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Introduction
• Dans la très grande majorité des cas, des États balkanique conservent les frontières de
1939.
• L’Acte final de la Conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe de
1975, consacre l’inviolabilité de toutes les frontières des États européens.
• L’implosion de la Yougoslavie en 1991 ne change rien à aux limites étatiques
balkaniques, puisque les frontières internes (entre républiques fédérées) de la Fédération
yougoslave (établie à la Libération en 1945) sont maintenues et transformés en frontières
d’État.
• Les passions suscitées par la nation et les liens du sang ont provoqué et provoquent
d’innombrables révoltes, tumultes, assassinats et conflits.
• Cette fièvre nationaliste est aussi forte que celle causée par les intérêts de classe, des
individus ou de groupes, voire par la religion.
• Les manifestations du nationalisme sont multiples, complexes et souvent contradictoires.
Religions et langues
• A la fin du Moyen Age la péninsule des Balkans, est toute entière chrétienne et
orthodoxe. Des communautés catholiques vivent en Bosnie-Herzégovine et en Albanie et l’on
compte quelques petites minorités catholiques en Grèce.
• De nombreux Chrétiens (de souche albanaise, slave et grecque) se convertissent au cours
de la domination ottomane, tout en conservant souvent leur langue et leurs traditions.
• Au cours du XIXème siècle, tout en revendiquant leur indépendance du sultan, chaque
peuple justifiera le combat national au nom de la foi défendue par son Église, son Patriarche et
son clergé.
• Le vieux slavon de IXème siècle va donner naissance des langues slaves actuelles: le
serbe, le croate, le macédonien et le bulgare.
• Après la Grande Guerre, la France et la Grande Bretagne ont envoyé des corps
expéditionnaires en Macédoine, pour exercer une influence prépondérante dans les Balkans.
Le Fascisme mussolinien cherche à étendre l’emprise italienne dans les Balkans. De même,
l’expérience soviétique éveille l’intérêt en Serbie, Croatie, Slovénie, Bulgarie et Grèce.
• Après la IIème guerre mondiale, l’URSS domine l’espace balkanique tant par sa puissance
militaire que par son idéologie. L’Angleterre conserve une influence en Grèce où elle sera
bientôt relayée par les États-Unis.
• Au début des années 90, les États-Unis vont pénétrer dans l’espace du sud-est européen
ex-communiste. Ils interviendront dans l’ex-Yougoslavie. L’UE est entrée, à son tour, dans la
scène politique balkanique, sans pour autant parler d’une seule voix. La Russie, de son côté,
reste en retrait, tout en manifestant sa volonté à participer au règlement des conflits
balkaniques.
La violence
• Il n’est pas possible d’évoquer les Balkans sans mentionner le problème de la violence et
de massacres. Nous rencontrons sans cesse, la mention, non seulement d’assassinats, mais des
tortures les plus diverses; de supplices raffinés: on empale, on arrache le nez, la langue; on
brûle au fer rouge, on crève les yeux.
• La péninsule balkanique a été aussi le théâtre de scènes de terrorisme, d’attentats et de
dictatures cruelles et monstrueuses.
• L’horreur est réapparue soudainement dans la guerre en ex-Yougoslavie. Les migrations
mêlées, les bouleversements ethniques, les luttes ethno-religieuses, les déportations, les
vendettas, la torture, les camps de la mort, les massacres, le racisme et l’intolérance ont à
nouvel endeuillé le vieux-continent.
La question de la Macédoine
• Selon des estimations comparées des sources turques, bulgares, serbes et grecs de 1889 à
1910
• Tsar de Russie pour étendre son influence dans les Balkans, favorise le développement
d’un nationalisme bulgare. La création d’une Principauté de Bulgarie en 1878 va accroître son
rôle et influence. Le nouvel État bulgare va revendiquer non seulement la Roumélie orientale,
mais également les terres bulgares qui lui avait été attribuées par le Traité de San Stefano. La
question macédonienne est l’une des préoccupations majeures des Nationalistes bulgares.
• Les États chrétiens des Balkans (Bulgarie, Grèce et Serbie) convoitent la Macédoine. Ils
en revendiquent la plus grande partie et y entretiennent un mouvement irrédentiste. Les
Bulgares estiment que les Slaves de Macédoine parlent un dialecte proche du bulgare et qu’ils
sont ethniquement et linguistiquement Bulgares. Ils rappellent que la ville sainte d’Ohrid dans
l’ouest de la Macédoine et le berceau de la nation bulgare ayant été le siège du premier Empire
bulgare. Bref, ils doivent être, de ce fait, rattachés à la Bulgarie.
• Les Serbes contestent un tel rattachement en affirmant que les Macédoniens possèdent la
coutume de la slava (fête des ancêtres), commune à tous les Serbes. Ils rappellent, d’autre part,
que le dernier empire serbe d’Etienne Douchan à la fin du Moyen Age comprenait la
Macédoine. Le dialecte macédonien aurait en outre plus d’affinité avec le serbe qu’avec le
bulgare. Bref, « la question de savoir si les Macédoniens parlent serbe ou bulgare a soulevé de
grandes controverses. En effet, ils peuvent être compris sans difficulté à la fois par les Serbes et
les Bulgares… En vérité, il semble plutôt que la langue macédonienne ne sera pas formée par
un seul dialecte, mais par un groupe de dialectes semblables ». Quant aux Nationalistes grecs,
ils jugent qu ’ils se considèrent comme de véritables Grecs.
L’O.R.I.M.
• En mars 1895, se crée à Sofia un Comité macédonien. Il défend l’idée que l’on doit
organiser des bandes armées qui provoqueront un soulèvement des Macédoniens et obtenir la
réunion de la Macédoine à la Bulgarie.
• A partir de 1897, l’ORIM se transforme en une organisation de combat terroriste contre
le pouvoir ottoman. Elle déclenche une vague de terreur, qui sera jalonné d’attentats,
d’assassinats, de rapts, de massacre et de répression.
• La Grèce déploie une intense propagande culturelle et politique en faveur du
rattachement des Macédoniens à la patrie hellénique.
• Dès 1878 elle mène une importante action de propagande en Macédoine afin de lutter
contre l’activisme bulgare.
• De nombreux savants, journalistes et hommes politiques serbes s’efforcent de démontrer
que les Macédoniens sont en fait d’anciens Serbes.
• Les Serbes rappellent les heures glorieuses de leur passé médiéval au cours duquel leur
Empire s’étendait dans les terres de Macédoine et du Kosovo. Ils citent, entre autres, les droits
historiques acquis par l’empereur serbe Etienne Douchan qui régna vers le milieu du XIVème
siècle, et dont l’empire englobait les territoires actuels de la Serbie (avec le Kosovo), du
Monténégro, de la Macédoine de Skopje, de l’Albanie et de la Grèce du nord avec l’Épire et la
Thessalie.
• Le premier Empire bulgare de Siméon le Grand de, 893 à 927, étend sa domination non
seulement dans les territoires actuels de la Bulgarie et de la Thrace mais également en
Macédoine jusqu’à proximité des côtes de l’Adriatique. Le deuxième Empire bulgare qui se
structure à partir de 1186, comprend les territoires actuels de la Bulgarie, d’une partie de la
Thrace et de la Macédoine du nord et du centre.
• Les Grecs ne manquent pas non plus d’arguments historiques en se référant, entre autres,
à l’Empire byzantin qui sombra en 1453.
• La linguistique entre à son tour dans le débat. Le rapport l’enquête de la commission
Carnegie mentionne, par exemple, la discussion pour savoir dans quelle partie de la Macédoine
on parlait un dialecte plus proche du bulgare que du serbe. C’est ainsi que des savants serbes
“se mettent à étudier les dialectes de la Macédoine et à y rechercher des traces phonétiques et
morphologiques de l’influence serbe pour les classer parmi les dialectes serbes. Les linguistes
bulgares poursuivent la même étude de leur côté, et persistent à trouver essentiellement bulgare
le fond des dialectes macédoniens.” La religion cimentera par ailleurs le socle de l’État-nation
balkanique homogène. Ses constructeurs feront tout pour homogénéiser la religion de ses
habitants, et l’orthodoxie sera la clef de voûte de la Serbie, de la Bulgarie et de la Grèce.
• Les atrocités commises ne sont pas nécessairement imputables aux troupes régulières ou
volontaires, mais elles sont souvent le fait des populations elles-mêmes, qui se connaissaient et
qui s’entre-tuent. Quant à l’extermination, elle est fréquemment ordonnée par les autorités. La
commission d’enquête mentionne, à ce propos, des ordres donné aux soldats grecs de massacrer
toute la population mâle de localités occupées, notamment des Macédoniens. De même les
forces ottomanes adoptèrent les mêmes mesures à l’égard des allogènes de la Turquie
d’Europe. Les commissaires notent que “les ordres donnés aux armées slaves “ (en
l’occurrence serbe, monténégrine et bulgare), en la matière, seront peut-être moins barbares.
Toujours est-il qu’ils constatèrent que les populations turques et albanaises des territoires
conquis par les Serbo-Monténégrins connurent également des meurtres en masse. Il en sera de
même dans les zones occupées par les Bulgares à l’égard des Turcs, voire des Grecs.
• Le second trait des Guerres balkaniques est l’émigration forcée des populations.
“Comme la population des pays qui allaient être occupés, savait d’instinct, aussi bien par
tradition que par expérience, ce qu’elle avait à craindre des armées ennemies et de pays voisins
auxquels appartenaient ces armées, elle se sauvait sans attendre leur arrivée”. Plusieurs dizaines
de milliers de Macédoniens ont quitté les zones occupées par les Serbes et les Grecs en
Macédoine.
• Bref, comme le souligne la commission, il ne s’agit pas de cas isolés, mais de véritables
exodes. “Les Tucs y fuient les Chrétiens, les Bulgares fuient les Grecs et les Turcs fuient les
Bulgares, les Albanais fuient les Serbes, et si, entre les Serbes et les Bulgares, l’émigration n’a
pas ce caractère général, c’est que ces deux nations ne sont pour ainsi dire pas rencontré sur
leurs propres territoires et que celui que toutes deux convoitaient la Macédoine, elles le
considéraient comme déjà peuplé de leurs congénères.” Aux côtés des massacres et des
déplacements de population, les Guerres balkaniques vont également être marquées par
l’assimilation forcée. L’exemple classique est fourni par le Pomaks, des Bulgares islamisés.
Utilisation de la force pour les ramener à la foi chrétienne.
Le statut des territoires conquis par les Serbes en 1912/13
La Serbie considère le Sandjak, le Kosovo et haute Macédoine comme une terre historiquement
serbe. Le gouvernement de Belgrade va qualifier les Macédoniens de Serbes.
Le parti militaire l’emporte et le gouvernement serbe publie le 4 octobre 1913 pour les
territoires nouvellement acquis un “règlement de sécurité publique” qui équivaut “à une
véritable dictature militaire et qui provoqua des cris d’effroi dans la presse étrangère”.
Le 6 décembre 1913 le gouvernement de Belgrade publie un projet de constitution abrégée
pour la Macédoine, que l’on comptait lui appliquer pendant dix ans. Ce texte qui n’introduisait
ni droit de vote et d’éligibilité, ne mentionnait, ni les libertés de presse et de réunion. Il
maintenait un régime d’exception, à telle enseigne que la presse d’opposition déclara que la
population des pays annexés avait moins de droits que sous le régime ottoman. La “serbisation”
de l’Église orthodoxe ira également de pair avec celle de maître d’école et des fonctionnaires.
Les territoires conquis par la Serbie seront soumis à un régime draconien en l’on mit tout en
œuvre pour y opérer la “serbisation”.
La Macédoine égéenne dispose de moins d’informations que pour la Macédoine serbe. Mais
elle reconnaît que l’on y découvre les mêmes procédés au niveau de l’extermination, de
l’émigration et de l’assimilation forcée. Elle observe, entre autres, que l’on a procédé à des
massacres de Musulmans et à une assimilation forcée de Macédoniens, notamment dans les
territoires de Édesse, Kastoria et Florina. Elle ajoute que dans le cas grec, les méthodes
d’extermination et d’intégration ont été plus systématiques et inhumaines que celles des autres
États belligérants. Cette opération d’hellénisation s’accompagna également de la mise à l’écart
dans tous les services administratifs de tous les Macédoniens et d’une mise sous tutelle
policière particulièrement draconienne.
La nouvelle domination bulgare qui s’exerça dans le district macédonien de la Strumica, sera
également sévère.
La création de l’Albanie
– Les Grecs convoitent tout le territoire actuel de l’Albanie du sud. Les Grecs justifient
leurs prétentions en affirmant que la population, le commerce et la culture sont hellénique.
Le projet austro-hongrois
La Grande Guerre
• Le 3 août 1915 l’Entente qui piétine dans la presqu’île de Gallipoli, adresse une note à la
Bulgarie en réponse à sa demande d’information du 14 juin. Elle précise, entre autres, son offre
en cas d’entrée en guerre du gouvernement de Sofia contre la Turquie, et indique les avantages
territoriaux qui seraient consentis à la Bulgarie à la fin de la guerre
• Le 14 septembre 1915, l’Entente, voulant obtenir à tout prix l’appui du roi Ferdinand Ier,
offre à ce dernier toute la haute Macédoine.
• Le premier Ministre britannique Churchill lors d’un entretien avec Staline réussit à
conclure avec lui une entente à propos des Balkans. L’URSS disposera de 90% d’influence en
Roumanie et de 75% en Bulgarie, qu’elle contrôle du reste déjà militairement, tandis que les
Britanniques auront 90% d’influence en Grèce et l’Union soviétique 10%. En Yougoslavie et
en Hongrie, l’URSS et la Grande Bretagne seront à égalité de 50%-50%.
Incorporé dans l’Allemagne (Slovénie du Nord) ; dans l’Italie (Slovénie du Sud, Iles
Adriatiques, Dalmatie du Nord) ; dans la Hongrie (Batchka, Baranya orientale,
Muraköz) ; dans la Bulgarie (Macédoine occidentale, districts de Caribrod et
Bosilevgrad).
Monténégro (sous administration civile italienne) ; Territoire entre Pec et Ohrid sous
administration militaire italienne ; Banat sous administration militaire allemande.
Royaume de Croatie ; Serbie.
1941-1944
• Le 10 avril 1941, création d’un État indépendant croate, sous la protection du Reich.
• Ante Pavelitch chef du nouvel État croate, proclame la race croate dominante et se lance
dans une vaste campagne contre les Serbes orthodoxes du nouvel État, qui doivent se convertir
au catholicisme, partir ou périr.
• Les Oustachis ont assassiné au cours de la guerre 700000 Serbes (sur le million et demi
vivant dans l’État croate), dans des camps de concentration.
• Ante Pavelitch et Slavko Kvaternik, « défenseurs sourcilleux de la croaticité, ont été
mariés à des juives », mais quoi qu’il en soit le Poglavnik aurait fait massacrer près de 50000
Juifs et 25000 Tsiganes.
• La Serbie est placée sous le contrôle militaire allemand dirigée par le général Milan
Neditch ancien ministre de la Guerre.
• L’Albanie est agrandie aux dépens de la Yougoslavie. Elle obtient une grande partie du
Kosovo et la lisière occidentale de la Macédoine. Elle réunit désormais la majeure partie de la
nation albanaise.
• Les Allemands, déclenchent entre 1941 et 1943, cinq offensives contre les partisans
communistes. Malgré quelques succès, les forces de l’Axe n’arrivent jamais à briser la
résistance titiste.
L’ASNOM
• Rompant avec Staline en juin 1948, Tito cherche sa propre voie vers le socialisme.
• Démocratie socialiste autogestionnaire
• Isolation
• La constitution de 1946, dépassée, est remplacé par un nouveau texte constitutionnel de
1953 ;
• La constitution de 1974 - chaque République et province autonome. La Fédération n’est
plus une structure supérieure aux entités fédérées mais un instrument visant à réaliser les
intérêts communs (indépendance, intégrité territoriale, relations internationales, droits de
l’homme, coordination du développement économique…).
• La Yougoslavie est une République socialiste fédérative comprenant six républiques et
deux provinces autonomes dans le cadre de la république de Serbie.
• La présidence de la République fédérale (organe collégial créé en 1971, il ne fonctionne
que depuis la mort du président Tito en 1980), elle comprend neuf membres, (8 représentant
des républiques et des provinces et le président de la Ligue des Communistes). Le président de
la Présidence fédérale est élu parmi les membres du collège pour une année, selon un principe
de rotation.
• Chaque république ou province autonome a sa propre constitution et son propre
Parlement.
Le post-titisme
L’agitation dans la Krajina croate et les élections libres en Macédoine (nov./déc. 1990)
• En Croatie, la minorité serbe proclame unilatéralement le 1er octobre 1990 une « Région
autonome » dans la Krajina.
• Le climat s’alourdit entre Zagreb et Belgrade. La Serbie veut défendre les Serbes de
Croatie contre les nationalistes croates du HDZ,
• des troubles éclatent en Croatie entre les deux communautés.
• L’Armée fédérale yougoslave s’agite et menace d’intervenir en Slovénie qui fait
sécession.
• En Macédoine, les tensions sont vivent entre la majorité macédonienne et la minorité
albanaise (qui représente près de 20% de la population). Pendant des élections législatives on
observera de nombreuses irrégularité et fraudes.