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Saloua BOUMLIK.La modernisation des organisations publiques au Maroc : Un management de la communication de
performance fondé sur l’approche culturelle
Résumé :
Au Maroc, le secteur public se modernise, se digitalise et améliore sa gestion et management interne en créant des
relations basées sur la confiance, la transparence et la responsabilisation de son personnel. À cet égard, une
nouvelle politique managériale et des mutations profondes ont été opérées à savoir : le passage d’une
administration centrée sur son propre fonctionnement vers une administration ouverte ; d’une administration de
procédures et de culture d’obéissance à une administration de responsabilité ; d’une administration verticale,
commandée par la pyramide hiérarchique à une administration plus transversale qui fonctionne en réseau
(Vallemont, 2001). Avec l’introduction de la logique privée, la nouvelle gestion publique favorise l’échange, le
partage de l’information et le maintien du lien social en s’opposant à la gestion administrative
traditionnelle (Zémor, 2008); ainsi le new public management a vu le jour en plaidant en faveur la Communication
interne qui devient une variable managériale, perçue comme facteur direct de performance organisationnelle
garantissant le passage d’un modèle bureaucratique du service public à l’action publique fondée sur la proximité,
la transparence et la responsabilisation de ses acteurs (Bessières, 2009). Dans ce contexte de modernisation, la
communication interne est de plus en plus mobilisée pour faire engager les acteurs dans un cadre de coordination
en favorisant leur contribution à l’action menée. Elle constitue un axe majeur de consolidation et de modernisation
des organismes publics. Son importance pour la réussite de la modernisation dépend en grande partie de la
pertinence des processus et des stratégies de communication qu’il faut mettre en place pour assurer la cohérence
et la cohésion en interne qui impactera l’image de l’administration publique.
Abstract
In Morocco, the public sector is modernizing, digitalizing, and improving its management especially internal
management by creating relationships based on trust, transparency and accountability of its staff. In this regard, a
new managerial policy and profound changes have been made, namely: the shift from an administration centered
on its own functioning to an open administration; an administration of procedures and a culture of obedience to an
administration of accountability; from a vertical administration, commanded by the hierarchical pyramid, to a more
transversal administration that operates in a network (Vallemont, 2001). With the introduction of the logic of the
private sector, by trying to adopt new managerial approaches to support this organizational change, new concepts
relating to internal communication, various objectives and functions as well as its theories in correlation with the
management relating to the context of the organization, were adopted within a framework specific to the public
administration which tends towards modernization by considering that this new public management favors the
exchange, the sharing of information and the maintaining social ties by opposing traditional administrative
management (Zémor, 2008). Through this change, new public management was born by pleading in favor of
internal communication which becomes a managerial variable, perceived as a direct factor of organizational
performance guaranteeing the transition from a bureaucratic model of public service to public action based on the
proximity, transparency, and accountability of its actors (Bessières, 2009). In this context of modernization,
internal communication is mobilized to engage stakeholders in a coordination framework by promoting their
contribution to the action carried out. It constitutes a major axis of consolidation and modernization of public
organizations. Its importance for the success of modernization depends largely on the relevance of the
communication processes and strategies that must be put in place to ensure internal coherence and cohesion which
will impact the image of public administration.
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1. Introduction
Les changements politiques, économiques, sociaux et technologiques ont bouleversé le
monde des organisations en général. De très nombreux travaux en sociologie et sciences de
gestion s’attachent à analyser ces métamorphoses organisationnelles, à identifier leurs causes
et leurs justifications, à en saisir l’impact sur les conditions de travail, les rapports sociaux ou
les capacités de résistance collective au sein des organisations. Actuellement, nous constatons
que le secteur public a tendance à se moderniser, à améliorer sa gestion et son management
internes et à créer des relations transparentes basées sur la confiance, la participation et la
motivation de son personnel.
À cet effet, le Maroc n’échappe pas à cette tendance et met la question de modernisation de
l’administration au centre de ses intérêts. Le contexte actuel de la société marocaine, par la
diminution des ressources financières et l'augmentation des exigences citoyennes, amène donc
à redéfinir des fonctionnements et des habitudes organisationnels acquis depuis des décennies.
De ce fait, répondre aux nouvelles exigences du citoyen- usager amène à réfléchir et à
reconsidérer les rôles et les missions de l’organisation publique. De là, le management public
s’instaure pour devenir désormais une référence à savoir même un enjeu de société fondamental
pour l’évolution, même s’il se décline différemment d’une organisation à une autre, et ce, afin
de favoriser une croissance économique forte et un développement durable. Dans une démarche
de management moderne basée sur l’ouverture, l’écoute et la proximité, ce processus
managérial consiste à créer chez toute personne -collaborateur- un comportement d’acteur-
concepteur (Bartoli, 2019), contributif de l’amélioration du fonctionnement de l’organisation.
Nous parlons ainsi d’assurer la participation des différents acteurs-concepteurs dans un cadre
de concertation et de proposition en vue d’accompagner ce changement.
Ainsi, la reconfiguration de l’institution publique et de ses modes de fonctionnement dépend
largement de la culture organisationnelle, au-delà des dispositifs et des outils internes à mettre
en place, au bénéfice d’une gestion citoyenne plus au moins participative et démocratique. À
ce niveau, « chaque organisation a sa propre manière de faire ce qu’elle fait et sa propre manière
de parler à propos de ce qu’elle fait » (Grosjean & Bonneville, 2019, p.128), mais pour
comprendre ces manières, il faut impérativement examiner la culture organisationnelle
(Semache, 2009). Dans cette optique, en s’inscrivant dans un cadre purement théorique, nous
nous référons aux travaux de différents auteurs et chercheurs en communication
organisationnelle, pour élaborer cette recherche analytique en mobilisant l’approche culturelle,
s’appuyant, en premier lieu, sur un cadre conceptuel afin de montrer le rôle de la communication
interne dans la réussite du projet de modernisation au sein de l’organisation publique marocaine.
Nous essayerons, d’aborder en parallèle le concept du management participatif comme étant
une dynamique coopérative favorisant la mobilisation et la responsabilisation des acteurs
organisationnels, et ce en exposant, en deuxième lieu, les différents éléments de la
communication adaptés au contexte marocain et qui nous permettrons d’analyser les principes
de ce projet participatif lors de la conduite du changement organisationnel.
2. La modernisation des organisations
Au Maroc, le management public fait appel à une démarche de qualité qui concerne au
premier la gestion des projets en interne en favorisant la mobilisation et l’implication du
personnel pour améliorer la qualité des services de l’organisation publique. Certes, il ne se
résume pas dans le développement de politique d’accueil et de simplification de la procédure
administrative, mais dans la mise en place de nombreux outils et méthodes introduits dans le
secteur public avec pour objectif donner du sens à l’action, d’améliorer la capacité de travailler
en commun, d’accroître la reconnaissance du professionnalisme, de développer une logique
d’efficacité, d’efficience et de performance.
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finalités au sein de l’organisation publique plus précisément lors des transformations qui
émanent au changement. Ainsi, selon D’Almeida et Libaert (2018), ces transformations
permettent instantanément à toute entité de se situer et de se positionner dans son
environnement, et ce en s’adaptant au projet mis en place. En sus, dans un contexte de
transformation basée sur le changement, la communication interne serait « au service à la fois
de la pérennité et de la volonté de changement de l’organisation, de son identité et de son
changement culturel. Restructurations, regroupements, fusions, modernisation sont autant de
mutations qu’il convient d’expliquer afin de faciliter le changement, ne serait-ce qu’en
atténuant les réactions de résistance des salariés » (D’Almeida & Libaert, 2018, p. 24).
2.2 La culture organisationnelle: un outil de gestion
Dans la perspective du changement organisationnelle, la communication repose sur un
processus comportant une dimension à la fois individuelle et collective où les acteurs sont en
interdépendance et interagissent dans le but d’une action collective. De ce fait, étudier l’aspect
culturel de l’organisation marocaine semble primordial afin de mettre en avant les interactions,
les relations affectives, les relations de pouvoir ainsi que les contraintes du travail afin de
réorienter l’ensemble à travers la fonction communication qui apportera le changement attendu.
La culture organisationnelle est outil de gestion au service des membres, elle se constitue à
travers les actions, les paroles et les attitudes des membres au sein de l’organisation. Dans cette
perspective, la culture est façonnée par divers éléments qui constituent l’organisation qui, quant
à elle, est vue comme une culture constituée par la communication (interactions). La culture
d’une organisation est relative à l’image de l’environnement social, elle est ainsi le fruit des
traditions et des coutumes. Elle représente les normes, un ensemble de règles et de codes qui
favorisent et assurent la cohésion entre les groupes. Ainsi la perception de l’organisation
marocaine est différente de celle européenne ou américaine puisqu’elle dépend de la perception
culturelle. L’organisation publique marocaine adopte des valeurs dépendantes d’une culture
type qui s’imprègne de la culture de cette communauté ou société dont les valeurs et les
pratiques relèvent de la religion et de la tradition (Grosjean & Bonneville, 2019). De ce fait,
comprendre et caractériser la culture de l’organisation marocaine se révèle comme étant
complexe puisque ces valeurs sont variées et revisitées de par l’influence du modèle
organisationnel français.
Faisant partie de l’impact environnemental et de l’adaptation des organisations à leurs
environnements interne et externe, nous pouvons dire que la structure et l’environnement
organisationnel déterminent l’action de l’organisation qui, à son tour, est produite d’un système
existant. Ainsi, le changement nous permet de réfléchir sur l’approche radicale adoptée par
l’organisation dans une vision stratégique alliant à la fois le changement de structure, des
stratégies et des outils de production (exemple : l’introduction de la technologie) en
concordance avec son environnement. Ce qui induit l’organisation dans un processus de
changement dit culturel.
Certes, la conduite du changement pourrait être réalisée à travers diverses approches et
outils, mais il est nécessaire de bien comprendre ses éléments et prendre en considération les
facteurs clés (environnementaux) de réussite du changement pour bien le conduire (Taylor,
2000).
Cette réflexion nous permet de suivre un modèle d’analyse faisant apparaître l’aspect
culturel prédominant qui influence le processus du changement. En d’autres termes, le modèle
permet de décrire les relations de causalité entre les composantes de l’organisation et son
environnement lors de la gestion du changement.
Dans le cadre marocain toujours, la réussite du changement dépend de la nature de la
conception de ce changement. En particulier, la prise en compte des dimensions humaines,
environnementales, culturelles et organisationnelles dans la conception du changement à fin
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d’augmenter les chances de la réussite de celui-ci. Proprement dit, tout comme la conception
du changement, la nature de sa conduite détermine la réussite du changement. De ce fait,
l’engagement effectif de la haute direction dans la conduite du changement est déterminant ;
les gestionnaires (surtout ceux en contact avec les citoyens) doivent être plus au moins en
contact avec les réalités organisationnelles en interne en les impliquant d’une manière
opérationnelle et en les engageant sur la base de ressources mises en place, de responsabilités
clairement spécifiées pour atteindre des résultats mesurables. Lorsque les gestionnaires
opérationnelles s’engagent, ils incarnent l’esprit du changement pour que les chances de la
réussite de celui-ci augmentent (Kalantari, 2005).
La réussite du changement se traduit par l’amélioration de la performance de
l’administration publique qui est étroitement liée à la qualité ainsi qu’à la quantité des services
rendus au citoyen. Delà, améliorer la capacité de l’organisation à faire face à des situations
nouvelles s’avère primordial et passe à travers le développement des compétences et la
valorisation des ressources humaines, raison sine qua non de l’amélioration des modes et des
pratiques de gestion existantes pour une bonne qualité de service.
3. Adaptation de la communication au contexte marocain
L’approche culturelle indique que l’enracinement de la culture commence dès la naissance
de l’organisation et continue avec le temps parallèlement avec son évolution. À ce propos,
plusieurs auteurs affirment que le leadership introduit les visions et les croyances de
l’organisation dès sa création en définissant les objectifs et les orientations de l’organisation.
En effet, les dirigeants investissent le temps et les ressources dans l’innovation, la motivation
des agents et l’instauration d’un système de contrôle ainsi que dans le développement des
compétences. De ce fait, la culture n’est pas proprement liée au changement d’un produit ou
d’un service, mais plutôt à sa raison d’être, à sa mission principale, formant ainsi son identité.
Dans le cadre de ce changement, la culture organisationnelle est présentée comme une force
de succès de l’organisation. A cet effet, l’aspect relationnel et culturel favorise la coopération
et la participation, au-delà de la vision traditionnelle mécaniste ou encore fonctionnaliste de la
communication qui est qualifiée d’instrumentale et machiniste (Giroux, 1996) & (Cooren,
2010). De ce fait, il est primordial de reconsidérer la fonction communication interne autour et
à travers le changement de manière que la participation fondée sur l’interaction sociale
contribue au bon fonctionnement de l’organisation lors de la modernisation.
3.1 La communication interne au service public
Dans un besoin clair de changement, planifier et implémenter le changement de manière à
encourager les acteurs à jouer un rôle actif dans son déroulement en appuyant la fonction
communication, traduit la volonté de l’organisation à adopter une approche participative.
La communication et la participation sont des approches puissantes pour surmonter la
résistance. Dans la pratique, la communication consiste à accompagner le changement, en
particulier, la communication interactive en prenant en compte l’environnement et la culture
organisationnelle, contenu et discours appropriés, symboles et codes -artefacts (Giroux, 1996).
Dans un contexte organisationnel marqué par la domination, à travers les structures et les
positions hiérarchiques qui favorisent les relations du pouvoir; la fonction communication est
essentielle à la mise en œuvre efficace du changement organisationnel (Gardère, 2009). Elle
s’impose comme étant le levier de la gestion du changement et vise ainsi à redéfinir les pratiques
organisationnelles en vue d’empêcher la résistance au changement en favorisant le dialogue, la
participation et la coordination entre les acteurs pour assurer la cohérence et la cohésion.
De manière générale, « L’évolution de la communication interne s’est faite, grosso modo,
de deux manières : La première, en tant que corolaire de l’évolution du management. Elle a lors
comme fonction d’être au service de celui-ci, quel que soit le mode managérial. La deuxième,
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en tant que champ disciplinaire scientifique et objectif, non adossé à une fonction utilitaire. »
(Ammor, 2019, p.429).
3.2 Le rôle de la communication interne
La communication devient une variable managériale, perçue comme un facteur direct de
productivité organisationnelle (Bessières, 2009). Les cadres constituent un élément essentiel
dans le système d’information, ils sont les relais de l’information descendante ou ascendante.
La bonne circulation de l’information dépend beaucoup de leurs compétences et leur
implication ; néanmoins, un jeu de pouvoir est imposé lorsqu’un responsable – par exemple-
pourrait recevoir un courrier ou une note et préfère garder l’intégralité du contenu pour lui-
même sous prétexte de légitimité due à sa position hiérarchique afin de disposer d’un avantage
précis.
S’assurer de l’adhésion de la hiérarchie aux objectifs de la communication interne et à
l’accompagnement des moyens mis en œuvre, passe par un effort d’explication et quelquefois
de formation. La réalité de l’organisation marocaine a démontré qu’elle veille à fédérer le
personnel afin de pouvoir compter sur une équipe soudée et solidaire partageant les mêmes
valeurs et un sentiment d’appartenance fort à l’organisation publique. Cependant, il est aussi
nécessaire de le motiver, afin de disposer d’une équipe gagnante, fière d’appartenir à une
organisation qui véhicule une image forte et valorisante. Enfin, il faut enfin veiller à la
cohérence entre les actes et les paroles, entre le comportement du personnel à l’interne, mais
aussi à l’externe dans ses relations avec le citoyen et les engagements exprimés dans la
communication institutionnelle (Lorino, 2005).
De ce fait, les interactions sont l’occasion d’affirmer et de réaffirmer, de produire et de
reproduire certaines relations dans l’organisation ce qui peut contrôler le comportement,
l’attitude, l’opinion et les valeurs des agents. À ce stade, l’analyse des interactions est pertinente
dans le milieu culturel marocain puisqu’il considère l’organisation comme un milieu
d’expression au-delà des conflits et des rapports de domination existants.
Le rôle du contexte historique, social et politique explique, d’une manière ou d’une autre, le
développement de la fonction communication. La mise en place de nouveaux outils et la
multiplication des TIC pour favoriser l’adhésion de l’ensemble des acteurs définissent la
volonté de l’organisation marocaine de vouloir fonctionner en réseau et assurer la concertation
entre ses membres en interne comme en externe.
4. La communication organisationnelle: une culture orale
Par le biais des outils de communication interne, entre outils écrits, oraux et informatiques,
l’organisation s’engage dans la voie de diffuser les informations, transmettre des instructions,
publier des résultats et autres… Ces outils, notamment écrits, considérés comme le premier
vecteur de la communication interne au sein de l’organisation sont nombreux, mais qu’il faut,
dans notre cas marocain, éviter leur accumulation puisqu’ils peuvent conduire à un
désintéressement et une non-lecture de la part du personnel, tout en veillant à utiliser un
vocabulaire, style et ton adaptés aux destinataires afin de garantir l’objectif principal qui est
celui de motiver les agents tout en les faisant connaître l’organisation. Si l’écrit procure
l’information, l’oral en fournit le sens à travers l’échange et les situations de communication et
de partage et permet une interactivité immédiate. La culture marocaine est une culture orale par
excellence qui favorise la narration (storytelling), ceci dit que toute action passe par le biais de
l’informel qui émerge en partageant entre membres des principes et des valeurs communes
soutenant la cohésion et favorisant le sentiment d’appartenance ; autrement dit, les agents sont
liés par une pratique commune ou un passe-temps commun qui facilite la diffusion et la
réception de l’information (exemple des femmes qui partagent leur quotidien familial).
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enrichir ce processus de modernisation des organismes publics. Cette dernière s’inscrit dans
une démarche de management moderne basé sur les principes de la bonne gouvernance, à savoir
la transparence, l’ouverture, l’écoute et la proximité pour faire face aux nouveaux défis posés
par les organisations publiques en contribuant simultanément à la mise en place de nombreux
axes relevant de ce nouveau mode de gestion, notamment l’e-gouvernement.
D’un point de vue à la fois culturel, en se référant à la dimension organisante de la
communication (Cooren, 2001), il est devenu envisageable d’appréhender le processus du
changement en abordant des questions relatives au management participatif comme étant un
nouveau projet dont « (…) l’essentiel, n’est pas l’atteinte de résultats immédiats, mais un
chemin à parcourir [ensemble] » (Blaevoet, 2006, p.98).
Il revient à dire que malgré l’abondance des démarches et des outils communicationnels, qui
relève en continuité l’évolution propre au management entre participatif, collaboratif ou encore
coopératif ; le plus souligné est qu’il s’agit, bel et bien d’un investissement mettant en avant les
gains de la coopération et de la participation de toutes les parties prenantes. En outre, d’autres
concepts ont vu le jour avec l’avènement du changement et de différents types de Management,
nous entendons parler, aujourd’hui de l’intelligence collective (Knowledge) pour une
performance collective qui nous rappelle le cadre de relations et d’interconnexions relevées
dans notre approche. Il est, donc question d’une dimension collective de la communication au
sein de l’organisation qui est omniprésente par le biais d’un « jeu interactionnel par lequel on
reconfigure, on ré-agence – toujours pour une autre première fois – ce qui nous anime et ce
qu’on anime » (Cooren, 2010, p.49).
Au final, en focalisant notre étude sur la conduite du changement, il est nécessaire de
mentionner que ce champ de recherche est assez vaste et riche qu’il est difficile de le délimiter
en quelques pages. À côté, s’ajoute une autre limite qui se manifeste dans le fait de vouloir
effectuer une transposition de la théorie sur l’administration marocaine, mais il s’est avéré que
ce sujet n’y est pas assez pris en compte jusqu’à présent et demandera plus au moins plus de
moyens d’investigation.
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