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et désespéré. J’avais passé des jours entiers sans manger, tout comme ma famille.
Mes frères et sœurs pleuraient de faim, ma sœur aînée ne pouvait plus rien faire pour
nous nourrir. Nous étions tous proches de la mort. J’ai vu la boulangerie de Maubert
Isabeau, qui brillait sous la lune, et j’ai senti mon estomac se tordre en voyant tous les
pains qui y étaient exposés. Ils semblaient si croustillants, si dorés, si appétissants. J’ai
essayé de résister, mais la faim a pris le dessus sur moi. J’ai donné un coup de poing
dans la vitrine et j’ai attrapé un pain. Mais je n’ai pas réussi à m’enfuir, j’ai été arrêté
par le boulanger, qui m’a saisi par le col. Il m’a crié dessus, m’a traité de voleur, de
misérable, de vermine. Il m’a conduit devant les tribunaux et j’ai été condamné à cinq
ans de galères.
Au bagne de Toulon, j’ai connu l’enfer. Les travaux forcés étaient inhumains, je
n’arrivais pas à croire que les hommes puissent être traités de cette manière. Le bruit
des chaînes et des fouets résonnait en permanence, nous empêchant de dormir. Les
gardiens étaient brutaux et cruels, nous traitant comme des animaux. Nous étions
obligés de travailler de longues heures sous le soleil brûlant, sans eau ni nourriture
suffisante. La faim était insupportable, les rations étaient minuscules et souvent
avariées. Nous étions constamment malades, affaiblis et épuisés.
Pendant toutes ces années, j'ai pensé à ma famille, à la vie que j'avais avant d'être
envoyé au bagne. Je me suis juré de m'échapper, de retrouver ma sœur et de prendre
soin d'elle et de ses enfants. Mais chaque tentative d'évasion a été un échec, et je me
suis retrouvé enchaîné, seul dans ma cellule, à réfléchir à mes actes et à mes choix.
Je sais que j'ai volé ce pain, mais je ne pouvais pas supporter de voir ma famille
souffrir. J'ai agi par désespoir, par amour pour eux. Et pourtant, je suis condamné à
passer les meilleures années de ma vie dans ce bagne. Je ne sais pas ce que l'avenir
me réserve, mais je suis prêt à tout pour retrouver ma liberté et ma famille. J'ai appris
à être plus vigilant, à observer les gardiens et à repérer les moments opportuns pour
tenter de m'échapper. J'ai également commencé à écrire des lettres à ma sœur, dans
l'espoir qu'elle puisse un jour les recevoir et comprendre ce qui m'est arrivé.
Le verdict est tombé, j'ai été jugé coupable et condamné à cinq ans de galères. C'était
le début d'une longue et difficile épreuve. Le bagne de Toulon était un endroit
terrible, rempli de criminels dangereux et de conditions de vie inhumaines. Les
journées étaient longues, le travail épuisant et les punitions sévères.
Malgré cela, ma famille était toujours seule et sans aide. Bien que j'aie commis une
erreur en volant ce pain, la punition ne semblait pas être juste. J'ai été puni pour une
faute mineure, tandis que d'autres commettaient des crimes plus graves et s'en
sortaient indemnes.
J'ai alors ressenti de la solitude, de l'abandon et de l'injustice. Malgré cela, j'ai décidé
de ne pas abandonner. J'ai travaillé dur, j'ai appris à lire et à écrire et j'ai fait tout ce
que je pouvais pour améliorer ma situation. Après dix-neuf ans de prison, j'ai
finalement été libéré, mais mon passé m'a suivi partout où j'allais.
Cependant, je n'ai jamais perdu espoir de recommencer une nouvelle vie. J'ai changé
d'identité, j'ai aidé les autres et j'ai cherché à me racheter. Mon expérience au bagne
m'a appris que la vie n'est pas toujours juste, mais qu'il est toujours possible de faire
de son mieux.