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PROBLEMATIQUE : Est-ce que l'utilisation d'un système bidimensionnel est adéquate pour une
détermination précise de position à l'aide du GPS ?

INTRODUCTION

Le système de géolocalisation par satellite, connu sous l'acronyme GPS (Global Positioning System), est
un réseau composé de 24 satellites opérationnels, accompagnés de 4 satellites de réserve, développé par
l'armée américaine et mis à disposition des civils. Le GPS permet de déterminer les coordonnées
géographiques précises de n'importe quel point à la surface du globe avec une précision pouvant atteindre
1 mètre. Pour se repérer et se positionner avec le GPS, il est recommandé de l'utiliser en association avec
une carte géographique. Pour étudier l'efficacité de ce système, on examine son utilisation dans des
repères à deux dimensions et à trois dimensions.

Nous nous demandons alors le système bidimensionnel est-il suffisant pour la détermination précise d’une
position par GPS ?

Notre étude débutera par l'analyse du système bidimensionnel avant de se pencher sur l'étude du système
tridimensionnel.

1.ETUDE DU SYSTEM BIDIMENTIONNELLE.

1.1. DEFINIR DEUX CERCLES DANS UN REPERE ORTHOGONAL.

Le positionnement par GPS repose sur le principe de la trilatération spatiale. Dans un levé planimétrique
en 2D, tel que celui utilisé en topométrie, la mesure des distances entre un point inconnu et deux points
dont les coordonnées sont connues permet de calculer les coordonnées du point inconnu. Ce dernier se
trouve à l'intersection de deux cercles centrés sur les points connus (voir la figure 2), les rayons des
cercles étant donnés par la mesure des deux distances. Parmi les deux points ainsi obtenus, l'un peut être
rejeté s'il est trop éloigné des coordonnées approchées du point à déterminer. Le positionnement du
récepteur se situe à l'intersection de trois cercles, dont les centres sont les satellites, et les rayons
correspondent à la distance entre le satellite et le récepteur. Pour déterminer cette distance, le calculateur
du récepteur mesure le temps que met un code émis par le satellite pour atteindre le récepteur
(information descendante). Lorsque le récepteur reçoit ce code, spécifique à chaque satellite, il est capable
de déterminer le retard dû au trajet parcouru. Ce temps, multiplié par la vitesse de propagation du code,
permet d'obtenir la distance recherchée, soit le rayon des cercles dans le plan bidimensionnel formé par
les axes (x'x) et (y'y). Ainsi, dans une étude bidimensionnelle, trois cercles de rayons respectifs R1, R2 et
R3, dont les centres correspondent aux satellites et les rayons correspondent à la distance recherchée,
constitueront la base de l'analyse.

1.2. L’INTERSECTION DE DEUX CERCLES

Chaque satellite du système GPS, émet un signal à un instant précis. Ce signal voyage au cours du temps
dans toutes les directions, sous la forme d’un cercle qui s’agrandit comme lorsque l’on lance un caillou
dans l’eau. On se place pour l’instant dans le plan. Si le signal est émis au point S1 à l’instant t1 = 0 et
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que le signal se déplace à une vitesse c, alors à un instant t > 0 quelconque, le signal est perçu exactement
en tout point du cercle C1 centré en S1 et de rayon c · t. Si le centre S1 a pour coordonnées (x 1, y1) alors
l’équation de ce cercle est √ ¿ ¿ ¿ =c.t

Ou encore en élevant au carré : (x – x1) 2 + (y – y1) 2 = c 2 · t2.

Rappelons que je cherche à déterminer ma position P, et donc si je reçois le signal à l’instant t, j’en déduis
que je suis situé sur le cercle C1 (de rayon c · t). Le fait que deux signaux dans le plan déterminent
seulement deux positions possibles est la traduction mathématique des résultats traduits par la situation
suivante. Dans notre situation l’intersection n’est pas vide, puisque nous sommes à un point d’intersection
des deux cercles. La preuve va même nous fournir les coordonnées des points d’intersection. Lorsque
qu’il n’y a qu’un point d’intersection, c’est que les deux cercles sont tangents. On considère deux cercles
C1 et C2. Pour simplifier les calculs, et sans perte de généralité, on choisit le repère de sorte que le centre
du premier cercle soit (x1, y1) = (0, 0), et on choisit l’axe des abscisses de sorte que le centre du second
cercle soit dessus : (x2 , y2) = (x2 , 0). Les équations des cercles sont alors x 2 + y2= r 12 et (x – x2) 2 + y2
= r22

P (x, y) est un point d’intersection si ses coordonnées sont solutions de


x 2 + y 2= r2
x2 − 2x x2 + x 22 + y2 = r22

C’est un système à deux équations et deux inconnues, mais les équations ne sont pas linéaires. En
retranchant la première ligne à la seconde, ce système équivaut à :
x2 + y2 = r12 x= (r 1
2
– r22
+ x2 ) \2x2
2

On a donc trouvé l’abscisse x de nos solutions. En reportant la valeur de x dans la première équation on
trouve : y 2 = r 12 – (r12 – r22 + x22) \2x2 2
On trouve alors deux solutions de ce system en considérant ρ = y2
Avec ρ > 0 alors y = √ ρ ou y = − √ ρ. Le système admet deux solutions données par
A ((r 12 −r 22+x22) \2x2 +√ ρ ) et B ((r12 –r22+ x22) \2x2 -√ ρ) Les deux cercles se coupent en deux points.

1.3 DETERMINATION DU POINT D’INTERSECTION DES TROIS CERCLES

Pour déterminer la position exacte d'un récepteur, il est nécessaire de disposer des signaux de trois
satellites et de déterminer l'intersection des trois cercles correspondants. Ce point d'intersection est la
solution unique dans le plan bidimensionnel. Supposons que le rayon d'un troisième cercle soit de 15 000
km. Soit A un point d'un repère (0, i, j) de coordonnées (a, b), M (x, y) appartenant au cercle de centre A
et de rayon AM, et R le rayon de ce cercle, ce qui revient à dire que R = AM. Le vecteur AM a pour
coordonnées AM (x – a, y - b). En utilisant le théorème de Pythagore, l'équation de ce cercle est donnée
par : (x – a) ² + (y – b) ² = R².

Prenons l'exemple de trois cercles a, b, et c, définis par les équations suivantes :


a : (x + 3) ² + (y + 3) ² = 34
b : (x - 4) ² + (y-1) ² = 17
c : (x + 3) ² + (y - 3) ² = 10
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L'intersection des cercles a et b est donnée par la droite d'équation y = 7/4x + 2. L'intersection des cercles
a et c est donnée par la droite d'équation 8y = -14x + 19. En résolvant ces équations simultanément, on
trouve le point d'intersection M, qui a pour coordonnées (0, 2).

Il est nécessaire de trouver la valeur de x pour laquelle la droite formée par l'intersection du cercle de
centre A et du cercle de centre B a une ordonnée de 2. Pour ce faire, on résout l'équation suivante : (4x +
2) = 2, ce qui donne 14x = 0, et donc x = 0. Ainsi, le point M a pour coordonnées (0, 2), ce qui est illustré
sur la figure :
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1.ETUDE DU SYSTEM TRIDIMENTIONELLE

1.1. DEFINIR LES SPHERES DANS UN REPERE ORTHONORME.

La distance entre un satellite et un récepteur GPS est un élément clé pour déterminer la position d'un
utilisateur de GPS. En effet, la position de l'utilisateur se situe sur une sphère de rayon égal à la distance
qui sépare le satellite et le récepteur. Pour obtenir cette distance, il est nécessaire de connaître la position
exacte du satellite dans l'espace, ainsi que le temps que prend le signal pour atteindre le récepteur.
Pour obtenir cette information, on peut utiliser deux satellites différents. Chacun d'eux envoie des signaux
comportant sa position dans l'espace, l'heure et la date d'émission du signal. Le récepteur GPS capte ces
signaux et en comparant l'heure d'émission du signal avec son horloge interne, il peut déterminer le temps
de parcours du signal. Connaissant la vitesse de la lumière (300 000 km/s), on peut alors calculer la
distance entre le satellite et le récepteur.
Il est important que ces mesures soient précises, car une erreur de seulement 38 µs par jour peut entraîner
une erreur de position supérieure à 11 km. Pour éviter cela, on choisit les centres des sphères de telle sorte
qu'elles s'interceptent, ce qui permet au récepteur GPS de capter les signaux de deux satellites différents.
Dans un espace 2D, deux satellites sont nécessaires pour repérer un point. On peut par exemple mesurer
le temps de parcours du signal envoyé par le satellite A pendant 4 secondes, ainsi que celui envoyé par le
satellite B pendant 6 secondes, sachant que B est le centre de la sphère B.

1.2. INTERSECTION ENTRE DEUX SPHERES.

Nous cherchons à déterminer l'équation de deux sphères dans l'espace, à savoir les sphères S et S' de
centres O et O' respectivement, de rayons r et r', et de distance d=OO' entre les deux centres. Si la distance
d est comprise entre |r-r'| et r+r', alors les sphères sont sécantes et leur intersection forme un cercle de H,
où H est un point appartenant à la droite (OO') et I est le milieu de [OO'].

La sphère S1 est centrée à l'origine, c'est-à-dire que son centre est défini par les coordonnées (x1, y1, z1)
= (0, 0, 0), tandis que la sphère S2 est centrée sur l'axe des abscisses (Ox), c'est-à-dire que son centre est
défini par les coordonnées (x2, y2, z2) = (x2, 0, 0). Les équations des sphères sont alors les suivantes :
x2 + y2 + z2 = r2
(x - x2)2 + y2 + z2 = r'2

En soustrayant la première équation à la deuxième, nous obtenons :


(x - x2)2 - x2 = r'2 - r2
En développant les carrés, le système se simplifie et nous trouvons que :
x = (r12 - r22 + x22) /2x2

Remarquons que si nous ne considérons que l'intersection des deux premières sphères, nous obtenons
l'équation x2 + y2 + z2 = r12 avec x fixé à une valeur donnée. Cette équation décrit un cercle dans le plan
d'équation (x = x0) orthogonal à la droite joignant les deux centres. Par exemple, si nous prenons les
sphères S1 de centre A (3,0,4) et de rayon R1=3, et S2 de centre B(abc) et de rayon R2=5, qui vérifient la
relation |r-r'|<d<r+r', alors elles conviennent à un système GPS. Leurs équations sont respectivement :
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S1 : (x-3)2 + y2 + (z-4)2 = R2 → x2 + y2 + z2 - 6x - 8z + 16 = 0

S2 : x2 + y2 + z2 - 2x - 4y - 6z + 10 = 0

En soustrayant S2 de S1, nous obtenons l'équation du plan P qui est l'intersection des deux sphères dans
un système bidimensionnel formé uniquement par ces deux sphères :

-4x + 4y - 2z + 6 = 0

Cette équation nous permet de localiser le plan P comme illustré dans la figure ci-dessous.

2.3 INTERSECTION DU PLAN ET DE LA TRPOISIEME SPHERE

Nous cherchons à trouver l'intersection entre le plan P et la sphère 3 de centre O3 (7,-3,1) et de rayon
R3=8cm. La droite (IJ) est perpendiculaire à P et passe par O3. Dans un repère orthonormé, le vecteur
normal à P est □(→┬n) (-4,4,-2), donc →┬n est le vecteur directeur de (IJ), qui peut être exprimée par les
équations paramétriques suivantes :

x = 7t – 4
y = -3t + 1
z=t–2
Nous pouvons trouver les coordonnées du point d'intersection entre P et (IJ) en résolvant le système
d'équations :
-4(7t-4)+4(-3t+1)-2(t-2)+6=0
-42t+42=0
t=1

Ainsi, le point d'intersection est L (3,1,-1). Nous pouvons vérifier que la droite (SL) a une longueur de 6,
ce qui est inférieur au rayon de la sphère R3=8cm. Par conséquent, il existe une intersection entre la
sphère et le plan, et nous pouvons considérer un point A dans cette intersection.
Tous les points de l'intersection sont à égale distance du point L, donc ils se situent sur un cercle de centre
L. Par ailleurs, si nous prenons un point M sur ce cercle, il appartient à la fois au plan P et à la sphère, ce
qui signifie que OM^2=R^2+OL^2=OA^2. Ainsi, l'intersection de P et S est exactement un cercle, dont le
centre se trouve sur la perpendiculaire à P passant par O3.

Il y a recours à un quatrième satellite pour le positionnement précis, trois pour la position, et un


supplémentaire pour la synchronisation. Cependant, pour la synchronisation de l’horloge du boîtier GPS,
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il faut la précision d’une horloge atomique. Le récepteur GPS n’a pas cette précision. Il va donc utiliser
l’horodatage produite par une horloge atomique à bord d’un quatrième satellite.

CONCLUSION

En réalité, le système bidimensionnel du GPS permet uniquement de déterminer la position de l'utilisateur


en surface, en trouvant deux points d'intersection correspondant à deux positions différentes grâce à
l'usage de deux satellites. L'ajout d'un troisième satellite permet de déterminer la position exacte en
surface. Cependant, cette méthode est moins précise que la méthode tridimensionnelle, qui utilise trois
satellites pour déterminer un cercle d'intersection des trois sphères de rayon égal à la distance entre
l'utilisateur et les satellites. Cette méthode tridimensionnelle permet une localisation plus précise et
efficace.

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