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Fluide caloporteur

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Un fluide caloporteur (lit. porte-chaleur)


est un fluide chargé de transporter la
chaleur entre plusieurs sources de
température. Le terme « caloporteur » est
synonyme de « caloriporteur ».

Ces fluides interviennent dans les


échangeurs de chaleur, par exemple les
systèmes de refroidissement des
moteurs thermiques (tel un moteur de
voiture), les réfrigérateurs, les
chaudières, les climatiseurs, les capteurs
solaires thermiques, les radiateurs des
circuits électriques (cas des
transformateurs électriques de forte
puissance) ou électroniques, les
centrales électriques thermiques au
charbon, au fioul, au gaz ou nucléaires,
les échangeurs de chaleur d'eaux usées.

Chaque fluide caloporteur est choisi en


fonction de ses propriétés physico-
chimiques, telles la viscosité, la capacité
thermique volumique, la chaleur latente
de vaporisation (ou de liquéfaction) en
cas de changement de phase, la
conductivité thermique, ses propriétés
anticorrosives, sa tenue aux conditions
climatiques ou aux rayonnements
neutroniques. Son coût et son innocuité
pour l'environnement sont également pris
en compte.

Exemples de caloporteurs
Industriellement, le fluide caloporteur le
plus utilisé est l'eau. Celui-ci peut être
utilisé à des températures largement
supérieures à 100 °C (sous pression). Il
est bon marché, ne se décompose pas,
possède la plus grande capacité
calorifique de tous les corps et ne coûte
presque rien. On l'utilise également dans
les installations de chauffage central
domestique ou pour refroidir les moteurs
des voitures. L'huile est également
utilisée dans les radiateurs électriques
car elle ne présente pas de danger au
contact avec la résistance électrique.

Le sodium fondu (métal sous forme


liquide) constitue un fluide caloporteur
efficace pour des usages spécifiques. On
l'utilise dans ce but principalement dans
les soupapes creuses de moteurs
poussés. Il est également utilisé dans les
réacteurs rapides refroidis au sodium.
Cependant, c’est un produit chimique
fortement réactif et il y a un risque de feu
de sodium, feu particulièrement difficile à
éteindre.
Comparaison de fluides
caloporteurs

Propriétés calo-vectrices des fluides


caloporteurs

Schéma figurant le réseau à réfrigérer.

Il est possible de faire une comparaison


au vu des caractéristiques
thermodynamiques des fluides qui
permet de classer les fluides
envisageables pour la réfrigération d'un
échangeur ou d'un réseau tel que celui
d'un cœur de réacteur nucléaire.

Cette comparaison est faite à géométrie


du réseau et températures entrée/sortie
du réseau côté fluide et côté paroi
données. La comparaison permet de
dégager deux groupes de propriétés
calo-vectrices, l'une pour la puissance
extraite, l'autre pour la puissance de
pompage du fluide utilisé.
Corrélation Puissance thermique
Puissance de pompage du fluide :
d'échange extraite :
thermique
proportionnelle à
applicable proportionnelle à

Corrélation
de Colburn

Corrélation
de Colburn

Corrélation de
Dittus-Boelter

Corrélation de
Dittus-Boelter

Corrélation du
type :

Corrélation du
type :
Notations
Grandeur physique Notation Unité Grandeur physique Notation Unité

Capacité calorifique Puissance thermique


J kg−1 K−1 W
du fluide réfrigérant extraite

Conductivité thermique Puissance de pompage


W m−1 K−1 W
du fluide réfrigérant du fluide réfrigérant

Viscosité dynamique Masse volumique


kg m−1 s−1 kg/m3
du fluide réfrigérant du fluide réfrigérant

Nombre de Nusselt Nombre de Reynolds


du fluide réfrigérant = du fluide réfrigérant = sans
sans dim
dim

Nombre de Prandtl
du fluide réfrigérant =
sans dim

On peut voir dans les expressions ci-


dessus le poids prépondérant de la
conductibilité thermique du fluide λ, ce
qui rejoint entre autres, le constat fait par
ailleurs de l’efficacité des métaux
liquides comme fluide caloporteur. Par
ailleurs Cp et λ ont le même exposant
comme dans l’expression du nombre de
Nusselt. Il est à remarquer que la masse
volumique du fluide n'intervient pas dans
le terme donnant la puissance.

Notations complémentaires
Grandeur physique Notation Unité Grandeur physique Notation Unité

Coefficient d’échange
Longueur du réseau L m entre fluide et paroi du h W m−2 K−1
réseau

Diamètre hydraulique D m Vitesse du fluide v m/s

Section de passage du
s m2 m3/s
fluide réfrigérant

Périmètre hydraulique p m

Surface d’échange S m2

Section de passage du
s m2
fluide réfrigérant

Température de paroi en
tps °C
sortie du réseau

Température de paroi en
tpe °C
entrée du réseau

Température du fluide
réfrigérant en sortie de Ts °C
réseau

Température du fluide
réfrigérant en entrée de Te °C
réseau

Écart de température
ΔT °C
entrée sortie du fluide

Écart de température
ΔTln °C
logarithmique
Démonstration
La comparaison est
conduite à géométrie du
réseau et températures
entrée/sortie du réseau
côté fluide et côté paroi
données. Le réseau
combustible est un
système «athermane»
qui assure le maintien
des températures de
paroi (de gaine) (ce qui
correspond d'ailleurs au
1er  ordre au mode de
fonctionnement d’un
réacteur dont la
puissance est gouvernée
par la puissance
extractible par le
réfrigérant caloporteur).
La puissance thermique
extraite est variable en
fonction du fluide utilisé.
La température à cœur
du réseau combustible
est variable en fonction
de la puissance. Cette
démarche permet de
simplifier grandement les
équations physiques et
de ramener l’essentiel
des termes de la
comparaison sur les
caractéristiques du fluide
de travail lui-même.
On écrit les équations
liant les grandeurs
thermodynamiques en
éliminant les termes
invariants dans la
comparaison relatifs à la
géométrie du réseau ou
de l'échangeur et aux
températures.
Puissance extraite -
Échange thermique –
Température de paroi
S et ΔTln sont invariants
dans la comparaison
d'où

No x et y dépendent de la
corrélation utilisée avec
en général  : 0,2 ≤ x ≤ 0,3
et 0,3 ≤ y ≤ 0,4. Exemples
classiques :
corrélation de Dittus-
Boelter  : No =
0,0243; x = 0,2  ; y =
0,4 si réchauffement
du fluide  ; y = 0,3 si
refroidissement ;
corrélation de
Colburn : No = 0,023;
x = 0,2 ; y = 1/3.

No et D sont invariants
dans la comparaison

s est invariant dans la


comparaison
ΔT est invariant dans la
comparaison

d'où en remplaçant :

Finalement  :

Corrélation de Colburn : x
= 0,2  ; y = 1/3  :
Corrélation de Dittus-
Boelter : x = 0,2 ; y =0,4 :

Perte de charge et
puissance de pompage
du fluide réfrigérant.
Le régime est turbulent,
on ne tient compte que
des pertes de charge par
frottement[1].

corrélation de Blasius-
Nikuradzé.
L et D sont invariants
dans la comparaison.
Puissance de pompage =

On a vu plus haut que  :

 ; d'où en remplaçant :
Finalement  :

Corrélation de Colburn : x
= 0,2  ; y = 1/3  :

Corrélation de Dittus-
Boelter : x = 0,2 ; y =0,4 :

Les exposants sont


élevés  ; une variation
relativement faible des
caractéristiques du fluide
se traduit par une
variation importante de
la puissance de
pompage. Par exemple  :
un écart de 10  % de la
valeur de Cp ou de λ se
traduit par un
doublement ou division
par 2 de la puissance de
pompage.
La masse volumique du
fluide intervient au carré
au dénominateur  ; on
retrouve ici l'intérêt de
pressuriser les gaz
caloporteurs de façon à
réduire la puissance des
soufflantes ou
compresseurs.
Résultat de la comparaison des
fluides caloporteurs

Tableaux de résultats comparatifs


respectivement pour: les gaz; l'eau et les
fluides organiques; et les métaux
liquides. Les valeurs de la puissance
extraite (W) et de la puissance de
pompage (wp) et du rapport (W/wp) sont
exprimées en variable réduite par rapport
à celles de l'air, de l'eau et du sodium
liquide.

Gaz

Les valeurs de l'air sec pris comme


référence sont ramenées à 1.
La vapeur d'eau mise à part, les valeurs
des caractéristiques des gaz sont prises
à 25 °C sous une atmosphère.
Comparaison de gaz caloporteurs
W wp
λ Cp μ ρ
Gaz (sans (sa
(W m−1 K−1) (kJ kg−1 K−1) (kg m−1 s−1) (kg/m3)
dimension) dimen

Hydrogène 0,139 91 14,299 8,85 × 10−6 0,082 40 3,149

Hélium 0,152 5,1966 1,962 × 10−5 0,1636 6,877

Néon 0,0493 1,029 26 3,144 × 10−5 0,824 83 2,346

Argon 0,017 72 0,518 82 2,247 × 10−5 1,6328 0,839

Oxygène 0,0266 59 0,9163 2,055 × 10−5 1,3079 1,059

Azote 0,025 976 1,0407 1,77 × 10−5 1,145 1,032

Air sec 0,025 905 1,004 578 1,852 × 10−5 1,1839 1

CO2 0,016 4659 0,8681 1,505 × 10−5 1,7989 0,503

Xénon 0,005 66 0,158 16 2,295 × 10−5 5,3665 0,284

Krypton 0,009 435 0,24686 2,46 × 10−5 3,425 16 0,470

Vapeur
d'eau
0,0262 2,005 1,292 × 10−5 0,5577 0,479
à 120 °C/1
bar

Vapeur
d'eau
à 0,0442 2,145 2,022 × 10−5 3,876 0,823
300 °C/10
bar

Eau
liquide
0,611 4,199 89,85 × 10−5 997,0 0,156 4,369 8
à 25 °C/1
atm

Le classement des gaz, est le suivant :


pour la puissance extraite, l'hélium est
en premier qui présente en revanche
une puissance de soufflage plus
importante, d'où la nécessité de
l'utiliser sous pression ;
l'hydrogène vient en second (l'hélium
et l'hydrogène sont systématiquement
à part des autres gaz) ;
ensuite le néon ;
les autres gaz qui sont proches de
l'air ;
la vapeur d'eau a un rapport W/wp
intéressant ;
le krypton et le xénon ferment la
marche.
Eau et fluides organiques

Les valeurs de l'eau prise comme


référence sont ramenées à 1.

Comparaison de caloporteurs: eau, saumures et fluides organiques


W wp
λ Cp μ ρ
Liquide (sans (sans
(W m−1 K−1) (kJ kg−1 K−1) (kg m−1 s−1) (kg/m3)
dimension) dimensi

Eau
liquide
0,611 4,199 89,85 × 10−5 997,0 1,0
à 25 °C/1
atm

Toluène
à 25 °C/1 0,134 1,6938 0,000 526 869,9 0,1855 0
atm

Mercure
à 25 °C/1 8,3 0,139 0,001 526 13 534 4,94 × 106 1,87 
atm

Métaux liquides

Les valeurs du sodium liquide pris


comme référence sont ramenées à 1.
Comparaison de métaux liquides caloporteurs
W
λ Cp μ ρ
Liquide (sans (
(W m−1 K−1) (kJ kg−1 K−1) (kg m−1 s−1) (kg/m3)
dimension) dim

Mercure
8,3 0,139 0,001 526 13 534 0,017 36 6
à 25 °C/1 atm

Cadmium
93,5 0,2643 0,0136 7 932 0,075 34 0
à 400 °C

Plomb
15,9 0,1466 0,002 33 10 609 0,049 83 0
à 400 °C

Bismuth
7,22 0,1379 0,001 387 9 884 0,013 88 0
à 400 °C

Bi-Pb
55,5 %-44,5 % 11,08 0,14175 0,001 8065 10 208,0 0,029 29 0
à 400 °C

Sodium
83,223 1,5363 0,000 654 922,0 1,0
à 120 °C

Potassium
52,3 0,896 0,000 4031 813,2 2,313
à 120 °C

Na-K
78 %-22 % 23,8 0,8234 0,000 718 910,5 0,053 14
à 25 °C

Na-K
78 %-22 % 23,8 1,0372 0,000 494 845,6 0,074 18 0
à 120 °C

Le sodium n'est dépassé que par le


potassium.
Le NaK n'additionne pas les vertus du
sodium et du potassium.
Les métaux lourds ont une puissance
de pompage faible du fait de leur
masse volumique élevée.

Notes et références
1. La prise en compte des pertes de
charge singulières ne change pas les
conclusions.

Annexes

Articles connexes

Thermique
Fluide frigorigène, Liquide de
refroidissement
Refroidissement à eau
Théorie du calorique
Chauffage, Réfrigération

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