Le Maroc s'attend à une année difficile sur le plan économique.
La Banque centrale (BAM) vient de publier ses prévisions économiques pour 2022 et les données ne sont pas favorables. L'entité précise que l'inflation devrait atteindre 5,3 %, ce qui signifie que le pays entrera dans une phase de ralentissement de sa croissance. Les données sont accablantes, puisqu'en 2021, l'inflation marocaine s'est établie à 1,4 %. La raison de cette augmentation est unique : la guerre en Ukraine. Ce ralentissement économique sera principalement dû à la hausse des prix du carburant et de certaines denrées alimentaires en raison du conflit russo-ukrainien. "L'inflation élevée est principalement due à la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, ainsi qu'à l'accélération de l'inflation chez les principaux partenaires commerciaux".Les premières prévisions confirment également que le royaume aura du mal à se sortir de cette situation, car tout dépend de la durée de l'invasion russe. En outre, elle contredit les données que le gouvernement marocain avait initialement prévues, à savoir un taux d'inflation de 3,2 %.
Le conflit ukrainien a des conséquences internationales
majeures. Les diverses restrictions imposées par l'Occident à Moscou ont été contrées par l'augmentation des prix des hydrocarbures et d'autres produits. Il convient de noter que la Russie est le premier producteur mondial de combustibles fossiles et d'autres produits alimentaires, et qu'elle peut donc imposer le prix qu'elle souhaite. La hausse des coûts fait que plusieurs pays se retrouvent en crise. Comme le Maroc, le manque de gaz et de pétrole a poussé le royaume du Maghreb à chercher d'autres solutions, mais elles n'ont pas pu empêcher les citoyens de remarquer la hausse des prix et de protester contre elle. Il y a quelques mois, les transporteurs et le secteur des transports en général se sont mis en grève en raison de la hausse des prix, une situation que l'on observe déjà ailleurs. Mais l'augmentation des coûts n'est pas la seule raison principale. "Le ralentissement de l'économie est alimenté par la situation internationale, qui reste marquée notamment par l'enlisement de la guerre en Ukraine, mais aussi par les conditions climatiques défavorables rencontrées cette année", Cette année, le Maroc a été confronté à l'une des pires sécheresses depuis trois décennies. En raison du manque de pluie, l'irrigation n'a pas été possible et, par conséquent, les cultures vivrières n'ont pas été récoltées. En raison de cette situation, la nation nord-africaine n'est pas en mesure d'obtenir les mêmes quantités dans le secteur agroalimentaire et, par conséquent, des pénuries sont constatées. Les agriculteurs ont connu une situation critique qui leur a fait perdre d'importantes récoltes de céréales et de légumineuses. En outre, comme il n'y a pas eu de pluie en automne et en hiver, les réservoirs étaient à un niveau bas et la crise s'est encore aggravée. Le secteur agricole au Maroc est très important. C'est l'un des principaux piliers de son économie et cette situation, conjuguée à la hausse des prix des produits importés, désespère les autorités du pays. Il convient de noter que le secteur agricole représente 14 % du PIB national. Mesures En réponse à la crise, le gouvernement marocain a doublé le budget consacré aux produits de base. Le gaz butane, la farine et le sucre, entre autres, seront couverts par l'exécutif et représenteront désormais 32 milliards de dirhams. Cependant, quelque 1,4 milliard de dirhams ont également été alloués depuis avril pour atténuer les effets de la crise pétrolière, et contribuent à payer les transporteurs routiers, soit quelque 180 000 travailleurs de ce secteur, suite à leur grève. Mesures susceptibles En outre, il faut penser à une baisse des prix en faisant jouer la loi de l’offre et de la demande et celle de la concurrence saine. Mais afin de rendre les prix des produits de premières nécessités abordables, un régime de libéralisation ne pourrait être atteint sans agir sur le côté offre du marché. De ce fait, les industries subventionnées doivent être ouvertes à de nouvelles entreprises pour limiter l'impact négatif de la hausse des prix des produits dans un premier temps, non seulement sur les pauvres, mais aussi sur la classe moyenne. Cette ouverture des marchés des biens subventionnés permettra la baisse des prix non seulement à travers l’augmentation de l’offre, mais aussi l’accroissement de la concurrence. Il faut savoir que ce sont les rentes de situation touchant les filières subventionnées ainsi que l’opacité du système de compensation qui gonflent artificiellement les prix. Il devient donc impératif de débarrasser le marché des structures monopolistiques et oligopolistiques et les lobbys qui constituent un frein à la réforme de la caisse. De même, On pourra aussi parler d’une réforme fiscal, baisse des taux, cette baisse va se répercuter sur la croissance économique via l’amélioration du pouvoir d’achat et la relance de la demande.
Au vu des charges que le gouvernement est appelé à supporter
via la Caisse de compensation, il faudrait trouver dès maintenant de nouveaux marchés et de nouveaux partenaires, comme le font beaucoup de pays cherchant à garantir à leurs populations un approvisionnement correct en denrées alimentaires, d’autant plus que personne ne peut deviner jusqu’où la conjoncture, conjuguée à la crise politique en Ukraine, peut nous amener. La crise russo-ukrainienne, les effets de la crise sanitaire et les répercussions des changements climatiques, sont autant de facteurs qui mettent en avant l’importance d’accélérer la mise en œuvre des stratégies d’autonomie énergétique et de la protection de la sécurité alimentaire.