Vous êtes sur la page 1sur 2

Le quotidien se veut rassurant estimant qu'aucune pénurie n’est, pour l'heure, envisageable,

même si le cours de la tonne de blé a augmenté de 10% le 24 février, à l’annonce du


déclenchement du conflit entre l’Ukraine et la Russie, et que le Maroc importe des quantités
conséquentes de cette région.
 
Le journal pense que la situation pourrait impacter plus lourdement que prévu les finances
publiques puisque le Royaume importe, également, des matières synthétiques et ustensiles
divers en plastique d’Ukraine (5%). Il y a aussi des munitions et armes blanches, des céréales
utilisées dans l'alimentation animale (maïs et d’orge). Parallèlement, le Maroc expédie des
engrais naturels et chimiques, à hauteur de 72%. Il exporte aussi des voitures de tourisme (23%
de la valeur des exportations vers l’Ukraine).
 
Pour ce qui est des exportations vers la Russie en 2021, elles s’élèvent à 653,77 millions de
dirhams et elles sont principalement constituées d'agrumes (323,28 millions de dirhams), de fruits
frais ou secs, congelés ou en saumure (98 millions de dirhams), de poissons frais, salés, séchés
ou fumés (60,20 millions de dirhams), de sucre brut ou raffiné (42,11 millions de dirhams), de
crustacés, mollusques et coquillages (39,90 millions de dirhams), de fraises et framboises (22,58
millions de dirhams), de produits de parfumerie ou de toilette et préparations (15,79 millions de
dirhams). Sans oublier, les circuits intégrés et micro-assemblages électroniques (6,25 millions de
dirhams), et enfin les parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme (5,72 millions de
dirhams).

De l'avis de l'économiste, cette guerre en Ukraine est à double tranchant : d'abord, elle fait
grimper les cours du pétrole, du gaz et des céréales (que le Maroc importe en quantité
variable en fonction des récoltes, notamment le blé tendre). Ensuite, cette guerre prive les
exportations marocaines de deux marchés, bien qu'ils ne soient pas de première importance.
Voilà donc une réalité qui ne fait que compromettre le tableau économique. Les importations
marocaines de pétrole, de gaz et de blé, si elles ne posent pas de réel problème en termes
d'approvisionnement, grâce à la diversification des partenaires commerciaux du Royaume,
pèseront lourdement sur la balance des paiements.

 cette guerre risque d’affecter les prix des produits de base du pays. La


dépendance du Royaume à l’égard des exportations de céréales en
provenance de Russie et d’Ukraine est une préoccupation majeure pour
Rabat. En 2020, le Maroc a importé 286 millions de dollars de céréales
ukrainiennes et a acheté des céréales russes pour 110 millions de dollars. Il
est également fortement tributaire des exportations russes annuelles de
minéraux, de produits chimiques et d’énergie qui s’élèvent à plus d’un
milliard de dollars et qui contribuent à alimenter l’industrie marocaine

. C’est en raison de cette dépendance que le Royaume pourrait ressentir


les effets de cette guerre. L’importante consommation de pain au Maroc,
dont l'élément principal est la farine de blé, risque de faire grimper les coûts
dans un contexte de flambée des prix alimentaires due au
bouleversement actuel de la chaîne d’approvisionnement, à la sécheresse
et aux effets de la Covid-19.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne serait pas sans impact sur les
économies mondiales, et le Maroc n’en serait pas épargné, que ce soit
directement ou indirectement. Le commerce entre le Maroc et ces deux pays
touche plusieurs secteurs.

 Cependant, la contrainte qui se pose avec acuité, c’est bien au niveau des
prix. En effet, le prix du blé, tiré à la hausse par la fermeture des ports en
Ukraine, a dépassé les 310 dollars la tonne, sachant que le pays représente
environ 12% des exportations mondiales de blé. Avec ce niveau élevé des
cours, l’achat du blé devra peser lourdement sur le budget de l’Etat et,
partant, contribuer au creusement du déficit budgétaire. Il est toutefois
important de signaler que les importations marocaines en blé ne sont pas
fortement dépendantes de ce pays. Les responsables contactés nous assurent
qu’environ 20% des importations de ce produit alimentaire proviennent de la
Mer noire, le reste, soit 80%, provient d’autres pays, comme la France.

Vous aimerez peut-être aussi