Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SUPPORTS DE TRANSMISSION :
FIBRE OPTIQUE
Editions Al-Djazair
Docteur Karim Fethallah
SUPPORTS DE TRANSMISSION :
FIBRE OPTIQUE
Editions Al-Djazair
Sommaire
1- Introduction……………………………………………………………………………………………………….. 2
2- Principe de propagation de la lumière dans une fibre optique……………………………. 2
2.1- lois de Snell-Descartes……………………………………………………………………………….. 3
2.2- Conséquences des lois de Snell-Descartes…………………………………………………. 4
2.2.1- Angle limite, Réflexion totale………………………………………………………. 4
2.2.2- Cas particulier de la fibre optique……………………………………………….. 4
3- Fibres à saut d’indice………………………………………………………………………………………….. 5
4- Fibres à gradient d’indice……………………………………………………………………………………. 7
5- Fibres monomodes et fibres multimodes…………………………………………………………… 11
5.1- Notion de mode de propagation………………………………………………………………. 11
5.2- Fibres multimodes……………………………………………………………………………………. 13
5.3- Fibres monomodes.………………………………………………………………………………….. 14
6- Performances des fibres optiques……………………………………………………………………… 14
6.1- Atténuation optique…………………………………………………………………………………. 14
6.1.1- Définitions…………………………………………………………………………………... 14
6.1.2- Calcul de l’atténuation linéique………………………………………………….. 14
6.1.3- Causes de l’atténuation………………………………………………………………. 15
6.1.3.1- Pertes dues aux raccordements…………………………………… 15
6.1.3.2- Pertes dues à la jonction verre-air-verre……………………… 16
6.2- Dispersion…………………………………………………………………………………………………. 17
6.2.1- Dispersion modale……………………………………………………………………….. 17
6.2.2- Dispersion chromatique………………………………………………………………. 17
Exercices D’application…………………………………………………………………………………………… 21
Solutions des exercices………………………………………………………………………………………….. 23
1
1- Introduction
Les réseaux de télécommunications actuels nécessitent des débits de plus en plus
importants, et d’un autre coté, les entreprises industrielles exigent aux chercheurs
scientifiques et aux ingénieurs d’application de concevoir et optimiser des liaisons haut débit
flexibles et adaptées à leur besoin pour des moyennes et longues durées.
La technologie optique, et malgré le cout très élevé de sa connectique (sources laser
et photo-détecteurs), reste la solution immédiate pour la plupart des industriels
économiques grâce à ses nombreux avantages : largeurs de bande et longueurs d’onde
centrales accordables, minimum d’atténuation optique pour des longues distances de
transmission, très grandes bandes passantes et minimum de dispersion pour des fenêtres
optiques spécifiques. Cependant, l’amélioration de la qualité de transmission d’une liaison
optique passe certainement par une étude très détaillée des différents composants optiques
constituants cette liaison.
L’objet de ce support de cours est de présenter la fibre optique en général, en
expliquant le principe de propagation de la lumière à travers ce support de transmission. On
choisira bien sur les fibres optiques monomodes qui sont largement utilisées dans les
liaisons de télécommunications. Les performances des fibres optiques, notamment
l’atténuation et la dispersion, seront après présentées. A la fin de ce cours, une série
d’exercices est donnée avec leurs solutions correspondantes.
3
2.2- Conséquences des lois de Snell-Descartes
2.2.1- Angle limite, Réflexion totale
Fig(4)- Le faisceau réfracté n’existe plus Fig(5)- Le faisceau incident est entièrement
réfléchi
On remarque que pour n1>n2, le rayon réfracté s’écarte de la normale (voir fig (3)).
Quant l’angle de réfraction arrive à 90°, l’angle d’incidence atteint une limite (voir fig (4)).
Au-delà de cet angle limite, noté l, le faisceau réfracté disparait, car le faisceau incident est
alors entièrement réfléchi (voir fig (5)). On parle de réflexion totale.
Pour i1=l, la relation de Snell-Descartes s’écrit : n1*sin(l)=n2*sin(90°), ce qui entraine :
n2
sin(l ) = (3)
n1
Exemple
La lumière passe d’un verre quelconque d’indice n1=1.5 dans l’air d’indice n2=1. L’angle
1
limite est tel que : sin(l ) = . Il est proche de 42°.
1.5
- Si l’angle d’incidence est inférieur à 42° (i1<42), le faisceau est transmis dans l’air.
- Si l’angle d’incidence vaut 42° (i1=42), il est alors rasant (confondu avec le dioptre).
- S’il est plus grand que 42°, il est entièrement réfléchi et reste dans le verre.
2.2.2- Cas particulier de la fibre optique
Une fibre optique est formée principalement d’un cœur de verre d’indice n1 entouré
d’une gaine de verre d’indice n2 légèrement inférieur à n1 (n1>n2).
4
(a) Coupe longitudinale (b) Coupe transversale
5
L’angle d’acceptance de la fibre est l’angle d’incidence maximum (θmax) qui permet à
la lumière une propagation par réflexions successives dans la fibre.
L’angle de réfraction (θr), ou angle critique est relié à l’angle limite ( l ) par la relation :
θr+l=90° (4)
sin2(θmax)= n12*cos2(l)
sin(θmax)=n1 1− sin 2 (l )
sin (l ) =
n2
Puisque « l » représente l’angle limite, on a :
n1
2
n
Alors : sin (θ max ) = n1 1 − 2
n1
2
2
n
sin 2 (θ max ) = n1 1 − 2 2
n1
sin 2 (θ max ) = n1 − n2
2 2
Exemple
Prenons une fibre à saut d’indice, dont les indices sont 1.48 pour le cœur et 1.46 pour
la gaine. Le diamètre du cœur de cette fibre est de 100 μm, celui de la gaine est 140 μm.
Calculer l’angle limite, l’angle critique, l’angle d’acceptance et l’ouverture numérique.
Solution
Angle d’acceptance : sin (θ max ) = nc − n g = 1.48 2 − 1.46 2
2 2
6
(
θ max = arcsin 1.48 2 − 1.46 2 = 14° )
ng
Angle limite : sin (l ) =
1.46
=
nc 1.48
1.46
l = arcsin = 80.6°
1.48
2π × a × ON
V = (8)
λ0
2π
Supposons que k 0 = : vecteur d’onde dans le vide. L’équation (8) devient :
λ0
V = k 0 × a × ON (9)
Si la valeur de V est inférieure à 2.40, alors un seul mode circule, il s’agit du mode
fondamental. La fibre est monomode.
Exemple
Calculer la fréquence normalisée pour une fibre qui a un diamètre du cœur d1=10
μm, d2=4 μm, avec l’ouverture numérique ON=0.242. La longueur d’onde dans le vide
λ0=1.55 μm.
7
a- Profil d’indice
On remarque d’après la fig (10) que le cœur est formé d’un grand nombre de couches
très minces. L’indice n1 est décroissant du centre du cœur jusqu’à ce qu’il atteint d’indice n2
de la gaine.
a : rayon du cœur
∆= 2
(11)
2n1
8
Exemple
Pour α=2, le profil est parabolique
Exercice
Représenter avec Matlab, le profil d’indice n(r) suivant les équations (10), pour des
valeurs de α variant de 1, 2, 10, 50 et 120. Donner la nature de chaque profil d’indice
obtenu. On prend le diamètre du cœur dc=50 μm et le diamètre de la gaine dg=125 μm.
Solution
%%%Programme MATLAB qui trace le profil d'indice en fonction du diamètre de
%%%la gaine%%%%
close all
clear all
clc
n1=1.48; %%% Indice du coeur
n2=1.46; %%% Indice de la gaine
a=25e-6; %%%% Rayon du coeur (en micromètre)
delta=((n1^2)-(n2^2))/(2*(n1^2)); %%% Différence relative d'indice
alpha=1; %%% Paramètre alpha=1,2, 10, 50, 120
r=-25e-6:0.1e-6:25e-6; %%% Intervalle entre -25 micro et 25 micro
r1=-62.5e-6:0.1e-6:-25e-6; %%% Intervalle entre -62.5 micro et -25 micro
r2=25e-6:0.1e-6:62.5e-6; %%% Intervalle entre 25 micro et 62.5 micro
for i=1:length(r)
x(i)=n1*(1-(2*delta*((abs(r(i))/a)^alpha)))^(1/2); %%%profil d'indice
end
for i=1:length(r1)
x1(i)=n2; %%% profil d'indice
end
for i=1:length(r2)
x2(i)=n2; %% profil d'indice
end
plot(r*1e6,x) %% tracer le graphe
title('Représentation du profil d''indice en fonction du diamètre de la
gaine')
Xlabel('Diamètre de la gaine') %%% Donner un titre à l'axe X
Ylabel('Indice') %%% Donner un titre à l'axe Y
axis([-62.5 62.5 1.46 1.48])
hold on %%%tracer dans la meme figure
plot(r1*1e6,x1)
hold on
plot(r2*1e6,x2)
9
Représentation du profil d'indice en fonction du diamètre de la gaine
1.48
1.478 alpha=1
Profil triangulaire
1.476
1.474
1.472
Indice
1.47
1.468
1.466
1.464
1.462
1.46
-60 -40 -20 0 20 40 60
Diamètre de la gaine
1.478 alpha=2
Profil parabolique
1.476
1.474
1.472
Indice
1.47
1.468
1.466
1.464
1.462
1.46
-60 -40 -20 0 20 40 60
Diamètre de la gaine
alpha=120
1.478
Profil rectangulaire
1.476
1.474
1.472
Indice
1.47
1.468
1.466
1.464
1.462
1.46
-60 -40 -20 0 20 40 60
Diamètre de la gaine
10
b- Ouverture numérique
Fig(12)- Comparaison entre une fibre à saut d’indice et une fibre à gradient d’indice
11
La nature ondulatoire de la lumière, associée aux très petites dimensions des fibres
optiques, ne va pas permettre aux rayons lumineux de se propager n’importe comment à
l’intérieur de la fibre. Même à l’intérieur du cône d’acceptance, seuls certains angles
particuliers seront admis. La superposition des ondes progressives doit interférer de façon
constructive, pour que la lumière sorte de la fibre. Les seules directions « permises »
constituent les modes de propagation. Chaque direction du rayon incident qui satisfait les
conditions de propagation est associée à un mode.
Nous allons maintenant calculer le déphasage entre le point B (situé au dioptre
d’entrée air-coeur) et le point C (situé au dioptre cœur-gaine)(voir fig (13)). L’onde
lumineuse se propage alors sur une distance géométrique Δl tel que :
Δl=BA+AC=2docs(l) (13)
avec d : diamètre du cœur
l : angle limite (angle de réflexion totale à l’intérieur du cœur)
Cette distance correspond au déphasage du à un aller-retour à l’intérieur du cœur, il s’écrit
comme suit :
2π
∆φ = n1 2d cos(l ) (14)
λ0
De plus, l’onde étant réfléchie en A et en C, le déphasage s’écrit alors comme suit :
∆φ ' = 2ϕ (15)
2π
Alors : n1 d cos(l ) + ϕ = m' π (17)
λ0
Chacune des valeurs de l’angle (l) correspond à un mode de propagation. La valeur de
k nous indique l’ordre du mode. Si la valeur de l’angle limite (l) est petite, la valeur de k
devient grande (ordre de mode supérieur), et l’onde se propage dans une direction plus
proche de la normale.
Les valeurs de l’angle limite (l) peuvent être obtenues graphiquement à partir de
l’équation (17). Cette équation devient alors :
2π
n1 d cos(l ) + ϕ + mπ = 0 (m = -m’ entier) (18)
λ0
2π
On fait donc l’intersection graphique entre les deux fonctions : y1 = n1 d cos(l ) et
λ0
y 2 = ϕ + mπ pour plusieurs valeurs de m.
12
Fig(14)- Solution graphique de l’équation (18) dans le cas d=λ0 ; et d= λ0/2, avec n1=1.5 et
n2=1.3.
1
n
2
2
n2 1 sin 2 (l ) − 1
n2
avec ϕ = 2 arctan (19)
n1 cos(l )
2πd
La condition du guide monomode s’écrit n1 − n2 < π (21)
2 2
λ0
5.2- Fibres multimodes
La lumière est transportée par plusieurs modes dans les fibres multimodes. Ces fibres
sont généralement à gradient d’indice. Le diamètre du cœur est en général compris entre 50
μm et 90 μm pour un diamètre extérieur de la gaine de 125 μm.
• La fibre 50/125 ---> Télécoms pour des distances moyennes
• La fibre 62.5/125 ---> Informatique
• La fibre 85/125 ---> Vidéo communications
13
5.3- Fibres monomodes
Pour ne transporter qu’un seul mode, les cœurs des fibres monomodes sont
beaucoup plus étroits. Le diamètre n’est que de 4 μm à 10 μm, alors que le diamètre de la
gaine reste 125 μm. Elles sont utilisées pour les transmissions à très longues distances en
raison de leur faible atténuation et dispersion.
6- Performances des fibres optiques
6.1- Atténuation optique
6.1.1- Définitions
L’atténuation optique est la perte de puissance que subit la lumière au cours de sa
propagation dans la fibre optique. Cette perte est soit locale ( due à un défaut ou à un
connecteur), soit régulièrement répartie sur toute la longueur de la fibre. Dans le premier
cas, l’atténuation s’exprime en décibels (dB), alors que dans le deuxième cas, la perte se
mesure en dB/km pour une longueur de fibre traversée.
6.1.2- Calcul de l’atténuation linéique
Pour calculer l’atténuation linéique on choisit deux sections droites (perpendiculaires
à la direction de propagation) distantes d’une petite distance dL appelée distance
élémentaire (voir fig (15)).
Soit P1 la puissance lumineuse traversant la section S1, et P2 la puissance lumineuse
traversant la section S2. La variation élémentaire de puissance dP=P2-P1 est négative.
L’atténuation linéique « α » de la fibre s’exprime en dB/m ou en dB/km. En utilisant
le logarithme décimal, l’atténuation s’écrit comme suit :
P1
10 log10
P2
α= (22)
L2 − L1
14
L L
P2 2 1
A l’entrée d’une fibre, on injecte une puissance P 1=10-6 W. Au bout d’un km, on
récupère une puissance P2=10-7 W. Calculer le coefficient d’atténuation de la fibre, puis la
puissance P’2 à la sortie de la fibre de longueur totale de 2.5 km (en W et en dBm).
Solution
10 log 10
P1 10 6
10 log 10
P2
10 7 10dB / km .
L2 L1 1
L2 L1 2.5
P' 2 10
10 10
10 10
10 2.5
P1
P' 2 dBm 10 log10 P' 2 mW 10 log10 3.16 10 6 55dBm
6.1.3- Causes de l’atténuation
6.1.3.1- Pertes dues aux raccordements
a- Pertes dues aux dimensions différentes de la fibre
A partir de la fig (16), cherchons les pertes dues au raccordement de deux fibres de
dimensions voisines, de même diamètre de cœur (2a= 50 μm).
15
Sachant qu’il existe une tolérance sur la dimension du cœur d’environ 2 μm, on
suppose donc que :
• Le diamètre 2a1 de la première fibre vaut 52 μm
• Le diamètre 2a2 de la deuxième fibre vaut 48 μm
S1 est la surface de la section transverse du cœur de la 1ère fibre
S2 est la surface de la section transverse du cœur de la 2ème fibre
La perte locale vaut alors (en dB) :
2
a
2
P S 48
A = 10 log10 2 = 10 log10 2 = 10 log10 2 = 10 log10 = −0.7 dB (23)
P1 S1 a1 52
On rappelle que la surface d’une section circulaire est de a2*π (a rayon du cercle).
6.1.3.2- Pertes dues à la jonction verre-air-verre
Soient deux fibres de même dimensions de cœur jointes par un connecteur supposé
parfait (voir fig (17)). Une mince épaisseur d’air les sépare. Au niveau de chaque dioptre
séparant l’air de la fibre, la lumière subit une réflexion de Fresnel.
A l’interface air-verre, le facteur de réflexion en intensité s’exprime comme suit :
2
n −1
R = c (24)
nc + 1
P2
A = 10 log10 = 10 log10 T = 10 log10 (1 − R ) = −0.18dB (25)
P1
16
En supposant que la seule cause d’atténuation est due aux réflexions de Fresnel, la
perte totale lors du raccordement de deux fibres (deux dioptres à traverser) est deux fois
plus importante. La perte avoisine -0.36 dB. En raison des différents facteurs de pertes, on
tolère un affaiblissement de l’ordre de 0.6 dB par connecteur.
Pour atténuer les pertes de Fresnel par réduction du coefficient de réflexion R, on introduit
« un liquide adaptateur d’indice » entre les deux fibres à raccorder.
6.2- Dispersion
6.2.1- Dispersion modale
La dispersion modale vient du fait que les différents modes d’une fibre ont leurs
vitesses propres, et donc au bout d’un certain temps de propagation les différents modes
seront décalés les uns par rapport aux autres, ce qui a pour effet d’élargir l’impulsion à la
sortie de la fibre optique. On note que ce type de dispersion se produit seulement dans les
fibres multimodes.
La dispersion modale pour une fibre à saut d’indice s’écrit comme suit :
nc
dm = × ∆ (s/km) (26)
c
Avec nc : indice de réfraction du cœur, ng : indice de réfraction de la gaine, c : vitesse de la
lumière 3*105 km/s.
i =1 λ 2 − λi 2
17
Fig(18)- Variation de l’indice de réfraction en fonction de la longueur d’onde
Réellement une source laser n’est pas monochromatique, ça veut dire quant on
envoie un signal lumineux centré sur une longueur d’onde λ0, réellement ce signal contient
d’autres longueurs d’onde supplémentaires. Supposons qu’on a une source laser centrée sur
λ0=1550 nm et prenons par exemple deux longueurs d’onde λ01=1549.8 nm et λ02=1550.8
nm qui sont réparties à gauche et à droite de la longueur d’onde centrale, respectivement
(voir fig (19)).
L’objectif du calcul mathématique suivant est de déterminer le retard temporel Δt entre
l’impulsion 1 et l’impulsion 2 (voir fig(19)).
Fig(19)- calcul du retard temporel entre deux impulsions situées aux extrémités de la largeur
spectrale d’une source laser
18
Sachant que t1 est le temps de parcours de l’impulsion 1 sur une distance L et t2 est le
temps de parcours de l’impulsion 2 sur une distance L. Le retard temporel s’écrit comme
suit :
∆t = t 2 − t1 (30)
Supposons que Δλ est l’espacement en longueur d’onde entre les deux impulsions,
l’expression de Δt devient :
∆λ ∆λ
∆t = t λ0 + − t λ0 − (31)
2 2
dn
Ng = n − λ (34)
dλ
En remplaçant les équations (32), (33), (34) dans l’équation (31), le retard temporel devient :
L ∆λ ∆λ
∆t = N g λ0 + − N g λ0 − (35)
c 2 2
19
Fig(20)- illustration de deux impulsions dispersées
2 d 2n
γ m = λ
2
(36)
dλ λ = λ 0
∆t = γ m × ∆λ × L (37)
20
Exercices d’application
Exercice 1
On veut fabriquer une fibre en Silice avec un indice de cœur n1=1.458 et une ouverture
numérique (ON) de 0.27. La longueur d’onde utilisée sera de 0.85 μm et la fréquence
normalisée V=100.
Exercice 2
A l’entrée d’une liaison à fibre, on injecte une puissance moyenne Pentrée=2.2 mW.
1)- La liaison est constituée de 5 fibres de 2.8 km de longueur mises bout à bout (voir figure
(1)), ayant chacune une atténuation linéique de A=2.3 dB/km. Chaque connecteur produit
une perte de 0.3 dB. Calculer l’atténuation totale Atotale de la liaison.
Fig(1)- Liaison de cinq fibres optiques reliées entre elles par quatre connecteurs
Exercice 3
On considère une liaison sur fibre optique à saut d’indice avec deux fenêtres possibles de
transmission aux longueurs d’onde λa=640 nm, rouge, et λb=550 nm, vert. La fibre optique
présente deux affaiblissements dans le rouge et dans le vert Aa=130 dB/km et Ab=50 dB/km.
L’indice de cœur est n1=1.49 et l’indice de la gaine n2=1.4, le diamètre de cœur est 2a=1 mm.
Une diode électroluminescente (DEL), pour le rouge, injecte une puissance dans la fibre Pea=-
20 dBm et une autre pour le vert Peb=-30 dBm.
1)- En bout de fibre on place un récepteur. Le cahier de charges impose une puissance de
seuil du récepteur de Pr= -40 dBm. Exprimer et calculer les distances maximales de fibre La et
Lb pour les deux fenêtres de transmission dans ces conditions de détection.
3)- Calculer les retards δta et δtb correspondant aux longueurs La et Lb.
21
4)- Le cahier des charges de transmission impose une bande passante minimale Bmin=7 MHz,
on utilisera B(MHz)=350/δt (ns). Les longueurs trouvées satisfont-elles le cahier des
charges ? Dans le cas contraire trouver la nouvelle longueur.
Exercice 4
Soit une liaison sur fibre optique monomode. Une diode laser (DL) monomode émet une
puissance dans la fibre Pe=1 mW à λ=1550 nm avec une largeur spectrale Δν= 2.48 GHz. La
fibre optique présente un affaiblissement global A=0.2 dB/km et une dispersion D=18
ps/nm/km à cette longueur d’onde.
1)- On souhaite transmettre sur une distance de L0=100 km. Calculer la puissance, en Watts
et en dBm, en bout de fibre.
2)- On place en bout de fibre un récepteur photodiode. On exige une puissance minimale sur
la photodiode de Pmin= - 30 dBm. Quelle est la longueur maximale de la liaison permise sous
ces conditions ?
3)- Calculer le taux d’élargissement des impulsions lumineuses si on exige une puissance
minimale sur la photodiode de Pmin=-30 dBm. La longueur d’onde centrale de transmission
est prise à 1550 nm.
22
PARTIE II : MODULATIONS
NUMERIQUES A PORTEUSE UNIQUE,
MULTIPLE ET CDMA
Chapitre 1 : Codage bande de base
2.1 Introduction
La transmission numérique peut se faire soit en bande base soit en bande modulée.
Avant de transmettre en bande de base, le codage des informations est nécessaire. On parle de
codage de ligne.
La forme la plus simple des codages de ligne consiste à utiliser deux niveaux de
signal pour coder le "1" logique et le "0" ; "1" logique va être codé "+3v" et "0" logique avec
"0V"
Exemple : Soit la séquence 1 0 1 1 0 0 1 0 0 1
Figure2 -Exemple 1
Ici le "1" logique est codée en +1.5V et le "0" logique en (-1.5V) Considérons la
même séquence ; on a :
Figure 3 - Code Bipolaire NRZ
Dans ce code, le "0" est toujours codé "0V ", tandis que le "1" est alternativement
codé "+1V " et "-1V ". C'est donc un code à mémoire. De plus, on n’utilise que la moitié
d'intervalle de temps (retour à zéro).
On peut aussi remarquer que des signaux de même polarité se succèdent (violation de la règle
d'alternance bipolaire), c'est qu'il y 'a erreur. On utilise ces propriétés dans le terminal pour le
contrôle des erreurs. Un autre inconvénient est à relever s'il y a une longue suite de zéros.
Alors, le signal devient très peu riche en informations d'horloge.
d) Code BNZS (Binary N Zero Substitution)
La principale imitation du code AMI est la dépendance minimale de "0". Des améliorations
sont faites par adoption d'un code BNZS. Chaque fois qu'une suite de n zéros intervient, on la
remplace par une autre suite de n caractères contenant une ou plusieurs violations bipolaires.
Dans cette catégorie, on peut citer : le code B3ZS et le code B6ZS
Le code B3ZS
Dans ce code, chaque séquence de 3 zéros est remplacée par 00V ou B0V (V pour
Violation et B pour Bipolaire) c'est-à-dire, avec 00V, il y a violation de la règle bipolaire et
avec B0V, il n'y a pas violation. Le choix entre 00V et B0V est fait de telle sorte que le
nombre de B entre 2V soit impair. Ainsi, si le nombre de B depuis la dernière substitution est
impair, on utilise 00V et dans le cas contraire, on utilise B0V
+ (+1) 00+ -0 -
Code B6ZS
Ici, on remplace la séquence de six zéros par 0VB 0VB. En d'autres termes, on
produit une violation bipolaire en seconde et en 5emeposition.
Table 2- Code B6ZS
Exemple: Déterminer le code B6ZS de : 1 000 000 101 1000 000 000
Exemple : 01 00 11 10 10 11 00
Cas 1 : mode + : 0+ -+ +- +0 +0 +- -+
Cas 2 : mode - : 0- -+ +- -0 -0 +- -+
0
0 00 00 00 01 01 01 01 10 10 10 10 11 11 111 111
0 01 10 11 00 01 10 11 00 01 10 11 00 01 0 1
0
Mode -- -- 0+ 0-
-0- 0-- --+ -+- +-- -00 0-0 00-
négatif - 0 - +
- 00 0+ +0
+ 0+ + 0 0
Mode + +0 0+ ++ +- - +0 0+ 00 0- 0+
+
positif +0 + + - + ++ 0 0 + + -
+
Une porteuse "haute fréquence" sinusoïdale e0(t) = Ê.cos(2πF0t) peut voir son amplitude, sa fréquence ou encore sa
phase modulées par une information "basse fréquence" s(t).
Porteuse HF sinusoïdale,
amplitude 1V, fréquence
160 kHz
Information BF modulante
sinusoïdale, fréquence
1600 Hz
Porteuse modulée
en amplitude par
l'information BF
Porteuse modulée
en fréquence par
l'information BF
Porteuse modulée
en phase par
l'information BF
On retrouve les mêmes procédés de modulation d'une porteuse sinusoïdale HF, par une information numérique
cette fois.
L'information modulante est constituée d'un signal binaire (par exemple), de débit D (bit/s). La valeur de D reste
très inférieure à la valeur de la fréquence porteuse F0.
→ L'espace des fréquences est limité et il nous faut transmettre de plus en plus d'informations.
→ Nous utilisons de plus en plus de dispositifs mobiles (smartphones et autres tablettes), pour lesquels l'autonomie
est un facteur important.
Les systèmes de télécommunications numériques devront concilier ces exigences et assurer la transmission la plus
fidèle possible des informations.
Une caractéristique essentielle d'une technique de modulation numérique est son efficacité spectrale η :
Pour un débit binaire D (en bits/s) et un encombrement spectral BW du signal modulé, on définit l'efficacité
D
spectrale d'une modulation par : η = (en bit/s.Hz
BW
Une bonne efficacité en bande passante entraîne inévitablement une certaine complexité des systèmes de
communication ! On progresse ainsi des modulations fondamentales (ASK, FSK et PSK) à l'efficacité spectrale
modeste (≤ 1) à des modulations mixtes phase - amplitude telles que les modulations QAM, puis à des techniques
multiporteuses telles que COFDM.
A un niveau plus élevé, on peut envisager des techniques de partage du support de transmission (multiplexage)
notamment TDMA et CDMA.
Le milieu de propagation est source de perturbations (atténuations, parasites, dispersions, échos… ). Ceci va se
traduire par une dégradation de la porteuse modulée, et par conséquence de l'apparition d'un certain taux d'erreurs
binaires. Le taux d'erreur binaire est défini de la façon suivante :
(Pour la TV numérique, on exige BER < 10-6 alors qu'on se satisfera d'un taux d'erreurs de l'ordre de 10-3 à 10-4 en
téléphonie GSM)
L'information modulante est un signal numérique aléatoire de débit binaire D; ce type d'information est caractérisé
par un spectre de lobes, d'encombrement spectral quasiment infini.
Avant modulation de la porteuse, cette information subit un filtrage passe bas adapté, de telle sorte que
l'encombrement spectral du signal numérique filtré se limite à son premier lobe.
Les filtres les plus courants sont de type "gaussien" ou bien en "cosinus surélevé"
6.0V
Chronogrammes d'un flux binaire
encodé NRZ, de débit binaire D
4.0V
4.0V
0V
400us 500us 600us 700us 800us
V(Filtrage_Gauss)
Time
2.0
DSP du flux brut:
Encombrement spectral >> D
0
V(NRZbrut)* V(NRZbrut)
4.0
2.0
DSP du flux filtré:
Encombrement spectral ≈ D
SEL>>
0
0Hz
0 D 100KHz 2D
V(Filtrage_Gauss)* V(Filtrage_Gauss)
200KHz
3D 300KHz
4D 397KHz
5D (Hz)
Frequency
La technique est des plus simples : La porteuse est juste multipliée par le signal numérique de débit binaire D.
Conversion:
+V pour "1"
0V pour "0"
1010001011..
En général, l'indice de modulation m est de 100%; on parle alors de modulation en tout ou rien ou OOK (on off
keying).
0 1 1 0 1 0 1 1 1
1.0V
-1.0V
F0-D F0 F0+D
0 Référence
des phases
0 1 1 0 1 0 1 1 1
2.0V
1.0V
0V
0 Référence
des phases
-1.0V
-2.0V
Porteuse à 2 états
2.24ms 2.32ms 2.37ms
V(mod)
Time
La porteuse Êcos(2πF0t) est maintenant modulée en fréquence par le signal numérique : Sa fréquence "saute" d'une
valeur FA (pour un"0") à une valeur FB (pour un "1"). Les 2 valeurs FA et FB sont symétriques par rapport à F0.
0 1 0 1 1
1.0V
0V
-1.0V
(Remarque : Sur le chronogramme ci-dessus, on peut remarquer un saut de phase de la porteuse lors de chaque
changement de fréquence; ceci est du à un choix non optimal des 2 fréquences FA et FB)
Le spectre d'un signal FSK est très complexe : Autour des 2 fréquences FA et FB, on retrouve une évolution en
sin x
, dessinant des lobes. Tout se passe comme si on avait l'addition de 2 spectres OOK, l'un de porteuse FA et
x
l'autre de porteuse FB.
porteuse FA porteuse FB
FA-2D
0.601MHz 0.700MHz FA0.800MHz
-D FA 0.900MHz
FA+D…1.000MHz F1.100MHz
B-D FB1.200MHz
FB+D 1.300MHz
FB+2D…
V(fsk1)
Frequency
Comme en analogique, il est possible de définir un indice de modulation m : La porteuse subit une excursion de
fréquence ∆F, telle que FA = F0 - ∆F et FB = F0 + ∆F
FA − FB 2ΔF
Si D est le débit binaire d'informations, on définit m par : m = =
D D
Même avec un filtrage adapté des données, l'encombrement spectral s'étend de FA - D à FB +D,
soit BW = 2∆F + 2D.
L'efficacité spectrale est ainsi inférieure à ½ !!
Pour l'anecdote historique, les (grands) parents des étudiants actuels ont connu le Minitel, ancêtre français de
l'Internet. Ce système utilisait une modulation FSK dite V23 caractérisée par :
Canal descendant: Débit D = 1200 bit/s, FA = 1300 Hz, FB = 2100 Hz
Canal montant : Débit D = 75 bit/s, FA = 390 Hz, FB = 450 Hz
Cette technique correspondait à un encombrement spectral de moins de 3000Hz, bien adapté à la ligne téléphonique
du réseau RTC.
Un cas intéressant correspond à un indice de modulation de 0.5 : Il s'agit de la modulation MSK (Minimum Shift
Keying).
L'excursion en fréquence est ∆F = 0.25×D, et les fréquences FA et FB sont données par :
FA = F0 - D/4 et FB = F0 + D/4
Une propriété importante est que la phase évolue sur ± π/2 pendant un temps bit.
1,75×D
F0
Lorsque les données sont traitées par un filtre
passe bas de type gaussien, la modulation
MSK prend le nom de GMSK, Gaussian Spectre de la modulation GMSK; D ≈ 271kbit/s
Minimum Shift Keying.
Dans ce procédé, c'est la phase ϕ de la porteuse qui est modulée par les données binaires :
Si à "0" on associe Êcos(2πF0t) alors à "1" on associe Êcos(2πF0t +π)
Exemple de chronogramme:
1 0 1 0
2.0V
0V
-2.0V
D D D 2×D D D D
2×D
F0
TS2 SN Modulations Numériques page 7 Claude Lahache
Modulations M-aires.
Les modulations numériques binaires vues plus haut sont caractérisées par une efficacité spectrale dépassant
rarement l'unité, ce qui devient insuffisant à l'heure actuelle, au vu des débits à assurer dans un canal donné.
On a ainsi mis au point des modulations à M états (M = 4, 8, 16… ) : Ce sont des modulations de phase (M-PSK)
ou des modulations mixtes phase - amplitude telles les modulations M - QAM.
• On regroupe le flux de données binaires de débit D en symboles de n bits : Chaque symbole a une durée
TS = n×TB et au débit binaire se substitue le débit symbolique R = D / n (en bauds)
Exemple avec n = 2
TB
flux binaire 0 01 1 0 1 1 1 0 0 0 0 0 1 1 0
flux symbolique 01 10 11 10 00 00 11
TS = 2TB
Avec 2 bits par symbole, l'alphabet symbolique comprend 4 mots, 00, 01, 10 et 11 ; il faudra donc prévoir
4 états de la porteuse modulée pour représenter cet alphabet.
n
Généralisation : Si on définit des symboles de n bits, l'alphabet symbolique va comporter M = 2 "mots"
et la porteuse devra avoir M états différents pour représenter la totalité de l'alphabet.
Le modulateur qui réalise ces opérations est nommé modulateur IQ. Son schéma général est le suivant:
Voie I Mélangeur
Filtrage
cosΩ0t
Flux binaire
initial (D bit/s) Codeur de Oscillateur local
Sortie modulée
symboles (porteuse I)
Déphaseur
π/2
sinΩ0t
Filtrage
Voie Q Mélangeur
Le séparateur "aiguille" les données pour élaborer les signaux I et Q.
Symbole I Q ϕ
11 0.707Ê -0.707Ê π/4
00 01
Constellation pour la modulation QPSK
Aspect spectral.
Le spectre d'une modulation QPSK est analogue Modulation BPSK avec D = 1Mbit/s
à celui d'une modulation BPSK, à ceci près que
la largeur du lobe central est moitié moindre.
Voir ci-contre le spectre d'une modulation
BPSK avec un débit binaire de 1Mbit/s et le
spectre de la modulation QPSK correspondante.
(R = D/2 = 500 kbit/s)
2R = D
Circuit à
seuil
Filtrage
Flux I
cosΩ0t
Oscillateur local
Entrée signal (porteuse I)
modulé
Déphaseur
π/2
sinΩ0t
Circuit à Flux Q
Filtrage seuil
Ce démodulateur est généralisable aux différentes modulations M-PSK; la grosse difficulté réside dans la
réalisation d'une porteuse locale, parfaitement synchrone de la porteuse modulée entrante.
On peut augmenter le nombre d'états d'une porteuse modulée en phase numériquement : De 4 pour la QPSK, on
réalise des modulations à 8, 16 et 32 états : La norme DVB-S2 de TV par satellite prévoit ainsi la possibilité de
transmissions en 32PSK pour des applications HD ainsi que des transmissions "grand public" en 8PSK ou 4PSK,
selon les conditions de propagation.
0100 0001
0 Référence 0 Référence
des phases (I) 1101 des phases(I)
1000
L'augmentation du nombre d'états permet, à débit constant, d'occuper une bande BW de plus en plus faible, ce qui
permet d'augmenter de pair l'efficacité spectrale .
Inversement, la robustesse de ces modulations diminue avec le nombre d'états, surtout en présence de bruit. (voir
page suivante)
La porteuse modulée voit son amplitude fluctuer, de même que sa phase. Il en résulte que les constellations réelles
sont en fait formées de nuages de points.
Exemples avec une modulation 8PSK bruitée :
(Q) (Q)
(I) (I)
Constellation 8PSK avec rapport signal bruit de 25dB Constellation 8PSK avec rapport signal bruit de 15dB
les différents états sont bien séparés la différenciation des états est difficile
Les modulations QAM (Quadrature - Amplitude - Modulation) sont une extension des modulations MPSK : La
porteuse voit son amplitude et (ou) sa phase "sauter" à chaque changement de symbole.
Ce type de modulation est utilisé dans la norme DVB-T de TV numérique (TNT) : 64 QAM pour la TNT en France
et 16 QAM pour la TNT allemande.
Voir ci-dessous une illustration de chronogramme de la porteuse pour une modulation 16QAM : Chaque symbole
(4 bits) a une durée TS; on peut observer des sauts de phase et d'amplitude entre 2 symboles successifs.
TS TS TS
I I
La modulation et la démodulation M-QAM reposent sur les mêmes principes que la modulation - démodulation
M-PSK : Modulation de 2 porteuses en quadrature au sein d'un modulateur IQ, et démodulation cohérente.
(Les schémas donnés en pages précédentes peuvent être translatés aux modulations M-QAM)
Les remarques quant au dilemme robustesse - efficacité spectrale sont identiques : L'efficacité spectrale augmente
avec le nombre d'états (on atteint 8 bit/s.Hz pour la 64 QAM), mais la robustesse au bruit diminue dans les mêmes
proportions.
Canal 33 (570 MHz) TNT allemande Canal 22 (482 MHz) TNT française
16 QAM rapport C/N ≈ 30 dB 64 QAM rapport C/N ≈ 25 dB
Il en résulte que la durée apparente d'un symbole devient TS2 =N×TS1; cette augmentation de la durée symbolique
minimise l'effet des décalages temporels δt dus au multi trajets.
∆f=RN
Cette technique est nommée COFDM (Coded Orthogonal Frequency Division Multiplexing)
Elle est notamment utilisée pour la diffusion de la TNT et de la 4G et le sera pour la diffusion de la future (?) radio
numérique terrestre sur la bande III (VHF) .
Actuellement et jusqu'au 5 avril 2016, la bande UHF est divisée en 40 canaux de largeur 8 MHz, entre 470 MHz et
790 MHz.
Chaque canal peut diffuser simultanément un multiplex de 6 chaînes en SD (720 × 576 pixels ≈ 414720 pixels par
image) ou 3 chaînes en HD (1920 × 1080 pixels ≈ 2073600 pixels par image). Il faut actuellement 8 multiplex en
France pour diffuser l'ensemble des chaînes de la TNT.
À compter du 5 avril 2016, la redistribution des fréquences n'attribuera plus que 28 canaux de largeur 8MHz, entre
470 MHz et 694 MHz à la TNT; toutes les chaînes étant diffusées en HD avec la norme de compression MPEG4.
(En attendant le regroupement de toutes les chaînes au sein de 6 multiplex au lieu de 8 grâce à la nouvelle norme de
compression HEVC (2019- 2022 ??))
Chaque canal est occupé par 6817 porteuses orthogonales, espacées de 1116 Hz chacune. (6817×1116 ≈ 7,6 MHz)
Chaque porteuse est modulée en 64 QAM par des symboles de 6 bits, avec un débit de 1116 bauds.
Chaque symbole a ainsi une durée de 896 µs, réduisant fortement les effets du multi trajets sur la qualité de
réception.
Le débit binaire correspondant est ainsi de 6 × 1116 × 6817 ≈ 45 Mbit/s.
L'objectif est de rendre une communication numérique insensible aux perturbations externes, ou bien de la
dissimuler.
Cette technique est utilisée notamment pour les communications 3G, WIFI, Bluetooth, ainsi que dans le GPS.
Elle utilise un multiplexage par code (CDMA : Code Division Multiple Access) ; le CDMA permet à plusieurs
utilisateurs de communiquer simultanément sur la même fréquence.
dBm
Le principe consiste à répartir la DSP de l'émission Émission classique
(bande étroite)
sur une plage de fréquence beaucoup plus large,
abaissant par là même le niveau moyen. Émission avec
étalement de spectre
Hz
Il existe 2 techniques :
Cette méthode est utilisée par Bluetooth: La bande ISM (2400 à 2483,5 MHz) est découpée en 79 canaux de 1MHz.
Les sauts en fréquence (1/625µs = 1600 sauts par seconde) ont une amplitude de 6 MHz au minimum et sont
déterminés par calcul.
Les signaux perturbateurs occupant une bande spectrale limitée ne perturberont donc la liaison que de temps en
temps et pour une durée limitée à un time-slot soit 625 µs.
Selon la norme Bluetooth, la modulation est de type GMSK, avec une excursion de fréquence de 150 kHz.
Le signal utile à transmettre, de débit 1/TS est "mélangé" à un code binaire pseudo-aléatoire, de débit 1/TC, NC fois
plus rapide. Le mélange est réalisé par un OU exclusif.
signal utile
1
t
signal encodé
TS TS
0
TC =1
.
1 t
t
0
Hz
1/TS 1/TS
1/TC 1/TC
Plusieurs émetteurs peuvent alors coexister sur la même bande de fréquence : Il suffit que chacun d'eux travaille
avec son code propre.
Pour une transmission Wifi le signal est mélangé à une séquence pseudo aléatoire de débit 11 Mbits/s, ce qui donne
un spectre de largeur BW=22 MHz.
Selon le débit du signal initial (non étalé) et la norme Wifi (b, g, n ou ac), le signal étalé module alors une porteuse
en BPSK ou QPSK ou plusieurs porteuses avec un codage COFDM.