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ETUDE DE LA MÉTHODE CONVERGENCE CONFINEMENT A FAIBLE


PROFONDEUR POUR DES EXCAVATIONS NON CIRCULAIRES

Conference Paper · November 2017

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Clément Gaudry Olivier Givet


Arcadis Arcadis France
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ETUDE DE LA MÉTHODE CONVERGENCE CONFINEMENT A
FAIBLE PROFONDEUR POUR DES EXCAVATIONS NON
CIRCULAIRES

CONVERGENCE CONFINEMENT METHOD FOR SHALLOW AND


NON-CIRCULAR EXCAVATIONS
Clément GAUDRY, ARCADIS ESG, France
Olivier GIVET, ARCADIS ESG, France

Résumé
Dans le cadre du Grand Paris, le recours aux modèles numériques 2D est systématique dès les
premières phases d’étude pour évaluer les tassements et dimensionner le soutènement/revêtement
des ouvrages. Ils se basent généralement sur la méthode Convergence-Confinement, et donc sur ses
quatre grandes hypothèses : le tunnel est circulaire, à forte profondeur, creusé dans un sol homogène
avec un champ de contraintes isotrope.
Pour les excavations conventionnelles, la géométrie est adaptée aux méthodes de creusement, et
donc éloignée du cas circulaire. Par ailleurs, la couverture des ouvrages est souvent réduite à
quelques diamètres. La différence des contraintes entre la voute et le radier du tunnel est alors
importante. De plus les terrains parisiens présentent des contraintes anisotropes. Dès lors, la
précision du calcul numérique n’est pas meilleure que la moins précise des hypothèses, en
l’occurrence le taux de déconfinement déterminé par la méthode CVCF.
Afin d’estimer l’approximation faite sur le taux de déconfinement en dehors des hypothèses
axisymétriques, nous proposons une méthode numérique basée sur un modèle aux éléments finis 3D
pour étudier la LDP (Longitudinal Displacement Profile). L’utilisation d’un tel modèle permet de
prendre en compte explicitement la forme de l’excavation, la couverture et l’anisotropie des
contraintes dans la détermination de la LDP. L’excavation sera simulée dans un terrain élastique
linéaire. L'objectif du modèle est de modifier l'équation de la LDP pour qu'elle tienne compte de la
couverture, de la forme de l'excavation et du coefficient K0, pour corriger l’erreur commise selon
l’orientation du calcul : soutènement ou tassements.

Abstract
Within the framework of Grand Paris project, the use of numerical 2D models starts with the
preliminary design phases, to evaluate the settlements and design the support/lining of the
excavations. However, these models are often based on the Convergence Confinement method and
its four main hypothesis: the tunnel is circular, deep, in an homogeneous ground with a isotropic stress
field.
For conventional tunnels, the geometry is linked to the excavation methods, and far from the circular
case. Moreover, the ground cover above the tunnels can be of a few diameters. The stress field in the
ground is higher at the floor than at the crown. The Parisian soils also have non-isotropic stress fields.
Consequently, the precision of the calculation can’t be better than the less precise hypothesis, which
is the deconfinement ratio determined thanks to the Convergence Confinement method
In order to estimate the approximation on the deconfinement ratio made with the non-axisymmetric
hypothesis, we propose a numerical approach based on 3D finite elements model to study the LDP
(Longitudinal Displacement Profile) of the excavation. This kind of model can rigorously account the
excavation’s shape, the ground cover, and the non-isotropic stress field, to determine the associated
LDP. The excavation will be simulated in a linear elastic material. The aim of the numerical model is to
modify the LDP equation to take account of the depth, the shape of the excavation, and the
horizontal/vertical stress ratio K0, to finally fix the error committed regarding the calculation orientation:
support or settlement.

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ETUDE DE LA MÉTHODE CONVERGENCE CONFINEMENT A FAIBLE PROFONDEUR POUR DES
EXCAVATIONS NON CIRCULAIRES
CONVERGENCE CONFINEMENT METHOD FOR SHALLOW AND
NON-CIRCULAR EXCAVATIONS
Clément GAUDRY, ARCADIS ESG, France
Olivier GIVET, ARCADIS ESG, France

1 Introduction
Le projet du Grand Paris Express est un des enjeux majeurs actuels et pour les années à venir. Il
intègre un grand nombre d’ouvrages souterrains très spécifiques réalisés en milieu urbain. Le contrôle
des effets du creusement en surface est une des problématiques principales, et a déjà fait l’objet
d’études qui ont permis la définition de plusieurs méthodes de calcul. L’approche semi-empirique
développée par Peck (1969) et enrichie par d’autres auteurs, se base sur le retour d’expérience et
prend en compte le rayon de l’excavation, sa profondeur, et de manière approximative la nature du
terrain, pour déterminer la cuvette de tassements engendrée. Cette méthode simple est largement
répandue et permet une première estimation, mais sa précision est insuffisante dès lors que les
ouvrages se complexifient.
L’utilisation plus récente de modèles numériques 2D en déformations planes permet une meilleure
prise en compte de la géométrie réelle et du comportement des terrains. Ils améliorent ainsi la
précision des calculs de tassements, tout en permettant de déterminer les efforts dans le soutènement
de l’excavation. Le phasage introduit dans ces modèles est alors souvent basé sur la méthode
convergence-confinement. Cet article s’attardera à développer cette dernière méthode de calcul dans
le cas d’ouvrages urbains, et à améliorer les résultats obtenus.

2 La méthode Convergence Confinement et ses développements

2.1 Rappels sur la méthode Convergence-Confinement


La méthode Convergence-Confinement (CVCF) est une approche de calcul d’interaction
massif/structure développée dans les années 1980 par M. Panet, et toujours très utilisée pour le pré-
dimensionnement de tunnels.

Figure 1. Représentation graphique des 3 courbes caractéristiques de la méthode CVCF (Vlachopoulos et


Diederichs, 2009)
La méthode CVCF s’appuie sur 3 courbes caractéristiques (Figure 1) :

-2-
• La LDP (Longitudinal Displacement Profile) représente l’évolution de la convergence radiale
en paroi en fonction de la distance au front (coupe longitudinale de l’excavation non soutenue)
• La GRC (Ground Reaction Curve) représente la contrainte radiale en fonction de la
convergence radiale en paroi (coupe transversale à une distance x du front, excavation non
soutenue)
• La SCC (Support Characteristic Curve) représente la pression dans le soutènement en
fonction du déplacement radial en paroi.
Alors que la SCC ne dépend que de la rigidité du soutènement, la GRC dépend des dimensions
l’excavation, du terrain et de la loi de comportement associée. Dans le cas d’une excavation circulaire
de rayon R dans un champ de contraintes initial isotrope σ0, pour un terrain de comportement linéaire
élastique de module de cisaillement G, la GRC est définie en introduisant la fonction de forme 𝛼(𝑥) :
𝛼(𝑥) = 𝛼0 + (1−𝛼0) (1− [ 1 / (1 + 𝑥 / mR) ] ²) (1)
L’équation (1) représente la part de convergence à une distance x du front par rapport à la
convergence finale loin du front. Cette fonction de forme a été définie par Panet et Guenot (1982) sur
des modèles numériques axisymétriques. Les constantes 𝛼0 et m prennent généralement les valeurs
respectives 0.25 et 0.75 ou 0.27 et 0.84.
Les hypothèses associées à cette LDP sont donc celles des contraintes planes (symétrie de la
géométrie et des conditions aux limite), à savoir :
• Le tunnel est circulaire ;
• Le champ de contrainte est uniforme autour de l’excavation, le tunnel est donc a forte
profondeur (pas de variation de contrainte entre le voute et le radier) ;
• Le champ de contrainte est isotrope (K0 = σh / σv = 1) ;
• Le terrain est homogène (pas de multicouche) ;
On peut décrire la GRC (déplacement en paroi d’une section transversale donnée) en faisant varier le
taux de déconfinement λ = 𝛼(𝑥) entre 0 et 1 dans l’équation (2) suivante :
𝑢𝑅(𝑥) = λ 𝜎0𝑅/2𝐺 (2)
Où 𝜎0𝑅/2𝐺 est la convergence maximale élastique. Ainsi en connaissant la distance d de pose du
soutènement par rapport au front, et la rigidité normale KSN du soutènement, on peut déterminer
l’équilibre final massif/soutènement. Toute le calcul repose alors sur la détermination du taux de
déconfinement à la pose λd = 𝛼(d), à partir duquel on charge le soutènement et on bloque le terrain.

2.2 Développements récents

2.2.1 Principe de similitude de Corbetta


L’objet de cette partie n’est pas d’établir la liste exhaustive des développements de la méthode, mais
uniquement de comprendre l’esprit de la démarche de réflexion proposée.
Parmi les recherches les plus notables, on peut retenir en premier lieu le travail de Corbetta et al.
(1991) concernant l’introduction de la plasticité et son effet sur la LDP. Au moyen de modèles
numériques axisymétriques, le profil de convergence avec un comportement élastoplastique est
déterminé. Il apparait que le profil de convergence élastoplastique est une simple homothétie d’un
rapport 1/ξ du profil élastique, soit la convergence élastique d’une excavation de rayon R’ = 1/ξ R :
𝑢𝑅(𝑥) = 𝜎0𝑅’/2𝐺 (𝛼0 + (1−𝛼0) (1− [ 1 / (1 + 𝑥 / m 𝑅’) ] ²)) (3)
On peut donc directement intégrer la plasticité dans l’équation de la LDP par le rapport d’homothétie,
qui dépend uniquement des paramètres de résistances du terrain et du diamètre de l’excavation.

2.2.2 Les nouvelles méthodes implicites (NMI)


Le second développement concerne l’introduction de la rigidité relative du soutènement par rapport au
massif dans le comportement du terrain. Il a été constaté qu’un soutènement rigide mis proche du
front tendait à réduire la convergence finale du terrain. Les travaux initiés par Bernaud & Rousset
(1992) et par Minh & Guo (1993) visent à prendre en cette rigidité relative notée k SN = KSN/2G dans

-3-
l’équation de la LDP. La méthodologie employée consiste à recourir à des modèles numériques
axisymétriques pour déterminer une équation liant la convergence au front et loin du front aux
convergences obtenues classiquement dans le cas non soutenu. Le détail des équations n’est pas
présenté ici, mais l’ouvrage de M. Panet (1995) présente leur développement.

Figure 2. Principe des nouvelles méthodes implicites (adapté de Bernaud et Rousset 1992)

3 Problématique et approche proposée

3.1 Mise en défaut des hypothèses de la méthode CVCF


Les caractéristiques des ouvrages souterrains ainsi que les méthodes de réalisation, notamment dans
le cadre du Grand Paris Express, semblent clairement s’écarter des hypothèses de la méthode CVCF.
Pour les ouvrages réalisés en méthode conventionnelle, la géométrie des sections excavées est
souvent éloignée du cas circulaire. C’est le cas particulièrement lors du creusement de grands
ouvrages en section divisée, telles que les stations souterraines. Pour ces ouvrages, les sections
peuvent présenter une grande ouverture, comme l’excavation de la voûte qui est plus large que haute,
ou des galeries de culées plus hautes que larges. La section finale de l’ouvrage lui-même est
généralement elliptique, comme en témoignent la majorité des stations du métro parisien.
Par ailleurs, bien qu’en travaux souterrains la tendance soit à l’approfondissement des ouvrages du
fait de la forte occupation des faibles profondeurs par les réseaux, les fondations ou les ouvrages
souterrains plus anciens, leur couverture est souvent réduite à quelques diamètres. La différence des
contraintes en place entre la voute et le radier du tunnel est alors importante. De plus les terrains
parisiens présentent une histoire géologique qui entraine des contraintes anisotropes.
Dans ce contexte, l’application de la méthode CVCF semble difficile, et les résultats obtenus doivent
être considérés avec un recul suffisant.

3.2 La méthode CVCF comme base des modèles numériques 2D


La complexité des ouvrages laisse peu de place à l’improvisation, et ce dès les premières études. La
faisabilité d’un ouvrage doit pouvoir être rapidement vérifiée pour alimenter le processus décisionnel
et permettre l’avancement des études. Le recours à des modèles numériques aux éléments finis, dont
la complexité varie avec le niveau des études, s’est largement répandu depuis les années 1990. Pour
un pré-dimensionnement, les modèles 2D sont bien adaptés et moins lourds que des modèles 3D.
La réalisation d’un modèle 2D en déformations planes permet d’étudier une section donnée de
l’ouvrage, généralement dans sa configuration la plus défavorable. La définition géométrique du
modèle ne pose pas de problème particulier, de même que le phasage à implémenter, souvent
décomposé de la manière suivante :
• Phase 0 : Initialisation des contraintes et surcharges éventuelles
• Phase 1 : Excavation de la section, application du taux de déconfinement λd
• Phase 2 : Mise en place du soutènement/revêtement et relâchement des contraintes (λ =1)
Il apparait rapidement que les résultats d’un tel calcul sont fortement dépendants de l’évaluation du
taux de déconfinement à la pose du soutènement λd. Pour déterminer sa valeur, l’ingénieur dispose
presque exclusivement de la méthode CVCF telle que présentée précédemment.
Mais la détermination du taux de déconfinement par la méthode CVCF est basée sur les mêmes
hypothèses qui sont mises en défaut par la configuration des ouvrages. Le jugement de l’ingénieur,

-4-
principalement basé sur le retour d’expérience et sur la compréhension des phénomènes en jeu, est
donc nécessaire pour corriger le taux de déconfinement à appliquer. Les conséquences d’une
mauvaise estimation du taux de déconfinement peuvent être particulièrement importantes selon
l’orientation du calcul (tassements ou soutènement). Une surévaluation de λd entraine une sous-
évaluation des efforts dans le soutènement et une surévaluation des tassements, et inversement.

3.3 Approche proposée


En se basant sur des formes d’excavation non circulaires, on se propose d’étudier la LDP issue de
modèles numériques 3D dans diverses configurations représentatives des ouvrages du Grand Paris.
L’approche proposée est générale et a pour objectif une meilleure compréhension des phénomènes
en jeu, avec pour finalité une amélioration de la précision des modèles 2D, et une approche plus
précise de la faisabilité d’un ouvrage dès les premières phases d’études.
Afin de couvrir un domaine d’application suffisamment large, les hypothèses suivantes seront
discutées :
• Ouvrages non circulaires : formes elliptiques
• Faible couverture : entre un et trois diamètres
• Champ de contraintes anisotrope : K0 compris entre 0.5 et 1
L’étude sous faible couverture a pour conséquence de prendre en compte les forces gravitaires
locales qui sont complètement absentes des hypothèses de la méthode CVCF. L’excavation aura
ainsi un comportement différent en voute, en piédroit et en radier. Les modèles réalisés feront
l’hypothèse d’une excavation non soutenue, le but de l’étude n’étant pas de redémontrer l’influence du
soutènement qui a conduit au développement des Nouvelles Méthodes Implicites
On propose donc une approche par modèles numériques 3D, indispensables pour pouvoir s’affranchir
des hypothèses axisymétriques. On se limitera dans un premier temps à modifier l’équation dans le
cas élastique uniquement, les développements pour un massif élastoplastique étant plus délicats à
maîtriser sur de tels modèles. Les modèles seront réalisés sur le logiciel de calcul aux éléments finis
PLAXIS 3D.

3.4 Définition du domaine d’étude


Afin de proposer une étude exhaustive, un certain nombre de configurations seront étudiées et qui
permettra d’avoir un domaine d’application suffisamment grand. Sur l’ensemble des paramètres du
modèle, on fera varier la couverture (C), la largeur du tunnel (B), et le coefficient des terres au repos
(K0) (Figure 3). Ces paramètres seront adimensionnalisés par rapport à la hauteur de l’excavation (D)
pour pouvoir étendre les résultats.

Figure 3. Schéma à l'échelle des différentes configurations


Les autres paramètres sont considérés fixes et ont été définis sur la base de valeurs typiques de la
géologie parisienne (terrains meubles).

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Tableau 1. Paramètres fixes et domaine d’étude

Paramètres fixes Paramètres adimensionnalisés


Module d’Young (E) 100 MPa Niv.1 Niv.2 Niv.3
Coefficient de Poisson (ν) 0.3 Couverture : C/D 1 2 3
Poids volumique (γ) 20 kN/m3 Forme : B/D 2/3 1 3/2
Présence nappe Non Champ de contraintes : K0 0.5 0.7 1

3.5 Dimensions et calage du modèle


Une attention particulière a été portée à la définition des dimensions du modèle. Ainsi les limites
extérieures ont été fixées en plan à 12 D et 24 D respectivement pour les dimensions longitudinale et
transversale, ce qui permet de s’affranchir des effets de conditions aux limites. L’excavation est
réalisée sur la moitié du modèle pour ne pas influencer les phénomènes au front et loin du front. Pour
la limite inférieure du modèle, celle-ci a été figée à 2 D après un travail préalable de calage, afin de ne
pas créer de phénomène numérique parasite en radier (soulèvement de radier due au déchargement
d’un sol élastique, substratum rocheux proche). La couverture de l’excavation est variable (voir § 3.4).

Figure 4. Dimensions du modèle numérique

4 Résultats du modèle, traitement et validation

4.1 Choix du point de référence


Les 27 configurations précédemment présentées ont été modélisées, et les résultats en termes de
déplacement en paroi ont été extraits.

Figure 5. LDP obtenues pour le cas circulaire et pour le cas elliptique en différents points
Il apparait près du front, que les LDP relevées en différents points de la section excavée sont parfois
très proches, et la valeur de λd varie peu, comme dans le cas B/D=1 (excavation circulaire). Dans les
autres cas la valeur peut varier sensiblement selon la position du point de mesure de la convergence.

-6-
Il apparait également que les courbes obtenues en rein peuvent présenter des oscillations
importantes, dans le cas où la convergence est faible ou lorsqu’une divergence apparait. Ces effets
rendent les résultats peu exploitables.
Il a donc été choisi de se baser sur la LDP en voute pour la suite de l’étude, qui donne les résultats les
plus fiables et exploitables dans toutes les configurations. En outre, le comportement en voûte est
prépondérant sur les tassements.

4.2 Adaptation de la méthodologie de traitement


Les valeurs des taux de déconfinement déterminées pour chacun des cas présentent des écarts
jusqu’à 40% avec des valeurs déterminées classiquement par la méthode CVCF pour une distance au
front d donnée. Il convient de trouver un moyen de corriger ces valeurs en gardant à l’esprit la finalité
du calcul, à savoir s’il est orienté tassements ou s’il est orienté soutènement.
Il est possible de modifier les paramètres de l’équation empirique de la LDP (m et α0 dans le cas de
l’équation (1)). L’objectif est d’avoir une expression permettant d’approcher au mieux la LDP donnée
par les différents modèles 3D. Il est alors possible, à partir de cette courbe calée, de déterminer
n’importe quel taux de déconfinement lorsque les paramètres restent dans le domaine de validité.
Adapter les paramètres de la courbe en fonction des paramètres adimensionnalisés (K0, B/D et C/D)
semble difficile au premier abord, du fait des corrélations qui s’établissent entre ces paramètres eux-
mêmes. La complexité des expressions rend une telle approche peu pertinente. Il a donc été choisi de
réaliser une approche en fuseau, qui permet d’obtenir des valeurs limites de taux de déconfinement,
et qui permettent ainsi de dimensionner de manière sécuritaire, du point de vue des tassements ou du
point de vue des efforts dans le soutènement.
Les courbes enveloppe du fuseau seront ajustées simplement en fonction des paramètres cités
précédemment, en recherchant des expressions et des méthodologies les plus simples possible afin
de rendre la démarche d’utilisation aisée.

Figure 6. Principe de calage du fuseau englobant l'ensemble des LDP pour une géométrie donnée

4.3 Calage des paramètres du fuseau pour chaque configuration de forme


Les paramètres de l’équation (1) ont été calés pour encadrer l’ensemble des 9 courbes de chaque
configuration de forme (B/D = 2/3 – 1 – 3/2) indépendamment, selon la méthode proposée. L’étude
des courbes montre que le paramètre α0 peut être préalablement fixé à 0.2 et 0.3 respectivement
pour la LDP inférieure et supérieure pour toutes les formes. Par ailleurs, on introduit le paramètre β
qui traduit la variation de m avec la géométrie, tel que mcalé = m β. Il apparait que m peut prendre les
valeurs 1.02 et 0.91 respectivement pour la LDP inférieure et supérieure. Le calage permet alors de
déterminer l’expression de β en fonction de B/D.
On obtient finalement les équations suivantes :
βinf = 1.39 (𝐵/𝐷) − 0.34 (4)

-7-
βsup = 1.52 (𝐵/𝐷) − 0.56 (5)
Finalement les équations des LDP inférieures et supérieurs du fuseau sont données par les équations
modifiées suivantes :
LDP inférieure : 𝑢(𝑥) / 𝑢∞ = 0.2 + (1− 0.2).[1−(1.02 βinf / (x/R + 1.02 βinf )2] (6)
LDP supérieure : 𝑢(𝑥) / 𝑢∞ = 0.3 + (1− 0.3).[1−(0.91 βsup / (x/R + 0.91 βsup )2] (7)
On observe graphiquement l’influence de la forme sur le taux de déconfinement (Figure 7). Il apparaît
ainsi que plus la forme de l’excavation est ouverte, plus le taux de déconfinement est faible et
inversement. Quelques remarques sur la méthode proposée :
• La forme de LDP de Panet et Guenot n’est pas toujours la plus adaptée, notamment dans le
cas B/D = 2/3 pour lequel au voisinage de x/R = 0.2, le fuseau définit est très large par rapport
aux valeurs fournies par les modèles 3D. Cette forme est néanmoins la plus simple
d’utilisation.
• Le calage des LDP limites est effectué pour une distance au front allant jusqu’à une fois le
rayon. La concordance à plus grande échelle n’est pas vérifiée.
• Les LDP limites ne sont pas calées en fonction de K0 (faible influence constatée) ni sur la
couverture C/D. Il apparait en effet que l’augmentation de la couverture augmente faiblement
le taux de déconfinement considéré, mais cette augmentation atteint vite un maximum. Ainsi il
semble raisonnable de considérer la LDP supérieure comme limite acceptable pour des
couvertures supérieures à 3 fois le diamètre de l’excavation ;

Figure 7. Courbes enveloppes pour les 3 configurations de formes

4.4 Validation de la méthode dans son domaine de validité


Afin de valider les expressions obtenues précédemment, il convient de tester un cas intermédiaire
dans le domaine d’application, et de le confronter aux résultats obtenus sur un modèle 3D. Les
paramètres retenus pour le modèle sont :
• Coefficient des terres : K0 = 0.8
• Couverture : C/D = 2.5
• Forme elliptique : B/D = 1.25
Les paramètres de sol sont identiques à ceux utilisés pour le calage des LDP (E = 100 MPa et ν =
0.3).

-8-
Selon les équations précédemment définies, on détermine les résultats suivants pour d/R = 0.25:
• Convergence : βsup = 1.34 et βinf = 1.39
• Calcul tassements : λd = 0.52
• Calcul soutènement : λd = 0.42
Les résultats donnés par le modèle sont :
λd = ud/u∞= 10.52 mm / 19.99 mm = 0.526
Le calage de la LDP et l’équation paramétrique de détermination du tassement maximal semblent
donc d’une précision suffisante vis-à-vis des résultats obtenus. On note cependant que ce cas semble
tendre vers la limite supérieure du fuseau. Ce résultat s’explique en partie par le calage « manuel »
des fuseaux, mais aussi par les imprécisions des régressions linéaires utilisées sur la détermination β.

5 Conclusion et développements ultérieurs


Les résultats obtenus dans un premier temps sur le modèle élastique ont montré la difficulté de
trouver des relations mathématiques liant la forme, la couverture et le coefficient des terres aux repos,
d’une part aux tassements, et d’autre part à la LDP. L’approche en fuseau a donc été préférée à un
formalisme mathématique, et a abouti à la création d’abaques permettant d’obtenir le taux de
déconfinement en fonction de la forme, et selon le type de calcul à réaliser : orienté tassements ou
orienté soutènement. D’une manière générale, il ressort que le taux de déconfinement est plus faible
dans le cas d’une ouverture large, et plus important dans le cas d’une ouverture étroite. De même la
profondeur tend à augmenter le taux de déconfinement à une distance donnée du front. Enfin, l’effet
de K0 sur la LDP n’a pas été notablement ressenti, tant que ce dernier reste inférieur à 1.
Le passage à un comportement élastoplastique peut être envisagé pour la suite, mais nécessite
l’introduction d’un paramètre supplémentaire, le critère de plasticité. Une complexification du modèle
est à prévoir pour tenir compte de la plasticité. Cependant si le principe de similitude de Corbetta
s’avère vérifié, alors la généralisation de la méthode sera possible, sous réserve de validation. On
peut également imaginer appliquer le principe des nouvelles méthodes implicites pour tenir compte de
la rigidité du soutènement sur la LDP, bien qu’il faille rester prudent sur une telle généralisation.

6 Références
Bernaud, D., Rousset, G., 1992. La « nouvelle méthode implicite » pour l'étude du dimensionnement des tunnels
Revue Française de Géotechnique n°60, p. 5-26
Corbetta, F., et al. 1991. Contribution à la méthode convergence-confinement par le principe de similitude. Revue
Française de Géotechnique n°54, p 5-12
Guo, C., 1995. Calcul des tunnels profonds soutenus – Méthode stationnaire et méthodes approchées, Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées, Paris
Panet, M., 1995. Le calcul des tunnels par la méthode Convergence-Confinement
Panet, M., Guenot, A., 1982. Analysis of convergence behind the face of a tunnel, Laboratoire Central des Ponts
et Chaussées, Paris
Peck, R. B., 1969. Deep Excavations and Tunnels in Soft Ground, Proceedings of the 7th International
Conference on Soil Mechanics and Foundation Engineering, Mexico City, State of the Art Volume, pp. 225-
290
Recommandations de l’AFTES – GT7 R6F1 : La méthode convergence-confinement. Tunnels & Ouvrages
Souterrains, n° 170, mars/avril 2002
Vlachopoulos, N., Diederichs, M. S., 2009. Improved Longitudinal Displacement Profiles for Convergence
Confinement Analysis of Deep Tunnels

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