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All content following this page was uploaded by Clément Gaudry on 31 August 2018.
Résumé
Dans le cadre du Grand Paris, le recours aux modèles numériques 2D est systématique dès les
premières phases d’étude pour évaluer les tassements et dimensionner le soutènement/revêtement
des ouvrages. Ils se basent généralement sur la méthode Convergence-Confinement, et donc sur ses
quatre grandes hypothèses : le tunnel est circulaire, à forte profondeur, creusé dans un sol homogène
avec un champ de contraintes isotrope.
Pour les excavations conventionnelles, la géométrie est adaptée aux méthodes de creusement, et
donc éloignée du cas circulaire. Par ailleurs, la couverture des ouvrages est souvent réduite à
quelques diamètres. La différence des contraintes entre la voute et le radier du tunnel est alors
importante. De plus les terrains parisiens présentent des contraintes anisotropes. Dès lors, la
précision du calcul numérique n’est pas meilleure que la moins précise des hypothèses, en
l’occurrence le taux de déconfinement déterminé par la méthode CVCF.
Afin d’estimer l’approximation faite sur le taux de déconfinement en dehors des hypothèses
axisymétriques, nous proposons une méthode numérique basée sur un modèle aux éléments finis 3D
pour étudier la LDP (Longitudinal Displacement Profile). L’utilisation d’un tel modèle permet de
prendre en compte explicitement la forme de l’excavation, la couverture et l’anisotropie des
contraintes dans la détermination de la LDP. L’excavation sera simulée dans un terrain élastique
linéaire. L'objectif du modèle est de modifier l'équation de la LDP pour qu'elle tienne compte de la
couverture, de la forme de l'excavation et du coefficient K0, pour corriger l’erreur commise selon
l’orientation du calcul : soutènement ou tassements.
Abstract
Within the framework of Grand Paris project, the use of numerical 2D models starts with the
preliminary design phases, to evaluate the settlements and design the support/lining of the
excavations. However, these models are often based on the Convergence Confinement method and
its four main hypothesis: the tunnel is circular, deep, in an homogeneous ground with a isotropic stress
field.
For conventional tunnels, the geometry is linked to the excavation methods, and far from the circular
case. Moreover, the ground cover above the tunnels can be of a few diameters. The stress field in the
ground is higher at the floor than at the crown. The Parisian soils also have non-isotropic stress fields.
Consequently, the precision of the calculation can’t be better than the less precise hypothesis, which
is the deconfinement ratio determined thanks to the Convergence Confinement method
In order to estimate the approximation on the deconfinement ratio made with the non-axisymmetric
hypothesis, we propose a numerical approach based on 3D finite elements model to study the LDP
(Longitudinal Displacement Profile) of the excavation. This kind of model can rigorously account the
excavation’s shape, the ground cover, and the non-isotropic stress field, to determine the associated
LDP. The excavation will be simulated in a linear elastic material. The aim of the numerical model is to
modify the LDP equation to take account of the depth, the shape of the excavation, and the
horizontal/vertical stress ratio K0, to finally fix the error committed regarding the calculation orientation:
support or settlement.
-1-
ETUDE DE LA MÉTHODE CONVERGENCE CONFINEMENT A FAIBLE PROFONDEUR POUR DES
EXCAVATIONS NON CIRCULAIRES
CONVERGENCE CONFINEMENT METHOD FOR SHALLOW AND
NON-CIRCULAR EXCAVATIONS
Clément GAUDRY, ARCADIS ESG, France
Olivier GIVET, ARCADIS ESG, France
1 Introduction
Le projet du Grand Paris Express est un des enjeux majeurs actuels et pour les années à venir. Il
intègre un grand nombre d’ouvrages souterrains très spécifiques réalisés en milieu urbain. Le contrôle
des effets du creusement en surface est une des problématiques principales, et a déjà fait l’objet
d’études qui ont permis la définition de plusieurs méthodes de calcul. L’approche semi-empirique
développée par Peck (1969) et enrichie par d’autres auteurs, se base sur le retour d’expérience et
prend en compte le rayon de l’excavation, sa profondeur, et de manière approximative la nature du
terrain, pour déterminer la cuvette de tassements engendrée. Cette méthode simple est largement
répandue et permet une première estimation, mais sa précision est insuffisante dès lors que les
ouvrages se complexifient.
L’utilisation plus récente de modèles numériques 2D en déformations planes permet une meilleure
prise en compte de la géométrie réelle et du comportement des terrains. Ils améliorent ainsi la
précision des calculs de tassements, tout en permettant de déterminer les efforts dans le soutènement
de l’excavation. Le phasage introduit dans ces modèles est alors souvent basé sur la méthode
convergence-confinement. Cet article s’attardera à développer cette dernière méthode de calcul dans
le cas d’ouvrages urbains, et à améliorer les résultats obtenus.
-2-
• La LDP (Longitudinal Displacement Profile) représente l’évolution de la convergence radiale
en paroi en fonction de la distance au front (coupe longitudinale de l’excavation non soutenue)
• La GRC (Ground Reaction Curve) représente la contrainte radiale en fonction de la
convergence radiale en paroi (coupe transversale à une distance x du front, excavation non
soutenue)
• La SCC (Support Characteristic Curve) représente la pression dans le soutènement en
fonction du déplacement radial en paroi.
Alors que la SCC ne dépend que de la rigidité du soutènement, la GRC dépend des dimensions
l’excavation, du terrain et de la loi de comportement associée. Dans le cas d’une excavation circulaire
de rayon R dans un champ de contraintes initial isotrope σ0, pour un terrain de comportement linéaire
élastique de module de cisaillement G, la GRC est définie en introduisant la fonction de forme 𝛼(𝑥) :
𝛼(𝑥) = 𝛼0 + (1−𝛼0) (1− [ 1 / (1 + 𝑥 / mR) ] ²) (1)
L’équation (1) représente la part de convergence à une distance x du front par rapport à la
convergence finale loin du front. Cette fonction de forme a été définie par Panet et Guenot (1982) sur
des modèles numériques axisymétriques. Les constantes 𝛼0 et m prennent généralement les valeurs
respectives 0.25 et 0.75 ou 0.27 et 0.84.
Les hypothèses associées à cette LDP sont donc celles des contraintes planes (symétrie de la
géométrie et des conditions aux limite), à savoir :
• Le tunnel est circulaire ;
• Le champ de contrainte est uniforme autour de l’excavation, le tunnel est donc a forte
profondeur (pas de variation de contrainte entre le voute et le radier) ;
• Le champ de contrainte est isotrope (K0 = σh / σv = 1) ;
• Le terrain est homogène (pas de multicouche) ;
On peut décrire la GRC (déplacement en paroi d’une section transversale donnée) en faisant varier le
taux de déconfinement λ = 𝛼(𝑥) entre 0 et 1 dans l’équation (2) suivante :
𝑢𝑅(𝑥) = λ 𝜎0𝑅/2𝐺 (2)
Où 𝜎0𝑅/2𝐺 est la convergence maximale élastique. Ainsi en connaissant la distance d de pose du
soutènement par rapport au front, et la rigidité normale KSN du soutènement, on peut déterminer
l’équilibre final massif/soutènement. Toute le calcul repose alors sur la détermination du taux de
déconfinement à la pose λd = 𝛼(d), à partir duquel on charge le soutènement et on bloque le terrain.
-3-
l’équation de la LDP. La méthodologie employée consiste à recourir à des modèles numériques
axisymétriques pour déterminer une équation liant la convergence au front et loin du front aux
convergences obtenues classiquement dans le cas non soutenu. Le détail des équations n’est pas
présenté ici, mais l’ouvrage de M. Panet (1995) présente leur développement.
Figure 2. Principe des nouvelles méthodes implicites (adapté de Bernaud et Rousset 1992)
-4-
principalement basé sur le retour d’expérience et sur la compréhension des phénomènes en jeu, est
donc nécessaire pour corriger le taux de déconfinement à appliquer. Les conséquences d’une
mauvaise estimation du taux de déconfinement peuvent être particulièrement importantes selon
l’orientation du calcul (tassements ou soutènement). Une surévaluation de λd entraine une sous-
évaluation des efforts dans le soutènement et une surévaluation des tassements, et inversement.
-5-
Tableau 1. Paramètres fixes et domaine d’étude
Figure 5. LDP obtenues pour le cas circulaire et pour le cas elliptique en différents points
Il apparait près du front, que les LDP relevées en différents points de la section excavée sont parfois
très proches, et la valeur de λd varie peu, comme dans le cas B/D=1 (excavation circulaire). Dans les
autres cas la valeur peut varier sensiblement selon la position du point de mesure de la convergence.
-6-
Il apparait également que les courbes obtenues en rein peuvent présenter des oscillations
importantes, dans le cas où la convergence est faible ou lorsqu’une divergence apparait. Ces effets
rendent les résultats peu exploitables.
Il a donc été choisi de se baser sur la LDP en voute pour la suite de l’étude, qui donne les résultats les
plus fiables et exploitables dans toutes les configurations. En outre, le comportement en voûte est
prépondérant sur les tassements.
Figure 6. Principe de calage du fuseau englobant l'ensemble des LDP pour une géométrie donnée
-7-
βsup = 1.52 (𝐵/𝐷) − 0.56 (5)
Finalement les équations des LDP inférieures et supérieurs du fuseau sont données par les équations
modifiées suivantes :
LDP inférieure : 𝑢(𝑥) / 𝑢∞ = 0.2 + (1− 0.2).[1−(1.02 βinf / (x/R + 1.02 βinf )2] (6)
LDP supérieure : 𝑢(𝑥) / 𝑢∞ = 0.3 + (1− 0.3).[1−(0.91 βsup / (x/R + 0.91 βsup )2] (7)
On observe graphiquement l’influence de la forme sur le taux de déconfinement (Figure 7). Il apparaît
ainsi que plus la forme de l’excavation est ouverte, plus le taux de déconfinement est faible et
inversement. Quelques remarques sur la méthode proposée :
• La forme de LDP de Panet et Guenot n’est pas toujours la plus adaptée, notamment dans le
cas B/D = 2/3 pour lequel au voisinage de x/R = 0.2, le fuseau définit est très large par rapport
aux valeurs fournies par les modèles 3D. Cette forme est néanmoins la plus simple
d’utilisation.
• Le calage des LDP limites est effectué pour une distance au front allant jusqu’à une fois le
rayon. La concordance à plus grande échelle n’est pas vérifiée.
• Les LDP limites ne sont pas calées en fonction de K0 (faible influence constatée) ni sur la
couverture C/D. Il apparait en effet que l’augmentation de la couverture augmente faiblement
le taux de déconfinement considéré, mais cette augmentation atteint vite un maximum. Ainsi il
semble raisonnable de considérer la LDP supérieure comme limite acceptable pour des
couvertures supérieures à 3 fois le diamètre de l’excavation ;
-8-
Selon les équations précédemment définies, on détermine les résultats suivants pour d/R = 0.25:
• Convergence : βsup = 1.34 et βinf = 1.39
• Calcul tassements : λd = 0.52
• Calcul soutènement : λd = 0.42
Les résultats donnés par le modèle sont :
λd = ud/u∞= 10.52 mm / 19.99 mm = 0.526
Le calage de la LDP et l’équation paramétrique de détermination du tassement maximal semblent
donc d’une précision suffisante vis-à-vis des résultats obtenus. On note cependant que ce cas semble
tendre vers la limite supérieure du fuseau. Ce résultat s’explique en partie par le calage « manuel »
des fuseaux, mais aussi par les imprécisions des régressions linéaires utilisées sur la détermination β.
6 Références
Bernaud, D., Rousset, G., 1992. La « nouvelle méthode implicite » pour l'étude du dimensionnement des tunnels
Revue Française de Géotechnique n°60, p. 5-26
Corbetta, F., et al. 1991. Contribution à la méthode convergence-confinement par le principe de similitude. Revue
Française de Géotechnique n°54, p 5-12
Guo, C., 1995. Calcul des tunnels profonds soutenus – Méthode stationnaire et méthodes approchées, Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées, Paris
Panet, M., 1995. Le calcul des tunnels par la méthode Convergence-Confinement
Panet, M., Guenot, A., 1982. Analysis of convergence behind the face of a tunnel, Laboratoire Central des Ponts
et Chaussées, Paris
Peck, R. B., 1969. Deep Excavations and Tunnels in Soft Ground, Proceedings of the 7th International
Conference on Soil Mechanics and Foundation Engineering, Mexico City, State of the Art Volume, pp. 225-
290
Recommandations de l’AFTES – GT7 R6F1 : La méthode convergence-confinement. Tunnels & Ouvrages
Souterrains, n° 170, mars/avril 2002
Vlachopoulos, N., Diederichs, M. S., 2009. Improved Longitudinal Displacement Profiles for Convergence
Confinement Analysis of Deep Tunnels
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