Les 6 étapes de développement

d’une maladie en Ayurvéda

 Les 6 étapes de développement
d’une maladie en Ayurvéda

L’état de santé : être en équilibre

Les 5 points pour être en bonne santé

1. L’équilibre des doshas

Selon l’ayurveda, l’état de santé est un état d’équilibre. En premier lieu, c’est
l’état d’équilibre des doshas, les énergies de l’Ayurvéda. Une personne qui est
en bonne santé est une personne qui a les 3 énergies au même niveau. La
santé est un état d’équilibre qui est très complexe et qui englobe toutes les
facettes de l’individu.

Nous devrions avoir un équilibre des 3 doshas, c’est-à-dire un équilibre

des 3 énergies de l’Ayurvéda : l’énergie du mouvement, l’énergie de
transformation et l’énergie de stabilité doivent être au même niveau.

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Constitution VS équilibre

En Occident, beaucoup de personnes pensent que l’état d’équilibre ― lorsqu’il

s’agit des doshas ― est de retourner à l’état de notre constitution. Ce n’est pas
du tout ce que l’Ayurvéda dit ! L’Ayurvéda explique que, quelle que soit votre
constitution de base, votre nature propre, l’état de santé, c’est lorsque les
3 énergies sont en équilibre l’une par rapport à l’autre. Il ne faut pas qu’il y
en ait une qui soit prédominante ni en carence.

Je vais vous faire une petite parenthèse pour vous faire prendre conscience que
la constitution n’est pas nécessairement un état d’équilibre. Imaginons que
vos parents vous aient fécondé à un moment donné où ils étaient en colère :
cette énergie de colère s’imprègne dans votre constitution. Je ne pense pas que
votre constitution sera équilibrée. Elle sera très certainement prédominante en
énergie de transformation, c’est-à-dire le feu, Pitta. Essayez d’imaginer toutes
les conceptions qui ont eu lieu lors d’un rapport non désiré… Cela m’étonnerait
que leur constitution soit équilibrée lors de la fécondation.

Pour être en bonne santé, les 3 doshas doivent être en équilibre les
uns par rapport aux autres.

2. Un bon métabolisme

L’Ayurvéda nous dit également que notre feu digestif (notre métabolisme,
l’ensemble des fonctions qui nous permettent de digérer et de transformer ce

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que nous mangeons en nutriments et en cellules) va devoir fonctionner de
manière équilibrée et efficace.

3. L’intégrité des tissus

Pour un bon état de santé, il faut également que nos tissus (les 7 dhatus1) soient
bien formés et bien nourris.

Les 7 dhatus

• Le plasma ;
• Le sang ;
• Les graisses ;
• Les os ;
• Les muscles ;
• La moelle ;
• Les semences reproductives.

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Je vous réserve une vidéo spécialement dédiée aux dhatus.
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 4. L’élimination des déchets

Il y a l’élimination de manière appropriée de tous les déchets du corps, que

ce soit par les selles, les urines, la transpiration ou les autres sécrétions de notre
corps. En Ayurvéda, les déchets sont appelés Malas.

5. L’utilisation des sens

L’ayurveda fait mention d’une utilisation modérée et plaisante de nos 5 sens,

de nos organes moteurs, de notre mental et de la région du cœur où
résident notre conscience et nos émotions.

Une médecine holistique

En général, lorsque je résume cette définition, je dis tout simplement que l’état
de santé, c’est un corps fonctionnel, un mental apaisé et un cœur épanoui.

J’aime beaucoup cette définition, car elle prend en considération toutes les
facettes de l’individu. C’est là qu’on voit réellement le côté holistique de la
médecine ayurvédique. La santé ne consiste pas juste à un équilibre et un bon
fonctionnement de notre corps physique. Elle englobe toutes nos dimensions,
et cela demande donc une réelle prise de conscience de notre être tout
entier pour toujours veiller à ce que nous soyons plus ou moins en
équilibre. Cela veut dire que si l’un de ces facteurs est perturbé, nous risquons
de tomber malades.

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Une maladie, selon l’Ayurvéda, n’est pas quelque chose qui apparaît comme
cela du jour au lendemain. C’est un processus qui peut prendre plusieurs jours
plusieurs mois voire plusieurs années avant de se développer.

Les 6 étapes de développement d’une maladie

1. L’accumulation ;
2. L’aggravation ;
3. La propagation ;
4. La localisation ;
5. La manifestation ;
6. La chronicité.

L’accumulation des doshas

• Ces énergies commencent à s’accumuler en fonction de notre

alimentation, de nos activités, de notre hygiène de vie, de nos interactions
avec les gens, mais également des saisons, du rythme de la journée et de
notre tranche d’âge.

• Quand je vous ai présenté les différents doshas (les différentes énergies

de l’Ayurvéda), je vous ai parlé des prédominances en fonction de la
journée et de l’âge. Par conséquent, les influences extérieures ont un
impact sur l’augmentation des doshas dans notre corps.

À ce stade d’accumulation, ces énergies s’accumulent dans le tube digestif au

niveau de leur siège.
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• Pour l’énergie du mouvement (Vata), le siège se situe au niveau du côlon.

• Pour l’énergie de transformation (Pitta), le siège se situe au niveau de la

région du plexus solaire et dans le tube digestif, cela correspond à notre
intestin grêle, là où beaucoup d’enzymes sont sécrétées.

• Pour l’énergie de stabilité (Kapha), le siège se situe dans notre poitrine

et cela correspond à notre estomac lorsqu’il s’agit du tube digestif.

Les symptômes (Vata)

Durant la phase d’accumulation, en général, nous n’avons pas de réels

symptômes, mais nous pouvons ressentir des petits inconforts ou des
petits troubles de la digestion.

Si nous commençons à avoir une accumulation de l’énergie du

mouvement, nous pourrions avoir, par exemple, une irrégularité au niveau
de notre transit. Lorsqu’on prend l’avion et que l’on traverse les différents
fuseaux horaires, arrivé à destination, on a souvent un transit un peu
perturbé. Le fait de voyager sur une longue distance, pendant un long
moment et en altitude à une grande vitesse, toutes ces choses
augmentent et stimulent l’énergie Vata.

Cela peut aussi se manifester par un sommeil perturbé, une agitation du

sommeil à cause du décalage horaire, voire de la déshydratation et une
peau sèche.

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• Ce sont de petits signes qui ne vont pas rester dans la durée, car le
corps va réussir à s’équilibrer. Durant une journée, nous pouvons
connaître différentes phases d’accumulation qui vont plus ou moins
s’équilibrer de manière naturelle.

• La phase d’accumulation est la plus facile à gérer puisqu’en général nous

n’avons pas à faire grand-chose pour pouvoir retourner à notre état
d’équilibre.

Les symptômes (Pitta et Kapha)

Si vous commencez à accumuler de l’énergie de transformation (Pitta),

à cause d’un excès de consommation de plats épicés, vous pourrez faire
l’expérience de brûlures d’estomac, d’élimination de selles plutôt jaunâtres
ou molles et qui brûlent un peu au niveau de l’anus, ou encore d’une
accumulation de frustration, d’irritabilité voire de colère. Vous pourriez
aussi avoir une sensation de chaleur ou de bouillonnement à l’intérieur de
vous. Là encore, ce sont des symptômes qui ne vont pas durer dans le
temps.

Lorsque c’est l’énergie de stabilité Kapha qui commence à s’accumuler,

vous pourrez faire l’expérience, par exemple, d’une perte d’appétit, d’une
lourdeur, de légères sensations de nausées voire de fatigue.

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L’aggravation

Si, à partir de la première phase d’accumulation, vous n’avez pas réussi à

retourner à votre état d’équilibre et qu’en plus, vous avez continué à vous
adonner à des choses qui mettent vos doshas en déséquilibre (par exemple,
répéter les mêmes activités ou consommer le même genre d’aliments), au bout
d’un moment, les doshas augmentent et commencent à s’aggraver.

Le déséquilibre des 3 énergies

• Si vos voyages durent plusieurs mois, votre énergie du mouvement,

Vata, va monter et s’aggraver si vous ne faites rien pour pouvoir
l’équilibrer.

• Si vous restez à long terme dans des situations frustrantes et

colériques, vous augmentez Pitta.

• Pour Kapha, c’est la même chose : si vous mangez des plats gras,
lourds ou froids pendant longtemps, vous risquez de perturber votre
estomac, ce qui va encore plus augmenter votre sensation de
lourdeur et vos troubles digestifs.

Cette phase d’aggravation peut se dérouler sur quelques jours voire quelques
mois et parfois sur plusieurs années. À ce stade-là, nous pouvons encore
renverser la machine et faire de la médecine préventive.

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 Retrouver l’équilibre

Il faudra travailler sur les doshas qui sont en déséquilibre pour pouvoir
les ramener à un état d’équilibre. Cela peut passer par des ajustements
alimentaires et des choses à faire dans votre vie de tous les jours.

• Par exemple, si vous voyagez beaucoup, vous pouvez chercher des

choses qui vont vous ancrer, vous stabiliser.

• Si vous êtes en déséquilibre du dosha Pitta, l’énergie de

transformation, il faudra chercher à vous rafraîchir et à apaiser vos
frustrations et votre colère.

• Pour Kapha, l’énergie de stabilité, il va falloir vous dynamiser et

préférer la consommation de plats chauds et légers.

Lorsqu’il s’agit des symptômes et des signes d’accumulation, vous allez

reprendre les mêmes signes que je vous ai mentionnés et ce sera simplement
une manifestation un peu plus longue dans le temps ou légèrement aggravée
en intensité, mais nous ne sommes pas arrivés à la manifestation d’une maladie.

Nous sommes encore au stade de préparation de cette maladie et c’est une

étape réversible. Durant cette phase, les doshas sont toujours situés dans leur
siège au niveau du tube digestif.

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La propagation

Lorsque vos doshas ont commencé à s’accumuler dans le tube digestif et à

s’aggraver, il arrive un moment où ils vont commencer à déborder dans la
circulation et à se propager dans notre corps. C’est la phase de délocalisation
des doshas.

À ce stade, nous sommes encore dans une possibilité de faire de la médecine

préventive, mais il va falloir être rapide, car une fois que les doshas circulent
dans le corps, ils sont à la recherche de nos points faibles. S’ils les trouvent, ils
vont s’y loger.

Les symptômes

Durant cette phase, les symptômes sont de plus en plus présents et de

plus en plus intenses et on prend réellement conscience qu’il se passe
quelque chose de pas très sain dans notre corps. Cependant, la plupart
des gens ne font pas grand-chose. Ils vont sentir une petite douleur, une
petite brûlure, une envie de dormir plus poussée.

Rappelez-vous que c’est toujours une phase réversible et que, si vous faites
ce qu’il faut, vous êtes en capacité de ramener les doshas dans le tube
digestif et de baisser leur niveau, et ce, toujours avec votre alimentation et un
ajustement de votre routine.

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La localisation

Dans cette phase, les doshas en déséquilibre qui ont commencé à circuler dans
votre organisme arrivent à trouver un point faible et vont s’y loger, et donc
s’installer dans les parties vulnérables sensibles et fragiles de notre corps, nos
organes et nos tissus.

C’est là où les premiers symptômes de la maladie apparaissent. C’est à ce

moment-là que la plupart des gens iront consulter, car ils sont de plus en plus
conscients qu’il y a quelque chose qui ne se passe pas bien à l’intérieur d’eux.

Le déséquilibre des 3 énergies

• Pour ceux qui ont une accumulation du dosha Vata, l’énergie du

mouvement, après avoir voyagé pendant plusieurs jours, ils vont se
rendre compte qu’ils souffrent réellement d’insomnie. Ils n’arrivent
plus à s’endormir facilement et le sommeil est saccadé ; ils se
réveillent pendant la nuit. Cela peut aussi être une sécheresse en
continu au niveau de votre bouche ou de votre peau. Cela peut
même s’exprimer par de la constipation qui s’est bel et bien
installée ; voire des troubles de la concentration ou de la mémoire.

• Pour ceux qui ont une accumulation de l’énergie de

transformation, Pitta, cela peut être un dysfonctionnement au
niveau du foie, des réactions inflammatoires au niveau d’un organe
précis (par exemple au niveau de la peau avec des problèmes

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 d’eczéma ou de psoriasis), un dysfonctionnement des sécrétions
hormonales (endométriose) ou une perte de cheveux.

• Si vous avez l’énergie de stabilité Kapha en prédominance, cela

pourrait se manifester par une prise de poids ou le développement
de certaines maladies comme le diabète ou l’hypercholestérolémie.
On pourrait même avoir des états dépressifs.

• À ce stade, les doshas se sont insérés dans les tissus et commencent à

perturber le bon fonctionnement des différents organes, là où ils se
sont logés.

• Nous ne sommes plus dans la médecine préventive, mais nous

commençons à rentrer dans la médecine curative et il faudra, dans
certains cas, utiliser des plantes voire des protocoles de traitements un
peu plus élaborés comme les cures ayurvédiques.

Le développement de la maladie

Le développement de cette maladie va dépendre de plusieurs paramètres ; la

vitalité, l’âge, la détermination et la discipline de la personne atteinte, mais
également les conseils appropriés du praticien.

Il y a possibilité de renverser la machine et de traiter la maladie, mais il va falloir

être impliqué et devenir discipliné dans son alimentation et sa routine. Si vous
voulez aller mieux, il faudra mettre la main à la pâte !

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La manifestation

La cinquième phase est la phase de manifestation.

• À ce stade, les doshas se sont accumulés, se sont aggravés, ont

commencé à circuler dans le corps et se sont localisés. Ils s’imprègnent
de plus en plus dans les tissus et dans les organes pour pouvoir
perturber leur bon fonctionnement.

• Les symptômes sont bien définis et bien localisés.

La chronicité

La dernière phase est la phase de chronicité, c’est-à-dire de complications.

C’est la phase où la maladie, avec le temps, s’est bien développée et s’est bien
enracinée dans son siège. Elle commence maintenant à impacter d’autres
organes voire d’autres systèmes ou d’autres tissus autour.

Le traitement d’une telle maladie devient de plus en plus difficile et complexe et

la personne atteinte aura beaucoup moins de chances de se débarrasser de
cette maladie.

• À ce stade, l’Ayurvéda pourra proposer un traitement palliatif, c’est-à-

dire des choses qui pourront vous aider à vivre au mieux tout en ayant
cette maladie.

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• Nous pourrions également chercher à mettre en place un protocole qui
pourrait peut-être apaiser vos symptômes, mais à ce stade-là, il est très
difficile de se débarrasser de votre maladie.

Évolution du déséquilibre des 3 énergies

• Par exemple, si au départ, vous aviez un déséquilibre du dosha

Vata, l’énergie du mouvement, que vous avez développé de la
constipation, et ensuite de la constipation chronique, vous êtes à
risque, à ce stade-là, de développer des polypes et un cancer du
côlon.

• Si au départ, vous avez eu une accumulation de l’énergie de

transformation Pitta et que, par la suite, vous avez développé des
perturbations hormonales (endométriose), l’une des complications
pourrait être le fait de faire de l’anémie, d’avoir un affaiblissement du
corps, de la fatigue, des palpitations et même de développer des
troubles de la fertilité.

• Pour l’exemple de ceux qui ont un déséquilibre de l’énergie de

stabilité, Kapha, si vous avez développé de l’obésité et du diabète,
à la longue, vous pourrez avoir des difficultés à respirer et
développer une insuffisance cardiaque.

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Soyez à l’écoute de votre corps

J’espère que la prise de conscience de ces différentes phases du

développement de la maladie vous aura ouvert l’esprit sur le fait qu’il faille être
très à l’écoute de votre corps et sur les petits signaux qu’ils vous envoient
tous les jours dans le but de ne pas arriver à la phase 6 !

• Comme je vous l’ai dit, les 3 premières phases sont des phases où on
peut appliquer la médecine préventive, c’est-à-dire mettre en place des
choses pour retourner à un état d’équilibre.

• Les 3 dernières phases sont un peu plus compliquées à traiter et cela va

demander une certaine implication et discipline de votre part dans le
but de couper court à cette maladie qui s’installe.

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