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L'agriculturisme et le roman de la terre

québécois : (1908-1953)
Tremblay Jean-François. (2003). L'agriculturisme et le roman de la terre québécois : (1908-
1953). Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.

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Résumé
La défaite des Patriotes en 1837-1838 constitue sans doute l'un des points tournants de
l'histoire du Québec, puisqu'elle a inauguré une ère qui devait s'étendre jusqu'à la Révolution
tranquille, ère durant laquelle le nationalisme revendicateur, teinté de libéralisme et
d'anticléricalisme, qui avait connu un essor important durant les années 1820 et 1830, fut
mis en veilleuse et dut céder l'avant-scène au nationalisme conservateur, soutenu
principalement par le clergé et la petite bourgeoisie des campagnes. Ce nationalisme de
conservation, dont les préoccupations se concentraient autour du maintien de la langue
française et de la religion catholique, visait essentiellement à préserver intacte la société
canadienne française telle qu'héritée de l'époque de la Nouvelle-France, notamment en
essayant de la soustraire aux influences étrangères et aux courants de pensée
incompatibles avec le maintien du statu quo.

A ce sujet, le roman de la terre québécois joua un rôle exemplaire, tant comme émanation
que comme agent du processus de diffusion du nationalisme de conservation canadien
français, surtout pendant la première moitié de 20eme siècle. De ce point de vue, le roman
du terroir québécois de cette époque peut être considéré essentiellement en tant
qu'instrument destiné à la fois à légitimer l'ordre établi ainsi que le mode de vie traditionnel,
mais aussi à disqualifier et à marginaliser tout ce qui est étranger ou incompatible avec cet
ordre et ce mode de vie. La poursuite de ces objectifs notamment s'effectue notamment aux
moyens de la mise en scène et de l'opposition de personnages stéréotypés, tels le «vieux
paysan», le «curé de campagne», le «jeune paysan», etc. L'étude et la description de ces
personnages constituent l'objet du présent mémoire.

EXTRAIT DU « MONDE RURAL QUÉBÉCOIS AUX XVIIIE ET XIXE SIÈCLES »

« Dans l’ancienne société rurale de la vallée du Saint-Laurent, la paysannerie ne


forme pas un groupe social homogène dont la stratégie de reproduction reposerait
essentiellement sur les possibilités de redéploiement des familles dans l’espace, et
dont les rapports de parenté constitueraient l’essence des rapports sociaux. La
formation du prolétariat rural dans la première moitié du XIXe siècle de même que
le recrutement du clergé, des marchands et d’autres notables au sein de la
paysannerie sont deux volets indissociables d’une reproduction sociale où tous les
individus ne disposent pas, au départ, des mêmes atouts. »

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