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des gammes
2 gammes.cdf
Introduction
Traité de l’harmonie, Jean-Philippe, 1722
Caractéristiques du son
◼ sa durée
◼ sa hauteur, liée à la fréquence de vibration de la source sonore : plus la fréquence est élevée,
plus le son paraît aigu. Si T est le nombre de périodes T du signal reproduits en une seconde,
alors la fréquence est donnée par f = T1 et est exprimée en Hertz.
L’oreille ne peut percevoir que les sons de fréquences comprises entre 20 et 20 000 Hz, ce qui
représente une dizaine d’octaves environ.
Fréquence en Hertz
Temps en secondes
1 s | 8000 Hz
Note C
Instrument Piano
1s
Quelques questions
◼ Pourquoi y a-t-il 7 noms de notes différents dans la gamme occidentale et pourquoi les
intervalles ne sont-ils pas identiques entre deux notes consécutives (présence de tons ou de demi-
tons entre Mi et Fa ou entre Si et Do) ?
◼ Pourquoi cette gamme comprend-elle au total 12 notes distinctes non également réparties ?
◼ Pourquoi certaines notes différentes sont jouées de la même façon sur les instruments
ordinaires (La♭ et Sol♯ par exemple) ?
◼ Pourquoi apprend-on que l’ordre des dièses est Fa – Do – Sol – Ré – La – Mi – Si et que celui des
bémols est l’ordre inverse des dièses ?
4 gammes.cdf
La gamme pythagoricienne
Historique
Pythagore (fin du VIe siècle avant J. C. ) avait remarqué qu’en plaçant un chevalet au milieu d’une
corde tendue, les deux parties donnaient un même son lorsqu’on les pinçait, analogue à celui que
donnait la corde entière (octave).
En plaçant ce chevalet au tiers à partir d’une extrémité, la partie la plus longue donnait un nouveau
son (quinte supérieure).
gammes.cdf 5
L’échelle harmonique,in Franchino Gafurio, Theorica musice, Naples,1480,page de titre,gravure sur bois
gammes.cdf 7
Octaves
Soit f0 la fréquence associée à une note choisie pour note de référence. On note o0 = f0 .
◼ Les octaves successives ascendantes sont définies pour tout entier relatif n par on+1 = 2 on .
◼ Les octaves successives descendantes sont définies pour tout entier relatif n par on+1 = 12 on .
On peut ainsi définir l’octave par l’application o qui à tout entier relatif n associe o(n) = 2n f0 .
o0 f 0
8 s | 8000 Hz
Quintes
On définit les quintes successives par l’application q qui, à tout n ∈ ℤ associe q(n) = 32 f0 .
n
q0 f 0
14 s | 8000 Hz
Quarte
Alternance de quartes et de quintes
Les Pythagoriciens construisent la gamme sur la base d’une succession alternée de quintes ascen-
dantes (multiplication par 32 ) et de quartes descendantes (multiplication par 14 = 34 ).
3
3
p2 n+1 = 2
p2 n pour tout n ∈ ℕ
Cela revient à définir la suite associée (pn )n∈ℕ par 3 et p0 = f0 .
p2 n = 4
p2 n-1 pour tout n ∈ ℕ*
98 f0
n
p2 n = pour tout n ∈ ℕ
On établit que le terme général de (pn ) est donné par 3
× 98 f0
n
p2 n+1 = 2
pour tout n ∈ ℕ
Démonstration
0
Nous avons p0 = 98 ×f0 , p1 = 32 f0 .
En supposant que pour un entier k, on ait p2 k = 98 f0 , nous avons p2 k+1 = 32 p2 k soit
k
Ecoute
p0 p(0)
p0 p(0.)
13 s | 8000 Hz
Les notes obtenues, qui correspondent aux termes de la suite (pn ), sont définies par les rapports
suivants
3 9 27 81 243 729
Valeur exacte 1 2 8 16 64 128 512
Valeur approchée 1. 1.5 1.125 1.6875 1.26563 1.89844 1.42383
3 9 27 81 243 729
Note dans l'ordre d'apparition 1 2 8 16 64 128 512
3 9 27 81 243 729
Note ramenée à l'octave 1 2 8 16 64 128 512
9 81 729 3 27 243
Note classée 1 8 64 512 2 16 128
Valeur approchée 1. 1.12 1.27 1.42 1.5 1.69 1.9
7 s | 8000 Hz
Les musiciens seront probablement surpris par la quatrième note de la gamme ainsi obtenue. En
fait, avec les notations actuelles, on écoute un Fa♯ en lieu et place d’un Fa. Mais il y a une explica-
tion qui sera donnée dans la suite…
10 gammes.cdf
Les premiers termes de la suite des quintes (qn ) est résumée par le tableau suivant
3 9 27 81 243 729
Note dans l'ordre d'apparition 1 2 4 8 16 32 64
3 9 27 81 243 729
Note ramenée à l'octave 1 2 8 16 64 128 512
9 81 729 3 27 243
Note classée 1 8 64 512 2 16 128
Les rapports obtenus avec la progression de quintes coïncident avec ceux obtenus par la méthode
pythagoricienne alternant quintes ascendantes et quartes descendantes.
Résolution numérique
Malheureusement, une échelle de sons ainsi construite n’est pas finie. Pour qu’il en soit ainsi, il
faudrait que (qn ) soit périodique, autrement dit qu’il existe un couple d’entiers (m, n) tel que
qn = 2m c’est-à-dire 32 = 2m , ou , 23m+n = 1.
n n
ε > 0.
3n
◼ Si 2m+n
= 1 + ε, ε > 0, alors la quinte dépasse l’octave
3n
◼ si 2m+n
= 1 - ε, c'est l’octave qui dépasse la quinte
3n
Posons, pour tout n ∈ ℕ, un = 2m+n
.
Pour ε > 0 suffisamment proche de 0 (c’est ce qu’on cherche ! ) 1 + ε ∈ [1; 2[ et un = 1 + ε équivaut à
ε = un - 1.
un = 1 - ε équivaut à un = 2 (1 - ε) car 1 - ε ∉ [1; 2[ soit ε = 1 - 12 un .
ε est donc le plus petit des nombres un - 1 et 1 - 12 un .
Or un - 1 < 1 - 12 un équivaut à un < 43 .
gammes.cdf 11
succession
On a représenté ci-dessus :
◼ en rouge, les octaves dans leur ordre d’apparition (l’octave numérotée n correspondant à on = 2n )
◼ en bleu, les quintes dans leur ordre d’apparition (la quinte numérotée n correspondant à
qn = 32 )
n
0.25 1 1
2 s | 8000 Hz
0.125 2 1
2 s | 8000 Hz
0.0507813 5 3
2 s | 8000 Hz
0.0136433 12 7
2 s | 8000 Hz
0.0113975 41 24
2 s | 8000 Hz
0.00209031 53 31
2 s | 8000 Hz
2 s | 8000 Hz
gammes.cdf 13
2 s | 8000 Hz
Ce qui peut surprendre au premier abord, c’est l’absence de la solution n = 7 (qui représenterait
une gamme à 7 notes, analogue à la gamme occidentale usuelle), mais on comprend pourquoi…
affirmer que
32 = 2m ⇔ log2 32 = log2 (2m ) ⇔ n log2 32 = m log2 (2) ⇔ log2 32 =
n n m
n
…0
Dans les fractions obtenues dans le second membre, le numérateur représente le nombre d’oc-
taves, et le dénominateur le nombre de quintes.
2
Nous avons 1 < y < 2 car 32 < 2 et 32 = 94 , 94 > 2.
Posons y = 1 + 1z .
On a 1z < 1 et donc z > 1.
32 = 2 équivaut donc successivement à
y
1
3
2
× 32 z = 2
1
32 z = 4
3
43 = 3
z
2
2
Nous avons maintenant 1 < z < 2 car 43 < 32 et 43 = 16
9
et 16
9
> 32 .
1
; 43 = 32 équivaut successivement à
z
Posons z = 1 + u
14 gammes.cdf
1
4
3
× 43 u = 3
2
1
43 u = 9
8
98 = 4
u
3
2 3
Cette fois, on a 2 < u < 3 car 98 =
81 81
, < 43 et 98 = 729
64 64
, 729 > 43 .
512 512
On est donc amené à poser u = 2 + 1v où v > 1 et 98 = 43 équivaut successivement à
u
1
2
98 × 98 v = 43
1
98 v =
256
243
243 = 98
256 v
…
gammes.cdf 15
Gamme pentatonique
Résumons les solutions obtenues précédemment :
Dans cette partie, on s’intéresse au premier couple solution non trivial (3; 5) (5 quintes sur 3
octaves), qui donne la suite de nombres ou notes
9 81 3 27
1 8 64 2 16
5 s | 8000 Hz
Les rapports entre deux notes, définis comme quotient entre deux notes consécutives, sont donnés
par
16 gammes.cdf
1 9 81 3 27
8 64 2 16
9 9 32 9
8 8 27 8
1 3 5 2 4
9 9 32 9
8 8 27 8
Do Ré Mi Sol La
La gamme ainsi construite donne, en partant de Do et dans l’ordre d’apparition dans les cycles Do –
Sol – Ré – La – Mi soit Do – Ré – Mi – Sol – La, appelée gamme pentatonique majeure de Do.
Les intervalles qu’elle contient sont de deux natures 98 et 32
27
.
gammes.cdf 17
Gamme diatonique
Gamme à 7 notes (diatonique)
Bien que l’approximation par 7 quintes soit un peu moins bonne que celle obtenue par 5 quintes,
on obtient :
9 81 729 3 27 243
1 8 64 512 2 16 128
7 s | 8000 Hz
1
9 81 729 3 27 243
8 64 512 2 16 128
9 9 9 256 9 9
8 8 8 243 8 8
1 3 5 7 2 4 6
9 9 9 256 9 9
8 8 8 243 8 8
Do Ré Mi Fa♯ Sol La Si
Cette gamme, appelée gamme de Pythagore, était connue des chinois ; les deux notes supplémen-
taires étaient utilisées comme notes de passage.
Elle comprend deux types d’intervalle :
9
◼ Le ton pythagoricien égal à 8
2
◼ Le limma pythagoricien (demi-ton) un peu inférieur à la moitié d'un ton (puisque 256
243
< 98 et
2
256
243
- 98 =-0.015 à 10-3 près)
Notations
Les lettres-notes ont été baptisées par Guido d’Arezzo (vers 975 – vers 1040) au moyen des pre-
mières syllabes d’un hymne à Saint-Jean-Baptiste :
18 gammes.cdf
UT queant laxis
REsonare fibris
MIra gestorum
FAmuli tuorum
SOLve polluti
LAbii reatum
Sancte Iohannes
Les écoliers italiens de ce temps connaissaient bien cet hymne et le chantaient avec une mélodie
qui montait de degré en degré.
C’était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré de la gamme.
Le si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle et le ut, jugé trop dur à l’oreille,
transformé en do par Bononcini en 1673.
(Afin que puisse résonner dans les coeurs détendus les merveilles de tes actions, absous l’erreur de la
lèvre indigne de ton serviteur, ô saint Jean… )
La lèvre indigne s’explique par l’histoire de Saint-Jean : La naissance de Jean fut annoncée à son
père Zacharie par l’archange Gabriel. Le prêtre Zacharie étant stérile, ce dernier douta des propos
de l’archange qui le punit en le rendant sourd et muet. Ce n’est qu'à la naissance de Jean, après
que Zacharie eut écrit sur une tablette « Jean est son nom » qu’il retrouva la parole et l'ouïe.
En langage médiéval la gamme s’appelait solfa, qui donna le solfège.
Modes primitifs
Dans le cycle des quintes, le choix de la note de départ ne joue aucun rôle particulier.
On peut donc choisir d’effectuer k quintes ascendantes et 6 - k quintes descendantes (où k ∈ 〚0; 6〛).
Cela revient à dresser la liste des 6 premiers termes de chaque suite up : n ↦ 32 × 32 où p est un
p n
entier relatif tel que -6 ≤ p ≤ 0 et à les ramener sur une octave (en divisant les termes par la puis-
sance de 2 nécessaire).
On obtient alors
Les différents intervalles obtenus sont les suivants, qui définissent les 7 modes grecs primitifs :
gammes.cdf 19
256 9 9 256 9 9 9
locrien (VII) 243 8 8 243 8 8 8
256 9 9 9 256 9 9
phrygien (III) 243 8 8 8 243 8 8
9 256 9 9 256 9 9
aeolien (VI) 8 243 8 8 243 8 8
9 256 9 9 9 256 9
dorien (II) 8 243 8 8 8 243 8
9 9 256 9 9 256 9
myxolydien (V) 8 8 243 8 8 243 8
9 9 256 9 9 9 256
ionien (I) 8 8 243 8 8 8 243
9 9 9 256 9 9 256
lydien (IV) 8 8 8 243 8 8 243
aeolien (VI)
7 s | 8000 Hz
9 9 256 9 9 9 256
8 8 243 8 8 8 243
Do Ré Mi Fa Sol La Si Do
8 s | 8000 Hz
20 gammes.cdf
Gamme chromatique
17 notes pour une gamme
Rappelons les solutions obtenues.
2 s | 8000 Hz
1
2187 9 19 683 81 177 147 729 3 6561 27 59 049 243
2048 8 16 384 64 131 072 512 2 4096 16 32 768 128
2187 256 2187 256 2187 256 256 2187 256 2187 256
2048 243 2048 243 2048 243 243 2048 243 2048 243
1 8 3 10 5 12 7 2 9 4 11 6
12 s | 8000 Hz
Les cinq notes ajoutées sont les notes diésées Fa♯, Do♯, Sol♯, Ré♯, La♯.
Ici encore, on aurait pu effectuer k quintes ascendantes et 11 - k quintes descendantes
(k ∈ 〚0, 11〛).
Les quintes descendantes définissent les notes bémolisées, et ces notes réunies avec les précé-
dentes, classées dans l'ordre croissant, donneraient :
d c d d c d d c d d d c d d c d d
Do Ré♭
Do♯ Ré Mi♭
Ré♯ Mi Fa
Mi♯ Fa♯ Sol La♭
Sol♯ La Si♭
La♯ Si Do
17 s | 8000 Hz
On obtient ainsi 17 notes distinctes ; les intervalles produits sont de deux types :
256
◼ demi-ton diatonique d = 243
531 441
◼ comma pythagoricien c = 524 288
22 gammes.cdf
c d d c d c d c d d c d
Do Do♯ Ré Mi♭ Mi Fa Fa♯ Sol Sol♯ La Si♭ Si Do
13 s | 8000 Hz
On peut maintenant constater que chaque ton 98 se décompose en deux demi-tons inégaux :
2187 37
◼ le demi-ton chromatique ou apotome c égal à 2048
= 211
qui correspond à l’intervalle obtenu par
3 7
37 2
succession de 7 quintes et 4 octaves 211
= 24
;
256 28
◼ le demi-ton diatonique ou limma égal à 243
= 35
correspondant à l’intervalle obtenu par
28 23
succession de 3 octaves et 5 quintes pures 35
= 3 5
.
2
37 8 32
On a effectivement 211
× 235 = 23
c’est-à-dire 98 .
37
312
Le rapport entre ces deux demis-tons est égal au comma pythagoricien puisque 211
28 = 219
soit
35
37 3 12
2
211
28 = 27
(intervalle obtenu par succession de 12 quintes sur 7 octaves).
35
gammes.cdf 23
Transposition
Le problème
Les musiciens ont très tôt rencontré le problème consistant à adapter une mélodie au registre
d’une voix ou d’un instrument. Pour cela, on cherche à transposer une mélodie vers l’aigu ou le
grave tout en conservant les intervalles successifs de la mélodie initiale.
Mathématiquement, la transposition revient à multiplier les fréquences par un même nombre.
Reprenons la gamme obtenue précédemment et les intervalles associés.
2187 256 256 2187 256 2187 256 2187 256 256 2187 256
2048 243 243 2048 243 2048 243 2048 243 243 2048 243
Do Do♯ Ré Mi♭ Mi Fa Fa♯ Sol Sol♯ La Si♭ Si Do
13 s | 8000 Hz
Les 11 transpositions ascendantes sont constituées des 12 notes de la gamme chromatique prises
dans cet ordre et en commençant par l’une d’entre elles.
Cela revient à construire la gamme à partir de l’une des notes et à obtenir les 11 autres par celle qui
la suit immédiatement.
13 s | 8000 Hz
256
Le calcul des intervalles obtenus ainsi, en faisant apparaître le demi-ton diatonique d = 243
et le
2187
demi-ton chromatique c = 2043
, font apparaître des quarts de ton diatonique ou chromatique. La
gamme chromatique n’est donc pas invariante par transposition.
gammes.cdf 25
128
c d d c d c d c d d c 243
2187
c d d c d c d c d d 4096
d
128
c d d c d c d c d 243
c d
128
c d d c d c d c 243
d c d
2187
c d d c d c d 4096
d d c d
128
c d d c d c 243
c d d c d
2187
c d d c d 4096
d c d d c d
128
c d d c 243
c d c d d c d
2187
c d d 4096
d c d c d d c d
128
c d 243
c d c d c d d c d
128
c 243
d c d c d c d d c d
2187
4096
d d c d c d c d d c d
128
c d d c d c d c d d c 243
Est-ce si grave ?
Les battements
amplitude 1
amplitude 2
temps
10 s | 8000 Hz
2
-2
26 gammes.cdf
La gamme tempérée
Le problème rencontré lors de la transposition amène à partager l’octave en 12 demi-tons égaux.
Le demi-ton d est l'unique solution réelle de [0; 1] telle que d12 = 2, soit d = 2 .
12
13 s | 8000 Hz
Note
Do
Tempérée 1
Pythagore 1
Ecart 1.
Ecoute
2 s | 8000 Hz
28 gammes.cdf
Conclusion
Bach
La création de l’échelle tonale uniforme est le résultat de la longue évolution de la musique et des
mathématiques. On comprend qu’elle n’ait pu apparaître avant l’élaboration de la théorie des
nombres irrationnels et des logarithmes. Or les mathématiciens n’ont commencé à user librement
de ces notions qu’au XVIIième siècle. Vers 1700, le savant et musicien allemand Andreas Werckmeis-
ter proposa cette échelle et construisit un piano qu’il accorda en conséquence. Jusque là les
instruments musicaux étaient accordés suivant le principe des intervalles justes (quinte, tierce, … ),
ce qui posait des problèmes délicats dans l’utilisation d’autres tonalités et dans la modulation. Les
musiciens n’adoptèrent pas immédiatement l’échelle de Werckmeister ; Diderot fut au rang de ses
adversaires, estimant qu’une échelle sans intervalles justes ne pouvait servir de fondement à la
musique. Mais Jean-Sébastien Bach démontra la vitalité de ce nouveau système qu’il adopta pour
écrire deux tomes groupés sous le titre « le clavier bien tempéré » (1722 - 1744). Chacun de ces
tomes comprenait 24 pièces (préludes et fugues), composées dans les 12 tonalités majeures et les
12 tonalités mineures à raison d’une pièce par tonalité.