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quo. Le génie de Napoélon III a été d'y faire entrer la France, mais
de lui donner pour objectif une évolution concertée pour y réaliser,
sur des points limités, le principe des nationalités.
De 1878 à 1918.
Pendant cette période, le concert européen a parfaitement fonc-
tionné. La formation des deux grands réseaux d’alliance, la Tniplice et
l'alliance franco-russe, n’en a pas empêché le fonctionnement. Il ne
s'agissait pas de créer des blocs idéologiques, contrôlant toute la
diplomatie de chacun des Etats. Les Balkans sont restés à l'écart de
ce partage La France et l’Autriche-Hongrie y ont mené des politiques
amicales, avec pour objectif commun le maintien de la paix. Les
relations financières directes entre Paris et Vienne ont été presque
gelées depuis 1879. Mais la coopération financière entre les deux pays
a très bien fonctionné dans les Balkans!. Vienne avait une large liberté
de manœuvre dans la Triplice tout comme Paris avec la Russie.
Le Congrès de Berlin de 1878 a été l’un des grands succès du
concert européen. La Russie avait tenté par son intervention en faveur
des Bulgares, de se créer un protectorat étendu, menaçant Constantino-
ple. L'Allemagne de Bismark, alors complètement extérieure aux Bal-
kans, se posa en arbitre dans le Congrès. La pnnopauté autonome de
Bulgarie dut réduire ses frontières et abandonner la Rouméhe orientale.
Pour élminer le foyer de crise qu'était la Bosnie-Herzégovine, le
Congrès en confia l'administration à l’Autniche-Hongne qui obtint aussi
le droit d'entretenir des garnisons dans le Sandzak de Novi Pazar2.
Selon une tradition ancienne, les Grandes Puissances installèrent à
la tête de la Bulgane un prince étranger, Alexandre de la famille de
Battenberg. L'opinion publique supporta mal les pressions de la diploma-
tie russe qui devint hostile à l'unification de la Bulgarie réalisée en
1885. Le souverain perdit son trône en 1886 et fut remplacé par le
prince Ferdinand de Saxe-Cobourg, plus favorable au camp anti-russe 3.
L'Autriche-Hongne avait imposé en 1881 au prince Milan Obrenovitch
un traité secret qui, jusqu’en 1903, lui assura une position privilégiée
en Serbie Elle profita du sentiment national roumain hostile à la
Russie qui avait, en 1878, annexé la Bessarabie, pour signer avec elle
un traité en 1883 qui assurait son influence. Jusqu'en 1914, ces relations
restèrent amicales, malgré un désaccord croissant après 1910 sur les
Roumains de Transylvanie.
Depuis 1945
L'occupation soviétique a entraîné contre leur gré la Roumame et
la Bulgarie dans le camp sociahste. La Yougoslavie de Tito voulut se
présenter, de 1945 à 1948, comme le centre de la révolution communiste
dans tout le Sud-Est européen, en cherchant à mettre sur pied une
nouvelle umon balkanique. En même temps, elle menait une pohtique
agressive contre l'Italie autour de Tneste et contre l'Autriche. La
rupture de 1948 à divisé en trois les Balkans. La Grèce seule restait
dans le camp occdental, avec une période d’éloignement lors du régime
des colonels. La Yougoslavie est restée dans une situation ambiguë
entre les deux blocs : une dictature communiste, tempérée par la
possibihté offerte aux habitants d'aller travailler en France ou en
Allemagne fédérale; une armée de type communiste, financée en partie
par les Etats-Unis, soucieux de la préserver de la conquête mihtaire
soviétique. Les Balkans ont donc formé une zone fermée au dialogue
avec les Grandes Puissances.
L'écroulement du système communiste après 1990 a modifié la
situation. Bulgarie et Roumanie ont commencé le processus de démocra-
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Annexe