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COMMUNICATIONS NUMERIQUES
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
Si M est la taille (ou cardinal) de l’alphabet, le symbole est alors dit M-aire. Lorsque M
= 2, le symbole est dit binaire. En groupant sous forme d’un bloc, L symboles binaires
L
indépendants, on obtient un alphabet de M = 2 symboles M-aires. Ainsi un symbole M-aire
véhicule l’équivalent de L = log2 (M) bits. Lorsqu’on parle de débit numérique, on doit préciser
si l’on fait illusion au débit exprimé en bits/s ou au débit en symboles/s.
Dans la suite, nous prendrons soin d’employer deux unités de mesure pour le débit
numérique : bit/s et symbole/s. Le BAUD est également utilisé et signifie symbole/sec. En
appelant respectivement Db et Ds le débit numérique exprimé en bits/s et en symboles/s, on a
les relations :
Db = Ds log2 M
et si T (respectivement Tb) est l’intervalle de temps qui sépare deux émissions consécutives de
symboles (respectivement de bits) on a :
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Db = = log2M
Tb T
T = Tb Log2M
Lorsqu’on donne une valeur pour un débit numérique en symboles/s, on suppose connue
la valeur de M. On ne pourra pas, par exemple, parler d’un modem à 2400 Bauds sans préciser
la valeur de M.
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Nous proposons d’examiner sommairement l’architecture fonctionnelle que l’on donne à
un système avancé de communications numériques. La figure 1.1. montre la structure complète
d’une chaîne de communications numériques dans toute sa complexité. Son rôle est de livrer au
destinataire les informations émises par la source qui peut être numérique ou analogique.
La source est dite numérique si l’information émise est de nature discrète ou numérique ;
c’est le cas d’un terminal informatique ou d’un terminal télégraphoique. La source est dite
analogique si sa sortie est un message analogique ; c’est le cas d’un microphone ou d’une
caméra de télévision. Bien entendu, l’architecture de la figure 1.1. est le fruit de toute une
évolution. A l’origine, les appareils de transmission se limitaient à l’ensemble MOulateur-
DEModulateur, ce qui a donné son nom au MODEM. Dans la figure, la dénomination modem
concerne l’ensemble compris à l’intérieur des pointillés.
Figure 1.1
2.1. Le codage source
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Dans le cas d’une source d’information analogique (son, image, etc...), le rôle du codage
de source consiste à faire correspondre au message analogique un message numérique
constitué d’une suite de symboles. Citons quelques procédés de codage de source qui font
l’objet d’autres cours et dont les plus complexes visent à réduire le débit binaire délivré : MIC
(“modulation” par impulsions et codage), MIC non linéaire, MIC adaptative, MIC différentielle,
MIC différentielle adaptative, modulation delta et delta-adaptative, codage par transformation,
par prédiction linéaire, codage par la méthode de l’entropie maximale, vocodeurs de formants,
codage en sous-bandes, et enfin la quantification vectorielle. Certaines de ces techniques sont
réservées à des signaux analogiques particuliers, les signaux de parole notamment.
Exemples
Lorsque la source est numérique dès le départ (ordinateur, telex, etc...), elle subit le
codage de source numérique proprement dit qui vise à supprimer la redondance intrinsèque
conformément au premier théorème de Shannon (cf. le cours de Théorie de l’Information).
2.2. Le cryptage
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Les différents débits utilisés dans les réseaux de télécommunications sont normalisés. En
Europe (mais pas aux Etats Unis ni au Japon), on trouve actuellement les niveaux suivants :
En accès multiple à répartition dans le temps (AMRT), tous les utilisateurs occupent la
totalité de la bande de fréquence, mais se partagent le temps, chacun d’eux se voyant attribuer
une portion de celui-ci. Le point d’accès au réseau ne travaille donc à un instant donné qu’avec
un seul utilisateur. Cette technique est particulièrement adaptée à la transmission numérique ;
elle est utilisée dans des systèmes de télécommunications spatiales récents (par exemple
TELECOM I) et de raccordement d’abonnés. L’intermodulation entre canaux provoquée par les
non linéarités de l’émetteur, source de dégradation en AMRF, est supprimée. En revanche, le
partage du temps entre utilisateurs exige une gestion centralisée qui n’existe pas en AMRF.
De nombreuses études sont aujourd’hui menées sur une troisième technique, l’accès
multiple à répartition par codes (AMRC). Dans cette technique, tous les utilisateurs occupent
la totalité de la bande de fréquence et du temps. Mais chacun d’eux possède une clé (appelée
encore code) qui lui est propre. L’utilisateur n°i, ayant à transmettre le signal si(t) le multiple par
la clé Ci(t). En réception, il corrèle le signal reçu par la même clé : si les clés sont choisies de
telle sorte qu’elles soient orthogonales, cette corrélation, qui s’interprète aussi comme une
projection, permet de retrouver uniquement le signal destiné à l’utilisateur n°i. Cette technique
est limitée, pour des raisons qui ne seront pas abordées ici, à de faibles débits. Elle ne
concurrence pas les techniques AMRF et AMRT dans toutes les situations.
Le codage de canal, aussi appelé codage détecteur et/ou correcteur d’erreurs, est une
fonction spécifique des transmissions numériques, qui n’a pas son équivalent en transmission
analogique. Cette opération, qui sera étudiée dans le cours de Codage du Canal, permet
d’améliorer la qualité de la transmission. Le codage de canal consiste à insérer dans le
message des éléments binaires dits de redondance suivant une loi donnée. Cette opération
conduit donc à une augmentation du débit binaire de la transmission. Le décodeur de canal, qui
connaît la loi de codage utilisée à l’émission, vient vérifier si cette loi est toujours respectée en
réception. Si ce n’est pas le cas, il détecte la présence d’erreurs de transmission qu’il peut
corriger sous certaines conditions.
La fonction de codage de canal n’est pas toujours utilisée car elle accroît la complexité
des équipements de transmission et donc leur coût.
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2.5. Modulation
Le message numérique, en tant que suite d’éléments binaires, est une grandeur abstraite.
Pour transmettre ce message il est donc nécessaire de lui associer une représentation
physique, sous forme d’un signal électrique. Cette opération est appelée généralement
opération de modulation. Le signal numérique obtenu est un signal continu capable de traverser
le canal.
L’étalement de spectre sert à étaler le spectre du signal sur une bande large, par exemple
pour réduire l’effet du brouillage intentionnel, pour cacher le signal dans le bruit (procédé de la
“low probability of interception”), pour lutter contre l’évanouissement du signal ou pour
multiplexer.
- Un câble bifilaire, dont la bande passante est faible et qui est en général pour les
transmissions à bas débit (inférieur à 2 Mbit/s sur le réseau téléphonique).
- Un câble coaxial, qui possède une bande passante plus importante que le câble bifilaire et
qui permet de réaliser des transmissions avec un débit relativement élevé : plusieurs
centaines de Mbit/s. Le câble coaxial est notamment utilisé pour connecter les centraux
téléphoniques entre lesquels transite un grand nombre de communications.
- Une fibre optique, qui apparaît aujourd’hui, grâce à sa bande passante très élevée et sa
faible atténuation, comme un support très intéressant. Les fibres optiques sont de plus en
plus utilisées pour les réseaux terrestres à grande capacité (plusieurs Gbit/s, voire dans le
futur, plusieurs dizaine de Gbit/s), pour les câbles sous-marins (où elles ont supplanté le
câble coaxial), ainsi que pour les réseaux de distribution (c’est-à-dire sur les liaisons entre
centraux téléphoniques et abonnés).
- L’espace libre, qui utilise la propagation d’une onde électromagnétique dans l’atmosphère.
Ce milieu est généralement réservé aux transmissions par satellite ou par faisceaux
hertziens (2 à 140 Mbits/s) qu’aux radiocommunications avec les mobiles où le débit est de
quelques Kbit/s (16,32,...) selon les applications et le type de codage source choisi.
2.9. Démodulation
La démodulation est l’opération inverse de la modulation, mais elle doit en plus tenir
compte du bruit et des distorsions subies par le signal.
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2.10. Synchronisation
2.11. Egalisation
L’égalisation est une opération de filtrage qui permet de réduire l’effet des distorsions
linéaire subies par le signal.
Les méthodes d’annulation d’écho, utilisées surtout en téléphonie, ne seront pas étudiées
dans ce cours.
2- Le traitement
3- Le multiplexage
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triodes, au musée des techniques désuettes. Bien-sûr, on prévoit la numérisation intégrale du
réseau français pour les années 90. Mais à côté de l’inertie propre au développement à grande
échelle, il faut, pour expliquer ce paradoxe, invoquer les inconvénients des techniques
numériques, lorsqu’on peut les comparer aux techniques analogiques, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit
de transmettre avec ou sans numérisation un signal analogique.
1- Consommation spectrale
Les communications numériques sont réputées pour leur “gourmandise spectrale”. Dans
le cas de la transmission d’un signal téléphonique, par exemple, une transmission numérique
peut s’avérer impratiquable dans la bande de 4 Khz allouée au signal analogique, si l’on ne
prend pas de grandes précautions. Il nous faut pourtant nuancer cette “réputation”.
En effet, tout le monde est tenté de faire le calcul suivant. La numérisation de type MIC du
signal de parole téléphonique commence par un échantillonnage à 8 KHz (cf. le théorème
d’échantillonnage). Si l’on représente la valeur de chaque échantillon par un mot de 8 bits, on
obtient un débit de 64 kbit/sec. Si l’on pense que les modems les plus courants sur réseau
commuté passent 1200 bit/sec, on arrive à une absurdité : Il faudrait une bande 64000/9600 = 7
fois (environ) plus grande pour passer le message téléphonique numérisé !. La recherche a rendu
possible la compression de l’information de parole en permettant, par des moyens coûteux qui
exploitent les caractéristiques de la parole, de ramener le débit de l’information à transmettre à
2400 bit/sec, ce qui représente une réduction d’un facteur 27 ! Ainsi, sur un canal téléphonique de
4 KHz, on peut envisager de transmettre 9600/2400 = 4 messages téléphoniques.
2- Complexité
Il faut tout de même retenir que la transmission d’un signal numérique nécessite certaines
précautions et précisions dans le traitement. Ce genre de précaution conduit souvent à une
complexité accrue qui, même si elle bénéficie des progrès de l’électronique numérique,
nécessité une maîtrise parfaite de la théorie et de la technologie.
3- Nécessité de synchronisation