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Vivre en 2050 : autant de confort pour quelques efforts ?

Réduire nos émissions de gaz à effet de serre n'oblige en rien à renoncer à un mode de vie agréable,
tente de démontrer une étude publiée par l'Ademe.

Nous sommes en 2050. Abel et Philippine, infirmier et fonctionnaire, habitent en ville avec leurs deux
enfants. Ils ne se privent ni de loisirs ni de vacances. Bref, le parfait exemple de la classe moyenne.
Pourtant, ils émettent quatre fois moins de CO2, en moyenne, que ne le font les familles d'aujourd'hui. En
quarante ans, la transition vers une économie désintoxiquée des énergies fossiles et l'émergence de
nouveaux comportements ont mis un frein à la course à la pollution. Tout en maintenant un mode de vie
que d'aucuns(1) jugeront plutôt confortable.
Ce scénario, quoique très optimiste, n'est pas impossible, selon l'Agence de l'environnement et de la
maîtrise de l'énergie. L'organisme vient de publier deux "visions" dans lesquelles il imagine comment
vivraient plusieurs ménages types en 2030 et en 2050 si la France tient des engagements climatiques
ambitieux (diviser par deux la consommation d'énergie totale et par quatre les émissions de gaz à effet de
serre). But affiché ? Que chacun puisse s'identifier à l'une de ces familles et prendre conscience que le
chemin vers ce monde "décarboné" n'est pas un parcours du combattant. C'est un futur "désirable", vante
François Moisan, directeur scientifique à l'Ademe. [..]
Frigo intelligent et vélo électrique
Les hypothèses retenues pour façonner ce monde de demain, quoique discutables, sont loin d'être
farfelues(2). D'autant plus que les experts ne parient (3) sur "aucune rupture(4) technologique majeure", mais
plutôt sur un prolongement de ce qui existe déjà - éolien, solaire, biomasse, etc. Exit donc le stockage du
CO2 en sous-sol ou l'émergence d'une quatrième génération de réacteurs nucléaires. De la maison au
travail en passant par les loisirs, les sources d'économies d'énergie viennent aussi, et d'abord, des
changements de comportement.
Dans cet avenir pas si lointain, les salariés ont besoin de bureaux moins grands, car ils travaillent
davantage à distance. Les déplacements professionnels diminuent au profit de téléconférences. Les
réfrigérateurs sont intelligents et limitent le gaspillage alimentaire. Les habitations, à l'image de celle
d'Abel et Philippine, sont tapissées de panneaux solaires ou pompent la chaleur dans le sol. Les premières
factures sont salées : les habitants doivent s'habituer à utiliser efficacement le pilotage de leurs installations
- réglages de la ventilation, détection de présence, commande de température à distance.
Chaque watt est précieux, car fortement taxé pour dissuader toute consommation inutile. Dans le futur,
l'énergie sera chère, mais on en consommera moins. Certains postes de dépenses augmenteront, comme la
climatisation face à l'élévation moyenne des températures, parie encore l'Ademe. L'argent qui passait dans
le réservoir de la voiture sert dorénavant à se déplacer autrement : vélo électrique, voiture hybride (5) ou
électrique, tramway... D'une manière générale, les transports ont été unifiés sous la houlette (6) d'un seul
acteur par ville, rendant leur utilisation plus pratique pour les usagers des villes et de leur périphérie.
Voyager, oui, mais moins souvent
À défaut de rupture technologique, l'Ademe anticipe donc largement une rupture culturelle. Même si
"aucun comportement individuel n'est proscrit", insiste-t-on dans le document, les individus imaginés sont
de plus en plus tournés vers le partage que vers la possession. Ceux qui ont une voiture la mettent
volontiers en autopartage. Pour redensifier les villes, l'engouement pour les maisons individuelles
s'effrite(7) au profit des habitations collectives, en appartement ou dans des maisons partagées.
Dans un autre registre, les menus quotidiens afficheront un tiers de viande et de produits laitiers en moins
(très consommateurs d'énergie), mais plus de protéines végétales et de légumes. Enfin, les vacances à
l'autre bout de la terre, en avion donc, restent envisageables à condition d'être exceptionnelles et de les
faire durer. Les entreprises, conscientes de l'enjeu, proposeraient même à leurs salariés de prendre leurs
congés en même temps !
Sans grande surprise, mais avec beaucoup de précisions, l'Ademe décrit un quotidien plus tourné vers les
échanges locaux, où les nouvelles technologies continuent d'élargir les horizons alors que les déplacements
physiques sont, eux, moins frénétiques(8). D'après ses calculs, la transition énergétique créerait même 329
000 emplois d'ici à 2030 et 825 000 à l'horizon 2050. Non délocalisables. "La transition est bonne pour
l'économie", prophétise François Moisan. Encore faut-il la commencer...

Jason Wiels
Le Point.fr (13/06/2014 )

Notes
(1)
d'aucuns (pronom) : certains, plusieurs
(2)
farfelues (adj) : un peu fou, bizarre
(3)
parier sur : affirmer avec vigueur, être sûr
(4)
rupture (n.f) : changement brusque
(5)
voiture hybride : voiture qui fonctionne à deux énergies différentes
(6)
houlette (n.f) : direction. gestion
(7)
s'effriter (v.pro.) : perdre des éléments, se dissocier
(8)
frénétiques (adj) : se dit d’une passion poussée à l’extrême
1. Quel est le thème du document ? (0.25 pt)
 a. Société  c. Ville
 b. Environnement  d. Art de vivre
2. Le texte est plutôt de type (0.25 pt)
o a. informatif o b. narratif o c. explicatif o d. argumentatif
3. Laquelle des phrases suivantes résume le mieux l’idée essentielle du texte ? (0.5 pt)
 a. Pour avoir une vie meilleure, il faut économiser de l’énergie et limiter les émission de CO2.
 b. Ce que les Français doivent faire dans l’avenir en matière d’émission de GES.
 c. L’Ademe envisage la vie des Français dans l’avenir avec les engagements climatiques du
gouvernement.
 d. En 2050, les Français vivront mieux qu’aujourd’hui
4. Quelle différence peut-on prévoir entre une famille française de la classe moyenne en 2050 et celle
d’aujourd’hui en matière de la protection de l’environnement ? (0.5 pt)
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5. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette différence ? (0.75 pt)
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6. Sur quelle base l’Ademe imagine-t-elle la vie des familles françaises types en 2030 et en 2050 ?
(0.75 pt)
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7. Pour que les hypothèses de l’Ademe (pour façonner ce monde de demain) soient possibles, il faut
compter sur (0.5 pt)
 a. des ruptures technologiques majeures.
 b. le stockage du CO2 en sous-sol ou l'émergence d'une quatrième génération de réacteurs
nucléaires.
 c. la lutte pour un monde “décarboné” du combattant.
 d. des changements du comportement des habitants en matière de consommation énergétique.
8. Pour économiser de l’énergie, quels changements faudrait-il
A. en ce qui concerne le travail ? (1 pt)
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B. dans la maison ? (1 pt)
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C. dans le transport urbain ? (1 pt)
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D. en matière de consommation alimentaire ? (0. 5 pt)
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E. pour les vacances ? (1 pt)
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9. Quel changement culturel prévoit l’Ademe pour économiser de l’énergie ? (0.5 pt)
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 À quoi pense-t-on surtout en parlant de ce changement culturel ? (1 pt)
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10. Pourquoi l’Ademe pense-t-elle que la transition énergétique est bonne pour l’économie ?
(0. 5 pt)

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