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Tatjana Samardžija
LE BON MOT
Prevođenje tekstova sa srpskog na francuski
sa gramatičkim objašnjenjima
Filološki fakultet
Univerziteta u Beogradu
Beograd, 2019.
TABLE DES MATIERES
Table des matières 5
Sommaire des textes 5
Sommaire des domaines lexicaux 6
Sommaire des commentaires 6
Predgovor 19
Reč recenzenata 21
Textes, traductions et commentaires 23
Bibliographie 301
Index des matières 307
SOMMAIRE DES TEXTES
Texte 1 : Meša Selimović Sjećanja 25
Texte 2 : Gordana Ćirjanić, Kad svane, razlaz, « Gospođica Kintu » 35
Texte 3 : Vladan Matijević, Vrlo malo svetlosti 49
Texte 4 : Vladimir Tasić, Kiša i hartija 69
Texte 5 : Gordana Ćirjanić, Kad svane, razlaz, « Poruka » 81
Texte 6 : Dragan Velikić, Bonavia 93
Texte 7 : Nada Varničić-Donjon, Crveni vrabac 109
Texte 8 : Filip David, San o ljubavi i smrti 119
Texte 9 : Dobrilo Nenadić, U senci crne smrti 135
Texte 10 : Svetlana Velmar-Janković, Vračar 149
Texte 11 : Jelena Lengold, U tri kod Kandinskog, « Mravinjak » 163
Texte 12 : Pavle Ugrinov, Ljubav i dobrota, « Makrena » 179
Texte 13 : Milovan Danojlić, Učenje jezika 193
Texte 14 : Milica Mićić Dimovska, U procepu, « Izabranik » 207
Texte 15 : Vladimir Arsenijević, Mexico 219
Texte 16 : Vida Ognjenović, Svet oko nas: evropski gradovi u novoj srpskoj
pripoveci,« God Jul! » 233
Texte 17 : Ljubica Arsić, Ikona 243
Texte 18 : Dobrilo Nenadić, Despot i žrtva 259
Texte 19 : Vladimir Arsenijević, Let 271
Texte 20 : Pavle Ugrinov, Savon de fleurs (Milo od cveća) 287
5
SOMMAIRE DES DOMAINES LEXICAUX
Texte 1 : Le caractère, les sentiments
Texte 2 : Les migrations et les migrants
Texte 3 : Les travaux ménagers
Texte 4 : Les catastrophes naturelles
Texte 5 : L’apparence physique
Texte 6 : Les voyages
Texte 7 : La musique
Texte 8 : La mémoire, la connaissance
Texte 9 : Les animaux
Texte 10 : La peinture
Texte 11 : Les vêtements
Texte 12 : Le froid, l’hiver
Texte 13 : La justice
Texte 14 : L’emploi
Texte 15 : La pollution
Texte 16 : Les achats
Texte 17 : Les bruits
Texte 18 : Les monuments historiques
Texte 19 : La consultation médicale
Texte 20 : La cuisine
6
1.14. Avant de et subordonnées temporelles
1.15. Subordonnée adversative introduite par tandis que/ alors
1.16. Subordonnée relative substantive introduite par ce dont
1.17. Infinitif final introduit par pour
1.18. Subordonnées interrogatives indirectes
1.19. Subordonnée relative et pronom lequel
1.20. Conjonction de coordination ni
7
3.6. Subordonnée complétive régie par un nom
3.7. Infinitif complément du nom
3.8. Plus-que-parfait et point de référence
3.9. Subordonnée causale introduite par puisque
3.10. Subordonnée hypothétique en si
3.11. Subordonnée relative narrative et futur injonctif
3.12. Proposition incise
3.13. Iz čista mira – de but en blanc
3.14. Synonymes de étonner
3.15. Subordonnée temporelle introduite par dès que
3.16. Participe présent apposition
3.17. Gérondif et participe présent en alternance
3.18. Concordance des temps dans la complétive
3.19. Subordonnée relative introduite par où
3.20. Attribut d’objet avec le verbe trouver
3.21. Subordonnée interrogative indirecte introduite par qui
3.22. Subordonnée relative concessive introduite par (aus)si… que
3.23. Subordonnée relative introduite par que
3.24. Subordonnée temporelle introduite par tant que
3.25. Subordonnée relative introduite par lequel
3.26. Subordonnée interrogative indirecte sujet logique
3.27. Les autres - autrui
3.28. Subordonnées temporelles introduites par tant que et jusqu’ à ce que
3.29. Subordonnée temporelle introduite par dès que
3.30. Subordonnée complétive après voir
8
4.13. Adjectifs dérivés en –able/ible
4.14. Pour final + infinitif
4.15. Expression en plein + substantif
4.16. En exprimant la transformation et l’aspect résultant
4.17. Subordonnée relative narrative
4.18. Subordonnée consécutive introduite par (tant et) si bien que
4.19. Subordonnée comparative elliptique
4.20. Subordonnée temporelle introduite par jusqu’ à ce que
4.21. Subordonnée relative narrative
9
6.3. Complétive au subjonctif après attendre
6.4. Subordonnée interrogative indirecte en ce que
6.5. Subordonnée relative concessive avec si (aussi/quelque)… que
6.6. Futur simple dans un récit au présent historique
6.7. Subordonnée relative concessive introduite par où que
6.8. Subordonnée d’opposition introduite par alors que
6.9. Comme comparatif exprimant la conformité
6.10. Infinitif dans la subordonnée relative
6.11. Valeurs temporelle et adversative combinées de tandis que
6.12. Le fait de précédant l’infinitif
6.13. Subordonnée relative substantive en ce que
6.14. Conjonction de coordination car
6.15. Subordonnée relative introduite par dont
6.16. Subordonnées comparatives hypothétiques en comme si
6.17. Reprise d’une conjonction de subordination par que
6.18. Participe présent épithète
10
8.3. Subordonnée consécutive introduite par pour que
8.4. Subordonnée concessive introduite par bien que
8.5. Subordonnée relative substantive introduite par ce que
8.6. Subordonnée relative introduite par lequel
8.7. Structure comparative parallèle autant…, autant…
8.8. Traductions du mot serbe okolina
8.9. Accord du participe passé dans la subordonnée relative
8.10. Subordonnée relative en lequel
8.11. Subordonnée relative substantive en ce qui
8.12. Subordonnée d’opposition introduite par tandis que
8.13. Subordonnée relative épithète ou apposition
8.14. Concession hypothétique introduite par que
8.15. Subordonnée relative de liaison en ce qui
8.16. Subordonnée comparative d’égalité introduite par aussi bien… que
8.17. Structure comparative parallèle d’égalité plus... plus...
8.18. Itération dans la subordonnée temporelle introduite par quand
8.19. Subordonnée comparative d’égalité introduite par aussi… que
11
10. Svetlana Velmar-Janković, Vračar 149
Lexique : La peinture
10.1. Verbe convoquer
10.2. Tournure appositive en tant que
10.3. Concordance des temps du subjonctif
10.4. Subordonnée complétive après vouloir
10.5. Subordonnée temporelle introduite par avant que
10.6. Tandis que – conjonction temporelle et adversative
10.7. Subordonnée relative de fonction ambiguë
10.8. Subordonnée temporelle introduite par dès que
10.9. Article indéfini et qualification
10.10. Subordonnée comparative en tel … que
10.11. Subordonnée relative restrictive
10.12. Subordonnée temporelle introduite par quand
10.13. Subordonnée relative introduite par où
10.14. Subordonnée relative introduite par lequel
10.15. Accord du participe passé et concordance des temps de l’indicatif
10.16. Proposition interrogative indirecte introduite par à quel point
10.17. Subordonnée relative et surdétermination
10.18. Concordance des temps de l’indicatif et focalisation interne
10.19. Infinitif passé après sembler
10.20. Subordonnée comparative de supériorité en plus… que
12
12. Pavle Ugrinov, Ljubav i dobrota, « Makrena » 179
Lexique : Le froid, l’hiver
13
13.12. Subordonnée finale introduite par pour que
13.13. Reprise d’une conjonction de subordination par que
13.14. Comme attributif
13.15. Pas et autres forclusifs
13.16. Omission du forclusif après pouvoir
13.17. Subordonnée interrogative indirecte introduite par si
13.18. Connecteur or
13.19. Présent d’habitude et subordonnée temporelle introduite par quand
14
15.5. 2e type de subordonnée conditionnelle introduite par si
15.6. Subordonnée causale introduite par vu que
15.7. Subordonnée de conséquence avec si… que
15.8. Subordonnée temporelle introduite par tandis que
15.9. Subordonnée concessive introduite par bien que
15.10. Attribut d’objet en comme
15.11. Participe présent comme apposition postposée
15.12. Sans + infinitif et gérondif négatif
15.13. Traduction du pluriel par le singulier – cas de visage
15.14. Marqueur « d’univers du discours » en ce qui me concerne
15.15. Complétive objet indirect après s’accoutumer
15.16. Infinitif sujet de la structure unipersonnelle
15.17. Ronger comme traduction de jesti
15.18. Interrogative indirecte ou relative en ce qui
15.19. Subordonnée relative introduite par lequel et surdétermination
15.20. Subordonnée comparative d’inégalité en mieux… que
15.21. Locution conjonctive temporelle (au fur et) à mesure que
15.22. Traduction des locutions rano proleće et kasna jesen
15.23. Subordonnée comparative elliptique d’inégalité introduite par plus… que
15
16.18. Préposition dès et nom d’action
16.19. Subordonnée interrogative indirecte introduite par à quel point
16.20. Subordonnée finale introduite par afin que
16
18.9. Plus-que-parfait et expression du 2e plan
18.10. Subordonnée relative substantive en ce/celui/celle qui
18.11. Subordonnée hypothétique introduite par au cas où
18.12. Subordonnée relative concessive introduite par quoi que
18.13. Passé simple et pendant
18.14. Subordonnée temporelle introduite par jusqu’ à ce que
18.15. La populace
18.16. Subordonnées consécutives introduites par si/ tellement ... que
18.17. Subordonnée complétive régie par un nom
18.18. Concordance des temps dans la complétive
18.19. Subordonnée concessive introduite par bien que
18.20. Qualificatif indéfini tel(le/s)
18.21. Subordonnée consécutive corrélative en si… que
18.22. Subordonnée comparative de supériorité en davantage... Que
18.23. Pour + infinitif final
18.24. Gérondif d’inclusion
18.25. Subordonnée relative explicative
17
19.20. Clivage (mise en relief)
19.21. Subordonnée relative substantive en ce que
19.22. Discours indirect libre
19.23. Subordonnée relative concessive introduite par quel/le(s) que
19.24. Subordonnée relative en où
19.25. Subordonnée temporelle introduite par toutes les fois que
19.26. Subordonnée temporelle introduite par jusqu’ à ce que
19.27. Apposition nominale
19.28. Comparaison de conformité et comparative elliptique
19.29. Expression idiomatique voler de ses propres ailes
18
PREDGOVOR
Knjiga Le bon mot : Prevođenje tekstova sa srpskog na francuski sa gramatičkim
objašnjenjima predstavlja priručnik za prevođenje sa srpskog na francuski jezik na-
menjen prevashodno studentima četvrte godine studija francuskog jezika kojima je
srpski maternji. Istovremeno, drugi osnovni cilj ovog udžbenika jeste da studentima
pojasni gramatička pravila koja obuhvata sintaksa francuske proste i složene reče-
nice, obogaćujući istovremeno i njihovo poznavanje rečnika svojstvenog različitim
oblastima života. Okosnicu knjige predstavlja dvadeset odlomaka iz savremenih dela
srpske književnosti. Svaki od njih je popraćen prevodom na francuski jezik, grama-
tičkim i leksičkim komentarima, kao i glosarom svojstvenim određenoj sferi života,
koji uključuje ne samo pojedinačne reči, već i kolokacije (naročito kombinacije gla-
gola i imenica) i idiomatske izraze.
Odluka da izaberemo isključivo književne tekstove potiče iz uverenja da ovakvi
tekstovi pružaju najbolji, a istovremeno i najbogatiji izvor jezičkih struktura, kako u
leksičkom, tako i u gramatičkom smislu. Stoga svi predloženi tekstovi, koji se u ovom
udžbeniku javljaju u prevodu Brižit Mladenović, predstavljaju odlomke iz istaknutih
dela savremene srpske književnosti, od kojih je većina nagrađena nekim književnim
priznanjem. Isto tako, većina ovih dela još nisu prevedena na francuski jezik.
U gramatičkim komentarima, Tatjana Samardžija se služi različitim klasičnim i
savremenim lingvističkim konceptima i teorijskim pristupima. Međutim, imajući u
vidu da je udžbenik namenjen pre svega studentima, u objašnjenjima raznovrsnih
jezičkih pitanja lingvistički metajezik javlja se uporedo s uprošćavanjima, analogi-
jama i induktivnim zaključivanjem na temelju brojnih književnih primera, od kojih
većina potiče iz poznate baze podataka Frantext. Time ovaj priručnik podređuje
naučni diskurs jasnim didaktičkim ciljevima. Budući da se najveći broj gramatičkih
tema ponavlja u raznim komentarima – mada u nejednakom obimu – na kraju knjige
nalazi se indeks pojmova, koji detaljno navodi u kojim se sve komentarima razmatra
neko jezičko pitanje ili jezička jedinica. Indeks omogućuje dvosmerno pretraživanje:
kako preko gramatičkih termina (conjonction, préposition, temps itd), tako i preko
pojedinačnih leksema ili izraza (où, avant que, pour itd). Svaki komentar obeležen je
oznakom koja se sastoji od dve brojke, npr. 2.15, od kojih prva označava redni broj
teksta, a druga redni broj komentara na dati tekst.
Činjenica je, međutim, da neka jezička pitanja, uključujući i ona koja se odnose
na sintaksu zavisne rečenice, nisu u dovoljnoj meri našla mesta u ovom udžbeniku,
što se posebno odnosi na upotrebu glagolskih vremena. Ovoj i nekim drugim gra-
matičkim oblastima potrebno je posvetiti jednu drugu sličnu studiju.
Isto tako, nije bilo moguće detaljno razmotriti sve francuske jezičke strukture
ekvivalentne onima koje se javljaju u izvornim srpskim tekstovima. Stoga čitaocima
napominjemo da, osim prevodnih rešenja koja ovde predlažemo, svakako postoji
čitav niz drugih mogućih prevodnih mogućnosti, kao što smo ponegde i pokazale.
Svakako, nije neophodno da prevod u potpunosti podražava sintaksičku strukturu
originalne rečenice; istovremeno, veoma je značajno da prevod preslikava, koliko je
19
to moguće, logičke odnose koje izražava originalni tekst, i to koristeći one jezičke
strukture koje odgovaraju književnom diskursu.
Napominjemo da smo se za ovde analizirane odlomke književnih dela odlučile
i stoga što su ih generacije studenata četvrte godine već susrele – doduše, u donekle
pojednostavljenom obliku – na pismenom ispitu (Thème) iz Francuskog jezika ili
na lektorskim časovima iz prevođenja sa srpskog na francuski jezik, na Katedri za
romanistiku Filološkog fakulteta u Beogradu. Svi su ti tekstovi ovde navedeni u ori-
ginalnom, neizmenjenom obliku, redosledom od jednostavnijih ka složenijima. Sva-
kako, studentima će pronalaženje jezičkih pitanja koja ih zanimaju znatno olakšati
ne samo iscrpna tematska lista komentara u sadržaju na početku knjige, kao i, pre
svakog teksta, spisak jezičkih tema koje se u njemu razmatraju, već i detaljan indeks
pojmova na kraju knjige. Prema tome, čitalac na više načina može da odabere i pro-
nađe određeni komentar ili istraži neko jezičko pitanje, zavisno od svojih zanimanja
i potreba studija, a da nije u obavezi da prevode i komentare čita onim redom kojim
su navedeni u udžbeniku.
Na taj način je sadržaju ovog udžbenika moguće pristupiti iz različitih uglova:
bilo da krenemo od određenog teksta da bismo proučili sva jezička objašnjenja koja
se za nj vezuju, ili da pođemo od indeksa ili sadržaja kako bismo pronašli sve komen-
tare koji govore o nekoj gramatičkoj temi koja nas zanima, bilo da, konačno, želimo
da proučimo leksiku svojstvenu određenoj oblasti života – sva se ova vrata širom
otvaraju pred čitaocem, zavisno od njegovih jezičkih potreba i razvoja njegovih je-
zičkih kompetencija u sferi francuskog i maternjeg jezika.
Na kraju, posebnu zahvalnost želimo da izrazimo recenzentima, profesorki Sne-
žani Gudurić, s Odseka za romanistiku Filozofskog fakulteta u Novom Sadu, kao i
profesoru Mihailu Popoviću, s Katedre za romanistiku Filološkog fakulteta u Beo-
gradu, čija su predavanja iz Sintakse francuske rečenice u velikoj meri nadahnula
naše gramatičke komentare. Hvala vam na velikom poverenju i podršci, hvala za sve
primedbe i predloge kojima ste obogatili konačni tekst ove knjige.
Ujedno želimo da zahvalimo i dekanici Filološkog fakulteta, prof. dr Ljiljani
Marković, kao i njenim saradnicima, što su nam ukazali čast da ova knjiga bude
objavljena u izdanju Filološkog fakulteta u Beogradu.
Brigitte Mladenović
Tatjana Samardžija
20
REČ RECENZENATA
... Iako prevashodno zamišljen kao priručnik za potrebe nastave prevođenja, s ob-
zirom na koncepciju, ovaj rukopis bi se mogao okarakterisati kao odličan udžbenik
iz gramatike sa vrlo vešto inkorporiranim vežbanjima. Udžbenički deo odnosi se na
detaljno i temeljno obrađene gramatičke partije ne samo iz oblasti sintakse složene
rečenice, već i morfologije, morfosintakse sa sintaksom proste rečenice, leksikologije
i semantike. Odlike sjajnog priručnika pronalazimo u svakom od dvadeset ponuđe-
nih segmenata, budući da se u njima studentima pružaju raznovrsni elementi koji im
omogućavaju da samostalno prevedu svaki pojedinačni tekst, pri čemu ih ponuđeni
prevod i komentari sigurno vode ka pravim rešenjima.
Kao posebnu vrednost rukopisa istakla bih sam izbor tekstova koji na najbolji
način ilustruju strukturne osobenosti i jezičko-kulturološke odlike savremenog srp-
skog jezika.
Na kraju rukopisa, autorke su dale vrlo dobro izbalansiran spisak literature, koju
pre svega odlikuju savremenost i raznovrsnost pristupa, kao i bogat indeks pojmova.
Na osnovu svega napred rečenog, smatram da će knjiga Le bon mot autorki Brižit
Mladenović i Tatjane Samardžije predstavljati značajan doprinos postojećoj literatu-
ri iz oblasti nastave francuskog jezika, kao i da će sigurno naći svoje mesto u biblio-
teci svakog prevodioca, budući da se u njoj nalaze odgovori na veliki broj pitanja iz
prevodilačke prakse.
21
Posebno je ukazano na probleme sa kojima se susreću govornici srpskog jezika prili-
kom prevođenja određenih francuskih sintaksičkih struktura. U okviru adverbijal-
nih zavisnih rečenica objašnjen je veliki broj veznika i vezničkih konstrukcija i nji-
hov odnos sa odgovarajućim veznicima u srpskom jeziku. Značajna pažnja je posve-
ćena upotrebi glagolskih vremena, naročito prošlih, koja često predstavljaju teškoću
srbofonim studentima. Takođe se u komentarima ukazuje na problem slaganja vre-
mena u prevodu na francuski, što je još jedna teškoća s kojom se studenti suočavaju.
Sledeći problem na koji se redovno skreće pažnja odnosi se na upotrebu glagolskog
načina. Dakle, sve ono što u gramatičkom sistemu srpskog jezika nije zastupljeno, i
samim tim predstavlja teškoću, podrobno je objašnjeno u ovim komentarima.
U gramatičkim komentarima su takođe obrađene i razne vrste konstrukcija (in-
finitivne, participske, gerundivske, unipersonalne, faktitivne i druge), što umnogom
olakšava uvežbavanje prevođenja.Veoma korisna su i objašnjenja pojedinih predlo-
ga, pošto i njihova upotreba u francuskom jeziku često studentima zadaje teškoće.
Jedan deo komentara se odnosi na leksiku. Ovde je veoma značajno pitanje si-
nonima, jer kada treba prevesti neku reč student se nalazi pred izborom i dilemom.
Zato su dati sinonimi koji bi u konkretnom kontekstu mogli biti upotrebljeni, ali
se isto tako ukazuje na razlike u značenju ili u jezičkom registru. Takođe se skreće
pažnja i na slučajeve kada reči bliskog značenja ne mogu biti sinonimi u određenom
kontekstu. U komentarima je značajno mesto posvećeno idiomatskim izrazima, koji
su poseban problem pri prevođenju, jer se najčešće ne mogu doslovno prevesti. Veo-
ma korisno je i navođenje kolokacija kako bi studenti od mnoštva mogućih kombi-
nacija reči uočili one koje su ispravne. Pojedine francuske reči su detaljno analizira-
ne da bi se obrazložio njihov izbor za prevod sa srpskog. Takođe su u komentarima
dati mogući prevodi nekih srpskih reči ili konstrukcija i svuda se ukazuje na razlike
između predloženih varijanti i na kontekstualnu uslovljenost izbora.
Nakon komentara sledi rečnik koji se uvek odnosi na neku iskustvenu oblast po-
vezanu sa tematikom srpskog teksta. Ovaj rečnik je veoma koristan, jer daje preci-
zne francuske ekvivalente iz određenih leksičkih polja. Razlike između termina su
podrobno objašnjene kako bi se izbegli neprecizni ili netačni prevodi (na primer:
migrant, immigré, réfugié, déplacé...).
Priručnik Le bon mot će biti od velike pomoći studentima za savladavanje jed-
nog od najtežih elemenata u procesu učenja stranog jezika. To je, koliko znam, prvi
priručnik ovog tipa kod nas. On je urađen veoma savesno, sa uočljivim naporom da
se studentima na najbolji način prenesu i objasne veštine prevođenja na francuski
jezik...
22
3.
Sommaire :
3.1. Subordonnée relative concessive en aussi… que
3.2. Passé composé et toujours
3.3. Subordonnée concessive introduite par même si
3.4. Subordonnée relative au subjonctif après la négation
3.5. Subordonnée temporelle introduite par dès que et (aus)sitôt que
3.6. Subordonnée complétive régie par un nom
3.7. Infinitif complément du nom
3.8. Plus-que-parfait et point de référence
3.9. Subordonnée causale introduite par puisque
3.10. Subordonnée hypothétique en si
3.11. Subordonnée relative narrative et futur injonctif
3.12. Proposition incise
3.13. Iz čista mira – de but en blanc
3.14. Synonymes de étonner
3.15. Subordonnée temporelle introduite par dès que
3.16. Participe présent apposition
3.17. Gérondif et participe présent en alternance
3.18. Concordance des temps dans la complétive
3.19. Subordonnée relative introduite par où
3.20. Attribut d’objet avec le verbe trouver
3.21. Subordonnée interrogative indirecte introduite par qui
3.22. Subordonnée relative concessive introduite par (aus)si… que
3.23. Subordonnée relative introduite par que
3.24. Subordonnée temporelle introduite par tant que
3.25. Subordonnée relative introduite par lequel
3.26. Subordonnée interrogative indirecte sujet logique
3.27. Les autres - autrui
3.28. Subordonnées temporelles introduites par tant que et jusqu’ à ce que
3.29. Subordonnée temporelle introduite par dès que
3.30. Subordonnée complétive après voir
49
Un ancien ministre corrompu est en train de rédiger son testament tout
en se remémorant son passé. Il sait qu’on veut sa mort et qu’on le poursuit,
vraisemblablement parce qu’ il s’est approprié une importante somme d’argent
qui ne lui revient pas.
Otkako znam za sebe, pišem testamente. Bez obzira što najčešće nisam
posedovao ništa istinski vredno, čim bi mi palo na pamet da uskoro mogu
umreti, poginuti ili biti ubijen, iz sredine sveske trgao bih dvolisnicu i uzeo
olovku. Ta strašna mogućnost da se već sledećeg časa mogu naći oči u oči sa
smrću, opsedala me je, od najranijeg doba.
Moj prvi testament bio je usmeni, pošto još nisam umeo da pišem. Ako
noćas umrem, moje stvari daj Bilji, samo moj kamiončić daj dedi, najednom
sam iz čista mira rekao zapanjenoj majci.[...]
Razumljivo, čim sam naučio slova, počeo sam da pišem testamente. Pamteći
batine koje sam dobio zbog onog usmenog, nove testamente sam skrivao,
nadajući se da će ih moji najbliži pronaći i ispoštovati, kad mi se dogodi ono
najgore. Oduvek mi je bilo važno kod koga će završti moje stvari. Nisam brinuo
za sebe, već za svoju imovinu, iako je njena vrednost bila smešno mala, isto
tako brinuo sam i za uređenost sveta. Iza sebe sam raspremao krevet, pribirao
trpezu, pakovao knjige, nastojao sam da svoje stvari ostavim u što većem
50
redu. Tek kasnije sam počeo da brinem i za ljude i za korektne međuljudske
odnose. Na zajam sam uzimao novac retko, i dok ga ne bih vratio, u novčaniku
sam nosio papirić na kojem je bilo zabeleženo kome dugujem i koliko. Tuđu
neodgovornost i netačnost mogao sam da tolerišem, ali svoju nisam. Trudio
sam se da svakog časa imam sve račune čiste, u svakom pogledu. I uspevao
sam, sve dok nisam ušao u politiku. Čim sam ušao, video sam da je gotovo sa
mojim čistim računima, da je degradacija mog karaktera neminovna.
Aussi loin que remontent mes souvenirs (1), j’ai toujours rédigé des testaments
(2). Même si le plus souvent je ne possédais rien (3) qui ait une réelle valeur (4),
dès que l’idée m’effleurait l’esprit (5) que je pourrais bientôt mourir (6), être tué
ou assassiné, j’arrachais une feuille double du milieu d’un cahier et je prenais un
crayon. Cette horrible éventualité de pouvoir me retrouver dès l’instant suivant
face à face avec la mort (7) m’obsédait depuis mes plus jeunes années.
Mon premier testament avait été oral (8), puisque je ne savais pas encore
écrire (9). Si je meurs cette nuit, donne mes affaires à Bilja (10), sauf mon petit
camion, que tu donneras à Papy (11), avais-je dit (12) de but en blanc (13) à ma
mère consternée (14). [...]
Bien entendu, dès que j’ai appris à lire et à écrire (15), je me suis mis à
rédiger des testaments. Me souvenant (16) de la fessée que j’avais reçue à cause
du fameux testament oral, je cachais mes nouveaux testaments, (en) espérant
(17) que mes proches les trouveraient et les respecteraient (18) le jour où le pire
m’arriverait (19). J’ai toujours trouvé important (20) de savoir qui allait hériter
de mes affaires (21). Je ne m’inquiétais pas pour moi-même mais pour mes
biens, si insignifiante que fût leur valeur (22), et je me préoccupais tout autant
du bon fonctionnement du monde. Je faisais le lit après moi, débarrassais la
table, rangeais les livres, m’efforçais de laisser mes affaires dans le meilleur
ordre possible. Ce n’est que plus tard que je me suis mis à me préoccuper
des êtres humains et des relations entre eux, que je voulais correctes (23).
J’empruntais rarement de l’argent, et tant que je ne l’avais pas rendu (24), je
gardais dans mon portefeuille un bout de papier sur lequel il était indiqué
(25) à qui j’en devais et combien (26). Je pouvais tolérer l’irresponsabilité et
l’inexactitude des autres/ d’autrui (27), mais pas les miennes. Je m’efforçais
toujours de ne rien devoir à personne, à aucun point de vue. Et j’y suis parvenu,
51
tant que je ne suis pas entré en politique/ jusqu’à ce que j’entre en politique
(28). Dès que j’y suis entré (29), j’ai vu que c’en était fini de ce principe, que la
dégradation de mon caractère était inévitable (30).
Commentaires :
(2) Passé composé et toujours : j’ai toujours rédigé des testaments. Employé
avec l’adverbe toujours, le passé composé est résultatif (comme le Present
1
Un tel que remplaçant où nous rappelle le que dans les structures clivées comme C’est ici
qu’elle habite (Et non *C’est ici où elle habite). Le Goffic (1993 : 223) propose de nommer
ce que « relateur omni-fonction ».
52
Perfect en anglais) ; il signifie que le locuteur considère et résume, du moment
de l’énonciation (point de la parole), tout le temps passé. J’ai toujours rédigé
remonte (et englobe) donc toute la vie de l’énonciateur à partir de l’instant
présent, et désigne l’ensemble de réalisations du procès rédiger dans ce temps
passé.
(3) Subordonnée concessive introduite par même si : Même si le plus
souvent je ne possédais rien […], (j’arrachais une feuille double du milieu d’un
cahier et je prenais un crayon). L’imparfait que l’on trouve autant après la
conjonction concessive même si que dans la principale (possédais, arrachais,
prenais) désigne la répétition d’un état au passé et de deux procès qui se
détachent sur le fond de cet état.
Au présent, la même relation logique donnerait la phrase Même si je ne
possède rien, j’arrache [...] et je prends un crayon. Dans les deux phrases, c’est la
concession pure, sans hypothèse. En guise de comparaison, le serbe distingue
aussi entre Iako nisam imao ništa/ Iako nemam ništa (concession pure) et
I da nisam imao ništa/ I da nemam ništa/ Makar nemao ništa (concession
hypothétique). D’autres exemples de la diférence entre les deux valeurs de
même si, et la comparaison avec quand (bien) même se trouvent dans 2,13.
53
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau a accosté, les marins aident les
passagers à débarquer. (subordonnée : passé composé résultatif ; principale :
présent historique)
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau a eu accosté, les marins ont aidé
les passagers à débarquer. (subordonnée : passé surcomposé ; principale : passé
composé d’antériorité)
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau avait accosté, les marins
aidaient les passagers à débarquer. (subordonnée : plus-que-parfait résultatif
; principale : imparfait ; antériorité + itération)
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau eut accosté, les marins aidèrent
les passagers à débarquer. (subordonnée : passé antérieur ; principale : passé
simple)
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau aura accosté, les marins aideront les
passagers à débarquer. (subordonnée : futur antérieur ; principale : futur simple)
Toutefois, par analogie avec quand et lorsque – lesquels dénotent par défaut
la cooccurrence des procès (ils se passent en même temps) – on utilise de plus
en plus dès que et aussitôt que avec le même temps dans les deux propositions :
Dès que la mer s’est calmée, il est remonté sur le pont... (H. Hoppenot,
Journal 1918-1933, 2012 : 166)
Dès que je débouche sur le chemin de forêt, je reconnais le vieux char à bancs.
(A.-M. Garat, Programme sensible, 2012 : 61 ; présent historique)
Dès que tu entends les premiers coups de feu, tu les prends à revers et tu tires
dans le tas. (C. Férey, Mapuche, 2012 : 338 ; présent à valeur de futur)
Or, ce que nous voyons dans l’exemple de notre texte – l’imparfait dans les
deux propositons – c’est une dimension temporelle de plus : si suivi du présent,
de l’imparfait ou du plus-que-parfait, dès/aussitôt que rajoute la répétition de
cette succession immédiate imposée par la conjonction. Dans notre phrase du
texte, dès/aussitôt que + imparfait désigne la répétition de la succession E1>E2 :
(dès que l’ idée m’effleura l’esprit + j’arrachai une feuille...) x n répétitions. De
même dans : Ensuite, dès que l’action commençait, elle disparaissait d’un coup,
remplacée par le vide. (S. Osmont, Éléments incontrôlés, 2012 : 353) Moi, quand
je partais, je ne perdais pas les clés qu’ il me fallait. (A.-M. Garat, Tranquille,
2013 : 46) Avec un présent d’habitude : Souvent, lorsque tu parles, un rictus
nerveux tire de côté ta bouche, comme si tu voulais l’esquiver aux yeux de
l’ interlocuteur. (D. Perrut, Patria o muerte, 2009 : 28)
Enfin, l’itération rajoutée à la combinaison temps composé/ temps simple
donne les variations suivantes :
54
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau avait accosté, les marins
aidaient les passagers à débarquer. (subordonnée : plus-que-parfait résultatif
; principale : imparfait ; antériorité + itération)
Dès/aussitôt que/ quand/lorsque le bateau a accosté, les marins aident les
passagers à débarquer. (subordonnée : passé composé résultatif ; principale :
présent d’habitude ; habitude + itération) ► Au sujet des relations temporelles
avec quand et lorsque, v. 2.11 et notamment 19.18. ► Sur l’itération après
quand et lorsque, v. 8.18.
55
De l’autre côté, le que relatif est, dans la relative, soit complément d’objet
direct du verbe transitif (la scène qu’ il voit ← il voit que/la scène) soit attribut
du verbe attributif (le génie que vous êtes ← vous êtes que/un génie) ; de la sorte,
l’effacement du que relatif enlèverait un complément vital à la proposition
relative: (la maison) que j’ai construite → *que j’ai construite ; ( le champion)
que j’ai été ← *que j’ai été.
Enfin, il faut souligner la valeur de pourrais dans l’ idée m’effleurait l’esprit
que je pourrais bientôt mourir. Malgré la concordance des temps, le sens de
la phrase nous montre que pourrais ne correspond pas ici à pourrai ( ??? Je
pourrai bientôt mourir par rapport à Je pourrai bientôt mourir tranquille), mais
toujours au conditionnel, de sorte qu’au présent on aurait L’ idée m’effleure
l’esprit que je pourrais bientôt mourir. Pour résumer, avec la concordance des
temps, et par rapport au sens de cette phrase, le conditionnel reste le même.
3
Pour la différence entre parce que et puisque, v. Popović 2016; aussi Groupe Lambda 1975
et Zufferey 2012.
57
relative possède tous les traits du type connu sous le nom de relatives narratives
ou progressives.4 Elles ne servent pas à décrire ou à identifier le référent, mais à
introduire un procès qui s’enchaîne sur le précédent, l’antécédent participant
dans les deux. Telles sont, par exemple, les relatives dans Appelle ma sœur, qui
te dira ce qu’ il faut faire ou Il a appelé ma sœur, qui lui a dit ce qu’ il fallait faire.
(13) Iz čista mira – de but en blanc : l’expression serbe iz čista mira, c’est-
à-dire neočekivano, proche de s neba pa u rebra, correspond à l’expression
française de but en blanc.
(15) Subordonnée temporelle introduite par dès que : dès que j’ai appris à
lire et à écrire (, je me suis mis à rédiger des testaments). V. la note 5 ci-dessus.
Notons le passé composé dans les deux propositions : le même temps dans
les deux propositions correspond à un usage moins strict; or, si nous voulons
insister sur l’antériorité de l’action de la subordonnée, nous utiliserons le passé
surcomposé après dès que par rapport au passé composé dans la principale (dès
que/ aussitôt que j’ai eu appris à lire et à écrire), sans que cela soit vraiment
indispensable.
Les subordonnées introduites par à peine… que, lesquelles insistent encore
plus sur l’enchaînement immédiat d’une action sur l’autre, se construisent
avec l’inversion sujet-verbe : A peine ai-je/ avais-je eu appris à lire et à écrire
4
Samardžija-Grek 2008.
58
que je me suis mis à rédiger des testaments. C’est une des structures temporelles
qui représentent ce qu’on appelle « subordination inverse ». Elle est inverse
puisque le contenu de la subordonnée temporelle comme celle introduite par
dès que est normalement connu, présupposé, et sert de base pour introduire
le contenu focalisé de la principale. Or, l’inversion des plans consiste en ce
que à peine introduit cette fois le contenu au deuxième plan (à peine ai-je/
avais-je eu appris à lire et à écrire), celui qui sert de point de départ, alors
que l’information nouvelle, qui s’enchaîne sur celle introduite par à peine, se
retrouve cette fois dans la subordonnée en que (que je me suis mis à rédiger des
testaments). ► Sur la subordination inverse, v. 10.8.
Si nous avions choisi de traduire ce texte au passé simple, nous aurions dit :
Dès que j’eus appris à lire et à écrire, je me mis à rédiger des testaments (passé
antérieur dans la subordonnée et passé simple dans la principale). Pourtant,
nous n’avons pas employé le passé simple pour des raisons de style car le
narrateur s’exprime de façon relativement familière et directe, comme s’il se
confiait au lecteur.
59
simultanée avec celle de la principale ; bien plus rarement, ces participes
correspondent aux gérondifs exprimant la conséquence (Ils sont partis plus
tôt que prévu, (en) nous laissant des factures non payés). Dans notre phrase, le
gérondif et le participe présent peuvent se comprendre comme exprimant la
simultanéite (espérant/ tout en espérant que ≈ dans l’espoir que).
Comme noté, la position finale, et, encore plus, initiale, permettent
l’alternance entre le participe présent et le gérondif, mais à condition que
de tels participes présents appositions aient au moins un complément : ici,
espérant est suivi d’une complétive portant l’information focalisée dans la
phrase, de sorte que le remplacement est possible. Dans le sens contraire, là où
un gérondif peut se passer de compléments (Elle avait l’ habitude de travailler
en sifflotant), le participe présent exigerait un minimum de compléments,
surtout en postposition (Elle avait l’ habitude de travailler beaucoup en
sifflotant/ sifflotant des airs populaires/ *sifflotant). Cela s’explique par leurs
différentes fonctions, le gérondif n’étant que le circonstant du verbe principal
et en tant que tel fortement dépendant de la prédication principale, alors que le
participe apposition représente une prédication seconde,5 qui partage le sujet
de la principale. En tant que prédication seconde, le participe apposition doit
apporter une bien plus grande quantité d’informations non présupposées,
pertinentes au niveau de la phrase ou du texte. Le gérondif, quant à lui,
reformule et condense une plus ou moins grande partie d’information
récupérable en amont du texte, et n’est pas obligé d’introduire de nouveau
éléments. ► Sur les prédications secondes, v. aussi 7.5.
(18) Concordance des temps dans la complétive : (je cachais mes nouveaux
testaments, en espérant) que mes proches les trouveraient et les respecteraient le
jour où le pire m’arriverait. Notons l’emploi de l’indicatif dans la complétive
introduite par le verbe espérer, ainsi que la concordance des temps (deux futurs
du passé trouveraient et respecteraient). Le gérondif en espérant ne possède
pas la catégorie du temps, mais la concordance se fait par rapport à la forme
fléchie qui contrôle le gérondif, cachais.
(19) Subordonnée relative introduite par où : (mes proches les trouveraient
et les respecteraient le jour) où le pire m’arriverait. Après les substantifs
antécédents exprimant le temps (jour, matin, soir, époque, instant, moment,
5
Sur la typologie des prédications secondes, v. Havu et Pierrard, 2008 ; de même Wilmet,
2007 : 562 et sqq.
60
minute…), on utilise le relatif où. Evidemment, de telles relatives sont
obligatoires pour spécifier l’intervalle de temps désigné ; elles fonctionnent
donc comme épithètes et sont appelées restrictives, surtout après les
antécédents définis.
La fonction de où dans la relative même s’établit en reconstruisant la phrase
de base : le jour où le pire m’arriverait ← le pire m’arriverait où/ ce jour-là.
(20) Attribut d’objet avec le verbe trouver : J’ai toujours trouvé important
de savoir. Dans ce segment, de savoir est l’objet direct de trouver, verbe
qui, dans son usage attributif, perd son sens littéral et physique et devient
synonyme de considérer, croire. De la sorte, important est la qualité qu’on
attribue à l’objet de savoir. Cette construction attributive est une variante
plus élégante et plus dense que celle avec la complétive : J’ai toujours trouvé
qu’ il était/est important de savoir. Ou, en absence de coréférence : J’ai toujours
trouvé important que je sache/ que vous sachiez. Evidemment, non seulement
la construction attributive avec infinitif évite la subordination et la question
de la concordance ou du choix des temps, mais elle évite aussi le problème de
la personne visée par l’infinitif (qui sait ?). ▶ V. aussi 3.23.
61
(22) Subordonnée relative concessive introduite par (aus)si… que :
si insignifiante que fût leur valeur. La tournure est concessive parce qu’elle
signifie que la valeur des biens du locuteur ne peut jamais être si petite qu’il
ne s’en occupe pas, que leur trivialité ne peut pas empêcher la rédaction d’un
testament ; donc, il y a obstacle et il y a concession qui surmonte l’obstacle.
La tournure est aussi relative, puisque que est relatif, comme le prouve la
transformation en phrase simple leur valeur est que/insignifiante : que est donc
attribut de la relative.
Rappelons que si peut être remplacé par des variantes recherchées quelque,
pour et tout(e). Nous aurions aussi pu traduire la phrase par Bien que leur valeur
fût insignifiante, Même si leur valeur était insignifiante, ou par Quelle que fût
leur insignifiance. ► Sur les relatives concessives en général, v. 6.5 et 19.23.
(23) Subordonnée relative introduite par que : les relations entre eux, que
je voulais correctes. La relative est apposition : elle n’identifie pas les relations
en question, mais a pour rôle textuel de rajouter une explication portant sur
les relations en question.
La fonction syntaxique du que relatif dans la subordonnée se reconstruit
dans la phrase simple correspondante : je voulais que/ les relations correctes.
Donc, que est complément d’objet direct de voulais, et correctes est l’attribut
de cet objet. Pour l’attribut de l’objet, v. 3.20.
Nous pouvons transformer la relative en relative de second degré,
introduisant ainsi un niveau de subordination supplémentaire : dont je voulais
qu’elles soient correctes. Ou bien, de manière archaïsante : que je voulais qui
soient correctes. Evidemment, l’introduction de la complétive entraîne la
question du mode du verbe. ▶ Sur les relatives de second degré, v. 2.16.
(24) Subordonnée temporelle introduite par tant que : tant que je ne l’avais
pas rendu, (je gardais dans mon portefeuille un bout de papier). La conjonction
tant que, synonyme de aussi longtemps que, non seulement introduit un
intervalle tout aussi long que celui de la principale, mais, en plus, insiste sur
la simultanéité des deux procès dans chaque instant de l’intervalle. Tant que
signifie donc tout le temps que. De même, à la différence de alors que, tant que
souligne les bornes des deux procès par la coïncidence du moment initial et du
moment final des deux procès. Donc, les deux procès ont commencé en même
temps, se sont développés parallèlement et ont fini en même temps. C’est un
recouvrement total.
62
Fait important, la temporelle est négative : elle ne désigne donc pas un
procès, mais l’absence du résultat de ce procès (cf. tant que je ne l’avais pas
rendu – absence du résultat / tant que je ne le rendais pas – absence du procès).
Autrement dit, tant que combiné avec la négation signale l’attente de la
réalisation d’un procès ultérieur, et non pas l’attente de sa fin, ce qui explique
pourquoi il est souvent possible de remplacer tant que négatif par jusqu’ à ce
que affirmatif, d’autant plus que jusqu’ à ce que je l’aie rendu insiste également
sur chaque instant conduisant à la réalisation du procès avoir rendu. A ce
détail près que le moment initial de l’intervalle n’est pas visé avec jusqu’ à ce
que j’aie rendu. ► V. une présentation détaillée de ces conjonctions 3.28.
(25) Subordonnée relative introduite par lequel : (je gardais dans mon
portefeuille un bout de papier) sur lequel il était indiqué. La relative est introduite
par le pronom relatif lequel précédé de la préposition sur. Cela montre aussi la
fonction du relatif dans la relative : un bout de papier) sur lequel il était indiqué
← il était indiqué sur lequel/ sur le bout de papier… Donc, le relatif fonctionne
comme circonstant de lieu.
Pour ce qui est de la fonction de toute la relative par rapport à l’antécédent, il
faut noter que l’antécédent est ici un syntagme indéfini. La relation sémantique
de la relative avec un groupe indéfini n’est pas la même que pour un antécédent
syntagme défini. Notamment, pour un groupe défini, la relative peut servir à
identifier le référent, pour un syntagme indéfini, non ; toutefois, la description
reste possible, et elle peut être nécessaire pour restreindre la classe comme
dans Un loup qui sent venir la mort se couche par terre, où la relative est
restrictive (épithète), servant à prélever une sous-classe de loups pour laquelle
est valide la prédication se couche par terre. Or, la fonction de la relative par
rapport à un antécédent indéfini est plus facile à déterminer dans une position
préverbale parce que cette position est réservée en français aux arguments
thèmes (connus, présents dans le contexte précédent, présupposés) de sorte
qu’il est impératif d’établir l’identité du référent ou au moins son exténsion.
Si l’antécédent est un des compléments verbaux, la position postverbale est
réservée aux éléments rhématiques – auxquels il est propre d’introduire
des éléments nouveaux, inconnus : dans ces cas-là, l’antécédent peut être
complètement sans détermination, sans modifieurs : Cependant ce nuage
s’éclaircit un moment, au passage d’une mule qui traversait la foule et qui portait
un prêtre. (V. Hugo, Notre-Dame de Paris : 1482, 1832 : 304) Nous en avons vu
quelques exemples, qui tiennent à ce que souvent des mots s’introduisent dans
63
la langue [...] (J. Vendryès, Le langage : Introduction linguistique à l’histoire,
1923 : 64) Tout comme, dans la phrase de Vendryès, la virgule après quelques
exemples signale clairement que quelques exemples suffit en tant que rhème
propre, et que, dans un deuxième temps, la relative apposition rajoutera des
informations sans restreindre la classe, il aurait été possible de faire le même
dans l’exemple de Hugo, en rajoutant la virgule après une mule, puisque, de
toute façon, le contenu de cette relative décrit le comportement de la mule sans
l’identifier ou spécifier une sous-classe à laquelle elle appartiendrait. C’est
exactement le cas aussi de notre exemple du texte, où il est possible de rajouter
la virgule après un bout de papier : je gardais dans mon portefeuille un bout de
papier, sur lequel il était indiqué...
Si, dans les exemples de ce type, la relative est souvent apposition, ou, pour
le moins, de statut ambigu, elle se montre indispensable pour la restriction
après les antécédents génériques comme un temps, une époque, une chose, un
endroit, lesquels risquent de rendre l’énoncé tautologique ou tout simplement
non pertinent (► Pour d’autres exemples d’antécédents « génériques », v.
notamment 13.2) : Quel dommage qu’on ne connaisse pas Jésus aussi bien que
François, et quel dommage de vivre à une époque aussi peu pittoresque que
la nôtre. (Ch. Lazard, Journal : 1930, 2012) Essayons de mettre un point ou
une virgule derrière une époque, et nous verrons que cela rend tout l’énoncé
incomplet : nous vivons tous à une certaine époque, mais il faut préciser de
quelle époque il s’agit. Pour résumer, dans certains contextes, le passage d’une
mule correspond à une information nouvelle et pertinente, alors que certains
antécédents que nous appelons génériques sont trop banals, trop vides de sens
pour pouvoir représenter le rhème de l’énoncé. ► V. aussi 7.8 sur l’antécédent
syntagme indéfini.
(27) Les autres – autrui : Souvent traduit en serbe par bližnji, drugi, le
pronom indéfini autrui désigne une autre personne, surtout une personne
64
proche, ou les autres en général, et non une personne particulière. Dans la
phrase du texte, les deux traductions proposées sont donc possibles.
65
Pour ainsi dire, jusqu’ à ce que insiste sur chaque instant de l’intervalle entre le
point de référence (signalant une persistance), mais vise surtout la réalisation
du procès visé. De l’autre côté, avant que couvre, il est vrai, le même intervalle
entre un point de référence et le procès visé, sans toutefois insister sur chaque
instant de l’intervalle : le contenu qu’il introduit ne couvre qu’une partie de
cet intervalle. Comparons : Elle va travailler jusqu’ à ce qu’elle ait économisé
assez d’argent pour financer ses études et Il a réussi a compléter son dossier
(bien) avant que le directeur soit venu le chercher. Nous voyons donc que la
personne de la première phrase travaille tout le temps jusqu’à avoir gagné
la somme requise, alors que le temps où la personne de la deuxième phrase
a commencé le travail sur son dossier et le temps où il l’a complété sont très
variables, ce qui signifie que avant que permet la relation d’inclusion entre
l’intervalle disponible et l’intervalle réellement utilisé pour la réalisation du
procès – au pire des cas, l’intervalle de la réalisation du procès compléter son
dossier ne peut pas inclure le procès-limite la venue du directeur. Il est donc
difficile de trouver un contexte où jusqu’ à ce que et avant que peuvent alterner
sans poser de problème de sens. Leur emploi dépend de la perspective du
locuteur ou du sujet.
Comme nous l’avons mentionné, encore une autre structure est possible ici
: tant que je ne suis pas entré en politique. (tant que + négation + indicatif).
Ce qui réunit toutes ces locutions conjonctives temporelles, c’est l’orientation
vers l’avenir : 1) le contenu de la subordonnée est ultérieur par rapport à la
perspective du locuteur/sujet ; 2) il existe un moment ultérieur où commencera
l’action introduite par jusqu’ à ce que/ en attendant que/ d’ ici à ce que/ avant
que, et où s’arrêtera le contenu introduit par tant que. Donc, à la différence de
jusqu’ à ce que/ en attendant que/ d’ ici à ce que, tant que vise non pas ce qui se
passe à partir d’un moment dans l’avenir, mais ce qui se passe (ou ne se passe
pas) tout le temps avant ce moment. C’est exactement la raison pour laquelle
ces locutions conjonctives alternent à condition que tant que introduise un
contenu négatif : Tant que tu ne te seras pas mariée, tu vivras avec nous. - Tu
vivras avec nous jusqu’ à ce que tu te maries/sois mariée. Ou bien, tant que
avec prédication affirmative alterne avec jusqu’ à ce que accompagnée d’une
prédication négative : Tant que tu vivras avec nous, tu ne seras pas obligée de
payer les factures. - Tu ne seras pas obligée de payer les factures jusqu’ à ce que
tu ne vives plus avec nous. ▶ Pour d’autres exemples de tant que, v. 9.14.
Enfin, la raison essentielle de la difficulté à distinguer tant que et jusqu’ à
ce que pour les étudiants serbophones réside dans l’ambiguïté des locutions
66
serbes sve dok (ne) et dok (god) (ne), traduites soit par tant que, soit par jusqu’ à
ce que, sans distinguer d’un premier abord le ne négatif du ne explétif en
serbe. C’est que sve dok et dok god correspondent à tant que si ces conjonctions
visent l’intervalle qui dure jusqu’à un certain point : (Sve) dok/ dok (god) se
tako ponašaš, nećemo ništa postići. Pour ce qui est de (sve) dok ne et dok (god)
ne, les locutions correspondent à jusqu’ à ce que : Čekaću dok/ sve dok/dok
god ne dođete (ne explétif serbe : dok god ne dođete correspond à un contenu
positif). En plus, dok god ne dispose d’un autre usage, correspondant à tant
que + négation : Dok (god) ne radiš (ne négatif), mi ćemo plaćati sve troškove
– Tant que tu ne travailles pas... Ainsi, dans dok se ne udaš/nisi udala, ne
peut s’interpréter 1) comme explétif (« jusqu’à ce que tu te maries », sous-
entendu : « tu n’es pas encore mariée ») ou comme négatif (« tant que tu n’es
pas mariée »). Dans dok se ne udaš, ne est explétif en serbe, et c’est pourquoi
les apprenants serbophones ont tendance à utiliser le ne explétif avec jusqu’ à
ce que ; or, la conjonction correspondante jusqu’ à ce que ne permet pas l’usage
du ne explétif français. Dans dok se nisi udala correspondant à tant que tu n’es
pas mariée, ne est négatif autant en serbe qu’en français.
Cette alternance des conjonctions s’accompagne de changement d’aspect
lexical des verbes serbes, selon le sens : le sens jusqu’ à ce que (verbes perfectifs
– (sve) dok/ dok (god) se ne zaposliš) ou tant que (imperfectifs – dok (god) ne
radiš/ dok (god) si nezaposlen/ (sve) dok si nezaposlen).
Enfin, on peut se poser la question de savoir pourquoi nous n’avons pas
respecté la concordance des temps du subjonctif en traduisant jusqu’ à ce que
j’entre et non pas que j’entrasse. Nous rappelons donc que la norme du français
moderne recommande d’éviter l’usage des formes en –ss- pour leur lourdeur.
(29) Subordonnée temporelle introduite par dès que : dès que j’y suis entré
(j’ai vu que c’en était fini de ce principe). ► Sur les temps après dès que, v. 3.5.
(30) Subordonnée complétive après voir : j’ai vu que c’en était fini de
ce principe, que la dégradation de mon caractère était inévitable. Les deux
complétives juxtaposées (non liées par un connecteur) sont soumises au
prédicat j’ai vu. Elles sont donc ses compléments d’objet direct. Bien sûr, si le
passé composé correspond, dans un récit, au passé simple (c’est donc un passé
composé d’antériorité), il faut respecter la concordance des temps.
Il est intéressant de noter la modification du sens de voir : lorsqu’il
gouverne une complétive, ce verbe peut ne plus dénoter la perception visuelle,
67
mais la réflexion (verbe de pensée ; synonyme de comprendre, s’apercevoir).
Comparons : J’ai vu Marie. J’ai vu qu’elle m’avait trompé. Ce n’est pas toujours
le cas, bien sûr : J’ai vu que Marie avait pleuré.
68