôts
(Imp)1
Transferts2 Investissement des
(Tr) ménages et des entreprises

MARCHÉ DES BIENS

Dépenses
GOUVERNEMENT
publiques
__________________________________________________
1- Les ménages paient des impôts (Imp) au gouvernement et de ce fait ne dépensent pas les montants payés; 22
2- Les ménages reçoivent des transferts (Tr) du gouvernement qu’ils peuvent dépenser d’où une fuite nette dans le schéma de Imp – Tr qui sera compensée par les dépenses
publiques (G) qui sont donc une injection.
Le schéma des flux circulaires
À l’épargne privée s’ajoute maintenant l’épargne gouvernementale ou
publique (EGOV) qui correspond au surplus budgétaire du gouvernement1 .

Ainsi, l’introduction du gouvernement dans le circuit provoque à la fois une

fuite et une injection: la fuite est due aux impôts nets prélevés (Imp - Tr) et
l’injection provient des achats gouvernementaux des B&S (G) de sorte que la
deuxième identité d’équilibre ( fuites =  injections) devient la suivante:

Épargne nationale2 + (Imp - Tr) = Investissement + G

__________________________________________________
1- soit l’excédent de ses recettes fiscales (Imp) sur les transferts (Tr) et sur ses dépenses [(Imp–Tr) – G]. Cet excédent constitue la source première de financement des dépenses en
investissement public (IPb);
2- qui est dans notre schéma (toujours simplifié à 3 agents) la somme de l’épargne privée (E PV) et de l’épargne publique (E GOV).
23
Le schéma des flux circulaires
À son tour, l’introduction du secteur extérieur dans le circuit provoque à la fois
une fuite et une injection: La fuite provient des importations (M) dans la
mesure où les dépenses sur les produits importés sont dirigées vers les
entreprises étrangères1 et l’injection provient des exportations (X) dans la
mesure où les sommes impliquées viennent des non résidents donc de
l’étranger2.
En fait, les échanges internationaux ne se limitent pas aux seules importations
et exportations de biens et de services.
L’épargne aussi franchit allègrement les frontières et ce dans les deux sens 2.

__________________________________________________
1- Une partie de l’argent gagné par les canadiens au Canada se trouve dans les poches des exportateurs américains (c’est donc une fuite);
2- Une partie de l’argent gagné par les américains aux États-Unis se trouve dans les poches des exportateurs canadiens (c’est une injection).
3- Les américains peuvent faire des placements au Canada et les canadiens peuvent faire des placements aux États-Unis.
24
 Schéma des flux circulaires avec les quatre marché

MARCHÉ DU TRAVAIL

MARCHÉS
FINANCIERS

Épargne des Épargne des ENTREPRISES

MÉNAGES ménages entreprises

Impôts
(Imp)
Transferts Investissement des
(Tr) ménages et des entreprises

MARCHÉ DES BIENS

Dépenses
GOUVERNEMENT
publiques
MARCHÉ DES CHANGES
Importations (M) Exportations (X) 25
NON RÉSIDENTS
Le schéma des flux circulaires
À l’épargne nationale (EN) s’ajoute maintenant l’épargne internationale (E INT)
de sorte que l’égalité entre l’épargne globale (E) et l’investissement s’exprime
de la façon suivante:

E = EPV + EGov + EINT = Investissement

En conclusion, une économie ouverte est en équilibre quand les deux identités
suivantes sont vérifiées:

26
Le schéma des flux circulaires

Dépenses globales1 = Revenu global2

C+I+G+X-M = Revenu global
et
 fuites =  injections
EPV + (Imp - Tr) + M = X+I+G

 (X - M) + (I - EPV) + [G - (Imp - Tr)] = 0

C’est la contrainte financière d ’une économie ouverte...
__________________________________________________
1- Celles de tous les agents macroéconomiques et qui permettent de calculer le PIB par la méthode des dépenses;
2- Celui de tous les agents macroéconomiques et permet de calculer le PIB, cette fois-ci, par la méthode des revenus (ne pas oublier que les dépenses des uns représentent des
27
revenus pour les autres).
Le schéma des flux circulaires
Même si le schéma des flux circulaires permet de montrer les liens existants entre les
marchés et les agents économiques, il n’explique pas le fonctionnement de
l’économie.
En effet, il ne dit pas comment se déterminent les principales variables économiques.
Or la performance globale d’une économie se mesure à l’aide de plusieurs
indicateurs dont 3 retiendront notre attention:

• le taux de croissance du PIB réel;

• le taux d’inflation;
•le taux de chômage.

N.B. D’un point de vue macroéconomique, Statistique Canada reste l’agence gouvernementale responsable
de mesurer la performance globale de l’économie canadienne. C’est donc elle qui fournit les statistiques
relatives au produit intérieur brut (PIB) du pays, au taux de chômage et au taux d’inflation.
28
4. Le PIB, la mesure du PIB et le
cycle économique

29
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
La production intérieure brute (PIB) représente la valeur de tous les biens et
services finals produits par une économie au cours d’une période donnée.
Pourquoi «intérieure»? car le critère de comptabilisation de la production est le
territoire, c’est-à-dire les frontières du pays.
Pourquoi «brute»? car la mesure du PIB inclut une provision pour
consommation de capital (ou pour dépréciation du capital physique) qu’on
appelle l’amortissement.
Pourquoi «finals»? car les biens et services considérés sont ceux qui sont
acquis en vue d’une utilisation finale (à ne pas confondre avec une utilisation
intermédiaire).

30
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Par exemple, l’électricité que nous consommons à la maison constitue une
utilisation finale. Toutefois, la même électricité consommée par une
imprimerie pour produire un journal constitue une utilisation intermédiaire.
On ne l’inclut donc pas dans la mesure du PIB car elle est déjà comptabilisée
dans le prix de vente du journal.

Comme les dépenses des uns représentent des revenus pour les autres, alors il
nous est possible de mesurer le PIB à l’aide de deux méthodes différentes 1:
• la méthode des dépenses;
• la méthode des revenus;

__________________________________________________
1- Il existe une 3è méthode dite de la valeur ajoutée qui ne sera pas présentée ici.
31
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
La méthode des dépenses consiste à mesurer la valeur de la production en
calculant toutes les dépenses effectuées par tous les agents économiques pour
acquérir les biens et services finals produits par l’économie nationale soient:

•les dépenses de consommation (C);

•les dépenses d’investissement brut (I) 1;
•les dépenses gouvernementales en biens et services (G);
•les exportations nettes (X-M).

PIB = C + I + G + (X - M)

__________________________________________________
1- soit l’investissement net plus la dépréciation du capital (l’amortissement) incluant les variations dans les inventaires dites variations dans les stocks (∆S). Donc, I = IN + A si la
variation des stocks est déjà comptabilisée dans l’investissement sinon I = Formation brute de capital fixe (FBKF) + ∆S.
32
 PIB nominal en 2021(millions de $)

C Dépenses de consommation 7
655 092
I Dépenses d’investissement (sans ∆S)
(= Formation brute de capital fixe ) 2 410
148
G Dépenses gouvernementales 2 194
472
DIF Demande intérieure finale (= C + I + G) 12 259
712
X Exportations de biens et services 3 103
292 33
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
La valeur des dépenses C, I, G, X et M est calculée en prix de l’année
courante; leur somme représente le PIB nominal.
Pour évaluer correctement la performance globale de l’économie, les
économistes ont plutôt recours à une estimation du PIB corrigée des variations
de prix et ne reflétant ainsi que les variations dans le volume de la production
et c’est le PIB réel.
Le PIB réel est l’indicateur fondamental de la performance macroéconomique
d’un pays. Il est estimé à partir des prix d’une année de référence qui est 2012.
On parlera donc du PIB réel ou PIB en dollars constants de 2012.

34
 PIB réel en 2021(en millions de $ de 2012)

C Dépenses de consommation 6
615 994
I Dépenses d’investissement (sans ∆S)
(= Formation brute de capital fixe ) 1 878
700
G Dépenses gouvernementales 1 816
085
DIF Demande intérieure finale (= C + I + G) 10 310
779
X Exportations de biens et services 2 533
084 35
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Voici un exemple de calcul:
Supposons que dans une économie fictive, il n’existe que deux biens A et B
disponibles aux prix et aux quantités suivantes:
Années Prix de A Quantité de A Prix de B Quantité de B PIB nominal PIB réel

2020 1$ 100 2$ 50

2021 2$ 150 3$ 100

2022 3$ 200 4$ 150

A l’aide de la méthode des dépenses, calculer le PIB nominal et le PIB réel

pour cette économie fictive sachant que l’année de référence est 2020.

36
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Le calcul du PIB nominal est simple. Il suffit, pour chaque année, de calculer
les dépenses sur chaque bien pour ensuite les additionner.
Pour 2020, on aura: (1$ x 100) qui sont les dépenses sur le bien A + (2$ x 50)
qui sont les dépenses sur le bien B ce qui donne 200$. Le PIB nominal de
2020 est donc 200$.
En faisant la même démarche pour 2021 et 2022 on obtient un PIB nominal de
600$ pour 2021 et un PIB nominal de 1200$ pour 2022.
Années Prix de A Quantité de A Prix de B Quantité de B PIB nominal PIB réel

2020 1$ 100 2$ 50 200$

2021 2$ 150 3$ 100 600$

2022 3$ 200 4$ 150 1 200$

37
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Comment calculer maintenant le PIB réel? C’est la même démarche que celle
du PIB nominal mais en retenant pour chaque bien les prix de l’année de
référence qui est 2020.

Pour l’année 2021, les dépenses sur le bien A ne seront plus 2$ x 150 = 300$
mais plutôt 1$ x 150 = 150$. Car il faut retenir le prix du bien A de l’année de
référence (2020) qui est 1$ mais la quantité de A de l’année 2021 qui est 150.
En procédant de la même façon pour les dépenses sur le bien B pour l’année
2021 on aura 2$ x 100 = 200$.
Le PIB réel de 2021 est tout simplement la somme des dépenses sur le bien A
(calculées avec les prix de l’année de référence (1$ x 150 = 150$)) et des
dépenses sur le bien B (calculées aussi avec les prix de l’année de référence
(2$ x 100 = 200) = 350$)! 38
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Avec la même démarche on peut trouver le PIB réel de 2022 qui sera calculé
comme suit: (1$ x 200) + (2$ x 150) = 500$,
Années Prix de A Quantité de A Prix de B Quantité de B PIB nominal PIB réel

2020 1$ 100 2$ 50 200$ 200$

2021 2$ 150 3$ 100 600$ 350$

2022 3$ 200 4$ 150 1 200$ 500$

N.B. Pour l’année de référence (qui est dans notre exemple 2020), le PIB
nominal et le PIB réel seront toujours égaux!

39
Évolution des PIB nominal et réel au Canada de 1981 à 2020

40
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
La méthode des revenus, quant à elle, consiste à mesurer le PIB en
additionnant les revenus que les entreprises versent aux ménages pour les
facteurs de production que ces derniers fournissent.
Il existe 5 catégories de revenus des facteurs:
• les salaires, traitements et revenus supplémentaires du travail;
• les bénéfices des sociétés;
•les intérêts et revenus divers de placements;
•les revenus des agriculteurs;
•les revenus des entreprises individuelles non agricoles.

41
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
• Les salaires, traitements et revenus supplémentaires du travail englobent
la rémunération nette PLUS les déductions à la source pour les impôts sur le
revenu, les pensions, l’assurance emploi et les autres régimes d’assurance
sociale;

• Les bénéfices de sociétés incluent les profits totaux des entreprises dont
les dividendes versées aux ménages et les bénéfices non répartis conservés
par les entreprises;

•Les intérêts et revenus divers de placement englobent tous les intérêts

que reçoivent les ménages pour les prêts qu’ils ont consentis MOINS les
intérêts versés pour leurs emprunts;

42
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
• Les revenus des agriculteurs et des entreprises individuelles non agricoles
combinent :
- La rémunération du travail des agriculteurs et des entrepreneurs non agricoles;
- Les rentes des terrains ;
- Les loyers pour l’utilisation du capital ou des bâtiments ;
- Les profits de ces entreprises ;

La somme de ces 5 revenus donne le revenu (ou produit) intérieur net au coût
des facteurs qui, augmenté de l’amortissement et de l’impôt indirect et
diminué des subventions donne le revenu (ou produit) intérieur brut au prix du
marché (PIB).

43
 PIB nominal en 2020 (millions de $)
Salaires, traitements et revenus supplémentaires de travail 5 343
188
Bénéfices des sociétés 1 676
144
Intérêts et revenus divers de placements
179
Revenus des agriculteurs 27
054
Revenus des entreprises individuelles non agricoles 874
734
Revenu (ou produit) intérieur net au coût des facteurs = 7 921 299
Impôts indirects moins subventions 1 050 076
Revenu (ou produit) intérieur net au prix du marché = 8 971 375 44
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
En fait, la performance économique d’un pays ne dépend pas de la valeur de son
PIB réel mais plutôt de son évolution à travers le temps.
Ce dernier fluctue de façon irrégulière autour d’une tendance à la hausse. Les
fluctuations à court terme caractérisent le cycle économique1. Quant à la tendance
à la hausse, elle caractérise la croissance économique à long terme 2 qui répond
aux facteurs suivants:
• l’investissement en capital physique;
• le développement du capital humain;
•l’innovation technologique.
Comme on peut le constater sur le graphique de la diapositive suivante, il arrive
que dans son évolution irrégulière, le PIB réel soit parfois au-dessus, parfois en-
dessous de sa tendance. C’est en observant où se situe le PIB réel par rapport à sa
tendance que l’on peut identifier les phases et les points de retournement du cycle
__________________________________________________
1- La ligne bleue sur le graphique la diapositive suivante; 45
économique.
2- La ligne rouge sur le graphique de la diapositive suivante.
 L’expérience canadienne de 1980-2020

Récession
2020-2021
Ralentissement
Milliards de $ de 2012

2001-02 Récession

Milliards de $ de 2012
2008-2009
Expansion modeste
des années 90
Expansion rapide Récession

i de $ de 2012
des années 80 1990-91

Récession 1981-82

Mill
46
Le PIB, la mesure du PIB et le cycle économique
Ainsi, le cycle économique est caractérisé par deux phases (contraction et
expansion) et deux points de retournement (creux et sommet cyclique).
Par ailleurs, les termes récession et reprise appartiennent respectivement à la
phase de contraction et d’expansion.
Au sens strict du terme, on parlera de récession lorsque le PIB réel aura baissé
sur une période d’au moins six mois consécutifs. Pour sa part, la reprise
marque le début de la phase d’expansion, jusqu’à ce que le PIB réel ait rattrapé
le niveau atteint au sommet précédent.

47
 Les phases du cycle économique

Sommet
Récession

La reprise fait partie de la EXPANSION Creux

phase d’expansion. CONTRACTION

Sommet La récession fait partie de la

phase de contraction
Reprise

Creux
5. Le calcul du taux de croissance
économique

49
Le calcul du taux de croissance économique
Le taux de croissance (TC) économique mesure l’évolution de la production
(celle du PIB réel) dans le temps.

Étant donné que le PIB réel est publié à tous les trimestres (donc quatre fois
par an) il existe au moins trois façons de calculer le taux de croissance annuel
du PIB réel:

•Le taux de croissance trimestriel annualisé;

•Le taux de croissance annuel basé sur quatre trimestres 1;
•Le taux de croissance annuel moyen composé;

__________________________________________________
1- dit aussi en glissement annuel;
50
Le calcul du taux de croissance économique
1- Le taux de croissance trimestriel annualisé:
TCt = [(PIB t / PIB t-1)4 -1] * 100
où t représente un trimestre donné.

Interprétation: Il s’agit de la variation trimestrielle composée sur l’ensemble de l’année

(exposant 4). Ce taux capte la tendance à très court terme de l’activité économique
réelle. Par contre, il est volatil et peut refléter les effets d’événements passagers,
comme par exemple, un conflit de travail.

La performance de l’économie canadienne au 4e trimestre 2021 (mesurée par le taux

de croissance du PIB réel trimestriel annualisé) a été de 6,85%:

TC2021:4 = [(PIB2021:4 / PIB2021:3) 4 -1] * 100

= [(2 141 494/ 2 106 286)4 – 1] * 100 51
= 6,85%
Le calcul du taux de croissance économique
2- Le taux de croissance annuel basé sur quatre trimestres:
TC = [(PIB t / PIB t-4 ) -1] * 100
où t représente toujours un trimestre donné.

Interprétation: Moins volatil, ce taux annuel permet d’exploiter la fréquence trimestrielle

des données des comptes nationaux. Il reflète bien la performance de l’économie au cours
des quatre derniers trimestres. Largement utilisé pour la représentation graphique des
mouvements et des co-mouvements cycliques.

La performance de l’économie canadienne au 4e trimestre 2021 (mesurée par le taux de

croissance annuel du PIB réel basée sur 4 trimestres) a été de 3,86%%:

TC2021:4 = [(PIB 2021:4 / PIB 2020:4 ) -1] * 100

= [(2 141 494/ 2 061 880) – 1] * 100 52
= 3,86%
Le calcul du taux de croissance économique
3- Le taux de croissance annuel moyen composé1 :
Lorsqu’on examine la performance de l’économie sur une période couvrant
quelques années ou même décennies on utilise le taux de croissance annuel
moyen composé: TC = [(PIB t / PIB t-1)1/n - 1 ] * 100
Si c’est d’année en année (c’est-à-dire n =1) c’est:
TC = [( PIB t / PIB t-1 ) - 1 ] * 100
La performance de l’économie canadienne au cours de 2019 était de 1,88%%:
TC PIB 2019 = [(PIBR2019 / PIBR2018) -1] * 100
= [(8 439 965 / 8 283 553) -1] * 100
= 1,88%
__________________________________________________
1- Pour calculer le taux de croissance annuel moyen composé du PIB réel sur une période de quelques années, on utilise la formule suivante: Y FIN = YDÉBUT (1 + x)n où x est le taux de
53
croissance et n, le nombre d’années qui séparent le PIB en début et en fin de période. En isolant x, on obtient : x = [ (YFIN / YDÉBUT)1/n] - 1
6. Indices de prix, taux d’inflation
et cycle économique

54
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
L’inflation est définie comme une hausse soutenue du niveau moyen des prix
des biens et des services. En revanche, la déflation représente une baisse
soutenue du niveau des prix.
P P
Une hausse
soutenue du Une hausse
niveau général isolée du
1,10 1,10 niveau général
des prix
des prix
1,05 1,05

1,00 1,00

Temps Temps
55
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
La variation observée dans le niveau des prix est mesurée par un indice des
prix. Nous allons en présenter deux :
•L’indice général des prix (IGP)1;
•L’indice des prix à la consommation (IPC);
Le taux d’inflation représente le taux de variation en pourcentage de l’indice
de prix choisi.

L’IGP sert à mesurer l’évolution du niveau moyen des prix de tous les biens et
services comptabilisés dans le PIB entre la période courante et la période de
référence (2002).

__________________________________________________
1- dit également indice implicite du PIB (IIPIB) ou encore déflateur du PIB ou encore dégonfleur du PIB.
56
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
Pour l’obtenir, on divise pour une même année le PIB nominal par le PIB réel,
et on en multiplie le résultat par 100:
PIB nominal
IGP= x 100
P IB r é el
Voici un exemple de calcul:
Au premier trimestre de 2022, le PIB nominal était de 2 720 064 millions de $
alors que le PIB réel s’élevait à 2 156 101 millions de $ de 2012. L’IGP est:
126,15

N.B. Au moment où le marché des biens et services sera présenté, c’est à cet indice de
prix que nous allons nous référer.
57
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
L’IPC, quant à lui, mesure l’évolution du niveau moyen des prix d’un panier fixe de biens et
services1 que les consommateurs ont acheté au cours d’une période donnée.
Le choix des biens et services composant le panier de l’IPC est fondé sur les habitudes de
consommation des ménages canadiens. Ces biens et services sont divisés en huit composantes
majeures :
- Aliments;
- Logement;
- Dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage;
- Vêtements et chaussures;
- Transports;
- Soins de santé et soins personnels;
- Loisirs, formation et lecture;
__________________________________________________
- sorte d’un
1- Une boissons
«mini PIB » alcoolisés, tabac et cannabis récréatif. 58
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
Chaque mois, Statistique Canada relève le prix de des différents biens et
services qui composent le panier et ce à travers des points de vente répartis
dans tout le pays.
Une fois cette information recueillie, on quantifie, en termes monétaires, le
coût du panier de biens et services aux prix du marché.
Finalement, on divise le coût du panier ainsi obtenu par ce qu’il valait lors de
la période de base dite l’année de référence.
Voici un exemple de calcul:
Supposons que le panier ne comporte que trois (3) biens et services:
• les pommes,
• le sirop d’érable
• le transport par autobus. 59
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
Année de référence 2002 Année courante 2022
Biens Quantité Prix Total Biens Quantité Prix Total
unitaire dépenses unitaire dépenses
Pommes 4 sacs 1,00$ 4$ Pommes 4 sacs 1,50$ 6$
Sirop d’érable 2 bouteilles 2,00$ 4$ Sirop d’érable 2 bouteilles 3,00$ 6$

Transport par 50 billets 2,00$ 100$ Transport par 50 billets 2,50$ 125$
autobus autobus
Total dépenses 108$ Total dépenses 137$

100 126,85

__________________________________________________ __________________________________________________
1- Valeur nominale du «mini PIB » = (1$ x 4) + (2$ x 2) + (2$ x 50) = 108$ 1- Valeur nominale du «mini PIB » = (1,50$ x 4) + (3$ x 2) + (2,50$ x 50) = 137$
2- Valeur réelle du «mini PIB » = (1$ x 4) + (2$ x 2) + (2$ x 50) = 108$ 2- Valeur réelle du «mini PIB » = (1$ x 4) + (2$ x 2) + (2$ x 50) = 108$
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
Les médias rapportent généralement l’inflation mesurée selon l’IPC.
Toutefois, pour les macro-économistes, l’inflation mesurée par l’IPPIB est tout
aussi importante.
IPC et ses composantes principales
IPC en août 2022 IPC en sept. 2022 IPC en oct. 2022
2002=100
Ensemble 152,4 153,0 153,9
Aliments 173,5 175,5 176,2
Logement 164,1 164,9 166,
Dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage 132,0 132,5 132,6
Vêtements et chaussures 95,4 95,5 95,8
Transports 169,2 168,4 171,1
Soins de santé et soins personnels 138,8 139,3 140,0
Loisirs, formation et lecture 124,5 124,6 125,1
boissons alcoolisés, tabac et cannabis récréatif 182,1 182,6 183,5
61
Taux d’inflation au canada mesuré par l’IPC (2018-2022)
(variation de l’IPC en % sur 12 mois)

62
Indices de prix, taux d’inflation et cycle économique
Les fluctuations de l’activité économique globale engendrent non seulement
des variations du PIB réel mais également des changements dans le niveau
général des prix.
Ainsi, durant les phases de contraction, le taux d’inflation a tendance à
diminuer alors que durant la phase d’expansion, il a plutôt tendance à
augmenter.
Toutefois, les prix s’ajustent avec un certain délai à l’évolution de la
conjoncture. En conséquence, le taux d’inflation continuera à diminuer au
début de la phase d’expansion (reprise) et poursuivra son mouvement à la
hausse même si l’économie se situe déjà dans sa phase de contraction.

63
7. Emploi, chômage et cycle
économique

64
Emploi, chômage et cycle économique
Parmi les indicateurs de l’évolution de la situation sur le marché du travail, le
taux de chômage reste sans doute le plus connu. Toutefois, il doit être
interprété en relation avec:
•Le taux d’activité;
•Le taux d’emploi.
Les indicateurs de l’activité sur le marché du travail sont calculés
mensuellement par le biais d’une enquête de Statistique Canada appelée
l’Enquête sur la population active (EPA).
Afin d’être considérée comme chômeur par Statistique Canada, une personne
doit remplir les trois conditions suivantes:
•être apte au travail;
•être désireuse de travailler;
65
•chercher activement un emploi.
Emploi, chômage et cycle économique
Ainsi, la personne qui n’occupe pas d’emploi et qui ne satisfait pas
simultanément ces trois conditions est considérée comme étant inactive.
La population active se compose donc:
•des chômeurs;
•des personnes occupant un emploi.

66
Présentation schématique des indicateurs du marché du travail

Population civile
en âge de travailler
15 ans et plus

Population Population Indicateur : Taux d’activité

inactive active = (POPACT / POP15+)*100

Personnes ayant Personnes

un emploi au chômage
Indicateur : Taux d’emploi Indicateur : Taux de chômage
= (EMPLOI / POP15+)*100 = (CHOM / POPACT)*100
Emploi, chômage et cycle économique

• Le taux d’activité reflète le degré de participation des gens au marché du

travail, qu’on soit en situation d’emploi ou de chômage. Son évolution est le
résultat des mouvements de la main-d’œuvre qui passe du statut de
personne inactive à celui de personne active, et vice-versa.
• Le taux d’emploi est une mesure de l’importance relative de l’emploi dans
la population en âge de travailler.
• Le taux de chômage est un indicateur important de l’état de la situation sur
le marché du travail. Un taux de chômage élevé peut tout autant être le
signe d’une mauvaise conjoncture que d’un disfonctionnement du marché
du travail.

68
 Les résultats de l’EPA en janvier 2020
(en milliers de personnes)

POP15+
30 265,6

POPINACT POPACT Indicateur : Taux d’activité

10 014,3 20 251,3 = (POPACT / POP15+)*100
= 66,9 %

EMPLOI CHÔMAGE
18 845,4 1 405,9
Indicateur : Taux d’emploi Indicateur : Taux de chômage
= (EMPLOI / POP15+)*100 = (CHOM / POPACT)*100
= 62,3 % = 6,9 % 69
Taux d’emploi canadien (2004-2020)

70
Taux d’activité au Canada (1950-2015)

71
Le taux de chômage canadien (1946-2020)
Emploi, chômage et cycle économique
Le taux de chômage au Canada semble avoir diminué de manière tendancielle depuis
la 2è moitié des années 90 mais a toutefois difficilement brisé la barre des 6 % depuis
fort longtemps. Pourquoi?
Cette question est importante pour plusieurs raisons particulièrement en raison de son
effet négatif à long terme sur le niveau de vie des Canadiens.
En fait, le chômage est à la fois un phénomène de court terme et de long terme.
Dans une économie, il se présente sous 3 formes:
• Le chômage frictionnel (CF)1;
• Le chômage structurel (CS)2;
• Le chômage conjoncturel (CC)3.
De sorte que le taux de chômage observé (TCO) est composé de ces trois types de
_________________________________________________
chômage: TCO = active
1- Une partie de la population TCF+se TC S+toujours
trouve TCC entre deux emplois ;
2- Une 2è partie peut ne pas être adéquatement adaptée aux exigences du marché du travail en termes de formation, connaissances, mobilité; 73
3- Une 3è partie peut se retrouver au chômage en raison de la mauvaise conjoncture économique.
Emploi, chômage et cycle économique
• Le taux chômage frictionnel (TCF) résulte de la mobilité normale de la main
d’œuvre dans l’économie:
- Mouvements de la main d’œuvre qui se joint à la population active (finissants,
mères, travailleurs découragés) et qui la quitte (retraite);
- Roulement constant des entreprises qui ferment leurs portes (faillites,
relocalisation) et des nouvelles entreprises qui se créent et qui embauchent des
travailleurs.

• Le taux de chômage structurel (TCS) résulte de la difficile adaptation du

marché du travail face à la restructuration de l’économie ou à la
relocalisation des emplois sur le territoire.
Sa durée reste plus longue que le chômage frictionnel car sa résorption
nécessite la plupart du temps une nouvelle formation et/ou un
déménagement (mobilité géographique). 74
Emploi, chômage et cycle économique
• Le taux chômage conjoncturel (TCC) résulte des fluctuations du cycle
économique.
Il a donc tendance à s’accroître lorsque le PIB réel se contracte et à baisser
lorsque l’économie se trouve dans sa phase d’expansion. Ce type de
chômage est récurrent.
Il n’existe pas de relations simples entre les trois types de chômage et leurs
causes. Nous pouvons toutefois citer certaines mesures qui peuvent rationner
l’emploi et créer ainsi du chômage:
• Le salaire minimum;
• le salaire d’efficience;
• l’intérêt des travailleurs en place;
• la rigidité des salaires à la baisse. 75
Emploi, chômage et cycle économique
Bien que l’objectif du salaire minimum soit louable en matière de redistribution des
revenus, il faut bien reconnaître qu’il introduit un plancher salarial pour les
travailleurs les moins rémunérés et explique le taux de chômage plus élevé chez les
jeunes.
Il en va de même des décrets gouvernementaux qui fixent les conditions de travail
dans certains secteurs de l’économie (ex. construction, entretien ménager)

C’est aussi le cas du salaire d’efficience dans le sens où les entreprises peuvent verser
un salaire supérieur à celui de l’équilibre afin de réduire le taux de roulement de la
main d’œuvre.

L’intérêt des travailleurs en place constitue aussi une source de rationnement des
emplois: Lorsque les syndicats négocient une convention collective, ils représentent
uniquement les intérêts des travailleurs qui sont en place. Le salaire négocié excède le
salaire d’équilibre et il y a toujours des travailleurs potentiels qui sont incapables de
76
se trouver un emploi!
Emploi, chômage et cycle économique
En macroéconomie, le concept de plein emploi reconnaît qu’il existe en tout
temps un certain nombre de chômeurs lié au roulement normal de la main
d’œuvre et à l’évolution de la structure économique.
Ainsi, il y a «plein emploi» lorsque le taux de chômage est essentiellement de
nature frictionnelle et structurelle. Ce taux de chômage est dit «naturel».
N.B. La somme du taux de chômage structurel (TCS) et du chômage frictionnel
(TCF) s’appelle le taux de chômage naturel dit aussi taux de chômage de plein
emploi.

77
Le taux de chômage canadien de juillet 2021 à juin 2022

78