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UN CERTAIN ÉVANGILE SOCIAL

La bonne nouvelle chantée par les anges au-dessus des collines de Bethléem dans
la nuit où naquit le Sauveur du monde, n’était que le commencement de la manifestation
de cet Évangile de gloire, de paix et de salut.

Cette bonne nouvelle (car c’est là la signification du mot Évangile) fut plus
amplement révélée dans le ministère public du Christ qui allait de lieu en lieu, faisant du
bien, guérissant les malades et les affligés, apportant le réconfort et l’espoir aux opprimés
et prêchant la venue prochaine de son Royaume : « 17 Repentez-vous, car le royaume des
cieux est proche. » (Matthieu 4, 17)

Mais il faut dire que tout le bien qu’il fit et qu’il dit n’aurait eu qu’un effet limité
s’il avait laissé les hommes dans leurs péchés. Le message de Jésus de Nazareth n’aurait
aucune importance pour notre époque, aucune portée, s’il ne proclamait pas la grâce et le
pardon de Dieu. C’est essentiellement dans cette caractéristique du message de Jésus que
réside la Bonne Nouvelle. Il n’y a pas d’Évangile, il n’y a pas de Bonne Nouvelle là où le
pardon des péchés n’est pas proclamé.

L’ESSENTIEL C’EST LE PARDON

Car le message du Christ ne vise pas essentiellement l’amélioration de la


condition matérielle des hommes. Ce n’est pas l’homme extérieur qui importe, c’est
l’homme intérieur. L’extérieur n’est qu’une apparence, souvent trompeuse. Le besoin est
à l’intérieur. C’est là que le mal s’enracine.

L’Évangile du Christ n’est donc pas un Évangile strictement “social” comme


certains aiment à le croire. Il dépasse infiniment les limites étroites de notre vie terrestre.
Sa raison d’être, c’est le péché. Sa mission, c’est la conversion, ou la réconciliation de
l’homme avec Dieu. C’est la rémission des péchés. Celui qui n’a pas compris cela, n’a
pas compris l’Évangile. De toute évidence, il n’a pas lu la Bible, ou, ce qui est pire, il l’a
mal lue.

La révélation de la Bonne Nouvelle atteinte son point culminant dans la mort du


Christ et dans sa résurrection triomphale. Les prophéties, particulièrement celle d’Ésaïe,
annoncent clairement un Messie souffrant et prenant sur lui « 6 L’iniquité de nous tous,
« 5 Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures
que nous sommes guéris. » (Ésaïe 53, 5.6)

Aussi Paul s’indigne-t-il contre ceux qui n’entrevoient “l’utilité” du Christ que
dans cette vie et pour cette vie. Il s’exclame avec véhémence : « 19 Si c’est dans cette vie
seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les
hommes. » (I Corinthiens 15, 19)

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LES SOUS-PRODUITS DU CHRISTIANISME

Bien sûr, nous n’ignorons pas le fait que le christianisme a exercé une énorme
influence dans le monde des hommes, apportant une amélioration considérable dans la
société humaine. Hôpitaux, asiles, institutions diverses se sont ouverts, continuant
l’œuvre du Christ qui était l’ami des pauvres, des malades et des misérables. C’est le
christianisme qui a restauré les principes éternels de justice et d’égalité de droit de tous
les hommes. Il faut noter d’ailleurs que les conditions de vie sont toujours meilleures
dans les pays du monde où l’Évangile s’est répandu le plus librement.

MAIS LE BUT, C’EST LE SALUT

Mais ce sont là, dirons-nous, des sous-produits de la puissance évangélique. Les


Écritures expliquent clairement que le but essentiel de l’Évangile n’est pas l’amélioration
du sort de l’homme sur la terre, bien qu’il porte indirectement et logiquement ce fruit. La
raison d’être de l’Évangile, nous le répétons avec l’Écriture, c’est de sauver les hommes
du péché et de les préparer à accueillir la mort comme une porte qui s’ouvrira sur une
éternelle communion avec Dieu.

Le défaut grave d’un certain évangile social, c’est qu’il veut ignorer cette
caractéristique essentielle du message chrétien, lui préférant son aspect matériellement et
temporellement avantageux. Il a, il est vrai, l’avantage d’être plus attrayant. Il convient
mieux à la mentalité moderne, en ce qu’il se conforme à elle; mais c’est un faux évangile.

L’évangile social ne se préoccupe virtuellement que du temps présent. L’Évangile


du Christ nous ouvre des horizons sans doute moins immédiats, mais plus vrais. C’est
précisément ce que rappelle l’apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens : « 16 C’est
pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se
détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour … 18 Nous regardons, non
point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont
passagères, et les choses invisibles sont éternelles. » (II Corinthiens 4, 16-18)

LE PÉCHÉ EST LA CAUSE ET NON PAS LE SYMPTÔME

Les apôtres de “l’évangile social” considèrent le péché comme n’étant qu’un


symptôme du désordre social. Mais les apôtres de Jésus-Christ dénonçaient le péché
comme la cause même de ce désordre et de toutes les misères auxquelles est assujettie la
race humaine.

Dans l’évangile social, le Christ n’est qu’un martyr. Pour les chrétiens, cette mort
est la condition même de leur vie. « 5 C’est par ses meurtrissures que nous sommes
guéris » (Ésaïe 53, 5) avait déjà annoncé le prophète. Il est notre rançon. Le prix de notre
liberté et de notre salut.

Ainsi nous voyons qu’il est possible de s’écarter considérablement de l’Évangile


tout en gardant une apparence évangélique. Mais que reste-t-il de cet Évangile lorsqu’on

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en a éliminé le caractère divin, pour ne pas dire miraculeux, jusqu’à la résurrection du
Christ? Car c’est bien là ce que fait ce prétendu évangile social. Dans un effort d’adapter
l’Évangile à la mentalité moderne, les hommes ont abouti à une caricature lamentable.

OU ON L’ACCEPTE OU ON LE REJETTE

Ou bien on accepte le message du Christ tel qu’il nous l’a livré, ou bien on le
rejette. Il ne peut y avoir de compromis.

Les doctrines humaines “à base d’Évangile” ne sont que des doctrines humaines,
et ne seront jamais que cela. Jésus lui-même souligne fermement quelle doit être notre
attitude vis-à-vis son message :

« 48 Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole
que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jean 12, 48-50) « 49 Car je
n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce
que je dois dire et annoncer. 50 Et je sais que son commandement est la vie éternelle.
C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. »

Les Paroles de Jésus n’ont pas toujours été douces à entendre. Il y a dans
l’Évangile des accents de colère et d’indignation, des mises en garde sévères et
définitives qui commandent le respect et la crainte. « 21 Ceux qui me disent : Seigneur,
Seigneur! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la
volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7, 21) Je vous donne aussi
comme références : 1 Corinthiens 15, 1-2; Galates 1, 8-9; Jacques 1, 21-25; II Pierre 3,
15-18.

PAS CE QUI PÉRIT, MAIS CE QUI SUBSISTE

Jésus a constamment souligné dans ses enseignements, les besoins spirituels de


l’homme, en accordant à ceux-ci une plus grande importance qu’à leurs besoins
matériels, c’est-à-dire au manger, au boire et au vêtement. L’épisode de la multiplication
des pains lui fournit une autre occasion d’insister sur ce thème vital si vite oublié par les
hommes : « 27 Travaillez, » exhorte-t-il, « 27 non en vue de la nourriture qui périt, mais
en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le fils de l’homme
vous donnera. » (Jean 6, 27)

Voilà, chers amis, le véritable esprit de l’Évangile, révélant les véritables besoins
de l’homme. Cette révélation est aussi précieuse, aussi providentielle que le diagnostic
qu’un médecin qui nous découvre une maladie grave que nous ne soupçonnions même
pas. En même temps, il en propose le remède qui peut encore être appliqué à temps.
Serons-nous assez fous pour négliger et le diagnostic et le remède?

L’Évangile du Christ, dit l’apôtre Paul, est une puissance de Dieu pour le salut de
quiconque croit; car en lui est révélée la justice de Dieu, c’est-à-dire le plan de Dieu pour
rendre les hommes justes par la foi en Jésus-Christ. (Romains 1, 16) Le pardon des

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péchés par le sang du Christ, la justification par la foi en Christ, la sanctification par
l’Esprit du Christ, la glorification avec le Christ dans le siècle à venir – ce sont là les
grands thèmes de l’Évangile.

L’apôtre Pierre les résume dans les premières lignes de sa première épître :
« 3 Béni soit le Dieu, et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande
miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts,
pour une espérance vivante, 4 pour un héritage qui ne peut se corrompre, ni se souiller,
ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux, 5 à vous qui êtes gardés en la puissance
de Dieu, par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps. » (I Pierre 1,
3-5)

CE QUI FAIT VOTRE JOIE

Pour l’apôtre Pierre, l’Évangile est tellement vrai, l’espérance qu’il donne est
tellement grande, qu’on peut lui donner notre adhésion totale et joyeuse, corps, âme et
esprit, en dépit des épreuves et des souffrances qu’une telle adhésion peut amener. « 6
C’est là ce qui fait votre joie » écrit-il, « 6 quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous
soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre
foi, plus précieuse que l’or périssable… 7 ait pour résultat la louange, la gloire et
l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, 8 – lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui
vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce
que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. » (I Pierre 1, 6-9)

Chers amis, ne confondons pas l’Évangile du Christ avec cet évangile social et
intellectuel que les hommes ont fabriqué. Ne perdons pas de vue la croix, les clous, la
couronne et le sang du bon berger qui a donné sa vie pour les pécheurs que nous sommes.
Gardons-nous, comme trop de gens inconstants et désorientés, de nous mettre à la
remorque de tel ou de tel système sous prétexte qu’il a des résonnances chrétiennes.
Pourquoi nous contenter des échos ! Allons directement à la Parole elle-même qui est et
qui sera toujours la lumière de chaque homme, le seul espoir du monde.

L’auteur : M. RICHARD ANDREJEWSKI


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